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Theoremerolle TAF

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Z

 ZZ
 Exo7 
Z 
ZZ

Année 2023
Exercices de mathématiques

Exercice 1. Montrer que le polynôme Pn déni par

n (n)
1 − t2

Pn (t) =

est un polynôme de degré n dont les racines sont réelles, simples, et appartiennent à [−1, 1].
Indications 1. Il faut appliquer le théorème de Rolle une fois au polynôme (1 − t2 )n , puis deux fois
à sa dérivée première, puis trois fois à sa dérivée seconde,...

Correction 1. Qn (t) = (1 − t2 )n est un polynôme de degré 2n, on le dérive n fois, on obtient un


polynôme de degré n. Les valeurs −1 et +1 sont des racines d'ordre n de Qn , donc Qn (1) = Qn (1) =

(n−1)
. . . = Qn (1) = 0. Même chose en −1. Enn Q(−1) = 0 = Q(+1) donc d'après le théorème de

Rolle il existe c ∈] − 1, 1[ telle que Qn (c) = 0.
′ ′ ′
Donc Qn (−1) = 0, Qn (c) = 0, Qn (−1) = 0. En appliquant le théorème de Rolle deux fois (sur [−1, c]
′′
et sur [c, +1]), on obtient l'existence de racines d1 , d2 pour Qn , qui s'ajoutent aux racines −1 et +1.
(n−1)
On continue ainsi par récurrence. On obtient pour Qn , n + 1 racines: −1, e1 , . . . , en−1 , +1. Nous
(n)
appliquons le théorème de Rolle n fois. Nous obtenons n racines pour Pn = Qn . Comme un polynôme
de degré n a au plus n racines, nous avons obtenu toutes les racines. Par constructions ces racines sont
réelles distinctes, donc simples.

Exercice 2. Etudier la fonction f : x 7→ x5 − 5x + 1 sur R et en déduire que l'équation x5 − 5x + 1 = 0


a trois solutions réelles.

Exercice 3. Montrer que le polynôme X n + aX + b, (a et b réels) admet au plus trois racines réelles.

Indications 3. On peut appliquer le théorème de Rolle plusieurs fois.

Correction 3. 1. Par l'absurde on suppose qu'il y a (au moins) quatre racines distinctes pour
Pn (X) = Xn + aX + b. Notons les x1 < x2 < x3 < x4 . Par le théorème de Rolle appliqué trois
fois (entre x1 ′ ′ ′ ′
et x2 , entre x2 et x3 ,...) il existe x1 < x2 < x3 des racines de Pn . On applique
deux fois
′ ′ ′ ′
le théorème Rolle entre x1 et x2 et entre x2 et x3 . On obtient deux racines distinctes
pour Pn′′ . ′′
Or Pn = n(n − 1)X
n−2 ne peut avoir que 0 comme racines. Donc nous avons obtenu
une contradiction.

2. Autre méthode : Le résultat est évident sin ⩽ 3. On suppose donc n ⩾ 3. Soit Pn l'application
X 7→ X n + aX + b de R dans lui-même. Alors Pn′ (X) = nX n−1 + a s'annule en au plus
deux valeurs. Donc Pn est successivement croissante-décroissante-croissante ou bien décroissante-
croissante-décroissante. Et donc Pn s'annule au plus trois fois.

Exercice 4. Soit f une fonction n fois dérivable sur ]a, b[ s'annulant en n + 1 points de ]a, b[. Montrer
que si f
(n) est continue, il existe un point x0 de ]a, b[ tel que f (n) (x0 ) = 0.
Indications 4. C'est encore Rolle de nombreuses fois

Correction 4. Comme f′ est dérivable, elle est continue. Comme f s'annule n+1 fois, f′ change de
signe (au moins) n+1 fois donc s'annule (au moins) n fois. On peut bien sûr recommencer, le résultat
en découle.

Exercice 5. Étant donné y un réel positif et n un entier naturel pair, montrer que (x + y)n = xn + y n
si et seulement si x = 0. Cas n impair ?

Exercice 6. Soit f une fonction continue et dérivable sur [a, +∞[ et telle que limx→∞ f (x) = f (a).
Montrer qu'il existe un élément c dans ]a, +∞[ ′
tel que f (c) = 0.

1
Exercice 7. Dans l'application du théorème des accroissements nis à la fonction

f (x) = αx2 + βx + γ

sur l'intervalle [a, b] préciser le nombre  c de ]a, b[. Donner une interprétation géométrique.

Correction 7. La fonction f R donc en particulier sur [a, b]. Le théorème


est continue et dérivable sur

des accroissement nis assure l'existence d'un nombre c ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f (c)(b − a).
Mais pour la fonction particulière de cet exercice nous pouvons expliciter ce c. En eet f (b) − f (a) =
f ′ (c)(b − a) implique α(b2 − a2 ) + β(b − a) = (2αc + β)(b − a). Donc c = a+b2 .
Géométriquement, le graphe P de f est une parabole. Si l'on prend deux points A = (a, f (a)) et
B = (b, f (b)) appartenant à cette parabole, alors la droite (AB) est parallèle à la tangente en P qui
a+b a+b
passe en M = (
2 , f ( 2 )). L'abscisse de M étant le milieu des abscisses de A et B .

Exercice 8. Appliquer la formule des accroissements nis à la fonction

f (x) = a + bx + ceαx

(où a, b, c, α sont réels, et c et α sont non nuls) sur l'intervalle [0, X].

1. Calculer  θ  en fonction de X.

2. En déduire que
1 eαx − 1
x 7→ ln
αx αx
est bornée sur R.

Exercice 9. Soit f une fonction deux fois dérivable sur [a, a + 2h]. Par introduction de la fonction

g(t) = f (a + t + h) − f (a + t)

montrer qu'il existe α dans ]0, 2[ tel que

f (a) − 2f (a + h) + f (a + 2h) = h2 f ′′ (a + αh).

Exercice 10. Soient x et y réels avec 0 < x < y.

1. Montrer que
y−x
x< < y.
ln y − ln x

2. On considère la fonction f dénie sur [0, 1] par

α 7→ f (α) = ln(αx + (1 − α)y) − α ln x − (1 − α) ln y.

De l'étude de f déduire que pour tout α de ]0, 1[

α ln x + (1 − α) ln y < ln(αx + (1 − α)y).

Interprétation géométrique ?

Indications 10. 1. Utiliser le théorème des accroissements nis avec la fonction t 7→ ln t

2. Montrer d'abord que f ′′ est négative. Se servir du théorème des valeurs intermédiaires pour f ′.

Correction 10. 1. Soit g(t) = ln t. Appliquons le théorème des accroissements nis sur [x, y]. Il
existec ∈]x, y[, g(y) − g(x) = g ′ (c)(y − x). Soit ln y − ln x = 1c (y − x). Donc ln y−x
y−ln x
= 1c . Or
x < c < y donc y1 < 1c < x1 . Ce qui donne les inégalités recherchées.

2
(x−y) 2
x−y
2. f ′ (α) = αx+(1−α)y − ln x + ln y . Et f ′′ (α) = − (αx+(1−α)y)2. Comme f ′′ est négative alors f′
x−y−y(ln x−ln y)
est décroissante sur [0, 1]. Or f ′ (0) = y > 0 d'après la première question et de

même f (1) < 0. Par le théorème des valeurs intermédiaires, il existe c ∈ [x, y] tel que f ′ (c) = 0.

Maintenant f est positive sur [0, c] et négative sur [c, 1]. Donc f est croissante sur [0, c] et
décroissante sur [c, 1]. Or f (0) = 0 et f (1) = 0 donc pour tout x ∈ [0, 1], f (x) ⩾ 0. Cela prouve
l'inégalité demandée.

3. Géométriquement nous avons prouvé que la fonction ln est concave, c'est-à-dire que la corde (le
segment qui va de (x, f (x)) à (y, f (y)) est sous la courbe d'équation y = f (x).
Exercice 11. Par application du théorème des accroissements nis à f (x) = ln x sur [n, n + 1] montrer
que
n
X 1
Sn =
k
k=1
tend vers l'inni quand n tend vers l'inni.

Indications 11. Une fois le théorème des accroissements nis utilisé vous obtenez une somme téléscopique.

1 1
Correction 11. Le théorème des accroissements nis donne : ln(n + 1) − ln(n) = cn (n + 1 − n) = cn ,
1 1
avec cn ∈ [n, n + 1]. Or cn ⩾ n donc
n ⩾ cn . Donc :

n n n
X 1 X 1 X
Sn = ⩾ = ln(k + 1) − ln(k) = ln(n + 1).
k ck
k=1 k=1 k=1

La dernière égalité s'obtient car la somme est téléscopique et ln 1 = 0. Donc Sn ⩾ ln(n + 1), donc
Sn → +∞.
Exercice 12. Étant donné α dans ]0, 1[, montrer que pour tout entier naturel n
α α
⩾ (n + 1)α − nα ⩾ 1−α .
(n + 1)1−α n
En déduire la limite
n
X 1
lim .
n→∞ pα
p=1

x2 |x|
Exercice 13. Montrer que pour tout x ∈ R, |ex − 1 − x| ⩽ 2 e .

Indications 13. Le théorème des accroissements nis donne un résultat proche de celui souhaité à
un facteur près. Pour obtenir la majoration demandée on peut utiliser le théorème de Rolle avec une
fonction bien choisie.

Correction 13. Pour simplier nous supposons x > 0.


1. Appliquer le théorème des accroissements nis ne va pas être susant. En eet, soit f (x) =
ex − 1 − x. Alors il existe c ∈]0, x[ tel que f (x) − f (0) = f ′ (c)(x − 0).
f (x) = (ec − 1)x. Soit
Soit
x
maintenant g(x) = e −1 alors, par le théorème des accroissements nis sur [0, c] il existe d ∈]0, c[
′ c d x c
tel que g(c) − g(0) = g (d)(c − 0), soit e − 1 = e c. Donc e − 1 − x = f (x) = (e − 1)x = e cx.
d
x
Comme d ⩽ c ⩽ x, alors e − 1 − x ⩽ e x .
x 2

Cela donne une inégalité, mais il manque un facteur 1/2.

2. Nous allons obtenir l'inégalité par application du théorème de Rolle. Soit maintenant f (t) =
2
et − 1 − t − k t2 . Nous avons f (0)
= 0, x > 0 étant xé, nous choisisons k tel que f (x) = 0, (un tel
k existe car ex − 1 − x > 0 et x2 > 0). Comme f (0) = 0 = f (x) alors par Rolle il existe c ∈]0, x[
′ ′ t ′ ′ ′
tel que f (c) = 0. Mais f (t) = e − t − kt, donc f (0) = 0. Maintenant f (0) = 0 = f (c) donc il
′′ ′′ t ′′
existe (par Rolle toujours !) d ∈]0, c[ tel que f (d) = 0. Or f (t) = e − k , donc f (d) = 0 donne
2 2
k = ed . Ainsi f (x) = 0 devient ex − 1 − x = ed x2 . Comme d ⩽ x alors ex − 1 − x ⩽ ex x2 .

3
Exercice 14. Soit f : [a, +∞[→ R une fonction de classe C 1, telle que

lim f (t) = f (a).


t→+∞

Montrer qu'il existe c ∈]a, +∞[ tel que f ′ (c) = 0.


Exercice 15 (*** Formule de Taylor-Lagrange). Soient a et b deux réels tels que a < b et n
un entier naturel. Soit f une fonction élément de C n ([a, b], R) ∩ Dn+1 (]a, b[, R). Montrer qu'il existe
c ∈]a, b[ tel que

n
X f (k) (a) (b − a)n+1 f (n+1) (c)
f (b) = (b − a)k + .
k! (n + 1)!
k=0

Rolle à la fonction g(x) = f (b)− f (k) (x) (b−x)n+1


Pn k
Indication. Appliquer le théorème de k=0 k! (b−x) −A (n+1)!
où A est intelligemment choisi.

Correction 15. On a déjà g(b) = f (b) − f (b) = 0. Puisque a ̸= b, on peut choisir A tel que g(a) = 0
(n+1)! (k)
− nk=0 f k!(a) (b − a)k ).
P
(à savoir A = (f (b)
(b−a)n+1
Avec les hypothèses faites sur f , g est d'autre part continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Le théorème
de Rolle permet alors d'armer qu'il existe c ∈]a, b[ tel que g (c) = 0.

Pour x ∈]a, b[, on a

n n
X f (k+1) (x) X f (k) (x) (b − x)n
g ′ (x) = − (b − x)k + (b − x)k−1 + A
k! (k − 1)! n!
k=0 k=1
n n−1 n
X f (k+1) (x) X f (k+1) (x) (b − x)n X f (n+1) (x) (b − x)n
=− (b − x)k + (b − x)k + A =− (b − x)n + A
k! k! n! n! n!
k=0 k=0 k=0
(b −x)n
= (A − f (n+1) (x)).
n!
n
Ainsi, il existe c ∈]a, b[ tel que (b−c)
n! (A − f
(n+1) (c)) = 0, et donc, puisque c ̸= b, tel que A = f (n+1) (c).

L'égalité g(a) = 0 s'éxrit alors


n
X f (k) (a) (b − a)n+1 f (n+1) (c)
f (b) = (b − a)k + ,
k! (n + 1)!
k=0

pour un certain réel c de ]a, b[.


Exercice 16 (*** Formule des trapèzes). Soit f ∈ C 2 ([a, b], R) ∩ D3 (]a, b[, R). Montrer qu'il existe
c ∈]a, b[ tel que

b−a ′
f (b) = f (a) + (f (a) + f ′ (b)) − f (3) (c).
2
Indication. Appliquer le théorème de Rolle à g′ puis g où g(x) = f (x) − f (a) − x−a ′ ′
2 (f (x) + f (a)) −
A(x − a)3 où A est intelligemment choisi.
Que devient cette formule si on remplace f par F une primitive d'une fonction f de classe C1 sur [a, b]
et deux fois dérivable sur ]a, b[ ? Interprétez géométriquement.

x ∈ [a, b], posons g(x) = f (x) − f (a) − x−a ′ ′ 3


Correction 16. Pour
2 (f (x) + f (a)) − A(x − a) où A est
1 b−a ′ ′
choisi de sorte que g(b) = g(a) = 0 (c'est-à-dire A =
(b−a)3
(f (b) − f (a) − 2 (f (b) + f (a))).
f ∈ C ([a, b], R) ∩ D (]a, b[, R) et donc g ∈ C ([a, b], R) ∩ D2 (]a, b[, R). Pour x ∈ [a, b], on a :
2 3 1

1 x − a ′′
g ′ (x) = f ′ (x) − (f ′ (x) + f ′ (a)) − f (x) − 3A(x − a)2 ,
2 2
puis

4
1 1 x − a (3) x−a
g ′′ (x) = f ′′ (x) − f ′′ (x) − f (x) − 6A(x − a) = (−12A − f (3) (x)).
2 2 2 2
g est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et vérie de plus g(a) = g(b). Donc, d'après le théorème de
Rolle, il existe d ∈]a, b[ tel que g′ (d) = 0. De même, g′ est continue sur [a, d] ⊂ [a, b], dérivable sur
]a, d[(̸= ∅) et vérie de plus g ′ (a) = g ′ (d)(= 0). D'après le théorème de Rolle, il existe c ∈]a, d[⊂]a, b[
′′
tel que g (c) = 0 ou encore tel que A = −
1 (3)
(c) (puisque c ̸= a).
12 f
En écrivant explicitement l'égalité g(b) = 0, on a montré que :

b−a ′ 1
∃c ∈]a, b[/ f (b) = f (a) + (f (b) + f ′ (a)) − f (3) (c)(b − a)3 .
2 12
Si f ∈ C 1 ([a, b], R) ∩ D2 (]a, b[, R) et si F est une primitive de f sur [a, b], la formule précédente s'écrit :

b
b−a ′ b−a
Z
1 1
f (t) dt = F (b)−F (a) = (F (b)+F ′ (a))− F (3) (c)(b−a)3 = (f (b)+f (a))− f ′′ (c)(b−a)3 .
a 2 12 2 12

Donc, si f ∈ C 1 ([a, b], R) ∩ D2 (]a, b[, R),


b
b−a
Z
1
∃c ∈]a, b[/ f (t) dt = (f (b) + f (a)) − f ′′ (c)(b − a)3 .
a 2 12
Interprétation géométrique.
Rb
Si f est positive, A1 = a f (t) dt est l'aire du domaine D = {M (x, y) ∈ R2 / a ⩽ x ⩽ b et 0 ⩽
    
b−a a b b a
y ⩽ f (x)} et A2 = 2 (f (b) + f (a)) est l'aire du trapèze . Si
0 0 f (b) f (a)
M2 = sup{|f ′′ (x)|, x ∈ [a, b]} existe dans R, on a :

(b − a)3
|A1 − A2 | ⩽ M2 .
12

a b
Exercice 17 (***I Polynômes de Legendre). Pour n entier naturel non nul donné, on pose Ln =
((X 2 − 1)n )(n) .

1. Déterminer le degré et le coecient dominant de Ln .

2. En étudiant le polynôme An = (X 2 − 1)n , montrer que Ln admet n racines réelles simples et


toutes dans ] − 1; 1[.

Correction 17. 1. (X 2 −1)n est de degré 2n et donc, Ln est de degré 2n−n = n. Puis, dom(Ln ) =
2n (n) ) (2n)!
dom((X ) = n! .

5
(k)
2. 1 et−1 sont racines d'ordre n de An et donc racines d'ordre n−k de An , pour tout k élément
de {0, ..., n}.
(k)
Montrons par récurrence sur k que ∀k ∈ {0, ..., n}, An s'annule en au moins k valeurs deux à
deux distinctes de l'intervalle ] − 1, 1[.

Pour k = 1, An est continu sur [−1, 1] et dérivable sur ] − 1, 1[. De plus, An (0) = An (1) = 0 et
d'après le théorème de Rolle, A′n s'annule au moins une fois dans l'intervalle ] − 1, 1[.
(k)
Soit k {1, ..., n − 1}. Supposons que An s'annule en au moins k valeurs de ] − 1, 1[.
élément de
(k)
An s'annule de plus en 1 et −1 car k ⩽ n − 1 et donc s'annule en k + 2 valeurs au moins de
l'intervalle [−1, 1]. D'après le théorème de Rolle, An
(k+1)
s'annule en au moins k + 1 points de
] − 1, 1[ (au moins une fois par intervalle ouvert).
(k)
∀k ∈ {0, ..., n}, An s'annule en au moins k valeurs de ] − 1, 1[. En particulier,
On a montré que
(n)
= Ln s'annule en au moins n réels deux à deux distincts de ] − 1, 1[. Puisque Ln est de
An
degré n, on a trouvé toutes les racines de Ln , toutes réelles, simples et dans ] − 1, 1[.

1 x
x+1
< e < 1 + x1

Exercice 18 (**). Montrer que pour tout réel strictement positif x, on a : 1 + .
x

1 x
x+1
< e < 1 + x1

Correction 18. Montrons que (∀x > 0, 1 + . Soit x > 0.
x

1 x 1 x+1
   
1 1
1+ <e< 1+ ⇔ x ln(1 + ) < 1 < (x + 1) ln(1 + )
x x x x
1
⇔ x(ln(x + 1) − ln x) < 1 < (x + 1)(ln(x + 1) − ln x) ⇔ < ln(x + 1) − ln x <
x+1
Soit x un réel strictement positif xé. Pour t ∈ [x, x+1], posons f (t) = ln t. f est continue sur [x, x+1]
et dérivable sur ]x, x + 1[. Donc, d'après le théorème des accroissements nis, il existe un réel c dans
]x, x + 1[ tel que f (x + 1) − f (x) = (x + 1 − x)f ′ (c) ou encore
1
∃c ∈]x, x + 1[/ ln(x + 1) − ln x = ,
c
1 1
ce qui montre que ∀x > 0, x+1 < ln(x + 1) − ln x < x , et donc que

1 x 1 x+1
   
∀x > 0, 1 + <e< 1+ .
x x
Exercice 19 (**). Soit f une fonction dérivable sur R à valeurs dans R vériant f (0) = f (a) = f ′ (0) =
0 pour un certain a non nul. Montrer qu'il existe un point distinct de O de la courbe représentative
de f en lequel la tangente passe par l'origine.

Correction 19.

a
Soit x0 un réel non nul. Une équation de la tangente (Tx0 ) à la courbe représentative de f au point
d'abscisse x0 est y = f ′ (x0 )(x − x0 ) + f (x0 ). (Tx0 ) passe par l'origine si et seulement si

x0 f ′ (x0 ) − f (x0 ) = 0.
f (x)

x ̸= 0
x si
Pour x réel, on pose g(x) = (g est la fonction pente à l'origine ).
0 si x = 0
Puisque f est continue et dérivable sur R, g est déjà continue et dérivable sur R∗ .

6
Puisque f est dérivable en 0 f (0) = f ′ (0) = 0, g est de plus continue en 0.
et que
Finalement, g est continue sur [0, a], dérivable sur ]0, a[ et vérie g(0) = g(a)(= 0). D'après le
théorème de Rolle, il existe un réel x0 dans ]0, a[ tel que g (x0 ) = 0. Puisque x0 n'est pas nul, on


x0 f (x0 )−f (x0 )

a g (x0 ) =
′ ′
. L'égalité g (x0 ) = 0 s'écrit x0 f (x0 ) − f (x0 ) = 0 et, d'après le début de
x20
l'exercice, la tangente à la courbe représentative de f au point d'abscisse x0 passe par l'origine.

Exercice 20 (** Généralisation du théorème des accroissements nis). Soient f et g deux fonctions
continues sur [a, b] et dérivables sur ]a, b[.
Soit ∆ : [a, b] → R .
f (a) f (b) f (x)
x 7→ g(a) g(b) g(x)
1 1 1

1. Montrer que ∆ est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et calculer sa dérivée.

2. En déduire qu'il existe c dans ]a, b[ tel que (g(b) − g(a))f ′ (c) = (f (b) − f (a))g ′ (c).

Correction 20. En pensant à l'expression développée de ∆, on voit que ∆ est continue sur [a, b],
dérivable sur ]a, b[ et vérie ∆(a) = ∆(b)(= 0) (un déterminant ayant deux colonnes identiques est
nul).
Donc, d'après le théorème de Rolle, ∃c ∈]a, b[/ ∆′ (c) = 0.
Mais, pour x ∈]a, b[, ∆′ (x)= f ′ (x)(g(a) − g(b)) − g ′ (x)(f (a) − f (b)) (dérivée d'un déterminant).
L'égalité

∆ (c) = 0 ′ ′
s'écrit : f (c)(g(b) − g(a)) = g (c)(f (b) − f (a)) ce qu'il fallait démontrer.
(Remarque. Ce résultat généralise le théorème des accroissements nis (g = Id est le théorème des
accroissements nis.))

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