La Filière Ornement Aquatique en France:: Débouchés Et Perspectives D'Avenir
La Filière Ornement Aquatique en France:: Débouchés Et Perspectives D'Avenir
La Filière Ornement Aquatique en France:: Débouchés Et Perspectives D'Avenir
LA FILIÈRE ORNEMENT
AQUATIQUE EN FRANCE :
DÉBOUCHÉS ET PERSPECTIVES
D'AVENIR
Le 27 janvier 2010
à l'amphithéâtre du Lycée de Bréhoulou
Fouesnant
Actes de la Journée
compte-rendu : A. Nedellec
Les sessions thématiques aquacoles du Lycée de Bréhoulou – 29 170 Fouesnant
Programme
Organisation de la journée :
Matin : 9 h à 12 h
Après-midi : 14 h à 17 h
II- Le marché de l'aquariophilie (hors vivant) représente un chiffre d'affaire voisin de 200
millions d'euros ; pour comparaison, le cabillaud c'est 188 millions, le saumon 321 millions par an.
Un foyer sur 10 possède un aquarium avec une moyenne de 10 poissons.
Entre 2003 et 2008, le chiffre d'affaire TTC a légèrement baissé. Il y a eu une augmentation du
nombre d'unités vendues, mais un volume en m3 en baisse. Le prix de vente a baissé : le kit 60,
outil de référence pour évaluer les volumes vendus (un aquarium de 60 l tout équipé) a vu son prix
baisser. En fait, la marge est actuellement nulle sur l'aquarium, mais on la retrouve sur les
accessoires.
Les GMS ont cassé les prix pour profiter du boom, et la Chine a eu une influence. Mais la qualité a
diminué ce qui fait que le 60 l est « has been ».
Les circuits de distribution de l'activité aquariophile sont essentiellement les jardineries, les
indépendants spécialisés, les GMS alimentaires, les animaleries sous enseigne et les GMS de
bricolage. Les grainetiers n'existent pratiquement plus sur ce marché.
Le marché du vivant représente environ 60 Millions d'euros dans les circuits spécialisés. Si on
intègre les indépendants, ont extrapole à 65 Millions d'euros (on consomme pour 63 M d'euros de
langoustines en France par an...)
Les trois-quarts de ce commerce se font en jardinerie et un sixième en animalerie sous
enseigne.
Tendances pour 2009 : Un CA en hausse du fait de l'effet nanoaquarium, de la fin de la baisse des
prix des poissons et des aquariums, de l'effet cocooning (baisse de pouvoir d'achat général, repli sur
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III- Perspectives
Ma vision à 5 ans :
L'aquarium sera remis au goût du jour comme effet de déco intérieure.
Les aquariums seront plus petits et plus nombreux, on trouvera des nano sans
crevettes
les passionnés seront moins nombreux, ce sera un marché de masse
on ira vers une tendance eau froide, plus simple à gérer
on verra croître l'activité bassins pendant plusieurs années en liaison avec le
nombre de jardins de particuliers (82 %) (à condition que la météo ne soit pas
décourageante)
Comment évoluera la contrainte réglementaire ? On pourrait voir des interdictions
à l'importation sur certaines espèces
Comment évoluera le métier de la distribution : vendeur ou technicien conseil ?
L'évolution est lente, et les salaires posent problème. Les jardineries disent ne pas
trouver de techniciens aquariophiles qui aient des compétences de vendeur. Il faut que
les distributeurs évoluent dans la perception du métier pour que la convention collective
permette une meilleure prise en compte des compétences. On constate qu'un bon
animalier fait descendre le taux de mortalité de 29 à 4 %, ce qui intervient sur la marge
du magasin. En Allemagne, le salaire est de 1 800 euros à 2 000 euros net contre 1 100
euros en France. Ainsi, on recrute énormément, mais on ne fidélise que 17 % des
animaliers après un 1 an.
On va vers une standardisation des espèces car elles nécessitent un certificat de
capacité : ainsi, on ne trouve que 90 références chez Truffaut alors que 4 000 espèces sot
disponibles chez EFV, qui fait 80 % de son CA sur 112 références.
Une interdiction des importations aurait de grosses conséquences : l'Union Européenne ne peut pas
tout fournir ; EFV utilise l'UE, par exemple la Tchéquie représente 20 à 25 % du marché français.
Lorsque la réglementation s'est durcie sur les importations en Australie, le marché a été divisé par
10.
Ce n'est pas le prix qui limite la production. Actuellement le dollar qui est l'unité d'échange
internationale est à 1,40 euro, s'il monte ce sera plus intéressant de produire en Europe. Les
élevages allemands sont en croissance, mais il faut des coûts de main d'œuvre plus bas ; sinon ce
sont les pays de l'Europe de l'est (Pologne, Tchéquie, Roumanie) qui en profiteront. Le coût
énergétique pourrait être multiplié par 3 en 10 ans, ce qui renchérirait les coûts d'importation et
rendrait plus intéressant la production de proximité. On considère actuellement que la production
peut être rentable même si elle est plus coûteuse que l'importation. Si pour des raisons de durabilité
on instaure une taxe kérosène à l'importation cette dernière deviendra moins intéressante.
Gaël Bonno (Halioferme, producteur) : le baril est monté à plus de 100 dollars, mais le prix du
poisson est arrivé au plus bas parce que le dollar était lui aussi bas.
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moque du reste. De plus l'image « aquaculture » est assez négative chez les décideurs, et n'est pas
non plus stratégique chez le consommateur, qui regarde d'abord le prix.
G. Bonno : attention au vœu pieux : le consommateur veut bien du « durable », mais au même prix
et dans les mêmes circuits que le poisson ordinaire. Certaines enseignes comme Botanic
commencent à communiquer sur la durabilité, mais dans la pratique leurs conditions d'achat sont
drastiques.
Fr. Ruauld : la consommation alternative intéresse certains consommateurs, mais le réseau de
distribution est-il prêt à mettre en avant ces produits, c'est à dire à proposer toute la gamme toute
l'année ? En fait, lors du référencement c'est avant tout le prix qui commande. Et puis, la vente de
poissons représente peanuts dans le chiffre d'affaire d'une jardinerie...
G. Bonno : on veut de la simplicité, et on n'ira pas loin sur les choix philosophiques.
Remarque de Jérôme Mahieu, enseignant technique : un aquarium, de toute façon ce n'est pas très
écolo.
Fr. Ruauld : On commence à travailler sur les tubes d'éclairage, les lampes... l'argumentaire est
basé sur l'économie d'énergie donc d'argent plus que sur le durable.
J. Mahieu : l'aquariophilie doit développer l'écologie
Fr. Ruauld : c'est un morceau de nature dans la maison.
G. Bonno : si le consommateur se pose cette question, il va se la poser sur l'écran plat.
Fr. Ruauld : il faut exploiter l'écologie à travers l'aquariophilie, travailler avec une agence de
communication. Mais selon deux sociétés consultées ce n'est pas encore pour demain.
Une production ancienne : on élève des Koï en Chine depuis 2 000 ans et des poissons
rouges depuis 1 000 ans. En France l'élevage est pratiqué dès les premières importations il y
a plus de deux cents ans, et ccette production était exportée dans le reste de l'Europe jusqu'à
la deuxième guerre mondiale. L'aquariophilie d'eau chaude s'est ensuite développée en
s'appuyant sur l'import et aux dépens de l'eau froide, qui n'a repris des couleurs que depuis 5
ans. La production de poissons d'eau chaude est plus récente et s'appuie sur un nombre plus
restreint de producteurs et d'espèces.
Les espèces produites : 20 % représentent 80 % du chiffre d'affaires : en eau chaude, ce sont
les vivipares, les cichlidés, les loricaridés. En eau froide, il existe 300 variétés et patrons de
coloration possibles de poissons rouges (Carassius auratus), pour aquariums et bassins de
jardins. La référence dominante est le 4-7 cm. Une dizaine de références est en moyenne
proposée en magasins : rouge, jaune, shubunkin, sarasa, téléscope noir, oranda red cap, voile
rouge... On vend plus de 5 millions de poissons rouges par an en France. L'espèce
secondaire, la koï (Cyprinus carpio), est représentée dans une centaine de variétés dont une
dizaine couramment proposée à la vente. On en vend de façon saisonnière pour les bassins.
En France on trouve surtout de la koï B, rarement de la A. La qualité a augmenté depuis10
ans. Les espèces complémentaires sont en majorité des cyprinidés : carpes herbivores,
tanches dorées, ides ; mais aussi des esturgeons, des moules, des écrevisses.
Remarque de Fr. Ruauld : on trouve pour la première année des koï A produites en France. Le
classement se fait selon l'intensité de la couleur, la délimitation des taches, leur répartition. Ça reste
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subjectif.
Question de Samuel Orion, enseignant technique : quelles variétés trouve-t-on ?
Fr. Ruauld : A varié = 80 %, et 20 % de spécifiques ; c'est la même chose à l'importation.
G. Bonno : trois quart des consommateurs finaux veulent du poisson coloré. Quelques clients
pointus littéraires veulent le nom de l'éleveur, par snobisme. La carpe herbivore est achetée pour sa
fonction.
Fr. Ruauld : attention : on n'a plus le droit de produire la carpe amour, alors que les animaleries ont
le droit de la vendre. En fait c'est parce que la nomenclature officielle considère qu'elle n'est pas
originaire du milieu naturel en France, et donc on ne peut la produire pour repeupler les milieux.
G. Bonno : pourtant elle figure sur la liste du muséum d'histoire naturelle depuis 90 ans. La
restriction est maintenant sur les eaux closes, elle s'est étendue.
Fr. Ruauld : les grossistes vont l'importer, le particulier fera ce qu'il voudra avec.
G. Bonno : la question a été soulevée par la DSV. Le certificat de capacité nécessaire aux employés
en animalerie détermine quels poissons ils peuvent proposer. Les esturgeons sont une mode récente,
ils permettent d'écouler ceux qui ne sont pas gardés dans les élevages qui produisent du caviar. Or
pour la DSV l'esturgeon est « interdit » ; il faut prouver qu'il est d'élevage, ce qui fait qu'on peut
seulement offrir du baeri, les esturgeons étant soumis à la CITES.
Le marché de l'eau froide comporte 3 gammes : le poisson rouge classique pour aquarium
avec 4 coloris, dont la vente est stable ; le voile de Chine, dont le type Oranda est très à la
mode depuis 5 ans, surtout chez le public féminin et jeune.
Fr. Ruauld : Plus de la moitié des acheteurs de poissons sont des femmes.
G. Bonno : l'offre s'élargit en voile de Chine et les ventes augmentent. En poissons de bassin, le
marché est globalement en croissance mais irrégulier d'une saison à l'autre. Les volumes vendus
augmentent mais les prix baissent.
Fr. Ruauld : on galvaude ce marché : des tracts font des offres promotionnelles à la saison. Le prix
des koï A étant élevé, on vendra de la B au prix de la A, et l'acheteur ne saura plus la différence.
G. Bonno : la koï vit 40 ans, c'est un investissement alors que la stratégie de vente est celle de la
consommation. Le poisson n'aura pas nécessairement un volume assez grand ni bien équipé : les
gens veulent de la petite taille à pas cher. La koï française n'est du reste pas toujours plus saine que
celle d'importation.
Import pour l'eau froide : En Chine, on dispose du savoir-faire ancestral complété par des
efforts de recherche importants. Depuis 5 ans, on construit des fermes industrielles par la
taille (plusieurs millions de poissons/an) mais utilisant de la main d'œuvre bon marché. On
développe l'import en direct, la qualité a progressé depuis 5 ans et le prix a baissé. En Israël,
la technicité est forte, la production a été intensifiée et le poisson a une qualité esthétique.
Mais le marché est irrégulier et parfois douteux sur le plan sanitaire, ce qui pose des
problèmes car la maladie s'exporte. Singapour est une plate-forme d'exportation plus qu'un
centre d'élevage, dont l'influence recule depuis que l'importation directe de la Chine
augmente. La Malaisie n'a plus l'autorisation d'exporter vers l'Union Européenne, mais il
semble qu'elle le fasse encore par des voies détournées.
Le rôle de l'Italie, des pays de l'Est, du Japon n'est pas clair
Fr. Ruauld : d'autant que depuis que la Malaisie est fermée, les exportations du Japon ont augmenté
du même volume.
S. Orion : les Japonais possèdent des centres d'élevage en Malaisie.
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G. Bonno : les Japonais ont perdu des souches à cause du KHV, mais comment ont-ils été
contaminés ?
Fr. Ruauld : une koï née au Japon n'est pas nécessairement A.
G. Bonno
Import eau chaude : les mêmes pays que pour l'eau froide, mais Singapour a une importance
relative supérieure. La République Tchèque s'impose comme un nouveau champion avec des
éleveurs nombreux et très organisés, des prix légèrement supérieurs à ceux de l'Asie, mais
une meilleure qualité. L'Amérique du Sud et l'Afrique n'ont qu'un rôle anecdotique.
La production locale de poissons d'ornement : il s'agit d'une activité de complément pour la
majorité des producteurs en eau froide (pisciculteurs d'étang). Elle permet d'occuper les
bassins et le producteur en saison creuse (printemps-été). Moins de 10 entreprises le font en
production principale (dont un grand leader, qui fait aussi du négoce) ; une entreprise a
perdu du terrain, non compensé par les autres productions, donc la part de marché a baissé.
Les techniques de production sont traditionnelles et mal adaptées au marché. Celui-ci
demande un produit standardisé : disponible en permanence, homogène en taille (4-7 cm),
en couleur, en résistance, et pas cher. Alors que la production locale est saisonnière, semi-
extensive, de disponibilité aléatoire, irrégulière en taille en couleur et en forme. C'est donc
un souci pour la production. En fait on manque de contrôle sur l'élevage, c'est pourquoi les
tailles sont irrégulières ainsi que les lots. C'est vrai aussi pour l'importation. En fait, il n'y a
pas de norme définie sur la taille (comprenant ou non la queue...) ; c'est un travail à faire !
Fr. Ruauld : tout à fait d'accord !
G. Bonno : il faut accomplir un progrès technique : produire beaucoup et bien en tenant compte des
besoins du marché.
Atouts du poisson d'ornement : c'est une production à forte valeur ajoutée (prix au kg
rémunérateur des charges). On peut s'installer avec des investissements réduits : le prix de
l'aliment augmente, mais ce n'est pas vraiment un problème. Les contraintes réglementaires
et environnementales croissent mais sont inférieures aux autres productions : le tonnage
étant réduit, les entreprises ne sont pas soumises au régime des installations classées.
Techniquement, c'est une production intéressante.
Les avantages de la production locale : elle est plus écologique et citoyenne que
l'importation (selon les productions...). C'est meilleur pour la balance commerciale. En
principe, les consommateurs et professionnels (grossistes et enseignes) y sont favorables...
mais pas s'il faut payer deux fois plus cher ! Et elle représente une sécurité
d'approvisionnement pour le marché. Il serait bon de préparer une stratégie d'encouragement
de la production avant l'interdiction des importations !
Besoins de la filière pour son développement : fédérer les producteurs (la constitution de
l'AFPPE est un progrès en ce sens) ; encourager la recherche (on a un handicap technique
sur la couleur par rapport aux importations) ; faire des efforts de formation ; une volonté
politique pour peser sur la réglementation ne sera obtenue que s'il y a fédération des
producteurs ; une gestion intelligente des subventions en aquaculture : actuellement, elles
sont accordées à de grosses entreprises chasseuses de primes qui font ensuite faillite.
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Import
consommateur
Export
L'import est nécessaire à tous les échelons, supérieur à la production locale. L'export est
quasi inexistant (il existe un potentiel de clientèle en Angleterre, mais les règles sanitaires
sont drastiques). Une seule écloserie a pour activité principale la vente d'alevins. Une
majorité de producteurs pratiquent eux-mêmes la reproduction et vendent aux grossistes.
Quelques producteurs vendent des alevins, lorsqu'ils en produisent plus que leur besoin pour
le grossissement. L'activité de production en eau froide peut être rentable, ce qui est plus
discutable pour l'eau chaude.
Commercialisation : stratégie et positionnement ou choix subi et vraies-fausses bonnes
idées? Pour un producteur, 3 modes de commercialisation sont possibles : la vente en gros
(ce qui est le choix de la majorité des producteurs d'eau froide sauf le plus gros), la vente
aux magasins qui est le second choix des producteurs d'eau chaude, ou la vente directe, qui
est généralisée mais très marginale en volume et en chiffre d'affaires. En théorie, le cumul
est incompatible : on ne doit pas concurrencer ses propres clients !
Fr. Ruauld : tu l'as fait... On l'accepte si c'est sérieux et sans dumping, c'est-à-dire si tu ne vends
pas au détaillant au même prix qu'au grossiste. Mais ce sont deux métiers différents, la production et
la vente.
G. Bonno : c'était pour moi un choix subi, de survie.
A l'heure du choix, on considère les éléments suivants : maximiser le chiffre d'affaire, soit
donc la quantité vendue ; ou chercher le résultat maximum, en jouant sur le coût de revient
et la quantité, et enfin la correspondance entre le choix et ses compétences personnelles.
Attention, le prix de vente dépend du mode de commercialisation. Chaque intermédiaire
applique un coefficient pour financer ses charges et ses revenus : ainsi, le prix de vente en
magasin = 2,5 fois le prix d'achat par le magasin, et le prix de vente en gros = 2,5 fois le prix
d'achat en gros. Il faut que toute le monde vive !
Vendre en gros signifie faire seulement son métier de producteur. Vendre en magasin, c'est être
producteur et distributeur. La vente directe suppose qu'on soit à la fois producteur, distributeur et
commerçant.
Le coût de revient et la quantité vendue dépendent également du mode decommercialisation.
La quantité produite dépend de l'optimisation de la structure, des stocks et du temps passé...
attention au rapport production/commercialisation.
Il ne suffit pas de produire, il faut parvenir à commercialiser l'ensemble de la production... La vente
directe ne peut être que marginale : le prix de vente est intéressant, mais le volume est limité et la
perte de temps est considérable. Ce n'est valable que sur de la koï très chère, et si on restreint le
public aux amateurs réellement prêts à acheter et pas aux promeneurs du dimanche.
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On peut s'en sortir avec la vente en gros à condition que le total coût de production + coût de
commercialisation soit inférieur au prix d'achat par le grossiste et au coût de l'importation.
On peut vendre aux magasins si le total des coûts reste inférieur à leur prix d'achat. Mais la
distribution en magasin prend du temps, est coûteuse en déplacement, peut ne pas absorber
toute la production de l'entreprise.
Choix de la vente en gros :
Atouts : commercialisation aisée si production bien ciblée (pas d'invendus). Coût de
commercialisation et temps passé sont limités. Elle permet et nécessite la spécialisation sur
une espèce ou un groupe d'espèces.
Contraintes : la rentabilité dépend du volume produit. Elle nécessite d'être compétitif par
rapport à l'importation (prix import + 15 % maximum si on propose de la qualité, une
disponibilité continue et le service). Compétitif, cela veut suppose de maîtriser la technique,
d'avoir un outil performant et se trouver à proximité du grossiste. Bref cela ne concerne pas
les entreprises innovantes, mais celles qui ont des capitaux importants, car des économies
d'échelle seront nécessaires.
Choix de la vente en magasin :
Atouts : les prix de vente sont plus élevés, on peut mettre sa production en valeur et on
obtient un retour positif ou négatif des clients ; ce choix permet le négoce et même y
contraint, car il faut proposer l'ensemble d'une gamme pour intéresser le magasin.
Contraintes : il faut réussir à se faire référencer par une enseigne. Une large gamme de
produits est nécessaire, avec un nombre de références toujours plus important. Cela
demande du temps, le coût de communication, d'emballage et de transport est élevé. On a
plus de stocks différents et moins de production.
Perspectives : sur l'avenir, tout le monde se trompe. Même le présent nous est mal connu,
donc on ne peut pas se projeter.
Cependant il faut créer son entreprise sur le moment présent. Il existe des scénarios
probables, dont la hausse du prix du pétrole, les risques et contrôles sanitaires croissants, la
pression du lobby du bien-être animal. Les conséquences ne seront pas si évidentes : si le
baril de pétrole monte à plus de 100 $, quel sera la conséquence sur le fret aérien et le
transport routier (sachant que le cours du $ pourrait aussi évoluer) ? Une crise sanitaire
mondiale aurait-elle une influence sur le contrôle du transport des animaux (les fois
dernières, ça n'a pas été le cas) ? Comment le consommateur arbitrera-t-il dans ses achats si
le steak et le plein d'essence augmentent ? On peut imaginer qu'il remplace son aquarium
domestique par un écran mural avec aquarium virtuel téléchargé sur le Net...
Ainsi, les entreprises de production de poisson d'ornement doivent être attentives aux
évolutions et perspectives mais elles ne doivent pas baser leurs prévisions de rentabilité sur
des scénarios largement hypothétiques. Une entreprise doit être rentable rapidement, et le
présent lui impose sa réalité. L'aquariophile est souvent un rêveur idéaliste qui cherche à
créer un monde parfait sous son contrôle, alors que le chef d'entreprise doit être
pragmatique. Alors peut-on être aquariophile et chef d'entreprise?
Débouchés, emplois, compétences requises : les postes en production sont en nombre très
restreint, et réservés aux meilleurs : pas forcément des aquariophiles ni les plus grosses
têtes, mais les plus performants, c'est-à-dire rapides et efficaces. Une expérience dans
d'autres domaines aquacoles à forte technicité (écloserie) peut être intéressante.
Il y a un potentiel important pour de nouveaux producteurs, et ils en vivront ou pas selon
leurs compétences
Il existe des emplois en aval ou en parallèle nombreux : animaleries, grossistes, création de
bassins...
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Dans tous les cas, la compétence principale est d'aimer ce que l'on fait et de chercher à le
faire bien. Sinon, il ne faut pas travailler avec du vivant.
Conclusion : Faut-il faire de l'aquaculture avec de l'argent ou de l'argent avec l'aquaculture ?
La production de poissons d'ornement est soumise à une concurrence internationale ; c'est
donc une compétition où il n'y a pas d'argent facile à gagner. Seuls les meilleurs gagnent et
malheur aux vaincus ! Ce n'est pas un El Dorado, mais aucune forme d'aquaculture nouvelle
ne l'a jamais été contrairement à ce que l'on a voulu croire ou parfois voulu nous faire
croire...
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire, que les avantages comparatifs nous condamnent.
Cela signifie que deux nouvelles optiques s'offrent à nous : soit faire de l'aquaculture sans
argent, c'est possible mais cela s'appelle de l'aquariophilie et c'est un loisir, pas un métier.
Soit faire de l'argent avec de l'argent, car pour développer une production rentable il ne suffit
pas de savoir faire, il faut être performant, et cela nécessite des capitaux. Mais ces deux
approches ne sont pas forcément incompatibles : une technique peut être mise au point à
petite échelle puis être développée une fois bien maîtrisée. Malheureusement la modestie
n'attire pas les subventions, qui lui préfèrent la prétention, avec les résultats que l'on connaît
depuis 30 ans en aquaculture.
Il y a souvent un problème d'arbitrage dans l'entreprise entre l'idéal technique et l'idéal économique,
par exemple entre deux associés dont l'objectif n'est pas le même.
Pour financer l'innovation, il faut avoir une entreprise qui tourne à côté, car elle prend du temps
avant d'être rentable.
Cl. Denoue, enseignante ESC : les banques suivent-elles ? Ont-elles des gens qui connaissent le
secteur ?
G. Bonno : j'ai un banquier qui a une connaissance de l'élevage de rongeurs, il est très ouvert. Les
Chambres d'Agriculture et l'administration sont réticentes par rapport à la production d'ornement. Il
faut que les professionnels se rapprochent de la profession agricole. Le problème de la qualité d'eau
en salmoniculture est aussi aigu qu'en agriculture, mais ils n'ont pas un lobby pour les défendre.
Après-midi :
Il y a trente ans, les poissons pour aquarium étaient prélevés dans le milieu naturel en Asie.
Actuellement, ils font l'objet d'élevage. Question : pourrait-on reproduire ce modèle chez nous ?
Cela dépend d'éléments techniques et économiques. Les fermes asiatiques font beaucoup de tris de
façon à obtenir des poissons calibrés ; elles peuvent se le permettre car elles emploient beaucoup de
main d'œuvre, celle-ci étant très peu chère. Ce sont des fermes très simples, il n'y a pas de carrelage.
Le coût énergétique est très faible, le climat étant chaud. Ces fermes produisent en quantité des
guppys, des plathy... chacune produit 3 à 4 variétés de poissons.
L'exportateur qui fournit l'Union Européenne doit donc collecter les poissons sur de nombreuses
fermes pour constituer sa gamme, sur des plates-formes comme Singapour. Il s'occupe des
documents et formalités d'exportation, du fret aérien et de la douane ; ce service lui rapporte
beaucoup tandis que les fermes, qui ne peuvent exporter directement, sont bien moins aisées.
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Certains exportateurs stockent puis expédient, d'autres envoient directement les poissons sans
packaging particulier.
Le Transshipper reçoit les poissons à l'aéroport. Il doit choisir son fournisseur, selon le prix, la
qualité, la diversité des espèces proposées, le savoir-faire à l'expédition. Il s'occupe de
l'acclimatation et de préparer les commandes pour la revente chez les détaillants. Les fermes qui ne
savent pas respecter les normes sont condamnées à vendre sur place sur les marchés locaux.
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producteur de beaux poissons et le magasin. Ce qui plaide pour la production locale, c'est que la
réglementation se durcit sur l'importation.
Fl. Eugène, enseignante en économie : comment gère-t-on le risque à l'importation ?
D. Dutertre : ce que fait Rémi c'est bien, il a peu de clients. Attention au seuil critique, le grossiste
peut l'absorber. Je suis sceptique sur l'installation en production, mais Rémi l'a réussi.
Pour l'instant on a le temps ; on travaille avec des circuits différents, particuliers, grossistes,
magasins, aquariums publics. On vend depuis un an, c'est encourageant. Ça s'est fait en Belgique
mais les coûts n'ont pas été gérés et l'entreprise a coulé à cause du chauffage. Nous avons réfléchi
deux ans avant de réaliser le projet. Il faut faire soi-même l'étude de marché. J'ai fait une
formation animalerie à Merdrignac puis un BTS par alternance ; j'étais passionné d'animaux et d'eau
de mer, dont je pense que c'est l'avenir. La vente de masse me rebutait. Mes clients sont des
passionnés, qui ont les moyens (et en effet, c'est un hobby coûteux !). Johan Kergoat et moi, nous
avons créé notre EARL le 14 avril 2008 ; elle comporte 4 actionnaires, 2 co-gérants ; nous sommes
locataires d'anciens viviers à langoustes (bassins de 10 m3 équipés de pompes, non utilisés depuis
20 ans) sur le port de Camaret (29). Mon associé s'occupe de la partie technique et des achats, et
moi, de la production, de la comptabilité et de la commercialisation. Les banques n'ont que peu
confiance dans le statut agricole. Si je me suis installé à Camaret, c'est pour pouvoir travailler au
pays, et il y a une route pour la commercialisation (ce n'est pas le cas à l'Île de Sein !). Nous
disposons de 3000 m2 de cultures, coraux et roches vivantes.
Les locaux étaient en mauvais état au départ. La structure est faite de bacs empilés et les salles sont
isolées sur toute la surface, autant qu'une chambre froide. L'éclairage produit une chaleur qui
chauffe l'eau (ce à quoi on n'avait pas pensé : on avait acheté des radiateurs, qui du coup ne servent
pas). On optimise l'éclairage : le corail est une plante qui fait de la photosynthèse.
La roche vivante est une alternative à la roche sauvage (pêchée en eau de mer, alors que l'eau douce
c'est de l'élevage... il y a des choses à faire), et elle est exempte de parasites. Elle forme à la fois un
décor et un équipement de filtration biologique. C'est très cher en magasin : 11 euros le kg, et il en
faut 10 kg pour un aquarium de 100 l. Or la pierre est plus importante que le corail pour le récif, et
on l'explose à la barre à mine ! De plus, produire localement signifie qu'il n'y a pas de transport. Le
support est de l'aquaroche : un céramiste a fait une erreur en voulant produire du carrelage, il a
obtenu un gros pâté avec une très bonne porosité qui permet la colonisation par les bactéries. Le
céramiste en propose depuis 15 ans, mais elle est sèche : il ne peut la stocker en mer à Poitiers ! Je
la reçois et je la trempe 6 mois pour en faire une roche de culture (elle devient rose lorsqu'elle est
colonisée). J'ai de la demande pour la roche plus le corail. Mais il est difficile de changer la
mentalité des acheteurs : la vieille génération ne veut que du sauvage !
L'avantage de travailler avec un pompage d'eau de mer est qu'il n'y a pas de filtration à réaliser, l'eau
apporte du plancton naturel, ses paramètres sont constants et le renouvellement est permanent. Les
inconvénients, c'est le risque de pollution, l'apport d'animaux non désirés, l'eau chargée en limon
lors des fortes pluies et des tempêtes. Stériliser l'eau, c'est cher !
C'est un atout d'être à deux, ça aide à tenir quand les choses sont difficiles et on est
complémentaires.
R. Bonno : la commercialisation valorise le produit. Attention, la rentabilité papier n'est pas la
rentabilité réelle ; il faut prendre un pied de pilote. On fera 25 % du théorique au départ, puis peu à
peu 50 % puis davantage.
R. Plouhinec : le banquier veut un prévisionnel ; il faut prendre les hypothèses les plus mauvaises.
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Les sessions thématiques aquacoles du Lycée de Bréhoulou – 29 170 Fouesnant
R. Bonno : le producteur ne prend pas en compte sa main d'œuvre et ses charges ; mais si on
change d'échelle, attention au coût du salarié ! Visez-vous le marché national, l'Union
Européenne?
R. Plouhinec : la France, les DOM-TOM, des particuliers à l'export, mais surtout Paris. Il y a de la
marge pour le développement : on fait 400 boutures par mois mais on peut en faire deux fois plus.
Au début ce n'était pas facile avec la banque, elle n'avait pas de recul. Mais que le capital social de
début soit élevé a été apprécié. De plus, on avait un lien avec Océanopolis, qui amenait de la
crédibilité. La réglementation nous obligeait en théorie à traiter l'eau des bassins avant rejet ; or
l'eau ressort plus propre qu'elle n'est entrée ! La DSV voulait un traitement à l'ozone, coûteux, il a
fallu argumenter qu'il n'y avait pas de caulerpe dans les bassins. Ifremer fait des tests trimestriels.
Les organismes mettent un long délai pour répondre, 6 mois pour une formalité. Or il nous a fallu
rassembler diverses autorisations : le certificat de capacité d'élevage et de vente, l'établissement
d'animaux non domestiques, l'autorisation culture marine, l'autorisation de pompage, l'autorisation
de produire des animaux protégés par la convention de Washington ; tout cela a pris un an et demi à
deux ans.
Nous proposons 140 espèces de corail ; en Allemagne, un producteur ne fait qu'une espèce et il
gagne beaucoup d'argent. Il y a trois éleveurs en Allemagne, 4 ou 5 aux États-Unis. On a des
espèces très rares et on les propose en permanence. L'Australie produit et vend très cher. Un corail
vit des millions d'années. Ce qui est rare n'est pas nécessairement compliqué à produire. On compte
proposer aussi autre chose que des coraux.
On ne peut pas proposer une activité de visite, du fait des règles de la DSV qui nous obligeraient à
des équipements de sécurité contraignants : le corail est « dangereux »! Et je ne peux pas faire des
visites gratuites qui prendraient sur le temps de production !
Les passionnés sont des collectionneurs, ils acceptent de venir sur place depuis Paris pour acheter
des coraux. Il y a toujours de nouveaux aquariophiles ; le prix de l'aquariophilie d'eau de mer a
beaucoup baissé.
R. Bonno : le nanoaquarium existe aussi en récifal.
R. Plouhinec : on a lancé un bac conçu pour l'eau de mer ; les gens passent vite sur du plus grand,
800 l.
R. Bonno : l'eau de mer est encore élitiste par rapport à l'eau douce, le développement n'est pas
comparable.
Fr. Ruauld : c'est un milieu à part qui a de l'avenir si on passe par l'élevage.
R. Plouhinec : c'est une niche de passionnés comme les orchidées.
Mon parcours est le suivant : Bac S, 2 ans de formation en aménagement du littoral, licence pro en
aquariologie pour trouver un emploi dans un aquarium public. L'animalerie ne m'intéressait pas.
Mais j'ai dû me rabattre dessus car je ne trouvais pas ce que je voulais. Je travaille dans une
structure importante : 150 m2 sur les 6 000 du magasin. Il y a deux équipes, une s'occupe du vivant,
l'autre de l'alimentation. Moi, je m'occupe du vivant, pas des croquettes. Les tâches : entretien des
oiseaux, rongeurs, rayon aquarium (qui est ce que je préfère). C'est toujours la même chose, mais
c'est nécessaire pour la santé des animaux : il faut maintenir la santé qu'on a exigée des
fournisseurs. Une eau trouble, des poissons qui « pipent » à la surface, c'est choquant. Il y a une
différence entre ce qu'on vend et ce qu'on souhaite vendre. Les espèces partent parfois dans de
mauvaises conditions, en trop grand nombre dans un bac neuf malgré les conseils. Or les gens
suivent leur idée et ils n'admettent pas la casse qui se produit ensuite, ce qui mène à des accusations
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Delphine : le vendeur est payé à l'objectif en terme de volumes, le chef de rayon selon les marges
du magasin entier. Mais on a revu ce système par rayon. On ne peut pas toujours intervenir sur le
contenu du dépliant édité par le centre national Truffaut. On trouve parfois qu'il achète mal. Parfois
on vous impose un fournisseur inconnu ; j'ai pu changer, car notre magasin est indépendant du
fournisseur (ce n'est pas pareil pour les magasins Truffaut qui dépendent de la structure nationale).
R. Plouhinec : attention aux problèmes de prophylaxie.
Delphine : en plus, on est livré en quantité pour les promos, c'est la catastrophe assurée.
D. Dutertre : la centrale trouve son compte sur la négo, en percevant des marges arrières sur ses
fournisseurs.
Question dans la salle : ne voulez-vous pas évoluer dans votre métier ?
Delphine : on ne peut pas : il n'y a que deux postes possibles, vendeur et chef de rayon.
S. Orion : on ne peut pas être promu directeur ?
Delphine : ce n'est pas possible ! C'est le responsable de la jardinerie qui est prioritaire, car c'est
l'activité principale du magasin. Le marché est différent en Allemagne.
R. Bonno : c'est un problème pour l'ensemble de la filière : l'animalier est le commercial pour toute
la filière, c'est un des points de blocage principaux.
Delphine : Si je ne suis pas là, on a vite un problème sur l'entretien et les commandes. L'animalerie
fait 20 % du chiffre de l'entreprise mais elle reste à part, ce n'est pas le cœur de métier. La hiérarchie
ne connaît ni ne comprend notre activité. On a de la confiance et de la liberté à Truffaut Quimper.
D. Dutertre : le vendeur fait tout, il peut emporter la clientèle. Il faut se faire entendre par le patron.
Delphine : il y a une fidélisation entre un client et un vendeur particulier.
R. Plouhinec : on sait ce que nos clients ont dans leur aquarium, on connaît leur prénom, c'est super
important. Évoquer la marge en eau de mer en comparaison avec celle sur le poisson rouge peut
donner de la crédibilité face au patron.
Delphine : c'est le cas chez nous : si je demande un matériel cher, le patron me fait confiance. Il y a
de bons et de mauvais côtés à l'animalerie.
Fl. Eugène, enseignante en économie : Comment se passe le référencement ?
Delphine : c'est nous qui choisissons. Il faut respecter la charte et la marque de distributeur, mais on
choisit les autres fournisseurs, au contraire d'autres Truffaut. J'aurais du mal à travailler dans un
magasin d'enseigne nationale. On n'est limité que par le capacitaire.
R. Bonno : on a cherché à éviter d'avoir besoin de compétences dans les enseignes nationales : on
limite les choix, on veut des robots payés au SMIC.
Delphine : j'ai pu négocier une augmentation. On départ, on disait aux gens « partez », maintenant
on préfère garder une compétence : c'est dur de trouver des gens qualifiés, compétents et ayant le
capacitaire.
S. Orion : c'est quoi, un bon animalier ?
Delphine : il doit avoir une passion pour les animaux. Pour un employeur, seul le chiffre d'affaires
compte : le vendeur doit être docile avec le client et lui faire payer un maximum. Mais certaines
entreprises se rendent compte de l'importance du conseil. On vend de l'inutile ; si le client est déçu,
il est dégoûté de l'aquariophilie et il ne revient pas.
R. Bonno : une majorité de Français était intéressée par les aquariums il y a quinze ans.
Actuellement, la plupart disent non : c'est compliqué, les poissons meurent... On paie la facture de
mauvaises pratiques commerciales.
R. Plouhinec : on ne doit pas tromper les clients, essayer de leur vendre un produit cher alors qu'un
autre bon marché fait mieux l'affaire. Il faut faire comprendre aux dirigeants d'entreprise que la
relation avec la clientèle est basée sur le long terme.
S. Orion : faites-vous des enquêtes de satisfaction ?
Delphine : sur l'ensemble du magasin seulement. C'est difficile de récupérer le mécontent, qui va
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faut donc mettre en valeur les stages et montrer qu'on sait se relever les manches : j'apprécie les
jeunes qui ont fait une année en ostréiculture, car j'ai besoin de quelqu'un qui n'a pas peur de bosser.
D. Dutertre : on ne peut pas travailler de 9 h à 17 h seulement tous les jours ! Mais le travail est
récompensé.
Delphine : le BTS est un bon avantage. Le Bac Pro en 3 ans sera-t-il aussi efficace qu'en 4 ? En tout
cas, un Bac + 2 est un avantage.
Fr. Ruauld : on ne peut pas voir 90 candidats. Je reçois des CV de gens qui ont fait la fac, de la
recherche en labo... Ce n'est pas ce que l'emploi demande.
R. Bonno : Pour optimiser la technique en aquario, avoir travaillé en salmoniculture, ou en
écloserie et nursery est un atout, ces compétences sont transférables.
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