Icrc 001 4138 1
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Rédigé par :
Anne-Marie La Rosa
Le présent rapport se compose de deux volumes contenant respectivement
le texte du rapport lui-même et les annexes auxquelles il fait référence.
REMERCIEMENTS
Les Services consultatifs en droit international humanitaire du CICR remercient toutes les
personnes et organisations ayant contribué à la rédaction du présent rapport, fruit d’un
intense travail d’équipe. Ils remercient tout particulièrement Emmanuelle Amar et Miriam
McLeod, stagiaires détachées par le Barreau du Québec auprès du CICR, pour leur travail
minutieux de recherche et de collecte de l’information pertinente. Le CICR assume toutefois
seul la responsabilité du présent rapport.
P RÉFACE 5
PRÉFACE
Malgré les avancées spectaculaires de l’organisation de la justice pénale internationale au
cours des dernières décennies, la répression pénale des violations graves du droit interna-
tional humanitaire (DIH) et autres crimes internationaux relève toujours et avant tout de la
responsabilité des États. Le principe même de la complémentarité sur lequel repose le
Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) met les appareils juridiques nationaux
en première ligne. Il ne fait intervenir la Cour que dans les cas où les États ne peuvent ou
ne souhaitent pas prendre les mesures nécessaires pour réprimer les crimes qui relèvent
de sa compétence. Cette approche correspond précisément à l’obligation qui incombe aux
États parties aux Conventions de Genève et à leur premier Protocole additionnel de recher-
cher et de juger les personnes prévenues d’avoir commis, ou d’avoir ordonné de commettre,
l’une ou l’autre des infractions graves prévues par ces instruments.
Ce sont ces raisons qui poussent le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à suivre
et à encourager la mise en œuvre du Statut de Rome au niveau national. Nous avons
toujours souhaité contribuer à l’édification et à la consolidation d’un système capable de
renforcer la prévention et la répression des violations graves du DIH. Faut-il rappeler que
l’une des premières propositions en vue de l’établissement d’une cour pénale permanente
a été formulée il y a près de 140 ans par Gustave Moynier, l’un des fondateurs du CICR,
qu’il a ensuite longtemps présidé. Dans l’histoire plus récente, le CICR s’est fortement
investi dans les discussions qui ont précédé l’adoption du Statut de Rome et a, depuis,
continué à suivre les travaux de l’Assemblée des États parties. Il a toujours manifesté un
soutien marqué aux travaux des instances pénales internationales, agissant notamment
auprès d’elles comme autorité d’inspection en faveur des personnes privées de liberté
sous leur juridiction.
Le mandat spécifique du CICR, qui porte sur la protection de la vie et de la dignité des
victimes de conflits armés, influence ses relations avec la justice pénale internationale et
l’incite à privilégier la confidentialité et la persuasion dans son dialogue opérationnel avec
les autorités et les porteurs d’armes. Ce mode de fonctionnement est le reflet d’une orga-
nisation pragmatique qui œuvre à un meilleur respect du droit tout en veillant à maintenir
l’accès aux victimes. Dans ce cadre, le CICR s’investit sur le terrain pour soutenir les États
dans leurs efforts de mise en conformité de leur législation et de leur pratique nationales
avec les exigences du DIH, notamment pour ce qui est de l’obligation de répression des
6 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
violations graves de ce droit et des autres crimes internationaux. Le CICR est convaincu
qu’un cadre normatif clair peut contribuer à assurer un meilleur respect du DIH et à prévenir
ses violations.
L’incorporation au niveau national des violations graves du DIH et autres crimes internatio-
naux est cependant un exercice complexe, en raison du nombre important d’acteurs
gouvernementaux concernés : les ministères de la Défense, de la Justice, des Finances, des
Affaires étrangères, de l’Éducation, de la Santé, ou encore les parlementaires, pour ne citer
que ceux-là. La mise en œuvre du DIH dépend en pratique d’un ensemble de compétences
réparties au sein de différents organes étatiques et institutions spécialisées. L’expérience,
fondée sur une longue pratique, démontre que nul n’est mieux placé pour coordonner les
efforts nationaux en la matière qu’une Commission nationale de mise en œuvre du DIH,
qui regroupe les principaux acteurs nationaux chargés de l’application de cette branche
du droit international.
Les défis de la mise en œuvre sont tels que de sérieux efforts de collaboration entre les
Commissions nationales sont indispensables au succès de cette entreprise. Aussi impor-
tants soient-ils, les développements de la justice pénale internationale doivent être
accompagnés d’une mobilisation des États pour prévenir et réprimer les violations du DIH
par des acteurs tant étatiques que non étatiques. Ces efforts doivent s’inscrire dans le
cadre d’une stratégie de prévention au sein de laquelle les Commissions nationales sont
appelées à jouer un rôle clé.
C’est la raison pour laquelle les Services consultatifs du CICR ont estimé en 2010 qu’il était
temps de faire le point sur les mesures juridiques et les mécanismes nationaux propres à
soutenir un système intégré de prévention et de répression des violations graves du DIH.
Je ne peux qu’approuver ce choix judicieux, qui vise à combiner une thématique censée
être au cœur du travail des Commissions nationales avec des discussions visant à échanger
sur les processus qui pourraient leur permettre de maintenir, voire d’accroître leur influence
au niveau national.
En réunissant des experts issus de pays ayant déjà institué des Commissions nationales de
mise en œuvre du DIH ou autres structures assimilées, ainsi que des représentants d’autres
États intéressés, les Services consultatifs du CICR ont voulu créer les conditions propices à
un échange d’idées fécond sur ces défis. La troisième réunion universelle des Commissions
nationales de mise en œuvre du DIH a atteint les objectifs qui lui avaient été assignés. Elle
a par ailleurs contribué à renforcer les liens entre les différentes Commissions nationales,
aux fins notamment de faciliter le partage de pratiques susceptibles d’améliorer leur
fonctionnement et leur impact.
P RÉFACE 7
J’exprime le ferme espoir que la troisième réunion universelle des Commissions nationales
de mise en œuvre du DIH, le présent rapport et les échanges qui s’ensuivront inciteront les
autorités nationales à poursuivre leurs efforts de mise en conformité de leur droit et de leur
pratique avec les exigences du DIH. Dans le cadre de ces efforts, j’ose espérer que les
Commissions nationales se verront octroyer les moyens nécessaires pour jouer pleinement
le rôle qui leur a été dévolu. Je m’engage en outre à favoriser les contacts et l’établissement
de relations de travail entre ces Commissions et les Services consultatifs du CICR, dont le
mandat, clairement défini par la XXVIe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge en 1995, n’a rien perdu de son actualité.
Peter Maurer
Président du Comité international de la Croix-Rouge
Septembre 2012
TABLE DES MATIÈRES 9
PRÉFACE 5
1. INTRODUCTION 11
Il est clair que les dispositions prises par les États ne s’ins-
crivent pas hors de tout cadre. Au contraire, elles ne consti-
tuent qu’une étape dans le cycle constant d’interactions
entre l’élaboration et l’application du droit international et
du droit interne. Dans ce cycle, la mise en œuvre du
DIH – l’incorporation des obligations internationales dans
les systèmes juridiques nationaux des États – joue un rôle
déterminant. Au cours de ce processus, il n’est pas rare que
de nombreuses difficultés apparaissent. L’objectif demeure
toutefois de parvenir à un ensemble commun de règles
relatives aux crimes de guerre pouvant être appliquées où
que ce soit par les juridictions nationales.
3 Plus de 230 participants ont été enregistrés pour cette troisième réunion
universelle. Annexe 1 : Liste des participants.
4 Les réunions précédentes avaient donné lieu à des discussions riches
et constructives sur la mise en œuvre du DIH (2002) et les personnes
disparues (2007). Les rapports présentés lors de ces réunions ont par la
suite été publiés par les Services consultatifs du CICR.
2. OBJECTIFS DE LA RÉUNION ET PARTICIPANTS17
13 United States v. First Lieutenant William L. Calley, Jr. (1971), 46 C.M.R. 1131
(1973), cité dans W. Ferdinandusse, Direct Application of International
Criminal Law in National Courts, T.M.C. Asser Press, The Hague, 2006,
p. 19. Pour un autre exemple où, même après l’adoption d’une loi sur la
CPI, il a été jugé nécessaire de se référer également au droit commun,
voir le procès de Donald Paye et d’autres soldats devant la Cour martiale
générale du Royaume-Uni, Centre Bulford (7 septembre 2006 au
30 avril 2007). Dans cette affaire, des sept membres des forces armées
britanniques accusés, un seul (D. Payne) a été condamné.
5. INCORPORATION DU DIH (ASPECTS RÉPRESSIFS) DANS LE DROIT NATIONAL31
15 Alors que les États auront toujours le droit de réprimer ceux qui prennent
les armes contre eux, l’article 6 (5) du Protocole additionnel II de 1977
encourage les autorités à « … accorder la plus large amnistie possible aux
personnes qui auront pris part au conflit armé ou qui auront été privées
de liberté pour des motifs en relation avec le conflit armé … ». Une telle
amnistie, cependant, ne s’appliquerait pas en cas de commission de crimes
de guerre. Voir A.-M. La Rosa and C. Wuerzner, « Armed groups, sanctions
and the implementation of international humanitarian law », International
Review of the Red Cross, Vol. 90, no 870, June 2008, p. 335-336, et Mieux
faire respecter le droit international humanitaire dans les conflits armés non
internationaux, CICR, Genève, 2008, disponible en ligne : <http://www.icrc.
org/web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/p0923 ?opendocument>.
16 En particulier, les « infractions graves » telles qu’elles sont définies
dans les quatre Conventions de Genève de 1949 (art. 50, 51, 130 et 147,
respectivement). Voir infra section 7 (problématique de l’extraterritorialité
des bases juridictionnelles pour poursuivre les violations du DIH et autres
crimes internationaux).
5. INCORPORATION DU DIH (ASPECTS RÉPRESSIFS) DANS LE DROIT NATIONAL33
17 Par exemple, Chine, art. 9 du Code pénal ; Suisse, Code pénal militaire
du 13 juin 1927, art. 109 ; Pays Bas, loi sur les crimes de guerre (abrogée),
art. 8 (1) ; ou encore Venezuela, Code pénal de 1964, art. 155.
34 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
18 Voir, par ex. : Royaume-Uni, art. premier de la loi de 1957 sur les Conventions
de Genève (amendée), dont le modèle a été repris par un grand nombre de
pays qui se rattachent à la tradition juridique de la common law.
19 Voir l’annexe 4 : Tableau de mise en œuvre intégrée des dispositions
relatives à la répression pénale en DIH et autres normes connexes.
Notamment les lois des pays suivants : Afrique du Sud, Burundi, Chypre,
Kenya, Luxembourg, Malte, Nouvelle-Zélande, Ouganda et Samoa. La loi
du Nigéria de 2006 sur le Statut de Rome de la Cour pénale internationale
(ratification et compétence) ou encore la loi concernant la mise en œuvre
du Statut de Rome à Maurice, ainsi qu’un amendement du Code pénal de
la République démocratique du Congo (RDC) – tous trois encore à l’état de
projets de loi – résultent de la même approche.
20 Voir l’annexe 4 : Tableau de mise en œuvre intégrée des dispositions
relatives à la répression pénale en DIH et autres normes connexes.
Notamment les lois des pays suivants : Allemagne, Argentine, Australie,
Belgique, Bosnie-Herzégovine, Burkina Faso, Colombie, Corée du Sud,
Croatie, Espagne, France, Géorgie, Grèce, Lituanie, Nicaragua, Norvège,
Panama, Pays-Bas, Philippines, Pologne, Portugal, République tchèque,
Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Tadjikistan, Uruguay. Le
7 mai 2009, la Chambre basse du Parlement chilien a approuvé un projet
36 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
de loi visant à intégrer tous les crimes définis par le Statut de la CPI dans
le Code pénal chilien, dans le souci d’harmoniser la législation nationale
avec les normes internationales. Au Guatemala, la Commission nationale
de mise en œuvre du DIH (COGUADIH) a rédigé un avant-projet de
chapitre sur les crimes de guerre qui inclut la vaste majorité des crimes
énoncés dans les Conventions de Genève, le Protocole additionnel I ou
encore les traités sur les armes et le Statut de Rome. Ce texte a été remis à
la commission responsable de la rédaction du nouveau code pénal.
21 Voir notamment le nouveau Code pénal roumain.
22 C’est notamment le cas du Code pénal arménien, adopté le 11 avril 2003,
et de la loi rwandaise no 33bis/2003 réprimant le crime de génocide,
les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, entrée en vigueur
le 1er novembre 2003 (et aujourd’hui remplacée par la loi organique
instituant le Code pénal, no 01/2012 OL du 2 mai 2012). Des projets de loi
au même effet sont en voie de préparation dans certains pays arabes.
23 Concernant la pratique antérieure à l’adoption du Statut de la CPI, voir :
République populaire de Chine, Code pénal de 1997, art. 9 ; Hongrie, Code
pénal de 1978, par. 155-164 ; Pologne, Code pénal, art. 121 et suivants,
loi du 6 juin 1997, chap. XVI ; Slovénie, Code pénal de 1994, art. 373 et
suivants ; République tchèque, Code pénal, loi no 140/1961 amendée,
partie II, dispositions spéciales, chap. X. Le Guatemala sanctionne le
crime de génocide sur la base d’une définition standard, mais considère
également comme un crime le fait d’enfreindre les obligations, les lois ou
les traités relatifs aux prisonniers ou aux otages de guerre blessés au cours
des hostilités (Code pénal de 1973, art. 378).
Pour des exemples de combinaison de renvois génériques et de
dispositions spécifiques, après un processus d’amendement consécutif
(ou non) à l’adoption du Statut de la CPI, consulter à l’annexe 4 du présent
rapport, les lois des pays suivants : Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine,
Bulgarie, Canada, Costa Rica, El Salvador, Lettonie, Mexique, Monténégro,
Nigéria, Panama, Portugal, Sénégal, Serbie, Ukraine et Uruguay.
5. INCORPORATION DU DIH (ASPECTS RÉPRESSIFS) DANS LE DROIT NATIONAL37
26 Voir notamment sur cette question l’art. 102 du Code pénal suisse ou
encore l’art. 5 du Code pénal belge. En France, la responsabilité pénale
des personnes morales a été introduite par l’art. 121-2 du Code pénal.
Plusieurs références en la matière existent au niveau du Conseil de
l’Europe et de l’Union européenne.
27 Le Royaume-Uni explique par exemple dans son rapport (voir note 10
supra) que la mise en œuvre du Statut de Rome a été l’occasion de faire le
point sur la mise en œuvre du DIH (aspects répressifs) au niveau national.
Il a été décidé notamment de ne pas inclure les crimes liés aux armes car
la vaste majorité d’entre eux étaient déjà couverts par des lois spécifiques
(loi de 1974 sur les armes biologiques, loi de 1996 sur les armes chimiques,
loi de 1998 sur les mines antipersonnel, ou encore loi de 2008 sur les
armes à sous-munitions).
5. INCORPORATION DU DIH (ASPECTS RÉPRESSIFS) DANS LE DROIT NATIONAL39
28 Sur l’exclusion des immunités, voir notamment Afrique du Sud, loi de 2002
sur la mise en œuvre du Statut de la CPI, art. 4 (2).
29 Pour un complément d’information sur cette question, consulter le
numéro spécial de la Revue internationale de la Croix-Rouge (vol. 90,
nº 870), traitant spécifiquement de la question de la sanction des
violations graves du DIH, publié en 2008.
30 Burundi, République du Congo, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, RDC.
31 Argentine, Canada, Inde, Kenya, Royaume-Uni.
32 Burundi, République du Congo, Côte d’Ivoire et Mali.
33 Burkina Faso, Cambodge, Chypre, République du Congo (alternative à la
peine capitale).
34 RDC.
40 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
57 Les infractions graves sont précisées dans les dispositions suivantes des
Conventions de Genève (CG) et du Protocole additionnel I (PAI) : CGI,
art. 50 ; CGII, art. 51 ; CGIII, art. 130 ; CGIV, art. 147 ; et PAI, art. 11 et 85.
58 CGI, art. 49 ; CGII, art. 50 ; CGIII, art. 129 ; et CGIV, art. 146. Ces articles ajoutent
que l’État peut également, et selon les conditions prévues dans sa législation,
remettre ces suspects pour jugement à un autre État intéressé à la poursuite,
pour autant que cet autre État ait retenu contre eux des charges suffisantes.
59 Commentaire publié sous la direction de Jean S. Pictet, La Convention de
Genève (IV) relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre,
Genève, CICR, 1956, p. 634.
50 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
60 Art. 9.
61 Art. 14 (1).
62 Article VII (1).
63 Art. 16 (1), et art. 17 (1).
7. COMPÉTENCE UNIVERSELLE51
64 Art. 5.
65 Art. 9.
66 Pour plus de détails et d’exemples sur cette question, consulter
l’annexe 4 : Tableau de mise en œuvre intégrée des dispositions relatives
à la répression pénale en DIH et autres normes connexes.
52 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
67 Bien que la loi britannique qui incorpore les infractions graves aux
Conventions de Genève et au Protocole additionnel I (loi sur les Conventions
de Genève, 1957 c. 52 5 et 6 Eliz 2, art. 2) prévoie une compétence universelle
obligatoire pour ces crimes, la loi sur la Cour pénale internationale de 2001
donne compétence aux tribunaux britanniques selon les principes de la
territorialité et de la personnalité active (même si plusieurs crimes de guerre
visés dans la loi de 2001 sont aussi des infractions graves).
68 Il s’agit principalement des États du Commonwealth.
7. COMPÉTENCE UNIVERSELLE53
69 Voir art. 6 à 12 du Code des crimes contre le droit international et art. 153c
et art. 153f du Code de procédure pénale (pour ce qui est du pouvoir du
Procureur).
70 Pour plus de détails sur les affaires qui ont été portées devant des
tribunaux nationaux en vertu d’une forme ou une autre de compétence
universelle, consulter l’annexe 5 : Tableau sur la jurisprudence nationale
relative aux crimes internationaux et à la compétence universelle. Une
analyse de la pratique étatique en matière de compétence universelle
est incluse dans le document suivant : Amnesty International, Universal
Jurisdiction – Strengthening this essential tool of international justice,
54 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
Outre la célèbre affaire Eichmann jugée par Israël dans les années 1960, le CICR a
pu recueillir des informations sur des poursuites engagées dans 16 pays au
moins, surtout en Amérique du Nord et en Europe. Plusieurs suspects ont
également été jugés par des tribunaux nationaux, sur la base de la compétence
universelle, pour crimes de guerre commis dans le cadre de conflits armés non
internationaux. Il importe de relever que l’État de la nationalité de l’accusé n’a
généralement pas fait d’objection à l’exercice de la compétence universelle dans
lesdits cas. Récemment, en 2012, le Tribunal pénal fédéral suisse a statué qu’un
ancien ministre algérien de la Défense ne pouvait se prévaloir d’une immunité
pour éviter les poursuites engagées contre lui par la Suisse, pour des crimes de
guerre allégués qui auraient été commis lorsqu’il exerçait encore ses fonctions.
71 Il faut ici souligner le travail entrepris sur la question depuis 2005 par la
Commission du droit international (CDI). Quatre rapports ont déjà été
présentés par le Rapporteur spécial (doc. off. A/CN.4/571 ; A/CN.4/585 et
Corr.1 ; A/CN.4/603 ; et A/CN.4/648). En 2008, la CDI a décidé de constituer
un groupe de travail ouvert sur le même sujet. Le Secrétariat a aussi
procédé en 2010 à l’examen des conventions multilatérales qui pourraient
présenter un intérêt pour les travaux de la CDI sur le sujet : doc. off. A/
CN.4/630. Voir aussi le rapport produit par Amnesty International pour
appuyer le travail de la CDI : « International Law Commission : The obligation
to extradite or prosecute (aut dedere aut judicare) », Londres, février 2009.
72 Voir notamment les lois de l’Argentine, Loi 26.200 de mise en œuvre du
Statut de Rome, art. 4 ; Brésil, Projet de loi sur le génocide, les crimes contre
l’humanité, les crimes de guerre et les autres crimes contre l’administration
de la justice de la Cour pénale internationale (2008), art. 128 ; Croatie, Loi
sur l’application du Statut de la Cour pénale internationale et sur la répression
des crimes contre le droit international de la guerre et le droit international
humanitaire, 2003, no 01-081-03-3537/2, art. 10 (2) ; Portugal, loi de mise
en œuvre du Statut de Rome, no 31/2004, art. 5 ; Suisse, Code pénal, RS
311.0, art. 264 (m), tel que modifié par la Loi fédérale du 18 juin 2010 portant
56 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
Selon les informations recueillies par le CICR, la présence sur le territoire de l’État
de poursuite est requise dans la législation nationale et la jurisprudence de plus
de 40 États, dont l’Argentine, la Bosnie-Herzégovine, la Colombie, l’Espagne, les
États-Unis d’Amérique, la France, l’Inde, les Pays-Bas, les Philippines et la Suisse.
Il existe, toutefois, d’autres États dont la législation nationale et la jurisprudence
n’exigent pas l’existence de ce lien et qui prévoient la possibilité d’engager des
poursuites à l’encontre d’un criminel de guerre présumé qui ne serait pas présent
sur le territoire de l’État de poursuite (Allemagne, Autriche, Canada, Italie,
Luxembourg, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni).
86 Un important travail sur les sanctions – dont une partie a fait l’objet
d’un numéro spécial de la Revue internationale de la Croix-Rouge en 2008
(vol. 90, no 870 – cf. note 15) – a été réalisé par le CICR depuis 2005, avec
le concours d’une équipe d’experts. Pour connaître les 14 éléments
conditionnant l’efficacité de la sanction et leurs commentaires (éléments
qui ont été identifiés au cours de ce travail mené par le CICR sur plusieurs
années), consulter l’annexe 6 : Éléments pour rendre les sanctions plus
efficaces.
8. SANCTION INDIVIDUELLE ET PRÉVENTION65
Cette approche intégrée fondée sur le pragmatisme permet de saisir toutes les
fenêtres d’opportunité en espérant déclencher une sorte de dynamique salutaire
au niveau de la société et des individus concernés : le pire, lorsque le tissu social a
été profondément blessé, c’est qu’il n’y ait rien. On accepte dès lors que la justice
transitionnelle soit complémentaire de la justice pénale et qu’elle puisse aider à
reconstruire une société et les individus qui la composent, ainsi qu’à écrire une
histoire cohérente, authentique et honnête.
88 « IHL was born on the battlefield and cannot be so divorced ». Voir note 10
supra.
8. SANCTION INDIVIDUELLE ET PRÉVENTION69
Les Commissions nationales sur le DIH s’intéressent de plus en plus aux médias sociaux
Afin de rendre plus visibles leurs travaux et de les partager avec un groupe élargi
de personnes intéressées, plusieurs Commissions nationales ont recours à
l’Internet et développent des sites web accessibles à tous. C’est le cas notamment
de la Commission nationale des Émirats arabes unis, ou encore des Commissions
nationales belge, péruvienne et suisse.
Outils introductifs
Services consultatifs du CICR Fiches techniques
Réunions d’experts
Asian-African Legal Consultative Summary Report of the Meeting of Legal Experts on the Rome
Organization (AALCO, organisation Statute of the International Criminal Court : Issues and Challenges,
consultative juridique Asie-Afrique) 19-20 juillet 2011, Putrajaya, Malaisie
International Criminal Law Network & The International Criminal Court and the Arab World, rapport final
Regional Human Security Centre at the de l’atelier régional, 14-15 février 2005, Amman, Jordanie
Jordan Institute of Diplomacy
Ligue arabe (en partenariat avec le CICR) Réunion d’experts gouvernementaux de la Ligue arabe sur
l’harmonisation des législations nationales avec les dispositions
du DIH, 12-14 janvier 2011, Rabat, Maroc
Centre des droits de l’homme (CHR), Atelier d’experts : « Permettre l’application du droit sur les crimes
Service de droit pénal international (ICLS) de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide en Afrique
et Fondation Konrad Adenauer Stiftung australe », compte rendu, Université de Pretoria, 13-14 juin 2011
Organisation des États américains Seventh Working Session on the International Criminal Court,
rapport de la réunion organisée conjointement avec le CICR (et
dont une partie importante a porté sur la CPI), 10 mars 2011
84 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
Lois modèles
Secrétariat du Commonwealth Revised Model Law to Implement the Rome Statute of the International
Criminal Court and related commentary 92
Ligue des États arabes Arab League Model Law Project on Crimes under the Jurisdiction of
the ICC 93
Centre international pour la réforme Manuel de ratification et de mise en œuvre du Statut de Rome,
du droit criminel et la politique en 3e édition95
matière de justice pénale (ICCLR)
Human Rights Watch Making the International Criminal Court Work : A Handbook for
Implementing the Rome Statute 99
93 Cette loi modèle révisée est jointe à l’annexe B du rapport du Meeting of Commonwealth Law Ministers and Senior
Officials, Sydney, Australie, 11-14 juillet 2011, SOLM(11)10. En 2011, un groupe d’experts du Commonwealth
a été convoqué pour revoir la loi modèle sur la mise en œuvre du Statut de Rome en fonction des différents
développements intervenus à la suite de la Conférence de révision de Kampala. Le CICR a participé à ces travaux.
En 2004, un groupe d’experts avait élaboré une première version de cette loi modèle en vue de soutenir les pays
membres du Commonwealth dans leurs efforts de mise en œuvre du Statut de Rome.
94 Decree no 598-21d-29/11/2005. La version originale est disponible en ligne : <http://www.coalitionfortheicc.org/?
mod=leagueofarabstates>. Une traduction non officielle de cette loi modèle est proposée par la Coalition pour la CPI.
95 IOR 53/009/2010, Londres, 6 mai 2010. Ce document est la mise à jour de la Liste des principes à respecter en vue
d’une mise en œuvre efficace de la CPI, IOR 40/011/00, Londres, 2000.
96 La troisième édition de ce manuel n’est disponible qu’en anglais. Cependant, les éditions précédentes
réalisées conjointement avec le centre canadien « Droits et Démocratie » sont disponibles en arabe, anglais,
français, portugais, russe et espagnol. La deuxième édition est disponible sur le site du ministère des Affaires
étrangères et du Commerce international du Canada (http://www.international.gc.ca/court-cour/guide-manuel.
aspx?lang=fra&view=d), et la première édition est disponible sur le site de l’ICCLR (http://www.icclr.law.ubc.ca/
Site%20Map/Publications%20Page/International.htm).
97 Supplément au Manuel de ratification et de mise en œuvre du Statut de Rome, 2e édition, produit par l’ICCLR,
mars 2003.
98 Supplément au Manuel de ratification et de mise en œuvre du Statut de Rome, produit par l’ICCLR, avril 2002,
disponible en anglais uniquement.
99 Publié en 2011, disponible en ligne : <http://folkebernadotteacademy.se/Global/Verksamhet/Reportage/
RuleOfLaw_Handbook.pdf>.
100 Vol. 13, no 4 (G), New York, septembre 2001.
101 Juin 2011 (traduction). Disponible en ligne : <http://www.ibanet.org/Search/Default.aspx?q=Manuel%20sur%20
le%20droit%20international%20pénal>.
10. OUTILS D’AIDE ET D’ASSISTANCE85
No Peace Without Justice International “Ratification Now !” Campaign for the Establishment of the
International Criminal Court by Year 2000. A Manual for Legislators
Open Society Justice Initiative International Crimes, Local Justice : A Handbook for Rule-of-Law
Policymakers, Donors, and Implementers 101
Pour la République démocratique du Congo, l’Ouganda et le Kenya,
voir : Putting Complementarity into Practice 102
United States Institute for Peace Model Codes for Post-Conflict Criminal Justice, vol. 1 et 2 (droit pénal
et droit procédural pénal)103
Bases de données
CICR Mise en œuvre nationale du droit international humanitaire. Disponible en ligne :
<http://www.icrc.org/ihl-nat>
Droit coutumier. Disponible en ligne : <http://www.icrc.org/customary-ihl/eng/docs/home>
CPI Outils juridiques (comprenant une base de données séparée sur les lois de mise en œuvre,
alimentée par l’Université de Nottingham). Disponible en ligne : <http://www.legal-tools.org/
fr/acces-aux-outils/>
118 Voir notamment la trousse d’outils sur le renforcement des capacités mise
au point par l’Open Society en collaboration avec l’Union européenne :
Boîte à outils I : renforcement des capacités des collectivités locales, préparée
par le Centre d’expertise sur la réforme de l’administration locale, Conseil
de l’Europe, Strasbourg, septembre 2008, disponible en ligne : <http://
www.coe.int/t/dgap/localdemocracy/centre_expertise/tools/ToolkitI_
fr.pdf> (dernière consultation le 17 août 2012).
11.
STATUT DE ROME, ARTICLE 8 :
APPROCHE INTÉGRÉE
ET COMPLÉMENTARITÉ
94 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
119 Parmi les autres instruments de DIH couvrant expressément les conflits
internes figurent le Protocole sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi
des mines, pièges et autres dispositifs (Protocole II à la Convention sur
certaines armes classiques de 1980 modifié le 3 mai 1996), le Deuxième
Protocole relatif à la Convention pour la protection des biens culturels en
cas de conflit armé (26 mars 1999), et l’article premier de la Convention de
11. APPROCHE INTÉGRÉE ET COMPLÉMENTARITÉ95
1980 sur certaines armes classiques, tel que modifié le 21 décembre 2001.
D’autres instruments, comme la Convention sur l’interdiction des mines
antipersonnel (18 septembre 1997), la Convention sur les armes chimiques
(13 janvier 1993), le Protocole facultatif se rapportant à la Convention
relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans
les conflits armés (25 mai 2000) et la Convention sur les armes à sous-
munitions (adoptée le 4 décembre 2008), sont interprétés comme
s’appliquant à tous les conflits armés.
120 Leur nature coutumière a été reconnue par le CICR : voir la règle 156 de son
étude sur le droit international humanitaire coutumier, cf. supra, note 56.
121 Protocole additionnel I, art. 85 (3)(c).
122 Protocole additionnel I, art. 85 (4)(b).
96 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
123 Protocole additionnel I, art. 85 (4)(c). À noter que cette infraction figure
dans le Statut en tant que crime contre l’humanité. Voir art. 7 (1)(j) du
Statut de Rome de la CPI.
124 Dans les travaux préparatoires, rares sont les indications sur le sens à
donner à l’expression « interdiction générale ». Si certaines interprétations
privilégient l’angle quantitatif, à savoir qu’une interdiction générale
suppose qu’un traité interdisant l’emploi de certaines armes soit largement
ratifié, d’autres laissent penser que l’on parle d’interdiction absolue par
opposition à interdiction conditionnelle. Voir le commentaire de M. Cottier
sur l’art. 8 (2)(b)(xx) du Statut de la CPI, dans O. Triffterer (dir.), Commentary
on the Rome Statute of the International Criminal Court – Observers’ Notes,
Article by Article, 1st edn., Nomos Verlagsgesellschaft, Baden-Baden, 1999.
125 Art. 8 (2)(b)(xvii), (xviii) et (xix), respectivement.
126 Les balles explosives sont interdites en droit coutumier, selon la règle 78
de l’étude du CICR sur le droit international humanitaire coutumier (voir
note 56 supra).
127 Voir la règle 79 de l’étude sur le droit international humanitaire coutumier
(voir note 56 supra).
128 Voir la règle 86 de l’étude sur le droit international humanitaire coutumier
(voir note 56 supra).
11. APPROCHE INTÉGRÉE ET COMPLÉMENTARITÉ97
139 Dans son rapport de 2004, le Secrétaire général des Nations Unies a
déclaré qu’« en matière de justice et de légalité, quelques mesures
préventives valent mieux qu’une lourde intervention une fois que le mal
est fait » (doc. off. S/2004/616, par. 4, 23 août 2004).
140 Doc. off. A/C.6/65/SR.12, par. 44-48 (15 décembre 2010). Dans le même
sens, voir la déclaration du président du Conseil de sécurité des Nations
Unies en date du 29 juin 2010 :
Le Conseil constate que le respect du droit international humanitaire
est un aspect essentiel de l’état de droit dans les situations de conflit
et se déclare à nouveau convaincu que la protection de la population
civile pendant un conflit armé doit être une considération importante
dans les stratégies générales de règlement des conflits. (doc. off.
S/PRST/2010/11, al. 5)
12. APPROCHE INTÉGRÉE, COMPLÉMENTARITÉ ET ÉTAT DE DROIT107
141 Cette approche se retrouve à tous les niveaux des Nations Unies. Voir
notamment les déclarations du président du Conseil de sécurité des Nations
Unies : doc. off. S/PRST/2012/1 (19 janvier 2012) ; S/PRST/2010/11 (29 juin
2010) ; S/PRST/2006/28 (22 juin 2006) ; S/PRST/2004/34 (6 octobre 2004).
Voir aussi les notes d’orientation du Secrétaire général des Nations Unies :
NU, Note d’orientation du Secrétaire général – Aide au renforcement de l’état
de droit au niveau international : approche de l’ONU, mai 2011 ; NU, Guidance
Note of the Secretary-General : UN Approach to Transitional Justice, mars 2010
(version française non disponible) ; NU, Note d’orientation du Secrétaire
général – Aide à la consolidation de l’état de droit : l’approche de l’ONU, avril
2008. Ces documents sont disponibles sur le site internet des Nations Unies
sur de l’état de droit : <http://www.unrol.org/>. Voir également les rapports
du Secrétaire général des Nations Unies sur la question, le plus récent en
date d’août 2012 : doc. off. A/67/290 (10 août 2012) ; A/66/749 (16 mars 2012) ;
S/2011/634 (12 octobre 2011) ; A/66/133 (8 août 2011) ; A/65/318 (20 août 2010) ;
A/63/226 (6 août 2008) ; A/63/64 (12 mars 2008) ; A/62/261 (15 août 2007) ;
A/62/121 (11 juillet 2007) ; S/2004/616 (23 août 2004). Enfin, consulter aussi
les résolutions en la matière adoptées par l’Assemblée générale des Nations
Unies : doc. off. A/RES/66/102 (13 janvier 2012) ; A/RES/65/32 (10 janvier 2011) ;
A/RES/64/116 (15 janvier 2010) ; A/RES/63/128 (15 janvier 2009) ; A/RES/62/70
(8 juillet 2008) ; A/RES/61/39 (18 décembre 2006). Le Haut-Commissariat
aux droits de l’homme s’intéresse aussi à la question. Depuis 2006, il a par
exemple publié une série de documents portant sur les instruments de l’état
de droit dans les sociétés sortant des conflits. Une section importante du
rapport annuel de 2011 du Haut-Commissariat aux droits de l’homme porte
sur l’impunité et l’état de droit (disponible en ligne : <http://www.ohchr.org/
FR/PublicationsResources/Pages/AnnualReportAppeal.aspx>).
108 PRÉVENIR ET RÉPRIMER LES CRIMES INTERNATIONAUX
145 Les conclusions prononcées par Yves Sandoz sont reproduites dans leur
intégralité à l’annexe 10 de ce rapport (Volume II).
13. CONCLUSIONS PROSPECTIVES113
Extrait des conclusions prononcées par Monsieur Yves Sandoz, membre du CICR
« La justice pénale internationale, qui symbolise cette nouvelle énergie que l’on
voit émerger pour lutter contre l’impunité, est devenue une locomotive mais elle
doit tirer derrière elle les wagons de la prévention, de la réparation, du dévelop-
pement, de la solidarité entre les peuples. C’est pour cela qu’il est important de
la soutenir. Mais pour la faire comprendre et accepter, il faut veiller à ce que les
autres wagons restent accrochés au train. Et cela sans parler du juste équilibre à
trouver entre les efforts de pacification, de réconciliation et de punition. On l’a
souligné, il n’y a pas de véritable réconciliation possible si de grands criminels,
des criminels de guerre, restent impunis par soi-disant gain de paix. »