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Leconomie Marocaine Entre 1980 Et 2020 e

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28/12/2023

Préparer par mr : Bouhmida Khalil Amjad

L'économie marocaine entre 1980 et 2020 et le


paradox de l’efficience économique

Résumé.

Cet article vise à élucider le concept de l'efficacité économique, qui est un terme
clé dans le domaine de l'économie et de la politique. Suite aux approches
théoriques qui ont conduit à une effervescence d'opinions sur ce qu'est
l'efficacité économique, nous nous concentrons dans cette brève initiative à
mettre en exergue l'efficacité ou l'inefficacité économique du Royaume du
Maroc avant, pendant et après la pandémie du COVID-19 (1980-2020), grâce au
fameux triangle de l'économiste N. Kaldor.
1

Introduction :

À l'âge de pierre, nos ancêtres ont réussi à s'adapter à un environnement hostile


sans disposer de politiques macroéconomiques pour se prémunir des crises
alimentaires. Ils se sont efforcés d'utiliser tous leurs moyens de manière
archaïque pour atteindre un plein emploi, ce qui suffisait à obtenir une efficacité
économique préservant l'être humain, le distinguant ainsi des autres espèces,
dont la plupart ne subsistent que dans les livres d'histoire.

L'objectif ultime de la politique économique est d'atteindre le plein emploi,


c'est-à-dire l'utilisation maximale de tous les facteurs de production, dont le
facteur travail et le capital. Cependant, le plein emploi du facteur travail, mesuré
entre autres par le taux de chômage, est devenu un sujet plus politique
qu'économique.
L'efficacité économique consiste simplement à réduire le fossé entre la richesse
espérée et la richesse réelle, contribuant ainsi au bien-être commun. C'est la
nouvelle conception économique des choses, étant donné que la poursuite de la
croissance économique et l'hégémonie de ces taux de comptabilité nationale ont
connu un véritable changement de paradigme.

Si le fameux triangle de Kaldor poursuit quatre objectifs tels que le taux de


croissance pour augmenter le revenu national, l'équilibre externe pour pallier
aux défaillances de la mondialisation, le plein emploi ainsi que la maîtrise du
taux d'inflation, les économistes se sont aperçus qu'il devait y avoir un
cinquième objectif, à savoir le maintien de la dette publique grâce à des mesures
financières et budgétaires. Face à cette effervescence innovatrice d'idées et de
nouvelles conceptions économiques, comment le Maroc peut-il tirer des leçons
à travers une approche d'économie positive pour créer ses propres objectifs ?
Que nous révèle le nouveau triangle de N. Kaldor ? Ceci sera brièvement
2

présenté dans notre majestueuse exposition des faits et des idées, formant deux
éléments indispensables à l'économiste et à tout praticien des sciences sociales
pour poursuivre une approche épistémologique visant à inscrire la littérature et
la connaissance économique de la manière la plus simple et la plus concrète
possible dans la réalité.

Les crises économiques qui ont frappé le Maroc :

Chaque économie est assujettie à de lourdes influences de variables exogènes


qui constituent un véritable défi pour l'économie mondiale. Pour tracer le
chemin des crises économiques et sociales qui ont affecté le Royaume du
Maroc, on peut commencer par la fameuse crise pétrolière qui a touché toutes
les économies et a apporté avec elle des conséquences désastreuses sur tous les
aspects de la vie. La crise pétrolière des années 1970 et la guerre du Golfe, bien
sûr, nous n'allons pas expliquer les causes de cette crise, ce qui prendrait
beaucoup de pages, mais nous allons droit au but et expliquer les conséquences
sur l'économie nationale.
Les effets directs de cette crise sont une aggravation du déficit commercial, une
pénalisation du pouvoir d'achat suivie d'une augmentation des coûts des
entreprises, puis un effet indirect est la réduction de la demande des pays
étrangers, car eux-mêmes souffrent de ce facteur énergétique insoutenable.
Réformes structurelles dans les années 1980, vu le contexte international
perturbé par l'augmentation des prix et une dépendance liée au climat allié, qui
bien sûr ne garantit pas un taux de croissance sûr en période de sécheresse. Cela
a ramené le Maroc à une situation économique défavorable où la santé des
indicateurs économiques représente une faible compétitivité vis-à-vis de
l'extérieur, avec un taux d'endettement grave et une inflation galopante.
3

Cela implique le soutien du Fonds monétaire international et de la Banque


mondiale pour aider le Maroc à faire un assainissement de ces indicateurs
budgétaires avec l'instauration d'une discipline budgétaire qui limite son État
providence et mise davantage sur la privatisation, et la facilitation des échanges
extérieurs à travers la suppression des réglementations anciennes ainsi que le
renforcement du secteur bancaire et financier du Maroc.
Tout cela a permis au Maroc de reprendre son statut de pays de confiance et de
stabilité économique, cependant, et contrairement aux articles publiés par le
ministère des Finances marocain, la gravité du programme d'ajustement
structurel est toujours ressentie à travers le taux de chômage et d'autres
indicateurs de scolarisation alarmante.
La crise financière mondiale de 2008, qui a choqué le monde entier, était
d'origine américaine, puis s'est propagée dans tous les coins du globe. Cette
crise, appelée subprime, terme associé aux personnes ayant souscrit un crédit
immobilier et peu solvables alors que, en prime, c'était le contraire. Avec la
mauvaise régularisation financière des banques et des bourses et un grand doute
instauré dans les têtes des gens qui ont investi dans ces titres, la bulle
immobilière a explosé. Sur la scène marocaine et selon les estimations du Haut
Commissariat au plan, le Maroc a ressenti cette crise par le ralentissement des
échanges extérieurs avec ses principaux partenaires, l'Espagne et la France. Puis
un recul des exportations marocaines et de la balance des invisibles de l'ordre de
13,1 % en volume suite à la régression du commerce international qui a tablé
sur 11,9.
Dernièrement, le secteur touristique a ressenti une légère secousse avec la
diminution des recettes touristiques de 5%. Le printemps arabe en 2011 a créé
d'énormes changements structurels dans plusieurs pays du Moyen-Orient, qui
ont amené à plusieurs coups d'État et une grande instabilité politique. Ce
mouvement a traversé tous les pays arabes, et heureusement le Maroc bénéficie
d'une histoire solide et du patriotisme de sa citoyenneté qui a réagi de manière
4

positive et concrète face à cette chaîne d'événements politiques extérieurs. Cela


a poussé le gouvernement à démarrer plusieurs programmes de développement
économique et social inscrits dans l'agenda politique pour réduire les inégalités
et instaurer une croissance inclusive dont tout le monde peut bénéficier. Sans
omettre que le vrai impact de cette crise d'ordre géopolitique est plus bénéfique
que désastreux grâce à l'instauration d'une nouvelle constitution marocaine. La
crise du COVID-19 en 2020 a sévèrement bousculé le système économique,
social et sanitaire de tous les pays. Le Maroc a connu un véritable choc
économique car cela a handicapé le système productif et réduit la production,
qui est l'offre économique interne et externe.
Ensuite, il a touché la demande à travers les restrictions qui ont été mises en
place pour combattre la propagation de la maladie par le confinement. Tout ceci
a mené à une grave inflation qui est ressentie jour après jour par le citoyen
marocain, où les conditions de vie des ménages avec un pouvoir d'achat moyen
sont quasiment intolérables. Tout ceci doit amener les autorités à des réflexions
d'ordre majeur sur la bonne répartition des richesses à travers un système
économique plus équitable.

Présentation du carré magique :

Le Carré magique est une représentation graphique imaginée par l’économiste


Nicholas Kaldor supposée représenter la santé économique d’un pays à une date.
Plus il est grand, meilleure est la situation économique du pays.

il est constitué de quatres indicateurs qui sont :


5

● La croissance économique mesure la hausse de l’activité économique d’un


pays entre deux dates.
(𝑃𝐼𝐵𝑡 − 𝑃𝐼𝐵𝑡−1 )⁄𝑃𝐼𝐵𝑡−1

● Le taux d’inflation mesure la hausse générale des prix à la consommation

(𝐼𝑃𝐶𝑡 − 𝐼𝑃𝐶𝑡−1 )⁄𝐼𝑃𝐶𝑡−1

● Le taux de chômage mesure la part du nombre de chômeurs dans la


population active à une date donnée.
( 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛 𝑐ℎô𝑚𝑎𝑔𝑒)
(𝑃𝑎𝑟𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒)
X 100

● Le solde des transactions courantes mesure les revenus tirés par un pays sur
le reste du monde net des dépenses.
Solde Courant = Solde Extérieur (Solde Commerciale + Solde de la balance des
services)+ Solde sur la balance des revenus primaires + Solde sur les transferts
courants .

L'économie marocaine entre 1980-2020 :

L'économie marocaine est structurée de la manière suivante : l'offre globale est tirée
par la demande intérieure, qui est composée de la consommation privée, de
l'investissement privé et des investissements publics.
En outre, une grande partie des revenus est assurée par l'économie d'extraction, telle
que la vente du phosphate. Le secteur de l'outsourcing connaît une forte croissance
en tant qu'importateur majeur. La politique d'industrialisation attire les investisseurs
étrangers, permettant de faciliter l'entrée de nombreux jeunes diplômés sur le
marché du travail.
Cette politique publique suit les directives des organisations internationales en
faveur de la libéralisation des activités économiques. Le produit intérieur brut
dépend toujours des aléas climatiques, mais une culture riche est préservée face aux
externalités négatives de la mondialisation.
6

La croissance économique a ralenti à 2,3%, en raison de plusieurs facteurs exogènes


liés essentiellement à l'exploitation du potentiel marocain par les pays de l'Union
européenne.
Le taux d'inflation, qui s'élevait à 9,41% en 1980, a atteint 8,3% en 2020, expliquant
que l'économie marocaine tourne dans un cercle vicieux. Ceci est dû au manque de
politiques économiques prudentielles visant à s'ouvrir à l'extérieur et à la faiblesse de
la compétitivité de la monnaie nationale face au dollar et aux autres devises
internationales.
Le taux de chômage, qui était de 10% en 1980, a continué à augmenter pour
atteindre 11,8% en 2020. Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs, le plus logique
étant la montée de la démographie marocaine, passée de 19 millions d'habitants à
36,67 millions en 2020. Un autre facteur contribuant à l'augmentation du chômage
est le désengagement de l'État dans l'embauche, misant davantage sur le secteur
privé comme nouvelle façon de structurer l'économie marchande. Cependant, le
chômage reste un problème économique et social structurel, et sa résolution est loin
d'être imminente.
Enfin, la variation de la balance des paiements reste déficitaire, en raison de la forte
dépendance du Maroc vis-à-vis de l'extérieur, notamment l'importation de produits
intermédiaires et énergétiques, causée par un faible taux d'intégration industrielle qui
doit dépasser les 50% pour assurer l' efficience de l'économie marocaine.

Conclusion :

L'efficacité économique et l'inefficacité économique sont deux résultats divergents,


mais qui émanent principalement des mêmes personnes responsables du bon
fonctionnement de l'économie et de l'identification correcte des besoins sociaux et
politiques. Cela étant dit, la boîte à outils de l'économiste comprend l'ensemble des
enseignements accumulés par cette science en regroupant les économistes de
gauche et de droite. La tâche est loin d'être facile car le système économique devient
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et deviendra de plus en plus complexe, soit en raison de la nature humaine qui le


rend impossible à anticiper son comportement, soit en raison du contexte
géopolitique instable qui perturbe le climat des affaires et affecte les individus par
une certaine réticence à investir, ainsi que la montée des technologies et de
nouvelles branches d'activité qui rendent les analyses économiques orthodoxes du
marché obsolètes.

Le plein emploi est l'objectif de la politique macro-économique, nous sommes


d'accord, avec bien sûr des objectifs dits secondaires ou intermédiaires qui visent à
assurer la stabilité des prix et l'équilibre extérieur. Pour un pays émergent, la
soutenabilité de la dette extérieure doit être une priorité, car même N. Kaldor stipule
que si les quatre objectifs macro-économiques, dont la croissance économique, la
stabilité des prix, la robustesse de la balance des paiements ainsi qu'un taux de
change proche de zéro rendant le chômage frictionnel quasi-inexistant, avec un
endettement supérieur à la capacité de l'économie à gérer les intérêts de la dette,
rend la politique publique ouverte à un vrai paradoxe. C'est ici que nous devons, pour
la première fois, prendre conscience que la souveraineté du pays et son histoire sont
plus importants que les objectifs de N. Kaldor, et que la politique publique doit suivre
l'idéologie marocaine et non européenne afin d'assurer sa véritable indépendance
économique.

La vraie efficacité économique est l'indépendance économique vis-à-vis de


l'extérieur, et le potentiel du Maroc ainsi que de tout le continent est capable de
dépasser les puissances économiques s'ils poursuivent une politique
macro-économique prudentielle et centrée vers leur indépendance vis-à-vis des pays
du centre.

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