Chapitre 3
Chapitre 3
Chapitre 3
LES MASSES
1- Unités
Dans le système international (SI), l’unité de masse est le kilogramme (kg). Elle est définie
comme étant égale à la masse du kilogramme prototype international en platine iridié, qui a été
sanctionné par la Conférence Générale des Poids et Mesures tenue à Paris en 1889, et qui est
déposé au Bureau International des Poids et Mesures (BIPM).
On trouve également les unités multiples ou sous-multiples suivantes :
- le micro gramme (mg ) = 10-9 kg
- le milligramme (mg) = 10-6 kg
- le gramme (g) = 10-3 kg
- la tonne (t) = 103 kg
Parmi les unités non (SI), on trouve le carat métrique (ct) utilisé dans la pesée des pierres et
métaux précieux.
2- Définitions :
Masse marquée : objet matériel servant à la détermination de la masse d’un corps. Une masse
n’a pas l’obligation de satisfaire aux spécifications d’une masse marquée légale appelée poids.
Poids : Un poids est une masse marquée légale : sa forme, sa constitution, sa valeur nominale
et son erreur maximale tolérée sont réglementées.
Masse-étalon : Masse marquée servant soit à l’étalonnage, soit à la vérification, soit à l’ajustage
de masses marquées et d’instruments de pesage. Leurs erreurs maximales tolérées sont fonction
de celles des objets à contrôler ou à régler.
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Les masses-étalons sont classés en fonction du nombre d’échelons n des instruments qu’elles
servent à étalonner :
Poids-étalon : Poids servant soit à l’étalonnage, soit à la vérification, soit l’ajustage de masses
marquées, de poids et d’instruments de pesage.
- les étalons de valeur nominale inférieure ou égale à 50 Kg peuvent être soit des poids-étalons,
soit des masses-étalons ;
- les étalons de valeur nominale supérieure à 50 Kg sont nécessairement des masses-étalons.
Echelon de vérification (e) : valeur exprimée en unités de masse utilisée pour la classification
et la vérification d’un instrument.
Portée minimale (Min) : valeur de la charge en dessous de laquelle les résultats des pesées
peuvent être entachés d’une erreur relative trop importante.
Portée maximale (Max) : capacité maximale de pesage, compte non tenu de la capacité
additive de tare.
Portée d’indication automatique : capacité de pesage dans laquelle l’équilibre est obtenu sans
intervention d’un opérateur.
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Nombre d’échelons de vérification (n) : quotient de la portée maximale par l’échelon de
vérification : n = Max/e.
Classe d’exactitude (ou de précision) : classe d’instruments de pesage qui satisfont à certaines
exigences métrologiques destinées à conserver les erreurs dans des limites spécifiées.
3- Appareils de mesure
On distingue deux catégories :
a- Les poids-étalons ;
b- Les instruments de mesure.
a- Les poids-étalons :
Les poids étalons sont des poids individuels de valeur donnée, le plus souvent en acier
inoxydable poli, en laiton chromé ou non, et parfois en alliage d’aluminium par les lamelles
subdivisions du gramme.
Les poids-étalons sont répartis en sept classes différentes :
- Classes E1 et E2 pour les poids de très grande exactitude utilisées uniquement par les
laboratoires d’étalonnage ;
- Classes F1 et F2 pour les poids de grande exactitude utilisés comme étalons de référence
par les services de métrologie ;
· Classes M1, M2 et M3 pour les poids d’exactitude moyenne utilisés comme étalons de
travail.
Les erreurs maximales tolérées pour les poids étalons, sont données dans le tableau suivant :
Valeur Erreur maximale (∓ en mg) pour Classe
Nominale E1 E2 F1 F2 M1 M2 M3
1 mg 0,002 0,006 0,02 0,06 0,2
2 mg 0,002 0,006 0,02 0,06 0,2
5 mg 0,002 0,006 0,02 0,06 0,2
3
10 mg 0,002 0,008 0,02 0,08 0,25
20 mg 0,003 0,001 0,03 0,01 0,3
50 mg 0,004 0,012 0,04 0,12 0,4
100 mg 0,005 0,015 0,05 0,15 0,5 3
200 mg 0,006 0,020 0,06 0,20 0,6 4
500 mg 0,008 0,025 0,08 0,25 0,8 5
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• les instruments entièrement mécaniques (fléaux, balances Roberval, romaines, balances
semi-automatiques...);
• les instruments électroniques.
Les instruments de pesage sont répartis selon :
• leur échelon de vérification (e), représentatif de l’exactitude absolue ;
• le nombre d’échelons de vérification (n), représentatif de l’exactitude ;
en quatre classes de précision :
Les erreurs maximales tolérées, exprimées en échelons de vérifications sont représentées dans
le tableau suivant :
Classe de Echelon Nombre d’échelons Portée minimale
précision de vérification de vérification Min
e n = Max/e (limite inférieur)
minimum maximum
Spéciale I 0,001 g ≤ e 50 000 - 100 e
Fine II 0,001 g ≤ e ≤ 0,005 g 100 100 000 20 e
0,1 g ≤ e 5 000 100 000 50 e
Moyenne III 0,1 g≤e ≤ 2 g 100 10 000 20 e
5g≤e 500 10 000 20 e
Ordinaire IIII 5 g ≤e 100 1 000 10 e
4- Etalonnage et vérification
4-1 poids étalons : l’étalonnage des poids-étalons de travail s’effectue par une comparaison
avec le poids-étalon de référence à l’aide des comparateurs de masses, de préférence des
balances spéciales ayant une portée réduite afin d’augmenter l’exactitude de la mesure.
Les poids-étalons de référence doivent être étalonnés auprès d’un laboratoire accrédité.
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L’étalonnage ou la vérification est réalisée à partir des poids étalons correctement raccordés.
Dans ce cas il y a lieu d’établir une procédure basée sur des normes ou recommandations
internationales (OIML), définissant les opérations à effectuer et les caractéristiques à vérifier,
en particulier par rapport aux erreurs maximales tolérées, ainsi que l’exploitation des résultats.
LONGUEUR
Les mesures dimensionnelles occupent une place importante dans le domaine de la métrologie.
La longueur est la grandeur linéaire fondamentale, qui caractérise ce qui n’a qu’une dimension.
Elle représente une des premières grandeurs physiques qui a été à la base du système SI.
Dans l’industrie, le domaine des longueurs revêt une grande importance en raison de son usage
intensif, surtout dans les industries sophistiquées (mécanique de précision, microélectronique,
nanotechnologie).
1- unité :
Depuis 1983, le mètre est défini comme étant « la longueur du trajet parcouru dans le vide
par la lumière pendant une durée de 1/299 792 458 de seconde ».
Cette définition revient à affecter une valeur exacte à la vitesse de la lumière. Les sous-multiples
de l’unité de base, les plus utilisés sont :
- le millimètre 1 mm = 10-3 m
- le micromètre 1 𝜇m = 10-6 m
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3- Moyens de mesure :
Les principaux instruments utilisés en métrologie dimensionnelle peuvent être classés en trois
catégories :
a) Les instruments à contrôle direct : ils donnent directement le résultat de mesure. On peut
distinguer 4 types d’appareils (à traits, à trait et vernier, à vis micromètre à capteurs inductifs)
;
b) Les instruments de contrôle aux limites : utilisés pour vérifier qu’une dimension est
comprise entre une limite haute et une limite basse (calibres, tampons lisses ou filetés, bagues
lisses ou filetés) ;
c) Les instrument de contrôle par comparaison : la mesure est la différence entre l’objet
mesuré et l’étalon (comparateurs mécaniques, comparateurs électroniques.
Le tableau suivant présente la plage d’utilisation ainsi que la résolution des instruments les plus
couramment utilisés dans l’industrie.
Etendue de mesure Résolution
(mm) (mm)
Instruments Minimum Maximum Minimum Maximum
Réglet 0,5 1000 0,5 11
Mètre ruban 1 3000 1 10
décamètre 10 10.000 10 0,05
pieds à coulisse 0,01 3000 0,01 0,05
jauge de profondeur 0,02 500 0,02 0,05
pied module 0,02 100 0,01 0,01
micromètre 0,01 1000 0,001 0,01
alésomètre 0,5 1000 0,001 11
jauge de profondeur
micrométrique 0,01 150 0,001 0,01
banc de mesure 0,005 3000 0,0001 0,005
calibres à machoires 0,001 500 0,0000001 0,000001
tampons lisses 0,001 500 0,0000001 0,000001
tampons filetés 0,001 600 0,0000001 0,000001
bagues lisses 0,001 500 0,0000001 0,000001
bagues filetées 0,001 600 0,0000001 0,000001
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comparateur mécanique à tige 0,1 100 0,0005 0,01
rentrante
comparateur mécanique à 0,2 2 0,002 0,01
levier
comparateur électronique 0,003 10 0,001 0,2
inductif
comparateur électronique à 0,001 100 0,0001 0,001
règle incrémentale
comparateur à capteur optique
comparateur à capteur 0,00001 0,00001 0,00001 0,00001
électromagnétique
comparateur à capteur 0,000005 4 0,000005 0,0008
capacitif
comparateur à capteur 0,00001 0,00001 0,00001 0,00001
pneumatique
machine à mesurer par 0,001 0,1 0,001 0,001
coordonnées
rapporteur d’angle 0,3 1600 0,0001 0,001
plateau diviseur 0,08 360 0,08 0,08
codeur angulaire 0,00001 0,00001 0,00001 0,00001
niveau 0,0001 360 0,0001 0,001
lunette de visée 0,001 1000 0,001 1
théodolite 0,02 15000 0,02 0,1
table de circularité 0,0001 360 0,0001 0,001
table de rectitude 0,00005 0,0001 0,00005 0,0001
appareil d’état de surface 0,0001 0,01 0,0001 0,01
microscope 0,000001 0,005 0,000001 0,005
interféromètre laser 0,0001 40000 0,00001 0,00001
ombroscopie 0,001 380 0,001 0,001
4- Etalonnage et vérification :
Deux méthodes sont utilisées pour l’étalonnage des instruments :
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- Etalonnage par mesure directe : détermination de la cote exacte d’un instrument à l’aide d’un
moyen plus performant ;
- Etalonnage par comparaison : mesure de l’écart entre un étalon parfaitement connu et le moyen
à étalonner.
Exemple : étalonnage des cales-étalons
L’étalonnage des cales étalons nécessite les conditions ambiantes suivantes :
- instrumentation à l’abri des poussières ;
- appareils isolés des vibrations dans la limite de leur sensibilité ;
- les variations de température admissibles autour de 20°C doivent rester dans les limites de
l’incertitude de mesure compatible avec la classe de la cale contrôlée ;
- éviter les variations brusques et les gradients importants de température au voisinage des
instruments et tenir compte de l’influence de la température sur les matériaux
- l’équilibre thermique doit être assuré entre la cale en cours de contrôle et le matériel utilisé
pour ce contrôle ;
- la dérive de température dans le temps et le gradient de température dans l’espace au niveau
du poste de travail doivent demeurer dans les limites telles que cet équilibre subsiste pendant la
durée du contrôle ;
- humidité relative inférieure à 60% ;
- pour toute méthode interférométrique, éviter les causes de pollution influant sur l’indice de
réfraction de l’air (fumées, CO2, vapeurs d’huile, de solvants, ….).
D’après la norme NM 15.1.001 il existe deux méthodes pour étalonner les cales étalons :
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Si, pour des raisons techniques de mesurage, des plans auxiliaires en d’autres matériaux sont
utilisés, des corrections sont à prendre en compte du fait des caractéristiques physiques
différents des matériaux. En outre, le plan auxiliaire doit avoir une épaisseur d’au moins 11
mm, et la face d’adhérence doit avoir une tolérance de planéité de 0,25 mm sur un diamètre de
40 mm.
Le résultat de l’étalonnage par la méthode interférométrique doit être corrigé pour tenir compte
des écarts éventuels par rapport aux conditions idéales d’étalonnage :
- effets de la température, de la pression atmosphérique et de l’hygrométrie sur la longueur
d’ondes dans l’air ;
- effets de la température sur la longueur de la cale ;
- influence des variations du déphasage optique sur la réflexion de l’onde lumineuse, du fait
d’état de surface et de matériaux différents entre la cale et le plan auxiliaire ;
- influence de l’ouverture de l’interféromètre (forme, dimensions du diaphragme d’entrée et de
distance de la focale du collimateur) sur la position des franges d’interférence ;
- influence de l’obliquité du faisceau (angle du coin d’air).
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- influence de déformation de contact due à l’effort de mesurage lors du palpage des faces,
notamment si les matériaux des cales ont des caractéristiques différentes ;
- correction de l’indice de réfraction de l’air (pour la méthode par comparaison
interférométrique).
Les mesures électriques sont les plus répandues de toutes les mesures. Les fréquences de
courant utilisées sont très variables d’un domaine d’application à l’autre, depuis le courant
continu délivré par les piles et accumulateurs jusqu’aux courants hyper-fréquences utilisés en
télécommunication, en passant par les courants basses fréquences d’usage industriel.
La multiplicité des grandeurs électriques à mesurer (courant, tension, résistance, capacité, bruit
radioélectriques ...) nécessite une série variée de références spécifiques adaptées aux différentes
situations.
- L’ampère (A) : Unité de base (SI) pour l’électricité, c’est l’intensité d’un courant
électrique constant qui, maintenu dans deux conducteurs parallèles,
rectilignes de longueur infinie, de section circulaire négligeable et
placés à 1 mètre l’un de l’autre dans le vide, produisant entre ces
conducteurs une force de 2-10-7 Newton par mètre de longueur.
- Le volt (V) : Est la différence de potentiel électrique qui existe entre deux points
d’un conducteur parcouru par un courant de 1 ampère, lorsque
la puissance dissipée entre ces deux points est de 1 Watt.
- Le coulomb (C) : La quantité d’électricité transportée en 1 seconde par un courant de
1 ampère.
- L’ohm : La résistance électrique entre deux points d’un conducteur
lorsqu’une différence de potentiel constante de 1 volt, appliquée
entre ces deux points, produit dans ce conducteur un courant de 1
ampère.
- Le farad (F) : La capacité d’un condensateur électrique entre les armures duquel
apparaît une différence de potentiel de 1 volt lorsqu’il est
chargé d’une quantité de courant de 1 colomb.
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- Le Henry (H) : L’inductance électrique d’un circuit fermé dans lequel une force
électromotrice de 1 volt est produite lorsque le courant électrique
qui parcourt le circuit varie uniformément à raison de 1 ampère par
seconde.
- Le Weber (Wb) : Le flux d’induction magnétique qui, traversant un circuit d’une
seule spire, y produit une force électromotrice de 1 volt si l’on
annule en 1 seconde par décroissance uniforme.
- Le tesla (T) : L’induction magnétique uniforme qui, répartie uniformément sur
une surface de 1m², produit à travers cette surface un flux
d’induction magnétique total de 1 weber.
Bien souvent en électricité les valeurs des unités sont, soit très grandes, soit très petites. Dans
ce cas on utilise des préfixes indiquant le coefficient multiplicateur de l’unité :
- milli (m) indique les millièmes (division par 10-3)
- micro (m) indique les millionièmes (division par 10-6)
- nano (n) indique les milliardièmes (division par 10-9)
- pico (p) indique les millionièmes (division par 10-12)
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- méthode directe - voltampermetre analogique
ou numérique
tension alternatif même principe qu’en appareils qui fonctionnent
courant continu en courant alternatif
résistance continu ou - méthodes utilisant des - pont de wheastone
alternatif ponts de mesure de - pont double de Kelvin
résistance à bras de - comparateur de
proposition courants
- comparaison de courants - voltmètre
- voltamperemétrique - voltmètre
- comparaison de courant
puissance continu - méthode directe voltmètre et ampèremètre
- méthode directe - wattmètre
Tous ces appareils de mesure des grandeurs électriques sont soit de type analogique soit de type
numérique.
Les appareils de type analogique : ces appareils sont construits suivant le principe d’un cadre
mobile soumis à une rotation sous l’effet de forces engendrées par le passage du courant
électrique. Il existe plusieurs modes de fonctionnement pour obtenir ce déplacement
(fonctionnement magnétoélectrique, ferromagnétique, thermique, électrodynamique).
Ces appareils sont classés suivant leur utilisation :
Les appareils de type numérique : Appareils qui transforment les grandeurs électriques
analogiques en indications lues directement sur un afficheur numérique (appelé parfois digital).
La précision est la caractéristique principale de ces appareils.
3- Etalonnage et vérification :
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L’étalonnage ou la vérification peut être confié à des laboratoires accrédités. Pour les
entreprises possédant un parc important d’instrument de mesure de grandeurs électriques, il est
plus judicieux de disposer de son propre laboratoire d’étalonnage ;
Les principaux équipements qui doivent être mis en œuvre pour pouvoir faire des étalonnages
dans les meilleures conditions possibles sont :
- Pont de comparaison :
• pont de weastone étalon ;
• pont double de kelvin étalon.
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- Etalons de référence
• appareil à transfert thermique
- Etalons de travail
• générateur de tension à décader ;
• voltmètre différentiel.
- Pont de comparaison
• diviseur de tension inductif à décades étalon
Mesure d’intensité en courant alternatif basse fréquence
Même équipements que la mesure de tension en courant alternatif basse fréquence associé à des
résistances.
LA TEMPERATURE
Les mesures de température sont abondamment utilisées dans la plupart des secteurs industriels
qui mettent en œuvre d’importantes échanges thermiques (sidérurgie, industrie chimique,
production d’énergie, industries du froid ,...), aussi tous ceux pour lesquels les paramètres
d’environnement jouent un rôle crucial dans le contrôle des processus (industries agro-
alimentaires).
La température influe de façon parfois déterminante sur les valeurs prises par de nombreuses
grandeurs mécaniques (dimension, pression,...), optiques (caractéristiques radiatives),
électriques (résistivité, bruit, radioélectrique,...).
La température est une grandeur qui n’est pas directement mesurable, sa mesure est associée à
un phénomène, tel que la variation de résistance d’un conducteur électrique ou la dilatation d’un
fluide.
1- Unités
Pour mesurer la température, on utilise deux unités :
- le kelvin (K) : T
- le degré Celsius (°C): t
Ces deux unités sont liées par la relation T = t + 273,15
2- Echelle de température
Pour satisfaire les besoins dans ce domaine avec une exactitude suffisante, une échelle
internationale (référence unique) a été constituée. Cette échelle qui est maintenant
universellement utilisée, est désignée par Echelle Internationale de température 1990 (EIT-90).
15
Elle est définie par des points fixes, en général des points triples (température d’équilibre entre
les trois phases : solide, liquide et gazeuse) des corps purs (exp : l’eau).
L’échelle internationale de température (EIT 90)
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3- Appareils de mesure
Il existe 4 types d’instruments utilisés pour la mesure de température :
- thermomètres à dilatation ;
- couples thermoélectriques ;
- thermomètres à résistance ;
- pyromètres optiques.
Thermomètres à dilatation :
Le thermomètre à dilatation est constitué d’un réservoir surmonté d'une tige. Le liquide contenu
dans le réservoir se dilate lorsque la température augmente, il sera donc chassé dans la tige.
Les liquides utilisés dépendent de la zone de température qu’on désire mesurer. Les principaux
liquides utilisés sont :
- le pentane pour les températures allant de -200°C à 30°C.
- le toluène pour les températures allant de -80°C à 100°C ;
- le mercure pour les températures allant de -35°C à 700°C.
Couples thermoélectriques
Un couple thermoélectrique est constitué de deux fils métalliques de nature différente, soudés
à leurs extrémités. Quand on chauffe ou refroidi l’une des soudures, appelée jonction de mesure,
une force électromotrice prend naissance dans cette jonction. Il existe une relation physique qui
lie la force électromotrice (mV) et la température (°C). Les tables de référence normalisées (la
norme NM ISO 1) donnant la correspondance entre ces deux grandeurs.
Le domaine de températures couvert par les couples thermoélectriques va de -270°C à 180°C,
selon les matériaux utilisés.
Les couples peuvent être composés de fils de métaux purs (cuivre, platine) ou d’alliage de
métaux (cuivre-nickel, platine rhodium 10%).
Le tableau suivant présente les valeurs des domaines de température pour différents couples :
couples thermoélectriques domaine des températures
(élément 1/ élément 2) ( °C)
Cuivre/ cuvre-nickel -270 à 400
Fer/ cuivre-nickel -210 à 1200
Nickel-chrome/ cuivre-nickel -270 à 1000
Nickel-chrome/ nickel-aluminium -270 à 1370
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Platine-rhodium 10%/ platine -50 à 1760
Platine-rhodium 13%/ platine -50 à 1760
Platine-rhodium 30%/ platinerhodium 6% 0 à 1820
Nickel-chrome-silicium/ nickelsilicium -270 à 1300
Thermomètres à résistance
La mesure des températures au moyen des thermomètres à résistance est liée à la mesure de la
variation de la résistance électrique d’un fil métallique lorsqu’il est chauffé ou refroidi. Les
principaux matériaux utilisés et les domaines de températures correspondants sont représentés
dans le tableau suivant :
le matériau domaine de température ( °C)
platine1 -70 à 200
220 à 500
220 0 850
nickel -80 à 350
cuivre -40 à 180
1
les sous-domaines dépendent du type d’enveloppe utilisé (Téflon, verre, céramique)
Pyromètres optiques
Les pyromètres optiques permettent de déterminer des températures sans contact. Le corps visé
émet un rayonnement thermique qui est composé d’émissions électromagnétiques dont les
longueurs d’onde se situent entre 0,1 mm et 100 mm. Ce rayonnement une fois reçu par le
pyromètre, peut être absorbé, réfléchi ou transmis dans des proportions qui varient avec la
nature du corps et son état de surface.
Le domaine des températures couvert par les pyromètres optiques va de -30 à 3000°C. Ces
appareils sont particulièrement bien adaptés au contrôle des températures d’objets en
mouvement ou peu accessibles lors des mesures de températures élevées.
4- Etalonnage et vérification
Les méthodes d’étalonnage ou de vérification les plus couramment employées sont présentées
ci – après :
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La méthode des points fixes, utilisée par des laboratoires spécialisés, est réservée aux
instruments de référence (étalon de référence).Ces points fixes définis par l’EIT 1990,
permettant d’obtenir des températures bien déterminées avec une incertitude de quelques
millièmes de degré Celsius. Ils servent à étalonner les sondes thermométriques étalon, ou
thermomètres d’interpolation : essentiellement des thermosondes à résistance de platine (25 à
0°C). Ces thermosondes appelées sondes à longue tige, car leur longueur est d’environ 500 mm,
sont plongées dans les puits de mesure du point fixe, ce qui permet de mesurer la force
électromotrice correspondant à la température, et d’établir la fonction de référence, pour
l’interpolation des températures intermédiaires.
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Ces blocs sont en général en cuivre pour T < 300 °C, en alliage bronze-aluminium jusqu’à 1000
°C et en nickel pour les températures supérieures à 1350 °C.
METROLOGIE CHIMIQUE
L’analyse chimique joue un rôle très important dans le contrôle de la qualité, elle permet de
garantir la qualité d’un produit. Elle est impliquée dans différents domaines liés à la fabrication
des produits :
- Le contrôle des matières premières ;
- La fabrication ;
- Le contrôle des produits finis ;
- Le contrôle des rejets industriels ;
- La recherche et la mise au point de nouveaux produits.
La réalisation d’une analyse chimique nécessite l’utilisation de plusieurs méthodes d’analyse
qui peuvent être classées en fonction des modes d’étalonnage à utiliser ou de leur raccordement
aux étalons primaires.
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- Titrimétrie : elle regroupe les méthodes électrométriques principalement, la potentiométrie,
la compleximétrie, la pH-métrie.
b - Méthode relative :
Dans laquelle l’échantillon est soumis à une réaction chimique, préalablement à une méthode
physique de dosage.
Le principe de cette méthode consiste à comparer par interpolation l’échantillon à analyser à
une gamme d’échantillons connus dans un milieu non influencé par les autres caractéristiques
physiques et chimiques des échantillons.
Cette méthode implique l’étalonnage des systèmes de mesure des masses et volumes et des
paramètres de correction, et la connaissance de la pureté des produits de base utilisés pour
préparer les échantillons connus.
Exemples
- spectrométrie d’absorption moléculaire (IR, UV) ;
- spectrométrie d’absorption atomique, le plus largement utilisée dans les laboratoires d’analyse
;
- polarographie ;
- spectrométrie d’émission à plasma inductif couplé.
c- Méthode comparative :
Le dosage est réalisé sans réaction chimique. Le principe de la méthode est basé sur la
comparaison des échantillons connus et inconnus.
D’autres caractéristiques physiques et chimiques des échantillons ont une influence sur le signal
du système d’analyse. Il est donc nécessaire que les échantillons étalons connus et inconnus
soient suffisamment semblables pour que les différences existantes aient une influence
négligeable.
Exemple
- spectrométrie de fluorescence X : elle est utilisée dans toutes les industries travaillant sur
les métaux et alliages, les produits pétroliers et dérivés.
La traçabilité métrologique aux unités fondamentales est ainsi assurée, pour les deux premières
méthodes, par la traçabilité des mesures de volumes, masses de réactifs, etc.
Pour la troisième méthode, elle doit l’être par l’intermédiaire d’un étalon ayant le même type
de matrice que les échantillons à analyser, il s’agit des matériaux de référence.
2- Matériaux de référence
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Pour les grandeurs physiques de base (longueur, masse, tension électrique....), le physicien fait
appel à des références (étalons) pour assurer l’exactitude des mesures réalisées. Ces étalons
sont raccordés (comparés) aux étalons primaires (sommet de la hiérarchie des mesures) par
l’intermédiaire d’une chaîne ininterrompue de comparaisons, il s’agit de la chaîne d’étalonnage.
Le concept d’une chaîne ininterrompue internationale pour tous les types de mesure chimique
(analyse chimique), comme il en existe pour les mesures physiques n’est guère faisable en
raison de très grand nombre d’entités chimiques (élémentaires, constituants) différents à
mesurer. Les méthodes d’analyse sont, elles aussi, très diverses, chacune s’applique de
préférence à certains types de corps.
Pour assurer la validité des analyses chimiques, le chimiste analyste est amené à faire appel à
des références fiables, il s’agit des matériaux de référence.
Les matériaux de référence sont définis selon la norme relative au termes fondamentaux et
généraux de la métrologie NM 15.0.001 comme étant «les matériaux ou substances dont une
ou plusieurs propriété (s) est (sont) suffisamment bien définie(s) pour permettre de l’utiliser
pour l’étalonnage d’un appareil, l’évaluation d’une méthode de mesurage ou l’attribution
des valeurs aux matériaux ».
Les matériaux de référence que l’on représenté par (MR) sont destinés à remplir essentiellement
les deux fonctions suivantes :
- étalonner (calibrer) les appareils qui mettent en œuvre des méthodes d’analyse (spectrométrie
d’émission optique, fluorescence X, analyseurs de carbone et soufre, analyseurs de gaz,...) ;
- garantir la justesse et la fiabilité de ces méthodes analytiques.
Pour remplir ces missions en toute validité, les propriétés caractéristiques des matériaux de
référence doivent être établies avec une grande exactitude. Cela ne peut être atteint que si les
valeurs de ces propriétés font l’objet d’une campagne d’intercomparaison des résultats entre
différents laboratoires. Ces valeurs seront certifiées, et les matériaux deviennent ainsi des
matériaux de référence certifiés symbolisés par (MRC).
La plupart des pays industrialisés développent des matériaux de référence, chacun privilégiait
ceux qui sont les plus demandés par ses activités nationales et évitant les duplications inutiles.
Chaque utilisateur est donc conduit à rechercher ses matériaux de référence à l’échelle
internationale. Pour faciliter la tâche aux utilisateurs des MRC, la constitution d’une banque de
données internationale sur les MRC est rapidement apparue comme un outil indispensable, il
s’agit de la banque de données COMAR.
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Cette banque fonctionne depuis 1990 et regroupe plusieurs milliers de matériaux de référence
commercialisés. Ils sont classés en huit catégories dont chacune est découpée en sous-catégories
:
- Les matériaux de référence ferreux :
• MR d’intérêt général pour analyses et essais sidérurgiques (métaux purs) ;
• aciers non alliés ;
• aciers peu alliés ;
• aciers très alliés ;
• matières premières ;
• sous-produits ;
• fontes ;
• alliages spéciaux ;
• autres MR métallurgiques pour la sidérurgie ;
- Les matériaux de référence non ferreux :
• MR d’intérêt général pour analyses et essais de métallurgie des non ferreux (métaux
purs) ;
• éléments très légers (Li, Be), alcalins, alcalino-terreux ;
• aluminium, magnésium, silicium et alliages ;
• cuivre, zinc, plomb, étain, bismuth et alliages ;
• titane, vanadium et alliages ;
• métaux précieux et alliages ;
• terres rares ;
• matières premières et sous-produits ;
• autres MR pour analyses et essais des non ferreux.
- Les matériaux de référence inorganiques :
• produits et réactifs d’intérêt général (purs) ;
• matières premières minérales et sous-produits ;
• verres, réfractaires, céramiques, fibres minérales ;
• matériaux de construction : ciments, plâtres ;
• engrais ;
• gaz et mélanges de gaz inorganiques ;
• acides et bases industriels ;
• oxydes MR inorganiques.
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- Les matériaux de référence organiques :
• MR d’intérêt général pour analyses et essais de substances organiques (purs) ;
• produits pétroliers et dérivés de charbon ;
• produits de base des synthèses et grands intermédiaires ;
• produits organiques courants (solvants, gaz et mélanges) ;
• peintures et vernis, colorants ;
• tensioactifs, cosmétiques ;
• pesticides et phytocides ;
• chimie fine ;
• autres MR pour l’analyse des substances organiques.
- Les matériaux de référence de propriétés physiques et technologiques
• MR de propriétés optiques ;
• MR de propriétés mécaniques ;
• MR de propriétés électriques et magnétiques ;
• MR de fréquence ;
• MR de radioactivité ;
• MR de thermodynamique ;
• MR de propriétés physico-chimiques ;
• autres MR de propriétés physiques et technologiques.
- Les matériaux de référence biologiques et chimiques :
• médecine générale ;
• chimie clinique ;
• pathologie et histologie ;
• hématologie, transfusion, transplant ;
• immunologie ;
• parasitologie ;
• bactériologie et mycologie ;
• virologie ;
• autres MR bilogiques et chimiques.
- Les matériaux de référence pour le cadre de vie
• environnement ;
• aliments ;
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• produits de grande consommation ;
• agriculture (sol, plantes) ;
• contrôles légaux, criminologie ;
• autres MR pour le cadre de vie.
- Les matériaux de référence pour l’industrie
• matières premières et produits semi-finis ;
• bâtiments, travaux publics ;
• transports, communications ;
• électricité, électronique, informatique ;
• géologie, minerais ;
• technologiques de mesures et d’essais, instrumentation ;
• combustibles ;
• autres MR pour l’industrie.
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