Grammaire Comparee
Grammaire Comparee
Grammaire Comparee
français_soŋay-zarma
Février 2007
Table des matières
Avant-propos
Introduction
1. Un peu de phonétique
1.1. Les sons (consonnes et voyelles)
1.1.1. Les consonnes du français
1.1.2. Les voyelles du français
1.1.3. Les consonnes du soŋay-zarma
1.1.4. Les voyelles du soŋay-zarma
1.2. Comparaison des sons des deux langues
1.3. La syllabe
1.4. La prosodie (tons et accents)
2. L'orthographe
2.1. Des alphabets
2.2. Autres aspects de l'orthographe
3. Le nom
3.1. Types de noms
3.1.1. Les noms simples
3.1.2. Les noms dérivés
3.1.2.1. La dérivation des noms en français
3.1.2.2. La dérivation des noms en soŋay-zarma
3.1.3. Les noms composés
3.1.3.1. La composition des noms en français
3.1.3.2. La composition des noms en soŋay-zarma
3.2. Le genre
3.3. Le nombre
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3.4. Autres déterminants du nom
3.4.1. Les articles (définis et indéfinis)
3.4.2. Les adjectifs
3.4.2.1. L'adjectif qualificatif
3.4.2.2. L'adjectif démonstratif
3.4.2.3. L'adjectif numéral
3.4.2.4. L'adjectif indéfini
3.4.2.5. L'adjectif interrogatif
3.4.2.6. L'adjectif possessif
3.4.3. Le complément du nom
3.5. Les substituts du nom
3.5.1. Les pronoms personnels
3.5.2. Les pronoms relatifs
3.5.3. Les pronoms indéfinis
3.5.4. Les pronoms interrogatifs
4. Le verbe
4.1. La catégorie des verbes
4.2. Types de verbes
4.2.1. Les types de verbes en français
4.2.2. Les types de verbes en soŋay-zarma
4.3. La formation des verbes
4.4. Modes, temps et aspects
5. La phrase
5.1. Types de phrases et constituants de la phrase
5.2. Les transformations de la phrase
Bibliographie
…/…
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Abréviations et symboles
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Avant-propos
en guise d’historique
«La description de chaque langue doit se fonder sur des notions dont la
délimitation repose sur des manipulations formelles, mais la diversité
morphosyntaxique des langues interdit de généraliser à la totalité des langues
les procédures formelles de délimitation de notions grammaticales valables
pour telle ou telle langue particulière. Une réflexion générale sur la
grammaire n'a donc de sens que si, au-delà de la spécificité indéniable de
chaque système morphosyntaxique, il est possible de définir des notions
syntaxiques générales telles que les notions fondamentales dans la description
de chaque langue particulière puissent se laisser reconnaître comme la forme
particulière que prennent dans les différentes langues ces notions syntaxiques
générales.» Denis Creissels (1995 : 11).
-5-
savoir Le bon usage de Grevisse (13ème édition). Pour ce qui est du soŋay-
zarma, nos propres travaux et ceux de Hamani Abdou et de Mme Maazou
Areynatou Maga ont constitué l'essentiel de nos références. Du point de vue
théorique, les travaux de Denis Creissels portant sur la syntaxe des langues
négro-africaines ont constitué notre source d'inspiration.
La méthode de travail utilisée est celle d'exposés suivis de débat ;
notre rôle d'animateur-formateur a consisté à organiser des discussions
autour des thèmes sur lesquels les participants ont déjà des connaissances.
Afin de capitaliser les acquis de cette seconde session de formation, il a été
institué un système de cahier tournant ; chaque participant jouait au
rapporteur une journée durant et consignait dans ce cahier les idées
essentielles retenues à l'issue des échanges de point de vue.
A la suite de la formation, il nous a été demandé de retoucher les
enseignements essentiels de cette formation consignés dans le cahier, pour
en faire un document à l'usage des formateurs des maîtres et auteurs en
langues nationales. Les objectifs assignés au présent document sont donc les
mêmes que ceux du séminaire dont il émane.
Une première version de ce document a été soumise à l'appréciation
des participants au séminaire au cours de journées de travail au GTZ-2PEB
(du 16 au 19 janvier 2001). L'objectif principal de ces journées était une
analyse critique du document en vue de son amendement, de son
amélioration. Le travail a été organisé de la façon suivante : le document
comportant onze (11) points, la démarche utilisée a consisté à le subdiviser
en trois parties. Trois groupes de travail ont été formés et chacun des
groupes avait en charge une partie du document. Il revenait aux membres
du groupe de lire la partie qui est la leur, d'en faire une analyse critique à
présenter en plénière. S'engage alors une discussion entre tous les
participants, discussion au cours de laquelle on adopte des enseignements
utiles en termes d'amendements. Il s'est agi essentiellement de remarques
relatives aux exemples et la présentation même du document. Les
participants ont souhaité la multiplication des exemples ; il a également été
-6-
suggéré une présentation en termes de tableaux qui mettent en parallèle les
données des deux langues en question (français et soŋay-zarma).
Après ces journées de travail, nous avons travaillé le document à
nouveau pour prendre en compte les remarques. Parallèlement, une
rencontre avec les autres collègues rédigeant le même type de document
dans quatre autres langues nationales a permis de définir un canevas de
rédaction qui doit toutefois tenir compte des spécificités de chaque langue.
L'étape suivante dans la confection de cette grammaire comparée a
consisté en une rencontre avec certains de nos collaborateurs pour apprécier
la prise en compte des suggestions issues de la précédente étape. Ainsi, et
cela deux jours durant, nous nous sommes à nouveau penchés sur les
différents aspects de ce document, notamment la question de la
présentation, des exemples, bref de tout ce qui lui permettrait d'être
pratique.
Le document ainsi produit a été par la suite testé sur le terrain au
cours de différentes formations de maîtres ; en effet, nous l'avons nous-
même utilisé pour assurer des formations à l'intention de maîtres d'écoles
bilingues mais également celles concernant des animateurs-alphabétiseurs
de centre d'alphabétisation où le français et le soŋay-zarma sont utilisés
comme langues d'enseignement et langues enseignées. Les réactions des
bénéficiaires de ces formations vont toutes dans le sens d'une publication du
document pour permettre sa vulgarisation, sa mise à la disposition de tous
ces acteurs-là. Il se veut un outil simple, un guide pour l'enseignement
bilingue. Il va sans dire que tous les thèmes n'ont pas été traités en
profondeur et cela pour rester dans le cadre du guide, mais aussi de l'ouvrage
accessible à tous.
Cet ouvrage est donc l'œuvre d'une collaboration soutenue entre
plusieurs personnes travaillant à la confection de matériels didactiques pour
l'enseignement des langues nationales. En effet, les participants au séminaire
dont il est issu sont de différentes directions du Ministère de l'Education de
Base, directions qui œuvrent à l'élaboration de matériels didactiques. Il s'agit
de cadres de la Direction de l'Alphabétisation et de la Formation des
-7-
Adultes, de l'Institut National de Documentation, de Recherche et
d'Animation Pédagogiques, du Centre de Formation des Cadres de
l'Alphabétisation et de la Direction de la Reforme de l'Enseignement et de la
Promotion des Langues Nationales. Nous tenons à ce titre à les remercier
pour leur très précieuse collaboration. Nos remerciements vont également
en l'endroit de collègues de l'Université Abdou Moumouni de Niamey qui
ont accepté de lire la première mouture de ce document et nous faire
profiter de leurs connaissances de la structure des deux langues.
…/…
-8-
Introduction
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travaux tendant à donner l'impression que les langues négro-africaines sont
des types très particuliers de langues sans grande ressemblance avec les
langues indo-européennes. Plus tard, ces idées, avec beaucoup d'apriori, se
sont émoussées. Et l'idée selon laquelle les langues du monde sont aussi
différentes les unes des autres qu'elles partagent des points de ressemblance
prend de plus en plus place dans la communauté des spécialistes des langues.
A partir de là, on peut s'attendre à retrouver dans un document de
comparaison de deux langues des éléments qui montrent la diversité des
structures linguistiques (points de dissemblance), mais aussi des éléments
qui mettent en exergue la possibilité de trouver même pour des langues
génétiquement et typologiquement non apparentées des points de
ressemblance.
Dans le cas précis des deux langues en présence dans le présent
document, il se dégage de cette comparaison qu'elles présentent aussi bien
des points de ressemblance que des points de dissemblances. La comparaison
des deux systèmes, organisée autour de notions que d'aucuns appellent les
notions fondamentales de la syntaxe telles le nom, le verbe et la phrase a
permis de noter les disparités quant à la place des éléments remplissant une
même fonction grammaticale dans les deux langues. Dans le cas précis de la
détermination nominale, on constate que de manière générale les
déterminants sont postposés au nom pour ce qui est du soŋay-zarma là où le
français les antépose. Le nombre d'unités remplissant une fonction
grammaticale est parfois plus important lorsque que l'on passe du soŋay-
zarma au français. Le cas des unités désignées comme articles en grammaire
traditionnelle française est de ce point de vue assez révélateur.
La comparaison du système verbal des deux langues permet de
constater que le soŋay-zarma présente très peu de distinctions par rapport
au français. Le système verbal du français classe les verbes en groupes ; ce
type de regroupement n'est pas envisageable en soŋay-zarma. Par ailleurs, la
définition de la catégorie des verbes nécessite la prise en compte en soŋay-
zarma du contexte, beaucoup d'unités de cette langue fonctionnant selon le
contexte comme nom ou comme verbe.
- 10 -
Tout cela peut donner lieu à des interprétations allant dans le sens
de l'idée faisant des langues négro-afrcaines des "sous-langues" en cela
qu'elles n'ont pas nombre de distinctions qui caractérisent les langues
européennes. La réalité est que les langues sont différentes les unes des
autres. On ne doit par conséquent pas s'attendre à retrouver, d'un système à
l'autre, le même nombre d'éléments remplissant une même fonction
grammaticale, encore moins les mêmes fonctions grammaticales.
Il est d'ailleurs intéressant de noter que beaucoup de termes utilisés
par la grammaire traditionnelle française sont aujourd'hui des sujets de
controverse. Beaucoup d'ouvrages ont été consacrés à la réflexion critique de
la terminologie grammaticale du français. Parmi ces ouvrages, celui de Denis
Creissels intitulé Eléments de syntaxe générale qui propose une réflexion
critique autour des notions fondamentales de la syntaxe, réflexion qui
s'appuie sur les données du français et de langues négro-africaines. La
réflexion autour de la terminologie grammaticale du français montre une
inadéquation de certains termes à l'objet décrit. Les différentes réformes de
l'enseignement de la grammaire française témoignent, si besoin est, de cet
aspect.
Cela dit, et comme ci-dessus indiqué, ce guide de grammaire
comparée vise à fournir aux formateurs des maîtres des éléments de
comparaison sur lesquels pourrait s'appuyer un enseignement de type
bilingue. A cet effet, il importe de rappeler que les nouvelles dispositions en
matière d'éducation de base du Niger prônent un enseignement bilingue au
moins au cycle de base I, plus précisément un enseignement français_langue
maternelle (ou langue première). L'enseignement de la langue maternelle en
langue maternelle suppose une connaissance de la structure et des règles
d'écriture de la langue en question. Les techniques pédagogiques en
enseignement bilingue s'appuient entre autres, dans le cadre de
l'enseignement de la grammaire des langues, sur les éléments
différenciateurs et les points de convergence structurelle des langues en
présence. Aussi, un ouvrage de comparaison des grammaires de deux langues
- 11 -
d'enseignement paraît-il indispensable pour des maîtres qui ont une
formation initiale axée autour de l'enseignement du français.
Toutefois, tous les aspects de la grammaire des deux langues n'ont
pas été retenus. Certaines questions de morphologie, bien qu'entrant dans le
cadre de la description n'ont pas été pris en compte dans leur plénitude. La
prise en compte de toutes les dimensions de la grammaire des deux langues
aurait conduit à la confection d'un ouvrage d'une autre envergure que celle
voulue à travers les termes de référence du présent document.
Il n'est pas non plus question de définir les notions de base autour
desquelles s'est organisée la comparaison même si certaines de notions
posent des problèmes. Sans pour autant sacrifier à la spécificité du soŋay-
zarma, la comparaison a été axée autour des notions classiques de la
grammaire traditionnelle du français telles que présentées dans un ouvrage
de grammaire comme Le Bon Usage. L'idée de comparaison suppose au
moins une base commune. Ceci étant, lorsque les concepts de la grammaire
française ne permettent pas une véritable présentation des faits du soŋay-
zarma, mention en a été faite.
L'ouvrage commence par des indications d'ordre phonétique ainsi
que des informations relatives aux orthographes des deux langues. Suivent
des chapitres traitant des notions que l'on considère fondamentales dans la
description grammaticale des langues. Il s'agit du nom (y compris la
détermination nominale), du verbe, de l'organisation des mots en phrase,
des types de phrases, des transformations de la phrase et d'autres notions
connexes.
…/…
- 12 -
1. Un peu de phonétique
- 13 -
A partir de là, on distingue par exemple des sons dits nasals pour
lesquels il y a passage d'une partie de l'air par les fosses nasales et des sons
oraux où l'air sort surtout par la bouche. Par exemple, [m] et [n] sont des
consonnes nasales, ce qui n'est pas le cas de [p] et [d]. Cela dit [m] et [p]
partagent le même lieu d'articulation (zone labiale) ; il en est de même pour
[d] et [n] qui sont toutes des consonnes alvéo-dentales.
Au niveau des voyelles, outre la distinction nasales/non nasales, il y
a opposition des unes aux autres relativement à leurs lieux d'articulation.
Certaines sont dites antérieures et s'opposent à des postérieures. Il s'agit là
de distinctions se basant sur le lieu d'articulation dans l'appareil phonatoire.
Outre les consonnes et les voyelles appelées également des segments,
on note dans le fonctionnement des langues des éléments que les linguistes
appellent les éléments supra-segmentaux. Il s'agit d'éléments comme
l'intonation, l'accent et les tons.
Cela dit, les grammaires de langues comme les manuels de
présentation des règles orthographiques présentent généralement les règles
de combinaison des mots en phrase, les règles de formation des mots, les
conventions d'écriture ; ils s'appuient donc sur le fonctionnement
morphologique et syntaxique de la langue. Toutefois, on trouve parfois dans
de tels ouvrages un aperçu sur la phonétique de la langue en question. Le
bon usage de Grevisse par exemple commence par un aperçu sur la
phonétique du français. En tant que sous discipline de la science des langues,
la phonétique contribue à une meilleure connaissance du fonctionnement
de la langue ; par ailleurs, il existe des langues dont les conventions
d'écriture font beaucoup référence au phonétisme de la langue. Le français
en est un exemple.
Il n'est pas envisagé dans le cadre de cet ouvrage une présentation
exhaustive de la phonétique du français et du soŋay-zarma, mais quelques
indications pouvant être pratiques dans le cadre de l'enseignement de la
grammaire de ces deux langues. On se rappelle des exercices qu'ont mis au
point bien d'enseignants pour permettre à leurs élèves de surmonter
certaines difficultés d'apprentissage du français.
- 14 -
Cet aperçu phonétique commencera par l'inventaire des consonnes
et voyelles (les sons) dans les deux langues ; suivra une synthèse
comparative de ces sons et l'organisation syllabique dans les deux langues.
Dans une quatrième partie de ce chapitre, sera traité l'aspect supra-
segmental dans les deux langues.
- 15 -
Lieu d'art. labiales dentales palatales vélaires
Mode d'art.
sourdes p t k
Occlusives
sonores
b d g
Nasales m n ɲ ŋ
sourdes f s ʃ
Fricatives z
sonores
v z
Liquides l R
semi-voyelles j w
ƴ
Le signe R est utilisé pour noter le r dit grasseyé que l'on retrouve en
français standard. La présentation de [j] et de [y] dans une même colonne
entre dans le cadre de la simplification du tableau, la seconde consonne
étant palato-vélaire.
Exemples :
[p] [papa] ‘papa’
[b] [bak] ‘bac’
[t] [te] ‘thé’
[d] [da̰] ‘dans’
[k] [kɔk] ‘coq’
[g] [ga:R] ‘gare’
[f] [afεR] ‘affaire’
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[v] [vɔl] ‘vol’
[s] [sinema] ‘cinéma’
[z] [zεl] ‘zèle’
[ʃ] [ʃεvr] ‘chèvre’
[ʒ] [ʒu] ‘joue’
[l] [la̰p] ‘lampe’
[r] [rut] ‘route’
[m] [mɔR] ‘mort’
[n] [dɔne] ‘donner’
[ɲ] [aɲo] ‘agneau’
[ŋ] [riŋ] ‘ring’
[w] [wi] ‘oui’
[j] [fij] ‘fille’
[ƴ ] [plƴi] ‘pluie’
- 17 -
Les voyelles nasales sont les suivantes :
- 18 -
[œ] [pœR] ‘peur’
[ə] [rəmεd] ‘remède’
[ε̰] [fε̰] ‘fin’
[a̰] [ela̰] ‘élan’
[o̰] [mo̰d] ‘monde’
[œ̰] [brœ̰] ‘brun’
- 19 -
Exemples :
[p] [pátí] pati1 ‘casser’
[b] [bà:bà] baaba ‘père’
[t] [tá:rí] taari ‘mensonge’
[d] [dò:nú] doonu ‘boule de mil’
[k] [ká:nù] kaanu ‘être bon, agréable’
[g] [gà:] ga ‘aider’
[c] [cá:cá] caaca ‘jeu de cartes’
[ɟ] [ɟá:sè] jase ‘épaule’
[m] [má:] ma ‘nom’
[n] [ná:rú] naaru ‘voyager’
[ŋ] [dàŋ] daŋ ‘mettre’
[ɲ] [ɲâ:] ɲa ‘mère’
[s] [sánní] sanni ‘parole’
[z] [zá:rì] zaari ‘jour’
[f] [fáláŋ] falaŋ ‘se traîner à quatre pattes’
[h] [hámní] hamni ‘mouche’
[l] [làmtì] lamti ‘sésame’
[r] [ró:gò] roogo ‘manioc’
[w] [wá:ní] waani ‘savoir’
[j] [jǒ:] yo ‘dromadaire’
- 20 -
correspondante longue présentent très peu d'attestations. Cela dit, on peut
distinguer entre voyelles orales et nasales d'une part, et d'autre part entre
voyelles longues et brèves.
Voyelles orales
antérieures centrales postérieures
brèves longues brèves longues brèves longues
fermées i i: u u:
mi- e e: o o:
fermées
mi- ε ε: ɔ ɔ:
ouvertes
ouvertes a a:
Voyelles nasales
antérieures centrales postérieures
brèves longues brèves longues brèves longues
fermées ḭ ḭ: ṵ ṵ:
mi- ḛ ḛ: o̰ o̰:
fermées
ouvertes a̰ a̰:
Exemples :
[i] [bìrí] biri ‘os’
[u] [dúgú] dugu ‘encens’
[e] [bé:rè] beere ‘aîné(e)’
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[ε] [hέgέ] hege ‘avoir le dessus’
[o] [hàmó] hamo ‘sorgho’
[ɔ] gɔ́lɔ̀] golo ‘botte moyenne de mil’
[a] [dâm] dam ‘pondre’
[i:] [hì:rì] hiiri ‘perles’
[u:] [gú:sú] guusu ‘trou’
[e:] [dè:nè] deene ‘langue’
[ε:] [tέ:rὲ] teere ‘s'écarter’
[o:] [bò:rí] boori ‘être bien, bon’
[ɔ:] [kɔ́:rɔ̀] kooro ‘hyène’
[a:] [há:rú] haaru ‘rire’
[ḭ] [hḭ́:hḭ̂] hḭḭhḭ "renifler"
[ḭ:] [hḭ́:hḭ̂] hḭḭhḭ "renifler"
[ḛ] [hḛ́:] hḛ "pleurer"
[ḛ:] [hḛ́:ní] hḛḛni "pleur"
[o̰] [sóhô̰:] soho̰ "maintenant"
[o̰:] [hó̰:yóŋ] ho̰o̰yoŋ "fait de chercher"
[a̰] [sáhâ̰:] saha̰ "force"
[a̰:] [há̰:yáŋ] ha̰a̰yaŋ "demande"
La voyelle centrale [ə] apparaît plus à la jonction des mots que dans
des mots simples. On en relève dans des phrases et dans des mots composés.
Exemples :
- 22 -
• [ànə̀dêj]
a na a day ‘il l'a acheté’
• [àgə̀bá:nò:rúgúmó]
a ga ba nooru gumo ‘Elle aime beaucoup l'argent’
Cela dit, il ne faut pas perdre de vue le fait que jusqu'ici les données
sont phonétiques. Autrement dit, il s'agit là des sons que l'on peut noter
dans une transcription phonétique des deux langues. L'analyse phonologique
peut conduire à une réduction du nombre de consonnes et/ou de voyelles
ayant une fonction distinctive dans telle ou telle langue. Très souvent,
l'analyse distributionnelle des sons phonétiques permet de constater que
certains de ces sons sont en fait la réalisation d'autres dans des
conditionnements quasi-identiques d'une langue à l'autre. On remarque par
exemple que dans beaucoup de langues [e] et [ε] sont en distribution
complémentaire ; il est va de même pour [o] et [ɔ]. Cela permet de dire que
[ε] est une variante contextuelle de [e], le conditionnement étant
généralement la nature de la voyelle de la syllabe qui suit.
Cette remarque est à garder à l'esprit quand on sait que les
conventions orthographiques de langues comme le soŋay-zarma s'appuient
pour une large part sur les résultats de l'analyse phonologique. C'est ce qui
explique le fait qu'un certain nombre de sons que l'on relève en
transcription phonétique n'apparaissent plus une fois que l'on parle
d'orthographe ou de grammaire. Nous y reviendrons dans la partie
consacrée à l'orthographe.
- 23 -
Au niveau consonantique, on peut noter comme différence l'absence
des fricatives palatales [ʃ] et [ʒ] en soŋay-zarma. Ces deux consonnes sont
toutefois attestées par des parlers songhay du Mali. La consonne [v] n'est pas
non plus attestée par le soŋay-zarma. Le français en revanche n'atteste pas
d'occlusives palatales, c'est-à-dire [c] et [ɟ].
Il a été déjà souligné le fait que l'inventaire des voyelles du français
telle qu'elle existe dans beaucoup d'ouvrages de grammaire ou même de
phonétique du français ne fait pas cas de voyel-les longues ; la longueur
vocalique est toutefois une réalité phonétique cette langue. Le dictionnaire
Le Petit Robert qui donne des indiquant sur le phonétisme des entrées de ce
dictionnaire note bien des voyelles longues. Aussi, devrait-on, dans une
comparaison des systèmes vocaliques du français et du soŋay-zarma retenir
les voyelles longues comme réalisations attestées par les deux langues.
Le tableau ci-après qui résume la comparaison des deux systèmes ne
prend pas en compte la longueur vocalique du français ; ce choix s'inscrit
dans le cadre du respect de l'option faite plus haut : en donnant le tableau
des voyelles du français, nous n'avons pas retenu de voyelles longues. La
longueur des voyelles du français est généralement expliquée dans les
descriptions du français en termes de consonne allongeante ; autrement, la
longueur vocalique est contextuelle et s'explique par le fait que la consonne
qui succède à la voyelle est de nature à allonger cette dernière.
La conséquence de cette vision des choses est que les voyelles
longues sont à retenir comme sons spécifiques au soŋay-zarma. Il faut se
rappeler que la notation est à ce niveau phonétique ; autrement dit chacun
des caractères note un son selon les conventions de l'Alphabet Phonétique
International.
- 24 -
sons communs sons spécifiques au sons spécifiques au
français soŋay-zarma
Illustrations :
Sons identiques :
français soŋay-zarma
[p] [pat] ‘patte’ [pátí] ‘casser’
[b] [bo̰] ‘bon’ [bà:bà] ‘père’
[t] [ta̰tə] ‘tante’ [tìtà] ‘tabouret’
[d] [da̰s] ‘danse’ [dìrâw] ‘marche’
[k] [kilogRamə] ‘kilogramme’ [kàlì] ‘jardin’
[g] [gɔs] ‘gosse’ [gà:ní] ‘danse’
[m] [mε̰sə] ‘mince’ [mâ:] ‘nom’
[n] [natə] ‘natte’ [ná:nú] ‘téter’
[ŋ] [riŋ] ‘ring’ [bàŋá] ‘hippopotame’
[ɲ] [aɲɔ] ‘agneau’ [ɲâ: ] ‘mère’
[f] [etɔf] ‘étoffe’ [fà:là] ‘facile’
[s] [savɔ̰] ‘savon’ [sá:lá] ‘galette’
[z] [zεbR] ‘zèbre’ [zòllò] ‘gourde’
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[l] [mil] ‘mil’ [lâ:] ‘gombo’
[r] [Ramɔ] ‘rameau’ [ró:gò] ‘manioc’
[w] [wat] ‘watt’ [wà:líjà] ‘cigogne’
[j] [ljε̰] ‘lien’ [jé:ɟí] ‘taureau’
[i] [mil] ‘mil’ [gâ:bí] ‘force’
[u] [gute] ‘goûter’ [búlà] ‘bleu’
[e] [rate] ‘rater’ [gámὲ] ‘milieu’
[ε] [bεt] ‘bête’ [gámὲ] ‘milieu’
[o] [eto] ‘etau’ [bòŋ] ‘tête’
[ɔ] [etɔf] ‘étoffe’ [bɔ́kɔ̀] ‘malheur’
[a] [dat] ‘date’ [gátà] ‘entrave’
[a̰] [a̰kɔ̰bRa̰] ‘encombrant’
[ε̰] [ekε̰] ‘equin’
[ɔ̰] [a̰kɔ̰bRa̰] ‘encombrant’
- 26 -
Sons spécifiques au soŋay-zarma :
[c] [cá:cá] ‘jeu de cartes’
[ɟ] [ɟé:rì] ‘antilope’
[h] [hàmó] ‘sorgho’
[i:] [dí:bí] ‘pétrir’
[u:] [bû:rú] ‘pain’
[o:] [gó:rò] ‘cola’
[ɔ:] [kó:rò] ‘hyène’
[e:] [dé:sì] ‘s'envoler’
[ε:] [dè:nè] ‘langue (organe)’
[ḭ:] [hḭ́:hḭ̂:] ‘renifler’
[o̰:] [hó̰:jáŋ] ‘demande’
[a̰:] [há̰:jáŋ] ‘demande’
- 27 -
Face à ces difficultés, les enseignants ont souvent, avec un sens de
créativité très impressionnant, imaginé des exercices basés sur la répétition
de séquences de mots contenant ces sons. Par exemple beaucoup d'écoliers
nigériens d'antan se sont exercés à prononcer le son [v] qui n'est d'ailleurs
attesté par aucune des langues nationales à travers la séquence suivante
appelée aussi V12 : "Vieux Victor, venez voir votre vieux voleur voulant
voler votre vieille valise vide." Il y a aussi pour le son [ʃ] la séquence : "Un
chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien de chasse."
Ces difficultés (ou sources potentielles de difficulté) d'apprentissage
deviennent plus importants lorsque l'on passe des sons isolés aux unités de
rang supérieur que constituent les syllabes.
1.3. La syllabe
Les consonnes et les voyelles ne sont pas les unités produites
directement dans le cadre de l'activité langagière. En fait c'est à la suite de
l'analyse d'une unité de rang supérieur que l'on aboutit à la distinction
consonne/voyelle. Cette unité de rang supérieur est la syllabe. Son analyse
en constituants immédiats permet de constater qu'elle est composée
généralement d'au moins une voyelle ; il y a des types syllabiques dans
lesquels cette voyelle est précédée et/ou suivie de consonne(s). Certaines
langues attestent des syllabes ayant pour noyau une consonne que l'on dit
alors syllabique. C'est le cas du soŋay-zarma où la nasale à l'initiale de
certains mots est considérée comme syllabique, notamment dans nda ‘avec’,
et nzarfu ‘argent’.
Les deux langues concernées par le présent document présentent
chacune différents types de syllabes. Le rapprochement des types syllabes
dans les deux langues permet de constater une fois de plus des dissemblances
; il est aussi des types de syllabes attestées par les deux langues.
En français comme en soŋay-zarma on notera le type canonique de
la syllabe, à savoir le type [CV] mais également les types [V], [VC] et [CVC].
Le type [CCV] est aussi attesté par les deux langues ; toutefois, pour ce qui
est du soŋay-zarma, on ne peut le relever dans tous les parlers.
- 28 -
Exemples :
CV tê-te ba-na ‘payer’
î-le ba-ri ‘cheval’
vi-de ga-na ‘mamelle’
V â-ne i-sa ‘fleuve’
o-deur a-laa-da ‘coutume’
a-xe u-ra ‘or (métal)’
CVC ris-que gan-da ‘en bas’
gar-de kaw-la ‘intrusion’
dan-se kon-ku ‘boîte métallique’
VC in-gé-ran-ce an-ku-wa ‘rival’
im-bé-ci-le ad-da ‘machette’
Tout aussi important que les types de syllabe et la nature des sons
entrant dans la constitution des syllabes. C'est à ce niveau que l'on peut
parler de réelles difficultés d'apprentissage de l'une ou l'autre des deux
langues par les locuteurs de l'une ou l'autre. Par exemple, si le français et le
soŋay-zarma attestent le type [CCV], il n'en reste pas moins que les
séquences de consonnes du français à ce niveau ne sont pas admises par le
soŋay-zarma.
Les difficultés ou les sources de difficultés de ce niveau sont donc
inhérentes à la phonotactique (adjacence des unités phoniques) des deux
langues. En fait, dans l'organisation des sons d'une langue en syllabes, puis
en mots, on note également des différences. Il y a des langues où tous les
mots sont monosyllabiques : les langues asiatiques sont souvent citées pour
illustrer cet aspect. D'autres langues comme le français et le soŋay-zarma
admettent aussi bien des monosyllabes que des dissyllabes, des trisyllabes et
des quadrisyllabes. Et même lorsque les deux langues attestent des mots des
différentes structures syllabes citées, on peut noter que les segments
(consonnes et voyelles) entrant dans la constitution des mots font que les
locuteurs de l'une des deux langues éprouvent des difficultés dans
- 29 -
l'apprentissage de l'autre. L'enseignement du français à des locuteurs du
soŋay-zarma doit donc prendre en compte cette dimension.
- 30 -
ponctuels (haut + bas pour le ton descendant, bas + haut pour le ton
montant).
Le français, pour sa part, est reconnu comme une langue à accent.
On sait que dans les systèmes accentuels, cet accent peut être fixe ou libre.
Dans le cas du français, on parle d'un accent fixe placé sur la dernière
syllabe phonétique du mot.
Cette différence dans l'utilisation de la hauteur de la voix a
certainement une conséquence dans l'apprentissage de l'une ou l'autre des
deux langues par des locuteurs non natifs de l'une ou l'autre.
…/…
- 31 -
2. L'orthographe
- 32 -
les premières descriptions de cette langue ont été réalisées par les
missionnaires coloniaux. Mais depuis les indépendances, plusieurs études
descriptives du soŋay-zarma ont été réalisées parfois par des locuteurs natifs
de la langue. On trouvera en bibliographie, quelques références importantes
qui renseignent sur la structure grammaticale du soŋay-zarma.
Cela dit, on envisage pas dans le présent document une mise en
parallèle des règles d'écriture des deux langues, encore moins une
présentation exhaustive de ces règles mais un commentaire général tenant
lieu de rapprochement. Pour une lecture croisée exhaustive des règles
d'écriture du soŋay-zarma et du français, nous préférons renvoyer à des
documents de grammaire que l'on peut considérer classiques qui se trouvent
en bibliographie. On se contentera ici de faire ressortir les points saillants
caractéristiques des orthographes des deux langues à travers la comparaison
de leurs alphabets et un commentaire général sur les principales règles de
leur écriture.
- 33 -
Le tableau ci-dessous présente les lettres communes aux deux
langues, les lettres propres à chacune d'entre elles. Pour bien comprendre le
commentaire qui va suivre, il faut se rappeler qu'il est ici question
d'orthographe, donc d'un type de notation différent de celui précédemment
analysé dans la partie consacrée à la phonétique.
a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, q, v, x ḭ, ḛ, o̰, ṵ, a̰, ɲ, ŋ
k, l, m, n, o, p, r, s, t,
u, w, y, z
- 34 -
descriptions. Dans le cas des voyelles, tous les caractères retenus notent des
sons ayant le statut de phonèmes de la langue. Il y a donc en soŋay-zarma,
une correspondance systématique entre le nombre de sons ayant une valeur
oppositionnelle dans la langue et le nombre caractères retenus pour
l'écriture de la langue. A ce titre, on peut dire que l'alphabet soŋay-zarma
est à base phonologique
Pour ce qui est du français, on a plutôt affaire à un système que l'on
peut caractériser de relativement canonique en cela qu'il y existe des
graphèmes ayant chacun une valeur contextuelle. Il est même des cas où
c'est une association de graphème qui renvoie à un seul son.
On peut illustrer cette variation de la valeur d'un même graphème
lorsque l'on retient la lettre ‘s’ par exemple. Selon le contexte, elle se lit [s]
ou [z]. La transcription phonétique du mot saison, c'est-à-dire [sεzɔ̰], permet
à elle seule d'illustrer cet aspect. Il est des contextes où le son [s] s'obtient
par une association de deux ss. C'est le cas dans un mot comme moisson.
La valeur de la lettre ‘c’ varie également selon le contexte. Dans
certains contextes, elle note le son [s] ; c'est le cas dans des mots comme cité
[site], cycle [siklə], cette [sεt]. Ailleurs, cette même consonne à la valeur de
[k]. Dans les mots suivants, la lettre ‘c’ note le son [k] :
sac [sak]
col [kɔl]
Dans la même série, on peut noter que la lettre ‘g’ à deux valeurs.
Elle traduit dans certains contextes le son [g] et dans d'autres le son [j].
Exemples :
[gɔm] ‘gomme’
[gaRsɔ̰] ‘garçon’
[ʒεstə] ‘geste’
[ʒile] ‘gilet’
- 35 -
La lettre ‘h’ est selon les contextes muette ou aspirée. Elle s'associe
également à d'autres graphèmes pour noter d'autres sons. Associée à ‘p’ ou
‘c’, elle permet d'avoir respectivement les sons [f] et [ʃ]. Il est d'ailleurs
intéressant de noter que l'association de graphèmes pour noter des sons est
courante dans l'orthographe du français.
Une des différences entre les deux langues à ce niveau est le fait
qu'en français, un même son peut être noté de plusieurs façons. La consonne
‘c’ pouvant avoir dans certains contextes la valeur [k], cela n'exclut pas la
valeur [k] de la lettre ‘k’. La lettre ‘s’ note les sons [s] et [z], ce qui n'exclut
l'existence d'autres lettres pour chacun de ces sons. Par exemple la lettre ‘c’
note en certains contextes le son [s].
L'explication de ces variations de la valeur de certains graphèmes
résident certainement dans l'histoire de l'écriture du français.
Les variations de la valeur des graphèmes notées en français
concernent aussi bien les consonnes les voyelles. Au voyelles, il est parfois
associé un autre signe (les ouvrages de grammaire française parlent de signes
auxiliaires) permettant de donner une autre valeur au graphème auquel il est
associé. Parmi les signes auxiliaires du
français, on peut noter :
- les accents aigu, grave et circonflexe ;
- le tréma :
- la cédille ;
- l'apostrophe.
Les accents sont associés aux voyelles telles que présentées par
l'alphabet pour leur attribuer d'autres valeurs et/ou fonctions. Dans le cas de
la voyelle ‘e’ par exemple, selon que l'accent est aigu, grave ou circonflexe,
on a des valeurs différentes. En fait, ces accents permettent de noter des sons
de la langue à partir de graphèmes de l'alphabet. Exemples :
- 36 -
è : correspond au son [ε]
é : correspond au son [e]
à : une préposition par opposition à la forme
conjuguée du verbe avoir au présent de l'indicatif à la troisième personne du
singulier.
Le soŋay-zarma a recours à un signe que l'on peut considérer
d'auxiliaire, mais déjà au stade de définition des lettres de l'alphabet. Il s'agit
du tilde de la nasalité tel qu'utilisé dans les transcriptions phonétiques et
phonologiques retenu dans l'orthographe pour noter la nasalité vocalique.
Exemples :
hḛ ‘pleurer’
ha̰ ‘demander’
hḭ ‘tiens !’
blanc [bla̰]
blond [blo̰]
Parmi les lettres communes aux deux alphabets, il en existe qui n'ont
toutefois pas la même valeur dans les deux systèmes. La lettre ‘u’ par
exemple correspond en français au son noté en alphabet phonétique
international [y] ; en soŋay-zarma, cette même lettre ‘u’ correspond au ou
français. Les lettres ‘g’, ‘h’ (dans certains contextes) et ‘j’ bien que communes
aux deux alphabets ne se lisent pas de la même façon.
Une autre remarque à faire est que les lettres spécifiques au français,
c'est-à-dire ‘q’, ‘v’ et ‘x’ notent en fait des sons qui ne sont d'ailleurs pas
attestés par le soŋay-zarma. En revanche, toutes les lettres spécifiques à cette
langue traduisent des sons que l'on peut relever en français dans le cadre
d'une transcription phonétique.
- 37 -
2.2. Autres aspects de l'orthographe
En plus de la définition des graphèmes nécessaires pour l'écriture
d'une langue, l'orthographe établit également les règles d'écriture des mots
et certaines dispositions entrant toujours dans le cadre des conventions
d'écriture de la langue. On parle dans ce cas d'orthographe d'usage, mais
également d'orthographe de règles. C'est dans cette partie que l'on trouve
toutes les conventions relatives à l'écriture des différents mots de la langue.
On y trouve également les questions de ponctuation.
A ce niveau, la comparaison des systèmes des deux langues fait
ressortir qu'elles utilisent toutes les mêmes signes de ponctuation ; bien plus,
chacun de ces signes a la même valeur d'une langue à l'autre. Ainsi, le point
marque la fin d'une phrase. Quant au point d'interrogation, il est matérialise
à l'écriture l'intonation descendant de la phrase interrogative (cf.
orthographe en annexe).
La comparaison des deux systèmes montre aussi un même usage de
la lettre majuscule. Dans les deux cas, elle s'utilise de façon systématique en
début de phrase, mais aussi à l'initiale des noms propres. Aussi, la règle de
grammaire phrase française qui dit qu'une phrase commence toujours par
une lettre majuscule et se termine par un point est-elle valable pour le
soŋay-zarma.
Cela dit, les règles d'écriture fixent généralement les conditions
d'écriture de chacune des unités de la langue ; dans le cas de la langue
française qui est une langue ayant une longue tradition d'écriture, il existe
même un organe légiférant en matière d'écriture des unités de la langue.
L'Académie de la langue française définit l'écriture de chacun des mots de
cette langue.
Pour ce qui est du soŋay-zarma, les conventions d'écriture n'ont pas
atteint cette portée. Les règles d'écriture vont pour l'essentiel dans le sens
des résultats des descriptions de cette langue par les linguistes. L'écriture
reste, comme ci-dessus indiqué, essentiellement phonologique. Autrement
dit, les règles d'écriture des mots sont très proches de celles d'une écriture
phonologique. C'est dans ce cadre qui s'inscrit certainement la notation des
- 38 -
voyelles longues par une séquence de deux voyelles identiques. Cette
longueur vocalique n'est toutefois notée en soŋay-zarma qu'en position
médiane de mot. Exemples :
beeri ‘grand’
booro ‘meugler’
diibi ‘pétrir, délayer’
fuuni ‘pêt’
daabu ‘fermer’
hḛḛni ‘pleur’
ha̰a̰yaŋ ‘demande, fait de demander’
- 39 -
L'écriture du français ne date pas d'aujourd'hui. Des siècles de
tradition d'écriture ont fait que cette écriture comporte des aspects de
l'histoire même de la langue. En témoignent l'orthographe de certains mots
qui renseigne sur leur étymologie.
Dans les règles d'écriture du français, on doit surtout souligner ces
questions d'accord en termes de règles. Les notions de liaison et d'accord
font de l'orthographe de cette langue une des plus truffée de règles. En
matière de règles d'accord, on peut rappeler la règle qui parle de l'accord du
participe passé.
En somme, dans une comparaison des orthographes des deux
langues, il y a à retenir que l'orthographe du soŋay-zarma (qui est d'ailleurs
assez récente) repose plus le fonctionnement phonologiquement de la
langue tandis que celui du français traduit les siècles d'écriture de cette
langue.
…/…
- 40 -
3. Le nom
On peut remarquer qu'il existe un lien de sens très étroit entre les
deux valeurs de chacun de ces mots (le verbe et le nom). Ceci n'est toutefois
pas une caractéristique spécifique du soŋay-zarma ; on trouve en français
- 41 -
aussi des mots qui s'utilisent selon le contexte comme verbe ou comme nom.
C'est le cas de manger, boire, dîner et souper par exemple.
Compte tenu de tout cela, on désignera ici comme nom, toute unité
de la langue qui a des propriétés syntaxiques identiques à celles du nom
propre de personne.
Cela dit, on regroupe généralement les noms en types. On parle de
noms propres, de noms communs, de noms qui désignent des choses ou des
êtres animés, des noms renvoyant à des choses ou des êtres inanimés, etc.
Exemples :
noms communs
tabouret, école karga, lokkol
sac, personne foolo, boro
noms propres
Jacques, Paul Kadiijatu, Faati
Albert, Adèle Dooso
noms concrets
chaussure, lit, poule taamu, daari, gorŋo
noms abstraits
amour, envie, pensée baakasinay, laami, beeje
noms dénombrables
voiture, chemise mooto, kwaayi
maison fu
noms non dénombrables
eau, sang, amour hari, kuri, baakasinay
- 42 -
3.1. Types de noms
Selon qu'il est possible ou non d'analyser un nom en éléments
constitutifs, on parle de noms simples, ou de noms dérivés ou encore de
noms composés.
Le suffixe -ade
bousculade, enguelade
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Le suffixe -aison
pendaison, terminaison
Le suffixe -ement
commencement, logement, abaissement
Le suffixe -eur
chanteur, danseur, plongeur
Le suffixe -ible
audible, amovible, transmissible
Le préfixe co-
codirecteur, coexistence, colocataire
- 44 -
souvent par la disparition de voyelle finale ; on notera également des cas où
la voyelle finale brève de cette unité devient longue du fait de la suffixation
d'un dérivatif qui commence par une consonne. C'est le cas généralement
des monosyllabes.
Exemples :
bu ‘mourir’ + -yaŋ = buuyaŋ ‘fait de mourir’
di ‘voir’ + -yaŋ = diiyaŋ fait de voir’
Cela dit, la liste ci-dessus n'épuise pas celle des dérivatifs du soŋay-
zarma ; il est simplement à noter que ceux retenus ici sont mentionnés par
les différentes descriptions de cette langue.
9 Le dérivatif -andi
Même si l'orthographe de ce dérivatif est identique à celui d'un autre
dérivatif qui par ailleurs comme lui s'ajoute à des verbes, ce dernier forme
des noms qui sont en fait analysables généralement en termes de résultat de
l'action exprimée par le verbe.
Exemples :
bana ‘payer’ + -andi = banandi ‘salaire’
dira ‘partir’ + -andi = dirandi ‘faire partir’
haŋ ‘boire’ + -andi = haŋandi ‘boisson’
9 Le dérivatif -ante
Il s'ajoute à des verbes pour former des noms.
Exemples :
ban ‘finir’ + -ante = banante ‘qui est terminé’
taabi ‘se fatiguer’ + -ante = taabante ‘qui est fatigué’
kaasim ‘mélanger’ + -ante = kaasimante ‘qui est mélangé’
- 45 -
Le même dérivatif s'ajoute aux numéraux cardinaux pour former des
numéraux ordinaux.
ihinka ‘deux’ + -ante = ihinkante ‘deuxième’
ihinza ‘trois’ + -ante = ihinzante ‘troisième’
itaaci ‘quatre’ + -ante = itaacante ‘quatrième’
igu ‘cinq’ + -ante = iguwante ‘cinquième’
9 Le dérivatif -yaŋ
Il s'ajoute à des verbes pour former des noms ; c'est un dérivatif très
productif en cela qu'il permet de générer beaucoup de noms :
gana ‘suivre’ + -yaŋ = ganayaŋ ‘le fait de suivre’
bana ‘payer’ + -yaŋ = banayaŋ ‘le fait de payer’
di ‘voir’ + -yaŋ = diiyaŋ ‘le fait de voir’
barmay ‘échanger’ + -yaŋ = barmayyaŋ ‘le fait d'échanger’
tunandi ‘soulever’ + -yaŋ = tunandiyaŋ ‘le fait de soulever’
9 Le dérivatif -ance
Il s'ajoute à des noms (généralement des noms de lieux, de région)
pour former des noms désignant des personnes appartenant à une ethnie ou
originaire d’une région.
Exemples :
hawsa ‘pays haoussa’ + -ance =
hawsance ‘personne haoussa (membre de l’ethnie)’
bargu ‘pays borgou’ + -ance =
bargance ‘borgou, membre de l'ethnie’
yoruba ‘yorouba’ + -ance =
yorubance ‘membre de l’ethnie yorouba’
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gurma ‘pays gourma’ + -ance =
gurmance ‘membre de l’ethnie gourmancthé’
moosi ‘mossi’ + -ance =
moosance/moosince ‘personne de l’ethnie mossi’
9 Le dérivatif -taray
Il s'ajoute à des noms pour former d'autres noms exprimant soit une
région, soit un trait du caractère (comportement).
Exemples :
hawsa ‘haoussa’ + -taray = hawsataray ‘pays haoussa’
zarma ‘zarma’ + -taray = zarmataray ‘pays zarma’
talka ‘pauvre’ + -taray = alkataray ‘pauvreté’
samo ‘idiot’ + -taray = samotaray ‘idiotie’
gabdi ‘enjôleuse’ + -taray = gabditaray
‘avec le comportement d’une enjôleuse’
9 Le dérivatif -ko
En s'adjoignant à des verbes, il permet de former également des
noms.
Exemples :
bu ‘mourir’ + -ko = buuko ‘mort, cadavre’
tubu ‘hériter’ + -ko = tubuko ‘héritier’
dandan ‘apprendre’ + -ko = dandanko ‘apprenti’
yaamar ‘prodiguer des conseils’ + -ko = yaamarko ‘conseiller’
9 Le dérivatif -ray
Il s'ajoute également à des verbes pour former des noms. Exemples :
bay ‘connaître’ + -ray = bayray ‘connaissance’
may ‘diriger’ + -ray = mayray ‘pouvoir’
jisi ‘déposer’ + -ray = jisiray ‘chose déposée’
tugu ‘cacher’ + -ray = tuguray ‘chose cachée’
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9 Le dérivatif -kom
Il s'ajoute à des verbes pour former des noms.
Exemples :
bini ‘quémander’ + -kom = binikom ‘quémandeur’
taari ‘mentir’ + -kom = taarikom ‘menteur’
jante ‘tomber malade’ + -kom = jantekom ‘malade’
dangay ‘se taire,être calme’ + -kom =
dangaykom ‘quelqu'un de calme’
9 Verbe + nom
abat + jour = abat-jour
cache + sexe = cache-sexe
prie + Dieu = prie-Dieu
pense + bête = pense-bête
saute + mouton = s aute-mouton
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sous + lieutenant = sous-lieutenant
sous- + développé = sous-développé
9 Nom + nom
timbre + poste = timbre-poste
wagon + lit = wagon-lit
auto+ école = auto-école
decret + loi = decret-loi
guide + âne = guide-âne
9 Nom + nom
beene ‘ciel’ + hi ‘pirogue’ = beene-hi ‘avion’
mo ‘œil’ + diji ‘miroir’ = mo-diji ‘lunettes’
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guuru ‘fer’ + bari ‘cheval’ = guuru-bari ‘vélo’
koŋŋo ‘esclave’ + zaara ‘pagne’ = koŋŋo-zaara ‘type de plante’
9 Nom + verbe
way ‘femelle’ + hiiji ‘marier’ = way-hiiji ‘mariée’
kambe ‘main, bras’ + kar ‘frapper’ = kambe-kar ‘coudée’
ham ‘viande’ + kosu ‘se casser’ = ham-kosu ‘déchirure’
barikari ‘cavalier’ + hamnan ‘suivre’ = barikari-hamnan
‘salamandre’
9 Nom + adjectif
boŋ ‘tête’ + bi ‘noir’ = boŋ-bi ‘ignorant’
curo ‘oiseau’ + bi ‘noir’ = curo-bi ‘pintade’
haw ‘vache’ + bi ‘noir’ = haw-bi ‘buffle’
me ‘bouche’ + kwaaray ‘blanc’ = me-kwaaray ‘antilope’
3.2. Le genre
Selon les langues, on parle d'un ou de deux genres ; on distingue
généralement entre un genre dit naturel et un autre dit grammatical. Alors
que le français présente les deux types de genre, en soŋay-zarma seul le
genre dit naturel est marqué. En français où le genre grammatical existe, il
est marqué par des particules qui sont ajoutées aux formes non marquées
que sont les noms au masculin et au singulier. Ces marques varient en
fonction des noms. Exemples :
masculin féminin
ami amie
chat chatte
nigérien nigérienne
chanteur chanteuse
tigre tigresse
Le genre naturel est quant à lui marqué dans les deux langues ; il y a
tout de même lieu d'indiquer l'utilisation très fréquente en soŋay-zarma des
- 50 -
termes aru et way, respectivement ‘mâle’ et ‘femelle’ pour former les mots
permettant la distinction de genre. Exemples :
3.3. Le nombre
Si les deux langues s'opposent par l'inexistence en soŋay-zarma du
genre grammatical, la notion de nombre grammaticalement marquée est
quant à elle attestée dans les deux cas. En soŋay-zarma comme en français,
on peut opposer le nombre défini au nombre indéfini. La différence entre les
deux langues à ce niveau réside au niveau de la position de la marque du
nombre.
En soŋay-zarma, la marque du nombre (défini ou indéfini) s'ajoute à
des formes nominales qui en dehors de toutes marques correspondent à
l'indéfini singulier du français. La marque du nombre (qui est par ailleurs la
marque du défini ou de l'indéfini pluriel) est postposée aux noms. Pour le
défini pluriel, les règles orthographiques du soŋay-zarma obligent à coller la
- 51 -
marque -ey au nom ; dans le cas de l'indéfini pluriel, la marque yaù n'est pas
collée au nom qu'elle détermine. Exemples :
zankey ‘les enfants’
zanka yaŋ ‘des enfants’
borey ‘les personnes’
boro yaŋ ‘des personnes’
tirey ‘les papiers’
tira yaŋ ‘des papiers’
cawandikey ‘les enseignants’
cawandiko yaŋ ‘des enseignants’
- 52 -
3.4.1. Les articles (définis et indéfinis)
En grammaire française, les articles sont des unités qui ont pour
fonction la spécification (défini ou indéfini) et/ou le nombre. Dans la
description grammaticale du soŋay-zarma, on parle plus de marque du défini
ou d'indéfini. Les tableaux qui suivent donne les correspondances à ce
niveau.
français
singulier pluriel
masculin féminin
indéfinis un une des
définis le/l’ la/l’ les
définis au = à le – aux = à les
contractés du = de le des = de les
partitifs du, de l’ de la, l’ –
soŋay-zarma
singulier pluriel
indéfinis – yaŋ
définis -a/-o -ey
définis contractés – –
partitifs – –
- 53 -
lokkol ‘école’ lokkolo ‘l'école’
ham ‘viande’ hamo ‘la viande’
boŋ ‘tête’ boŋo ‘la tête’
garaw ‘dette’ garawo ‘la dette’
sana ‘aiguille’ sanaa ‘l'aiguille’
deene ‘langue (org.)’ deena ‘la langue’
- 54 -
adj + N N + adj.
nouvel enfant zanka taji
nouvel élève lokkoliize taji
N + adj. --
fait nouveau hari taji
fait divers laabaari fo yaŋ
français soŋay-zarma
singulier pluriel singulier pluriel
masculin féminin
ce, cet cette ces wo wey/wo yaŋ
- 55 -
ces chevaux bariyey wey / wo
cet enfant koociya wo
- 56 -
3.4.2.4. L'adjectif indéfini
On notera ici aussi le nombre limité d'unités en soŋay-zarma pour
exprimer le nombre important de distinctions existant à ce niveau en
français. Le tableau suivant résume les correspondances français_soŋay-
zarma.
français soŋay-zarma
singulier pluriel singulier pluriel
masculin féminin masculin féminin
exprimant nul nulle nuls nulles – –
la quantité tout toute tous toutes kulu kulu
maint mainte maints maintes – boobo
aucun aucune différents différentes ba afo dumi-
divers diveres dumi
quelques dumi-
plusieurs dumi
quelque quelque plusieurs afo fo afo yaŋ
chaque chaque afo kulu boobo
Exemples :
Tout le mil a germé.
Hayno kulu zay.
Aucun grain de mil n'est sorti de terre.
Hayni ba afo mana fatta laabo ra.
Personne/Nul n’est venu te demander.
Boro kulu no mana ka ga ni ha̰.
Ce sont des ânes d’Issa qui ont ravagés ma récolte de mil.
Isa wane farkay fo yaŋ no na ay hayno ŋwa.
- 57 -
3.4.2.5. L'adjectif interrogatif
L'adjectif interrogatif est utilisé dans le cadre du questionnement
partiel. Le tableau suivant résume les correspondances.
français soŋay-zarma
singulier pluriel singulier pluriel
masculin féminin masculin féminin
quel quelle quels quelles fo fo yaŋ
Exemples :
Quelle voiture as-tu choisie ?
Mooto fo no ni suuban?
Quelles voitures as-tu choisies ?
Mooto fo yaŋ no ni suuban?
Qui a assisté à la soirée dansante d’hier ?
May no koy bi ciini fooro do?
- 58 -
3ème personne masculin son
féminin sa
1ère personne pluriel mes
2ème personne pluriel tes
3ème personne ses
- 59 -
a hasay / a wane hasay / hasa / hasayo = son oncle
a konday / a wane konday / konda = sa marâtre
a kayne / a wane kayne / kayno =
son frère cadet /sa sœur cadette
- 60 -
3.5.1. Les pronoms personnels
Ils peuvent être sujets ou compléments dans les deux langues. Alors
qu'en soŋay-zarma, ce sont les mêmes unités qui remplissent les deux
fonctions, en français on note des différences dans l'inventaire des pronoms
sujets et des pronoms compléments.
Les tableaux suivants donnent les correspondances français/soŋay-
zarma.
français soŋay-zarma
1 sg.
ère je ay
2ème sg. tu ni/nin
3ème sg. il/elle a
1ère pl. nous iri
2ème pl. vous war/araŋ
3ème pl. ils/elles i
Exemples :
j'ai mangé ay ŋwa
tu as dansé ni gaanu
ils sont venus i ka
nous partirons iri ga koy
vous partirez araŋ ga koy
- 61 -
9 Les pronoms compléments
français soŋay-zarma
1 sg.
ère me ay
2ème sg. le ni/nin
3ème sg. le/la/lui a
1ère pl. nous iri
2ème pl. vous war/araŋ
3ème pl. leur i
Exemples :
je l'ai vu. ay diy'a.
il me l'a donné a na a no ay se
nous vous avons menti Iri taari araŋ se
- 62 -
9 Pronoms relatifs en fonction sujet
français soŋay-zarma
forme simple qui
lequel
formes complexes laquelle kaŋ
lesquels
lesquelles
Exemples :
Tu as un fils qui parle français comme un Blanc.
Ni gonda ize kaŋ ga niine ceeri sanda annasaara.
Le fils du chef qui est admis au certificat est un vrai cancre
Bonkoono izo kaŋ du satpika wo boŋ-buuko bambata no.
français soŋay-zarma
formes simples qui
que kaŋ
forme complexe lequel
Exemples :
L'homme que j'ai rencontré est vieux.
Albora kaŋ ay kubay nd'a zeenu.
J’ai fini le travaillé que tu m’as laissé
Ay na goyo kaŋ ni dira ga naŋ ay se ban.
- 63 -
9 Pronoms relatifs en fonction COI
français soŋay-zarma
forme simple dont, à qui, à quoi, de
qui, de quoi
auquel, duquel, kaŋ
formes complexes Laquelle, auquel
auxquels
auxquelles
Exemples :
L'élève dont je t'ai parlé est admis aux examens.
Lokkoliizo kaŋ sanni no ay te ni se du sattipika.
Le livre auquel j'ai pensé n'est pas disponible en librairie.
Tiraa kaŋ ga ay fongu si no tira neerayaŋ faadey ra.
Ce à quoi j'ai pensé ne s'est pas réalisé.
Haro kaŋ ay miila mana te.
9 Entités négatives
ni l'un ni l'autre ba afo, a sinda wo-ne wala wo-ne
nul ba afo
aucun ba afo
pas un ba afo
personne boro kulu, ba boro fo
rien hari kulu, ba hari fo
- 64 -
9 Entités positives
l'un afa
un autre afo
l'un ......l'autre afo..........afa
le même afollonka, nga
quelqu'autre afo koyne
l'autre afa
les autres afey
plus d'un hari kaŋ bisa afo/hari kaŋ ba afo
chacun boro kulu, afo kulu
untel filaana
on i, a
autrui boro fo
la plupart ibaayaŋo kulu
plusieurs iboobo, jama
d'aucuns boro cindo / cindey
qui que ce soit boro kulu kaŋ no
n'importe qui boro kulu kaŋ no
je ne sais qui ay si bay boro/hari kaŋ no
tout kulu
quoi que ce soit hari kulu kaŋ no/mate kulu kaŋ no
n'importe quoi hari kulu kaŋ no/mate kulu kaŋ no
je ne sais quoi ay si bay hari kulu kaŋ no
autre chose hari fo
quelque chose hari fo
grand chose hari beeri fo, hari hanno fo,
hari ce-kayante
- 65 -
l'interrogation partielle où ils peuvent remplir toutes les fonctions de sujet,
d'attribut ou de complément.
Exemples :
Qui marche ? fonction sujet
Qui es-tu ? fonction attribut
A qui parles-tu ? fonction COI
…/…
- 66 -
4. Le verbe
- 67 -
1. des verbes du premier groupe (chanter, danser)
2. des verbes du deuxième groupe (finir, grandir)
3. des verbes du troisième groupe (rendre, voir)
- 68 -
A te handu fo no-din, amma day a mana du goy.
Bien qu'il y ait passé un mois, il n'a pas trouvé du travail.
- 69 -
l'autre. Le débat a été poussé dans certains cas jusqu'à parler de primauté de
l'une de ces deux notions sur l'autre. En français, on dit souvent : "Au
commencement était le verbe." Cette assertion traduit si besoin est de la
difficulté de définir la frontière entre nom et verbe.
L'une des définitions du verbe utilisée en grammaire française
consiste à dire que le verbe est le mot de la phrase qui exprime l'action ou
l'état du sujet. Mais cette définition se heurte au fait que le nom peut lui
aussi exprimer l'action ou l'état. En témoignent des noms comme l'appel, la
souffrance, la vieillesse.
En guise de synthèse à la définition du verbe, on doit retenir la
nécessité dans le cas du soŋay-zarma de faire appel au contexte d'utilisation
des mots pour distinguer entre nom et verbe. La procédure d'identification
des catégories grammaticales recourant à l'analyse distributionnelle, en
soŋay-zarma le nom peut être considéré comme l'unité susceptible de
commuter avec le nom propre de personne. Le verbe pour sa part est
généralement perçu comme centre organisateur de la phrase. Son
fonctionnement et ses caractéristiques varient d'une langue à l'autre.
Selon les langues, il existe des critères permettant des classer les
unités reconnues comme verbes en types. La base des critères de
regroupement des verbes en types est généralement morphologique. Mais
on retient aussi des critères d'ordre syntaxique.
- 70 -
Les verbes réguliers se répartissent à leur tour en trois groupes. Les
verbes du premier groupe se terminent à l'infinitif par -er et ont leur
participe présent en -ant. Les verbes du deuxième groupe ont leur infinitif
en -ir et leur participe présent en -issant. La base de ce regroupement est
l'identité de comportement des verbes d'un groupe dans la conjugaison.
Ainsi, dans la conjugaison les verbes du premier groupe ont les mêmes
désinences à tous les temps et à toutes les personnes. Nous reviendrons sur
ces questions dans la partie consacrée aux modes, temps et aspects.
L'important à ce stade est de retenir ces regroupements des verbes français
réguliers en trois groupes.
1. 2. 3.
chanter finir prendre
danser sortir rendre
prier partir permettre
manger sentir mordre
Il est venu.
Nous avons dansé.
Vous êtes partis.
Nous avons été.
- 71 -
En dehors des auxiliaires être et avoir, le français compte des verbes
appelés semi-auxiliaires. Le Bon Usage définit les verbes semi-auxiliaires de
la manière suivante : "Les semi-auxiliaires sont des verbes qui, construits à
l'infinitif, parfois avec un participe ou un gérondif, perdent plus ou moins
leur signification propre et servent à exprimer diverses nuances de temps,
d'aspect ou d'autres modalités de l'action." Le verbe le plus cité en exemple
est le verbe aller.
Une autre différenciation des verbes français permet d'opposer des
verbes transitifs à des verbes intransitifs. Le critère de base est ici purement
syntaxique. En fait, il faut faire référence à l'organisation des mots en phrase
pour se rendre compte du fait qu'il y a dans certaines phrases ce qu'il est
convenu d'appeler un complément d'objet. Dans les phrases avec verbes ne
comportant pas de complément d'objet, ces verbes sont dits intransitifs par
opposition aux verbes transitifs qui admettent un complément d'objet. Et
parmi les verbes transitifs, on distingue entre transitif direct et transitif
indirect.
- 72 -
l'astérisque indique que les formes qu'il précède ne sont pas admises en
français. Exemples :
pleuvoir il pleut
* je pleus
* tu pleus
* nous pleuvons, etc.
s'agir il s'agit
* je s'agis
* tu s'agis, etc.
neiger il neige
* je neige
* tu neiges, etc.
falloir il faut
* je faus
* tu faus, etc.
Il est des verbes qui ont une valeur impersonnelle dans certains
contextes seulement ; l'auxiliaire être par exemple s'emploie comme verbe
impersonnel dans l'expression de vérité générale ou de constat. Exemples :
- 73 -
Je me suis lavé.
Tu t'es lavé.
Il se lave.
- 74 -
partir de caractéristiques morphologiques, le français et le soŋay-zarma
appartiennent à deux types différents de langues : le français comme
beaucoup de langue indo-européen-nes fait partie du type flexionnel alors
que le soŋay-zarma appartient à la famille des langues agglutinantes.
Toutefois, on peut regrouper les verbes de cette langue selon qu'ils
admettent ou non les deux ordres syntaxiques SVO et SOV. Dans l'état
actuel des connaissances de la langue, un regroupement systématique de
tous les verbes selon ce critère de construction n'a pas été fait ; on peut
seulement illustrer le fait que certains verbes n'admettent que l'une ou
l'autre des deux constructions alors que d'autres admettent les deux. Le
verbe day ‘acheter’ par exemple admet les deux constructions :
9 ti/ci
Ay ga ti meetaro.
C'est moi l'enseignant.
Iri ga ci meetarey.
Nous sommes les enseignants.
- 75 -
A ma ciya boro kaŋ gonda naanay.
Il faudrait que ce soit quelqu'un de sérieux.
9 go
Iri go kalaasu yeena ra.
Nous sommes dans la salle de cours où il fait frais.
Faati go fu. Fati est à la maison.
Ay di Faati, a go baani samay.
J'ai vu Fati, elle se porte bien.
A go day Faati ma. J'espère que Fati est au courant.
9 ne
Ay ne. Me voici.
Jiney ne adakaa ra. Voici les bagages dans la malle.
9 no
Kadi no ka. C'est Kadi qui est arrivée.
Zankey no na hawro ŋwa.
Ce sont les enfants qui ont mangé le repas.
- 76 -
4.3. La formation des verbes
Dans les deux langues, il est possible de former des verbes à partir
d'autres unités de la langue. Le procédé d'affixation utilisé pour la création
des mots de la langue aboutit parfois à des verbes. On notera toutefois moins
d'affixes pour créer des verbes que lorsqu'il est question de former des noms
à partir d'autres mots de la langue, et ce dans les deux langues.
La formation des verbes utilise dans les deux langues essentiellement
le procédé dit de dérivation à travers la suffixation. Pour ce qui est du
français, on recense également des préfixes permettant de former des verbes
à partir d'autres unités de la langue. L'unité à laquelle s'ajoute l'affixe peut
être un nom ou un verbe ou encore un adjectif. Exemples :
9 Préfixes
ad- + joindre = adjoindre
abs- + tenir = abstenir
dé- + brancher = débrancher
par- + faire = parfaire
9 Suffixes
-iser + tyran = tyranniser
+ solidaire = solidariser
- 77 -
Il y a tout de même lieu de rappeler qu'aussi bien en français qu'en
soŋay-zarma, la formation d'unités par le procédé d'affixation aboutit le plus
souvent à la formation de noms.
Présent je vais
tu vas
il / elle va
ils / elles vont
Futur simple j'irai
tu iras
il / elle ira
nous irons
vous irez
ils / elles iront
- 78 -
- le conditionnel
- et l'impératif.
moment de l'énonciation
<_________________||____________________>
passé présent futur
- 79 -
De façon pratique, la conjugaison d'un verbe quelconque se traduit
par des changements morphologiques qui sont fonction du temps, du mode
et de la personne, de nombre et de voix. On parlera dans ce cadre d'un
radical verbal (la trace de la forme du verbe) auquel s'ajoutent des
désinences de temps et de personne, de nombre, etc. C'est ce qu'illustre bien
la conjugaison du verbe du premier groupe chanter à certains temps du
mode indicatif.
- 80 -
Futur Futur antérieur
je chanterai j'aurai chanté
tu chanteras tu auras chanté
il / elle chantera il / elle aura chanté
nous chanterons nous aurons chanté
vous chanterez vous aurez chanté
ils / elles chanteront ils / elles auront chanté
- 81 -
v- dans tu vas
al- dans allons
aill- dans (que) j'aille
ir- dans j'irai.
- 82 -
On ne peut parler de système de conjugaison dans les mêmes dimensions
qu'en français. Ceci ne veut nullement dire que le soŋay-zarma ignore les
distinctions temporelles ci-dessus évoquées.
Dans cette langue, les notions de temps et de personne par
exemple sont introduites par des particules qui ne sont affixées ni au verbe,
ni aux unités indiquant la personne. On observe donc un simple
juxtaposition des différents éléments. Dans les exemples suivants, on
constate bien que la forme du verbe (soulignée) est la même aux différents
temps :
ay koy je suis parti
a koy il est parti
iri koy nous sommes partis
ay ga koy je partirai
a ga koy il partira
iri ga koy nous partirons
- 83 -
Une analyse approfondie de ces séquences permet de remarquer que
dans le cas du soŋay-zarma, la variation de temps tient généralement à une
particule qui se place entre le pronom personnel et le verbe. Il y a toutefois
des cas où l'on constate une simple juxtaposition du pronom personnel et du
verbe. Cette absence de marque doit être considérée comme une marque.
Nous y reviendrons.
Dans les descriptions de langues négro-africaines, lorsqu'il est
question d'établir cette relation entre le moment de l'énonciation et le
moment où se situe l'action du verbe, on a généralement recours à la notion
d'aspect. Ces langues sont dites langues à aspect par opposition à des langues
à système temporel. Les langues slaves comme beaucoup de langues
africaines sont dites langues à système d'aspect. Dans cette optique, une
langue est soit à aspect, soit à temps. Il s'agit là d'un faux débat, le temps et
l'aspect constituant deux visions différentes du déroulement de l'action
exprimée par le verbe.
La définition du temps conjugué à travers les données du français
parle du rapport entre le moment où se situe l'action du verbe (ou ce
qu'exprime le verbe) et le moment où l'on parle de cette action. Le passé par
exemple indique l'action s'est produite avant le moment où l'on en parle.
Une autre analyse de l'action du même verbe est possible. On peut
en effet analyser cette action exprimée par le verbe dans son déroulement,
dans son accomplissement. C'est cette analyse de l'action du verbe dans sa
progression, dans son déroulement que l'on appelle l'aspect. Sur cette base,
on oppose généralement un aspect accompli à un aspect non accompli, un
aspect perfectif à un aspect non perfectif.
On se rend alors compte du fait que l'aspect est une notion valable
pour une langue comme le français. Que l'action soit présente, passée ou
future (du point de vue temporel), elle peut faire l'objet d'une analyse sous
l'angle de son déroulement, de sa progression. C'est qu'indiquent bien les
analyses du présent de l'indicatif faisant état d'un présent progressif ou
encore d'un présent d'habitude.
- 84 -
Les travaux de description du soŋay-zarma font plus cas d'aspect que
de temps. Rares sont les travaux qui font cas de système de conjugaison, ou
encore de temps conjugués comme c'est le cas en français. Toutefois, une
analyse des données permet de rapprocher le système de temps conjugués du
français au système du soŋay-zarma. On pourra de cette façon établir
certaines correspondances, toutes les distinctions temporelles du français ne
se retrouvant pas en soŋay-zarma.
Si l'on s'en tient au système aspectuel tel que décrit pour le soŋay-
zarma, on opposera dans cette langue un aspect accompli à un aspect non
accompli. On a en plus de cette distinction de base, l'opposition
positif/négatif qui intervient pour chaque aspect. La marque d'aspect varie
en fonction de ces critères mais également en fonction de l'ordre des
éléments de la phrase. A cet effet, il y a lieu de rappeler qu'en soŋay-zarma
deux ordres syntaxiques sont possibles, à savoir SOV et SVO. Dans le cas des
verbes transitifs, autrement dit des verbes qui admettent un complément
d'objet, on notera qu'au niveau de l'accompli positif, la marque est fonction
de l'ordre. Exemples :
Accompli positif
ay koy ‘il est parti’
a day feeji ‘il a acheté un mouton’
a na feeji day ‘il a acheté un mouton’
Haysa na doonu duru ‘Aïssa a préparé de la boule’
Zankey na hawro ùwa ‘les enfants ont mangé le repas’
- 85 -
Dans ces conditions, le na est généralement considéré comme la
marque aspectuelle de l'accompli positif. Certains auteurs ne lui accordent
pas cette valeur arguant du fait que son apparition soit liée à un ordre
syntaxique, en l'occurrence l'ordre SOV. Le rapprochement avec les autres
marques d'aspect à travers des phrases permet de constater que la particule
na occupe la même place que ces différents marqueurs d'aspects. On peut
alors parler de commutation. Les exemples suivants indiquent que la
particule na occupe la même position que les unités mises en gras et qui font
office de marqueurs d'aspect.
Accompli négatif
ay mana koy il n'est pas parti
a mana day feeji il n'a pas acheté un mouton
a mana feeji day il n'a pas acheté un mouton
Inaccompli positif
ay ga koy j'irai
a ga day feeji il achetera un mouton
a ga feeji day il achetera un mouton
ay go ga koy je pars (je suis en train de partir)
a go ga day feeji il est en train d'acheter un mouton
a go ga feeji day il est en train d'acheter un mouton
Inaccompli négatif
ay si koy il ne partira pas
a si day feeji il n'achetera pas de mouton
a si feeji day il n'achetera ps de mouton
ay si ga koy il n'est pas en train de partir
a si ga day feeji il n'est pas en train d'acheter un mouton
a si ga feeji day il n'est pas en train d'acheter un mouton
- 86 -
langues par les unités appelées en grammaire traditionnelle française
‘adverbes de temps’. Exemples :
j'ai été hier ay koy bi
j'irai aujourd'hui/demain ay ga koy hunkuna / suba
Les adverbes relevés dans les deux langues sont les suivants :
…/…
- 87 -
5. La phrase
- 88 -
Cela dit, la phrase s'analyse généralement en deux constituants
principaux que sont le sujet et le verbe. Et lorsqu'une phrase contient plus
d'un verbe, on parle généralement de phrase complexe distincte de la phrase
simple à un seul verbe. Les phrases suivantes sont simples.
Exemples :
J'ai été au marché/je suis allé au marché.
Ay koy habu.
Les enfants jouent dans la cour de l'école.
Zankey go ga fooru lokkolo batama ra.
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De la même façon, on peut analyser la phrase complexe en
constituants immédiats ; dans ce cadre, on notera plus d'un groupe verbal.
J' ai rencontré l'homme dont tu m'as parlé.
GN GV GNrelat. GN GV
9 Phrases déclaratives
Nous sommes en classe. Iri go kalaaso ra.
Je viens d'Allemagne. Ay fun Jaamey laabu.
9 Phrases négatives
Nous ne sommes pas en classe. Iri si kalaaso ra.
Je ne viens pas d'Allemagne. Ay mana ka ga fun Jaamey laabu.
9 Phrase interrogative
Vont-ils nous payer aujourd'hui ? I ga iri bana hunkuna mo day?
Quand est-ce qu’ils vont nous payer? Waati fo no i ga iri bana?
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9 Phrase interro-négative
Ne penses-tu pas qu'ils sont fatigués ?
Ni si tammahã kaŋ i farga?
Ne pensez-vous pas que le programme est chargé ?
Araŋ mana di kaŋ goyo ga ba no?
La phrase interronégative combine la négation et l'interrogation.
9 Phrase exclamative
Qu'il fait froid ! Amma yeeni go! Wo ga ti yeeni!
Quelle magnifique robe ! Amma kwaayo ga boori!
Qu'est-ce qu'elle est belle ! Wo ga ti ize-way!
…/…
- 91 -
Bibliographie
Arrive, M. - F. Gadet, M. Galmiche. 1986.
La grammaire d'aujourd'hui, guide alphabétique de linguistique française.
Paris : Flammarion.
- 92 -
Heath, Jeffrey. 1999.
A Grammar of Koyra Chiini, The Songhay of Timbuktu.
Berlin - New York : Mouton - de Gruyter
…/…
- 93 -