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Rapport Luki

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1. PRESENTATION DE LA RESERVE DE BIOSPHERE DE LUKI

1.1. LOCALISATION

La réserve de biosphère de Luki est situé dans la province du Kongo


Central, dans le district du Bas-Fleuve en cheval entre trois territoires dont
le territoire de Lukula, dans le secteur de Patu, ou se trouve la grande
partie de la réserve, notamment le Nord-Ouest, l'Ouest, le Sud-ouest et
l'aire centrale ; le territoire de Seke-Banza, dans le secteur de Bundi ou se
localise la partie septentrionale et le Nord-est de la réserve ainsi que le
territoire de Muanda, dans le secteur de Boma-Bungu où s'étendent l'Est et
le Sud de la réserve.

La réserve de biosphère de Luki fait partie de l'écosystème forestier du


Mayumbe. Elle se situe approximativement à 120 km à l'Est de la côte
atlantique et à 30 km de la ville portuaire de Boma. Elle s'étend entre 5°35'
et 5°43'de latitude Sud et entre 13°07' et 13°15'de longitude Est ; l'altitude
varie entre 150 et 500 m.

Elle couvre une superficie de 33 000 ha et occupe tout le bassin


hydrographique de la Luki, sous affluent du fleuve Congo.

Figure 1 : localisation de Luki en RDC (Source : Nsenga, L).

1.2. HISTORIQUE

La station de l'INERA LUKI, est créée par l'ordonnance n° 5 Agri du 12


janvier 1937, cette Réserve constituait au départ un domaine boisé de l'Etat
dont la gestion fut confiée à l'INEAC (actuellement INERA) pour une
mission d'exploitation de bois et la gestion durable de la forest
accompagnée de la sylviculture comme préoccupation (essaie sylvicole et
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agro sylvicole). A partir du 23 février 1977, la gestion de la Réserve était


concédée au Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et
Tourisme qui était nouvellement crée. Elle est reconnue comme Réserve
de Biosphère de Luki (RBL) en Mai 1979 par l'UNESCO et fait partie du
réseau mondial des réserves de biosphère en étant placée sous la gestion
du comité national de MAB/RDC pour une mission de protection et
conservation de la biodiversité.

En 2004, dans le cadre de partenariat, WWF viendra appuyer la protection


et la conservation des écosystèmes dont dispose la RBL par la mise en
place d'un modèle de développement durable qui vise d'raffuter la
dégradation de l'environnement naturel et de construire un avenir dans
lequel les populations vivront en harmonie avec la nature. Il s'agit
d'apporter des solutions orientées dans le sens d'un équilibre cohérent
entre la conservation, la recherche et développement socioéconomique de
la population.

La gestion fut donc retirée de l'INERA pour 4tre confiée au comité national
du MAB /Congo jusqu'en 2007 où elle sera assurée par le comité local de
pilotage (CLP), crée depuis 2005, composée de six personnes dont : un
président, chef de station de l'INERA ; un vice-président, chef du projet
MAB; un représentant des ONG internationales , WWF ; un représentant
des ONG locales, GRAED; un représentant des chefs traditionnels, chef de
l'enclave de Tsumba-kituti et enfin un représentant de l'autorisation
provinciale, conseiller chargé des institutions extérieures et de la
coopération.

Pour assurer une bonne gestion et conservation des écosystèmes dont


dispose la RBL, son aire a été soumise au macro-zonage pour offrir la
répartition suivante :

> Deux aires centrales (A et B) bénéficiant d'une protection intégrale à


long terme et
permettant de conserver la diversité biologique ainsi que d'étudier les
écosystèmes;

> Une zone tampon bien identifiée qui entoure les aires centrales ; elle est
utilisée pour
les activités de coopération, compatibles avec les pratiques
écologiquement viables;

> Une zone de transition, flexible (ou aire de coopération), qui comprend
un certain nombre activités agricoles, d'établissement humains et d'autres
exploitations ; dans laquelle les différents acteurs et partenaires travaillent
ensemble pour gérer et développer durablement les ressources de la
réserve et ses environs.
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Quatre enclaves furent créées notamment celle de Kimbuya située dans le


nord-ouest, celle de Kisavua dans le nord-est, celle de Tsumba-kituti dans
le sud-est, enfin l'enclave de Kiobo et la Zone de la Station de Luki dans le
sud-ouest de la Réserve.

1.3. CADRE MESOLOGIQUE

1.3.1. Eco climat

Le climat qui prévaut dans la RBL appartient à un climat tropical humide du


type AW5 selon la classification de Koppen. Ce climat est marque par deux
saisons : une saison de pluie de sept mois (de mi-octobre à mi-mai) et une
saison sèche de cinq mois (de mi-mai à mi-octobre). Il est influence par le
courant marin froid de Benguela et les alizés de sud-est qui rencontrent au-
dessus de la réserve un écran de végétation peu humide empêchant ainsi
des précipitations abondantes. Ce courant marin froid est responsable des
précipitations occultes observées pendant la saison sèche.

Les facteurs topographiques influencent certainement les données


climatiques. En ce qui concerne les précipitations, les moyennes annuelles
pour les périodes concernées sont de 1155,4 mm pour la station de colline
et 1149,1 mm pour celle de vallée. Le nombre de jours de pluie pendant la
période considérée est en moyenne de 165,5 jours avec un maximum de
247 jours et un minimum de 145 jours.

A Luki, la température moyenne annuelle est de 24 oC sur les collines et


24,5oC dans les vallées. Il en est de même pour les moyennes des maxima
annuels qui sont de 24,5oC et 24,8oC pendant que celles des minima
annuels sont de 23,5oC et 24,1oC. L'humidité relative reste élevée pendant
toute l'année. L'humidité de l'air varie assez fortement d'une année à l'autre
et les moyennes des deux saisons sont de 83,54 % en saison sèche (mai-
septembre) et 83,14 % en saison pluvieuse (octobre-avril). Le relief et la
végétation favorisent ce phénomène.

1.3.2. Géologie et relief

Les terrains de la réserve de Luki s'étendent entièrement dans le système


du Mayumbe qui comprend les assises suivantes :

ü M4 : etape de Duizi compose principalement de schistes ;

ü M3 : etape de Tshela fait de roches graphiteuses et de grès


feldspathiques ;

ü M2 : etape de Matadi predomine par les quartzites ;


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ü M1 : etape de Palabala essentiellement compose de micaschistes et de


gneiss. Les Amphibolites sont frequentes mais surtout dans les deux
etapes inferieures (Pendje et Baya, 1992)

Deux grands types de relief caracterisent l'aire de la Reserve de Luki: les


sommets des collines ou crestes et les vallées étroites et parfois
encaissées. Le relief de la RBL se relève progressivement des plateaux
côtiers jusqu'au mont Bangu situé à 150 km de l'océan atlantique (Donis,
1948). Il est constituée d'une série des collines jeunes dons l'altitude varie
entre 150 m (pont ferroviaire de la rivière Luki) et 500 m (creste centrale de
la reserve). Ce domaine se présente sous la forme d'un vaste losange
irrégulier dont le centre séparant les vallées des rivières Luki et Ntosi est
occupé par une crête particulièrement accessible. La périphérie, surtout
occupée par de forests remaniées, est comparativement moins accidentée
(Pendje et Baya, 1992).

1.3.3. Hydrographie

L'aire de la RBL repose entièrement sur le bassin hydrographique de la


rivière Luki, affluent de la Lukula et sous-affluent du fleuve Congo. La Luki
traverse toute la Reserve du nord-est au sud-ouest en decrivant une
grande courbe. Ses principaux tributaires de droite sont la Ntosi, principal
affluent ayant de nombreux ruisseaux dont la Yombolo et la Nkula ; la
Nkakala, la Kikolokolo, la Bondu, la Mambamba et la Loba. Les affluents de
gauche de la Luki sont la Kikulo, la Mabakosa, la Tadi, la Monzi, la Likamba
et la Nioka. Tous ces cours d'eau forment un reseau complexe. Certains
ont un caractère torrentiel et saisonnier.

1.3.4. Sols

D'après les considérations pedogenetiques, on peut reconnaître dans la


Reserve les quatre groupes de sols suivants:

ü les sols jaunes, les plus répandus, développes sur les gneiss et
quartzites, occupant la majeure partie de la crête centrale Luki-Ntosi et
presque tout l'est et le nord-est de la Reserve;

ü les sols rouges, peu étendus, développes sur les gneiss et se


rencontrant dans l'est et dans la zone centrale;

ü les sols rouges violaces, développes sur les amphibolites et occupant


également des faibles superficies. Ils se localisent dans les vallées de la
Ntosi ainsi que sur les collines de l'axe de la route Boma-Matadi;

ü les alluvions récentes se rencontrant dans les bas de pente. Elles


sont peu profondes et dans leurs horizons superficiels on observe des
cailloux roules et du quartz.
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Selon la physiographie du terrain, ces sols occupent divers sites


lithologiques: sols de sommets de colline avec un profil autochtone
(complexe eluvial); les sols de pentes montrant un profil remanient
(complexe colluvionnaire) avec apport d'éléments du sommet par l'érosion
et les sols de vallée constituent sur des alluvions (sols alluvionnaires) peu
étendues.

D'une façon générale, la granulométrie de la RBL présente une texture


classée en trois groupes notamment : les sols avec un taux d'argile de 1-
5% et une fraction sableuse de 95%, les sols ayant un taux d'argile de 5-
10% et une fraction sableuse variant entre 88 et 90% et enfin les sols
contenant 10-26% d'argile et 74-89% de sable.

1.3.5. Végétation

La RBL constitue la pointe extrême de la forêt guinéenne du Mayombe. Elle


est très variée suivant qu'elle pousse sur des sols hydro morphes ou des
terres fermes et selon les formes des biotopes (fonds des vallées, savanes,
lisières, forêts denses, clairières, champs). Selon les descriptions faites par
Lubini (1984), on y distingue essentiellement :

ü Les forêts primaires représentées la forêt


3 13
à G 71/1tiW4M4W/FAVIII4 14, la forêt à
P3riV3I41,4R/174/m374r8a et H3/lodenWFn par FM/unW4, la fo r êt
à G3an/m/ywamwwwmah et 34famizawatariala for
/,Co3ryn1W7,44paniculata et Xylopia wilwerthii ;

> Les forests secondaires caractérisées par la forest à Terminalia


superba, la forest à Xylopia aethiopica, les forests secondaires jeunes et
les jachères préforestières ;

> La végétation herbeuse est représentée par la végétation herbeuse


nitrophile à Hypoestes verticillaris et Centotheca lappacea, la végétation
herbeuse postculturale, la végétation adventice de cultures et les savanes
arbustives ;

> La végétation liée aux sols hydromorphes : la végétation herbeuse


à Brillantaisia patula et Thalia welwitschii, les peuplements à Berlinia
bracteosa.

Les proportions des différents types de végétation ont été estimées à 3.000
ha de peuplement à Terminalia superba, 6000 ha de vieilles forests à
caractère primaire, 20.714 ha de forests remaniées et 3.000 ha de savanes
(Lubini, 1984).
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1.3.6. Faune

La RBL regorge une grande richesse faunique dont il en existe très peu
d'études. D'après Pendje et Baya (1992), la faune de cette réserve est bien
représentée, bien qu'autrefois était riche est aujourd'hui en péril comme est
le cas de Pan troglodytes (chimpanzé). La faune de la RBL est subdivisée
en deux groupes notamment la classe A qui comprend les espèces rares
ou en voie de disparition, bénéficiant d'une protection intégrale et la classe
B qui comprend les espèces bénéficiant d'une protection partielle et ne
peuvent Itre chassées, capturées ou abattues qu'après obtention d'un titre
d'exploitation.

La faune mammalienne compte huit espèces de rongeurs sans considérer


les Murideae (rats, souris) dont les Cricetomys eminii (rat géant d'Emin) et
les Thryonomys swinderianus (grand aulacode) ; trois espèces de
chiroptères ; deux de pholidotes (pangolins) ; sept espèces de carnivores
(genettes, civettes, mangoustes, etc.) ; sept espèces de dortiodactyles dont
les Cephalus monticola (céphalophe bleu), les Tragelaphus
spekei (sitanga) les Potamochaerus porcus (potamochère) ; une espèce
d'hyracoideae, en l'occurrence les Dendrohyrax arboreus (Damas d'arbre) ;
et six de primates soit au total 34 espèces, sans compter celles de très
petite taille.

Les espèces d'oiseaux ont été citées, dont Cerategymma atrata (grand
calao, Bucerotideae), Corythoeola cristata (Faisan
bleu, Musophagideae) Psittacus erithacus (perroquet
gris psittacideae). Poicephalus gutrelmi (perroquet vert, psittacideae), etc.
(Mbemba et Malekani, 1995).

1.3.7. Flore

Les grands groupes systématiques dont est constitué la flore de Luki sont
les ptéridophytes et les spermatophytes ; Au sein des spermatophytes, ce
sont les Magnoliophyta ou angiospermes qui sont dominants. La diversité
spécifique de la RBL décrite par Lubini (1997) varie entre 205 et 373
espèces par hectare, avec une moyenne de 287. Les familles les plus
représentées sont : Rubiaceae, Euphorbiaceae, Fabaceae et
Apocynaceae.

Les relevés phytosociologiques faits par Lubini (1984) dans la RBL ont mis
en évidence une légère différence de composition floristique justifiée par
des conditions topographiques (collines et vallées) et climatiques.

1.4. ACTIVITES HUMAINES

L'agriculture itinérante constitue l'activité principale des populations vivant


dans la réserve et son pourtour. Le bananier est la culture principale et
constitue l'aliment de base de la population du Mayombe. Les cultures de
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cafeier, cacaoyer, palmier à l'huile sont essentiellement destinees à la


commercialisation. Les agrumes, safoutiers, avocatiers et manguiers sont
egalement cultivees. La cueillette et le ramassage de certains produits tels
que le Gnetum africanum, ignames sauvages, carpospores de
champignons, fruits comestibles et certaines chenilles, termites, sauterelles
assurent la survie des populations et sont egalement destinees à la vente.

L'apiculture, le sciage frauduleux du bois et la carbonisation sont


fréquemment enregistres. De nombreux espèces telles que le pangolin, le
rat de Gambie, l'écureuil, le porcépic, la civette font l'objet de chasse avec
fusils ou capturés à l'aide des pièges. Les activités pastorales concernent
surtout l'élevage des poules, des caprins, ovins et porcins.

1.5. UNIFORMISATION PAR LE HAUT, UNIFORMISATION


PAR LE BAS ET LA REGENERATION NATURELLE

A sa création, l'INEAC organisa une gestion méthodique qui était basée sur
le macro zonage et sur les considérations à la fois sylvicoles et agricoles de
la réserve forestière. Les considérations sylvo-ager aboutirent à
l'élaboration des méthodes de conversion de futaie dites « uniformisation
par le bas » et « uniformisation par le haut ».

Lors de notre visite dans les blocs UH, UB et les parcelles de régénération
naturelle, nous avons observé que le long du parcours écologique, chemin
ouvert dans la forest de la RBL, divers études ont été menées sur la
régénération, la dissémination, la floraison, l'hivernage. Ces études sont
aussi passées dans la zone centrale B, précisément dans le parc de la
Nkula, d'une superficie de 171.60 ha, qui est entouré des blocs UB et
quelques blocs UH. La zone tampon aussi a été utilisée dans des pareilles
études. Il nous revient à mentionner que le numéro de chaque bloc
correspond aux deux derniers chiffres de l'année de son traitement.

1.5.1. Uniformisation par le bas

La station de l'INERA a signé des contrats de métayage avec des


producteurs locaux. Ceux-ci, sous l'encadrement des chercheurs
défrichaient des concessions et y installaient une association d'essences
précieuses et autres cultures telles que le bananier, caféier ou cacao. Les
métayers exploitaient leurs parcelles jusqu'au vieillissement des plantations
et les essences précieuses revenaient à l'INERA. L'uniformisation par le
bas a concerné quatorze blocs de dimensions inégales allant de 958 à
1634 ha et n'a touché que la zone tampon. A ce jour, cette stratégie est très
mal perçue par les anciens métayers qui se sentent lésés.
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1.5.2. Uniformité par le haut

Il s'agit de supprimer les arbres de moindre valeur économique, présentant


une structure verticale ne répondant pas aux exigences de l'exploitation
pour homogénéiser les peuplements forestiers et naturels dans chaque
bloc. L'uniformisation par le haut a concerné sept blocs de dimensions de
200 ha. Cette pratique recherchait principalement l'amélioration qualitative
et quantitative des essences exploitables. Pour y arriver, cette technique
fait recours à trois méthodes à l'occurrence :

1. Empoisonnement qui consiste à creuser des galeries dans la tige en y


déversant du poison tel est l'exemple de l'arsenic de soude ;

2. Délainage consistant à couper toutes les lianes de la parcelle considérée


;

3. Annelation qui consiste à enlever l'écorce ou à blesser un peu le bois


pour activer le desséchement et éviter la reformation des tissus corticaux
par le cambium.

1.5.3. Régénération naturelle

La Régénération naturelle est une technique de conversion des forts d'kge


multiple en une futaie régulière. Elle consiste à enrichir naturellement une
parcelle quelconque en essence forestière de valeur commerciale et à
choisir un semencier en dessous duquel se fait un nettoyage (éclaircie). La
dissémination par ptérochorie installe au pied et à quelques mètres de
l'arbre mère des individus qui vont se développer pour former un
peuplement équienne. Cette expérience a été pratiquée au bloc 10 avec
les Prioria balsamifera (Tola) et les résultats sont très satisfaisants.

Une parcelle de régénération naturelle de Tola a été installée en 1963.


Dans laquelle ils ont choisi un pied mère (semencier) et coupé toute la
forest environnant le pied dans une surface de 0,25 ha soit 50 m de côté
tout en laissant les pieds de celtis, teleopsis et ceiba. Après
l'ensemencement, ils ont effectué des traitements sylvicoles pour
accompagner ce peuplement de Tola. Cependant, le résultat était moins
positif.

En 1947, une parcelle de régénération naturelle de Tola de 1 ha a été


installée et les résultats sont très satisfaisants. Dans ce peuplement bien
établi de Prioria balsamifera, les arbres évoluent normalement et atteignent
des plus gros diamètres que ceux de la parcelle de 1963.

1.6 AGROFORESTERIE
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1.6.1. Système agroforestier

Dans la RBL, les projets en Agroforesterie fonctionnent comme les moyens


alternatifs permettant d'accroître l'emploi et les revenus afin de faire
décroître les fuites des ressources lors de changement de rythme des
activités.

Les systèmes agroforestiers durables sont pratiqués dans la zone de


transition et sont promus dans le cadre du développement rural intégré,
économiquement rentable, socialement acceptable et écologiquement
durable. Ils visent à concilier les intérests de conservation et du
développement socio-économique des populations locales. La base de ces
systèmes agroforestiers s'attèle sur la production de la matière organique,
base de la fertilité et l'alimentation animale. Ces systèmes comprennent
plusieurs activités de production notamment, sylvo-bananier, sylvo-caféier,
sylvo-cacaoyer, intégré d'élevage, cultures et jachères améliorantes. Les
activités de reboisement communautaire, de restauration des forests, de
mise en défend, des réserves anthropiques et des crédits carbones y sont
aussi complémentaires.

Le reboisement se fait dans la réserve avec les essences de valeur


économique telles que le Limba et le Tola pendant qu'il se fait dans les
forits anthropiques avec les espèces à croissance rapide telles qu'Acacia et
Albizzia. Dans la parcelle de sylvo-bananier, les Limba ont été plantés dans
un écartement de 8x12 m entre lesquels les bananiers ont été placés dans
l'écartement de 4x4 m. Pour assurer la durabilité de cette parcelle, les
vieux Terminalia superba sont remplacés par les jeunes Gambeya
lacourtiana jà feuille lisse et d'autre à feuille velues. La parcelle de sylvo-
cacaoyer est caractérisée par l'association Limba-cacao installée dans un
espacement de 8x12 m pour le Limba et de 2x2 m pour le cacao. La
parcelle de sylvo-caféier se caractérise par la plantation de Limba associée
à la culture de café respectivement dans l'écartement de 8x12 et 3x3 m.

1.6 PARC CLIMATOLOGIQUE

1.6.1. Aperçu sur le parc climatologique de la RBL

Le parc climatologique est un endroit fixe oïl sont installés les appareils
servant aux études qui renseignent sur l'évolution du climat, en prenant en
compte les influences mutuelles qu'exercent les éléments du climat sur les
~tres vivants. Après son installation, le parc climatologique a pour mission
de faire la lecture régulière de ces appareils à des heures convenues et
rassembler pour des périodes données, les paramètres statistiques des
moyennes, des extrêmes, des amplitudes et des variabilités.

Dans la RBL, nous avons vu et manipulé plusieurs instruments mesurant


les paramètres climatiques tels que répertorié dans le point suivant. Ces
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instruments se floculent en deux types de matériel à savoir les instruments


enregistreurs et les instruments à lecture directe.

Les instruments enregistreurs sont dotés d'un système qui enregistre à


chaque instant les fluctuations que leur indication subit et inscrit ces
variations sur un diagramme pendant que les instruments à lecture directe
sont munis d'aucun système qui leur permet d'enregistrer les fluctuations
d'intensité de l'élément climatologique qu'il mesure. Dans ce groupe, nous
distinguons :

ü Instrument à indication instantanée tels que le thermomètre, le


psychromètre ;

ü Instrument à indication extrême comme le thermomètre minima et


maxima ;

ü ,Instrument à indication totalisée en l'occurrence l'anémomètre


totalisateur.

1.6.2. Description et fonctionnement des appareils utilisés

1. Pluviomètre

Le pluviomètre est fortement fixé sur un socle en béton et comporte un


réceptacle formé d'un entonnoir surmonté d'une bague reposant sur un
support cylindrique renfermant une cruche et une éprouvette graduée
destinée à recueillir l'eau qui tombe. Les observations sont faites à 6h et à
18h, mrme s'il est certain qu'il n'a pas plu durant la nuit et mrme la journée
à n'importe quelle saison. Pour des pluies inférieures à la dernière
graduation de l'éprouvette, la lecture est directe en soulevant verticalement
cette dernière et en lisant le ménisque inférieur de l'eau. Dans le cas
contraire, on fait des reports jusqu'au trait de jauge autant de fois jusqu'à ce
que le surplus soit mesuré.

2. Pluviographe

Le pluviographe est destiné à enregistrer de façon continue la quantité et


l'intensité des précipitations. Il répond aux mêmes conditions d'exposition
que le pluviomètre cependant, lorsque la pluie commence à tomber, l'eau
recueillie par le réceptacle descend dans le réservoir et fait monter le
flotteur relié à la plume qui inscrit un trait ascendant oblique sur un tambour
à rotation journalière supportant le diagramme. Les heures des
observations sont 6h et 18h.

3. Anémomètre totalisateur
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L'anémomètre dont dispose le parc climatologique de la RBL est de marque


Negretti Zambra (NZ) no 2827 auquel les observations étaient faites à 6h,
12h et 18h après qu'on ait terminé les lectures dans l'abri. Il est un
instrument qui sert à mesurer la vitesse du vent. Il comporte un moulinet
constitué de trois assiettes (coupelles) mobiles tournant autour d'un axe
vertical sous la pression du vent exercée sur leurs faces concaves.

L'anémomètre totalisateur renseigne sur la vitesse du vent enregistrée à


l'intervalle de deux lectures du compteur suivant les heures requises. D'où,
les relations suivantes expriment la conversion du parcours du vent lu à
l'anémomètre (Vo) en vitesse moyenne corrigée en km/h (Vc).

ü Intervalle de 6 heures : Vc = 0.141Vo + 0.94 ;

ü Intervalle de 12 heures : Vc = 0.071Vo + 0.94 ;

ü Intervalle de 24 heures : Vc = 0.035Vo + 0.94.

4. Géothermomètre

Cet appareil est destiné à indiquer la température du sol à différentes


profondeurs (10, 20 et 50 cm). Il comporte des thermomètres ordinaires à
mercure dont le capillaire est prolongé de façon à placer le réservoir à
mercure au niveau désiré. Il est installé sur un sol dénudé à 10 cm de
hauteur, fixé sur un support, protégé par un enclos en treillis métallique et
les lectures sont faites après chaque un intervalle de trois heures soient 6h,
9h, 12h, 15h et 18h.

5. Géothermographe

C'est un instrument qui est utilisé pour enregistrer de façon continue les
variations de la température su sol observées pendant les mêmes heures
que le géothermomètre. Il fonctionne sous les principes d'enregistrement
identiques à ceux du pluviographe mais, pour le géothermographe,
l'enregistrement est hebdomadaire.

6. Psychromètre

Le psychromètre est un système d'instrument installé à l'intérieur de l'abri,


servant à mesurer les caractéristiques de l'humidité relative de l'air. Il
comprend le thermomètre sec, le thermomètre humide, le thermomètre
maxima, le thermomètre minima et le pysche à abri. Cet instrument est
complété par une petite éprouvette en verre renfermant de l'eau servant à
l'humectation de la mousseline du thermomètre humide. Il convient de
mentionner que les thermomètres sec et humide sont raccordés au
psychrographe.

7. Psychrographe
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Le psychrographe est l'appareil qui enregistre à chaque instant les


variations des températures sèches et humides suivant les mrmes heures
d'observation que le psychromètre. Il fonctionne sous les mrmes principes
d'enregistrement que le géothermographe. Les deux courbes sont
enregistrées sur un mrme diagramme lorsque l'influx thermique se transmet
dans le système.

8. Thermomètre minima gazon

Ce thermomètre est identique au thermomètre à minima du psychromètre.


Il est installé sur un sol recouvert d'un gazon de Paspalum notatum épais
d'une dizaine de centimètre. Il renseigne plutôt sur la température minima
nocturne que celle qui pourrait survenir lors d'une précipitation diurne et il
n'est observé qu'une seule fois à 9h.

9. Girouette

C'est un instrument qui renseigne sur la direction du vent. Il se compose


d'un bras horizontal terminé d'une part d'un gouvernail (queue) et d'autre
part d'une masse métallique servant du contrepoids (tête). Sous la partie
pivotante se fixe quatre bras porteur des lettres indiquant les points
cardinaux. La direction du vent se lit à 6h, 9h, 12h, 15h et 18h selon
l'orientation donnée par la tête de la Girouette.

1.7 NAVIGATION EN FORET

Les travaux de terrain pour un chercheur nécessitent la connaissance de


certaines notions de navigation en forest. Cela est pratiquement utile pour
des personnes qui côtoient des grandes étendues forestières dans
lesquelles la visibilité est moindre. Pour s'y faire, nous avons utilisé la
boussole, le clinomètre, la carte et le GPS pour parcourir la forest de la
RBL.

1.7.1. Boussole

La boussole est instrument qui indique une direction. Elle comporte une
aiguille magnétique flottant librement dans un liquide et cette aiguille est
toujours orientée vers le nord. Elle dispose d'un cadrant mobile sur lequel
les quatre points cardinaux sont indiqués.

Son utilisation requiert la connaissance d'une procédure adaptée selon


lequel, il faut la maintenir horizontalement pour que l'aiguille puisse tourner
librement. Quand elle se stabilise, on oriente le nord du cadrant du coté
rouge ou sombre de l`aiguille. Quand le nord est en place, la lecture
d'autres directions est maintenant possible.

Nous avons utilisé deux types de boussole. La première, qui est développé
ci-haut, a un cadrant fixe, réglable, portant les indications des points
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cardinaux et une aiguille mobile pendant que le second dispose d'une


plaque libre et mobile marquée des points cardinaux. Pour cette dernière,
l'orientation se lit directement sur la plaque sans aucun réglage.

1.7.2. Clinomètre

Le clinomètre nous a servi à la lecture de la hauteur des arbres ou des


pentes d'une

Surface exprimées en pourcentage ou en degré. La mesure de la pente


nécessite un repère qui est un piquet à la hauteur de l'oeil placé soit au
sommet soit au pied de la pente à mesurer selon l'orientation visée. Le
clinomètre SUUNTO que nous avons utilisé a servi à déterminer le
pourcentage des pentes en vues d'une éventuelle correction.

1.7.3. Carte

La carte est une représentation graphique d'une zone géographique sur


papier, qui montre les caractéristiques de ce paysage à l'aide des
symboles. L'aire cartographiée doit ~tre localisee dans une zone plus
etendue sur lesquelles sont marquees les informations importantes, entre
autre, l'orientation, l'échelle, la légende et la carte elle-même. Une carte
precise permet aux chercheurs de parcourir une nouvelle zone et de
trouver les objets dessines.

La carte est un outil de terrain qui nous a servi comme un moyen


d'observation et de representation de façon concise et pratique, des
informations spatiales de la RBL. Cela se justifie dans le sens où la carte
nous a donné certaines informations qui ne sont pas notees clairement
dans les documents écrits tel est cas de détails faits sur l'hydrographie de
la RBL. Elle est un moyen simple et efficace pour representer les
informations spatiales collectees sur le terrain comme la distribution des
espèces ou des habitats, la localisation des pistes ou des nids des
chimpanzes et des nouvelles parcelles permanentes installees dans la
Reserve.

1.7.4. GPS

Le GPS, global positioning system, est un appareil de prise et de


vérification des coordonnées géographiques de tout point sur le globe
terrestre via les satellites. C'est un réseau des satellites mise en place par
le gouvernement américain en 1970 pour permettre le positionnement de
tout point sur la terre.

La position donnée par un GPS est en coordonnées géographiques et peut


être reportée sur la carte. Cette position n'est pas complètement exacte
mais généralement fiable à 100 m près. Le GPS nous a aussi permis de
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localiser les transepts, les parcelles permanentes pour le suivi de la


biodiversité et à effectuer l'inventaire tant faunistique que floristique.

1.8. ANATOMIE DU BOIS

Dans le laboratoire de recherche sur les écosystèmes forestiers (LAREF),


nous avons appris la dendrochronologie et expérimente l'anatomie du bois
en faisant des observations microscopiques sur les coupes de bois (la
microtomie).

1.8.1. Dendrochronologie

La dendrochronologie est une science qui s'occupe de l'accroissement des


arbres pour l'estimation de l'kge relatif. C'est une technique qui permet
l'établissement des cycles climatiques selon les variations d'épaisseur des
anneaux de croissance des arbres (cernes), permettant une certaine
correlation avec la methode de datation. Les cernes de croissance annuelle
des bois tropicaux ne sont pas facilement distinguables. C'est ce qui se
justifie par un contraste dans l'alternance des saisons et aussi une forte
densité. Pour y arriver, certaines opérations telles que la coupe des
rondelles, le ponçage et certain materiel sont recommandes tel que la
ponceuse utilisant des papiers ponces de differents calibres des grains (50,
80, 120, 220).

1.8.2. Microtomie

1. Bref aperçu et objectif

La microtomie est l'ensemble des techniques et méthodes par lesquels les


trois plans des petits morceaux de bois sont coupes pour servir aux
différentes études de l'anatomie, la biologie et la technologie du bois. Elle
nous permet d'étudier les structures des tissus du bois et les propriétés
physico-chimiques de celui-ci.

L'objectif principal de cette opération etait celui de faire l'analyse


microscopique des échantillons de bois pour arriver à comparer les
résultats fournis par ces coupes microscopiques à la clé de détermination
IAWA afin de décrire leurs caractéristiques anatomiques.

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