Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Cours D'audit Iseg 2022

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 78

ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy

EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

PROGRAMME DU COURS

CHAPITRE 1 : LES CONCEPTS ET PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’AUDIT

Section 1 : Présentation de l’audit


1. Définition de l’audit
a. Définition de l’OHADA
b. Définition de la Fédération Internationale des Expert-Comptable (IFAC)
c. Définition de la Compagnie Nationale des Commissaires aux comptes (CNCC)
d. Définition de l’Ordre des Experts Comptables (OEC) de France
2. Caractéristiques de l’Audit comptable et financier
a. Audit est un examen critique et professionnel
b. Indépendance de l’auditeur
c. Expression d’une opinion indépendante et objective
d. Référence à des critères de qualité
e. Auditeur apprécie la qualité des états financiers par rapport à un référentiel
déterminé
3. Quelques formes d’audit
a. Audit légal et audit contractuel
b. Audit interne et audit externe
c. Audit opérationnel
4. Audit financier et les notions voisines
a. Contrôle interne et Audit financier
b. Contrôle gestion et Audit
c. Missions normalisées liées aux comptes annuels de l’Expert-Comptable

5. Objectifs ou les assertions d’audit


6. Apport de l’audit financier

1
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 2 : Principes d’établissement des états financiers en OHADA


1. Brève présentation des états financiers
a. Définition
b. Contenu des états financiers
2. Principes comptables et image fidèle
a. Les principes comptables de bases
b. L’image fidèle

Section 3 : Présentation de quelques notions techniques en audit financier

1. Cadre conceptuel de la mission d’audit


a. Nature de la mission d’audit
b. Champ d’application
c. Type d’assurance
d. Type de rapport
2. Les normes d’audit
a. Normes générales
b. Normes spécifiques
c. Contenu du Règlement n° 01/2017/CM/OHADA.
3. Notion de « caractère significatif » et « seuil de signification »

Section 4 : Principes Fondamentaux de la démarche de l’auditeur


1. L’approche par les risques
a. Définition des assertions d’audit
b. Identification des risques
c. Risque d’audit
2. Emission d’une opinion motivée
3. Matérialité en audit
a. Portée
b. Critère d’établissement du seuil de signification.

2
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

CHAPITRE 2 : DÉMARCHE DE L’AUDIT FINANCIER

Section 1 : Le découpage de la démarche d’audit


1. L’approche par phase
a. Définition et enchainement des phases
b. Répartition des phases dans le temps
i) Intérim
ii) Phase finale
2. Approche par cycle

Section 2 : La prise de connaissance et planification de la mission


1. Acceptation de la mission
a. objectif
b. Critères d’acceptation
c. Lettre de mission
2. Prise de connaissance de l’entité
a. Exigence normative
b. Importance et objectif de la prise de connaissance
c. Outils et techniques de prise de connaissance
d. Travaux de prise de connaissance

3. Organisation et conception de la mission

Section 3 : Evaluation du contrôle interne


1. Notion de contrôle interne
a. Caractéristiques du contrôle interne
a1. Définition
a2. Principaux objectifs
a3. Responsabilité
b. Principes et techniques du contrôle interne

3
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

b1. Principes fondamentaux du contrôle interne


b2. Outils et techniques de contrôle interne
c. Eléments constitutifs et rôle du contrôle interne
c1. Eléments constitutifs du contrôle interne
c2. Importance pour l’auditeur d’examiner le contrôle interne
2. Méthodologie d’évaluation du contrôle interne
a. Connaissance des procédures
a1. Méthodes de description des procédures
a2. Tests de conformité ou de compréhension
b. Evaluation du contrôle interne
b1. Evaluation théorique du contrôle interne
b2. Tests de procédure sur les points forts
c. Exploitation de l’évaluation du contrôle interne

3. Mémorandum de stratégie d’audit (MSA) ou plan de mission


a. Objectifs
b. Contenu
c. Exemple de MSA

Section 4 : Contrôles directs sur les comptes


1. Procédures d’Audit
2. La collecte d’éléments probants

Section 5 : Finalisation de la mission


1. Évènements postérieurs au Bilan
2. Lettre d’affirmation
3. Questionnaire de fin de mission
4. Note de synthèse
5. Rapport final

4
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

CHAPITRE 3 : LES TECHNIQUES D’AUDIT FINANCIER

Section 1 : Typologie des techniques de contrôle


1. Inspection
1.1. Définition
1.2. Objets de l’inspection
1.3. Particularités de l’inspection de livres et documents
1.4. Particularités de l’inspection des actifs corporels

2. Observation physique
3. Demande d’information adressée à des personnes internes ou externes à l’entreprise
4. Demande de confirmation des tiers
4.1. Définition de la demande de confirmation des tiers
4.2. Recours à la demande de confirmation des tiers
4.3. Procédure de la demande de confirmation des tiers
4.4. Dépouillement des réponses
4.5. Procédures alternatives
5. Vérification d’un calcul
6. Procédures analytiques
6.1. Définition
6.2. Mise en œuvre
6.3. Application

Section 2 : Les dossiers et feuilles de travail


1. Dossier permanent (PAF)
2. Dossier courant (CAF)
3. Feuilles de travail
a. Définition
b. Contenu
c. Présentation

5
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 3 : L’Audit et la détection des fraudes


1. Rôle de l’audit
2. Outils nécessaires
3. Détection des faits délictueux
3.1. Procédés d’examen analytique
3.2. Circularisation
3.3. Observation physique

BIBLIOGRAPHIE :

1. Modules de cours é-Learning du Centre de Formation des Experts Comptables (CFPC)

2. Mémento Pratique FRANCIS LEFEBVRE : Audit et commissariat aux comptes, 2015-2016

3. Support de formation de l’OECCA-BENIN sur le thème : « Approche globale d’un dossier d’Audit »

4. Manuel du DSCG « Comptabilité et Audit » 2021-2022 Robert Obert, Marie-Pierre Mairesse,


Arnaud Desenfans. 3ème édition DUNOD

6
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

INTRODUCTION

Le présent cours est intitulé « MÉTHODOLOGIE DE L’AUDIT ». Il est conçu sur la base du
programme ci-dessus arrêté par le ministère. Durant deux mois environ, nous nous
consacrerons à l’étude de son contenu.

A la fin de ce cours :

- Vous maîtriserez les concepts et principes fondamentaux de l’audit ;


- Vous saurez définir la méthodologie de travail à appliquer ;
- Vous serez initiés aux outils et techniques d’audit.

7
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

CHAPITRE Ier : LES CONCEPTS ET PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’AUDIT

Section 1 : Présentation de l’audit


1. Définition de l’audit
L’OHADA donne de l’audit la définition suivante :

« L’audit est une analyse critique des opérations réalisées par une entreprise menée par
référence à des normes, techniques et procédures reconnues. »

L’audit comptable et financier est l’aspect de l’audit le plus connu et le plus ancien.

De nombreux organismes se sont attachés à définir l’audit comptable et financier :

a. Définition de L’OHADA

« L’audit comptable consiste à étudier la régularité, la sincérité et l’exhaustivité des comptes


et des états financiers de l’entreprise, afin de formuler et garantir une opinion auprès des
destinataires du rapport d’audit. L’audit peut être contractuel ou légal (Commissariat aux
comptes). »

b. Définition de la Fédération Internationale des Experts-Comptables (IFAC)

« Une mission d’Audit des états financiers a pour objectif de permettre à l’auditeur
d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable identifié »

c. Définition de la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC) de


la France

« Une mission d’audit des comptes a pour objectif de permettre au commissaire aux comptes
de formuler une opinion exprimant si ces comptes sont établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément au référentiel comptable qui leur est applicable. Cette opinion est
formulée en termes de régularité, sincérité, et d’image fidèle »

d. Définition de l’Ordre des Experts Comptables (OEC) de France


L’Audit financier est un « examen auquel procède un professionnel compétent et indépendant
en vue d’exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité du bilan, du compte de
résultat et des informations annexes aux comptes annuels d’une entreprise»

8
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

En de synthèse à toutes ces définitions, on peut retenir que l’audit comptable et financier est
un examen des états financiers de l’entreprise, visant à vérifier leur sincérité, leur régularité,
leur conformité et leur aptitude à refléter une image fidèle de l’entreprise. Cet examen est
effectué par un professionnel indépendant appelé « Auditeur ».

2. Caractéristiques de l’Audit comptable et financier

L’examen des définitions qui précèdent fait ressortir un certain nombre de caractéristiques
communes, qui tiennent non seulement au contenu de l’audit financier mais également à
l’auditeur lui-même. On peut en citer cinq :

a) L’audit est un examen critique et professionnel

L’audit est un processus d’examen critique dont le caractère professionnel se manifeste par :

 La compétence du professionnel découlant d’une formation de haut niveau et d’une


expérience pertinente ;

 L’utilisation d’une méthodologie, de techniques et d’outils pour conduire l’examen


dans un corps de normes professionnelles.

b) L’indépendance de l’auditeur
L’auditeur financier n’appartient pas à l’entité dont les comptes sont examinés. La personne
qui participe à l’établissement des comptes ne peut prétendre mettre en œuvre l’audit financier
car cela le conduirait à être à la fois juge et partie.

c) L’expression d’une opinion indépendante et objective

L’opinion formulée par l’auditeur est une opinion responsable car elle l’engage de façon
personnelle. Elle peut être complétée par la formulation de recommandations.

d) La référence à des critères de qualité

L’expression d’une opinion implique toujours la référence à des critères de qualité :

 La régularité, qui est la conformité à des règles, procédures et principes qui peuvent
être internes ou externes à l’entité émettrice de l’information.

9
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

 La sincérité (ou fidélité) C’est l’objectivité et la bonne foi dans l’application des
règles et procédures.

 Image fidèle : elle est présumée résulter de la régularité et de la sincérité des comptes.

e) L’auditeur apprécie la qualité des états financiers par rapport à un référentiel


déterminé.

Les états financiers sont établis suivant des normes et de principes comptables que l’auditeur
prend comme référence pour en apprécier la validité.

3. Quelques formes d’audit

a) Audit légal et audit contractuel

L’audit comptable et financier peut être légal ou contractuel pour une entreprise.
 L’audit financier contractuel, exécuté à la demande d’une entité, dont le contenu et les
objectifs sont définies dans le contrat avec l’auditeur.

 L’audit légal ou le commissariat aux comptes, prescrit par les actes uniformes de
l’OHADA, en l’occurrence le droit des sociétés commerciales et des GIE. Il
comprend l’audit comptable et financier et des vérifications spécifiques. Il donne lieu
à deux rapports : le rapport d’audit des états financiers et le rapport spécial.

b) Audit interne et audit externe

Rappel de la définition de l’audit interne : L’audit interne peut être définit comme une
« activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré
de maitrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer
de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une
approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle,
de gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur fiabilité.
(Code de déontologie de l’institute of internal auditors – IIA, Juin 2000)

10
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Les principales différences entre l’audit interne et l’audit externe se présentent comme suit :

Principales différences Audit interne Audit externe


Statut L’auditeur interne est membre L’auditeur externe est un
du personnel de l’entité professionnel externe et
indépendant
L’utilisation des Les rapports de l’auditeur Le rapport de l’auditeur externe
travaux de l’auditeur interne sont destinés au comité est susceptible d’être utilisé par
d’audit, à la Direction Générale des tiers, qu’ils soient associés
et aux responsables des entités ou complètement extérieurs à
sur lesquelles l’audit a porté. l’entité (clients, fournisseurs,
Ils peuvent être communiqués établissement de crédit,
aux commissaires aux comptes. autorités administratives, etc.)
Objectifs L’auditeur interne évalue la L’auditeur financier formule au
qualité du dispositif du profit des tiers une opinion sur
contrôle interne et formule les l’image fidèle donnée par les
recommandations nécessaires à états financiers d’une entité. Il
son amélioration. Il s’intéresse s’intéresse uniquement au
à tous les domaines d’activités domaine comptable et
d’une entité. financier.

c) Audit opérationnel.

L’audit opérationnel consiste dans l’examen systématique des activités d’une entité, au regard
des objectifs qu’elle poursuit, en vue d’évaluer son organisation et ses performances,
d’identifier ses pratiques non économiques, improductives et inefficaces, et d’en tirer des
recommandations.

L’audit opérationnel est en général effectué pour aider la direction générale à maîtriser les
opérations et les résultats et à augmenter les performances de l’entité. On distingue ainsi deux
principaux types de mission :

 L’audit d’organisation, dont l’objectif est d’évaluer les structures, les procédures et
les systèmes d’information de l’entité

11
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

 L’audit de gestion, dont l’objectif est d’évaluer les performances de l’entité par
rapport à son environnement. Il consiste également à évaluer les méthodes et
instruments de gestion et les conditions d’exploitation. C’est l’audit probablement le
plus connu du grand public compte tenu des révélations qu’il dénote.

4. L’Audit financier et les notions voisines.


Les tableaux qui suivent nous fournissent une présentation comparée de l’Audit financier
avec quelques disciplines voisines

a) Contrôle interne et Audit financier


Contrôle interne Audit financier
Ensemble des politiques, des actions et des Fonction d’appréciation et
procédures entreprises par les dirigeants et le d’évaluation dont la tâche essentielle
personnel contribuant à la maîtrise de l’entité, en est notamment la validation du
vue de fournir une assurance raisonnable quant à contrôle interne.
la réalisation des objectifs

b) Contrôle de gestion et Audit


Contrôle de gestion Audit
Le contrôle de gestion a pour but Il a pour rôle de veiller à l’application
d’apprécier les résultats en fonction des correcte des procédures du contrôle interne
objectifs qui ont été fixés et de s’assurer au sein de l’entité. L’audit interne permet
que les ressources sont obtenues et utilisées d’obtenir une évaluation du niveau de
de manière efficace et efficiente en vue de performance du contrôle de gestion. Le
la réalisation des objectifs de l’entreprise... contrôle de gestion en tant qu’élément de
C’est une activité permanente et préventive l’environnement du contrôle interne sera
(Contrôle, maîtrise et aide). examiné par l’auditeur
Il agit par intermittence et intervient à
postériori (Contrôle vérification).

12
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

c) Les missions normalisées liées aux comptes annuels de l’Expert-comptable

Mission d’Audit des Mission d’Examen limité Mission de Présentation


comptes annuels des comptes annuels
Elle a pour objectif de La mission d’examen limité des Elle a pour objectif de
permettre à l’expert- comptes a pour objectif de permettre au permettre à l’expert-
comptable d’exprimer professionnel de l’expertise comptable, comptable de présenter
une assurance positive d’exprimer une assurance de niveau une attestation indiquant
sur la régularité, la modéré sur la conformité des comptes qu’il n’a pas relevé
sincérité et l’image annuels (intermédiaires ou consolidés) d’élément remettant en
fidèle des comptes au référentiel comptable qui leur cause la cohérence et la
annuels. est applicable. Le niveau d’assurance vraisemblance des
Le niveau d’assurance est inférieur à celui d’un audit, mais comptes annuels.
est élevé mais non supérieur à celui d’une mission de
absolue présentation. L’assurance donnée est
Dans le cadre d’une mission d’examen donc sous forme négative
limité des comptes, l’assurance et est de niveau modéré.
modérée conduit le professionnel de
l’expertise comptable à conclure qu’il
n’a pas relevé d’éléments le conduisant
à considérer que ces comptes ne
sont pas établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément au
référentiel.
L’assurance donnée est donc sous forme
négative

5. Objectifs ou les assertions d’audit

La comptabilité est tenue dans le respect des principes et règles comptables. Les comptes
annuels sont établis avec cet objectif. L’auditeur doit s’assurer que ces principes sont

13
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

correctement appliqués. Ils deviennent donc pour l’auditeur, des critères et des objectifs de
contrôle, nommés « Assertions ».

La norme NEP 315 « connaissance de l’entité et de son environnement et évaluation du risque


d’anomalies significatives dans les comptes » définit les assertions comme des critères dont la
réalisation conditionne la régularité, la sincérité et l’image fidèle du patrimoine, de la situation
financière et des résultats de l’entreprise.

La norme NEP 500 « caractère probant des éléments collectés » donne la liste des assertions,
ainsi qu’il suit :

Assertions Champs d’application Définitions Illustrations


Réalité Flux d’opération et Les opérations et les L’assertion réalité n’est pas
événements de la évènements qui ont été vérifiée pour une opération
période enregistrés se sont fictive ou non justifiée
produits et se rapportent
à l’entité.

Mesure Les montants et autres Enregistrement des ventes


données relatives aux de marchandises à leur prix
opérations et de réalisation
évènements ont été
correctement
enregistrés

Classification Les opérations et les Cette assertion n’est pas


évènements ont été vérifiée si au lieu
enregistrés dans les d’enregistrer une dépense
comptes adéquats donnée en charge, on
l’immobilise : frais de
réparation d’un matériel
comptabilisés en
immobilisation.

Exhaustivité Toutes les opérations et Tous les achats, les ventes et


tous les évènements qui les services sont enregistrés
auraient dû être et sont pris en compte dans
enregistrés sont les états financiers
enregistrés.

14
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Séparation Les opérations et les Cette assertion n’est pas


des exercices évènements ont été respectée si une facture de
enregistrés dans la décembre n est
bonne période. comptabilisée en janvier
n+1.

Existence Soldes des comptes en Les actifs et les passifs Les stocks de produits finis
fin de période existent. figurant au bilan existent et
sont destinés à la vente.

Droits et L’entité détient et Le montant de l’emprunt


obligations contrôle les droits sur figurant au bilan représente
les actifs, et les dettes leur valeur de
correspondent aux remboursement suivant la
obligations de l’entité. convention d’emprunt.

Exhaustivité Tous les actifs et les


passifs qui auraient dû
être enregistrés l’ont
bien été.

Evaluation et Les actifs et les passifs Cette assertion n’est pas


imputation sont inscrits dans les respectée s’il y a un défaut
comptes pour des d’enregistrement de la
montants appropriés et correction de valeur
tous les ajustements nécessaire pour ramener le
résultant de leur solde à sa valeur
évaluation ou d’inventaire.
imputation sont
correctement
enregistrés.

Réalité et Présentation des Les évènements, les


droits et comptes et transactions et les
obligations informations fournies autres éléments fournis
en annexe se sont produits et se
rapportent à l’entité.

15
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Exhaustivité Toutes les informations Omission d’une information


relatives à l’annexe des hors bilan : cautions reçues
comptes requises par le ou données
référentiel comptable
ont été fournies.

Présentation L’information Une fausse information


et financière est présentée donnée dans l’annexe
intelligibilité et décrite de manière porterait atteinte à cette
appropriée et les assertion.
informations données
dans l’annexe sont
clairement présentées.

Mesure et Les informations


évaluation financières et les autres
informations sont
données fidèlement et
pour les bons montants.

6. Apport de l’audit financier


La fonction de l’audit financer est d’apporter aux états financiers , établis et publiés par ceux
qui en ont la charge, un regard extérieur et une assurance indépendante qui renforcent leur
crédibilité (Jugement extérieur).

16
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 2 : Principes d’établissement des états financiers en OHADA.


1. Brève présentation des états financiers
a. Définition

Les états financiers sont des états périodiques établis pour rendre compte du patrimoine, de la
situation financière et du résultat de l’entreprise. Ils ont pour objectif de donner une image
fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entité à la date de clôture des
comptes

b. contenu des états financiers

Formant un tout indissociable, ils comprennent :

- un Bilan : il décrit séparément les éléments actifs et les éléments passifs et fait apparaître
de façon distincte les capitaux propres de l’entreprise ;
- un compte de résultat : il récapitule les charges et les produits intervenus dans la
formation du résultat net de l’exercice et mettant en évidence des soldes intermédiaire de
gestion ;
- un tableau des flux de trésorerie (TFT) : il retrace les mouvements « entrée » ou
« sortie » de liquidités de l’exercice.
- Les notes annexes : elles contiennent des informations complémentaires à celles qui ont
été présentées dans le bilan, le compte de résultat et le tableau des flux de trésorerie.
Les notes annexes doivent comporter obligatoirement une déclaration explicite de
conformité au Plan Comptable OHADA (PCGO). Les états financiers ne doivent être
déclarés conformes au SYSCOHADA que s’ils sont conformes à toutes les dispositions
relatives à l’Acte uniformes relatif au droit comptables et à l’information financière et ses
annexes.

2. Principes comptables et image fidèle


a. Les principes comptables de base

La comptabilité moderne est conventionnelle. Pour assurer sa fonction de communication, elle


a établi des postulats et conventions généralement admis pour l’établissement des états
financiers.

17
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

L’OHADA retient dix principes comptables dont cinq (5) postulats et cinq (5) conventions, à
savoir :

- Postulat de l’entité ;
- Postulat de la comptabilité d’engagement ;
- Postulat de la spécialisation ou de l’indépendance des exercices comptables (séparation
des exercices)
- Postulat de la permanence des méthodes ;
- Postulat de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique ;
- Convention du coût historique ;
- Convention de prudence ;
- Convention de régularité et transparence ;
- Convention de la correspondance entre le bilan de clôture et le bilan d’ouverture
(l’intangibilité du bilan d’ouverture)
- Convention de l’importance significative.

b. L’image fidèle

L’OHADA a assigné aux états financiers un objectif primordial : « donner une image fidèle
du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise ». C’est à ces trois
éléments qu’ils doivent donner une image fidèle et non pas de l’entreprise.

Le bilan, le compte de résultat et le TFT, sont étroitement corrélés et concourent


simultanément à l’obtention de l’image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du
résultat. Les Notes annexes viennent compléter et expliquer l’image donnée par les trois
autres états.

L’Image fidèle ne constitue pas un principe comptable supplémentaire, s’ajoutant aux dix
présentés précédemment.

Pour parvenir à une image fidèle, les comptables doivent respecter les principes comptables
énumérées ci-dessus. Ils doivent appliquer des méthodes d’évaluation réglementaires et des
règles d’organisation comptables.

18
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

L’image fidèle est présumée atteinte lorsque les comptes sont réguliers et sincères. Si tel n’est
pas le cas, des compléments doivent être apportés dans les notes annexes. Dans des cas
exceptionnels, des dérogations aux règles de base de l’OHADA doivent être pratiquées et
justifiées dans les notes annexes.

19
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 3 : Présentation de quelques notions techniques en audit financier


1. Cadre conceptuel de la mission de l’audit
Le cadre conceptuel de la mission d’audit se détaille comme suit :
(a) La nature de la mission d’audit
La mission d’audit est une mission d’opinion (mission d’attestation) qui selon la norme ISA
200, vise à « permettre au professionnel comptable d’exprimer une opinion indiquant si les
comptes présentent sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière de
l’entité et des résultats de ces opérations (ou sont réguliers, sincères et donnent une image
fidèle) conformément au référentiel comptable identifié »
(b) Le champ d’application
La mission d’audit peut être réalisée sur :
 des informations financières telles que les comptes annuels, les comptes intermédiaires,
les comptes consolidés et autres informations financières, préparées et présentées par la
Direction de l’entité ;
 des informations non financières ;
 les systèmes et procédures, la gestion ou la Direction
(c) Le type d’assurance
Le niveau d’assurance apporté est considéré comme « élevé », mais non absolu. Précisément
la norme d’audit le qualifie de raisonnable, de la façon suivante « un audit réalisé selon les
normes de la profession vise à obtenir une assurance raisonnable que les comptes pris dans
leur ensemble ne comportent pas d’anomalies significatives »
(d) Le type de rapport
L’opinion du professionnel comptable est exprimée, sous forme positive, sur la régularité, la
sincérité et l’image fidèle donnée par les comptes.
En fonction des conclusions sur les contrôles effectués, le rapport d’audit peut présenter :
 une opinion sans réserve ;
 une opinion avec réserve(s) ;
 une impossibilité d’exprimer une opinion ;
 une opinion défavorable.

20
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

2. Les normes d’audit


Les normes définissent les principes fondamentaux et les procédures essentielles que le
professionnel doit appliquer dans l’exercice de ses missions. Le professionnel doit donc
respecter les normes dans ses travaux. Il existe des normes générales et des normes
spécifiques.
a) Les normes générales :
Elles s’appliquent à toutes les missions et comprennent :
 Les normes de comportement (Indépendance, compétence professionnelle, le secret
professionnel et la discrétion, qualité de travail, l’acceptation, etc.) ;
 Les normes de travail (programmation des travaux, la lettre de mission, la
documentation des travaux, etc.)
 Les normes de rapport

b) Les normes spécifiques


Elles s’appliquent aux missions normalisées telle que l’audit. En matière d’audit les normes
spécifiques sont :
- Dans l’espace OHADA, le Règlement N° 01/2017/CM/OHADA portant harmonisation
des pratiques des professionnels de la comptabilité et de l’audit dans les pays membres de
l’OHADA
- Au plan international, les normes ISA, publiées par la Fédération Internationale des
Experts Comptables (IFAC).
Les normes spécifiques s’appliquent en plus des normes générales.

c) Contenu du Règlement N° 01/2017/CM/OHADA.


Il se présente comme suit :
- Les normes ISA pertinentes pour l’audit ;
- Les Actes Uniformes relatifs au Droit des Sociétés Commerciales et du GIE pour le
commissaire aux comptes ;
- Les guides pratiques d’application des normes professionnelles ;
- Le Code d’éthique des professionnels de la comptabilité et de l’audit ;
- Le système d’assurance qualité.

21
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

3. Notion de « caractère significatif » et de seuil de signification


Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible
d’influencer les décisions économiques prises par les utilisateurs des comptes (actionnariat,
banquiers, clients, fournisseurs ...).
Un système est dit significatif lorsqu’il traite des données répétitives qui peuvent avoir une
incidence significative sur les comptes annuels (exemple : système d’achats). Un système
significatif donne généralement lieu à une évaluation de la procédure et des contrôles internes.
Le seuil de signification est le montant au-delà duquel les décisions économiques ou le
jugement fondé sur les comptes sont susceptibles d’être influencés.
Voici quelques exemples d’utilisations du seuil de signification :
 5 à 10% du total bilan ;
 5 à 10% du résultat avant impôts ;
 0.5 à 1% du chiffre d’affaires
 1 à 5% des capitaux propres

22
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 4 : Principes fondamentaux de la démarche de l’auditeur


Deux principes fondamentaux caractérisent la démarche de l’auditeur financier :
o L’émission d’un rapport d’opinion motivée,
o L’approche par les risques qui permet :
- De motiver l’opinion,
- D’obtenir un maximum d’efficacité : optimiser le rapport coût des contrôles ; et le niveau
de confiance attendu.

1. L’approche par les risques


La méthodologie de l’approche par les risques repose sur trois composantes de base :
o La première est la définition de critères de référence : les assertions d’audit servant de
support à la recherche et à l’appréciation des risques susceptibles d’entraîner des
anomalies significatives dans les comptes ;
o Le deuxième est l’identification des risques propres à remettre en cause ces assertions.
Dans ce but, l’auditeur détermine les risques qui, d’une part sont susceptibles de se
produire, et qui d’autre part présentent un caractère significatif ;
o Enfin, la troisième est la gestion par l’auditeur des risques ainsi identifiés. Autrement dit
la réponse apportée par l’auditeur aux risques identifiés. Celui-ci adapte ses diligences en
vue de réduire au minimum le risque d’audit, qui est d’émettre une opinion erronée sur les
états financiers.
a. Définition des assertions d’audit (voir section 1, point 5.)
b. Identification des risques :
La démarche d’identification des risques comprend de façon générale :
 Une identification des erreurs potentielles : l’erreur potentielle est l’erreur qui pourrait
théoriquement survenir si aucun contrôle n’était mis en place pour l’empêcher ou la
détecter. Elle est usuellement associée à la notion de risque inhérent.
 Une identification des erreurs possibles : l’erreur possible est l’erreur qui peut
effectivement se produire compte tenu de l’absence de contrôle dans l’entreprise pour
l’empêcher, la détecter et ensuite la corriger. Elle est généralement associée au risque lié
au contrôle.

23
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

 La détermination du caractère significatif des erreurs possibles : l’auditeur est ainsi


amené à définir non seulement l’importance relative des systèmes et domaines sur
lesquels il est appelé à intervenir, mais également des seuils de signification.
c. Le risque d’audit
Le risque que l’auditeur exprime une opinion différente de celle qu’il aurait émise s’il avait
identifié toutes les anomalies significatives dans les comptes est appelé : « risque d’audit ».
C’est le risque d’exprimer une opinion erronée.
Le risque d’audit comprend deux composantes :
 Le risque d’anomalies significatives dans les comptes ;
 et le risque de non détection de ces anomalies par l’auditeur.

i) Le risque d’anomalies significatives dans les comptes


Il est propre à l’entité. Il existe indépendamment de l’audit des comptes. Il se subdivise
en deux à savoir :
 risque inhérent (RI) : lié à la nature et à l’activité de l’entité, à son environnement, à ses
choix stratégiques ou structurels, à la nature de ses comptes et opérations. Il correspond à
la « la possibilité que sans tenir compte du contrôle interne qui pourrait exister dans
l’entité, une anomalie se produise dans les comptes ».
L’auditeur n’a aucun pouvoir pour changer le niveau de risques inhérents.
A titre d’illustration, on peut citer :
- Pour une entreprise ayant des filiales dans différents pays, ceci introduit un risque
(inhérent) relatif à la variété des devises manipulées dans les comptes.
- Dans une entreprise en difficulté, il y a un plus grand risque d’irrégularités comptables
(pour masquer ces difficultés).
- Dans une entreprise qui manipule des espèces, le risque (inhérent) est relatif au vol.

 risque de contrôle (RC) : lié à la qualité du contrôle interne de l’entité. Il correspond au


risque qu’une anomalie significative ne soit ni prévenue ni détectée par le contrôle interne
de l’entité et donc non corrigée en temps voulu.
Ce risque dépend de l’efficacité du contrôle interne en ce qui concerne aussi bien sa
conception que sa mise en œuvre.
L’auditeur n’a aucun pouvoir pour changer le niveau de risque de contrôle.

24
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

A titre d’exemple, on peut citer :


La séparation des tâches, comme mécanisme de contrôle interne, permet, si elle est
effectivement mise en œuvre, de limiter le risque de certaines anomalies, dont celles dues
à la collusion et à la fraude.

ii) Le risque de non détection (RD) :


Il correspond au risque que l’auditeur ne parvienne pas à détecter une anomalie significative.
C’est « le risque que les travaux mis en œuvre par l’auditeur ne détectent pas une erreur dans
un solde de compte ou une catégorie de transactions alors que cette erreur isolée ou cumulée
avec d’autres erreurs serait significative ».
Le risque de non-détection est contrôlable par l’auditeur à travers les travaux d’audit
mis en œuvre

iii) La gestion du risque

L’approche d’audit est basée sur la minimisation du risque globale d’audit (RG) par la
formule : Risque global = risque inhérent x risque de contrôle x risque de non détection
RG = RI x RC x RD
L’auditeur évalue le risque inhérent et le risque de contrôle afin de déterminer le degré de
risque de non détection requis pour minimiser le risque global de la mission et le ramener à un
niveau acceptable.
Le modèle de gestion du risque d’audit est donné par le tableau ci-après, aboutissant au
résultat que ci-dessus.
Evaluation du risque Evaluation du risque lié au contrôle par l’auditeur
inhérent par l’auditeur Elevé Moyen Faible
Elevé Maximum Elevé Moyen
Moyen Elevé Moyen Faible
Faible Moyen Faible Minimum

L’approche d’audit ainsi développée est qualifiée d’approche par les risques ou «Risk Based»
L’auditeur adapte ses travaux au niveau des risques inhérent et de contrôle.
Le plan de la mission doit tenir compte des risques analysés à ses différents niveaux :

25
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

- Recensement des risques inhérents lors de la prise de connaissance de l'entreprise ;


- Evaluation des risques du contrôle interne ;
- Evaluation du risque financier par examen analytique ;
- Programme de contrôle adapté

2. Emission d’une opinion motivée


L’émission d’une opinion motivée repose fondamentalement sur la collecte par l’auditeur des
éléments appropriés et suffisants de nature à justifier son opinion. Celle-ci doit donner lieu à
une documentation des travaux qui se traduit par l’établissement d’un dossier de travail. Enfin
l’opinion peut s’appuyer, dans certaines conditions, sur des travaux d’autres professionnels

3. La matérialité en audit

a) Portée
L’auditeur ne peut pas se livrer à une vérification de toutes les opérations (full-audit) de
l’entreprise. L’audit a principalement pour objectif d’obtenir une assurance raisonnable que
les états financiers ne contiennent pas d’inexactitudes importantes. C’est dans cette
perspective que l’auditeur doit fixer le seuil de matérialité (ou de signification) dans le cadre
de la conduite de ses travaux.
En audit, le seuil de matérialité se réfère au degré d’information que l’auditeur doit obtenir
pour atteindre un certain niveau de confiance lié au fait que les états financiers ne contiennent
pas d’erreurs importantes. On dit que le seuil de matérialité est atteint lorsque l’importance
d’une omission ou d’une inexactitude dans une information financière est telle qu’elle
pourrait avoir pour conséquence probable d’influencer le jugement d’un utilisateur des états
financiers ou de modifier sa décision. L’auditeur apprécie le seuil de matérialité à différents
niveaux :
- Lors de la détermination de la nature, de l’étendue et du calendrier de ses travaux d’audit ;
- Lors de l’évaluation de l’incidence des redressements identifiés sur les états financiers ;
- Lors de l’appréciation du caractère appropriée de la présentation des informations
financières (dans les comptes, dans le rapport).
Le seuil de matérialité est défini par rapport à son impact sur les états financiers.

26
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

a) Critères d’établissement du seuil de signification


En fonction de deux types de critères, quantitatifs et qualitatifs.

i) Critères quantitatifs
Il consiste à mesurer l’impact d’un élément par rapport à une base de référence.
Voici quelques références :
 Résultat final ou intermédiaire (bénéfice net, bénéfice brut, total actif).
 Résultat retraité (bénéfice compte non tenu des éléments extraordinaires et
exceptionnels).
 Résultat moyen ou résultat normal (bénéfice net moyen des cinq (05) derniers exercices).
 Un poste d’un état financier auquel l’élément est associé (chiffre d’affaires par exercice).
 Le solde du compte auquel appartient l’élément.
 L’effet de l’élément sur certains coefficients financiers (FR, bénéfice net par action).
Peut être considéré comme significatif, tout élément seul ou avec d’autres :
 Qui modifie le résultat précédent ≥ 10%
 Qui modifie le montant du poste concerné ≥ 10%.
Ces seuils peuvent être abaissés ou relevés compte tenu des montants en jeu.

ii) Critères qualitatifs


 Caractéristiques de l’environnement (contexte politique socio-économique).
 Caractéristiques de l’entreprise (nature des opérations, tendances des résultats).

27
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

CHAPITRE 2 : LA DEMARCHE DE L’AUDIT FINANCIER

Section 1 : Le découpage de la démarche de l’audit

La démarche d’audit financier est une démarche intellectuelle qui suit une progression logique
en vue d’atteindre le niveau d’assurance requis pour permettre à l’auditeur de formuler son
opinion sur les comptes. Elle repose sur une méthodologie dont les fondements sont communs
à l’ensemble des auditeurs financiers, en dépit des personnalisations propres à chaque cabinet,
notamment en ce qui concerne la terminologie utilisée.
La démarche de l’auditeur financier peut faire l’objet de deux découpages :
- le premier, plus théorique, consiste à distinguer dans la démarche les grandes phases de
l’audit, qui vont de la prise de connaissance de l’entité jusqu’à l’émission des rapports ;
- Le second, plus opérationnel, conduit à découper l’intervention de l’auditeur par cycles
de contrôle.
Ces deux découpages correspondent à la même approche mais n’en sont pas moins
complémentaires : le découpage par phases, horizontal, permet d’acquérir la compréhension
des principales étapes constitutives de l’audit financier. Le découpage par cycles, vertical,
permet de voir comment en pratique les différentes phases de l’audit se succèdent au sein de
chaque cycle dans une démarche continue et parfaitement cohérente.

1. L’approche par phase

On peut distinguer les quatre phases suivantes dans la mise en œuvre d’un audit financier :
 la prise de connaissance de l’entité, y compris l’évaluation du risque d’anomalies
significatives et la planification de la mission ;
 l’évaluation de la mise en œuvre et de l’efficacité du contrôle interne ;
 la mise en œuvre des contrôles sur les comptes ;
 la finalisation de la mission.
Ces différentes phases de la démarche et les objectifs qu’elles permettent d’atteindre peuvent
être récapitulés dans le tableau présenté ci-après.

28
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Schéma générale de la démarche par phase:


Phases Etapes clés Objectifs
1 Prise de - Prise de connaissance générale et par - Plan de mission
connaissance et cycle (Définition de l’approche
planification de la - Procédures analytiques d’audit)
mission : (section2) - Evaluation du risque inhérent et du - Programme de travail
risque lié au contrôle - Lettre de mission
2 Evaluation du - Mise en œuvre des tests de - Evaluation de l’efficacité
contrôle interne conformité du contrôle interne
(section 3) - Mise en œuvre de tests d’efficacité - Adaptation de l’approche
des procédures (sur lesquelles d’audit et du programme
l’auditeur souhaite s’appuyer) de travail
3 - Mise en œuvre de contrôle de - Conclusion sur les
Contrôle direct des substance (tests de détails et assertions d’audit
comptes (section 4.) procédures analytiques) - Préparation de l’opinion
conformément au programme adapté sur les comptes
- Mise en œuvre de contrôles globaux
- Contrôle de l’annexe
4 Travaux de - Examen des évènements post clôture - opinion sur les comptes
finalisation de la - Communication avec le
mission (section 5) gouvernement d’entreprise
- Emission de l’opinion (émission des
rapports)

29
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

a) Définition et enchainement des phases


Quelle que soit l’étendue de la mission, l’audit commence par la prise de connaissance (phase
1) au cours de laquelle l’auditeur collecte un volume important d’informations sur
l’entreprise. Cette phase lui permet de constituer ou de mettre à jour son dossier permanent
(Permanent Audit Files PAF) et en même temps d’identifier les risques inhérents de la
mission. Ce qui lui permet de déboucher sur la phase 2 (l’évaluation du contrôle interne).
L’évaluation du contrôle interne et la définition de la stratégie d’audit est la phase clé de la
démarche. Au cours de cette phase l’auditeur apprécie tout le dispositif de contrôle interne
dans le but d’évaluer le risque de contrôle et de déterminer le niveau adéquat de contrôles de
validation à exécuter.
La phase 3 : exécution des contrôles substantifs comprend conformément à la stratégie définie
à la phase précédente :
 Des tests de vérification du fonctionnement des contrôles ;
 Des tests de validation des comptes ;
 Des procédés de revue analytique.
A l’issue de cette phase, l’auditeur dispose de toutes les conclusions : constats,
recommandations lui permettant :
 De porter son opinion sur la qualité des comptes et des états financiers ;
 De rédiger ses conclusions et rapports (phase 4).

b) Répartition des phases dans le temps


La répartition dans le temps de ces étapes, conduit à distinguer deux principales phases :
i) L’intérim
Une phase préliminaire (dite intérim dans le jargon des auditeurs) recouvre la prise de
connaissance de l’entreprise, l’évaluation du contrôle interne y compris la vérification du
fonctionnement des contrôles mis en place par l’entreprise.
Lorsque c’est possible, cette phase doit avoir lieu suffisamment tôt avant la date de clôture
pour permettre la mise en œuvre des opérations nécessaires à la correction de certaines
anomalies, mais pas trop tôt pour que les conclusions tirées puissent être valables pour tout

30
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

l’exercice. Dans tous les cas, cette phase se déroule avant le déclenchement des travaux de
validation (ou de contrôle des comptes).

L’auditeur effectue une intervention ponctuelle à la date de clôture de l’exercice pour certains
travaux spécifiques de fin d’exercice (inventaires, confirmations de soldes des tiers ou
circularisations…).

ii) Phase finale


La phase finale de validation des comptes (dite final), se situe au début de l’exercice suivant
la clôture de l’exercice, quand les comptes annuels sont arrêtés et mis à la disposition du
cabinet d’audit. Cette distinction n’est pas toujours respectée dans la mesure où, selon les
missions :
- Certaines étapes se trouvent regroupées ;
- Les travaux de contrôle des comptes ne peuvent être anticipés.

La répartition de ces phases ainsi décrites peut être schématisée comme suit :
SCHEMA DE L’APPROCHE D’AUDIT

Phase 1 PRISE DE CONNAISSANCE DE L’ENTREPRISE (Collecte


et Mise à jour de l’information)

EVALUATION DU CONTROLE INTERNE


ET DU RISQUE DE CONTROLE INTERIM
Phase 2
TESTS DU FONCTIONNEMENT
DES CONTROLES

Phase 3 REALISATION DES CONTROLES

SUBSTANTIFS FINAL

Phase 4 FINALISATION DE L’AUDIT

31
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

2. l’Approche par cycle

L’approche par cycle résulte d’un découpage opérationnel de la mission d’audit. L’auditeur
regroupe en effet les comptes qu’il doit auditer en sous ensembles correspondant aux
principales fonctionnalités de l’entreprise.
Chaque auditeur peut définir comme il l’entend les différents cycles de contrôle sur lesquels il
souhaite intervenir.
Les cycles suivants ont été retenus dans ce cours :
- achats / fournisseurs ;
- immobilisations corporelles et incorporelles ;
- ventes / clients ;
- production / stocks et encours ;
- trésorerie ;
- immobilisations financières ;
- emprunts et dettes financières ;
- fonds propres ;
- personnel ;
- impôts et taxes ;
- autres passifs ;
- autres passifs ;
- autres actifs ;
- autres produits et charges ;
- devises.
Dans chaque cycle de contrôle, l’auditeur met en œuvre la démarche par phase qui a été
précédemment exposée. On retrouve dans chaque cycle une phase de prise de connaissance et
de planification, une évaluation du contrôle interne, une phase de mise en œuvre des contrôles
directs sur les comptes et une phase de synthèse.
Le fil conducteur des travaux par cycle réside dans le respect des assertions d’audit, dont la
validation constitue l’objectif des travaux par cycle.

32
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 2 : Prise de connaissance de l’entité et planification de la mission (ISA 315)


La prise de la connaissance et de la compréhension de l’entreprise a pour objectif ultime
d’identifier les risques d’anomalies significatives pesant sur les comptes et d’en tirer les
conséquences nécessaires en termes de planification de la mission.
La planification de la mission vise à mettre en place, une fois déterminée le risque
d’anomalies significatives, une stratégie d’audit qui ramène le risque d’audit à un niveau
compatible avec la certification des comptes.
Préalablement à la planification de la mission d’audit, l’auditeur doit d’abord accepter la
mission

1. Acceptation de la mission (ISA 210)


a) Objectif
L'objectif de l'auditeur est d'accepter ou de poursuivre une mission d'audit seulement
dans les cas où les conditions sur la base desquelles l'audit sera effectué ont été
convenues :
- En s'assurant que les conditions préalables à un audit sont réunies ; et
- Après confirmation qu'il existe une compréhension réciproque entre l'auditeur et la
direction et, le cas échéant, les personnes constituant le gouvernement d'entreprise,
des termes de la mission d'audit
b) Critères d’acceptation
i) Au niveau du cabinet d’audit (ou de l’auditeur) : les critères sont :
- disponibilité,
- compétences,
- délais de réalisation,
- indépendance vis-à-vis de l’entreprise à auditer ;
ii) Au niveau de l’entreprise à auditer :
Prise de connaissance rapide de l’entreprise
c) Lettre de mission
C’est le document à travers lequel le cabinet d’audit précise au client les conditions de la
mission dont les objectifs à atteindre, les moyens à mettre en œuvre, la durée, les rapports
à émettre et le mode de rémunération. Elle est donc rédigée par le cabinet d’audit puis
adressée au client qui la signe et la lui retourne.

33
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

2. La prise de connaissance de l’entité et planification de la mission


a. Exigence normative : ISA 315
Les normes d’audit prévoient que « l’auditeur doit connaître suffisamment les affaires de
l’entité pour être en mesure de comprendre les circonstances, les opérations et les pratiques
qui, selon lui, devraient être pises en considération dans la vérification des états financiers »

b. Importance et objectif de la prise de connaissance et planification de la mission


Lors de cette étape l'auditeur ne cherche pas à fonder son opinion mais à collecter des
informations sur l'entreprise et son environnement afin de mieux la connaître et de détecter les
risques (notamment les risques inhérents) sur l'analyse desquels il orientera sa mission.
Toutes les informations recueillies sont classées dans le dossier permanent et sont synthétisées
dans la note d'orientation générale de la mission, également appelée "programme de travail"
ou "plan de mission".
La prise de connaissance consiste ensuite à réaliser, en association étroite avec l’évaluation du
risque inhérent, une évaluation du risque lié au contrôle interne en vue de déterminer le
risque d’anomalies significatives dans les comptes.

c. Outils et techniques de prise de connaissance


Plusieurs techniques et outils sont utilisés par l’auditeur en vue d’obtenir les informations
nécessaires sur l’entreprise et sur son secteur d’activité, pour la prise de connaissance.
1. Consultation des diverses bases de données existantes en vue de se procurer les études
disponibles sur le secteur dans lequel intervient l’entreprise auditée. Il peut s’agir de bases
de données gérées par les organismes professionnels du secteur (syndicats, associations,
organismes de tutelle)
2. Entretiens avec les dirigeants : ils ont pour objectif d’obtenir une première description
du positionnement de l’entreprise et de sa stratégie, de son organisation interne et de ses
moyens humains, matériels et informatiques.
3. Entretien avec les principaux cadres : sur la base d’un organigramme et à partir des
entretiens avec les dirigeants, l’auditeur s’emploie à obtenir un rendez-vous avec les
principaux cadres en vue d’acquérir une connaissance des fonctions et cycles clés qu’il a
identifiés.

34
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

4. Visite des locaux : la visite des différents sites de production et sites administratifs
permet à l’auditeur d’avoir première vision de l’organisation industrielle de l’entreprise et
d’appréhender la qualité apparente de l’organisation de ses services. La visite des locaux
est également un excellent indicateur de l’ambiance qui règne au sein de l’entreprise.
5. Connaissance spécifique de l’environnement informatique : la mesure du niveau de
dépendance de l’entreprise et la nécessité de recourir, pour la réalisation des travaux à des
spécialistes informatiques doivent être appréhendées au travers d’une prise de
connaissance spécifique. Celle-ci recouvre :
 Le recensement des matériels et des applications ;
 La compréhension générale de l’architecture des systèmes ;
 la compréhension générale de l’étendue des contrôles informatisés
6. Procédures analytiques : l’auditeur procède à une prise de connaissance des données
chiffrées de l’entreprise contrôlée sur la base des comptes précédents ou de comptes
intermédiaires. Cette prise de connaissance permet d’appréhender les ratios significatifs
internes à l’entreprise et de les comparer à ceux habituellement rencontrés dans le même
secteur d’activité. Elle met en évidence les fluctuations observées d’une période à l’autre,
les écarts avec les prévisions budgétaires ainsi que les grandes tendances d’évolution de la
formation du résultat et des postes bilantiels.
7. Examen des principaux documents juridiques : La prise de la connaissance générale de
l’entreprise comprend l’examen des documents régissant la vie juridique de l’entreprise
contrôlée. Il s’agit de :
 Contrats commerciaux (bons de commande, contrat de marché, etc.)
 Documents de création de l’entreprise (statut, Extrait du registre de commerce, PV des
réunions du CA et d’AG)
 Documents régissant les relations avec son personnel (convention collective, accord
d’établissement etc.)
8. Observations physiques et inspections : les observations physiques et
inspections permettent à l’auditeur de recueillir les informations sur l’entité mais
également de corroborer celles recueillies auprès de la direction ou d’autres personnes au
sein de l’entité.

35
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

d. Travaux de prise de connaissance de l’entité et de planification de la mission.

La prise de connaissance de l’entreprise implique en pratique les travaux ci-après :


 collecter ou mettre à jour l’information générale sur l’entreprise, par des demandes de
renseignements, par des entretiens et s’il y a lieu par l’observation physique ;
 revoir le dossier d’audit de l’exercice précédent. Cette revue permet à l’auditeur d’avoir
bien présentes à l’esprit toutes les inefficiences, ainsi que les améliorations à apporter ;
 analyser les données financières récentes et les tendances découlant des états financiers
des années précédentes : examen analytique, études de ratios, consultation des statistiques
officielles des états financiers intermédiaires et comparaisons avec les budgets ;
 se documenter sur les principes comptables et les règlementations spécifiques à
l’entreprise à vérifier.
 Constituer le dossier permanent ou permanent audit files (PAF).
 Evaluation de l’environnement et des risques ;
 Elaborer le plan de mission

3. Organisation et conception de la mission


La planification se traduit par l’établissement d’un plan de mission et d’un programme de
travail, qui contiennent notamment la description et le niveau des risques identifiés, les cycles
concernés et l’approche d’ensemble envisagée pour l’audit.
A titre d’illustration voici un exemple de présentation de la planification d’une mission
d’audit.

36
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

PLANIFICATION DE LA MISSSION
1. Présentation de la mission.
2. Compréhension de l’entité, de son environnement et de son contrôle interne (ISA 315)
2.1. Présentation de l’entité ;
2.2. Textes principaux régissant l’activité de l’entité ;
2.3. Les nouvelles règlementations sur les 10 dernières années ;
2.4. Les principes comptables généraux appliqués par l’entité ;
2.5. Méthodes comptables issues des nouvelles instructions ;
2.6. Méthodes comptables appliquées ;
2.7. Organisation du contrôle interne ;
2.8. L’organisation du Système d’information ;
3. Evaluation du risque d’anomalie significative dans les états financiers de l’entité (ISA 315)
3.1. Discussion entre les membres de l’équipe d’audit ;
3.2. Discussion avec le management de l’entité ;
3.3. Points issues des missions précédentes ;
3.4. Initiation de la mission d’audit – Test sur la balance d’ouverture (ISA 510) ;
3.5. Revue analytique préliminaire et suivi des ratios clés (ISA 520) ;
3.6. Considération du risque de fraude (ISA 240) ;
3.7. Continuité de l’exploitation (ISA 570) ;
3.8. Risque Inhérent et risque lié au contrôle (ISA 315)
4. Réponse de l’auditeur à l’évaluation des risques (ISA 330) ;
4.1. Seuil de matérialité à la phase de planification (ISA 320) ;
4.2. Utilisation des travaux des autres professionnels ;
4.3. Utilisation des travaux d’un expert (ISA 620) ;
4.4. Evaluation des risques par cycle (ISA 315) ;
4.5. Approche de l’auditeur pour la réduction du risque d’anomalie significative et du risque
de fraude ;
5. Communication des points d’audit avec le management et les responsables de la
gouvernance (ISA 260, ISA 265) ;
6. Organisation de la mission ;
6.1. Chronogramme de la mission et livrables à fournir ;
6.2. Budget et Honoraires ;
6.3. Equipe d’audit

37
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 3 : Evaluation du contrôle interne (ISA 315)

1. Notion de contrôle interne.


a. Caractéristiques du contrôle interne
a.1 Définition :
Selon l’Ordre des Experts Comptables (OEC), « Le contrôle interne est l’ensemble des
sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il a pour but d’un côté, d’assurer la
protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l’information, de l’autre, l’application
des instructions de la direction et de favoriser l’amélioration des performances. Il se manifeste
par l’organisation, les méthodes et procédures de chacune des activités de l’entreprise pour
maintenir la pérennité de celle-ci ».
a.2 Principaux objectifs :
Les principaux objectifs du contrôle interne sont :
1. la protection du patrimoine de l’entreprise ;
2. la qualité de l’information, et en particulier de l’information financière ;
3. la conformité aux différentes lois et réglementations applicables
4. le respect constant des instructions et des règles de gestion définies par la direction
5. le développement de la rigueur et l’amélioration des performances (efficacité
opérationnelle, rationalisation des tâches).

a.3 Responsabilité
Le contrôle interne est mis en place et entretenu par la direction de l’entreprise afin de
prévenir et de détecter les erreurs, les fraudes et les anomalies pouvant affecter les comptes et
les états financiers.
Quant à l’auditeur, les normes actuelles d’audit lui prescrivent "d’acquérir une compréhension
suffisante du contrôle interne pour pouvoir planifier sa mission et concevoir une approche
d’audit efficace".
b. Principes et techniques du contrôle interne
b.1 Les principes fondamentaux du contrôle interne
Ils constituent des conditions préalables à la mise en place d’un contrôle performant. Le non
respect ou l’absence de ses principes a pour conséquence la déficience du contrôle interne,
quelque soit la qualité des procédures mises en place. Au nombre de ces principes nous
pouvons citer :

38
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

 L’existence d’une organisation claire et reconnue. (organigramme, manuel de


procédures, définition des tâches, définition des responsabilités et des pouvoirs de
signature, matérialisation des tâches et des contrôles et la prénumérotation des documents
papier).
 La compétence du personnel. (un personnel incompétent ou non adapté aux objectifs de
l’entreprise constitue un élément défavorable à un fonctionnement correct des dispositifs
du contrôle interne).
 L’intégrité du personnel et la loyauté des dirigeants. (l’honnêteté des personnes et
l’éthique au sein de l’entreprise constituent des facteurs déterminants dans l’appréciation
de l’environnement du contrôle interne).
 Harmonie (adéquation aux caractéristiques de l’entreprise et de son environnement)

 Universalité (le contrôle interne concerne toutes les personnes dans l’entreprise, en tout
temps et en tout lieu).

b.2 Outils et techniques de contrôle interne.

Ce sont de procédures de sécurité ou de contrôle contribuant à la couverture des risques


encourus. Nous pouvons citer :

 Séparation des fonctions : Son respect suppose l’absence de cumul des fonctions
suivantes : de décision, de détention ou de conservation des valeurs ou biens, de contrôle,
et d’enregistrement. Elle apporte de la sécurité aux opérations.
 Existence de délégation formalisées et appropriées : le système de délégation constitue
un élément clé dans le système de contrôle interne.
 Supervision de la délégation : la délégation appelle nécessairement une supervision.
 Restriction des accès : la restriction des accès du personnel à certains documents, à
certains fichiers ou applications informatiques, à certains lieux géographiques permet de
limiter les risques de fraude ou divulgation d’informations.
 Protection physique : Certains documents sensibles doivent être protégés. (par exemple
les chéquiers, la caisse, le processus de fabrication, stock, etc.)

39
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

 Piste d’audit : Sur le plan comptable, elle désigne la possibilité de remonter aux pièces
justificatives à partir d’un compte donné. En matière de contrôle interne, c’est la
possibilité de valider une information ou une opération en remontant à sa source.
 Autocontrôle : recoupement et contrôle mutuel

c. Eléments constitutifs et rôle du contrôle interne

c.1 Les éléments constitutifs du contrôle interne

Les normes actuelles définies par le COSO (Committee of Sponsoring Organizations of the
Treadway Commission) relèvent cinq composantes :
1. environnement de contrôle : il se traduit par le comportement de la direction et des
personnes constituant le gouvernement d’entreprise, par leur degré de sensibilité et par les
actions qu’elles mènent en matière de contrôle interne.
2. identification et évaluation des risques ; la cartographie des risque
3. activités de contrôle proprement dites ;
4. système d’information ou de communication,
5. structure de pilotage de l’ensemble du dispositif (monotiring).

c.2 Importance pour l’auditeur d’examiner le contrôle interne


L’examen du contrôle interne par l’Auditeur externe vise deux buts essentiels :

(1) déterminer la nature et l’étendue des vérifications qu’il devra effectuer. Celles-ci sont
conditionnées par le degré d’efficacité du contrôle interne. En effet, si le contrôle interne
révèle des faiblesses ou des lacunes, l’auditeur doit alors étendre et approfondir ses
propres contrôles jusqu’à ce qu’il ait acquis une opinion sur la qualité des comptes et des
états financiers.
(2) déceler les insuffisances du contrôle interne de l’entreprise (les points forts et les points
faibles) afin de proposer des améliorations en vue d’y remédier à temps et éviter des
erreurs par la suite (rôle préventif).

40
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

2. Méthodologie d’évaluation du contrôle interne


L’évaluation du contrôle interne permet à l’auditeur de déterminer dans quelle mesure il
pourra s’appuyer sur l’efficacité des procédures existantes, pour limiter le nombre de
transactions, documents, pièces, écritures à analyser et orienter ses travaux vers l’appréciation
des risques majeurs auxquels l’entreprise est exposée. Elle est pratiquement le seul moyen de
s’assurer de l’examen correct des opérations répétitives : facturations – encaissements, achats-
paiements, paie.
Les grandes étapes de l’évaluation du contrôle interne sont présentées dans le schéma suivant.
Elles comprennent :
- la prise de connaissance des procédures ;
- l’évaluation du contrôle interne ;
- l’exploitation de l’évaluation du contrôle interne ;

41
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Démarche d’évaluation du contrôle interne

Prise de connaissance générale Prise de connaissance des procédures

Description des
procédures

Analyse du risque inhérent


Tests de conformité ou
de compréhension

Évaluation du contrôle interne

Analyse du risque lié au contrôle

Première évaluation du contrôle interne

Identification des points forts

Tests de permanence

Points forts appliqués Points forts non appliqués Faiblesse de contrôle


a. Connaissance des procédureset/ou non efficaces
et efficaces interne

La prise de connaissance des procédures est réalisée au moyen :


- d’entretiens avec les principaux
Évaluationacteurs
finale dudecontrôle
ces procédures
interne ;
- de l’examen des manuels de procédures ;

Exploitation de l’évaluation du contrôle interne (E)

42
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

a) Connaissance des procédures


La prise de connaissance des procédures est réalisée au moyen :
- d’entretiens avec les principaux acteurs de ces procédures ;
- de l’examen des manuels de procédures ;
- de la revue des principaux documents qui servent de support à ces procédures.
Elle comporte une description des procédures et la réalisation de tests destinés à valider la
compréhension de l’auditeur (tests de conformité).

a.1 Méthodes de description des procédures


Dans la mesure du possible, l’auditeur utilise les descriptions existantes et les met à jour.
A défaut, ou si celles qui existent ne lui paraissent pas pertinentes, l’auditeur doit procéder
lui-même à la description. Les techniques usuelles sont :
- la description narrative ;
- le diagramme de circulation (flow-chart).

a.2 Tests de conformité ou de compréhension


Les tests de conformité permettent à l’auditeur de s’assurer que sa compréhension des
procédures est juste. Ils consistent :
- à mettre en œuvre des tests de cheminement permettant de dérouler une procédure
complète à partir de quelques opérations sélectionnées ;
- à réaliser des tests spécifiques sur des points de procédure particuliers paraissant peu
clairs ;
- à opérer aux acteurs intéressés la restitution de la description, en vue de recueillir leurs
commentaires.
b. Evaluation du contrôle interne
L’objectif de cette étape est de déterminer :
- comment les contrôles mis en place par l’entreprise permettent d’atteindre les objectifs de
contrôles,
- si l’information collectée sur le système est correcte,
- l’efficacité des contrôles prévus et les risques inhérents aux systèmes du fait de l’absence
de contrôles qui répondent aux objectifs.

43
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

b.1 : Evaluation théorique du contrôle interne


Il s’agit pour l’auditeur à partir de sa compréhension des cycles (diagrammes et narratifs)
de recenser :

- les points faibles de la procédure, c'est-à-dire les défaillances de procédure qui laissent
craindre que certaines assertions d’audit ne soient pas respectées. Par exemple le fait
d’envoyer au service achats les factures d’achats sans les répertorier à l’arrivée dans
l’entreprise peut laisser craindre certaines charges à payer ne soient pas comptabilisées
en fin d’année. Ce fait portant atteinte à la fois à l’exhaustivité et à la séparation des
exercices. Il peut se servir du questionnaire de contrôle interne comme aide mémoire.
Chaque point identifié est consigné sur la grille d’évaluation avec possibilité de renvoi à
des feuilles de travail pour des détails ou pour des recommandations à insérer dans le
rapport de recommandations sur le contrôle interne.
- Les points forts de la procédure, c'est-à-dire les verrous de contrôle interne dont le respect
conditionne le respect des assertions d’audit. Par exemple, la numérotation séquentielle
des factures d’achat à l’arrivée dans l’entreprise peut constituer une garantie du respect
de l’exhaustivité des enregistrements dans le cycle achats.

b.2 : Tests de procédure sur les points forts (Test de permanence)


Les points forts mis en évidence à partir des manuels de procédure et des entretiens et les
contrôles décrits comme existants, peuvent ne pas se trouver confortés par la réalité. Aussi,
l’auditeur vérifie par lui-même, à l’aide de sondage, la réalité de ces points forts. Une
procédure, correcte dans sa description théorique, peut, dans son application pratique,
comporter des faiblesses.
Les contrôles (ou points forts) à tester dans le fonctionnement des procédures sont ceux qui
lui paraissent :
- répondre aux objectifs de contrôle ;
- utiles à sa mission.
i) Contrôles et vérifications fréquents
Les contrôles fréquents comprennent :
Contrôles de réalité : Deux techniques peuvent être citées :
• les contrôles physiques ou inventaire ;
• la validation par recoupement externe (demande de l'information aux tiers).

44
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Contrôles d'exactitude Nous citons parmi ces contrôles :


• Les comparaisons globales de données ;
• Les contrôles arithmétiques.
Contrôles de l’exhaustivité et l’exactitude des mises à jour et des données accumulées
• La revue globale de données ;
• L’examen analytique
Contrôles hiérarchiques sur le personnel de l'entreprise : Les principaux contrôles
hiérarchiques sont :
• la Procédure d'autorisation (l’autorisation des opérations et de la saisie des données) ;
• la Supervision des travaux ;
• la Politique du personnel (présence d'un personnel compétent et intègre) ;
• la Réglementation de l'accès aux biens de l'entreprise (la sécurité d’accès aux actifs et aux
enregistrements) ;
• l’Audit interne
Contrôles réciproques par la séparation des tâches
Ces contrôles consistent à passer en revue les travaux effectués par son prédécesseur à chaque
niveau d'un processus.
Ces contrôles désignent tout système de répartition des responsabilités, de division de travail,
et toutes les méthodes de comptabilisation des opérations par lesquelles le travail d'un
employé ou d'un groupe d'employés se trouve sans cesse vérifié :
• du fait qu'il doit concorder avec le travail des autres employés,
• du fait qu'il est fonction du travail des autres employés,
• ou encore du fait qu'il doit correspondre au travail d'autres employés.

Ces tests sont effectués par la technique des sondages


Les sondages sur les procédures ont pour objectif de s’assurer que les contrôles ont fonctionné
pendant toute la période. La nature de ces sondages est principalement fonction du cycle
d’opération à vérifier. On distingue les techniques de vérification ci-après :
 L’enquête consiste à demander aux personnes chargées de faire les contrôles comment
elles procèdent.
 L’observation consiste à observer la réalisation matérielle d’un contrôle. Ce type de
contrôle est bien adapté à la vérification de l’existence physique de certains moyens de

45
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

protection. (Ex. : coffre-fort, grilles de protection des zones de stockage, système de


sécurité…).
 L’examen de l’évidence du contrôle consiste à s’assurer que l’élément qui matérialise la
réalisation du contrôle existe effectivement (Ex : signature, cachet).
 La répétition des contrôles consiste à refaire le travail de contrôle exécuté par le
personnel de l’entreprise pour vérifier que l’on arrive au même résultat.
Lors de la préparation de son programme de contrôle, l’Auditeur doit donc utiliser avec
discernement ces différentes techniques en fonction de ce qu’il cherche à prouver.

ii) Rédaction du programme


Le programme de travail est rédigé selon le modèle ci-après :

Programme d’audit

Module : Achats fournisseurs


Liste des Contrôles possibles Réf. Echantillon Fait par
Feuil.
trav
Récapituler les principaux dossiers d’approvisionnement à
partir des factures archivées payées ou non.
Vérifier l’existence ou non de la piste d’audit permettant de
remonter jusqu’aux commandes et aux besoins des utilisateurs.
Vérifier si les achats effectués correspondent aux besoins
exprimés par les utilisateurs et validés par des responsables
habilités.
Vérifier l’existence des Bons de Commandes prénumérotés
précisant les spécifications des biens et services.
Vérifier la concordance entre le Bon de Commande et le Bon de
Livraison du fournisseur ainsi qu’avec le BR d’entrée en stock.
Vérifier l’existence des différents contrôles matérialisés.
Tester les dates de livraison par rapport au Bon de Commande

46
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

et chiffrer les retards de livraison ainsi que leur impact sur


l’exploitation.
Vérifier l’existence du Bon à Payer sur les factures ainsi que la
concordance avec BL et BR.
Vérifier l’existence du cachet original et du cachet Payé sur les
factures payées et archivées.
Vérifier la comptabilisation exacte et à temps des factures en
dettes fournisseurs.
Vérifier l’existence du cachet d’imputation et du cachet Payé.

iii) Réalisation des sondages


Pour la réalisation des sondages mentionnés dans les programmes, l’Auditeur peut utiliser les
méthodes empiriques ou les méthodes statistiques. Il appartient, toutefois, à celui qui rédige le
programme de fixer l’étendue des sondages à effectuer et les périodes qui doivent être
couvertes (Scope).
Le choix de la technique de sondage dépend, essentiellement, du degré de confiance que
l’Auditeur veut obtenir dans les résultats de ses sondages. L’Auditeur à qui est déléguée la
réalisation des contrôles, documente ses travaux sur des feuilles de travail et il date, signe et
référence le programme pour justification du travail effectué pour faciliter la supervision.
Les conclusions détaillées sur les feuilles de travail sont synthétisées sur une feuille de travail
(conclusions des tests).
Conclusions des sondages
L’Auditeur peut se trouver confronté aux situations suivantes :
 Le sondage ne révèle aucune anomalie :
Les conclusions de l’évaluation préliminaire sont confirmées et l’Auditeur peut préparer son
programme de contrôle des comptes détaillé à partir des programmes standard.

 Le sondage révèle des anomalies :


L’Auditeur se retrouve alors au même stade que pour les contrôles inexistants ou inutiles pour
sa mission. Il doit donc évaluer l’incidence des défaillances et proposer la rédaction d’un
point à insérer dans le rapport de recommandations sur le contrôle interne. La structure de
rédaction de chaque point est la suivante :

47
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

 description de la faiblesse
 référentiel qui justifie la faiblesse
 cause de la faiblesse
 impact sur l’entreprise et ses états financiers
 recommandation
 observation du client.
Il est important que ces constatations soient :
- discutées avec les responsables de la société ;
- confirmées par écrit, dans un rapport sur le contrôle interne.
La qualité de cette démarche est très importante car il est souvent sujet à discussions.

c. Exploitation de l’évaluation du contrôle interne


L’exploitation de l’évaluation du contrôle interne consiste pour l’auditeur à tirer la
conséquence de son appréciation des procédures en s’appuyant sur les points forts relevés et
en renforçant ses contrôles substantifs lorsqu’il a identifié des points faibles. Donc plus
l’auditeur estime que le risque d’anomalies significatives est élevé, plus les contrôles de
substance qu’il réalise sont étendus. Par ailleurs, étant donné que le risque d’anomalies
significatives intègre le risque lié au contrôle, des résultats des tests de procédures non
satisfaisants augmentent l’étendue des contrôles de substance nécessaires.

i) Rappel des dispositions de la norme ISA 330

 Réponse à l'évaluation du risque d'anomalies significatives au niveau des comptes


pris dans leur ensemble. (ISA 330)
En réponse à son évaluation du risque d'anomalies significatives au niveau des comptes pris
dans leur ensemble, le commissaire aux comptes adapte son approche générale de la mission.
Il peut notamment pour ce faire :
- affecter à la mission des collaborateurs plus expérimentés ou possédant des
compétences particulières ;
- recourir à un ou des experts ;
- renforcer la supervision des travaux ;

48
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

- introduire un degré supplémentaire d'imprévisibilité pour l'entité dans les procédures


d'audit choisies ;
- apporter des modifications à la nature, au calendrier ou à l'étendue des procédures
d'audit. Ainsi, par exemple, s'il existe des faiblesses dans l'environnement de contrôle,
le commissaire aux comptes peut choisir :
- de mettre en œuvre des contrôles de substance plutôt que des tests de procédures ;
- d'intervenir plutôt après la fin de l'exercice qu'en cours d'exercice ; ou
- d'augmenter le nombre de sites à contrôler.
 Réponse à l'évaluation du risque d'anomalies significatives au niveau des assertions
(ISA 330)
En réponse à son évaluation du risque au niveau des assertions, le commissaire aux comptes
conçoit et met en œuvre des procédures d'audit complémentaires à celles réalisées pour cette
évaluation.
Ces procédures d'audit comprennent des tests de procédures, des contrôles de substance, ou
une approche mixte utilisant à la fois des tests de procédures et des contrôles de substance.
Le commissaire aux comptes détermine la nature, le calendrier et l'étendue des procédures
d'audit qu'il réalise en mettant en évidence le lien entre ces procédures d'audit et les risques
auxquels elles répondent.
Les facteurs à prendre en considération pour déterminer les procédures à mettre en œuvre
sont :
- le niveau de risque d'anomalies significatives sur les assertions considérées pour les
catégories d'opérations, les soldes de comptes et les informations fournies dans
l'annexe ;
- la nature des contrôles mis en place par l'entité sur ces assertions et la possibilité ou
non pour le commissaire aux comptes d'obtenir des éléments prouvant l'efficacité des
contrôles.
La détermination de l'étendue d'une procédure d'audit, qui correspond au nombre d'éléments
testés par cette procédure spécifique, relève du jugement professionnel du commissaire aux
comptes, sachant que, plus le risque d'anomalies significatives est élevé, plus la quantité ou la
qualité des éléments nécessaires pour que le commissaire aux comptes puisse fonder son
opinion est élevée.

49
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

En termes de calendrier, le commissaire aux comptes peut décider de réaliser des procédures
d'audit en cours d'exercice, en plus de celles qui seront mises en œuvre après la fin de
l'exercice. Ce choix dépend notamment du niveau et de la nature du risque d'anomalies
significatives, de l'environnement de contrôle interne et des informations disponibles,
certaines ne pouvant être accessibles qu'à certains moments, pour des observations physiques
par exemple.
 Procédures d'audit indépendantes de l'évaluation du risque d'anomalies
significatives (ISA 330) : Elles présentent un caractère global
Indépendamment de l'évaluation du risque d'anomalies significatives, le commissaire aux
comptes conçoit et met en œuvre des contrôles de substance pour chaque catégorie
d'opérations, solde de compte et information fournie dans l'annexe, dès lors qu'ils ont un
caractère significatif.
De plus, le commissaire aux comptes met en œuvre les procédures d'audit suivantes :
- rapprochement des comptes annuels ou consolidés avec les documents comptables
dont ils sont issus ;
- examen des écritures comptables significatives, y compris des ajustements effectués
lors de la clôture des comptes ; et
- évaluation de la conformité au référentiel comptable applicable de la présentation
des comptes, y compris les informations fournies en annexe.
- vérification de la qualité des informations fournies dans l’annexe aux états
financiers.

ii) Détermination de la stratégie d’audit


En conclusion l’auditeur détermine le niveau du risque global d’audit qui lui permet de bâtir
sa stratégie d’audit de la manière suivante :
 Risque de contrôle jugé maximum
L’évaluation du risque de contrôle au niveau maximum implique que l’auditeur ne pourra pas
s’appuyer sur le contrôle interne mais plutôt sur ses propres tests de validation qui seront
étendus dans le cadre du seuil de matérialité défini.
Dans la mesure où aucune assurance n’est obtenue du système de contrôle interne, le niveau
de tests de validation sera obligatoirement très élevé.

50
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Certains comptes se prêtent par nature à une approche de validation étendue, il s’agit par
exemple (dans le cas d’une activité industrielle et commerciale classique) des postes
emprunts, capital, réserves, immobilisations incorporelles…
Par opposition, les comptes dérivant des données répétitives (cycliques), qui se caractérisent
par un volume élevé et une rotation rapide des transactions, font généralement l’objet d’un
traitement informatisé et de procédure de contrôle interne. En pratique, pour ce type de
comptes, le risque de contrôle sera très rarement jugé maximum et une assurance plus ou
moins élevée pourra généralement être attendue du système de contrôle interne. Dès lors, une
analyse plus approfondie des applications et de la fonction informatique sera dans la majorité
des cas effectuée.
 Risque de contrôle jugé modéré
En jugeant modéré le risque de contrôle, en documentant et en testant les contrôles sur
lesquels il s’appuiera, l’auditeur pourra réduire corrélativement le niveau de ses tests de
validation.
Pour les objectifs d’audit couverts par l’évaluation du contrôle interne, les travaux de
validation consisteront normalement en une combinaison appropriée de tests de détail et de
procédures de revue analytique. La pondération entre ces deux techniques dépendra d’une
appréciation fine du risque de contrôle, le degré d’assurance obtenu grâce aux tests de détail
étant d’autant moins nécessaire que le risque de contrôle est plus faible.

 Risque de contrôle jugé faible


Lorsqu’une structure de contrôle interne efficiente est en place, une stratégie d’audit adaptée
consistera à s’appuyer sur le contrôle interne, et en réduisant corrélativement le niveau des
tests de validation, lesquels pourraient se limiter principalement à des travaux approfondis de
revue analytique.

51
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

3 MEMORANDUM DE STRATEGIE D’AUDIT (MSA) OU PLAN DE MISSION


a) Objectifs
Le M.S.A. est un document établi par l’auditeur, chef de mission pour synthétiser par cycle
(ou groupe de comptes) :
 Les éléments qui influent sur la nature et l’étendue de ses travaux de contrôle des comptes
 Les techniques d’audit choisies pour vérifier que ces comptes remplissent bien les
objectifs d’audit définis. Le choix de ces techniques est influencé par le fait que certaines
d’entre elles permettent de vérifier plusieurs objectifs en même temps et qu’il faut
toujours opter pour celle qui est la plus efficace ;
 Le lien entre les diverses étapes de la mission.
Ce document permet, par ailleurs, de planifier rigoureusement les travaux à effectuer et de
communiquer la stratégie générale des contrôles aux membres de l’équipe. L’ensemble de ces
projets est revu par le responsable du dossier qui consulte également les spécialistes fiscaux,
et informatiques etc., et qui formalise l’ensemble du plan.
Le contenu du M.S.A. est discuté avec l’auditeur, chef de mission qui approuve formellement
le plan définitif.
b) Contenu
Présentation du client
- Dénomination
- Registre du commerce, N°IFU
- Historique
- Activité : principale, secondaires
- Actionnariat
- Localisations, adresse

Nature de la mission et calendrier


- Opinions, avis et recommandations
- Date de fin des travaux sur le terrain
- Dates butoirs des réunions de synthèse
- Dates butoirs pour livraison des rapports

52
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Domaines sensibles identifiés au cours des missions précédentes


- Fonctionnement interne
- Gestion des finances
- Nature et raison des ajustements

Faits marquants liés à l’exploitation de l’entreprise


- Secteur d’activité de l’entreprise
- Facteurs externes réglementés
- Opérations récentes de financement et d’investissement
Changement de principes comptables
Conclusion de la revue de l’information financière récente
- Tendances lourdes
- Transactions inhabituelles
Risques inhérents
Chiffres significatifs
Total bilan Effectif
Chiffre d’affaires Situation nette
Marge brute Fonds de roulement
Résultat

53
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

c) Exemple de MSA
SOCIETE S.T.E.
MEMORANDUM DE STRATEGIE D’AUDIT
1. Présentation du client
a) Présentation générale
La société STE est un établissement public à caractère scientifique, doté de la personnalité
morale et de l’autonomie financière. Il a été créé par la loi n° 72- 26 du 10 Novembre 1955.

b) Secteur d’activité

La société STE est chargée d’assurer et de gérer les missions de services publics dans les
domaines de santé, des soins hospitaliers et de la recherche.

Elle intervient dans les secteurs suivants :

Secteurs d’activités Part dans l’activité globale

Consultations, Soins et Hospitalisations 88%

Ventes de produits et consommables 12%


pharmaceutiques

Recherche et Formations -

Total 100%

c) Actionnariat

Il se compose ainsi qu’il suit :

Actionnaire Dotation % de détention Nb de droits de % de droits de


vote vote

Etat 7 366 788 650 100 Ensemble 100

54
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

d) Siège

Il est domicilié dans la zone administrative, bâtiment E dans la commune de Parakou.

e) Organisation de la société
 Cadre juridique
Les textes qui s’appliquent à la STE sont les suivant :

- Les textes de l’OHADA ;


- le décret n°19885-530 du 20 juillet 1988, portant attributions, organisation et
fonctionnement de la STE ;
- la loi n°94-009 du 28 juillet 1994, portant création, organisation et fonctionnement
des offices à caractère social, culturel et scientifique ;
 Gouvernance
La STE est administrée par un Conseil d’Administration composé de Sept (07) membres
ayant tous des voix délibératives.

 Direction Générale
La gestion de la STE est assurée par un Directeur Général assisté d’un Directeur Général
Adjoint et de plusieurs comités, commissions, cellules.

L’organigramme comporte aussi une agence comptable, des services de soutien et des
services médicaux.

2. Nature de la mission et calendrier

La société STE a soumis ses comptes annuels le 15 Février N à notre audit. Conformément
aux normes professionnelles auxquelles nous sommes astreints, notre cabinet a la
responsabilité d’effectuer un audit complet des états financiers de cette société et de délivrer
une opinion sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes.
Notre rapport sur l’examen des comptes est attendu pour le 15 Mai N. Compte tenu de ce
délai, les sommaires des points relevés (SPR) devraient être finalisés pour le 30 avril N suivis
de la réunion de synthèse et de discussion avec l’entreprise le 02 mai. Un rapport de
recommandation doit être émis le 10 mai N.

55
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

3. Points ayant un impact sur la stratégie d’audit


a) Domaines sensibles identifiés au cours des missions précédentes
Une revue du dossier de l’année précédente révèle un grand nombre d’anomalies lors du
contrôle des comptes clients, des états de rapprochement et dans la valorisation des stocks des
consommables médicaux. En conséquence, nous devons être attentifs à la répétition
éventuelle de tels problèmes, en particulier en recherchant les stocks périmés, les créances
anciennes, impayées et provisionnées et en effectuant une revue de ces points.
b) Faits marquants liés à l’exploitation de l’exercice
La société vient d’acquérir, au moyen d’une subvention de l’Etat, un matériel médical. Ce qui
représente un important investissement dont il faudra vérifier les conditions d’acquisition et
d’enregistrement dans les comptes.
c) Changements de principes comptables
La société vient de procéder à la réévaluation libre de ses immobilisations, suite à la perte de
plus de la moitié de son capital. La mission devra examiner les conditions et les modalités de
réalisation de cette modification de la valeur d’entrée des biens concernés, surtout les aspects
fiscaux de l’opération.
d) Conclusion de la revue de l’information financière récente
La revue analytique des comptes débouche sur les grandes conclusions suivantes :
 La société continue de disposer d’une trésorerie pléthorique avec beaucoup d’espèces
gardées en caisse ;
 Le résultat est déficitaire au cours de la dernière année sous-revue, malgré
l’accroissement observé au niveau du chiffre d’affaires. Une attention doit être accordée
par la mission quant à la vérification approfondie de la bonne séparation des opérations
d’achats et de ventes entre l’exercice clos et l’exercice suivant.
 Les autres charges ont accru de plus de 100%. Il convient de procéder à un contrôle
exhaustif de ces charges.
CALENDRIER ET BUDGET (en heures)

CALENDRIER ASSOCIE DIRECTEUR SENIORS ASSISTANTS TOTAL


DE MISSION
INTERIM 30 Oct – 15 déc 30 60 85 170 345
INVENTAIRE 20 déc -15 jan 10 35 70 115
FINAL 15 fév- 10 mai 50 90 115 130 385
FINALISATION 10 mai-15 mai 20 40 65 130 255
TOTAL 100 200 300 500 1 100

56
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

3. Orientation des travaux d’audit.

COMPTES ET NATURE ET ETENDUE DES


CYCLES CLASSES DE EVALUATION DU RISQUE TESTS SUR LES CONTROLES
TRANSACTIONS D’AUDIT ET SUR LES COMPTES
Faible pour les objectifs Test de procédure de caisse ;
Clients – Créances clients d’exhaustivité et d’existence. Reconstitution des recettes
Produits Ventes Maximum pour les objectifs Tests détaillés des contrôles identifiés
d’évaluation, et de droits et Confirmation de soldes
obligations.

Faible pour les objectifs Vérification de la séparation des


d’exhaustivité et d’existence. exercices
Modéré pour les objectifs de Tests limités sur les comptes
Achats – Dettes fournisseurs classification Circularisation des fournisseurs
Fournisseurs Achats Maximum pour les objectifs de
d’évaluation et de droits et
obligations.
Faible pour les objectifs Tests détaillés des contrôles identifiés
d’existence et d’imputation. Revue analytique des comptes et tests
Maximum pour les objectifs de étendus de Cut off sur les comptes
Stocks Stocks valorisation, d’exhaustivité de Contrôle de la procédure de calcul des
présentation et de droits et coûts de revient
obligations. Prévoir l’inventaire physique
Faible pour les objectifs Prendre connaissance des contrats de
Salaires à payer d’existence. travail. Contrôle des déclarations
Frais de personnel Maximum pour les objectifs de fiscales et sociales
Paie valorisation, d’exhaustivité et de Principalement procédés de revue
droits et obligations. analytique
Trésorerie – Banques Faible pour les objectifs Contrôle des rapprochements bancaires
Financement Caisses d’existence. Circularisation des banques
Maximum pour les objectifs de
valorisation, d’exhaustivité et de
droits et obligations

Signatures
Associés ………………………………………………………………………………………....
Manager ………………………………………………………………………………………

57
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 4 : Contrôle directe sur les comptes

Comme étudiée à la section précédente, l’approche des contrôles sur les comptes varie selon
que l’on peut, ou non, s’appuyer sur les contrôles mis en place par l’entreprise.
Selon la norme ISA 330 « PROCÉDURES D'AUDIT MISES EN ŒUVRE PAR LE
COMMISSAIRE AUX COMPTES À L'ISSUE DE SON ÉVALUATION DES RISQUES », après
avoir pris connaissance de l'entité et évalué le risque d'anomalies significatives dans les
comptes, le commissaire aux comptes ou l’auditeur adapte son approche générale et conçoit et
met en œuvre des procédures d'audit lui permettant de fonder son opinion sur les comptes.

1. Procédures d’audit
a) Définition: Les Procédures d'audit sont un ensemble de travaux réalisés au cours de
l'audit afin de collecter les éléments permettant d'aboutir à des conclusions à partir
desquelles le commissaire aux comptes fonde son opinion
Parmi ces procédures on peut citer :
b) Les procédures d’audit usuelles
 Les tests de procédures : Parmi les procédures d'audit, les tests de procédures permettent
de collecter des éléments en vue d'apprécier l'efficacité des contrôles conçus et mis en
œuvre par l'entité pour prévenir, détecter ou corriger les anomalies significatives au
niveau des assertions.
 Contrôles de substance : Procédures d'audit mises en œuvre pour détecter les anomalies
significatives au niveau des assertions. Elles incluent :
- les tests de détail ;
- les procédures analytiques.
 Procédure analytique : Technique de contrôle qui consiste à apprécier des informations
financières à partir :
- de leurs corrélations avec d'autres informations, issues ou non des comptes, ou avec
des données antérieures, postérieures ou prévisionnelles de l'entité, ou d'entités
similaires ; et
- de l'analyse des variations ou des tendances inattendues.
 Test de détail : contrôle d'un élément individuel faisant partie d'une catégorie
d'opérations, d'un solde de compte ou d'une information fournie dans l'annexe.

58
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

 Inspection : Technique de contrôle qui consiste à :


- examiner des enregistrements ou des documents, soit internes, soit externes, sous
forme papier, sous forme électronique ou autres supports ;
- ou à procéder à un contrôle physique des actifs corporels.
 Observation physique : Technique de contrôle qui consiste à examiner la façon dont une
procédure est exécutée au sein de l'entité.

2. La collecte d’éléments probants (ISA 500)


a) Définition
« Les éléments probants désignent les informations collectées par l'auditeur pour parvenir à
des conclusions sur lesquelles il fonde son opinion. Ils comprennent les informations
contenues dans la comptabilité sous-tendant l'établissement des états financiers, et les autres
informations ».
Pour parvenir à des conclusions raisonnables sur lesquelles fonder son opinion, l'auditeur doit
recueillir des éléments probants suffisants et appropriés.
 Le caractère « suffisant » concerne la quantité d’éléments probants.
 Le caractère « approprié » est fonction de la qualité des éléments probants, c'est-à-dire
leur pertinence et leur fiabilité pour justifier, ou pour détecter des anomalies.
La fiabilité des éléments probants dépend de leur origine, de leur nature, et des
circonstances spécifiques dans lesquelles ils ont été collectés.
b) Quelques règles générales.
- les éléments probants de source externe indépendante de l'entité sont plus fiables que
ceux d'origine interne ;
- les éléments probants d’origine interne sont d'autant plus fiables que les contrôles
internes concernés, imposés par l’entité, sont efficaces ;
- les éléments probants recueillis directement par l'auditeur (par exemple, l’observation
de la mise en œuvre d’un contrôle) sont plus fiables que les éléments probants
obtenus indirectement ou par déduction (par exemple, la demande d’explications
relative à la mise en œuvre d’un contrôle) ;
- les éléments probants sont plus fiables lorsqu’ils existent sous forme de documents,
soit papier, soit électronique ou d’un autre genre (par exemple, un document écrit

59
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

établi pendant une réunion est plus fiable qu’une interprétation verbale ultérieure des
questions discutées) ;
- les éléments probants sous forme de documents originaux sont plus fiables que les
éléments probants sous forme de photocopies.
c) Programme de contrôle des comptes
A partir de son programme de contrôle des comptes, l’auditeur exécute les contrôles qui lui
permettent de fonder son opinion finale sur les comptes, la situation financière et le résultat de
l’entreprise.
Le programme détaillé du contrôle des comptes est rédigé à partir des conclusions des tests
sur les procédures.
Des guides de contrôle des comptes standard sont adaptés en fonction du contexte de
l’entreprise.
L’Auditeur doit obtenir les éléments de preuve suffisants en qualité et en quantité pour
formuler son opinion sur les comptes annuels.
Pour atteindre cet objectif, l’Auditeur dispose des techniques de contrôle suivantes dont
quelques-unes sont definies au paragraphe 1.b :
 la procédure analytique ;
 les tests de détail ;
 l’observation physique ;
 la confirmation directe ;
 l’examen des documents reçus par l’entreprise ;
 l’examen des documents créés par l’entreprise ;
 les contrôles arithmétiques ;
 les analyses, estimations, rapprochements et recoupements entre les informations obtenues
et les documents examinés ;
 les informations verbales obtenues des dirigeants et employés de l’entreprise.
L’Auditeur doit choisir celles qui lui apportent la valeur probante suffisante dans les
meilleures conditions de coût et de temps.
A l’issue de ces contrôles, l’auditeur peut conclure sur le respect des assertions d’audit qu’il
souhaitait vérifier.
Voici un exemple d’un programme d’audit.

60
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Programme d’audit Module : Achats fournisseurs


Description des tests à réaliser Réf. Echantillon Fait par
Feuil. trav
Faire la revue analytique des comptes fournisseurs et enquêter
sur leur évolution.
Vérifier pour les comptes de retenue de garantie que les
paiements sont effectués conformément aux contrats de
prestations et que les Procès-verbaux de réception sont
disponibles.
Enquêter sur les mouvements passés sur les comptes 4081 et
obtenir les pièces justificatives des montants significatifs.

Effectuer la confirmation directe des comptes Au 31/12/N


fournisseurs. Mouvement ≥
1 000 000
Solde débiteur ≥
1 000 000
Conclure.

61
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 5 : Finalisation de la mission

Après avoir procédé au contrôle des comptes, l’Auditeur réalise les travaux de fin de mission
suivants :
 recherche des événements postérieurs au bilan ;
 obtention de la lettre d’affirmation ;
 signature du questionnaire de fin de mission ;
 préparation de la note de synthèse de la mission ;
 rédaction conclusions et des projets de rapports à l’approbation de l’Associé
responsable.

1. Evènements postérieurs au Bilan


Le contrôle des comptes se déroule dans les mois qui suivent la date de clôture de l’exercice.
a) Définition
Entre la date de clôture des comptes et la date de signature du rapport d’audit, des
événements peuvent se produire qui ont une incidence significative sur la situation financière
et/ou les résultats de l’entreprise. Ce sont des évènements postérieurs à la clôture de
l’exercice.
On distingue généralement :
- Les évènements qui trouvent leur origine avant la date de clôture (par exemple : la
faillite définitive d’un client douteux), qui fournissent donc des éléments complémentaires
pour l’évaluation des comptes, et qui peuvent entraîner des ajustements.
- Les évènements spécifiques de l’exercice suivant (par exemple, incendie de l’usine) qui
pourraient faire l’objet d’une note, dans l’annexe.

b) Recherche des évènements postérieurs à la clôture de l’exercice.


Il appartient à l’Auditeur de rechercher ces événements avant de finaliser ses travaux.
Selon la norme ISA 560, l’auditeur met en œuvre les diligences pour identifier les événements
postérieurs à l’exercice qui ont lieu jusqu’à une date la plus rapprochée au rapport de l’audit
et qui peuvent avoir un impact sur les états financiers de l’exercice contrôlé. L’auditeur
s’assure qu’ils ont reçu un traitement adéquat et les prend en compte pour formuler son
opinion.

62
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Le questionnaire des événements postérieurs au bilan doit donc être rempli et la nature et
l’incidence de ces événements analysés.
L’Auditeur doit poursuivre la recherche des événements postérieurs au bilan jusqu’à la date
de signature effective du rapport.

2. Lettre d’affirmation (ISA 580)


a) Définition
Il s’agit d’une lettre par laquelle la direction confirme avoir mis toutes les informations
disponibles à la disposition des vérificateurs.
b) Objectif
Cette mesure est destinée à limiter les risques d’éléments volontairement soustraits au
contrôle par la direction. C’est un engagement formel que les comptes et informations
communiqués sont exhaustifs, sincères et exacts.
La lettre sert aussi à rappeler aux dirigeants leur responsabilité concernant l’élaboration de
l’objet de l’audit et l’information présentée à l’auditeur.
c) Procédure de mise en œuvre
L’auditeur demande à la direction des déclarations écrites sur certains éléments. Ces
déclarations sont consignées dans une lettre d’affirmation obtenue à la date la plus proche
possible du rapport d’audit, mais pas postérieure à celui-ci.
C’est l’auditeur qui décide à propos de la mise en œuvre de cette procédure. La lettre de
confirmation est élaborée par l’entreprise selon un canevas suggéré par l’auditeur. Elle est
signée par la direction de l’entreprise et adressée à l’auditeur à la fin des travaux de la mission
de l’audit.
La lettre reprend certaines déclarations des dirigeants faites pendant la mission et tout
particulièrement les aspects pour lesquels l’auditeur ne peut obtenir les éléments probants
suffisants.

3. Questionnaire de fin de mission


Le questionnaire de fin de mission a pour objectif de permettre à l’Auditeur de s’assurer qu’il
n’a oublié aucun aspect important de la mission, c’est-à-dire qu’il a rempli toutes les
diligences requises par les normes professionnelles, et qu’il n’existe pas de points en suspens
qui feraient obstacle à l’émission du rapport. Il doit être signé et soumis au Directeur de
mission en même temps que la note de synthèse et les projets de rapports.

63
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

4. Note de synthèse
La note de synthèse permet de récapituler les éléments significatifs de la mission et les
options prises.
a) Contenu
Cette note doit comprendre au minimum :
- la description des événements importants ayant marqué l’activité de l’entreprise
(nouveaux produits, nouvelle usine…) Si ces événements ont déjà été décrits dans le plan
de mission, une simple référence à ces documents sera suffisante ;
- la revue et visa par le chef de mission des travaux effectués et des conclusions
intermédiaires émises,
- la description des problèmes rencontrés et des solutions adoptées. Cette partie peut
consister en une photocopie des feuilles de synthèse de chaque section du dossier. Il est
important que cette section soit très claire, car c’est elle qui justifie, en grande partie,
l’opinion émise et qui évite les prises de position contradictoires d’année en année ;
- la liste des points en suspens qui doivent être réglés avant d’émettre le rapport (Ex. :
documents restant à recevoir, confirmations attendues…) ;
- la synthèse des ajustements suggérés en précisant ceux qui ont été accepté.
- une conclusion générale.

b) Exemple de note de synthèse


1. SYNTHÈSE GÉNÉRALE
1.1 Faits marquants
- Au plan administratif
- Au plan fiscal
- Au plan juridique
- Autres faits marquants
1.2 Seuils de signification
1.3 Continuité d’exploitation
1.4 Résultats d’audit
1.4.1 Points en suspens
1.4.2 Points d’audit
1.4.3 Ajustements

64
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

2. RAPPEL DE LA MISSION
2.1 Nature de la mission
2.2 Stratégie d’audit
2.3 Déroulement de la mission
3. CHANGEMENT DE MÉTHODE
4. RÉSULTAT DES TRAVAUX
4.1 Revue analytique détaillée du bilan
4.1.1 Actif immobilisé
4.1.2 Stocks
4.1.3 Clients
4.1.4 Autres créances
4.1.5 Trésorerie - Actif
4.1.6 Capitaux Propres
4.1.7 Emprunts et Dettes financières
4.1.8 Provisions pour risques et charges
4.1.9 Dettes Circulantes H.A.O
4.1.10 Fournisseurs
4.1.11 Dettes fiscales et sociales
4.1.12 Autres dettes
4.2 Revue analytique détaillée du compte de résultat
4.2.1 Chiffre d’affaires
4.2.2 Achats
4.2.3 Autres achats
4.2.4 Services extérieurs
4.2.5 Impôts et taxes
4.2.6 Autres charges
4.2.7 Charges de personnel
4.2.8 Reprise d’amortissement et de Provisions
4.2.9 Transfert de charges d’exploitation
4.2.10 Dotations aux amortissements et aux provisions
4.2.11 Charges financières

65
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

5. Rapport final ou Rapport d’audit (ISA 700)


a) Les normes applicables
L’auditeur présente les résultats de ses travaux dans un rapport d’audit dont le contenu et la
forme sont prescrits par :
- les dispositions de l’OHADA
- la norme ISA 700 (révisée)
b) Mise en œuvre
L’Auditeur prépare les projets des différents rapports à émettre en prenant en considération
- les Normes de rapport utilisées ;
- les problèmes qu’il a relevés dans la note de synthèse.
Ces projets sont discutés avec l’Associé et sont, ensuite, soumis à la procédure de revue
indépendante par un autre Associé.
Outre les rapports d’audit (opinion), les problèmes rencontrés lors du contrôle des comptes
peuvent faire l’objet d’un rapport de recommandations sur le contrôle interne. Il faut
évoquer le rapport spécial sur les conventions entre la société et ses dirigeants.
En fonction des conclusions sur les contrôles effectués, le rapport d’audit peut être :

(a) un rapport d’opinion sans réserve, encore appelé rapport non modifié : L’auditeur émet
une opinion de certification sans réserve lorsque sa conclusion est que les états financiers
donnent une image fidèle (ou présentent sincèrement) la situation financière et le résultat de
l’entreprise, conformément à un référentiel comptable identifié.

(b) Un rapport modifié, est émis dans le cas contraire à savoir :


 opinion avec réserve ;
 et opinion défavorable.
 l’impossibilité d’exprimer une opinion ;

Il faut aussi évoquer les cas où des observations n’ayant pas d’incidence sur l’opinion d’audit
sont formulées. (Rapport avec observations) ;

66
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

CHAPITRE 3 : LES TECHNIQUES D’AUDIT FINANCIER


Section 1 Typologie des techniques de contrôle
1. Inspection
1.1. Définition
L’inspection consiste à examiner des enregistrements ou des documents soit interne ou
externe, sous forme papier, sous forme électronique ou autre support.
1.2. Objets de l’inspection
L’inspection porte sur :
- des livres comptables,
- des documents papier ou numérisés,
- ou des actifs physiques.
1.3 Particularités de l’inspection de livres et documents
La fiabilité de l’inspection de livres et documents dépend :
- de la nature des éléments et de leur origine (selon qu’ils sont établis par l’entreprise ou par
un tiers et qu’ils sont ou non détenus par l’entreprise).
- de la pertinence et de l’efficacité des contrôles appliqués en interne)
- des conditions dans lesquelles l’inspection intervient,
- des compétences, du degré d’attention et de concentration et de l’esprit critique de celui
qui inspecte.
1.4 Particularités de l’inspection des actifs corporels
La qualité probante de l’inspection des actifs corporels se limite :
- à leur existence,
- à leur référencement (immatriculation opposée sur une immobilisation),
- à leur état (utile pour l’appréciation d’une valeur d’inventaire),
- et aux lieux et conditions d’utilisation.
L’inspection n’apporte pas de renseignement sur la valeur des actifs corporels et rarement sur
leur propriété.
2. Observation physique
L’observation physique consiste à examiner :
- le fonctionnement d’un processus,
- la façon dont une procédure est appliquée,
- les procédures de contrôle ne laissant aucune trace matérielle.

67
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

3. Demande d’information adressée à des personnes internes ou externes à l’entreprise


La demande d’information (ou d’explications) permet d’obtenir des informations auprès de
personnes compétentes :
- à l’intérieur de l’entité,
- auprès de personnes extérieures à l’entreprise, sur demande directe de l’auditeur et selon
une procédure de demande écrite émanant de l’entreprise.
Remarque : Les réponses à ces demandes d’informations et d’explications offrent des
éléments de recoupement et des informations sur la propriété des biens, l’existence de
garanties éventuelles ou sur les engagements dont ils sont grevés.
Les avocats ont le droit d’opposer de secret professionnel ; ils répondent alors directement à
l’entreprise qui prend la responsabilité de faire suivre.

4. Demande de confirmation des tiers


4.1 Définition de la demande de confirmation des tiers
La demande de confirmation de tiers1 consiste, pour l’auditeur, à recevoir directement une
déclaration d’un tiers, suite à la demande qui lui est formulée par l’entreprise dont les comptes
sont audités. La réponse est facultative. Elle permet de vérifier la position de l’entreprise
auditée dans les livres du tiers interrogé et de s’assurer de sa réciprocité avec la position du
tiers en question dans les livres de l’entreprise qui l’interroge.
4.2 Recours à la demande de confirmation des tiers
La demande de confirmation est utilisée lors de la phase de contrôle des comptes et s’il s’agit
d’une petite entreprise, pour des positions proches de la date de clôture.
La demande de confirmation peut aussi être utilisée, lors de l’appréciation du contrôle interne,
pour s’assurer des conditions de fonctionnement d’un service, donc à une date choisie à cet
effet.
4.3 Procédure de la demande de confirmation des tiers
L’entreprise n’interfère ni dans le choix des tiers, ni dans l’expédition des demandes, ni dans
la réception des réponses.
Le mode opératoire est strict. La validité de la procédure en dépend.
La demande de confirmation de tiers nécessite l’accord de l’entité contrôlée, tant sur le
principe de la procédure que sur l’identité des tiers interrogés. Les lettres d’envoi, sur papier à

1
La demande de confirmation des tiers était autrefois appelée «circularisation».

68
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

en-tête de l’entreprise, sont signées par un de ses directeurs. Elles indiquent que la réponse est
à adresser directement à l’auditeur à l’aide de l’enveloppe pré affranche jointe à l’envoi.
La sélection des tiers, en vue du sondage est faite par l’auditeur.
Il existe trois types de demande de confirmation :
a) La confirmation positive :
L’entreprise soumet le solde dans ses livres à la confirmation du tiers. Pour être efficace, cette
formule doit être accompagnée d’un détail justificatif du solde, sinon le tiers ne pourra pas
expliquer les raisons de son désaccord.
b) La confirmation négative :
Etablie selon le même principe que la précédente, cette formule présente la particularité de
préciser au tiers que sa réponse n’est souhaitée qu’en cas de désaccord. Ce type de
confirmation est rarement utilisé seul, mais peut l’être en complément de la confirmation
positive.
c) La confirmation ouverte :
L’entreprise demande aux tiers de fournir une situation de ses comptes dans leurs livres. Cette
formule, plus souvent utilisée pour les créanciers, présente l’avantage de pouvoir être utilisée
sans attendre la sortie des balances. Par contre, elle pose parfois des problèmes importants de
rapprochement.
Si l’entreprise enregistre ses provisions pour factures à recevoir par usine et par produit, le
rapprochement des comptes avec le relevé du fournisseur sera difficile.
La préparation matérielle des lettres et des relevés nécessite du temps, il est donc souhaitable
de déléguer ce travail au personnel de l’entreprise en lui fournissant :
- La liste des tiers sélectionnés ;
- Le modèle de lettre à utiliser.
4.4 Dépouillement des réponses
a) Cas des confirmations positives
A la réception des réponses, l’auditeur les ventile en conformes et non conformes.
Les réponses conformes ne posent pas de problèmes.
Pour les réponses non conformes, l’auditeur doit analyser les écarts et identifier s’ils sont dus
à:

69
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

- Des chevauchements normaux ;


- Règlements faits par la société dans les derniers jours de l’exercice et reçus au début de
l’autre par son fournisseur ;
- Des erreurs du tiers : factures non comptabilisées par un client ;
- Des erreurs de la société : erreurs d’imputation comptable.
Les recherches nécessaires à cette analyse peuvent être déléguées au personnel de la société à
condition que l’auditeur se mette d’accord avec lui sur le format des réconciliations et puisse
superviser et contrôler les résultats de son travail.
Dans ce cas, il s’attachera plus particulièrement aux :
- Erreurs de la société
Il peut s’agir d’erreurs d’imputation ou d’omissions ; dans ce cas, il peut y avoir indication,
ou confirmation, d’une déficience ou d’une lacune dans le contrôle interne qui n’est pas
apparue lors de l’audit des procédures. Dans tous les cas, il faut faire procéder aux
redressements nécessaires ;
- Erreurs du tiers
Les auditeurs doivent se faire présenter les documents comme les factures, bon d’expédition,
etc., afin de vérifier la réalité, ainsi que la date de la transaction. La société doit informer le
tiers de ses erreurs et lui demander son accord en retour.
Toutes les anomalies révélées par la procédure de confirmation directe doivent être signalées
aux services intéressés et, si elles sont significatives, à la direction de la société.

Les résultats du dépouillement des réponses sont reportés sur la feuille de dépouillement des
confirmations.
b) Cas des confirmations ouvertes
Le processus reste le même, mais l’auditeur (ou le personnel de l’entreprise si le travail lui est
délégué) devra rapprocher les relevés obtenus avec la comptabilité de l’entreprise avant de
procéder au classement des réponses.
4.5 Procédures alternatives
Pour les tiers n’ayant pas répondu, ou lorsque la procédure n’a pu être mise en œuvre,
l’auditeur devra procéder au contrôle du bien-fondé de leurs comptes dans les livres au moyen
d’autres procédures.

70
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Pour les clients, le solde peut être justifié soit par des paiements effectués après la clôture (ces
paiements sont vérifiés avec les avis de règlement effectués ou avec l’extrait de compte de la
banque), soit par l’examen de documents probants (bons d’expédition signés du transporteur).
Ces procédures alternatives seront toujours envisagées par ordre décroissant de force
probante, en d’autres termes l’auditeur recherchera les éléments externes à l’entreprise qui
confirment le fait.
Dans certains cas, comme les engagements hors bilan ou l’état d’avancement des litiges,
l’auditeur se heurte à des difficultés pour mettre en œuvre des procédures alternatives.
Dans tous les cas, ces procédures demandent du temps, d’où l’importance d’obtenir un taux
élevé de réponses (en demandant, éventuellement, à l’entreprise d’intervenir auprès des tiers
pour qu’ils répondent). Elles sont néanmoins fondamentales pour conserver son caractère
probant à la procédure et à l’échantillon choisi.

5. Vérification d’un calcul


Cette technique consiste à vérifier l’exactitude arithmétique de documents justificatifs ou de
documents comptables ou à exécuter des calculs distincts.

6. Procédures analytiques
6.1 Définition
Les procédures analytiques sont des techniques de contrôle qui consistent à apprécier des
informations financières à partir :
- de leurs corrélations avec d’autres informations, issues ou non des coptes, ou avec des
données antérieures, postérieures ou prévisionnelles de l’entité ou d’entités similaires ;
- et de l’analyse des variations significatives, ou des tendances inattendues.
Il s’agit notamment de :
- replacer les variations significatives et les tendances dans la compréhension d’ensemble,
compte tenu des faits significatifs intervenus au cours de l’exercice ;
- exploiter les éléments ressortant de ces comparaisons, dans le programme de contrôle des
comptes.
Les procédures analytiques peuvent éviter de recourir à des tests de détail. Au contraire,
l’établissement d’une grille d’indices caractéristiques rattachables à une ou plusieurs
assertions, permet de déceler des évolutions discordantes qui inciteront à faire des tests.

71
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Font partie de ce dispositif :


- la comparaison des balances successives (variation des soldes en euros et en pourcentage),
- le reclassement des comptes de chaque balance auxiliaire dans l’ordre croissant les soldes
et dans l’ordre croissant des mouvements, avec un total cumulé progressif ligne à ligne.
6.2 Mise en œuvre
Les procédures analytiques sont mises en œuvre systématiquement :
- lors de la prise de connaissance générale de l’entité et de son environnement
(planification de la mission) et de l’évaluation du risque d’anomalies significatives dans
les comptes.
- lors du contrôle des comptes, en tant que procédure d’audit pour les contrôles de
substance, seules, ou en accompagnement des tests de détails qui constituent l’autre
procédure d’audit,
- lors de la phase finale de l’audit, pour guider la conclusion.
6.3 Application
Rubriques 2019 2018 Variation %
Appointement et Salaires 1 254 000 755 900 498 100 66%
Primes et Gratifications 255 000 255 000 - 0%
Charges sociales sur remunération 165 788 165 788 - 0%
Total charge du personnel 1 674 788 1 176 688 498 100 42%
Effectif 10 10 - 0%
VPS 40 436 40 436 - 0%
taux de charges sociales 11,2% 16,4% -5%
taux de charges fiscales 3% 4% -1%
Les charges du personnel ont accru de 42%. Cet accroissement provient essentiellement de
l’augmentation des appointements et salaires.
- L’effectif de la société est resté inchangé
- Le taux de charges sociales a varié. Ce qui n’est pas normal ;
- Il en est de même pour le taux de charges fiscales.
La mission devra vérifier le bien-fondé de l’accroissement des appointements et salaires.
Contrôler les déclarations fiscales et sociales.
Le contrôle des écritures enregistrées dans le compte « Appointement et salaires » avec les
pièces comptables qui les justifient a révélé qu’un montant de 498 100 F CFA.
Correspondant à une prestation de service a été passé dans ce compte par erreur. Cette erreur
doit être corrigée.

72
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 2 : les dossiers et feuilles de travail


1. Le dossier permanent (PAF)
Le dossier permanent regroupe l’ensemble des informations utilisables par l’Auditeur sur
toute la durée de son mandat. Il est d’une certaine manière la « mémoire » de l’équipe d’audit
et facilite la prise de connaissance de l’entité auditée par les nouveaux intervenants. En termes
d’efficacité, il permet d’éviter de demander tous les ans le même document aux services de
l’entité et de surcharger les dossiers annuels de documents justificatifs.
Le dossier permanent est créé lors de la phase de prise de connaissance initiale de l’entité. Il
fait ensuite l’objet d’une mise à jour régulière.
Le dossier permanent comprend généralement :
- Des données de base sur la mission : la fiche signalétique de l’entité et du mandat, la lettre
d’acceptation de la mission, la lettre de mission, etc.
- Les documents juridiques de base de la société auditée : les statuts, le registre de
commerce, la structure et l’évolution de son capital social, la composition des organes
d’administration et de direction, les procès-verbaux des délibérations des organes
d’administration et des assemblées générales des associés, copies des principaux contrats,
etc.
- Les éléments relatifs au cadre fiscal : régimes fiscaux particuliers, liasses fiscales, derniers
redressements fiscaux notifiés, etc.
- Les éléments relatifs au cadre social : convention collective, accords d’établissement,
régimes sociaux, engagements de retraite, liasses fiscales, derniers redressements sociaux
notifiés, etc.
- Rapports et documents émis par l’auditeur : rapports légaux, rapports contractuels, plan de
mission, note de synthèse de la mission, etc.
- Autres documents : l’organigramme, le manuel de procédures, le plan comptable, les lettre
de contrôle interne, principes et méthodes comptables spécifiques, etc.

L’organisation générale du classement des dossiers exige une codification : code dossier,
société, associé responsable. A l’intérieur de chaque dossier, le classement des documents se
fait d’après l’index numérique figurant en annexe.

73
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

2. Le dossier courant (CAF)


Le dossier annuel regroupe les documents de la mission, feuille de travail et éléments produits
et éléments collectés pour la réalisation de l’audit financier d’un exercice donné.
La logique commande à notre avis d’organiser le dossier de contrôle par cycle, et d’y
rattacher tous les éléments de contrôle annuels, contrôle de procédures et contrôle de
substance.
Voici un exemple de classement pouvant être suivi :
A. Compte de résultat
B. Impôts sur les bénéfices
C. Capitaux propres
D. Provisions pour risques et charges
E. Emprunts et dettes
F. Immobilisations incorporelles et corporelles
G. Immobilisations financières
J. Stocks et en cours
K. Fournisseurs et comptes rattachés
L. Clients et comptes rattachés
M. Personnel et organismes sociaux
N. Etat et autres collectivités
O. Autres créances et dettes
P. Comptes transitoires et de régularisation
Q. Comptes financiers
R. Engagements hors bilans
T. Tests sur les procédures de contrôle interne
U. Etablissement des comptes annuels
V. Comptes retraités pour la consolidation
Z. Documents périmés retirés
La tenue et la présentation des dossiers de travail doivent répondre à des critères de forme
destinés à en faciliter l’utilisation et à permettre à toutes personne ayant une expérience de la
pratique d’audit et n’ayant pas participé à la mission d’être en mesure d’en comprendre les
aspects essentiels (NEP 230 § 4)

74
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Ces critères portent notamment sur l’indexation du contenu du dossier et sur la présentation
des notes de travail.
3. Feuilles de travail
a) Définition
C’est un document essentiel que trop souvent les collaborateurs ne remplissent pas ou qu’ils
rédigent mal ou de façon incomplète.

La feuille de travail permet au collaborateur de justifier le travail qu’il a réalisé, au chef de


dossier ou à l’expert, de prendre connaissance des contrôles effectués.

Elle constitue la mémoire sur l’analyse et l’explication des comptes.

Elle a également toute son importance pour la justification du temps passé sur le dossier
ainsi que pour la preuve qu’elle constitue de l’accomplissement des diligences
professionnelles.

b) le contenu
La feuille de travail doit comporter les éléments suivants:

 Objectifs : ce que l’on veut faire


 Moyens: les éléments dont on dispose pour le faire
 Méthode : la façon de le faire
 conclusion : ce à quoi l’on aboutit
Elle comporte également:

 le nom de dossier

 la date de travail

 les initiales du collaborateur

 l’exercice ou la période

 la référence de classement dans le dossier annuel

Un grand livre annoté par des commentaires ou des codes de pointage, peut être
considéré comme une feuille de travail.

75
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

c) Présentation

On va du général au particulier.
Synthétique au détail.
Chaque section s’organise comme suit :
1) Feuille récapitulative (lead) référencé aux états financiers
2) Conclusion sur le poste
3) Programme de travail exécuté (complété et signé)
4) Détails explicatifs
5) Sous-détails (explicatifs)
6) Pièces justificatives probantes si nécessaires.
Codes de pointages
(Libre mais avec légende)
Référenciation
Chaque feuille a une référence liée à la section à laquelle elle appartient.
Exemple : Q/1 Lead compte trésorerie
Cross – référenciation
Q/2 devant 1 chiffre
Renvoie à l’arrière pour une analyse plus détaillée.
Q/1 derrière 1 chiffre
Renvoie en avant pour synthèse.
Références et cross-références sont indiqués au bic rouge.

76
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

Section 3 : l’Audit et la détection des fraudes


1. Rôle de l’audit
Le rôle de l’audit n’est pas de détecter les fraudes mais peut y déboucher. Il peut en fournir les
outils.
2. Outils nécessaires
 Contrôle de caisse
 Examen des pièces comptables
- Régularité : (originaux photocopies)
- Approbation
- Signatures
 Reperformances : recalcul des soldes
 Vérification des états de rapprochement
- Suspens anciens
- Vérification des souches de chèques
 Enquêtes : auprès des personnes
 Vérifications du rangement des bureaux et tiroirs
 Questionnaires aux agents, quelquefois ouvertes ou fermées.
3. Détection des faits délictueux
- Réunir les preuves suffisantes
- Interroger les personnes susceptibles de renseigner
3.1 Procédés d’examen analytique
a) Définition : Tests de vraisemblance sur les comptes et classes de transactions
b) Contenu
- Analyse de variations
- Analyse de ratios et recherche des éléments inhabituels
- Calcul du solde approximatif du solde d’un compte (loyers, intérêts).
c) Analyse et exploitation des résultats
- Isoler, mettre en perspective les variations importantes ou inhabituelles
- Enquêter et obtenir des explications des responsables
- Vérifier la vraisemblance des explications obtenues
- Documenter les travaux effectués.

77
ISEG COURS DE METHODOLOGIE D’AUDIT Enseignant : ODE Maximin Guy
EXPERT-COMPTABLE DIPLÔME
OCTOBRE 2022 MASTER 1 : COMPTABILITE, CONTRÔLE DE 30 HEURES
GESTION ET AUDIT (CCGA)

3.2 Les circularisations


a) Importance
Preuves externes plus fortes que celles internes.
b) Domaines
Immeubles
Fonds de commerce : nantissement – crédit-bail
Stocks détenus par tiers
Créances
Dettes
Banques
Avocats
c) Déroulement
Choix des éléments à circulariser
Préparation des demandes : accord de l’entreprise
Envoi des demandes, réponses à l’auditeur.
d) Procédures alternatives
Créances clients : Vérification des paiements après clôture
Examen des documents probants, factures, bons d’expéditions signés
Dettes fournisseurs : Analyse du compte
3.3 Observation physique
a) Nécessité
Observer la qualité et la consistance des actifs de l’entreprise
- Stocks
- Immobilisations
- Titres
- Effets en portefeuille
- Espèces en caisse
b) Prise d’inventaire
c) Jugement sur la qualité des actifs
- Investissements et leur âge
- Leur état d’entretien
- Identification.

78

Vous aimerez peut-être aussi