Rapport Consequencespandemiesanteglobale
Rapport Consequencespandemiesanteglobale
Rapport Consequencespandemiesanteglobale
DIRECTION SCIENTIFIQUE
Christiane Bergeron-Leclerc, Ph.D., Université du Québec à Chicoutimi
Danielle Maltais, Ph.D., Université du Québec à Chicoutimi
AUTEUR-TRICES
Eve Boily, assistante de recherche, Université du Québec à Chicoutimi
Marjolaine Tremblay, Ph.D.(c), coordonnatrice de recherche, Université à Chicoutimi
Christiane Bergeron-Leclerc, Ph.D., Université du Québec à Chicoutimi
Danielle Maltais, Ph.D., Université du Québec à Chicoutimi
Jacques Cherblanc, Ph.D., Université du Québec à Chicoutimi
Jacinthe Dion, Ph.D., Université du Québec à Chicoutimi
Eve Pouliot, Ph.D., Université du Québec à Chicoutimi
Sophie Bernard, Ph.D. Polytechnique Montréal
Myriam Dubé, Ph.D., Université du Québec à Montréal
Anne Renée Gravel, Ph.D., Université TÉLUQ
Josée Grenier, Ph.D., Université du Québec en Outaouais
Oscar Labra, Ph.D., Université du Québec en Abitibi Témiscamingue
Lara Maillet, Ph.D., École nationale d’administration publique
Andrée-Anne Marchand, Ph.D., Université du Québec à Trois-Rivières
Marie-Hélène Morin, Ph.D., Université du Québec à Rimouski
Claudiane Ouellet-Plamondon, Ph.D., École de technologie supérieure
Cathy Vaillancourt, Ph.D., Institut national de recherche scientifique
Marie-Pier Vaillancourt-Morel, Ph.D., Université du Québec à Trois-Rivières
ÉDITION
La réalisation de ce projet a été rendue possible grâce à une subvention octroyée par la Fédération
québécoise des professeures et des professeurs d’université.
Ce document est disponible sur le site Internet Constellation, le dépôt institutionnel de l’Université du
Québec à Chicoutimi à l’adresse suivante : https://constellation.uqac.ca/8055
DÉPÔT LÉGAL
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
ISBN (version PDF) : 978-2-9812621-9-6
Toute reproduction partielle de ce document est autorisée à condition d’en mentionner la source.
2
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier les organisations et les personnes qui nous ont aidés à réaliser
cette étude. En premier lieu, il faut citer les professeures et les professeurs universitaires qui ont
consacré de leur temps pour compléter le sondage. Sachant combien la pandémie a affecté la
tâche professorale, nous tenons ici à exprimer notre profonde gratitude envers nos collègues
Des remerciements particuliers sont également dus à Eve Boily et Marjolaine Tremblay,
travail. Merci également à David Emond, pour son aide précieuse dans la réalisation des analyses
statistiques.
professoral et cet appui nous a permis d’en documenter les répercussions sur notre santé et celle
de nos collègues.
C’est grâce à ces appuis que cette étude, dont les résultats sont traduits dans ce rapport,
a pu être menée.
Bonne lecture!
3
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX 5
LISTE DES FIGURES 6
LISTE DES ABRÉVIATIONS 7
FAITS SAILLANTS 8
INTRODUCTION 9
1– ÉTAT DES CONNAISSANCES 10
1.1 Dimension organisationnelle 11
1.2 Dimension professionnelle 13
1.3 Dimension sociale 15
1.4 Dimension psychologique 18
1.5 Contexte de pandémie 19
2- MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE 21
2.1 Contexte de réalisation de l’étude 22
2.2 Description du questionnaire 23
2.3 Analyse de données 26
3- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS 26
3.1 Profil des participant·es à l’étude 27
3.2 Données sur l’expérience universitaire 31
3.3 Données sur le stress et les craintes liés à la pandémie 34
3.4 Données sur la santé physique 37
3.5 Données sur la santé sociale 39
3.6 Données sur la santé spirituelle 40
3.7 Données sur la santé mentale 41
3.6.1. Manifestations compatibles avec le trouble d’anxiété généralisée 42
3.6.2 Manifestations compatibles avec le trouble dépressif majeur 45
3.6.3. Manifestations compatibles avec le trouble de stress post-traumatique 47
4- DISCUSSION DES RÉSULTATS 49
5- FORCES ET LIMITES DE L’ÉTUDE 54
CONCLUSION 56
RÉFÉRENCES 58
4
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 4 : Modèle prédictif des facteurs associés au trouble d’anxiété généralisée ................ 44
Tableau 5 : Modèle prédictif des facteurs associés au trouble dépressif majeur ........................ 46
Tableau 6 : Modèle prédictif des facteurs associés au trouble de stress post-traumatique ....... 48
5
LISTE DES FIGURES
Figure 2 : Taux de satisfaction moyen face aux modalités de gestion en temps de pandémie ...33
Figure 3 : Évolution de la perception de la santé physique entre les mois de novembre 2020
(T2) et d’avril 2021 (T3) ......................................................................................................................38
Figure 4 : Évolution du sentiment de solitude et du soutien social entre les mois de novembre
2020 (T2) et d’avril 2021 (T3).............................................................................................................39
6
LISTE DES ABRÉVIATIONS
7
FAITS SAILLANTS
• La qualité de vie spirituelle des professeur·es, bien que faible, est demeurée
relativement stable au cours des trois temps de l’étude.
2020 l’état de pandémie. Les populations scolaires, notamment universitaires, ont été les
premières à être affectées par des fermetures d’établissement le 13 mars 2020. Des
solutions d’urgence ont alors été mises en œuvre au sein des différents campus, afin de
santé globale des populations universitaires. C’est dans le but de mieux cerner les enjeux
9
facteurs de risque et de protection de la santé mentale des professeur·es universitaires.
(FQPPU), ce rapport est divisé en deux parties. La première constitue un état des
modifié le milieu académique en raison des exigences, des conditions et des pratiques de
gestion mises de l’avant par les directions des universités. Jusque dans les années 1990,
en stress (Catano et al., 2010; Gillespie et al., 2001). Or, les études démontrent que les
professeur·es vivent désormais des niveaux de stress au travail de plus en plus importants,
excédant ceux retrouvés dans d’autres secteurs publics (Kinman et Jones, 2008; Kinman
et Wray, 2014). La constante expansion des tâches professionnelles selon les trois
situation (Pace et al., 2021; Vera et al., 2010) 1. En effet, cette surcharge de travail est
d’épuisement professionnel ainsi qu’à des niveaux plus faibles de bien-être (Darabi et al.,
2017b; Gillespie et al., 2001; Han et al., 2020; Yin et Wang, 2020; Pace et al., 2021). À cet
1 Pour en savoir plus sur l’ampleur de la tâche professorale, cette visualisation peut être consultée :
https://twitter.com/KatiaBlairon/status/1428657135819370496/photo/1.
10
égard, la relation négative entre le stress et le bien-être du personnel universitaire a été
ailleurs, une attention particulière est portée aux stratégies d’adaptation utilisées par le
corps professoral pour répondre aux effets du stress. Dans cette perspective, les
Selon les écrits, les pratiques de gestion universitaire régissent les exigences
2 Au total, 45 études, publiées entre 2001 et 2021 font partie de cette recension des écrits. Ces écrits ont
été repérés sur les bases de données PsychInfo, Pubmed, Medline et Scopus. En ajout à ces requêtes, le
site internet de la FQPPU a été consulté afin de repérer d’autres documents pertinents.
11
dans le milieu académique : la gouvernance néolibérale managériale et la gouvernance
performances de manière directive pour optimiser les résultats dans un but financier. Or,
(Franco-Santos et Doherty, 2017). En effet, cette gouvernance omet les réalités du milieu
2017). La seconde gouvernance dite traditionnelle collégiale vise, dans un intérêt collectif,
une répartition plus égalitaire des pouvoirs où les professeur·es ont davantage
deux variables qui sont partie intégrante du bien-être (Vera et al., 2010). Bref, les
3 Ce type de gouvernance est également promulgué par la Loi sur l’Université du Québec (Éditeur officiel
du Québec, 2022).
12
1.2 Dimension professionnelle
multiplication des rôles pour les membres du corps professoral (Kinman et Johnson, 2019).
Ces rôles sont liés aux trois composantes de la tâche, soit l’enseignement, la recherche et
les services aux collectivités (Vera et al., 2010; Wardell, 2021). La première composante
englobe toutes les tâches en lien avec l’enseignement. Ainsi, les professeur·es
universitaires doivent élaborer, planifier, réviser, actualiser et diffuser leurs cours tout en
chez les professeur·es universitaires (Pace et al., 2021; Sang et al., 2015). Ces services sont
sont des exemples de services pouvant être rendus par les professeur·es universitaires.
carrière par des formations afin d’être à jour dans leur champ d’expertise. Vera et al.
(2010) ont démontré que les professeur·es qui accordent la majorité de leur temps à la
éprouver de l’engagement et de la satisfaction dans leur travail. Cette relation est inverse
13
chez celles et ceux dont le travail consiste principalement à réaliser des tâches
(Williams et al., 2017). Parallèlement à ces exigences, les études démontrent la légitimité
d’un lien entre les horaires de cours et le bien-être. Effectivement, les professeur·es qui
dispensent leurs cours tôt le matin ou tard en soirée souffrent davantage de stress que
leurs confrères avec un horaire typique (entre 9 :30 et 17 :00). Ceci est principalement
attribuable aux contraintes que cet horaire impose sur leur vie personnelle, familiale et
Dans cet ordre d’idées, l’engagement des professeur·es universitaires dans leur
travail se révèle être davantage prononcé afin de répondre aux exigences croissantes du
travaillent plus que le nombre d’heures compris dans leur contrat (Kinman et al., 2006;
Torp et al., 2008). Ainsi, il est commun d’observer des comportements de dépendance au
travail (workaholism) chez les professeur·es (Fetherston et al., 2020; Guidetti et al., 2019).
universitaire (Pace et al., 2021). Or, cette compulsion et cette obsession dans le travail ne
sont pas sans conséquences. Entre autres, ils engendrent davantage de conflits dans la
vie personnelle (Akram et Ch, 2020; Kinman, 2014; Torp et al., 2018; Winefield et al.,
14
physique en augmentant les risques d’anxiété et de dépression chez les professeur·es
(Akram et Ch, 2020; Kinman et Jones, 2008), tout en nuisant à leur qualité de vie au travail.
soutien) (Dahie et al., 2017). De plus, selon l’enquête sur le corps professoral de Dyke et
Deschenaux (2008), le quart des professeur·es auraient remis en cause leur leurs projets
familiaux et il·elles auraient choisi d’avoir moins d’enfants en raison des demandes
prolifération de tâches relatives aux trois composantes (Cladellas et Castelló, 2011; Sang
et al., 2015).
Il est reconnu que les relations sociales, autant professionnelles que personnelles,
sont des modérateurs du bien-être (Akram et Ch, 2020). D’une part, la présence de
milieu universitaire et au bien-être (Kinman et Jones, 2008). Une des raisons majeures de
ces conflits réside dans l’affaiblissement des barrières entre le travail et la vie personnelle
pour répondre aux demandes (Fetherston et al., 2020; Kinman, 2014). En effet, il est
15
d’heures inscrites dans leur contrat, et ce, les soirs et les fins de semaine (Kinman et al.,
manquement à des activités familiales pour compléter les tâches académiques sont des
Kinman et Jones, 2008). Inversement, les tensions sociales engendrées par le milieu
entraînent aussi le deuil de certaines aspirations ou encore des conflits plus importants
(Tremblay et al., 2022; Fetherston et al., 2020). En raison de ces conditions, certain·es
professeur·es universitaires pensent même à quitter leur emploi (Aboobaker et al., 2019).
Wang et Bai, 2020; Kolomitro et al., 2020). Ainsi, le soutien social crée un sentiment
concernent des groupes plus spécifiques. Les personnes racisées, qui sont susceptibles de
16
injustices, telles que la diminution de leur crédibilité due à des préjugés, à leur accent ou
à leur langage écrit, sont à risque de voir leur état de santé affecté (Catala, 2022;
Par ailleurs, un autre aspect social concerne les distinctions selon le genre dans les
similaires en fait état. Ainsi, selon Dyke et Deschenaux (2008), les femmes sont davantage
présentes dans les disciplines sociales et les hommes dans les domaines se rapportant
aux sciences appliquées et génies. Cette division du champ d’expertise entraîne des
hommes obtiennent des fonds de recherche qui dépassent la limite de ceux obtenus par
les femmes. Ce constat souligne la prépondérance des hommes à obtenir des subventions
recherche qu’en enseignement plus important, et ce, avant même d’entamer leur carrière
Également, les femmes font davantage face à des micro-agressions que leurs
confrères masculins (Blithe et Elliott, 2020; Elliott et Blithe, 2021). Ces micro-agressions
satisfaction au travail moindre. Dans le même ordre d’idées, les études démontrent que
les femmes ont aussi moins de soutien de la part des doyen·nes et un salaire moins élevé
17
que les professeurs masculins (Blithe et Elliott, 2020; Elliott et Blithe, 2021). Les femmes
œuvrant en tant que professeures en milieu universitaire déclarent aussi avoir plus de
difficultés à concilier leur travail avec leur vie familiale. Donc, en raison de l’accumulation
de ces différences selon le genre, les femmes sont plus propices à souffrir de problèmes
de santé (Dyke et Descheneaux, 2008). Effectivement, les diverses situations que vivent
les femmes nuisent autant à leur santé mentale (anxiété, dépression) qu’à leur santé
Au cours des dernières années, quelques études ont mis en évidence le stress
occupationnel vécu par les professeur·es universitaires, de même que des taux
précède, les stratégies d’adaptation sont démontrées comme étant bénéfiques pour le
bien-être des professeur·es universitaires quand elles sont utilisées à bon escient (Farhan
et Ali, 2016; Han, Yin et Wang, 2020). En effet, elles sont des modérateurs des effets du
stress au même titre que le soutien social et le sentiment de contrôle des professeur·es
sur leur travail (Gillespie et al., 2001; Mudrak et al., 2018). Ainsi, les stratégies les plus
négatives telles que le déni ou l’abnégation sont moins efficaces en raison des efforts
demandés pour faire fi des problèmes qui persistent (Salimzadeh et al., 2020). En ce qui
18
autonomie de choix et d’actions sur leur travail, plus ils·elles sont satisfait·es et se sentent
enseignement serait un modérateur du bien-être, car ces professeur·es exercent pour des
dont l’enseignement est un choix fortuit (Aboobaker et al., 2019). Au-delà du choix, les
intelligence émotionnelle permet aux professeur·es d’obtenir une plus grande confiance
émotionnelle agit comme une barrière au stress du travail en offrant des stratégies
la situation (Farhan et Ali, 2016). Cette compétence est donc liée à un sentiment
l’optimisme dirigé vers l’obtention de résultats pour le travail, réduisent les risques
des professeur·es universitaires. Tandis que certains projets de recherche ont accusé un
19
retard considérable en raison de la pandémie (temps, recrutement, fonds), le contexte
(Côté et al., 2021). Par ailleurs, l’omniprésence du télétravail a obligé les professeur·es à
développer de nouvelles compétences en lien avec les technologies, et ce, dans un court
laps de temps (Wray et Kinman, 2021). Cette nouvelle pédagogie a produit un stress
occupationnel chez les professeur·es (Heiden et al., 2021; Shen et Slater, 2021). D’abord,
qui est souvent moins performant et à jour que les installations de l’université. Puis, le
fait d’adapter et de dispenser les cours uniquement en mode virtuel a insécurisé certaines
personnes (Côté et al., 2021). De plus, les professeur·es doivent désormais faire preuve
d’une gestion accrue des courriels et des demandes croissantes pour le soutien des
étudiant·es, tout en assurant une constance dans la qualité du contenu offert (Côté et al.,
certain·es professeur·es estiment avoir eu une plus grande liberté, tandis que d'autres
ont éprouvé des difficultés à travailler de la maison avec la présence de leurs enfants
(Heiden et al., 2021). Toutefois, la majorité des études font état de l’affaiblissement des
barrières entre le travail et la vie personnelle. Cette confusion des limites serait encore
plus importante depuis la pandémie (Heiden et al., 2021). Les symptômes physiques les
plus rapportés sont la fatigue, l’insomnie, les difficultés d’endormissement et les maux de
tête (Kinman et Jones, 2008). La santé des professeur·es femmes ou racisé·es semble
avoir été particulièrement affectée dans le contexte de la pandémie (Davis et al., 2022).
Nonobstant ces constats, les professeur·es universitaires ont fait preuve de stratégies
20
d’adaptation positives pour résoudre les problèmes qu’ils·elles rencontrent (Shen et
communiquent davantage avec les membres de leur famille et leurs ami·es par différents
Cet état des connaissances a permis de mettre en évidence des enjeux liés au bien-
être des professeur·es universitaires. La majorité des études, qu’elles aient été menées
dimensions de la santé et ont été effectuées en contexte américain. Nous n’en savons
encore que très peu sur l’état de santé globale des professeur·es universitaires œuvrant
2- MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
d’analyse de données.
21
2.1 Contexte de réalisation de l’étude
Cette étude 4 a été initiée en avril 2020, peu de temps après la déclaration de
pandémie mondiale par l’OMS. Elle est menée à travers toutes les constituantes du
intersectorielle, se déroule sur une période de deux ans et comprendra à terme six phases
de collecte de données8. Cette étude vise l’ensemble des étudiant·es et des employé·es
participantes s’est effectué par l’entremise des partenaires de l’étude (ex. associations
étudiantes, syndicats, services des communications) qui ont diffusé, à chaque phase, les
appels à participation, notamment à travers les réseaux sociaux. Après avoir complété le
sondage, les personnes participantes ont été volontairement invitées à mentionner leur
4 Pour en savoir plus sur cette étude nous invitons les lecteurs à consulter le site internet du projet :
www.uqac.ca/impactcovid. Des articles publiés par l’équipe de recherche peuvent également être
consultés : a) Cherblanc et al. (2021), b) Bergeron-Leclerc et al. (2021) b) Maltais et al. (2022) et c) Pouliot
et al. (2022).
5
Plus précisément, les 11 établissements académiques qui ont participé à cette étude sont les suivants :
l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), l’École de technologie supérieure (ÉTS), l’Institut
national de la recherche scientifique (INRS), Polytechnique Montréal (Polytechnique), l’Université TÉLUQ
(TÉLUQ), l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), l’Université du Québec à Montréal (UQAM),
l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT),
l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
6 Polytechnique Montréal, par l’entremise de la professeure Sophie Bernard, s’est intégrée au projet au
mois d’avril 2021.
7 Cette étude a été entérinée par les Comités d’éthique de la recherche de l’Université du Québec à
Chicoutimi (Certificat : #2020-491) et de Polytechnique Montréal (Certificat : #CER-2021-28P).
8 Ces phases sont : 1-Avril 2020, 2-Novembre 2020, 3-Avril 2021, 4-Novembre 2021, 5-Avril 2022 et 6-
Novembre 2022.
22
l’étude. Le présent rapport se concentre uniquement sur les réponses des professeur·es,
et il est basé sur des données récoltées lors des trois premières phases de l’étude.
Cette étude vise, par l’entremise d’un sondage en ligne disponible sur la
spirituelle.
9 La santé globale se décline en quatre dimensions : la santé physique, psychologique, sociale et spirituelle.
Le concept de santé mentale tel que vu ici dépasse la notion d’absence de maladie pour être observé
selon la notion de bien-être. Cette définition s’inscrit dans deux continuums interreliés; l’un représentant
l’absence ou la présence de troubles mentaux, l’autre le niveau de santé mentale (de faible à élevé). On
dira alors qu’une personne aune santé mentale complète si elle ne présente pas de trouble mental et
qu’elle a un niveau élevé de bien-être (Doré et Caron, 2017).
10 Le questionnaire comprenait également des échelles liées à la santé conjugale et familiale. Ne faisant
toutefois par l’objet d’analyses dans ce rapport, ces échelles ne sont pas décrites. L’article de Pouliot et
al. (2022) à propos des enjeux de conciliation travail famille chez les employé·es universitaires peut
toutefois être consulté pour en savoir plus à ce sujet.
23
Tableau 1 : Description des échelles de mesure
24
Three-Item Loneliness Ce questionnaire de type auto administré vise à mesurer le sentiment de solitude 3 9 0,82
Scale chez un individu. Il comprend 3 items issus de l’échelle UCLA Loneliness Scale ayant
été traduite en français (de Grâce et al., 1993; Hughes et al., 2004; Russel, 1996).
WHOQOL-SRPB Ce questionnaire de type auto administré vise à mesurer la qualité de la vie 32 160 0,96
spirituelle, la religion et les croyances personnelles. L’échelle sur la qualité de vie
spirituelle (SRPB) comprenant 32 items est utilisée ici (Group WHOQOL-SRPB, 2006).
Elle mesure huit dimensions : l’espoir et l’optimisme, le sens de la vie,
l’émerveillement, la paix intérieure, la plénitude, la puissance spirituelle et la foi
(Mandhouj et al., 2012). Un score plus élevé signifie un niveau de qualité de vie
spirituelle plus important.
25
2.3 Analyse de données
Les données quantitatives obtenues à travers les phases de l’étude ont été
analysées à l’aide de SPSS (version 27) pour les analyses descriptives et de SAS (version
multiples avec variables descendantes a été retenu, car il permet d’élaborer un modèle
prédictif de haute qualité, mais qui comprend un nombre minimal de dimensions. Ce type
d’analyse implique que toutes les variables indépendantes sont intégrées au départ, puis
éliminées une à la fois, jusqu’à ce que le modèle ne comprenne que des variables
ajustements de Bonferroni ont été effectués afin de prévenir les fausses corrélations.
psychologique des participant·es est d’abord effectué pour ensuite s’intéresser plus
26
3.1 Profil des participant·es à l’étude
Ainsi, l’échantillon total est composé de 734 répondant·es, dont 298 au premier
(n=70) et du deuxième temps (n=44). Or, au troisième temps, l’UQAM est l’université avec
répondant·es est l’UQAC (23,0 %). Toutefois, trois universités ont une proportion de
(12,9 %) et de l’UQAR (11,5 %). Il est à noter que les moyennes de réponses des
ont été comptabilisées selon une perspective sommative plutôt que séquentielle afin
d’exposer une vision globale des composantes universitaires, et ce, selon chacune des 11
universités.
27
25,0% 23,0%
ENAP
20,0% ÉTS
15,7% INRS
15,0% POLYTECHNIQUE
12,9%
11,5% AUTRE
9,8%
10,0% 8,5% TÉLUQ
6,0% UQAC
3,8% 4,4%
5,0% UQAM
2,7%
1,6% UQAR
0,1%
0,0% UQAT
UQO
UQTR
est portée à l’âge moyen, au genre, au statut matrimonial, à la présence d’enfants dans
l’ethnicité. Bien que cette étude vise à évaluer les distinctions possibles et l’évolution des
facteurs sur trois temps, les résultats obtenus démontrent qu’il n’y a aucune différence
significative en ce qui a trait à la répartition des répondant·es, et ce, pour l’ensemble des
selon la moyenne cumulative des trois temps. Le Tableau 2 résume les caractéristiques
des participant·es.
28
L’âge moyen des professeur·es universitaires est de 47,6 ans. Compte tenu de la
longévité de l’étude et de la durée entre chacune des phases, le vieillissement naturel des
répondant·es doit être pris en compte. Effectivement, du premier temps (âge moyen de
47,2) au dernier temps (âge moyen de 48 ans), une année s’est écoulée (avril 2020 à 2021).
plus, 0,8 % des répondant·es s’identifient comme appartenant à un genre autre que
binaire.
Ensuite, pour ce qui est du statut matrimonial, les réponses ont démontré une plus
ceux·celles vivant seul·es (16,1 %). Toujours dans le foyer familial, la moyenne d’enfants
chez les professeur·es universitaires à l’étude est de 1,5 enfant avec un écart-type de 1,2
ce qui est inférieur à la moyenne québécoise qui se situait à 1,6 enfant par famille en 2019
(ISQ, 2020).
démontre que la très grande majorité des professeur·es universitaires sont des
citoyen·nes canadien·nes (93,7 %), tandis que 4,4 % sont des résident·es permanent·es et
29
pourcentage de résident·es permanent·es était le plus élevé pour un total de 5,6 %, alors
que le pourcentage le plus bas concernait les résident·es temporaires (0,7 %).
universitaires considère faire partie d'un groupe racisé (6,5 %). La distribution de cette
troisième temps.
Caractéristiques Avril 2020 (T1) Novembre 2020 (T2) Avril 2021 (T3)
Genre
Féminin 60,7 60,1 59,4
Masculin 38,3 39.9 39,6
Non binaire 1,0 0,0 1,1
Statut matrimonial
En couple 83,8 84,0 84,0
Seul·e 16,2 16,0 16,0
Citoyenneté
Citoyen· ne canadien·ne 93,8 93,8 93,6
Résident·e permanent·e 4,2 5,6 3,6
Résident·e temporaire 1,7 0,7 2,8
Autre 0,3 0,0 0,0
Identité autochtone
Oui 1,0 0,7 1,8
Non 99,0 99,3 98,2
Ethnicité
Être racisé·e 8,2 3,5 6,4
Être non racisé·e 91,8 96,5 93,6
30
3.2 Données sur l’expérience universitaire
perception des professeur·es face à leur expérience universitaire ont été posées. Plus
grande majorité des répondant·es sont plutôt ou très satisfait·es de cet aspect (74,2 %).
D’ailleurs, l’UQAR est l’université avec le plus haut taux de réponses favorables face au
classent au second rang avec des pourcentages égaux (90 %). Suivant un ordre
décroissant, les institutions académiques subséquentes qui ont affiché des taux
considérablement élevés à cette question sont l’INRS (89,3 %), la TÉLUQ (83,1 %), l’UQO
(79,6 %) et l’UQTR (75,4 %). Toutefois, l’UQAM (66,7 %), l’UQAC (63,9 %) et Polytechnique
(53,8 %) se situent en bas de la moyenne (74,2 %). En effet, les professeur·es de ces
31
totalité des réponses souscrivant aux critères de satisfaction de « plutôt » et « tout à fait »,
la moyenne est de 72,1 % pour l’ensemble des universités pour les trois temps de mesures
confondus. Toutefois, l’UQAT (85,7 %), l’UQAR (77,6 %) et TÉLUQ (75,0 %) ont des
satisfaction faible à la composante précédente, deux se retrouvent, encore une fois, avec
(50,0 %) sont nombreux·ses à n’être pas du tout ou peu satisfait·es face aux décisions
le pourcentage d’insatisfaction (pas du tout et peu satisfait·es) le plus haut soit de 71,4 %.
institution. Dans l’ensemble, les pourcentages de cette composante sont moins élevés
(plutôt et tout à fait satisfait·es) pour les trois temps de mesure se situe à 57,0 %. Les
(88,1 %), à l’UQAR (85,5 %) et à l’ÉTS (85,0 %). Dans les autres institutions académiques,
les pourcentages se situent entre 55,8 % (Polytechnique) et 76,8 % (UQO). Toutefois, c’est
32
La quatrième composante, soit la satisfaction face aux mesures de soutien
être également satisfait·es, et ce, durant les trois temps de mesure (voir la figure 2). En
fait satisfait·es se situaient à 60,0 %, tandis qu’au second temps, ils étaient de 59,3 % et
enfin au dernier temps de 63,1 %. Ainsi, la moyenne des trois temps est de 60,8 %.
Néanmoins, des pourcentages moins élevés que la moyenne ont été constatés chez
certaines institutions académiques, soit Polytechnique (60,0 %), l’UQAC (58,3 %), l’UQAM
(50,4 %) et l’ÉNAP (15,4 %). Il s’agit donc de la quatrième composante de satisfaction pour
100%
90%
80% 74,2% 72,1%
70% 60,8%
57,0%
60%
50% 43,0%
39,2%
40%
25,8% 27,9%
30%
20%
10%
0%
Transmission Continuité Implication du Mesures de soutien
d'information académique personnel déployées
33
Considérant le contexte de la pandémie, les modalités de travail ont évolué pour
possible de constater que la majorité des répondant·es ont accompli leurs différentes
(92,2 %). Par ailleurs, en ce qui concerne la charge de travail en temps de pandémie, les
résultats démontrent que la plupart des professeur·es ont éprouvé le sentiment d’avoir
trop travaillé (temps 2 : 65,3 % et temps 3 : 64,3 %) et d’avoir été assez ou tout à fait
submergé·es par le travail à accomplir (temps 2 : 72,5 % et temps 3 : 73,1 %). Cependant,
la majorité des professeur·es affirment également avoir été assez ou tout à fait motivé·es
À cet effet, les analyses de variance indiquent que le niveau de stress quotidien
ressenti par les professeur·es est plus important selon la période de prise de mesure. Par
34
Parallèlement à ces données, c’est lors du deuxième temps de mesure que les
professeur·es rapportent avoir vécu le plus grand stress pour des raisons personnelles. En
effet, 10 % des professeur·es de cette étude rapportent être énormément stressé·es pour
le taux de répondant·es affirmant ne pas du tout être stressé·es par la crise est le plus bas
(3,8 %). Toutefois, la moyenne des résultats pour les trois temps confondus démontre
moyennent stressant pour eux·elles (31,2 %). Le niveau de stress pour des raisons
réaliser un projet ou de prendre part à une activité. En effet, la majorité des répondant·es,
aux trois temps de mesure, rapportent avoir vécu beaucoup (31,6 %) à énormément
(22,0 %) de stress pour cette raison. Conséquemment, ce stress est significativement plus
élevé en novembre 2020 (T2) qu’en avril 2020 (T1) et qu’en avril 2021 (T3) (F = 7.05; p =
0.0010).
Par ailleurs, pour ce qui est de l'aspect nuisible de la pandémie dans le futur pour
les répondant·es, il n’y a pas de différence significative entre les trois temps de mesure.
35
En effet, la majorité des professeur·es ne rapportent pas (31,9 %) ou peu (25,0 %) de
stress en lien avec la possibilité que la pandémie leur nuise plus tard selon la moyenne
Il en est de même pour le stress relié à la peur d’avoir perdu quelque chose
significatives entre les trois temps de mesures. Or, le temps 2 regroupe les plus grandes
(13,1 %) stressé·es par cette possibilité. Néanmoins, la moyenne des répondant·es, aux
trois temps, se situe à 33,8 % quant au fait de ne pas être du tout stressé·es par la peur
Également, il n’y a pas différence significative entre les trois temps de mesure en
ce qui concerne le défi engendré par la pandémie en soi chez les professeur·es
universitaires. Ainsi, la moyenne de répondant·es qui ont vécu un peu de stress en raison
du défi engendré par la pandémie est de 28,1 % pour tous les temps confondus. Ce taux
(26,3 %) et de même pour ceux rapportant avoir vécu un stress plus important (22,2 %)
Pour ce qui est des craintes liées à la contamination par le COVID-19, la crainte
qu’un membre de la famille proche soit contaminé est plus importante, et ce, pour les
36
trois temps de mesures, que la crainte d’être soi-même contaminé pour les professeur·es
de cette étude (tableau 3). Également, c’est en novembre 2020 (T2) que la crainte d’être
Craintes de Avril 2020 (T1) Novembre 2020 (T2) Avril 2021 (T3)
contamination
Pour soi 47,7 62,3 54,0
Pour un proche 73,8 68,0 67,7
Pour la famille élargie 40,0 35,4 36,8
Pour l’entourage 44,8 38,5 40,5
analysées selon la moyenne des trois temps de mesure confondus (voir la figure 3). Dans
très bonne (32,2 %) santé physique. De plus, la moitié des répondant·es indiquent que
leur état de santé physique s’est détérioré dans le temps (51,6 %), tandis qu’une faible
les professeur·es perçoivent une détérioration de leur état de santé physique plus
11 Les proportions présentées renvoient aux moyennes des T2 et des T3 pour les dimensions concernées.
37
100%
90%
80%
70%
60% 54,9%
48,2%
50%
40%
29,0%
30% 24,2% 22,8%
20,9%
20%
10%
0%
Détérioration Stabilité Amélioration
problème de santé physique chronique. Il est à noter que les pourcentages de personnes
souffrant de problèmes de santé physique chronique sont plus importants lors du premier
temps (15,0 %) ainsi que du troisième temps (16,2 %). À cet effet, plus de la majorité des
ainsi qu’au temps 3 (70,7 %). Les trois sites de douleurs musculosquelettiques les plus
rapportés par les professeur·es sont le cou (17,0 %), la partie inférieure du dos (19,0 %)
ainsi que les épaules et les bras (25,0 %). Il est à noter que les questions faisant état des
38
3.5 Données sur la santé sociale
En ce qui a trait à la santé sociale, les données recueillies auprès des professeur·es
universitaires démontrent une divergence entre leur sentiment de solitude et leur niveau
de soutien social (voir la figure 4). D’une part, la majorité des professeur·es, soit 63,3 %,
affirment se sentir seul·es au temps 2 de l’étude. Ce constat est encore plus important au
solitude en avril 2021 (T3). Il est à noter que cette variable a été ajoutée à l’étude après
le temps 1. D’autre part, la majorité des professeur·es rapportent avoir un bon niveau de
soutien social. Le niveau de soutien social est relativement constant entre les trois temps
100%
90% 85,8% 86,8%
80% 72,3%
70% 63,3%
60%
50%
36,7%
40%
27,7%
30%
20% 14,2% 13,2%
10%
0%
Se sentir seul-e Ne pas se sentir seul- Se sentir soutenu-e Ne pas se sentir
e soutenu-e
39
3.6 Données sur la santé spirituelle
La qualité de vie spirituelle des professeur·es a été estimée aux trois temps de
mesure de l’étude. L’échelle utilisée permet d’obtenir un score global, de même que huit
scores liés à des dimensions particulières de la qualité de vie. À travers le temps, bien que
qualité de vie spirituelle est observée chez les professeur·es. En effet, une diminution
progressive est observée entre les temps 1 (moyenne : 3,0), 2 (moyenne : 2,9) et 3
(moyenne : 2,8) de l’étude. Lorsque l’on s’intéresse plus finement aux sous-dimensions
de la qualité de vie spirituelle, des scores modérés sont observés pour l’émerveillement,
connexion et de foi, qui renvoient davantage à des convictions religieuses, sont celles où
les scores les plus faibles sont observés (voir la figure 5). En ce qui concerne ces sous-
dimensions, la seule qui fluctue de manière significative entre les temps 1 et 3 de l’étude
moyennes entre les temps 1 (3,5) et 3 (3,3) est très légère et peu significative d’un point
40
Figure 5 : Moyennes observées aux sous-échelles de la qualité de vie spirituelle
santé mentale globale est propre au temps 2 et 3. Dans cette perspective, les résultats
démontrent que la majorité des professeur·es, aux deux temps confondus, perçoivent
leur propre santé mentale comme étant bonne. En moyenne, 38,2 % des répondant·es
affirment avoir une bonne santé mentale, tandis que 25,8 % des professeur·es rapportent
une très bonne santé mentale. Toutefois, les résultats démontrent que 21,2 % des
professeur·es perçoivent leur santé mentale comme étant seulement passable. Par le fait
même, davantage de professeur·es ont répondu avoir une mauvaise santé mentale au
41
santé mentale au temps 3 (9,7 %) comparativement au temps 2 (12,3 %). De plus, un
mentale chronique.
Notre équipe s’est intéressée de plus près à trois « états » de santé mentale en
apparentées à ces conditions dans le temps, la répartition des répondant·es selon le degré
de gravité des manifestations, de même que les facteurs prédictifs de ces trois conditions
(TAG) ont été prises en compte dans cette étude. La figure 6 indique à ce sujet que
l’ampleur des manifestations évolue dans le temps. Au temps 1 de l’étude, qui correspond
symptômes apparentés au TAG, tandis qu’aux temps 2 (53,1 %) et 3 (50,2 %), la majorité
42
100%
75%
58,2%
53,1% 49,8% 50,2%
46,9%
50% 41,8%
25%
0%
Avril 2020 (T1) Novembre 2020 (T2) Avril 2021 (T3)
Absente/Faible Modérée/Sévère
Afin de mieux comprendre les facteurs qui prédisent les scores d’anxiété, des
analyses de régression ont été effectuées. Le tableau 4 situe le modèle explicatif du TAG :
À cet égard, le stress quotidien des répondant·es est la variable contribuant le plus
que plus le quotidien d’un individu est stressant, plus l'anxiété ressentie par celui-ci est
élevée. Puis, les résultats démontrent que la qualité de la vie spirituelle influence le score
d'anxiété (2e rang 12). Dans cet ordre d’idées, plus les professeur·es ont une vie spirituelle
élevée, plus leur niveau d’anxiété est faible. La perception envers la pandémie a
également une incidence sur le niveau d’anxiété des répondants. Les personnes qui
considèrent la pandémie comme une source de stress (rang 3), une menace (rang 5) ou
12 Les rangs renvoient à l’importance de la contribution de la variable dans le modèle selon un ordre
croissant. La variable 1 est celle qui a le poids le plus important dans le modèle.
43
encore un évènement pouvant avoir des effets nuisibles pour le futur (rang 6) ont des
En ce qui concerne la citoyenneté (4e rang), les résultats démontrent que le statut
plus d’anxiété, que les citoyen·nes canadien·nes et les résident·es permanent·es. En ajout
à cela, notons que les personnes racisées (rang 11) sont plus anxieuses que celles qui ne
le sont pas. Du côté du genre, le fait d’être un homme (rang 8) protège de l’anxiété, au
Par ailleurs, il a été rapporté, par les professeur·es à l’étude, que le passage du
44
importante au temps 3 (avril 2021) qu’au temps 2 (novembre 2020), tout en considérant
que le temps 1 (avril 2020) représente le plus bas niveau d’anxiété rapporté. Enfin, pour
ce qui est du niveau d’anxiété ressenti selon l’université d’appartenance (10e rang), les
la moyenne aux trois temps confondus pour les institutions académiques est semblable.
suit le même patron que ce qui a été observé pour le trouble d’anxiété généralisée. La
figure 7 indique à ce sujet que l’ampleur des manifestations évolue dans le temps. En
100%
75%
59,6%
48,5% 51,5% 51,9%
48,1%
50% 40,4%
25%
0%
Avril 2020 (T1) Novembre 2020 (T2) Avril 2021 (T3)
Absente/faible Modérée/Sévère
45
Afin de mieux comprendre les facteurs qui prédisent les scores de dépression, des
trouble dépressif majeur : celui-ci comprend 8 variables classées selon leur importance.
Parmi ces huit variables, six sont similaires à celles qui prédisent le score d’anxiété
généralisée. C’est ainsi que le haut niveau de qualité de vie spirituelle (rang 1), le fait
d’avoir des enfants (rang 6), de même que d’être une personne non racisée (rang 7) et
L’importance du stress quotidien perçu (rang 2), de même que le fait de considérer la
manifestations associées au TDM. De plus, plus une personne a l’impression d’avoir perdu
quelque chose d’important en raison de la pandémie (rang- 3), plus elle obtient des
Par ailleurs, la présence d’un niveau élevé de soutien social vient agir à titre de
46
effet, les professeur·es avec un soutien social fort atteignent des scores significativement
traumatique (TSPT) ont été évaluées dans cette étude. La figure 8 situe l’évolution des
100%
81,4% 82,3%
74,1%
75%
50%
25,9%
25% 18,6% 17,7%
0%
Avril 2020 (T1) Novembre 2020 (T2) Avril 2021 (T3)
Absente/faible Modérée/Sévère
De nouveau, des analyses de régression ont été effectuées afin d’identifier les
47
final, présenté dans le tableau 6, comprend 8 variables significativement associées au
TSPT.
Sans surprise, le stress lié à la pandémie, se déclinant ici sous quatre variables, est
un facteur lié aux manifestations du TSPT. Ainsi, les personnes qui ont vécu la pandémie
comme une source de stress (rang 1) ou de menace (rang 3), de même que celles pour
qui la pandémie a amené des pertes importantes (rang 4) ou qui appréhendent des
TSPT.
Dans la même veine, les personnes qui ont craint d’être contaminées par le virus
SARS-CoV2 (rang 5) ou qui ont craint la contamination pour des membres de leur famille
élargie (rang 7), avaient des scores plus élevés à l’échelle de TSPT. À propos du temps
au TSPT étaient plus importantes au temps 1 de l’étude (avril 2020), qu’aux temps 2
48
(novembre 2020) et 3 (avril 2021). Notons finalement que le fait d’avoir des enfants est
explicités.
de type mental (6,1 %) ou physique (13,2 %); considérant que ce taux s’élève à 20 % chez
la population adulte québécoise (Simard et al., 2019). En effet, selon les plus récents écrits,
chroniques, et ce, selon un état de multimorbidité (Simard et al., 2019). Les habitudes de
vie telles que l’activité physique, l’abandon du tabac ainsi que la consommation modérée
développer une maladie chronique (ISQ, 2016). Or, la pandémie a apporté des
changements considérables dans les habitudes de vie des Québécois, soit une réduction
49
2021). Plus spécifiquement à la réalité des professeur·es universitaires, le niveau de stress
envers les mesures prises durant la pandémie, des distinctions importantes sont
observées selon l’institution d’appartenance. En effet, bien que la majorité des membres
importante envers la gestion par leur milieu académique, certaines universités affichent
des taux considérablement bas. À cet égard, aux quatre composantes à l’étude, les
moyennes. Or, la surreprésentation des professeur·es de l’UQAC peut avoir un effet sur
université. Cette prévalence est d’autant plus importante en considérant que seulement
trois universités affichent des taux de participation à l’étude en haut de 10 % soit l’UQAM
(16,5 %), l’UQO (13,4 %) et l’UQAR (11,4 %). La puissance statistique de l’UQAC, par son
nombre de participant·es élevé, peut venir influencer les taux en plaçant, ainsi,
50
Troisièmement, en novembre 2020 (T2), les professeur·es de l’étude rapportent
le plus haut niveau de stress relativement aux autres temps de mesure. Considérant le
début de la deuxième vague en date du 23 août 2020, ainsi que l’atteinte des 100 000 cas,
le 24 octobre 2020, le niveau de stress vécu par ces derniers peut être associé à une
conjoncture des répercussions de la pandémie ainsi que des mesures sanitaires mises en
place (INSPQ, 2021). En effet, entre le 28 septembre et le 2 novembre 2020, une seule
correspondait pas au niveau maximal (rouge) soit l’UQAT (INSPQ, 2021). De plus, en date
du 8 octobre 2020, le Québec annonçait le renforcement des mesures sanitaires pour les
peut coïncider avec le haut niveau de stress rapporté dans l’étude. En raison de ces faits,
personnel vécu par les professeur·es universitaires à ce moment précis de l’étude. Ces
pandémie, sans distinction de temps de mesure, la crainte que la santé d’un proche (non
à risque) soit atteinte (57,0 %) est moins élevée que celle envers sa propre santé (62,0 %)
(ISQ, 2021). Toutefois, la crainte prend une ampleur différente lorsque la santé d’un
proche était déjà à risque avant la possible contamination (73,0 %) (ISQ, 2021). Également,
51
peut expliquer le niveau de stress moins important des professeur·es à l’étude, en avril
2021 (T3) comparativement à novembre 2020 (T2). En effet, les données recueillies sur
temps. Ainsi, en avril 2021 (T3), les professeur·es universitaires rapportent davantage de
et aux bras comparativement à novembre 2020 (T2). Effectivement, les études réalisées
en lien avec le télétravail à la suite de la pandémie font état de constats similaires. Une
revue intégrative des écrits sur le sujet, réalisée par Santos et al. (2021), démontre, en
autres, une augmentation des douleurs au cou, à la partie inférieure du dos, ainsi qu’aux
aux postes de travail moins ergonomiques qu’au bureau, au stress ainsi qu’à la plus
grande sédentarité reliée au changement des habitudes de vie (Santos et al., 2021).
rapportent se sentir seul·es, selon une proportion importante en novembre 2020 (63,3 %)
et en avril 2021 (72,3 %), ces derniers maintiennent avoir un bon niveau de soutien social
aux trois temps de mesure (moyenne de 86,1 %). Le sentiment de solitude semble aussi
52
souvent isolé·es (18 %), laissé·es de côté (10 %) ou avoir manqué de compagnie (19 %)
d’entre eux·elles nomment également que leur vie sociale est moins importante qu’avant
(ISQ, 2021). Ainsi, l’augmentation du sentiment de solitude semble davantage reliée aux
disponible. Ainsi, l’importance du sentiment de solitude serait en lien, entre autres, avec,
le fait d’être de genre féminin, d’avoir 35 ans et moins, de vivre seul·e ainsi que l’état de
modérée. Avec une moyenne de 2,9, elle se situe parmi les plus faibles ayant été
observées au sein de sociétés sécularisées (Cherblanc et al., 2021). Malgré tout, la qualité
comme nous avons pu le constater dans les modèles présentés à la section 3.7. La qualité
de vie spirituelle parait ainsi jouer un rôle protecteur de la santé mentale des
significativement dans le temps, on pourrait ici y voir un lien avec l’augmentation des
53
En dernier lieu, il y a une augmentation, dans le temps, de la perception négative
de sa propre santé mentale chez les professeur·es universitaires à l’étude, soit entre
novembre 2020 (0,8 %) et avril 2021 (6,7 %). Des différences peuvent être observées,
selon le temps de mesures avec les données précédentes, en ce qui concerne le stress
perçu. En effet, le niveau de stress ressenti par les professeur·es est plus élevé en
novembre 2020 qu’aux autres temps. Ainsi, les résultats laissent présager une
universitaires.
Les résultats qui émergent de cette étude doivent être interprétés en prenant en
compte certaines forces et limites. À propos des forces, il importe d’abord de prendre en
les premières données ont été récoltées dès le mois d’avril 2020, ce qui permet d’avoir
collecte de données au début de pandémie afin de constater les effets en temps réel et
l’étude est d’une taille estimable et est varié. Effectivement, onze universités dont les dix
chaque temps de mesure, ce qui assure une représentativité intraprovinciale. Cette étude
menée en contexte pandémique est l’une des rares à s’intéresser à la santé globale, c’est-
54
Pour y parvenir, des instruments de mesure validés, donnant accès à ce portrait de santé
globale, ont été utilisés. Notons finalement que l’étude a également un caractère
universitaires du Québec.
En dépit de ces forces, l’étude comporte également des limites. D’une part, en
l’échantillon mérite également d’être souligné. Alors que certains groupes sont « sur-
n’était disponible qu’en langue française, nous sommes conscient·es que certain·es
pouvons également émettre l’hypothèse à l’effet que les personnes qui vivaient des
enjeux de santé au moment des trois phases du sondage, se sont davantage senti·es
interpellé·es par l’objet d’étude et que ceci peut avoir une incidence sur les taux observés.
Pour toutes ces raisons, et en dépit des forces observées, les résultats de cette étude ne
55
CONCLUSION
rapport avait pour objectif de faire état des retombées de la pandémie sur la santé globale
est, en moyenne, positive. La satisfaction des modalités de gestion mises en place est
que pour les décisions prises en matière de continuité académique. Parallèlement, bien
que la charge de travail et le sentiment d’être submergé par les tâches ont pris de
l’ampleur avec les modalités à distance, la motivation au travail reste intouchée. D’autre
part, la perception varie en ce qui concerne la santé physique, sociale et mentale des
professeur·es ainsi que les manifestations compatibles avec les différents troubles à
qui est de la santé sociale, malgré le soutien social disponible, les professeur·es vivent un
sentiment de solitude. Quoi que faible, la qualité de vie spirituelle constitue toutefois un
mentale, bien qu’elle soit majoritairement bonne, une proportion plus grande de
observées. Entre les mois d’avril 2020 et 2021, la proportion de professeur·es ayant des
56
dépressif majeur s’est accentuée, tandis que le phénomène inverse a été observé pour le
trouble de stress post-traumatique. Le fait qu’un·e professeur·e sur deux ait rapporté
mériterait qu’on s’y attarde davantage, pour ne pas que cette augmentation se poursuive.
L’analyse des données des phases 4 (novembre 2021), 5 (avril 2022) et 6 (novembre 2022)
maintiennent ou diffèrent.
57
RÉFÉRENCES
58
Brunet, A., St-Hilaire, A., Jehel, L. et King, S. (2003). Validation of a French version of the
impact of event scale-revised. Canadian journal of psychiatry. Revue canadienne de
psychiatrie, 48(1), 56–61. https://doi.org/10.1177/070674370304800111.
Canuel, M., Gosselin, P., Duhoux, A., Brunet, A. et Lesage, A. (2019). Boîte à outils pour
la surveillance post-sinistre des impacts sur la santé mentale. Institut national de
santé publique du Québec.
https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2523_boite_outils_surveill
ance_post_sinistre.pdf.
Caron, J. (1996). L’Échelle de provisions sociales: la validation québécoise du Social
Provisions Scale, Santé mentale au Québec, 21(2), 158-180
https://doi.org/10.7202/032403ar.
Caron, J. (2013). Une validation de la forme abrégée de l’Échelle de provisions sociales :
l’ÉPS-10 items. Santé mentale au Québec, 38(1), 297–318.
https://doi.org/10.7202/1019198ar.
Catala, A. (2022). Academic migration, linguistic justice, and epistemic injustice. Journal
of Political Philosophy, 30(3), 324–346. https://doi.org/10.1111/jopp.12259.
Catano, V., Francis, L., Haines, T., Kirpalani, H., Shannon, H., Stringer, B., & Lozanzki, L.
(2010). Occupational stress in Canadian universities: A national survey.International
Journal of Stress Management, 17(3), 232–258. https://doi.org/10.1037/a0018582.
Cherblanc, J., Bergeron-Leclerc, C., Maltais, D., Cadell, S., Gauthier, G., Labra, O. et
Ouellet-Plamondon, C. (2021). Predictive Factors of Spiritual Quality of Lige during
the COVID-19 Pandemic: A Multivariate Analysis. Journal of Religion and
Health. https://doi.org/10.1007/s10943-021-01233-6.
Cladellas, R., & Castelló, A. (2011). University professors' perceived state of health and
stress in relation to teaching schedules. Electronic Journal of Research in
Educational Psychology, 9(1), 217-239. http://www.investigacion-
psicopedagogica.org/revista/new/english/ContadorArticulo.php?508.
Cutrona, C. E. et Russell, D. W. (1987). The provisions of social support and adaptation
to stress. Dans J. H. Perlman (dir.)., Advances in Personal Relationships (vol. 1, p. 37-
67).
Dahie, A. M., Mohamed, A. A. et Khalif, H. B. (2017). Examining factors affecting the
quality of work life of lecturers: Case study from University of Somalia in
Mogadishu, Somalia. Australian Journal of Science and Technology, 1(2), 72-79.
http://www.aujst.com/vol-1-2/05_AJST.pdf.
Darabi, M., Macaskill, A. et Reidy, L. (2017a). A qualitative study of the UK academic
role: Positive features, negative aspects and associated stressors in a mainly
teaching-focused university. Journal of Further and Higher Education, 41(4), 566-
580. https://doi.org/10.1080/0309877X.2016.1159287.
59
Darabi, M., Macaskill, A. et Reidy, L. (2017b). Stress among UK academics: Identifying
who copes best. Journal of Further and Higher Education, 41(3), 389-412.
https://doi.org/10.1080/0309877X.2015.1117598.
Davis, J.C., Li, E.P.H., Butterfield, M.S., DiLabio, G.A., Santhagunam, N. et Marcolin, B.
(2022). Are we failing female and racialized academics? A Canadian national survey
examining the impacts of the COVID-19 pandemic on tenure and tenure-track
faculty. Gend Work Organ. 29(3):703-722. doi:10.1111/gwao.12811.
de Grâce, G. R., Joshi, P. et Pelletier, R. (1993). L'échelle de solitude de l'Université Laval
(ÉSUL) : validation canadienne-française du "UCLA loneliness scale". Revue
canadienne des Sciences du Comportement, 25(1), 12-27.
Doré, I. et Caron, J. (2017). Santé mentale : concepts, mesures et déterminants. Santé
mentale au Québec, 42(1), 125-145.
Dyke, N. et Deschenaux, F. (2008). Enquête sur le corps professoral québécois : faits
saillants et questions. Fédération québécoise des professeures et professeur·es
d’université.
https://eduq.info/xmlui/bitstream/handle/11515/18324/rapport_ccp_dyke_desche
naux_novembre_2008.pdf?sequence=1&isAllowed=y.
Éditeur officiel du Québec (2022). Loi sur l’Université du Québec (chapitre U-1).
Consultée le 2022-06-20.
Elliott, M. et Blithe, S. J. (2021). Gender inequality, stress exposure, and well-being
among academic faculty. International Journal of Higher Education, 10(2), 240-252.
https://doi.org/10.5430/ijhe.v10n2p240.
Farhan, S. et Ali, A. Z. (2016). Emotional intelligence as a predictor of self efficacy and
subjective well being among university teachers of public sector. Bahria Journal of
Professional Psychology, 15(2), 23-38. http://oaji.net/articles/2017/6066-
1522725946.pdf.
Fetherston, C., Fetherston, A., Batt, S., Sully, M. et Wei, R. (2020). Wellbeing and work-
life merge in Australian and UK academics. Studies in Higher Education.
https://doi.org/10.1080/03075079.2020.1828326.
Franco-Santos, M. et Doherty, N. (2017). Performance management and well-being: A
close look at the changing nature of the UK higher education workplace. The
International Journal of Human Resource Management, 28(16), 2319-2350.
https://doi.org/10.1080/09585192.2017.1334148.
Franco-Santos, M., Nalick, M., Rivera-Torres, P. et Gomez-Mejia, L. (2017). Governance
and well-being in academia: Negative consequences of applying an agency theory
logic in higher education. British Journal of Management, 28(4), 711-730.
https://doi.org/10.1111/1467-8551.12249.
60
Gillespie, N. A., Walsh, M., Winefield, A. H., Dua, J. et Stough, C. (2001). Occupational
stress in universities: Staff perceptions of the causes, consequences and moderators
of stress. Work & Stress, 15(1), 53-72. https://doi.org/10.1080/02678370117944.
Gouvernement du Québec. (2020). Saines habitudes de vie.
https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/saines-habitudes-de-vie.
Group WHOQOL-SRPB. (2006). A cross-cultural study of spirituality, religion, and
personal beliefs as components of quality of life. Social science and Medicine, 62(6),
1486–1497. https://doi.org/10.1016/j.socscimed.2005.08.001.
Guidetti, G., Viotti, S. et Converso, D. (2019). The interplay between work engagement,
workaholism, emotional exhaustion and job satisfaction in academics: A person-
centred approach to the study of occupational well-being and its relations with job
hindrances and job challenges in an Italian university. Higher Education Quarterly,
74(3), 224-239. https://doi.org/10.1111/hequ.12239.
Han, J., Yin, H. et Wang, J. (2020). Examining the relationships between job
characteristics, emotional regulation and university teachers’ well-being: The
mediation of emotional regulation. Frontiers in Psychology, 11(1727), 1-10.
https://doi.org/10.3389/fpsyg.2020.01727.
Han, J., Yin, H., Wang, J. et Bai, Y. (2020). Challenge job demands and job resources to
university teacher well-being: The mediation of teacher efficacy. Studies in Higher
Education, 45(8), 1771-1785. https://doi.org/10.1080/03075079.2019.1594180.
Heiden, M., Widar, L., Wiitavaara, B. et Boman, E. (2021). Telework in academia:
Associations with health and well-being among staff. Higher Education, 81(2), 707-
722. https://doi.org/10.1007/s10734-020-00569-4.
Hughes, M. E., Waite, L. J., Hawkley, L. C. et Cacioppo, J. T. (2004). A short scale for
measuring loneliness in large surveys: Results from two population-based studies.
Research on Aging, 26(6), 655–672. https://doi.org/10.1177/0164027504268574.
Horowitz, M., Wilner, N. et Alvarez, W. (1979). Impact of Event Scale: A measure of
subjective stress. Psychosomatic Medicine, 41(3), 209–218.
https://doi.org/10.1097/00006842-197905000-00004.
Institut de la statistique du Québec. (2016). L’Enquête québécoise sur la santé de la
population 2014-2015 : pour en savoir plus sur la santé des Québécois. Résultats de
la deuxième édition. Gouvernement du Québec.
https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/enquete-quebecoise-sur-la-sante-de-la-
population-2014-2015-pour-en-savoir-plus-sur-la-sante-des-quebecois-resultats-de-
la-deuxieme-edition.pdf.
Institut de la statistique du Québec. (2020). Le bilan démographique du Québec. Édition
2020. https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/bilan-demographique-du-quebec-
edition-2020.pdf
61
Institut de la statistique du Québec. (2021, 19 octobre). Répercussions de la pandémie
sur la vie sociale, la santé mentale, les habitudes de vie et la réalité du travail des
Québécois. https://statistique.quebec.ca/fr/document/repercussions-pandemie-
sur-vie-sociale-sante-mentale-habitudes-de-vie-et-realite-du-travail-des-
quebecois/publication/repercussions-pandemie-sur-vie-sociale-sante-mentale-
habitudes-de-vie-et-realite-du-travail-des-quebecois
Institut national de santé publique du Québec. (2021, 8 décembre). Ligne du temps
COVID-19 au Québec. https://www.inspq.qc.ca/covid-19/donnees/ligne-du-temps
Kinman, G. (2014). Doing more with less? Work and wellbeing in academics.
Somatechnics, 9(2-3), 219–235. https://doi.org/10.3366/soma.2014.0129
Kinman, G. et Johnson, S. (2019). Special section well-being in academic employees.
International Journal of Stress Management, 26(2), 159-161.
https://doi.org/10.1037/str0000131
Kinman, G. et Jones, F. (2008). A life beyond work? Job demands, work-life balance, and
wellbeing in UK academics. Journal of Human Behavior in the Social Environment,
17(1-2), 41-60. https://doi.org/10.1080/10911350802165478
Kinman, G., Jones, F. et Kinman, R. (2006). The well‐being of the UK academy, 1998–
2004. Quality in Higher Education, 12(1), 15-27.
https://doi.org/10.1080/13538320600685081
Kolomitro, K., Kenny, N. et Le-May Sheffield, S. (2020). A call to action: Exploring and
responding to educational developers’ workplace burnout and well-being in higher
education. International Journal for Academic Development, 25(1), 5-18.
https://doi.org/10.1080/1360144X.2019.1705303
Kroenke, K., Spitzer, R. L. et Williams, J. B. (2001). The PHQ-9: Validity of a brief
depression severity measure. Journal of General Internal Medicine, 16(9), 606–613.
https://doi.org/10.1046/j.1525-1497.2001.016009606.x
Kroenke, K., Spitzer, R. L. et Williams, J. B. (2003). The Patient Health Questionnaire-2:
Validity of a two-item depression screener. Medical Care, 41(11), 1284–1292.
https://doi.org/10.1097/01.MLR.0000093487.78664.3C
Larson, L. M., Seipel, M. T., Shelley, M. C., Gahn, S. W., Ko, S. Y., Schenkenfelder, M.,
Rover, D. T., Schmittmann, B. et Heitmann, M. M. (2019). The academic
environment and faculty well-being: The role of psychological needs. Journal of
Career Assessment, 27(1), 167-182. https://doi.org/10.1177/1069072717748667
Maltais, D., Bergeron-Leclerc, C., Gauthier, V., Cherblanc, J., Boily, E., Dion, J., Pouliot, E.
et Labra, O. (2022). Predictors of Mental Health among Male University Employees
during the First Year of the COVID-19 Pandemic. Journal of Men’s Health, 18(5),
112. https://doi.org/10.31083/j.jomh1805112.
62
Mandhouj, O., Etter, J. F., Courvoisier, D. et Aubin, H. J. (2012). French-language version
of the World Health Organization quality of life spirituality, religiousness and
personal beliefs instrument. Health and Quality of Life Outcomes, 10(39), 1-11.
https://doi.org/10.1186/1477-7525-10-39
Mudrak, J., Zabrodska, K., Kveton, P., Jelinek, M., Blatny, M., Solcova, I. et Machovcova,
K. (2018). Occupational well-being among university faculty: A job demands-
resources model. Research in Higher Education, 59(3), 325-348.
https://doi.org/10.1007/s11162-017-9467-x
Orpana, H. M., Lang, J. J. et Yurkowski, K. (2019). Validation d’une version réduite de
l’Échelle de provisions sociales au moyen de données d’enquêtes nationales
canadiennes. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au
Canada. Recherche, politiques et pratique, 39(12), 352-362.
https://doi.org/10.24095/hpcdp.39.12.02f
Pace, F., D'Urso, G., Zappulla, C. et Pace, U. (2021). The relation between workload and
personal well-being among university professors. Current Psychology, 40(1), 3417-
3424. https://doi.org/10.1007/s12144-019-00294-x
Pouliot, E., Bergeron-Leclerc, C., Maltais, D., Cherblanc, J., Dion, J., Dubois, P., Simard,
A.-S., Ross, G., Gravel, A.-R., Labra, O., Vaillancourt, C. et Abderrafie Moalla,
T. (2022). La conciliation travail-famille chez les employés universitaires ayant des
enfants de 11 ans et moins dans le contexte de la pandémie de la COVID-
19 , Enfances Familles Générations, 40. http://journals.openedition.org/efg/14114.
Redondo-Florez, L., Tornero-Aguilera, J. F., Ramos-Campo, D. J. et Clemente-Suarez, V. J.
(2020). Gender differences in stres- and burnout-related factors of university
professors. BioMed Research International, 2020(6), 1-9.
https://doi.org/10.1155/2020/6687358
Russell, D. W. (1996). UCLA Loneliness Scale (Version 3): Reliability, validity, and factor
structure. Journal of Personality Assessment, 66(1), 20-40.
https://doi.org/10.1207/s15327752jpa6601_2
Salimzadeh, R., Hall, N. C. et Saroyan, A. (2020). Stress, emotion regulation, and well-
being among canadian faculty members in research-intensive universities. Social
Sciences, 9(12), 227. https://doi.org/10.3390/socsci9120227
Sang, K., Powell, A., Finkel, R. et Richard, J. (2015). ‘Being an academic is not a 9–5 job’:
Long working hours and the ‘ideal worker’ in UK academia. Labour & Industry: A
journal of the social and economic relations of work, 25(3), 235-249.
https://doi.org/10.1080/10301763.2015.1081723
Santos, I. N., Pernambuco, M. L., Silva, A. M. B., Ruela, G. A. et Oliveira, A. S. (2021).
Association between musculoskeletal pain and telework in the context of the
COVID-19 pandemic: An integrative review. Revista Brasileira de Medicina do
Trabalho, 19(3), 342-350. https://doi.org/10.47626/1679-4435-2021-812
63
Shen, P. et Slater, P. (2021). The effect of occupational stress and coping strategies on
mental health and emotional well-being among university academic staff during the
COVID-19 outbreak. International Education Studies, 14(3), 82-95.
https://doi.org/10.5539/ies.v14n3p82
Simard, M., Dubé, M., Gaulin, M., Trépanier, P.-L. et Sirois, C. (2019). La prévalence de la
multimorbidité au Québec : portrait pour l’année 2016-2017. Institut national de
santé publique du Québec, Gouvernement du Québec.
https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2577_prevalence_multim
orbidite_quebec_2016_2017.pdf
Spitzer, R. L., Kroenke, K., Williams, J. B. W. et Löwe, B. (2006). A brief measure for
assessing generalized anxiety disorder: The GAD-7. Archives of Internal
Medicine, 166(10), 1092-1097. https://doi.org/10.1001/archinte.166.10.1092
Torp, S., Lysfjord, L. et Midje, H. H. (2018). Workaholism and work–family conflict
among university academics. Higher Education, 76(3), 1071-1090.
https://doi.org/10.1007/s10734-018-0247-0
Thoresen, S., Tambs, K., Hussain, A., Heir, T., Johansen, V. A., & Bisson, J. I. (2010). Brief
measure of posttraumatic stress reactions: impact of Event Scale-6. Social
Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, 45(3), 405–412.
https://doi.org/10.1007/s00127-009-0073-x.
Tremblay, S., Coulombe, S., Dion, J., Pouliot, E., Bergeron-Leclerc, C. et Paré, M. (2022).
Des parcours de professeures à mi-carrière qui concilient travail et famille. Le plaisir
avant tout. Dans S. Allaire et F. Deschenaux (Dir.). Si c’était à faire. Récits de
professeures et professeurs d’université à la mi-carrière pour contribuer à la relève
(p.157-172). Québec: PUQ.
Urbina-Garcia, A. (2020). What do we know about university academics' mental health?
A systematic literature review. Stress and Health, 36(5), 563-585.
https://doi.org/10.1002/smi.2956.
Van De Voorde, K., Paauwe, J. et Van Veldhoven, M. (2012). Employee well-being and
the HRM–Organizational performance relationship: A review of quantitative
studies. International Journal of Management Reviews, 14(4), 391-407.
https://doi.org/10.1111/j.1468-2370.2011.00322.x.
Vera, M., Salanova, M. et Martin, B. (2010). University faculty and work-related well-
being: The importance of the triple work profile. Electronic Journal of Research in
Educational Psychology, 8(2), 581-602.
https://doi.org/https://www.redalyc.org/pdf/2931/293122002007.pdf.
Wardell, S. (2021). Vie académique : que fait un « professeur » ? (Traduit par S. Croteau)
[page facebook]. Facebook.
https://www.facebook.com/photo/?fbid=10158701984819139&set=a.3225225091
38.
64
Williams, G., Thomas, K. et Smith, A. P. (2017). Stress and well-being of university staff:
An investigation using the demands-resources-individual effects (DRIVE model and
well-being process questionnaire (WPQ). Psychology, 8, 1919-1940.
https://doi.org/10.4236/psych.2017.812124
Winefield, H. R., Boyd, C. et Winefield, A. H. (2014). Work-family conflict and well-being
in university employees. The Journal of Psychology: Interdisciplinary and Applied,
148(6), 683-697. https://doi.org/10.1080/00223980.2013.822343
Wray, S. et Kinman, G. (2021). The challenges of COVID-19 for the well-being of
academic staff. Occupational Medicine. https://doi.org/10.1093/occmed/kqab007
Weiss, D. S. et Marmar, C. R. (1996). The Impact of Event Scale - Revised. Dans J. Wilson
et T. M. Keane (dir.), Assessing psychological trauma and PTSD (p. 399-411).
Guilford.
Zambrana, R.E., Valdez, R.B., Pittman, C.T., Bartko, T., Weber, L. et Parra-Medina, D.
(2021). Workplace stress and discrimination effects on the physical and depressive
symptoms of underrepresented minority faculty. Stress Health, 37(1):175-185.
doi:10.1002/smi.2983.
65