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CM 8 - Immunologie Appliquée

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Immunologie

IMMUNOLOGIE APPLIQUÉE

I. Vaccination
La vaccination est une démarche thérapeutique dont le but est la stimulation spéci que du système immunitaire avec un
« immunogène » (qui provoque une réponse immune), a n d’obtenir une protection contre un pathogène donné : elle fait en général
appel au phénomène de mémoire.
—> Origine : la vaccine

Objectifs de la vaccination
• Apporter une protection immunitaire contre un pathogène, en « mimant » l’infection sans ses conséquences pathologiques :
phénomène actif, stimulant le système immunitaire à long terme (la vaccine, Jenner).

Outre ce but poursuit par Jenner puis Pasteur, le terme « vaccination » a aussi été étendu à un autre scénario :
• Combattre rapidement un pathogène qui a pénétré dans un organisme en fournissant à ce dernier des anticorps spéci ques
produits par un autre organisme : phénomène passif, permettant une immunité à cour terme (venins par exemple).

Les approches vaccinales


Immunisation « passive » Immunisation « active »
Des anticorps spéci ques déjà élaborés sont fournis à L’organisme élabore et produit lui-même ses propres anticorps
l’organisme spéci ques

Naturelle Naturelle
Transfert placentaire d’IgG Infections infra-cliniques
Transfert d’IgA dans le colostrum et le fait

Arti cielle Arti cielle


Anticorps : tétanos, rage, venin de sapèrent, gangrène La plupart des vaccins existant : variole (Jenner), tétanos…

Les étapes historiques de la vaccination jusqu’au XXe siècle


3 000 - 2 000 ans avant J-C Les Egyptiens et les Chinois inhalaient des préparations à base de croûtes de patients atteints de
la variole : c’est la variolisation, « active », peu e cace et déclenchant parfois la maladie.

1500 Les Turcs généralisent la variolisation.

1796 Jenner découvre la vaccination « active » contre la variole.

1885 Pasteur e ectue une vaccination « active » contre la rage.

L’ère moderne de la vaccination


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Immunologie
Jenner et la variole : conséquence de la « réactivité croisée »
Beaucoup de pathogènes partagent des épitope semblables : le virus de la vaccine (maladies des bovins ino ensives pour
l’homme) et le virus de la variole (maladie humaine mortelle pour l’homme) ont des épitopes communs ; Jenner avait remarqué que
les éleveurs dont les vaches sou rent de la vaccine ne développaient jamais la variole, même en période d’épidémie.
En injectant la vaccine bovine à des hommes sains, il induit une protection contre la variole humaine : le 1er « vaccin » est né.

Le sérum polyclonal anti-A est constitué d’un mélange particulier de 5 anticorps qui lui
permet de reconnaître l’antigène A avec une très bonne a nité.

Jenner a prélevé le liquides des pustules de vaches atteintes de vaccine et l’a inoculé à des
« volontaires », auxquels était promis un repas ou de l’argent.

Comme les éleveurs en contact avec leur bétail contaminé, ils ont été protégés contre l variole :
le médecin a alors procédé à une « vaccination » systématique contre ce éau qui a ectas très
fortement les populations européennes : on parle d’ère « pré » et « post » Jennérienne, au regard
de l’évolution des courbes de population suite à la généralisation du procédé.

Pasteur et le vaccin contre la rage


Préparation vaccinale = broyât de moelle épinière de lapin mort de la rage et conservé à l’air libre pendant 15 jours avant utilisation,
ce qui a conduit à l’inactivation du virus. Pasteur a donc injecté un agent pathogène (antigène + PAMPs) incapable de se répliquer
lors de la vaccination.

13 inoculations ont été réalisée et l’enfant survit. Il survit aussi au « contrôle » : injection d’une préparation de virus rabique très
agressive, preuve de son immunisation.

La vaccination passive ou sérothérapie


Protection de courte durée (3 semaines, durée de vie d’un anticorps dans l’urgence, en absence de vaccination préalable du patient
ou de vaccin disponible, face à un pathogène très virulent, potentiellement capable de tuer en quelques heures ou en quelques jours,
avant l’installation d’une réponse immune e cace.

Injection au patient d’anticorps exogènes dirigés contre le pathogène ; il s’agit de sera de chevaux ou de lapins riches en anticorps
spéci ques du pathogène et d’immunoglobuline humaines (IgG) provenant de milliers de donneurs, guéris de la maladie impliquée
ou vaccinés dans le cas du tétanos par exemple.

La durée de vie des anticorps exogènes est d’environ 3 semaines, le système immun de l’individu vacciné n’est pas stimulé face
au pathogène mais peut générer une réponse face au sérum ou aux anticorps injectés, reconnus comme du non-soi, avec formation
de complexes immuns.
Ces derniers se déposent sur la paroi des vaisseaux sanguins et induisent ainsi une vascularisé systémique (in ammations et nécrose
des parois vasculaires), provoquant des manifestations neurologiques, cutanées, hépatiques…

Exemples
La sérothérapie est utilisée en prévention dans le cas de plaies potentiellement infectées par le tétanos (terre, rouille), lorsque le
statu vaccinal du patient n’est pas à jour ou est inconnu.
On la pratique en urgence dans le cas de morsures de serpents ou de piqures de scorpions, par exemple, pour lesquelles on
dispose dans certains cas de banques de sérum, aucun vaccin n’étant actuellement disponible.

L’immunogénicité
L’immunogénicité dépend de ;
• La complexité de la substance : préparations complexes, molécules de grande taille à nombreux épitopes di érents permettant
de stimuler à la fois les T et les B simultanément = préparations très immunogènes
• La nature biochimique : glycoprotéine > protéines > polysaccharides >> acides nucléiques >> lipides

En associant les antigènes moins immunogènes avec des protéines, on peut induire une réponse e cace.

L’immunogénicité peut être améliorée par l’emploi d’adjuvants. L’adjuvant est une molécule comparable à un PAMP ;
• L’adjuvant active les DC a n qu’elles stimulent les LT
• L’engagement des PRR à la surface des LB active leur production d’Acs

Adjuvants incomplets : huiles minérales qui « prolongent » la vie de l’immunogène dans l’organisme
Adjuvants complets : huiles minérales + extraits de parois bactériennes qui stimulent le système immunitaire (pas d’utilisation
humaine)
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Immunologie
La nature de l’immunogène vaccinant
Organismes vivants, atténués
- Poliomyélite (Sabin), rougeole, rubéole, varicelle, hépatite A, èvre jaune, tuberculose (BCG), variole

Organismes inactivés
- Poliomyélite (Salk), grippe, coqueluche, hépatite A

Sous-unités (macromolécules antigènes recombinants)


- Coqueluche, méningite, hépatite B

Anatoxines ou toxoïdes (toxines inactivées)


- Tétanos, diphtérie, choléra

« Nouveaux vaccins » : lymphocytes T, mRNA…


- Mélanome (futur, leucémie, sars-cov2 …

Vaccins vivants atténués


L’agent pathogène est rendu ino ensif par di érents procédés, ce que Jenner n’avait pas eu besoin de faire, la vaccine bovine étant
ino ensive pour l’homme.

Vaccin Sabin contre la poliomyélite : le virus est cultivé sur des cellules non humains (rein de singe) : génération de mutants ayant
perdu leur pouvoir pathogène. La vaccination est orale et n’est plus régulièrement utilisée.
Le même principe est appliqué au BCG (tuberculose, bacille de Calmette-Guérin), cultivée sur des milieux riches en bile. L’emploi
d’adjuvant est nécessaire (PAMPs du pathogène).

Inconvénients : réversion de la mutation, contamination dues au milieu de culture.


Avantages : excellente immunité à long terme.

Vaccins inactivés
Tuer un microorganisme avant de l’injecter pour éviter les problèmes de contamination dus aux vaccins vivants, mais il faut
préserver la structure des épitopes/PAMPs.
Utilisation de la chaleur ou d’un agent chimique, la formaldéhyde, comme pour la coqueluche, le vaccin Salk (poliomyélite) ou la
grippe : dans ce cas, le pathogène est cultivé sur des oeufs, puis inactivé et puri é.
Nécessitent l’emploi d’adjuvants (PAMPs du pathogène).

Inconvénients : mémoire moins persistante que dans le cas des vaccins vivants, nécessitant de nombreux rappels, risque d’une
inactivation imparfaite.

Sous-unités vaccinales
Puri cation de macromolécules correspondant à des épitopes majeurs du pathogène, avec adjuvant, comme ;
• Les sucres de la surface des bactéries (polyosides), qui sont en général des antigènes T indépendants : la protection est
limitée (pas de mémoire)
• Un mélange sucres/protéines, réponse T dépendante avec une bonne mémoire, grâce à la forte immunogénicité des
protéines : vaccins contre la méningite, « pentacoq » qui assoie 5 antigènes
• Une protéine immunodominante, produite par génie génétique : le virus de l’hépatite B. Le gène codant pour la protéine HBS
est cloné et exprimé dans la levure

Anatoxines ou toxoïdes
Certaines bactéries produisent des toxines, comme le bacille tétanique ou la bactérie responsable de la diphtérie : inactivation de la
toxine à la formaldéhyde et puri cation : c’est l’ « anatoxine » ou « toxoïde ».
En général, la protection est générée à son terme : au moins 10 à 15 ans pour le tétanos.

Des recherches sont menées pour tenter le même procédé sur des venins de serpents, d’araignées ou de scorpions. Emploi
d’adjuvants nécessaire.

Nouveaux vaccins
Les vaccins peptidiques ou synthétiques : on synthétise arti ciellement des peptide correspondant à des épitopes séquentiels
dominants du pathogène : èvre aphteuse bovine.
ATTENTION : ces peptides ne sont pas reconnus par tous les individus d’une même espèce à cause du polymorphisme du CMH de
chacun.

L’injection chez l’homme de lymphocytes T « éduqués » ou de cellules dendritiques contre des antigènes tumoraux dans le cas
du mélanome ou de certaines formes de leucémies.
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Immunologie
ATTENTION : il s’agit d’une vaccination « à la carte », non envisageable pour le moment à grande échelle.

Nouveaux vaccins, exemples


Injection chez l’homme de cellules dendritiques (DC) présentant des Ag tumoraux ou de pathogène
On génère des DC ex vivo à partir de cellules souches hématopoïétiques d’un patient atteint de mélanome. On donne suite aux DC
des cellules tumorales mortes à phagocyter (source d’antigène tumoraux) et on les active avec un PAMP avant de les injecter au
patient pour stimuler sa propre réponse T.

Injection chez l’homme de lymphocytes T spéci ques d’antigènes tumoraux


Après ablation chirurgicale, la tumeur est dissociée et les lymphocytes T qui l’ont in ltrée (et qui sont donc spéci ques d’antigènes
tumoraux) sont ampli és et stimulés in vitro, avant d’être réinjectés chez le patient en très grand nombre.

Injection chez l’homme de LT transgéniques spéci ques d’antigènes tumoraux


Des LT du patients sont modi és génétiquement à l’aide de vecteurs viraux a n de leur faire exprimer un TCR transgénique spéci que
d’un antigène tumoral. Aprè§s ampli cation, ils sont réinjectés chez le patient pour éradiquer la tumeur.

Vaccins à Adénovirus ou à « vecteur viral »


La technologie élaborée depuis 30 ans vise à faire produire une protéine du pathogène par l’organisme vacciné. Ce type de
vaccin utilise un virus ino ensif pour l’homme (l’adénovirus), incapable de se répliquer dans une cellule humaine, mais capable de
lui injecter son génome.

On gre e au matériel génétique de l’adénovirus une partie de celui du pathogène (SARS-CoV-2 ou « Covid 10 » par exemple)
contre lequel on veut se prémunir : les cellules infectées par la préparation vaccinale vont transcrire l’ADN du pathogène en ARN, qui
ser traduit en une protéine qui va déclencher une réponse immune de la part de l’organisme vacciné. Dans le cas du SARS-CoV-2, la
protéine choisie est « Spike », qui permet l’entrée du virus dans les cellules.

Les adénovirus sont très courants, on essaye donc pour élaborer un vaccin, de choisir des adénovirus rares, de manière à diminuer
la probabilité qu’ils aient déjà été rencontrés par l’organisme vacciné, qui pourrait alors détruire le « vecteur » de la préparation
vaccinale, en réactivant la mémoire immune contre cet adénovirus déjà rencontré.

3 types d’adénovirus exprimant tout ou partie de la protéine Spike sont utilisés dans les vaccins anti-covid 19 actuellement injectés ;
• Un adénovirus de chimpanzé pour le vaccin Oxford/AstraZeneca
• L’adénovirus humain 26 pour le vaccin Johnson et Johnson (USA)
• L’adénovirus humain 5 pour le vaccin CanSinoBio développé en Chine
• Les adénovirus humains 26 et 5 pour le vaccin Spoutnik V développé par l’institut russe Gamaleya

Les vaccins Johnson et Johnson et CanSinBio ne nécessitant qu’une injection contrairement aux vaccins Oxford/AstraZeneca et au
Spoutnik V : c’est la raison pour laquelle il existe 2 vecteurs viraux (l’adénovirus 26 et l’adénovirus 5) pour Spoutnik V, l’un étant
utilisé pour la 1ère injection et l’autre pour le rappel, de manière à éviter toute destruction de la préparation vaccinale lors de celui ci.

Les vaccins à ARNm


L’idée de base est la même que celle qui a présidé à l’élévation des vaccins à vecteur viral : faire exprimer par nos propres cellules
une protéine d’un pathogène pour que nus développions une immunité contre celui-ci.

Dans ce cas ci, c’est directement l’ARNm d’intérêt prêt à être traduit qui est délivré à nos cellules et non plus l’ADN du
pathogène véhiculé par celui d’un virus ino ensif : il n’y a donc pas d’intervention de matériel génétique autre que celui associé à
la protéine du pathogène conte lequel on veut se prémunir et pas d’interaction avec notre génome, la traduction par les ribosomes
ayant lieu dans le cytoplasme.

Ce type de préparation vaccinale est capable d’être internalisé et traduit dans de nombreuses cellules de l’organisme vacciné, ce qui
va permettre de stimuler l’immunité adaptative dans sa globalité (T CD4 et CD8, B et anticorps). L’immunité innée serait
également activée via TLR7 (reconnait de l’ARN simple brin), présent sur les macrophages, les cellules dendritiques et les
lymphocytes B.
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Immunologie

Conservation des vaccins à ARNm


Les ARNm ont en e et une demi-vie très faible et sont très sensibles à la dégradation : l’élaboration et le maintien de la
préparation vaccinale sont donc plus complexe que pour les vaccins adénovirus, pour lequel une T° de conservation de 4°C su t.

Si une T° de -20°C pour le vaccin Moderna et -70°C pour le vaccin P zer étaient initialement privilégiés, on sait maintenant qu’ils
peuvent être placés quelques heures à 4°C, sans danger.
Une bulle lipidique permet de prévenir une dégradation trop rapide dans l’organisme.

II. Maladies auto-immunes

A. L’auto-immunité
Pathologies dues principalement à un défaut d’induction de tolérance
Les lymphocytes reconnaissent des auto-antigènes
Maladies auto-immunes systémiques
Maladies auto-immunes spéci ques d’organes
Divers facteurs favorisant

Au début du 20e siècle : Ehrlich découvre la notion de « soi » et de « non-soi » ;


• Injection à une chèvre A de globules rouges d’une chèvre B —> production par la chèvre A d’anticorps anti-B
• Injection à une chèvre A de ses propres globules rouges A —> aucune réaction mine observée

Dans les années 1960 ; on pense que les lymphes auto-réactifs sont éliminés dans les organes primaires (moelle osseuse, thymus).

À la n des années 1970 ; on découvre que tous les individus sains possèdent des lymphocytes T mètres circulants et auto-
spéci ques.

Précisions au sujet de la tolérance


Tolérance centrale : tolérance acquise au cours de la lymphopoïèse pour les T.
Tolérance périphérique : tolérance induite dans les organes lymphoïdes secondaires et les tissus.

La tolérance centrale des lymphocytes T


Les thymocytes sont les précurseurs des lymphocytes T dans le thymus. Plusieurs cas d’établissement de la tolérance se présentent
;
• Leur TCR a une forte a nité pour un antigène du soi, ils sont appelés « auto-spéci ques » et sont éliminés par apoptose ou
inactifs par anergie s’ils rencontrent leur antigène du soi dans le thymus
• Leur TCR a une faible a nité pour un antigène du soi, ils deviennent des lymphocytes T CD4 ou CD8 « classiques »
• Leur TCR a une a nité « moyenne » pour un antigène du soi, ils deviennent des lymphocytes T régulateurs (T reg)
intervenant dans l’inhibition des réactions auto-immunes en périphérie (hors du thymus)

Si les lymphocytes « auto-spéci ques » dont le TCR a une forte a nité pour un antigène du soi ne le rencontrent pas dans le
thymus parce qu’il est absent ou en très faible quantité, ils ne seront pas éliminés et partiront en périphérie (organes lymphoïdes
secondaires, tissus) des mécanismes de tolérance périphériques vont donc être mis en place : soit la « tolérance passive », soit la
« tolérance dominante ».
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Immunologie
La tolérance périphérique passive des lymphocytes T
L’ignorance : l’antigène est inaccessible ou en quantité trop fable pour être « vu » par le
lymphocyte.

L’anergie : le lymphocyte voit l’antigène mais est inactivé par l’absence de co-stimulation
correcte (signal 2) avec la CPA : soit la molécule CD28 du lymphocyte est « remplacée » par
d’autres, envoyant un signal négatif après liaison à CD80, soit les PRR de la CPA ont été
insu samment stimulés par des PAMPs ou des DAMPs et il en résulte un signal 2 quasi inexistant.

L’apoptose : la CPA peut exprimer des signaux de mort et induire l’apothéose du lymphocyte T auto-spéci que.

La tolérance périphérique dominante des lymphocytes T


Les lymphocytes T régulateurs (T reg) inhibent les LT CD4 et CD8 auto-spéci ques en périphérie en sécrétant par exemple des
cytokines immuno-suppressives telles que les TGF-β ou l’IL-10.

RAPPEL : Les thymocytes sont les précurseurs des lymphocytes T dans le thymus. Si leur TCR a une a nité « moyenne » pour un
antigène du soi, ils deviennent des lymphocytes T régulateurs (T reg) intervenant dans l’inhibition des réactions auto-immunes.

BILAN (tolérance centrale et périphérique des lymphocytes T)


Le TCR des thymocytes a une faible a nité pour un antigène du soi, ils deviennent des lymphocytes T CD4 ou CD8 « classique ».

Le TCR des thymocytes a une a nité « moyenne » pour un antigène du soi, ils deviennent des lymphocytes T régulateurs (T reg)
intervenant dans l’inhibition des réactions auto-immunes.

Le TCR a une forte a nité pour un antigène du soi, ils sont appelés « auto-spéci ques » et sont éliminés par apoptose ou
inactivés par anergie s’ils rencontrent leur antigène du soi dans le thymus, sinon la tolérance périphérique s’en charger de manière
passive ou dominante.

Tolérance centrale des lymphocytes B


Les lymphocytes B dont le BCR reconnait un antigène du soi dans la moelle osseuse avec une haute a nité, sont éliminés par
apoptose.
En cas de faible a nité ou de non rencontre avec l’antigène du soi, le lymphocyte B sera pris en charge en périphérie.

Tolérance périphérique des lymphocytes B


Elle est liée à l’absence de lymphocytes T CD4 (Tfh) auto-réactifs activés contre l’antigène du
soi reconnu par le lymphocyte B.

L’aide apporté par LT CD4 Tfh est impossible et le lymphocytes B devient anergique : il ne
répond pas aux stimulations des auto-antigènes, exprime très peu son BCR et est incapable de
gagner les centres germinatifs (follicules secondaires) des organes lymphoïdes secondaires
(OLII).

RAPPEL : activation des B T dépendants et organisation des OLII.

Structure du ganglion
Sous la capsule : sinus séparés par des trabécules de tissu conjonctif organisés en :
• Cortex : zone B
- Follicule primaire avant stimulation antigénique
- Follicule secondaires ou centre germinatif, 3 à 5 jours après stimulation par l’antigène
• Paracortex : zone T riche en lymphocytes T et Cellules Présentatrices de l’Antigène (CPA)
• Medulla : lymphocytes B et T, CPA, lymphocytes

Chaque ganglion possède ses propres vaisseaux sanguins (artériole et veinule) et des
vaisseaux lymphatiques a érents et e érents.

Les maladies auto-immunes


• Environ 80 pathologies décrites
• 8% des individus a ectés dans les pays industrialisés
• 78% des patients sont des femmes
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Immunologie
De nombreux facteurs immunologiques, édéniques, hormonaux ou environnementaux peuvent conduire à une maladie auto-immune
par rupture de la tolérance.

Les maladies auto-immunes


Spéci ques d’organes : dirigées contre un ou plusieurs antigènes caractéristiques d’un tissu ou
d’un organe bien particulier.
Non spéci ques d’organes ou systémiques : dirigées contre des antigènes « ubiquistes », que
l’on retrouve sur de nombreuses cellules de notre organisme.

Les e ecteurs responsables peuvent être des auto-anticorps (B, plasmocytes), des T CD4, des T
CD8, des CTL ou encore des macrophages.

Maladies spéci ques d’organes


Le diabète insulinodépendant (type I) La thyroïdite de Hasimoto

Les cellules T (Th1, Th17 et CTL) détruisent les cellules β des Les CTL, Th1, Th2, macrophages et plasmocytes détruisent la
îlots pancréatiques produisant l’insuline et les cellules de thyroglobulins et la peroxydase thyroïdienne nécessaires au bon
Schwann des bres nerveuses qui les entourent. fonctionnement de la thyroïde.
Des antigènes issus de ces 2 types cellulaires sont présentés
aux lymphocytes T par les CPA dans les ganglions lymphatiques Les lymphocytes et les CPA activés forment des centres
pancréatiques. germinatif et provoquent une in ammation chronique
augmentant le volume de la thyroïde (goitre) et inhibant son
Des auto-anticorps dirigés contre des antigènes des cellules de activité.
Schwann sont probablement responsables de l’in ammation
initiale.

Le Lupus Erythémateux Disséminé (80% des femmes) La polyarthrite rhumatoïde

La peau, les articulations, les reins les système nerveux et Production d’auto-anticorps contre un antigène inconnu
cardiovasculaires sont atteints de manière chronique. (collagène et de Th17 in ltrant les articulations et provoquant
Des lymphocytes B et T CD4 auto-spéci ques sont activés : une in ammation chronique (TFN ɑ), détruisant les tissus.
présence d’auto-anticorps contre l’ADN, les histones, les
ribonucléoprotéine, les ribosomes et des complexes immuns Les systèmes cardiovasculaires, sanguins et respiratoires sont
provoquant ; aussi atteints et 80% des malades produisent des anticorps
Une réaction in ammatoire anti-IgG, appelés « facteurs rhumatoïde », élément important
L’activation des cellules dendritiques dans le diagnostic de la maladie.
La production d’interféron ɑ, qui active l’action des
macrophages et des NK en augmentant l’expression du CMH de
classe I.

Détection du facteur rhumatoïde


On ignore pourquoi 80% des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ont un tau important d’anti-IgG, mais il existe un moyen très
simple et rapide de le mettre en évidence, en se basant sur le phénomène d’agglutination : quand des antigènes se trouvent à la
surface de particules, les anticorps qui les reconnaissent provoquent le rapprochent des particules qui les portent en petits amas
appelés « agglutinats ».

La méthode d’agglutination est utilisé en hématologie pour déterminer les groupe sanguins dont les antigènes se trouvent à la surface
des globules rouges : les agglutinats formés sont visibles à l’oeil nu.

Pour pro ter de la simplicité de la méthode d’agglutination, l’aidée est de coller


des IgG sur des billes de latex blanches et très réfringentes, puis de
rajouter le sérum d’un patient soupçonné de sou rir d’une polyarthrite : s’il
contient des anticorps anti-IgG, les billes d latex vont agglutiner. On travaille
alors sur fond noir pour bien visualiser les agglutinats blancs.

Suivant la concentration en facteur rhumatoïde du sérum, le résultat est tenu entre quelques secondes et 30 minutes.

Traitements
Inhibition généralisée du système immunitaire par des anti-in ammatoires, des corticoïdes ou des immunosuppresseurs ; à haute
dose, l’immunité du patient est a aiblie et l’incidence de maladies opportunistes et de cancers augmente. => Recherche de
traitements plus ciblés.
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Immunologie
Traitements spéci ques, rares ;
• E caces dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde avec utilisation d’anticorps anti-TNF ɑ ou d’anti-IL1 (le TNF ɑ et l’IL1 sont des
cytokines pro-in ammatoires)
• Résultats encourageant chez la souris (exemple ; sclérose en plaque), avec l’utilisation de T régulateurs permettant de contrôler
les lymphocytes T et B auto-spéci ques

Rupture de la tolérance
L’ « auto-spéci cité » existe malgré la tolérance centrale : elle permet de maintenir un nombre su sant de lymphocytes
dans l’organisme en lassant « vivre » des lymphocytes auto-spéci ques ; elle est « gérée » en périphérie et n’est en principe pas
pathologique.

RAPPEL : Seuls 20% des lymphocytes B produit en 24h quittent la moelle osseuse mature, naïfs et tolérants au soi : ce chi re tombe
à 10% pour les lymphocytes T à la sortie du thymus : il faut « compenser » cette perte énorme.

L’ « auto-spéci cité » devient « auto-réactivité » et « auto-immunité » pathologique quand les signaux envoyés aux
lymphocytes auto-spéci ques sont su samment forts pour déclencher une réaction immune contre le soi = rupture de tolérance,
en général en périphérie.

Les mécanismes de la rupture de la tolérance


La tolérance périphérique semble le plus souvent concernée ;
• Augmentation de l’avidité des lymphocytes circulants ;
- Un signal in ammatoire trop important
- Certains médicaments modi ent chimiquement les peptides du soi. Cas de l’halotane :
un anesthésique qui induit une hépatite fulminante, en modi ant des protéines du foie
reconnues alors comme du non-soi et provoquant de graves lésions hépatiques pouvant
être mortelles.

• Emergence d’antigène séquestrés après un traumatisme ou une infection : des antigènes du soi habituellement inaccessibles
deviennent brutalement visibles.

• Un contexte infectieux : le pathogène peut partager des épitopes avec un antigène du soi : ce « mimétisme moléculaire »
est fréquent.

Les facteurs favorisant


Certaines familles ont une successibilité élevée aux maladies auto-immunes ; le CMH est très souvent impliqués : certaines poches à
peptides favorisent la xation d’auto-antigènes : exemple, CMH de classe II : HLA DR2 et DQ6 pour la sclérose en plaque, HLA DR4
et DRB1 pour la polyarthrite rhumatoïde, HLA DR3 et DR4 pour le diabète de type I (facteurs génétiques).

Pourtant, il y a moins de 50% de concordance d’apparition des maladies auto-immunes chez les vrais jumeaux, beaucoup d’autres
facteurs interviennent probablement : médicaments, infections, modes de vie, répartition géographique… (facteurs non
génétiques).

L’incidence des maladies auto-immunes est accrue chez les femmes (genre).
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