Master Binzi
Master Binzi
Master Binzi
Par :
Sous la Direction de :
NDJOUENKEU Robert
Professeur
ENSAI
Université de Ngaoundéré
i
DEDICACE
A
David Précieux BINDZI, mon cher fils
Jeanne Gaelle BINDZI, ma tendre épouse
Et aux
Familles ELANGA et ASSIGA
Votre amour est ma force !
ii
REMERCIEMENTS
Je rends grâce à Dieu Tout-Puissant qui m’a donné santé, force et courage d’affronter cet exercice
laborieux.
Au terme de ce travail de recherche effectué au Laboratoire de Physicochimie et Technologie Alimentaires
(LPCTA) de l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences Agro-Industrielles (ENSAI) de l’Université de Ngaoundéré,
qu’il me soit permis d’exprimer ma sincère gratitude à l’endroit :
Des directeurs de l’ENSAI, successivement les Professeurs Mbofung C. M. et Nso E. J. qui ont créé, au sein de cet
établissement, des conditions favorables au bon déroulement des présents travaux.
Du Pr. Ndjouenkeu R., Directeur de ce travail de recherche qui a bien voulu inspirer et encadrer ce mémoire de bout
en bout. Par ses conseils, ses rudes critiques et sa rigueur scientifique, il m’a inculqué le souci de bien faire. Qu’il
soit assuré de ma parfaite déférence.
De tous les enseignants de L’ENSAI pour le partage de leurs connaissances. Une gratitude spéciale à l’endroit de Dr.
Ndi Koungou S., Dr. Nguimbou R. M., Dr. Djantou E. B. et M. Biyanzi P. pour leur disponibilité et leurs conseils.
De l’ensemble des membres du jury qui me font l’honneur d’examiner les résultats de mon travail.
De Dr. Gibert O., Chercheur au CIRAD Montpellier (France) pour le partage d’expérience et ses orientations.
De Shittu T.A., Ph.D, Enseignant-chercheur au Nigéria pour l’aide à la documentation.
De MM. Mbonomo J.M. et Simo A., respectivement ingénieur agronome (IRAD, Adamaoua) et Technicien de
laboratoire pour leur disponibilité et leur sollicitude.
De mes camarades de Master 2 et ceux du LPCTA, pour le climat convivial qui aura régné pendant la durée des
manipulations.
De mes parent et amis personnels Fouda Zibi J.M., Guiama V.D., Aboubakar D., Klang M.J., Olivier M.M.,
Ngangoum E.S. et Tegue J.V. pour leurs aides multiformes.
De mon épouse Jeanne Gaëlle et mon cher fils Précieux pour leur patience et leur soutien moral tout au long de ces
interminables mois de recherche.
De l’ENSAI pour la mise à ma disposition d’un cadre propice à l’éclosion d’un esprit de recherche en moi.
Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail, qu’ils soient convaincus de ma profonde
reconnaissance !
iii
TABLE DES MATIERES
REPUBLIC OF CAMEROUN ................................................................................................ 1
DEDICACE ............................................................................................................................... ii
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
iv
I.6 Transformation ............................................................................................................ 9
II. LE SECHAGE.............................................................................................................. 16
v
II.2.2 Lavage ................................................................................................................ 25
II.2.7 Séchage............................................................................................................... 27
III.1.2Essai de suivi du transfert d’eau dans les tranches unitaires de la boule ........... 29
V.1.1 Teneur en eau et matière sèche de la farine et de l’amidon de manioc roui ...... 32
vi
V.1.7 Teneur en fibres brutes de la farine et de l’amidon de manioc roui ................... 37
V.1.8 Teneur en cendres totales des farines et amidons de manioc rouis .................... 37
V.1.9 Teneur en protéines brutes des racines, farine et amidon de manioc rouis ........ 38
I.3.1 Durée des opérations unitaires des procédés de fabrication du foufou .............. 53
vii
I.3.3 Points critiques de production et qualité du foufou............................................ 56
II.2 Acidité titrable, pH et indice de blancheur des farines et amidons de manioc rouis . 58
CONCLUSION ........................................................................................................................ 75
viii
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Processus de production des principaux dérivés du manioc (PNDRT, 2006) .......... 15
Figure 2: Schéma général du travail ......................................................................................... 22
Figure 3 : Localisation géographique des zones d'étude .......................................................... 23
Figure 4: Dispositif de mise en boule de la pâte de manioc roui ............................................. 26
Figure 5 : Schéma d'un dispositif traditionnel de séchage-fumage .......................................... 27
Figure 6: Plan de tranchage d’une boule de foufou ................................................................. 29
Figure 7 : Schéma de la trancheuse de boule de fabrication artisanale .................................... 30
Figure 8 : Equation de la réaction de réduction du DNS ......................................................... 36
Figure 9 : Réaction de l’ammoniac avec l’acétylacétone et le formaldéhyde en milieu aqueux
(réaction de Hantzsch). ............................................................................................................. 38
Figure 10: Espace chromatique CIE L*a*b* ........................................................................... 43
Figure 11 : Fréquence des répondants en fonction du type d'unité de production ................... 48
Figure 12 : Fréquence des répondants en fonction de leur origine tribale ............................... 48
Figure 13 : Schéma du procédé général (séchage-fumage et séchage au soleil) de production
de la farine de foufou ............................................................................................................... 50
Figure 14: Nature de la matière première utilisée dans la production du foufou ..................... 51
Figure 15: Distribution de la nomenclature locale des cultivars de manioc. ........................... 51
Figure 16: Justification de la préférence d’un cultivar de manioc par rapport à une autre ...... 52
Figure 17 : Capacité de transformation des unités de production du foufou ........................... 53
Figure 18 : Durée de réalisation (h/personne/100 Kg de racines de manioc) des opérations
unitaires des technologies traditionnelles étudiées................................................................... 54
Figure 19: Contribution des genres à la main-d’œuvre pendant la production du foufou. ...... 55
Figure 20: Carte AFC des opérations unitaires difficiles lors de la production du foufou ...... 55
Figure 21 : Analyse des correspondances multiples des critères de qualité du foufou ............ 57
Figure 22 : Distribution granulométrique des amidons issus des différents traitements ........ 62
Figure 23 : Evolution de la solubilité (A) et du gonflement (B) des amidons en fonction de la
température ............................................................................................................................... 65
Figure 24 : Cinétique de la rétrogradation des amidons en 28 ................................................. 67
Figure 25: Cinétique de séchage des boules humides de foufou en fonction du taux
d’humidité. ............................................................................................................................... 72
ix
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Classement mondial des grands pays producteurs de manioc*................................ 5
Tableau 2: Composition nutritionnelle des feuilles et racines de manioc .................................. 7
Tableau 3: Teneur en HCN de divers produits de la transformation du manioc ...................... 12
Tableau 4 : Etablissement de la courbe d'étalonnage ............................................................... 33
Tableau 5: Dosage de l’amidon dans les farines ...................................................................... 33
Tableau 6 : Procédure de dosage des sucres réducteurs par la méthode au DNS .................... 36
Tableau 7 : Etalonnage pour le dosage des protéines brutes .................................................... 39
Tableau 8: Distribution des transformateurs en fonction du sexe et de la tranche d’âge ......... 47
Tableau 9: Distribution des opérations unitaires en fonction de leur durée et des quantités
transformées ............................................................................................................................. 53
Tableau 10: Composition chimique des racines fraiches, farines et amidons de manioc ........ 60
Tableau 11 : pH, acidité titrable, densité volumique et indice de blancheur (IB) des farines et
amidons de manioc ................................................................................................................... 60
Tableau 12 : Indice de solubilité à l'eau et capacités d'absorption d'eau et d'huile des farines et
amidons de manioc rouis .......................................................................................................... 63
Tableau 13: Propriétés d'empesage de la farine et de l’amidon de manioc issus des trois types
de séchage ................................................................................................................................ 70
Tableau 14 : Paramètres temporels d'empesage et facilité de cuisson de l’amidon ................. 71
Tableau 15 : Humidité d’équilibre (He) et constante de séchage (k) à la fin du séchage en
fonction du mode de séchage ................................................................................................... 72
Tableau 16 : Valeurs de He (g.H2O/g.MS) et de k (h-1) pour les tranches de boules issues des
différents traitements ................................................................................................................ 73
x
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Photo 1 : Vue partielle d’un plant de manioc ............................................................................. 4
Photo 2: Des tubercules frais de manioc .................................................................................... 4
Photo 3 : Rouissage de pulpe de manioc .................................................................................. 25
Photo 4 : Une boule humide à base de pâte rouie de manioc ................................................... 26
Photo 5 : (A) Séchoir - fumoir électrique (Matindex) ; (B) Etuve (Memmert) ....................... 28
Photo 6: Rapid Visco Analyser (Perten instruments)............................................................... 46
Photo 7 : Microscopie optique des grains d'amidon roui : séchage-fumage traditionnel (A),
séchage-fumage électrique (B) et séchage à l’étuve (C), grossissement (x100). ..................... 62
xi
LISTE DES ABREVIATIONS
AOAC: Association of Official Analytical Chemists
AFNOR : Association Française de Normalisation
AIRD : Agence Internationale de Recherche et de Développement
CAE : Capacité d’absorption d’eau
cP : Centipoise
DO : densité optique
FAO : Food and Agriculture Organization
FIDA : Fonds International pour le Développement de l’Agriculture
HCN : Acide Cyanhydrique
IB : Indice de blancheur
xii
RESUME
Le foufou - farine de manioc roui, ou alors la pâte cuite obtenue à partir de cette farine -
constitue un des principaux produits de la pratique traditionnelle du séchage du manioc. Dans
les pratiques techniques traditionnelles, ce séchage se fait généralement au soleil, notamment
dans les zones de savane qui bénéficient d’une longue période d’ensoleillement. Dans les
zones forestières pluvieuses, le séchage du foufou se fait par fumage au grenier, ce qui
correspond à une combinaison des opérations de séchage et de fumage. Partant d’une
hypothèse générale de l’existence d’une différence de qualité entre le foufou séché et le
foufou fumé, le présent travail avait pour objectif d’investiguer les particularités du séchage-
fumage de la pâte rouie de manioc, tel que pratiqué en zone forestière méridionale du
Cameroun. A cet effet, une enquête de terrain, destinée à caractériser les pratiques techniques
traditionnelles, a été menée auprès de trente opérateurs du système traditionnel de
transformation du manioc en foufou dans cinq (05) localités du pays. Pour l’étude de la
dynamique de séchage - fumage, des tubercules frais de la variété 4115 ont été parés, rouis,
défibrés, essorés, broyés, mis en boules puis séchés selon trois approches : fumage
traditionnel, fumage au fumoir électrique et séchage à l’étuve. Les paramètres du séchage ont
été suivis pour chacun des traitements. La farine produite et l’amidon extrait ont été
caractérisés. Les résultats montrent que l’obtention de 100 Kg de foufou séché-fumé
traditionnellement en zone forestière demande 171 heures (≈ 7 jours) contre 51 heures (≈ 2
jours) pour le séchage solaire direct en zone sahélienne. Le fumage n’influence pas la vitesse
du séchage de la boule humide. Les vitesses de séchage des boules humides ne sont pas
significativement différentes (p< 0,05) pour les trois modes de séchage étudiés. La couleur
plus claire du foufou séché à l’étuve tranche avec une couleur plus sombre du même foufou
séché-fumé traditionnellement ou dans un fumoir électrique. Dans des conditions
comparables de température de séchage, l’amidon de la farine séchée-fumée
traditionnellement gonfle plus que celui de la farine séchée ou séchée-fumée électriquement.
Dans le même ordre d’idées, les mesures viscosimétriques montrent que la farine séchée-
fumée et son amidon sont plus aptes à la cuisson et donc plus économique en énergie que les
farines séchées électriquement et leur amidon. A masses et volumes d’eau égaux, la pâte
d’amidon de farine séchée-fumée traditionnellement est plus stable au chauffage et forme un
gel plus consistant. Il pourrait ainsi servir d’épaississant dans des formulations alimentaires.
Mots clés : M. esculenta, foufou, farine, amidon roui, séchage-fumage.
xiii
ABSTRACT
Fufu - retted cassava flour, or cooked paste obtained from this flour - is one of the main
products of traditional practice for drying cassava. In the traditional technical practices, it is
usually sun dried, particularly in the savannah areas that have a long period of sunshine. In the
rain forest areas, the drying of fufu is done by smoking in the attic, which is a combination of
the drying and smoking. Based on a general assumption of the existence of a difference in
quality between the dried fufu and smoked-fufu, the present work aimed to investigate the
characteristics of the drying-smoking retted cassava dough, as practiced in southern forest
area of Cameroon. For this purpose, a field investigation, designed to characterize the
traditional technical practices was conducted with thirty operators of the traditional
processing of cassava into fufu in five (05) parts of the country. To study the dynamics of
smoking - drying, fresh tuber variety 4115 were peeled, retted, defibred, drained, crushed,
rounded into lumps and then dried using three approaches : traditional smoking, smoking with
an electric smoke dryer and oven-drying. The drying parameters were monitored for each
treatment. The flour produced and starch extract were characterized. The results show that,
approximately 171 hours (≈ 7 days) is needed to obtain 100 kg of traditionally smoked-dried
fufu in forest area against 51 hours (≈ 2 days) for direct solar drying in the Sahel. Smoking
does not influence the rate of drying of the wet ball. No matter the drying method, wet ball
drying kinetics were the same. The brighter color of oven-dried fufu differed from the darker
color of the same fufu smoked and dried in a traditional or electric smoke dryer. Under
comparable conditions of drying temperature, starch issued from traditionally smoke-dried
flour swells better than oven-dried or smoked-dried electrical flour. Likewise, viscometric
measurements showed that starch from smoked-dried flour had a cooking ability higher than
starch from electrically dried flour and therefore consumes less energy. Starch granules from
traditionally smoked-dried fufu are more stable to heat and consistent. Thus, it could be used
in food formulations.
xiv
INTRODUCTION
Importantes sources de calories pour plus de deux milliards de personnes dans le
monde, les racines et tubercules constituent le deuxième groupe de plantes vivrières
amylacées derrière les céréales (Lebot, 2008). Dans ce groupe, figure le manioc (Manihot
esculenta Crantz), l’un des tubercules les plus consommés en Asie, en Amérique latine et en
Afrique (Nweke, 2004). Au Cameroun, le manioc est la denrée agricole la plus produite en
termes de tonnage annuel (FAO, 2010). Pour les paysans pauvres qui cultivent ce tubercule, il
est vital à la fois pour leur sécurité alimentaire et comme source de revenus (FAO, 2010 ;
FIDA, 2010). Seulement, l’utilisation post-récolte du tubercule présente deux contraintes
majeures : d’une part une périssabilité précoce en raison de sa charge en eau, ce qui entraîne
des pertes en produits ; d’autre part une toxicité liée à la présence des composés
cyanogénétiques dans la racine (MLingi, Assey, Swai, Mc Larty, Karle & Rosling, 1993).
Pour vaincre ces contraintes, la racine fraiche doit être transformée en divers produits
(cossettes, gari, bâtons, farine,) dont les processus impliqués permettent de réduire la charge
en eau et/ou en composés cyanogénétiques. Parmi ces procédés de transformation, le séchage
constitue l’un des meilleurs moyens de conservation du manioc, notamment sous forme de
cossettes ou de farine (El Mokretar, Miri & Belhamel, 2004). Les cossettes et farines
produites servent essentiellement à la préparation du foufou, pâte fermentée et cuite de
manioc, couramment consommée dans l’ensemble des régions du Cameroun (Simeu
Kamdem, 1996).
La production des farines de manioc au Cameroun se fait surtout par séchage artisanal.
Le manioc est séché au soleil dans les zones tropicales sèches (sahel, savane). En zone
forestière, où pluviométrie et hygrométrie sont importantes sur une grande partie l’année,
c’est le séchage-fumage qui y est surtout pratiqué. La qualité des foufous préparés à partir des
farines issues des deux modalités de séchage est fondamentalement différente (Shittu &
Adedokun, 2010). En effet, le mode de production des farines avec apport de fumée assure
les fonctions d’aromatisation et de coloration ; ce qui les diffère des autres produits fermentés
de manioc (Maas-Van Berkel 2005 ; Osundahunsi & Oluwatooyin, 2005). Cependant, la
consommation du foufou séché-fumé reste relativement localisée dans certains espaces
ethniques de la zone forestière du Cameroun. C’est peut-être ce qui explique que sur le plan
national, la production des farines séchées-fumées de manioc a peu suscité l’intérêt des
chercheurs, comparé au séchage solaire direct. En effet, la valeur technologique actuelle de
1
ces farines au sein du système traditionnel de transformation du manioc en foufou reste mal
connue.
Le manioc a fait l’objet de moindres efforts de recherche et de développement,
comparé aux autres plantes à racines et tubercules tels que l’igname, le taro, la pomme de
terre et la patate (Njintang, 2003 ; Medoua, 2005 ; FAO, 2010). La recherche sur la
production des farines de manioc a accordé l’exclusivité à l’optimisation du séchage solaire
(Rasoanantoandro-Gothard, 2003 ; Zomahoun, Aminou & Megnanglo, 2005 ;
Mkandawire, 2008). Hormis Favier (1977), l’intérêt porté sur le séchage-fumage est récent.
Ainsi au Nigeria, Osundahunsi et Oluwatooyin (2005) ont examiné l’effet des méthodes de
séchage sur quelques propriétés physicochimiques et la composition chimique de la boule
séchée-fumée, denrée de base pour des millions de personnes. La stabilité et les risques de
dégradation de la farine séchée-fumée par les microorganismes au cours du stockage ont aussi
été évalués (Shittu, Edema, Dada & Atayese, 2009 ; Famurewa, Oluwamukomi & Alaba,
2012). Cependant, les travaux sus cités n’ont abordé ni la dynamique de séchage associée au
fumage, ni l’effet dudit procédé sur les propriétés fonctionnelles de l’amidon (principal
constituant du manioc) extrait de la farine séchée-fumée.
La présente étude vise une meilleure connaissance du procédé de fumage de la pâte
rouie de manioc, une caractérisation des points critiques de manière à voir quelles innovations
sont envisageables dans ce système.
L’objectif général de ce travail est d’examiner le procédé de séchage-fumage du
manioc et ses effets sur les propriétés des farines et amidons. Spécifiquement, il s’agira de :
Diagnostiquer le système traditionnel de production du foufou de manioc ;
Etudier, dans le processus de séchage-fumage, l’influence des conditions d’application de
l’opération de séchage sur la qualité de la farine et sur les propriétés de l’amidon. Trois
conditions sont à prendre en compte ici :
o Séchage au cours du processus traditionnel de production de foufou fumé
o Séchage dans un fumoir pilote
o Séchage sans fumage dans un séchoir électrique
2
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. GENERALITES SUR LE MANIOC
I.1 Historique
Le manioc (Manihot esculenta, Crantz) appartient à la famille botanique des
Euphorbiaceae. Comme certains autres membres de cette famille, notamment l'hévéa qui
fournit le caoutchouc, il contient un latex blanc. Les régions d'origine du manioc sont le nord-
ouest du Brésil et probablement, l'Amérique centrale. Il a été introduit en Afrique de l'Ouest et
dans le bassin du Congo par les Portugais dans la seconde moitié du XVIe siècle (Agueguia,
Apedo-Ama, Fontem, Manga, Mboua, Mouen et al., 2000). C'est seulement au cours du
XXe siècle que le manioc a été largement répandu à travers l'Afrique par les autorités
coloniales du fait qu'il constituait une réserve idéale contre la famine.
3
Photo 2: Des tubercules frais de manioc
Photo 1 : Vue partielle d’un plant de manioc
4
Tableau 1: Classement mondial des grands pays producteurs de manioc*
*Le Cameroun est 19e dans ce classement avec une production annuelle de 2 800 000 tonnes.
5
Les approches de solutions proposées par la recherche et la vulgarisation agricole
sont : le développement de variétés tolérantes aux diverses maladies, la diffusion de variétés
plus productives à teneur en cyanure réduite et riches en amidon, ainsi que l'amélioration de
certaines pratiques agricoles.
6
Tableau 2: Composition nutritionnelle des feuilles et racines de manioc
Environ deux tiers de la production africaine de manioc sont consommés par l'homme,
la plus grande part de la quantité restante étant utilisée pour l'alimentation animale (APICA,
1998). L'amidon fait exception car son utilisation principale est la blanchisserie et autres
finalités industrielles. La proportion des racines de manioc transformées en produits
industriels en Afrique est relativement faible.
7
intervenant au cours des opérations post-récoltes, qui sont principalement dues à des
technologies rudimentaires. Dans les systèmes post-moisson ouest-africains, ces pertes
atteignent environ 45 % de la production potentielle (Jeon & Halos, 1991). Lors de la récolte,
14 % environ des racines sont perdues, plus 9 % pendant la manutention et 22 % durant la
transformation. En ce qui concerne cette dernière opération, la moitié des pertes se produit
déjà au cours de l'épluchage et l'autre moitié lors des étapes suivantes du processus.
8
Le fait que les racines de manioc pourrissent très vite est l'une des deux raisons
principales de la transformation fréquente du manioc partout où il est cultivé et consommé
(Cock, 1985). La deuxième raison est liée à la nécessité de rendre les racines consommables
par l'homme en éliminant les glucosides cyanogénétiques. Pour augmenter la durée de
conservation, il faut réduire la teneur en eau, soit par séchage, soit par torréfaction. Les
cossettes et le gari se conservent facilement en sacs dans des endroits frais et secs pendant
environ un an. La farine dérivée des cossettes peut être conservée comme toute autre farine.
L’importance économique de cette denrée réside dans la création de valeur ajoutée par
transformation.
I.6 Transformation
La transformation du manioc est une opération très importante en Afrique. On estime
qu’on y transforme 70% du manioc avant utilisation (Agueguia et al., 2000). Les racines de
manioc sont transformées afin de fabriquer des produits dérivés plus stables et dont la plus-
value dépasse celle des racines elles-mêmes. Les avantages de la transformation sont :
Augmentation de la valeur nutritive liée à la fermentation ;
Réduction de la teneur en glucosides cyanogénétiques ;
Fabrication de produits se conservant mieux que les racines fraîches ;
Réduction des coûts de transport des zones rurales vers les centres urbains ;
Stabilisation des fluctuations annuelles des quantités disponibles sur le marché.
La transformation en produits durables permet d'éviter la détérioration des racines
avant la transformation secondaire pendant la préparation des aliments. Au cours des
opérations de trempage, fermentation, torréfaction ou de cuisson, la teneur en composés
cyanogénétiques est réduite à un minimum, rendant le produit comestible pour l'homme.
Généralement, le taux d'élimination du cyanure oscille entre 70 et 100 % (IITA, 1990). Ce
sont surtout les facteurs d'ordre culinaire qui sont à l'origine de la diversification des produits
issus du manioc dans le monde. La gamme variée de produits alimentaires est l'expression de
la culture de chaque peuple et ainsi, de nombreuses ethnies s'identifient à certains plats
traditionnels (Shittu & Adedokun, 2010). La transformation du manioc dans les villages
dépend de l'accès au marché, de la mécanisation, ainsi que des facteurs démographiques. En
Afrique dans plus de deux tiers des cas (68 %), ce sont les femmes qui assurent la
transformation du manioc, les deux sexes collaborant dans 30 % des cas et seuls les 2 %
restants constituent une activité uniquement masculine (Nweke et al., 1997).
9
I.6.1 Toxicité du manioc
Les glucosides cyanogénétiques sont contenus dans les vacuoles cellulaires de tous les
tissus du manioc. Il s'agit de substances à groupe nitrile (-CN). Les deux principaux
glucosides cyanogénétiques sont la linamarine (la plus abondante) et la lotaustraline (Nout,
Hounhouigan & Van Boekel, 2003). Leur toxicité est due à la libération d'acide
cyanhydrique ou acide prussique (HCN), d’acétone cyanohydrine (ACN) et de cyanure (CN)
suite à une réaction d’hydrolyse par l’enzyme endogène : la linamarinase contenue dans les
parois cellulaires. L'acide cyanhydrique est particulièrement létal s’il est présent à une dose
comprise entre 50 et 100 mg dans un aliment ingéré par un homme adulte (Nout et al., 2003).
La teneur en glucosides cyanogénétiques est beaucoup plus élevée dans l’écorce du manioc
que dans la pulpe (Fiagan, 2007). Les efforts de recherche visant à réduire ou éliminer les
glucosides cyanogénétiques se sont focalisés sur :
le développement de variétés de manioc acyanogénétiques par hybridation (Nagib &
Rodomiro, 2010) ;
le contrôle du métabolisme du manioc ;
et la transformation pour ôter les cyanogènes (Agbor-Egbe & Lape Mbome, 2006).
L’acide prussique est volatil et fortement soluble dans l'eau, d’où il s'échappe pendant la
transformation, soit en se diluant dans l'eau de trempage, soit dans l'air pendant le séchage,
soit en s'évaporant pendant la cuisson ou la torréfaction. La teneur en glucosides
cyanogénétiques des racines et la quantité de cyanure qu'elles peuvent générer sont liées
jusqu'à un certain degré au caractère doux ou amer d'une variété de manioc. En général, les
variétés amères ont de plus fortes teneurs (Hongbete, 2004) comprises entre 100 et 400 mg
équivalent HCN que les racines douces (moins de 100 mg).
10
Le taux d'élimination de l'acide cyanhydrique par cuisson dépend de la quantité d'eau
utilisée, de la durée de la cuisson et de la taille des morceaux de racine. Plus on utilise d'eau et
plus la cuisson est longue, plus l'acide cyanhydrique est lessivé.
Séchage
Le séchage a été identifié comme étant le plus grand défi dans la croissance de la
production industrielle du manioc (Mkandawire & Taulo, 2008). Il est recommandé pour les
variétés à faible teneur en cyanogènes. Des essais ont montré que lors du séchage naturel au
soleil, l'élimination des glucosides cyanogénétiques est beaucoup plus efficace que celle
réalisée par séchage artificiel à 50 °C. Des cossettes de petite taille facilitent ce processus.
Après séchage, la teneur en cyanogènes peut encore varier entre 25 et 80 % selon la
technique ; mais si le séchage est accéléré, l'élimination est de 10 à 30 % seulement
(Agueguia et al., 2000).
Râpage et séchage au soleil
Cette méthode favorise grandement l'élimination des cyanogènes (Hongbete, 2004).
La rétention se situe autour de 1,5 à 3,2 % du contenu original, ce qui correspond à environ
0,5 à 17 mg d'équivalent HCN/Kg (Agueguia et al., 2000).
Rouissage/fermentation
Le rouissage est une fermentation lactique spontanée (Nout et al., 2003). On obtient
une forte réduction de la teneur en cyanogènes suite à un lessivage et à une hydrolyse par les
microorganismes qui provoquent le rouissage.
Garification
Pendant les différentes opérations de fabrication de gari, 80 à 95 % des cyanogènes
disparaissent. La transformation en certains plats amène une réduction supplémentaire de la
teneur restante (Agueguia et al., 2000).
Stockage
Un stockage prolongé des produits transformés contribue à la réduction des
cyanogènes. Ce phénomène a été observé sur un gari stocké pendant 4 mois. La baisse
constatée était de 26,6 à 2,9 mg d'équivalent HCN/Kg (Agueguia et al., 2000).
Le tableau 3 donne un aperçu comparatif de l'efficacité de quelques techniques de
transformation, en termes d'élimination des glucosides cyanogénétiques, par rapport à des
denrées qui n'ont pas subi de traitement (Hahn, 1989). Les denrées non transformées sont loin
de satisfaire à la norme FAO/OMS (10 mg d'équivalent HCN/Kg au maximum), mais aussi la
plupart des traitements résultent en teneurs toujours élevées. Cependant, la combinaison
rouissage-séchage, suivie d'une cuisson, remplit la norme.
11
Tableau 3: Teneur en HCN de divers produits de la transformation du manioc
Teneur en HCN
Denrée Méthode de transformation
(mg équivalent/Kg)
Sans traitement 112
Séchage au soleil 3,5
Séchage artificiel 13
Rouissage pendant 3 jours 19
Racines
Rouissage + cuisson 1,5
Rouissage + séchage 16
Garification 6
Production de foufou 10 à 25
12
que soit la technique de transformation, la préparation est toujours complétée par la cuisson.
Les produits du type « bâton de manioc » sont nombreux. On a le chickwangue, encore appelé
pain de manioc, aliment typique du Congo démocratique (Tollens, 2003). Il existe au
Cameroun, le miondo et le bobolo (qui diffèrent par leur fermentation simple), le mboung au
Gabon et le mangbele en République Centrafricaine.
13
la transformation artisanale des racines de manioc sont fabriqués de manière peu hygiénique
et contaminés par des impuretés. En outre, certaines techniques de transformation du manioc
demandent beaucoup d'intrants tels que l'utilisation abondante d'eau pendant la fermentation
anaérobie ou l'emploi de bois (fabrication du gari ou séchage des boules de farine). Par
conséquent, ces transformations ne peuvent se pratiquer que là où ces ressources sont
suffisamment abondantes pour permettre une exploitation rentable. Si ces ressources sont mal
gérées, la transformation du manioc pourrait contribuer à leur épuisement. Les racines de
manioc contiennent des tannins qui donnent une couleur grise peu attrayante à certains
produits dérivés, abaissant leur valeur commerciale. Selon Hongbete (2004), les
caractéristiques des cultivars diffèrent du point de vue de leur aptitude à des transformations
spécifiques. Par ailleurs, quelques maladies sont associées à la consommation du manioc
ayant été transformé dans de mauvaises conditions : le goitre, le Konzo, le diabète et le cancer
(Ranivontsoarivony et al., 2001 ; Cardoso, Mirione, Ernesto, Massaza, Cliff, Rezaul et
al., 2005).
14
TUBERCULE MANIOC
Epluchage
Lavage
Filtration
Emottage Cossette Broyage humide Séchage
Décantation
Tamisage
water fufu
Mouture
Séchage Torréfaction Granulé
Emballage
Mouture Mouture
Tamisage
Bâtons crus bobolo, mintumba,
miondo)
GARI/ TAPIOCA
FARINE Cuisson
AMIDON
Figure 1: 1Processus
Figure de production
: Processus des principaux
de transformation dérivés duproduits
des principaux manioc (PNDRT, 2006)
dérivés du manioc (PNDRT, 2006).
15
II. LE SECHAGE
( )
L’humidité relative de l’air HR s’écrit : ( )
d’où pva étant la
pression de l’air. L’activité de l’eau dans un produit est donc également l’humidité relative
16
d’un air en équilibre avec le produit. Le moyen le plus simple à mettre en œuvre pour sécher
un produit est de le ventiler avec un air suffisamment chaud et sec pour qu’un échange de
chaleur et d’humidité s’effectue entre cet air et le produit (Jannot, 2011).
17
La méthode traditionnelle de séchage consistant à étaler les denrées en plein air sur une
surface plane et à les exposer à l’action déshydratante du soleil. C’est la méthode
actuellement pratiquée par les producteurs de farine avec plus ou moins d’améliorations.
La méthode utilisant des capteurs solaires pour concentrer le rayonnement solaire assurant
une augmentation de la température de l’air et donc une humidité relative plus faible : ce
qui permet l’augmentation de la vitesse de séchage (Jiokap, 2005).
De nombreux travaux ont été réalisés sur le séchage solaire concernant sa cinétique de
transfert de matière et de chaleur, ainsi que les effets thermiques (Pavon-Melendez, 2002 ;
Lertworasirikul, 2007) et les effets du séchage sur les composants du manioc et sur
l’influence de l’activité de l’eau (Lertworasirikul & Tipsuwan, 2008). Le séchage du
manioc au soleil est rare en zone forestière mais plus présente en zones de savane et de sahel.
18
farine séchée-fumée de manioc présente une activité de l’eau supérieure à celle du produit
séché au soleil (Osundahunsi & Oluwatooyin, 2005) et s’expose ainsi aux risques de
dégradation au cours de stockage, liés à l’action des microorganismes tels que Penicillium et
Aspergillus flavus (Shittu et al., 2009).
19
(FAO, 2010). En outre, les propriétés physicochimiques de l’amidon de manioc diffèrent
d’une variété à une autre (Sidibe, Sako & Agbo N'zig, 2007). L’amidon de manioc a une
taille moyenne des graines de l’ordre de 20 , une forte teneur en amylopectine (83 %), une
teneur en amylose de 17%, une faible teneur en protéines et en matières grasses (Djilemo,
2007). De la composition biochimique, découlent les propriétés fonctionnelles suivantes : une
viscosité élevée, une résistance élevée à l’acidité et un degré de réhumidification élevé. En
outre, certains procédés de séchage conduisent à une hausse de la gélatinisation. L’amidon de
manioc peut être produit à partir du matériel frais (rendement 25%) ou du matériel séché avec
un rendement de 60% d’amidon (Ashveen et al., 2008).
20
phénomène de synérèse (Miles et al., 1985). La rétrogradation induit la formation des
amidons résistants de type III, participant ainsi à une augmentation de la teneur en amidon
résistant dans les aliments ; ce qui limite le rôle énergétique de l’amidon. Les amidons
résistants échappent à l’action des enzymes digestives (α-amylase) et se retrouvent intacts
dans le gros intestin où ils sont fermentés par la flore microbienne intestinale (Worawikunya,
2007). La rétrogradation peut être influencée par la composition chimique de l’amidon : le
rapport amylose/amylopectine (la rétrogradation est d’autant plus importante que les amidons
sont riches en amylose), la concentration en amidon et son origine botanique, la concentration
en d’autres constituants du milieu (les sels d’anions monovalents retardent la rétrogradation).
L’influence sur la rétrogradation peut aussi être de nature physique : la température, le pH (la
rétrogradation est lente ou faible à pH inférieur à 2, rapide à pH compris entre 5 et 7, et ne
survient pas à pH >10) et le temps de stockage du gel d’amidon (Fredriksson, Silverio,
Andersson, Eliasson & Aman, 1998).
II.4.2.3 La viscosité
La viscosité est la résistance d’un fluide à l’écoulement. Lorsque les amidons sont
chauffés en présence d’eau, ils développent une viscosité dans le milieu, ce qui leur confère
un pouvoir épaississant. La viscosité d’une solution d’amidon est influencée par la taille des
grains d’amidon : son pic est d’autant plus élevé que les grains sont gros.
Du fait d’une pluviométrie abondante, le fumage de la pâte de manioc roui constitue
une pratique technique courante des populations des zones forestières. La faiblesse des
données bibliographiques sur ce système, justifie qu’il soit analysé en comparaison avec les
systèmes techniques de séchage au soleil. Cette étude s’appuie sur deux approches, dans le
cadre du présent travail :
1. Un diagnostic des pratiques de transformation du manioc en foufou dans les régions de
forêt et de savane du Cameroun. Il s’agira notamment d’analyser les charges de travail
impliquées dans les opérations, les rendements induits et la perception de la qualité des
produits par les opérateurs.
2. Une étude de l’influence du fumage sur la qualité de la farine de foufou. A cet égard, trois
conditions de séchage de la pâte rouie seront comparées :
o Séchage au cours du processus traditionnel de production de foufou fumé
o Séchage dans un fumoir pilote
o Séchage sans fumage dans un séchoir électrique.
Le schéma de la figure 2 illustre le plan général du travail envisagé.
21
Diagnostic des Tubercules de manioc
pratiques
traditionnelles locales Epluchage
Lavage
Tranchage
Rouissage
Défibrage
Essorage
Broyage
Mise en boules
Grattage
Mouture
Tamisage
Analyses physicochimiques et
fonctionnelles
22
DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES
I. DIAGNOSTIC DES PRATIQUES DE TRANSFORMATION DU
MANIOC EN FARINE
Le diagnostic a été fait suivant une enquête structurée menée aux mois de décembre
2011 et janvier 2012.
Garoua
Bafia
Ombessa
Edéa Mbankomo
23
I.2 Déroulement de l’enquête
L’enquête de terrain a consisté à l’observation des pratiques, à des entretiens avec les
opérateurs et à l’administration de questionnaires aux transformateurs de manioc.
I.2.1 Le questionnaire
Le questionnaire administré aux producteurs de foufou comprenait quatre groupes de
questions :
Identification des répondants : il était question ici de récolter des données
socioéconomiques des enquêtés. Il s’agissait des données relatives à l’âge, au sexe, à
la situation matrimoniale, au niveau d’étude et au niveau de responsabilité dans l’unité
de production.
Matière première : cette partie comprenait des questions relatives à l’origine, la
qualité, la quantité, au rythme de transformation et au rendement de matière première
transformée.
Procédés de transformation : dans cette rubrique, les détails sur le déroulement des
opérations unitaires ont été relevés.
Perception de la qualité des produits obtenus : il s’agissait ici d’évaluer les critères
d’appréciation de la qualité du foufou et son mode de conservation.
24
II.2 Procédé de transformation des tubercules de manioc
II.2.1 Epluchage
Les tubercules ont été épluchés à l’aide d’un couteau muni d’une lame en acier
inoxydable afin de les débarrasser de leur peau.
II.2.2 Lavage
La pulpe a été lavée à l’eau de robinet, puis découpée en petits morceaux
parallélépipédiques de (6 cm de longueur, 4cm de largeur et 2 cm d’épaisseur).
II.2.3 Rouissage
Pendant le rouissage, les morceaux obtenus ci-dessus ont été entièrement immergés
dans de l’eau, pendant cinq jours dans des récipients en plastique (24±2°C). Le rouissage a été
réalisé suivant un rapport de 3 kg de pulpe de manioc pour 2 L d’eau (photo 3).
II.2.5 Essorage
L’essorage a ensuite été pratiqué par introduction du produit roui et lavé dans des sacs
en nylon tissé (style banco). Lesdits sacs ont été surmontés de charges lourdes à l’entreposage
25
afin d’augmenter la pression sur le contenu et la teneur en eau a été réduite à environ 45%,
base humide (Shittu & Adedokun, 2010). En effet, la pâte pressée sèche plus vite que les
autres variantes (Barry & Diallo, 1990).
Coupelle supérieure
Chambre de compression
Coupelle inférieure
26
II.2.7 Séchage
Le séchage s’est fait suivant trois modalités : le procédé traditionnel de séchage-fumage, le
séchage au fumoir électrique et le séchage des boules humides à l’étuve suivant les conditions
définies par Osundahunsi et Oluwatooyin (2005).
II.2.8 Séchage-fumage
II.2.8.1 Procédé traditionnel
L’échantillon a été traité de façon similaire aux conditions traditionnelles de séchage-
fumage. Une claie de fabrication artisanale a été placée à 90 cm au-dessus du foyer à sciure de
bois et du bois provenant de l’essence végétale (Ayous) a été utilisée (figure 5). La claie était
constituée d’un cadre rectangulaire en bois (100 cm x 75 cm) muni d’une grille disposant de
mailles de 1 cm de diamètre. La température était comprise entre 57 et 68°C. L’hygrométrie
ambiante mesurée à l’aide d’un hygromètre (Hanna Instruments, Roumanie) était de 68 %.
L’échantillon a été séché-fumé jusqu’à obtention d’une masse constante.
5
4
3
2
27
chambre de séchage en fumée, elle-même issue de la combustion de la sciure de bois de
l’essence végétale Ayous. La température réglée à 62 ± 2°C était la médiane de l’intervalle de
température obtenue au paragraphe II.2.7.1. L’hygrométrie moyenne, mesurée à l’aide d’un
hygromètre (Hanna Instruments, Roumanie), était de 68 % à l’intérieur. La vitesse de l’air
était de 0,8 m/s. Les boules humides ont été disposées au milieu de l’enceinte de séchage sur
des claies. L’échantillon a été séché-fumé jusqu’à obtention d’une masse constante.
28
d’un tamis de 300µm de maille afin d’éliminer les fibres. La farine obtenue a été emballée
dans des sacs plastiques étanches à l’humidité et préalablement étiquetés. Une partie des
boules de foufou humides a servi à l’étude de la cinétique de séchage d’après les trois
conditions énumérées au paragraphe II.2.7.
III.1.2 Essai de suivi du transfert d’eau dans les tranches unitaires de la boule
Les boules ont été prélevées à intervalles de temps prédéfinis (0, 1/2, 1, 3/2, 2, 3, 4
heures), puis tranchées en lamelles minces de 1cm d’épaisseur (figure 6) à l’aide d’une
trancheuse de fabrication artisanale (figure 7). Cette dernière était constituée de deux
compartiments reliés par des paumelles. Un compartiment inférieur fait d’un morceau de
planche carrée de 7 cm x 7 cm et un compartiment supérieur constitué d’un cadre en bois
carré (dimension 7 cm x 7 cm) traversé par 06 lames d’acier inoxydable espacées les unes des
autres de 1 cm. Les tranches ont été pesées à l’aide d’une balance électronique (Denver
Instruments, XL-300, Etats-Unis) et leur teneur en eau a été déterminée (AFNOR, 1982).
29
Lame tranchante en acier
inoxydable
Sens de la découpe
Boule à trancher
Support de base
(planche)
Figure 7 : Schéma de la trancheuse de boule de fabrication artisanale
𝐇 𝐇 ( )
𝐇 𝐀 ( )
𝐇 𝐇
30
A : constante pré exponentielle
t : temps de séchage (h)
-1
k : constante de séchage (h )
31
( )
(3)
( )
L’amidon a été scellé dans des sachets en polyéthylène et stocké dans un réfrigérateur à 4°C
pour analyses ultérieures.
32
Matériels et réactifs
Matériel : un bain–marie, un spectrophotomètre UV-visible, des tubes à essais, une
centrifugeuse, une plaque chauffante.
Réactif : réactif de l’iode [0.2 g de I2 dissout dans 100 mL de KI à 2 % (p/v) dans 0.1 N HCl],
amidon de pomme de terre, KOH (1N), HCl (1N).
Mode opératoire
0,5 g d’amidon a été dispersé dans 20 mL d’eau distillée. 80 mL d’eau distillée bouillante y
ont été ajoutées. Le mélange a été légèrement agité et l’ébullition a continué pendant 5 min
sur une plaque chauffante pour obtenir une solution d’amidon limpide. Le mélange a été
refroidi et complété à un volume de 100 mL avec l’eau distillée. Ceci a constitué une solution
stock d’amidon à 5 mg/mL. La courbe d’étalonnage a été établie (tableau 4).
Courbe d’étalonnage de l’amidon standard
Tableau 4 : Etablissement de la courbe d'étalonnage
Réactif/tube T0 (Blanc) T1 T2 T3 T4 T5
Amidon (5 mg/mL) en mL 0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10
H2O (mL) 4,9 4,88 4,86 4,84 4,82 4,80
Réactif I2/KI (mL) 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Calcul [amidon] (mg/mL)
Durée d’incubation 10 min avant les lectures des DOs
DO1 (580 nm) 0 0,03 0,078 0,127 0,183 0,255
DO2 (720 nm) 0 0,026 0,068 0,123 0,174 0,249
Pour l’amidon : DO = 0,0509Q - 0,0661 avec Q = quantité d’amidon ; R² = 0,9843
Pour l’amylose : DO = 0,0498Q - 0,0677 Q = quantité d’amylose ; R² = 0,9777
Préparation de l’échantillon à analyser : 0,1 g de farine a été pris et 5 mL de 1 N KOH y ont
été ajoutés. La solution a été bien homogénéisée à la température ambiante, puis neutralisée
avec 5 mL de 1 N HCl. La neutralité de la solution a été assurée à l’aide d’un papier pH. Le
mélange a ensuite été mis en ébullition au bain-marie pendant 15 min. Le volume du mélange
a été réajusté à 10 mL. Le mélange a été centrifugé et le surnageant récupéré. Ce dernier a été
filtré et utilisé pour le dosage de l’amidon (tableau 5).
Tableau 5: Dosage de l’amidon dans les farines
Réactif / Echantillon Blanc (mL) Echantillon 1 (mL) Echantillon 2 (mL)
Echantillon 0 0,05 0,05
H2O 4,90 4,85 4,85
Réactif I2/KI 0,1 0,1 0,1
Durée d’incubation 10 min avant les lectures des DOs
Moy. DO (580 nm)
Moy. DO (720 nm)
33
A l’aide de ces mesures, les proportions d’amidon total, d’amylose et d’amylopectine dans les
échantillons ont été calculées. Les mesures ont été faites en triplet.
34
Expression des résultats
La teneur en lipides totaux (TH), pour 100g d’échantillon, exprimée en g/100g MS à
0% d’humidité est donnée par la formule suivante :
TH= (M2-M1)/MS×100
M1 : masse de l’ensemble ballon-billes avant traitement ;
M2 : masse de l’ensemble ballon-billes-huile après extraction d’huile ;
MS : masse sèche de l’échantillon traité.
Le résultat est la moyenne de trois déterminations.
35
CO2
CO2
OH
OH
OH-
NO2 NH2
O2N O2N
36
V.1.7 Teneur en fibres brutes de la farine et de l’amidon de manioc roui
La teneur en fibres brutes ou fibres insolubles des échantillons a été déterminée par la
méthode de Weende (Wolff, 1968). Cette méthode consiste à traiter l’échantillon à ébullition
par l’acide sulfurique et ensuite par la soude. Le résidu obtenu est séché puis calciné et pesé.
Le principe est basé sur l’extraction des substances solubles dans l'acide sulfurique dilué et
ensuite dans la solution de soude. La différence entre masse du résidu séché et celle du résidu
incinéré représente les fibres brutes de l’échantillon.
1g de la poudre d’échantillon a été introduit dans un bêcher contenant de l’acide
sulfurique 0,255 N, le mélange a été ensuite porté à ébullition pendant 30 min puis filtré. Au
résidu a été ajouté de la soude 0,313 N puis le mélange a été à nouveau porté à ébullition
pendant 30 min. Après filtration, le résidu a été lavé 3 fois à l’eau distillée chaude et 2 fois à
l’acétone. L’insoluble obtenu a été séché à 105°C pendant 8H et pesé (M1). Ce résidu sec a
été soumis à une incinération à 550°C pendant 3H et les cendres ont été pesées (M2).
Expression des résultats
La teneur en fibres brutes (g/100g MS) est donnée par la relation suivante :
( )
( )
M : Masse de l’échantillon ;
M1 : Masse de l’échantillon après étuvage ;
M2 : Masse de l’échantillon après incinération ;
MS : Matière sèche.
Le résultat est la moyenne de trois déterminations.
37
( )
( )
V.1.9 Teneur en protéines brutes des racines, farine et amidon de manioc rouis
Les échantillons de farine ont été minéralisés selon Kjeldahl (AFNOR, 1982) et
l’azote dosé selon la méthode de Devani, Shishoo, Shal & Suhagia (1989). La teneur en
protéines brutes est obtenue en multipliant la teneur en azote par le facteur conventionnel de
6,25.
Cette méthode spectrophotométrique de détermination de l’azote est basée sur la
réaction de NH3 avec l’acétyl acétone et le formaldéhyde en milieu aqueux pour donner un
produit jaune : le 3,5-diacétyl-1,4-dihydrolutidine (Equation 3). Le composé présente un
maximum d’absorption à 412 nm et peut être dosé par spectrophotométrie dans les limites de
0,5 à 6 µg d’azote / mL.
O HCHO O H 3COC COCH 3
H 3C C CH 2 Formaldehyde CH2 C CH 3
C= O + C=O
H3 C N CH 3
CH 3 NH 3 CH3
Ammoniac H
Acétylacétone Acétylacétone 3,5-diacétyl-1,4-dihydrolutidine
(composé jaune)
38
Préparation de la gamme d’étalonnage pour dosage des protéines
Dans une série de tubes à essai, les solutions ont été introduites comme indiqué dans le
tableau 7. Le tube inconnu (i) est celui contenant le minéralisât d’échantillon. La solution
réactive est un mélange de 15 mL de formaldéhyde 37 % (v/v), de 7,8mL d’acétylacétone et
de l’eau distillée, quantité nécessaire pour obtenir 100 mL de solution.
Tableau 7 : Etalonnage pour le dosage des protéines brutes
Tubes 1 2 3 4 5 6 7 Inconnu
Echantillon / / / / / / / 0,1
Solution standard 0,004 mg de N/mL (mL) 0 0,25 0,5 0,75 1 1,25 1,5 /
Acétate de Na à 41 g/500 mL H2O (mL) 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2
Solution réactive (en mL) 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6
Plonger les tubes dans de l’eau bouillante (100°C) pendant 15mn puis refroidir dans un courant d’eau froide
pour baisser la température à 30°C.
Eau distillée (en mL) 7,2 6,95 6,7 6,45 6,2 5,95 5,7 7,1
Quantité d’azote (g) 0 10 20 30 40 50 60 -
DO à 412 nm
Expression des résultats
La quantité d’azote de chaque prise d’essai est déterminée en se référant à la courbe
d’étalonnage de sulfate d’ammonium d’équation de régression :
+
Avec un coefficient de corrélation R (à déterminer).
Soient Q = la quantité d’azote en µg dans le volume d’échantillon analysé (0,1 mL), m la
prise d’essai et Q’ la quantité d’azote en µg dans 100g d’échantillon sec on a :
( ( ))
Où :
m : masse d’échantillon minéralisée,
Te : teneur en eau résiduelle de l’échantillon analysé.
La teneur en protéines brutes (TP) est déterminée par la formule :
( ⁄ )
Le résultat est la moyenne de trois déterminations.
39
Réactifs
Du tampon phosphate de sodium (0,2 M, pH8) a été préparé à partir d’une solution
stock A 0,2 M NaHPO4 (27,8g dans 1L d'eau distillée) et d’une solution stock B 0,2 M
Na2HPO4 (35,6g dans 1L d'eau distillée). 5,3 mL de la solution A ont été prélevés, puis
mélangés avec 94,7 mL de la solution B. Le pH a été ajusté à 8 et le volume complété à 200
mL avec l'eau distillée.
Carbonate de sodium (2,5%) :
2,5 g de Na2CO3 ont été dissouts dans 80 mL d'eau distillée et le volume complété à 100 mL
avec de l'eau distillée.
Acide picrique (1,4%) dans 2,5% Na2CO3 :
1,4 g d'acide picrique humide a été dissout dans 100 mL de 2,5% Na2CO3. Après avoir
mélangé la solution, des dilutions de 1 : 500 avec l'eau distillée ont été préparées et la valeur
de l'absorbance a été lue à 385 nm (l'absorbance doit être au moins égale 1,0).
Papier picrate :
Un morceau de papier filtre Whatman N°1 a été plongé dans la solution d'acide picrique et sa
couleur a immédiatement viré du blanc au jaune. 30 min après, les papiers. Le papier filtre a
ensuite été séché à l'air, puis découpé (3 cm x 1 cm). Le papier picrate a été stocké à 4°C dans
un milieu obscur jusqu’à utilisation.
Préparation de l'extrait
100 mg de poudre ont été pesés dans un Erlen Meyer muni d'un bouchon et 1 mL du
tampon phosphate (0,2 M ; pH8) y a été versé. Un papier picrate a été inséré en l'attachant à
un bouchon circulaire et placé de façon à ce qu'il pende dans le vide au-dessus de la phase
liquide. La bouteille a été immédiatement fermée avec un bouchon à vis. Après 24 h
d'incubation à 30°C, le papier picrate a été retiré avec précaution, puis immergé dans un tube
en verre contenant 5 mL d'eau distillée et agité légèrement pendant 30 min à température
ambiante. Le papier décoloré a été retiré et le tube a été placé dans un bain d'eau bouillante
pendant 5 min. La solution a été centrifugée à 4000g pendant 5min et l'absorbance a été
mesurée à 510 nm contre le blanc.
Préparation de la courbe d'étalonnage
241 mg de KCN ont été dissouts dans 1 mL d'eau distillée. La solution équivaut à 100
µg de HCN/mL. A partir de cette solution, un aliquote a été prélevé séparément de 0,1 ; 0,2 ;
0,3 ; 0,4 ; 0,5 ; 0,6 ; 0,7 ; 0,8 ; 0,9 et 1,0 mL dans une bouteille en verre muni d'un bouchon et
0,9 ; 0,8 ; 0,7 ; 0,6 ; 0,5 ; 0,4 ; 0,3 ; 0,2 ; 0,1 et 0,0 mL d'eau distillée ont été ajoutés
respectivement. 4 mL d'eau distillée ont été ajoutés dans chaque tube; le papier picrate y a été
40
plongé et le mélange a été agité doucement pendant 30 min. le papier filtre décoloré a été
sorti et le tube placé dans un bain d'eau bouillante pendant 5 min. la solution a été centrifugé à
4000g pendant 5min et l'absorbance lue à 510 nm contre le blanc. La courbe d'étalonnage a
été utilisée pour déterminer la concentration en HCN dans l’échantillon. Les résultats sont
exprimés en mg de HCN/100 g d'échantillon.
Acide ascorbique
PO43- (incolore) + Molybdate d’ammonium Produit coloré (bleu)
Acide sulfurique
La courbe d’étalonnage a été établie à partir d’une solution mère de
dihydrogénophosphate de potassium (KH2PO4 PM= 136g/mole) de concentration 14,315
mg/L dans l'eau distillée correspondant à 10 mg de phosphate/L. Le réactif utilisé a été
préparé de la manière suivante : à 20mL de H2SO4 (5N), 2 mL de tartrate double d’antimoine
et de potassium à 0,274g/L ont été ajoutés, puis 12mL de vitamine C à 17,6g/L et 6mL de
molybdate d’ammonium à 6% (P/V). On introduit dans une série de fioles de 25 mL la
solution étalon et les différents réactifs en agitant après chaque ajout successivement comme
indiqué dans le tableau 8.
Expression des résultats
La quantité en phosphate en mg dans les échantillons est obtenue en se référant à la courbe
d’étalonnage du dihydrogénophosphate de potassium d’équation :
+
Avec un coefficient de corrélation R2 à déterminer.
Avec Q = la quantité de phosphate de potassium dans le volume d’échantillon analysé
au spectrophotomètre.
La concentration en phosphore dans la solution a été obtenue comme suit :
41
La teneur en ortho-phosphates est donnée par :
Sachant que 31 est le poids moléculaire phosphore et 95 g/mol le poids moléculaire de TPO4,
l’équivalent en phosphore (TP) est donné par la relation :
( )
( )
Avec :
Vc : volume total de la solution des cendres ;
%C : teneur en cendres pour 100 g de MS ;
Vi : volume de la solution d’essai ;
m: quantité des cendres utilisées pour obtenir Vc.
Le résultat est la moyenne des trois déterminations.
42
V.1.13 Analyse de la couleur de la farine et de l’amidon de manioc roui
La couleur est un attribut perceptif subjectif élaboré par le système visuel à partir de la
lumière renvoyée par les objets et par leur environnement. La colorimétrie consiste en un
ensemble de données et de méthodes permettant de quantifier la couleur de manière objective.
L’espace chromatique CIE L*a*b* défini par la Commission Internationale de l’Eclairage
(CIE, 1976), est un espace à trois dimensions uniforme du point de vue des éclats
chromatiques. Les 3 cordonnées de CIE L*a*b* sont des correspondants de la luminance (L*)
encore désignée par clarté ou blancheur, de la balance rouge-vert (a*) et de la balance jaune-
bleu (b*) (Figure 10).
43
humide (M2) a été pesé puis séché à l’étuve à 105 ± 2°C jusqu’à poids constant (M1). Les
capacités d’absorption d’eau ont été calculées par les formules respectives :
(6)
44
Masse de gel (g). La clarté quant à elle consiste à lire à 650 nm, la densité optique des gels
(1% p/p) d’amidon exprimée en Transmittance (%T) contre un blanc (eau distillée).
45
chaud de la pâte (HPV), la viscosité à la fin du plateau (VEP), la viscosité de la pâte refroidie
à 50°C (CPV), la rupture de viscosité ou breakdown (BD) et la reprise de viscosité ou setback
(SB). Deux paramètres additionnels ont été calculés : aptitude à la cuisson (CA), estimée par
PVt-Pt ; et la consistance ou indice de gel (CS), estimé par CPV-HPV.
46
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS
I. PRATIQUES LOCALES DE PRODUCTION DE LA FARINE DE
FOUFOU AU CAMEROUN
I.1 Les acteurs de la production de farine de foufou
La production de farine de manioc est une activité à prédominance féminine, puisque
80% des acteurs interviewés dans notre aire d’étude sont des femmes (Tableau 8). Cette
observation confirme les constats fait antérieurement dans divers espaces Africains (Nweke et
al., 1997 ; Fao, 2010). Par ailleurs, la transformation du manioc est principalement réalisée
par des personnes âgées de plus de 30 ans, soient 93,3%. La recherche des ressources
financières pour subvenir aux besoins de leur famille seraient la raison poussant cette
catégorie de personnes à s’impliquer plus dans la production du foufou.
L’implication de différentes origines tribales (figure 12) dans la production du foufou
confirme les observations de Simeu Kamdem (1996) selon lesquelles cette denrée est
commune à l’ensemble des régions du Cameroun. Et, la diversité des pratiques de
transformation et des produits dérivés du manioc est l'expression culturelle de chaque peuple
(Shittu & Adedokun, 2010). Qu’il s’agisse du séchage solaire direct ou du séchage-fumage,
les unités de transformation enquêtées (96,7%) sont de type artisanal (figure 11) et donc,
utilisent des équipements rudimentaires : machettes, couteaux, bassines, mortiers, bâches et
claies. Ces unités utilisent également une main-d’œuvre non salariée. Ce qui est normal au
regard du caractère traditionnel et familial de l’activité. Ces personnels des unités de
transformation sont soit des membres de la famille (70%) ou des relations de quartier ou du
village (27,7%). Ces derniers sont rémunérés soit en argent soit en nature (une partie de la
production leur est ainsi concédée). Seuls 3,3% des unités de transformation enquêtées étaient
dotées d’équipements semi-industriels et pratiquaient uniquement le séchage solaire direct.
47
80
70
70
20
10 3,3
0
Artisanale (type Artisanale (non familial) Semi-industrielle
familial)
Nature de l'unité de production du foufou
25 23,3
Fréquence des répondants (%)
20
48
ménagers (seaux, bassines, fûts) en aluminium ou en plastique dans le but de réduire la teneur
en cyanogènes (Agbor-Egbe et al., 2006). Au sein des unités de production enquêtées,
l’essorage de la pâte rouie était fait à l’aide d’un sac filet perméable du type banco surmonté
ou non d’une lourde charge (grosse pierre). L’ensemble était laissé au repos pendant une nuit
(environ 14 heures).
En zone sahélienne fortement ensoleillé, le produit essoré est étalé en plein air, sur des
nattes, des bâches ou le sol cimenté afin d’être séché (24 à 72 heures selon l’intensité de
l’ensoleillement). Par contre, en zone forestière pluvieuse, deux étapes additionnelles
s’interposent entre l’essorage et le séchage-fumage proprement dit. Il s’agit des opérations de
broyage et de mise en boules. Le broyage se fait au mortier ou au moulin à écraser le cas
échéant. Cette opération permet d’obtenir une pâte apte à la mise en boule. L’opération de
mise en boules était manuelle dans toutes les unités de production de foufou séché-fumé. Les
boules obtenues présentent des formes sphéroïdes et des masses variables. Quant au séchage-
fumage, il se réalise sur des séchoirs artisanaux (tôles perforées, nattes de bambou ou grillage
métallique) ou des greniers suspendus au-dessus des foyers de bois ou des fours à sciures de
bois. Les boules humides sont disposées sur la claie et le feu est régulièrement attisé. Très
souvent, les boules même déjà bien sèches sont conservées sur ces séchoirs jusqu’au moment
de leur utilisation. Un séchage prolongé des boules de foufou (plusieurs semaines) les expose
à de fortes pertes en minéraux (Favier, 1977).
49
Tubercules de manioc
Epluchage
Lavage
Tranchage
Rouissage
Défibrage
Essorage
Mise en boules
Granulés
Séchage-fumage
traditionnel
Boules séchées-fumées
Figure 13 : Schéma du procédé général (séchage-fumage et séchage au soleil) de production de la farine de foufou
50
I.2.1 Matière première
La totalité des producteurs de foufou utilisent des tubercules frais comme matière
première de leur transformation (figure 14). Cependant, 9% d’entre eux recourent à l’achat de
la pâte préalablement rouie pour compléter leur tonnage. C’est le cas des localités où l’offre
en racines de manioc est déficitaire (Garoua notamment). Une importante partie de la matière
première est constituée de racines fraiches (91%) dont 2/5 sont acquis sur le marché et les 3/5
restants sont produits par les transformateurs.
9%
tubercules frais
pâte rouie
91%
51
Les raisons justifiant la préférence d’un cultivar à un autre sont diverses (figure 16).
Les principaux arguments évoqués par les répondants afin de justifier leur préférence pour un
cultivar donné sont : le rendement (40%) et la disponibilité (30%). Pour produire leur foufou,
les répondants sélectionnent donc des cultivars précis de manioc sur la base de leurs attributs
post-récoltes. En effet, Hongbete (2004) stipule que les caractéristiques des cultivars diffèrent
significativement du point de vue de leur aptitude à des transformations spécifiques. Ces
résultats sont similaires à ceux trouvés par Nweke et al., (1994).
45 40
Fréquence des répondants (%)
40
35 30
30
25 20
20 16,7
15 10
10
3,3
5
0
Figure 16: Justification de la préférence d’un cultivar de manioc par rapport à une autre
52
350
300
250
Quantité (Kg) 200
150
100
50
0
Minimum Maximum Minimum obtenu Maximum obtenu
transformé transformé
La figure 18 présente la durée de réalisation (en minutes par personne et pour 100 Kg
de racines fraiches) de chaque opération unitaire de la production du foufou. La durée de
réalisation moyenne de l’épluchage semble assez courte (37mn/personne/100Kg). En effet,
une main-d’œuvre importante y est régulièrement impliquée à cause de sa pénibilité. Par
53
ailleurs, pour une personne seule et pour 100 Kg de manioc frais, la durée de réalisation d’un
cycle complet de production du foufou par la méthode de séchage-fumage est de sept jours (≈
171 heures) et d’un peu plus de deux jours (≈ 51 heures) pour le séchage solaire naturel.
160 138,27
Durée (h/personne/100Kg racines)
140
120
100
80
60
40 24,42 19,55
20 0,62 0,25 0,25 0,57 3,90 1,95 1,17
0
Opérations unitaires
54
2,5
0,5 Femmes
Hommes
0
Opérations unitaires
Figure 20: Carte AFC des opérations unitaires difficiles lors de la production du foufou
55
I.3.3 Points critiques de production et qualité du foufou
Les points critiques du système de transformation sont les opérations qui, si elles sont
mal exécutées, conduisent à un produit dérivé de mauvaise qualité. Une analyse factorielle des
correspondances (AFC) a été menée afin d’expliquer le degré de nuisance de certaines
opérations unitaires sur la qualité du foufou (figure 21). Les critères d’appréciation de la
qualité du foufou par les transformateurs sont principalement : la couleur, l’odeur, le goût et
la texture qui doivent être caractéristiques de ceux habituellement connus des consommateurs
du foufou (85% des répondants). La couleur de la farine ne devrait pas être terne tant pour les
produits séchés au soleil que pour la boule fumée après grattage de la couche superficielle de
suie. La granulométrie fine après mouture est tributaire d’une bonne friabilité des produits
séchés au soleil (75% des producteurs) et la dureté associée à la légèreté des boules séchées-
fumées (68% des producteurs), ce qui est synonyme de la réussite du séchage. Ces
observations sont conformes à celles faites par Agueguia et al. (2000). Les opérations de
séchage et de rouissage constituent des étapes délicates en sens qu’ils influencent l’odeur et le
goût caractéristiques du produit s’ils sont mal conduits. En effet, la couleur caractéristique du
produit sec attendu et la faible teneur en eau du produit contribuent très significativement
(p<0,01) à la réussite du séchage au soleil. Un rouissage prolongé et la présence de tannins
entrainent généralement l’assombrissement de la couleur de la pâte obtenue (Agueguia et al.,
2000). La couleur de la pâte dépend principalement du lavage, de l’essorage et du séchage. La
délicatesse du séchage dépend des conditions dans lesquelles il se déroule. En période de
faible ensoleillement, la pâte rouie de manioc séchée au soleil est très souvent de coloration
blanc terne. Pour le séchage-fumage, le feu doit être nourri et continu pour éviter le
pourrissement dû à l’activité enzymatique et des microbes d’altération.
56
Figure 21 : Analyse des correspondances multiples des critères de qualité du foufou
La qualité de la farine de foufou dérivée et de son amidon repose sur les propriétés
physicochimiques et fonctionnelles développées pendant le processus de séchage.
57
relative est élevée et la température moyenne étant de 29°C (Famurewa et al., 2012). C’est ce
qui explique peut-être le fait que les producteurs maintiennent les boules séchées-fumées sur
la claie jusqu’au moment de leur utilisation.
L’analyse chimique des amidons extraits montre des teneurs en amidon de l’ordre de
94,86 à 96,58 (%MS) ; ce qui semble indiquer une bonne extraction de cet hydrate de carbone
à partir des farines. La composition chimique des amidons (teneurs en cendres, protéines,
lipides, sucres solubles, fibres alimentaires et phosphore) sont en accord avec celles
rencontrées dans la littérature (Vilpoux & Perdrix, 1991 ; Numfor & Walter, 1996).
La teneur en composés cyanogénétiques passent de 24 ± 0,7 mg HCN équivalent/100g
MS pour la racine fraiche à 0,37±0,03 mg HCN équivalent/100g MS dans la farine séchée-
fumée traditionnellement qui présente d’ailleurs la plus faible valeur en ce composé. Dans
l’ensemble, les teneurs en composés cyanogénétiques des farines respectent la norme
FAO/OMS (10 mg d'équivalent HCN/Kg au maximum).
II.2 Acidité titrable, pH et indice de blancheur des farines et amidons de manioc rouis
Le tableau 11 présente les propriétés physicochimiques des farines et amidons de
manioc (variété 4115). Les farines présentent des différences significatives (p > 0,05) pour les
valeurs de pH et de l’acidité titrable ; il en est de même pour les amidons. Le pH final de la
fermentation étant proche du pKa de l’acide lactique (3,45), l’acidité du milieu serait
principalement liée à la production d’acide lactique due au métabolisme de la flore lactique. Il
existe par ailleurs une différence significative (p > 0,05) entre les pH de la farine et l’amidon.
Cette différence relève des traitements subis. En effet, le rouissage a permis l’acidification des
matrices, en raison de la production d’acides organiques (principalement l’acide lactique). Ces
résultats présentent des valeurs de pH plus faibles que celles trouvées sur un cultivar de
manioc au Nigéria (Osundahunsi & Oluwatooyin, 2005). Ces derniers ont obtenu 4,69 et 5,4
pour la farine séchée-fumée traditionnellement et celle séchée à l’étuve. Les conditions de
fermentation seraient à l’origine de cette différence. Les amidons extraits ont un pH supérieur
à celui des farines ; en effet, l’élimination d’une partie des acides organiques (par
neutralisation au NaOH et lessivage) au cours de l’extraction a permis la remontée du pH et
donc la réduction de l’acidité.
L'indice de blancheur (IB) représente la blancheur globale des produits alimentaires et
peut indiquer l'ampleur de la décoloration pendant le processus de séchage. La différence
entre les indices de blancheur (IB), ainsi que les cordonnées L*a*b* de couleur des farines
issues des trois modalités de séchage est significative (p < 0,05). Toutefois, les farines
58
séchées-fumées (traditionnellement et électriquement) ne présentent pas de différence
significative (p > 0,05) au niveau de leur couleur. Elle est sombre avec des indices de
blancheur compris entre 65,48 et 68,18. La farine séchée à l’étuve est quant à elle claire (IB =
86,11). La différence observée entre les farines séchées-fumées et celles séchées sans fumage
proviendrait l’apport de fumée avec imprégnation de phénols et de suie (Trapp,
Cammarano, Capri, Reichenberg & Mayer, 2007). Pour les amidons, la différence de
couleur est significative (p<0,05) entre l’amidon de farine séchée-fumée traditionnellement et
les amidons des farines traitées dans des séchoirs électriques. En effet, le premier est plus
sombre que les deux autres. Les opérations de lavage au cours de l’extraction de l’amidon ont
permis le lessivage des complexes entre certains composés organiques de la farine et les
particules de la fumée. Cependant, il est à noter que si l’amidon de farine traditionnelle est
resté plus sombre, ce serait à cause de la formation de complexes entre l’amylose-composants
volatils de la fumée. La présence de fissures à la surface des granules d’amidon aurait facilité
le contact et l’établissement de liaisons entre l’amylose et les composants de la fumée.
Nguimbou (2012) a trouvé des indices de blancheur compris entre 67,12 et 78,75 pour des
tubercules de Cyrtosperma merkusii, un taro bicolore.
59
Tableau 10: Composition chimique des racines fraiches, farines et amidons de manioc
Sucres
Phosphore HCN (mg
Mode de séchage TE (%) Cendres (%) réducteurs Fibres (%) Protéines (%) Lipides(%) Amidon (%)
(%) HCN éq./100g)
(%)
Tubercules frais 63,5±0,08f 2,77 0,1 0,420,02 3,120,5c 5,140,7c 1,10,1 1,07 0,2d 74,13 0,50c 24±0,7f
Fumage traditionnel 13,90±0,1a 1,42 0,2a 0,30,05a 2,57 0,1a 3,730,1a 0,90,09a 0,20 0,05a 72,49 0,74a 0,37±0,03a
Farines Fumoir 12,90±0,1b 1,54 0,1a 0,280,01a 2,45 0,1a 3,750,3a 0,910,1a 0,55 0,03b 74,70 2,75a 0,39±0,05a
Séchage électrique 12,60±0,5b 1,560,0a 0,310,01a 2,80 0,3a 3,70,6a 0,880,03a 0,15 0,03a 73,34 0,80a 0,40±0,02a
Fumage traditionnel 10,80±0,3c 0,480,05b 0,230,03b 0,150,01b 0,660,06b 0,230,03b 0,01 0,00c 96,58 ,43b 0
d b b b b b d b
Amidons Fumoir électrique 8,60±0,0 0,500,03 0,220,01 0,160,01 0,520,09 0,240,01 0,02 0,00 95,86 0,74 0
e b b b b b c b
Séchage électrique 12,20±0,2 0,500,05 0,250,03 0,150,01 0,650,02 0,230,02 0,01 0,00 96,37 1,25 0
Les chiffres dans la même colonne ayant les mêmes lettres en exposant ne sont pas significativement différents au seuil de 5%.
Tableau 11 : pH, acidité titrable, densité volumique et indice de blancheur (IB) des farines et amidons de manioc
Acidité
Mode de séchage pH Densité (g/cm3) IB
(mL NaOH)
Fumage Traditionnel 4,3±0,1a 5,90±0,2a 0,48 0,06a 65,41±4,35a
Farines Fumoir 3,85±0,2b 6,5±0,3b 0,50 a
68,18±3,98a
Sans fumage 3,93±0,1b 6,26±0,2b 0,56 a
86,11±0,76b
Fumage traditionnel 5,46±0,0c 4,51±0,3c 0,62 a
85,20±1,69c
60
II.3 Granulométrie laser et forme des granules de l’amidon
La granulométrie est une caractérisation fondamentale d’un produit pulvérulent. Selon
Melcion (2000), la granulométrie est en relation avec les phénomènes d’échange et de
réactivité, qu’ils soient physiques (migration d’eau, séchage, solubilisation), chimiques
(oxydation) ou enzymatiques (digestion des aliments). La granulométrie étudiée (figure 22)
diffère significativement selon le mode de séchage (p<0,05). Tous les amidons ont présenté
une distribution monomodale avec des gammes de distribution particulaire allant de 7,75 à
52,31µm (traditionnel), de 10,67 à 79,43 µm (fumoir électrique) et de 8,29 à 57,56 µm
(étuve). Cette distribution monomodale des farines serait le reflet de leur homogénéité autour
d’une valeur centrale. Le diamètre moyen de l’amidon séché-fumé traditionnellement, est
compris entre les valeurs des diamètres des amidons des deux autres traitements. 50% du
volume d’amidon séché-fumé traditionnellement étaient faits de granules de diamètres
inférieurs à 20,51 µm. A 90% du volume d’amidon, les granules séchées électriquement
présentent les granules de plus grands diamètres (79,43 et 57,56 µm). Dans tous les cas, les
diamètres des granules en-deçà de d(0,5) sont caractéristiques de l’amidon natif de manioc
dont le diamètre des granules est compris entre 9 et 20 µm (Niba, Bokanga, Jackson,
Schlimme & Li 2002). Au-delà de la médiane, les granules sont plus gros. Ces diamètres
élevés seraient liés à l’agrégation de deux ou plusieurs granules sous l’influence des
phénomènes de séchage. Certains granules se seraient fissurés au cours du séchage et les
molécules d’amylose de deux granules voisins, à cause de leur caractère amorphe, auraient
favorisé la formation des ponts inter-granulaires, donnant ainsi des gros agrégats au
refroidissement. Les granules d’amidon présentent en effet une forme sphéroïde avec une
indentation caractéristique des amidons de manioc (photo 7). Certains granules d’amidon issu
de la farine fumée traditionnellement (A) présentent des altérations en surface. Ces
microstructures rendent les granules d’amidon friables et accélèrent la pénétration de l’eau
dans les granules au cours d’un traitement hydrothermique (Crosbie & Ross, 2009). La
nature de la source de chaleur serait à l’origine des différences observées entre les méthodes
électriques et la méthode traditionnelle de séchage. L’amidon de farine séchée-fumée
traditionnellement avec de fines particules (7 – 53 µm) conviendrait mieux à des formulations
alimentaires requérant une amélioration de leur aspect épaississant (Aprianita, 2010). La
granulation des particules d’une farine ou de son amidon est la caractéristique la plus
importante, qui peut influencer d'autres propriétés d’usage telles que le gonflement, la clarté
des pâtes, sa CAE et plusieurs applications alimentaires (Singh et al., 2003).
61
Figure 22 : Distribution granulométrique des amidons issus des différents traitements
Photo 7 : Microscopie optique des grains d'amidon roui : séchage-fumage traditionnel (A),
séchage-fumage électrique (B) et séchage à l’étuve (C), grossissement (x100).
Les données des propriétés physicochimiques des farines et amidons étudiés montrent
que malgré le non contrôle de sa température, le séchage-fumage conserve aussi bien la
composition chimique des farines que les séchoirs électriques.
62
taille des granules influençait la capacité d’absorption d’eau. En effet, Tian et al. (1991)
avaient suggéré que les granules de petite taille disposaient d’une plus grande affinité avec
l’eau, ce qui améliore par conséquent leur capacité d’absorption d’eau. Cette dernière a des
implications sur la fonctionnalité des farines et des amidons. La nature de la source de chaleur
serait à l’origine des différences observées. La variation dans la CAE des farines et amidons
étudiés serait due à la différence du degré d’engagement des groupements hydroxyl à former
des liaisons hydrogènes et covalentes entre les chaines d’amidon (Hoover & Sosulski, 1986).
L’indice de solubilité (IS) permet de mesurer la quantité d’amylose solubilisée dans
une suspension aqueuse d’amidon pendant le chauffage. Pendant le traitement
hydrothermique de l’amidon, l’amylose diffuse hors du granule et se solubilise dans le milieu
aqueux (Boursier, 2006). La solubilité de l’amidon est donc liée à l’amylose. A froid, les
indices de solubilité à l’eau tant des farines que des amidons présentent une différence
significative (p < 0,05) entre eux.
Tableau 12 : Indice de solubilité à l'eau et capacités d'absorption d'eau et d'huile des farines
et amidons de manioc rouis
63
rapidement leur pic de viscosité plus élevé. Le gonflement de l’amidon est influencé par le
rapport amylose-amylopectine, de la taille des granules, du degré de cristallinité, le complexe
amylose-lipide, des teneurs en lipides et en phosphore (Aprianita, 2010). Le gonflement
indique l’intensité des forces de cohésion entre les polymères de la phase amorphe et ceux de
la région cristalline des granules (Singh et al., 2003 ). Plus le gonflement des granules est
important, plus l’intensité des forces de cohésion entre les polymères est faible (Ikegwu et al.,
2004). Les différences observées au niveau du gonflement des amidons étudiés attestent des
différences structurales à l’intérieur des granules lesquelles résulteraient des modalités de
séchage mises en œuvre.
L’amylose diffuse hors du granule, au cours du traitement hydrothermique de
l’amidon, et se solubilise dans le milieu aqueux (Boursier, 2006). L’amylose est le composé
responsable de la solubilité de l’amidon (Yi et al., 2007). Les résultats montrent que la
solubilité augmente avec l’élévation de la température pour tous les amidons étudiés. Et, il
existe une différence significative (p<0,05) entre le profil de solubilité de l’amidon séché-
fumé traditionnellement et ceux issus des farines séchées électriquement. Cette différence
serait liée à l’effet propre de chaque type de source de chaleur sur les produits à sécher.
64
40 60
50 Traditionnel
30 Fumoir Fumoir
Traditionnel Etuve
Solubilité (g/g.MS)
40
Gonflement (g/g)
Etuve
20 30
20
10
10
0 0
50 60 70 80 90 100 50 60 70 80 90 100
Température (°C) Température (°C)
Figure 23 : Evolution de la solubilité (A) et du gonflement (B) des amidons en fonction de la température
65
II.4.3 Rétrogradation de l’amidon issu des différents traitements
La rétrogradation a été mesurée à l’aide des deux paramètres que sont la clarté et la
synérèse (Figure 24). Malgré la différence non significative entre les trois types d’amidon, on
remarque cependant que l’amidon de farine séchée-fumée traditionnellement montre une
tendance à la rétrogradation supérieure à celle des autres. Pour tous les amidons, il n’y a
aucune différence significative. La synérèse croit du jour 0 (autour de 45%) au jour 7 (environ
de 63%), puis se stabilise avec une légère augmentation jusqu’au 28e jour. La clarté, quant à
elle, décroît pendant les sept premiers jours puis se stabilise jusqu’au 28e jour. Même après 7
jours, les pâtes d’amidon de manioc roui étudiées ont une clarté supérieure à 35%. Les
variations de ces deux phénomènes : la croissance de synérèse et la décroissance de la clarté
expriment la rétrogradation qui est en fait une réorganisation des molécules d’amylose et
d’amylopectine ayant diffusé hors du grain d’amidon lors de la gélatinisation. Ces molécules
se recombinent sous forme de double hélice et retournent à leur structure cristalline initiale.
L’amidon gélatinisé est instable et, à mesure qu’il vieillit ou refroidit, il cherche à se
stabiliser. La stabilisation traduit le maximum de rétrogradation et par conséquent la fin de la
réorganisation de ces deux polymères. Jusqu’au 7e jour, les pâtes étudiées présentent une
vitesse de rétrogradation moyenne. En effet, cette rétrogradation se déroule dans des
conditions d’acidité comprise entre vitesse lente (pH > 2) et vitesse rapide (pH < 5)
(Fredriksson et al., 1998). Une rétrogradation plus rapide, en deux jours, a été observée chez
les amidons de gingembre (Amani et al., 2004). Sidibe et al. (2007) ont trouvé des valeurs de
synérèse augmentant jusqu’à 67% et celles de la clarté décroissant jusqu’à 32% chez les
amidons natifs. Selon Craig, Maningat, Seib & Hoseney (1989), la rétrogradation de
l’amylose pourrait causer une raide opacification, une agrégation et une séparation de phase,
lesquelles font décroitre la clarté de la pâte. A cause de la clarté limitée de son gel, l’amidon
séché-fumé ne peut pas être utilisé dans des formulations alimentaires nécessitant une forte
clarté de la pâte mais, il pourrait être incorporé dans des sauces (Craig et al., 1989) .
66
Figure 24 : Cinétique de la rétrogradation des amidons en 28
67
d’empesage laissent penser que les farines et amidons étudiés conviendraient mieux à des
applications alimentaires. Dufour et al. (1995) ont trouvé une température d’empesage de
62,5°C chez les amidons aigres de manioc des variétés CMC 40, Amarga et Algodona.
La viscosité de pic est la viscosité maximale pouvant être atteinte par une suspension
au cours d’un cycle de chauffage (ou cuisson). Elle détermine l’aptitude à la manipulation
d’une pâte chaude. Ainsi, la pâte de farine séchée électriquement est plus facile à manipuler
(3259 cP) que les autres. Les amidons séché-fumés traditionnellement et séchés sans fumage
présentent des viscosités de pic non significativement différentes au seuil de 95% de degré de
liberté (4088 et 4072 cP respectivement) alors que l’amidon séché-fumé au fumoir électrique
culmine à une viscosité de 3579 cP. En effet, la viscosité est la résistance d’un fluide à
l’écoulement. Lorsque l’amidon pur est soumis à une température élevée, en excès d’eau, sa
structure granulaire disparaît progressivement et l’amylose, préférentiellement solubilisé,
diffuse hors du grain. Cet amidon est capable de développer une viscosité dans le milieu, ce
qui lui confère un pouvoir épaississant. Ceci conduit à une augmentation de la viscosité de la
suspension et à la formation d’un empois constitué de granules éclatés et de macromolécules
(Nago, 1997). Les différences dans les valeurs de viscosité de pic seraient liées à la différence
de répartition de la taille des grains d’amidon dans les différents échantillons. Le pic de
viscosité sera d’autant plus élevé que les grains seront gros. Les granules de l’amidon issu de
la farine séchée sans fumage sont les plus gros, ce qui favorise l’importante viscosité de pic.
Quant à l’amidon séché-fumé traditionnellement, son gonflement serait favorisé par la
présence de fêlures sur les granules causées par le traitement thermique et qui favoriseraient
l’absorption d’eau pas le granule (Crosbie & Ross, 2009).
La viscosité de fin de plateau (95°C) représente une mesure de la stabilité à chaud de
la pâte c’est-à-dire un indice de stabilité des granules d’amidon au chauffage. Elle est
intimement liée au breakdown ou chute de viscosité (cP). Le breakdown, est la différence
entre la viscosité de pic et la viscosité minimale à chaud. En effet, plus le breakdown d’une
pâte est faible, plus sa stabilité sera élevée. La pâte de farine séchée-fumée traditionnellement
et de son amidon présente les plus petites valeurs de breakdown (791 cP) et donc, la meilleure
stabilité au cisaillement à chaud. Cette pâte présente ainsi une texture dure et cohésive qui
rend l’amidon issu du fumage traditionnel apte à être utilisé dans des formulations
alimentaires comme épaississant (Crosbie & Ross, 2009). Ces données confirment d’ailleurs
celles liées à la consistance du gel. En effet, la consistance du gel ou indice de gel est la
différence entre la viscosité finale au refroidissement et la viscosité minimale à chaud. Les
valeurs de l’indice de gel indiquent que les farines et amidons séchés-fumés
68
traditionnellement sont plus consistants que leurs analogues issus des autres traitements. Les
farines et amidons séchés-fumés traditionnellement présentent ainsi une texture plus dure et
plus cohésive comparée aux autres farines et amidons. Comparées à leur viscosité de pic, c’est
la farine et l’amidon séchés-fumés traditionnellement qui présentent les plus hautes viscosités
finales lorsqu’ils sont refroidis à 50°C (4189 et 4036 cP). Ces fortes viscosités finales
indiquent une tendance à la rétrogradation plus élevée desdits produits (Moorthy, 2002).
Tous les amidons étudiés et leurs farines se comportent comme des composés riches en
amylose, avec des indices de gel plus élevés que ceux couramment observés chez les amidons
natifs de manioc. La polymérisation et les modifications structurales (altération des forces de
liaison intra-granulaires) survenues au cours du séchage ont pu favoriser cet état de chose
(Nguimbou, 2012). Ces résultats sont contraires à ceux trouvés par Osundahunsi et
Oluwatooyin (2005) sur les farines d’un cultivar nigérian. La variété botanique utilisée serait
la raison de cette différence.
Le setback ou reprise de viscosité est la différence entre la viscosité finale et la
viscosité de pic observée sur un viscoamylogramme. Le setback exprime la tendance à la
rétrogradation. Il est négatif (–52 à -839 cP) pour tous les amidons étudiés et positif (27 à 817
cP) pour toutes les farines de l’étude. Ces données indiquent que les amidons pris seuls
rétrogradent moins bien que les farines dont ils sont issus. L’important setback dans les
farines serait lié à l’action concertée de l’amidon et d’autres composés présents tels que les
fibres alimentaires (Crosbie et Ross, 2009). Ces dernières contribuent significativement à la
reprise de viscosité du milieu au cours du refroidissement. La chute de température est
responsable de la reprise de viscosité, suivi par les phénomènes qui se déroulent à la
rétrogradation de l’amidon (Crosbie & Ross, 2009). Au cours du refroidissement, les chaines
glucanes de l’amidon s’enchevêtrent les unes les autres et contribuent à l’augmentation de la
viscosité du milieu. La farine fumée traditionnellement et son amidon présentent les setback
les plus élevés et donc, une tendance plus accentuée à la rétrogradation. L’aptitude à la
rétrogradation pourrait induire la formation des amidons résistants de type III, participant
ainsi à l’augmentation de leur teneur dans les aliments et limitant le rôle énergétique de
l’amidon (Worawikunya, 2007).
69
Tableau 13: Propriétés d'empesage de la farine et de l’amidon de manioc issus des trois types de séchage
Paramètres du viscoamylogramme RVA
Fumage Viscosité (cP) 31a 3372 a 2581 a 4189 a 791 a 817 a 1608a
traditionnel
Température
70,95 95,08 92,28 - - - -
(°C)
Viscosité (cP) 28 c 3350 a 2064 c 3377 b 1286 b 27 b 1313b
Fumage électrique
Farine
Température
70,55 94,99 91,9 - - - -
(°C)
Viscosité (cP) 21 d 3259 d 2156 c 3571 c 1103 c 312 c 1415b
Séchage (étuve)
Température
70,46 95,04 92,3 - - - -
(°C)
Fumage électrique Viscosité (cP) 21 a 3579 b 1757 b 2740 b 1822 b -839 b 983 b
Amidon
Température
69,67 94,89 91,34 - - - -
(°C)
70
Le tableau 14 présente les paramètres temporels d’empesage tels que la facilité de
cuisson. Il existe une différence significative (p < 0,05) entre les amidons pour ces
paramètres. Pour un amidon donné, plus la différence entre le temps lié à la viscosité de pic et
le temps de début d’empesage est faible, plus il est facile à cuire. Les amidons séchés-fumés
sont plus aptes à la cuisson (2 mn 40s et 2 mn 32s respectivement) que l’amidon non fumé.
Ces résultats sont similaires à ceux trouvés par Osundahunsi et Oluwatooyin (2005) sur les
farines d’un cultivar nigérian. Ces différences pourraient être attribuées aux différences dans
la distribution des tailles des granules d’amidon et offriraient plus d’opportunités d’utilisation
de l’amidon et de la farine fumée traditionnellement (Nuwamanya et al., 2010). La courte
durée de cuisson des pâtes d’amidon issu des farines fumées indique que celles-ci requièrent
peu d’énergie pour son processus de cuisson (Shittu & Adedokun, 2010).
Tableau 14 : Paramètres temporels d'empesage et facilité de cuisson de l’amidon
Fumage
Fumoir électrique Séchage électrique
traditionnel
Début d’empesage (s) 164 158 134
Temps d’atteinte du pic (s) 324 310 324
Facilité de cuisson (s) 160 152 190
Les propriétés physicochimiques et fonctionnelles étudiées découlent des conditions
de séchage (paragraphe III).
71
avec l’axe des abscisses correspondent à He. Les constantes de séchage des deux méthodes
électriques (0,19 h-1 et 0,20 h-1) étudiées ne sont pas significativement différentes de celle liée
au séchage-fumage traditionnel (0,22 h-1). Les taux d’humidité (He) à l’équilibre ne sont pas
significativement différents (p<0,05) et sont situés dans la zone (0,12 - 0,13) de teneur en eau
considérée comme sûre pour la conservation des aliments séchés (FAO, 1992). De ce qui
précède, on peut déduire que l’apport de fumée n’influence pas la vitesse d’élimination de
l’eau au sein de la boule de foufou à sécher.
0,16
Col 5 vs Etuve
0,12
0,10
0,08
0,06
0,04
0,02
0,00
0 20 40 60 80 100
Figure 25: Cinétique de séchage des boules humides de foufou en fonction du taux
d’humidité.
72
L’humidité d’équilibre (He [g.H2O/g.MS]) des tranches ou quantité d’eau mobilisable est
considérée comme la teneur en eau résiduelle des tranches à la valeur nulle de la vitesse de
séchage (c’est-à-dire la valeur de teneur en eau où la courbe coupe l’axe des abscisses).
Tableau 16 : Valeurs de He (g.H2O/g.MS) et de k (h-1) pour les tranches de boules issues des
différents traitements
Fumoir traditionnel 0,16a 0,51 a 0,12a 0,34 a 0,12 a 0,21 a 0,12a 0,19 a
Fumoir électrique 0,15 a 0,31a 0,14 a 0,28 b 0,15 c 0,23 b 0,16 b 0,17 a
Etuve 0,15 a 0,31 a 0,14 a 0,29 b 0,15 c 0,24 a 0,15 b 0,17 a
Les chiffres dans la même colonne ayant les mêmes lettres en exposant ne sont pas significativement
différents au seuil de 5%.
Les valeurs de He (g.H2O/g.MS) des boules de foufou entières et des tranches sont
significativement différentes (p < 0,05). Ce qui est normal car l’humidité d’équilibre des
tranches est une donnée apparente et ne reflète que les instants initiaux (quatre premières
heures) du séchage. L’opération de tranchage n’a pas pu se poursuivre correctement à cause
du phénomène de croutage des boules de foufou, rendant impossible la différenciation des
tranches obtenues. Les teneurs en eau résiduelle trouvées dans les tranches sont donc liées aux
instants initiaux du séchage ; c’est ce qui explique qu’elles soient plus élevées que celles des
boules de foufou entières.
Les constantes de séchage des boules entières et des tranches sont significativement
différentes (p < 0,05). Les boules entières semblent sécher plus lentement par rapport aux
tranches prises individuellement. En effet, la vitesse de séchage d’une boule entière découle
de l’association des phénomènes complexes se déroulant en son sein. Ainsi, la boule de
foufou, au cours du séchage se comporte comme un assemblage de plusieurs tranches
unitaires, comportant des taux d’humidité et des vitesses de séchage variables, perdant ou se
73
chargeant en eau libre de façon graduelle jusqu’à l’atteinte de l’équilibre. Les valeurs de k des
tranches étudiées diminuent lorsqu’on les considère de l’extérieur vers l’intérieur de la boule.
Ainsi donc, pendant les premières heures de séchage, les tranches les plus externes ont séché
plus vite que les internes. En effet, pendant la phase initiale de séchage d’un matériel
alimentaire, c’est l’eau des couches superficielles qui est principalement éliminée. Par la suite,
les différences de concentration en eau, entre l’intérieur et la surface de l’aliment, induisent la
diffusion de l’eau à travers le produit (Karel & Lund, 2003). Cependant, la diffusion en sens
opposé des composantes de la fumée de la surface vers l’intérieur du produit ne semble pas
avoir affecté la vitesse de séchage des tranches (et donc des boules) puisqu’il n’y a pas de
différence significative (p<0,05) entre les constantes de séchage k des boules issues des deux
types de séchage électrique effectués. Ce qui laisse supposer que l’imprégnation de la boule
par la fumée s’est faite plus intensément vers la fin de l’opération de séchage. En effet, quand
il reste très peu d’eau dans l’aliment, à l’approche de la fin du processus de séchage, cette eau
diffuse à travers le produit sous forme de vapeur d’eau (Chappell & Lebel, 2009). La
différence de pression entre les vapeurs d’eau sortantes et les composantes des fumées
entrantes deviendrait de plus en plus favorable à ces dernières au fur et à mesure que l’on tend
vers la fin du séchage. Cela aurait permis la pénétration accrue de la fumée à travers les pores
et les interstices et l’imprégnation en profondeur de la boule de foufou par celle-ci. Ce
phénomène justifierait peut-être le fait que les boules de foufou, ayant longtemps séjourné au
grenier bien que déjà sèches, donnent une farine beaucoup plus sombre que celles y ayant
passé moins de temps (Favier, 1977).
74
CONCLUSION
L’objectif général du présent travail était d’examiner le procédé de séchage-fumage de
la pâte de manioc roui et ses effets sur les propriétés des farines et amidons. Il s’est agi d’une
part de diagnostiquer le système traditionnel de production du foufou de manioc, et d’autre
part d’étudier, dans le processus de séchage-fumage, l’influence des conditions d’application
de l’opération de séchage sur la qualité de la farine et sur les propriétés de l’amidon. Trois
conditions ont été prises en compte ici : le séchage au cours du processus traditionnel de
production de foufou fumé, le séchage dans un fumoir pilote, le séchage sans fumage dans un
séchoir électrique.
Il ressort de cette étude que :
- la production de foufou séché-fumé traditionnellement en zone forestière exige trois fois
plus d’investissement en termes de temps de travail que le séchage solaire direct en zone
sahélienne. Par ailleurs sa qualité s’apprécie à travers des attributs organoleptiques (couleur,
texture et odeur caractéristiques).
75
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ANNEXES
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II
III
IV