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Projet de lecture pour l’oral : En quoi ce sonnet peut-il être vu comme une double diatribe contre la guerre et la religion ?

1) La guerre ; 2) la religion

Citation Procédé Interprétation

« Tandis que » Anaphore La répétition de tandis que permet de rendre évidente la simultanéité des
deux tableaux que Rimbaud souhaite mettre en parallèle : d’un côté un
tableau violent et mouvant (la guerre), de l’autre un climat idyllique de paix
calme (le sommeil paisible de Dieu et l’enrichissement des églises) C’est
cette anaphore qui permet donc de suggérer la complicité de la religion

Tout le poème Longue phrase complexe Le sonnet est une longue phrase, uniquement coupée par l’apostrophe à la
Nature. Cette longue phrase permet d’accentuer le caractère simultané des
deux tableaux dépeints par Rimbaud : celui d’une guerre violente, et celui
d’une religion complice.

« Sifflent tout le jour par l’infini Allitération en f Evoque les sifflements caractéristiques des champs debataille
du ciel bleu. »

« Qu’écarlates ou verts, près du Allitération en r Evoque les roulements des armes.


Roi qui les raille »

« infini », « en tas » « en Champ lexical de la grandeur Rimbaud montre le caractère impressionnant d’une bataille. Il n’est pas
masse » « cent milliers » « folie question d’hyperbole ici : ce qui est décrit est réel et non exagéré. Le
épouvantable » tableau n’en est que plus saisissant.

« roi qui les raille » antithèse Les moqueries du Roi sont antithétiques avec le thème des premiers
quatrains. Cette antithèse permet d’isoler de ce tableau un personnage qui
ne semble pas souffrir des horreurs de la guerre ; Rimbaud pointe déjà un
premier responsable.
« crachats rouges », Référence à des couleurs La référence à des couleurs, qui revient très régulièrement chez Rimbaud
« Qu’écarlates ou verts », « ciel (notamment le vert), évoque les touches de peinture des peintres
bleu » impressionnistes. Cela rend le tableau plus mouvant encore ; en opposition
aux traits fermes de la peinture plus classiques.

« Tandis qu’une folie Personnification La folie est attribuée à une action humaine, la broyant comme si elle avait
épouvantable broie » une volonté propre

« Tandis que les crachats rouges Personnification Les armes crachent et sifflent, elles sont personnifiées. Rend leur mouvement
de la mitraille metaphore (balles = crachats) plus perceptible encore.
Sifflent tout le jour par l'infini du
ciel bleu »

« Et fait de cent milliers determinant numéral Le choix du déterminant numéral n’est pas anodin et vient amplifier
d’hommes un tas fumant » l’ampleur de la destruction.

« ciel bleu », « été », « herbe » Champ lexical de la Nature Au milieu de ce tableau violent apparaît quelques images renvoyant à la
Nature

« - Pauvres morts ! dans l'été, Antithèse Cet aparté au milieu du tableau violent crée un contraste saisissant.
dans l'herbe, dans ta joie, Personnification L'auteur s'adresse directement à la Nature, personnifiant celle-ci comme
Nature ! ô toi qui fis ces Apostrophe créatrice des hommes.
hommes saintement !… – » Ici, la Nature apparait donc comme une puissance supérieure qui pourrait
représenter une lueur d’espoir, promesse de fuite.

« ô toi qui fis ces hommes Antiphrase ? L'appel à la Nature comme créatrice des hommes peut être considéré
saintement !… » comme une antiphrase, car les hommes semblent tout sauf créés
"saintement" dans le contexte de la guerre.

«ô» Interjection à connotation L’interjection « ô » a un caractère religieux, est normalement reservé aux
religieuse prières. Cela montre que le seul interlocuteur divin en lequel Rimbaud
semble avoir confiance est la Nature (et non Dieu).
Tout le poème Phrases exclamatives, Le registre pathétique suscite l’empathie du lecteur.
apostrophes, supplication prière,
tableau violent… : Registre
pathétique

« un dieu » article indéfini « un » Le choix du déterminant (article indéfini) vient conforter le lecteur dans l’idée
que le poète ne croit pas vraiment à l’existence de ce Dieu.

« rit », « bercement », Champ lexical de la paix Ce champ lexical créé une amertume dans l’esprit du lecteur : comment
« hosannah », « s’endort » cette paix peut-elle être tolérée après un tableau si violent ?

« Des autels, à l’encens, aux Énumération (Asyndète) La liste d'objets sacrés renforce l'image de la richesse et de la splendeur
grands calices d’or » associées à la religion ; ce qui contraste avec les pertes liées à la guerre.
Cependant, cette énumération désacralise les objets cités, les faisant
apparaitre comme de simples objets appartenant à une liste.
Par ailleurs, l’asyndète permet une accélération du rythme et évoque l’idée
d’une liste interminable, qui n’est pas fermée par une conjonction de
coordination.

« Il est un Dieu, qui rit aux Paradoxe La représentation de Dieu riant lors de cérémonie religieuses peut avoir pour
nappes damassées » interêt de souligner l’hypocrisie du personnage, loin du personnage solennel
qu’il devrait être.

« mouchoir et noir » les deux mots à la rime peuvent être percçus comme deux symboles de la
tristesse et du deuil

« Lui donnent un gros sou lié Chute du poème (pointe du Le lecteur est saisi par la chute du sonnet : il ne peut que se trouver choqué
dans leur mouchoir ! » sonnet) par les offrandes à l’église des mères endeuillées. Cette chute montre que
l’ensemble du poème est destiné à éveiller le lecteur, à lui faire prendre
conscience de l’inaction voire des dégâts causés par les hommes d’église.

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