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Capitalisme

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Le mode de production capitaliste — PCMLM 1

LE MODE DE
PRODUCTION
CAPITALISTE

revolution
AOÛT 2010

Le capitalisme [1] : la production marchande ............................................... page 2

Le capitalisme [2] : l’exploitation, la plus-value


et la chute tendancielle du taux de profit ........... page 3

Le capitalisme [3] : l’impérialisme et la tendance à la guerre ........................... page 5


2 Le mode de production capitaliste — PCMLM

La production marchande
À la base du capitalisme, il y a la production marchande. Les biens sont des marchandises,
qui sont vendues et achetées. La fabrication des biens est spécialisée, la propriété privée
caractérise les moyens de production ainsi que les biens du travail.
La production marchande commence avec le travail de l’artisan et du paysan, avant de se
généraliser à l’ensemble de la société. Les biens sont produits non pas pour une satisfaction
des besoins, non pas pour une valeur d’usage, mais pour être vendus sur un marché.
Ce processus se généralisant, on passe de la petite production marchande à la domination
des rapports marchands dans la société. Lénine explique ainsi :
« L’échange des marchandises constitue dans la société bourgeoise (marchande) le
rapport le plus simple, le plus habituel, le plus fondamental, le plus fréquent, le plus
courant, qui se rencontre des milliards de fois. »
« La petite production engendre le capitalisme et la bourgeoisie constamment, chaque
jour, chaque heure, d’une manière spontanée et dans de vastes proportions. »
La question est de savoir ce qui détermine la valeur réelle d’une marchandise. Karl Marx a
le premier, dans le Capital, compris et expliqué sa nature et donc sa valeur.
Karl Marx explique que tout travail est une dépense physique. C’est cette dépense qui fait
la valeur d’une marchandise ; par exemple, un bien fabriqué en trois heures vaut trois biens
fabriqués en une heure.
Seulement, dans le capitalisme, la production repose sur la propriété privée. Les biens ne
sont pas produits pour avoir une utilité pour la société, mais pour être vendus. Il y a un écart
entre la valeur d’usage et la valeur d’échange.
Cet écart crée un voile : la société perd de vue ce qu’est la marchandise et d’où vient sa
valeur. On imagine que la valeur revient au propriétaire, au patron, alors qu’en réalité la
valeur repose sur le temps de travail humain.
Dans la société naturelle, il n’y avait pas de production réellement organisée et tous les
biens avaient une valeur d’usage très claire. De la même manière, dans la société féodale
lorsque le seigneur s’appropriait des biens des serfs, c’était pour les utiliser.
L’existence des échanges au sein d’un marché vient par contre masquer la nature de la
marchandise. La valeur des biens semble être décidée par le marché, et non pas par leur
réalité en tant que valeurs d’usage.
Cela s’exprime par le fétichisme de la monnaie et le fétichisme de la marchandise.
La marchandise apparaît en effet comme ce qui caractérise la réalité, tant des objets que
de la force de travail. Tout apparaît alors comme relevant de l’échange marchand (jusqu’aux
sentiments, aux corps, etc.)
De la même manière, l’argent n’est qu’un simple équivalent, qui a été créé afin de
faciliter les échanges à grande échelle, alors qu’auparavant la méthode consistait en le troc.
Mais étant présent dans tout le circuit où passe la marchandise, l’argent devient l’objet
d’un fétichisme : on s’imagine qu'il a une valeur en soi, et non pour ce qu’il représente.
Le travail est masqué par l’argent, car l’argent est la mesure de la valeur de toutes les
marchandises, il est le moyen de paiement, c’est lui qu’on gère et qu’on accumule pour se
procurer les marchandises, etc. Seule la socialisation de la production permet de ne pas
avoir l’argent masquant le travail, et d’avoir un aperçu d’ensemble, réel, de la production.
L’avant-garde a ainsi, dans la théorie MLM, un grand rôle dans le combat contre le
fétichisme de la marchandise et le fétichisme de la monnaie, qui emprisonnent les
consciences dans le mode de production capitaliste.
Cela est d’autant plus vrai que dans le mode de production capitaliste, la production se
fait sans plan d’ensemble ; le capitalisme se caractérise par la loi économique de la
concurrence et de l’anarchie de la production.
Chaque producteur produit sans se soucier des autres productions, s’efforce d’évincer
Le mode de production capitaliste — PCMLM 3

l’autre, de maintenir et d’élargir ses positions sur le marché. Chaque producteur s’oriente
vers là où les prix sont les plus intéressants pour lui, sans se soucier de l’intérêt social ni des
besoins réels.
Il s’ensuit un approfondissement de la concurrence ; de cette concurrence, seule une
poignée de capitalistes arrive à tirer son épingle du jeu. Cette tendance renforce les
difficultés des conditions de vie pour les larges masses, et une tendance défensive à
considérer la monnaie comme l’aspect central de la question de la production marchande,
alors qu’il s’agit en réalité de l’exploitation.

L’exploitation, la plus-value et
la chute tendancielle du taux de profit
La généralisation de la production marchande et le développement des forces productives
ont permis l’avènement de la société capitaliste. Dans la société capitaliste, c’est la
propriété qui décide de la hiérarchie sociale.
Karl Marx et Friedrich Engels expliquent ainsi :
« Le mode de production capitaliste [...] consiste en ceci que les conditions matérielles
de production sont attribuées aux non-travailleurs sous forme de propriété capitaliste et de
propriété foncière, tandis que la masse ne possède que les conditions personnelles de
production : la force de travail. »
Dans la société capitaliste, les moyens de production ne sont pas une propriété sociale ;
l’immense majorité, c’est-à-dire les masses populaires, est obligée de vendre sa force de
travail aux propriétaires des moyens de production.
Cette force de travail est la source du profit pour les capitalistes, par le non-paiement
d’une partie des heures travaillées. Il y a ainsi une exploitation des masses populaires, et
principalement de la classe ouvrière.
La plus-value dégagée de cette exploitation est par la suite placée comme capital,
relançant un cycle d’exploitation. Karl Marx a pu ainsi dire que le capital était du « travail
mort », qui « semblable au vampire, ne s’anime qu’en suçant le travail vivant, et sa vie est
d’autant plus allègre qu’il en pompe davantage ».
Fabriquer de la plus-value est la loi absolue du mode de production capitaliste, et Lénine
a pu ainsi expliquer que la théorie de la plus-value était la pierre angulaire de la théorie
économique de Marx.
Les conséquences de la compréhension de la plus-value sont en effet immenses.
L’accumulation capitaliste est un véritable stimulant des forces productives, les
capitalistes intensifiant l’exploitation du travail salarié et procédant à l’élargissement de la
production. Cela permet de comprendre le rôle historique du capitalisme.
Mais qui dit stimulant dit hausse de la productivité, et cela est lourd de conséquences.
Cette hausse de la productivité puise sa source dans différents phénomènes : le progrès
technique, une meilleure organisation du travail, un accès plus aisé aux matières premières,
une baisse des salaires, etc.
Cette hausse de productivité permet de produire mieux et plus ; elle permet donc
d’encore plus exploiter les travailleurs dans la mesure où leur salaire ne suit pas la hausse de
productivité.
Si le capitaliste produit plus, le travailleur ne gagne pas davantage pour autant ; sa part
de travail qui n’est pas rémunérée mais arrive directement dans la poche du capitaliste est
donc d’autant plus grande.
Si l’on en restait là, la question de la productivité ne changerait au fond pas grand-chose
à la réalité du capitalisme. Mais toute chose ayant deux aspects, la hausse de la productivité
a une conséquence essentielle.
4 Le mode de production capitaliste — PCMLM

En effet, la hausse de la productivité permet de produire tellement davantage que de


plus en plus, on peut se passer des travailleurs pour produire autant qu’on le faisait avec
eux auparavant.
Cette tendance était déjà présente tendanciellement par la nature de la plus-value ;
comme l’a formulé Karl Marx :
« Le développement de la force productive du travail, dans la production capitaliste, a
pour but de diminuer la partie de la journée où l’ouvrier doit travailler pour lui-même, afin
de prolonger ainsi l’autre partie de la journée où il peut travailler gratis pour le
capitaliste. »
Le capitaliste entend réduire à la portion congrue la part des prolétaires dans la
production. Et ainsi, avec la hausse de la productivité, les machines remplacent les
travailleurs, les jetant à la rue, tandis que ceux qui restent sont davantage exploités,
puisqu’ils produisent encore plus, mais pour le même salaire.
La hausse de la productivité aboutit donc d’un côté à agrandir la plus-value du capitaliste,
puisque les travailleurs travaillent plus sans être augmentés, mais de l’autre côté elle réduit
la plus-value, parce qu’elle supprime une partie des travailleurs en les licenciant.
Évidemment, les capitalistes ne considèrent officiellement pas qu’ils exploitent les
travailleurs, voilà pourquoi ils ne comprennent pas pourquoi la plus-value augmente ou
régresse avec la hausse de productivité. Ils ne comprennent pas ce que Marx a expliqué :
« L’accroissement du capital est par conséquent l’accroissement du prolétariat, c’est-à-
dire de la classe ouvrière. »
« La reproduction du capital renferme celle de son grand instrument de mise en valeur,
la force de travail. Accumulation du capital est donc en même temps accroissement du
prolétariat. »
C’est-à-dire que les capitalistes, en licenciant, se privent de la source de leur richesse,
consistant en la plus-value, en le travail non rémunéré des prolétaires.
D’un côté ils veulent exploiter davantage les travailleurs, mais de l’autre côté la hausse
de productivité amène l’élimination de ceux-ci.
Le chômage est une conséquence de cette contradiction. Les capitalistes cherchent
à baisser les salaires, et pour cela ils doivent disposer d’une « armée de réserve » :
la concurrence entre travailleurs permet l’abaissement maximum des salaires.
Et paradoxalement, plus les travailleurs travaillent, plus ils contribuent au mécanisme qui
amène l’augmentation de la productivité, et donc leur propre liquidation au profit des
machines.
« Cette marche singulière de l’industrie, que nous ne rencontrons à aucune époque
antérieure de l’humanité, était également impossible dans la période d’enfance de la
production capitaliste. Alors, le progrès technique était lent et se généralisant plus
lentement encore, les changements dans la composition du capital social se firent à peine
sentir. [...] C’est seulement sous le régime de la grande industrie que la production d’un
superflu de population devient un ressort régulier de la production des richesses. »
(Le Capital, Livre I, XXV)
On pourrait penser également que les capitalistes pourraient cesser ou freiner la hausse
de la productivité, ce qui arrive parfois avec les ententes au plus haut niveau entre
producteurs, mais cela est rare et ne consiste qu’en l’exception qui confirme la règle, car le
capitalisme signifie la concurrence.
Les capitalistes doivent toujours être à la pointe de la productivité pour pouvoir trouver
des débouchés pour leurs propres produits, sans quoi ils sont simplement évincés du marché.
De fait, le taux de profit, qui est calculé en étudiant la proportion de plus-value arrachée
aux travailleurs, ne peut que baisser : Karl Marx appelle cela la baisse tendancielle du taux
de profit. Cette baisse est « tendancielle » car il s’agit d’une tendance générale, historique,
avançant plus ou moins rapidement en fonction des situations.
Et elle précipite le capitalisme dans sa crise générale.
Le mode de production capitaliste — PCMLM 5

L’impérialisme et la tendance à la guerre


La crise générale du capitalisme est inéluctable ; elle s’exprime par une série de crises,
d’oscillations, de difficultés, et par une tendance toujours plus forte à la guerre.
D’un côté, la crise générale du capitalisme est la période rendant actuelle la question de
la révolution socialiste. Avec la crise générale du capitalisme, les forces du mode de
production capitaliste s’estompent, alors que la classe ouvrière et les masses populaires
doivent faire face de manière toujours plus décidée aux conditions de vie terribles imposées
par le capitalisme.
Staline a expliqué :
« La base de la crise réside dans la contradiction entre le caractère social de la
production et la forme capitaliste d’appropriation des résultats de la production.
L’expression de cette contradiction fondamentale du capitalisme, c’est la contradiction
existant entre l’accroissement colossal des possibilités productives du capitalisme visant à
l’obtention d’un maximum de profit capitaliste, et la réduction relative de la demande
solvable des millions de travailleurs, dont les capitalistes s’efforcent toujours de maintenir
le niveau de vie dans les limites d’un minimum extrême. »
Ce qui est caractéristique du capitalisme, c’est la rupture entre les deux conditions les
plus importantes de la production : entre les moyens de production concentrés entre les
mains des capitalistes, et les producteurs directs qui sont privés de tout, sauf de leur force
de travail.
Cette rupture s’affirme nettement dans les crises de surproduction, où l’on est en
plein cercle vicieux : d’une part, excédent des moyens de production et des produits,
d’autre part, excédent de la force de travail, des masses de chômeurs privés de moyens
de subsistance.
De l’autre côté, le capitalisme pénètre dans la crise par la forme impérialiste. Cette
question est extrêmement importante.
Le capitalisme a une tendance inévitable au monopolisme ; l’action de la loi de la
concentration et de la centralisation du capital a amené infailliblement la victoire des
grandes et des très grandes entreprises, à côté desquelles les entreprises petites et
moyennes jouent un rôle de plus en plus subalterne.
L’impérialisme est le stade suprême du capitalisme, celui du capitalisme monopoliste.
Arrivé à ce stade, le capitalisme ne se caractérise pas tant par la libre concurrence que par
la domination des monopoles.
Le capitalisme conserve sa base économique, mais l’impérialisme se développe sur cette
base ; comme l’a formulé Lénine :
« Les monopoles n’éliminent pas la libre concurrence, dont ils sont issus ; ils existent au-
dessus et à côté d’elle, engendrant ainsi des contradictions particulièrement aiguës et
violentes, des frictions, des conflits. »
Les monopoles, toujours plus puissants, ne prennent pas seulement une place toujours
plus grande dans l’économie. Ils mettent de côté les autres capitalistes dans l’État
bourgeois, par l’intermédiaire des mobilisations de masse fascistes.
Il faut ici comprendre le rôle du capital financier. Les banques se sont au fur et à mesure
concentrées, jusqu’à former de très grands établissements. À partir de là, elles ne sont plus
de simples intermédiaires, mais de véritables monopoles du capital sous la forme de
l’argent.
Presque tout le capital-argent de la classe capitaliste et les épargnes des autres couches
de la population sont à la disposition de petits groupes de brasseurs d’affaires des banques.
Les banques jouent un rôle toujours plus grand, et le capital industriel a besoin d’elles.
On assiste alors à la fusion du capital bancaire et du capital industriel. À l’époque
impérialiste, dans chaque pays capitaliste, des groupes peu nombreux de grands banquiers et
6 Le mode de production capitaliste — PCMLM

d’industriels monopolistes détiennent toutes les branches vitales de l’économie, disposant à


leur gré de l’immense masse des richesses sociales.
Il y a ainsi un mouvement conduisant le passage du pouvoir de la bourgeoisie à
l’oligarchie : c’est cela qui caractérise la fascisation et, finalement, le fascisme.
Lénine définit ainsi les principales caractéristiques du stade impérialiste :
« Concentration de la production avec, comme conséquence, les monopoles, fusion ou
interpénétration des banques et de l’industrie, voilà l’histoire de la formation du capital
financier et le contenu de cette notion. »
« 1° Concentration de la production et du capital parvenue à un degré de développement
si élevé, qu’elle a créé les monopoles dont le rôle est décisif dans la vie économique ;
2° Fusion du capital bancaire et du capital industriel et création, sur la base de ce
« capital financier », d’une oligarchie financière ;
3° L’exportation des capitaux, devenue particulièrement importante, prend l’avantage
sur l’exportation des marchandises ;
4°Formation d’unions internationales capitalistes monopoleuses se partageant le monde ;
5° Achèvement du partage territorial du globe par les plus grandes puissances
capitalistes. »
La prise du pouvoir tendancielle par l’oligarchie, par le capital financier, aux dépens de la
bourgeoisie et du capital industriel, n’amène pas uniquement le renforcement du terrorisme
anti-populaire à l’intérieur de chaque pays capitaliste.
En effet, l’apparition de ce capital financier fait que ne sont plus seulement exportées
des marchandises, mais également, et de manière de plus en plus hégémonique, des
capitaux.
Il y a un renforcement de la pénétration du capital dans les pays semi-coloniaux
d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Cette pénétration s’oriente différemment selon
les pays : ainsi au début du 21ème siècle, la science MLM permet de constater le
développement de l’agriculture dans certains pays d’Amérique latine, et de l’industrie dans
un pays comme la Chine.
Des pays auparavant semi-féodaux se voient modernisés par en haut, de manière
terroriste, par l’impérialisme. Les grands propriétaires terriens se convertissent en
capitalistes locaux tyranniques, comme l’ont fait les « junkers » en Allemagne. Les
marchands locaux se transforment en industriels terroristes afin de produire pour des
entreprises impérialistes.
Ce développement se fait aux dépens de la nature et des conditions de vie des masses
populaires ; il ne change pas le statut semi-colonial de ces pays, statut qui ne peut que se
renforcer alors que les pays impérialistes se concurrencent de manière de plus en plus dure.
La tendance à la guerre, en tant qu’expression de la concurrence entre monopolistes, est
inévitable dans le capitalisme, comme l’a rappelé Staline :
« Les traits principaux et les exigences de la loi économique fondamentale du capitalisme
actuel pourraient être formulés à peu près ainsi : assurer le profit capitaliste maximum par
l’exploitation, la ruine et l’appauvrissement de la majorité de la population d’un pays
donné ; par l’asservissement et le pillage systématique des peuples des autres pays,
notamment ceux des pays arriérés ; enfin, en déclenchant des guerres et en militarisant
l’économie nationale en vue d’assurer les profits les plus élevés. »

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