Climat
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Introduction 1
Bibliographie 81
Introduction
1
l’indique Le Treut (2010) « malgré la convergence des modèles vers des résultats
largement partagés et qui semblent signifiants { grande échelle, deux types d’incertitudes
demeurent, correspondant { la fois { l’amplitude et { la localisation (dans le temps ou dans
l’espace) des effets attendus. Il est encore impossible de répondre à des questions précises
telles que : quels seront les impacts locaux les plus importants et comment s’en protéger ?
[…] Une meilleure prévision des évolutions climatiques locales constitue donc un enjeu
essentiel, pour lutter et nous adapter à des évolutions dont une part est inévitable».
C’est certainement sur la question de l’analyse et de la modélisation des climats
régionaux et locaux que les géographes-climatologues pourront apporter leurs
compétences pour l’amélioration des connaissances sur l’impact du changement
climatique sur l’Homme et ses activités. Cela passe nécessairement par une démarche
pluridisciplinaire avec notamment des collaborations au niveau scientifique, entre les
physiciens de l’atmosphère, les sciences des techniques de l’information et de la
communication (SIG), les agronomes, les sciences de la société … et avec les « acteurs »
(ex : politiques, agriculteurs, …) sur le plan du transfert de l’information.
Dans l’optique d’étudier l’impact du changement climatique aux échelles fines que ce
soit au niveau des mesures ou de la modélisation, notre démarche consiste à installer
des réseaux de mesures adaptées aux échelles fines qui permettront d’étudier les
climats locaux en relation avec les activités humaines concernées et en fournissant des
données à échelles fines qui permettront de participer { l’amélioration actuelle de la
résolution spatiale des modèles notamment par l’intermédiaire de la validation des
données. A plus long terme, ces réseaux (notamment ceux mis en place dans le cadre des
programmes ANR-JC-TERVICLIM, GICC-TERADCLIM et ECORURB) auront pour vocation
{ être complétés et surtout être pérennisés afin d’obtenir une base de données
climatiques adaptée aux échelles locales qui pourra être utilisée dans le futur pour
réaliser des analyses en relation avec le changement climatique.
Cette démarche scientifiques et les réseaux de mesures mis en place dans le cadre
d’étude de climatologie appliquée font très souvent appel à une demande sociétale (ex :
Plan Climat pour la lutte contre le changement climatique en ville, lutte contre les
calamités agro climatiques, …) sur les questions d’adaptation au changement climatique,
à court, moyen et long terme.
2
- puis, les perspectives de recherches dans le domaine de l’analyse et de la
modélisation climatique aux échelles fines et les adaptations possibles au
changement climatique.
3
4
1. Mesures et spatialisation du climat aux échelles fines
Figure 1 : Classification des échelles spatio-temporelle selon des ordres de grandeur (adapté
d’après Choisnel, 1987)
5
pas suffisamment précis. En effet, entre l’échelle « topoclimatique » et
« microclimatique », il y a une multitude d’éléments « perturbateurs » du climat qu’il
faut hiérarchiser.
La hiérarchisation des différents éléments du milieu est réalisée suivant une
démarche systémique. La figure 2 montre le fonctionnement du milieu suivant les
différents éléments qui le composent : atmosphère, topographie, hydrologie, phytologie,
obstacles et activités anthropiques, ... Chaque composante est inter-reliée avec les
autres, c’est-à-dire que si une des composantes subit une modification, cela aura des
répercussions sur les autres. Prenons l’exemple du gel printanier au moment de la
reprise de croissance de la vigne ou des arbres fruitiers. A cette période, ces cultures
sont très sensibles aux températures négatives (Guyot, 1997 ; CITFL, 1998). Au cours
d’une nuit gélive de type radiatif (situation anticyclonique avec ciel clair et vent faible),
la variabilité spatiotemporelle des températures est généralement très importante sur
des espaces restreints : les températures les plus froides sont observées dans les
dépressions ou en amont d’obstacles où l’air froid peut s’accumuler et stagner (Quénol,
2002). Si les bourgeons, vulnérables aux basses températures, se situent dans les
secteurs où les températures sont les plus froides, le risque de gel est très important. La
combinaison entre la forte variabilité de l’aléa climatique et la vulnérabilité du végétal
engendre une localisation très précise du risque gélif et des conséquences économiques
que cela peut avoir avec la destruction d’une partie de la récolte. Par conséquent,
certaines parcelles aura quasiment 100% de dégâts alors qu’une parcelle voisine restera
intacte. Généralement, l’agriculteur s’adapte soit en plantant une variété peu sensible au
gel, soit en installant un système de lutte antigel (ex : aspersion d’eau, tour { vent)
(Quénol, 2002). Ce fonctionnement systémique de la variabilité spatiale du climat aux
échelles fines est le même dans d’autres domaines que l’agriculture. En climatologie
urbaine, il a été observé que les températures sont très variables d’un quartier { un
autre suivant la situation atmosphérique, la « position » de la ville (ex : fond de vallée,
proximité de la mer, …), les caractéristiques du bâti (ex : type de bâti, hauteur, nature
des matériaux, …), la proportion et la localisation d’espaces végétalisés et les activités
humaines (Quénol et al., 2010). Lors d’une vague de chaleur, l’exposition au risque
sanitaire pour les populations vulnérables varie fortement suivant ces caractéristiques
locales.
6
Figure 2 : Approche systémique de la variabilité climatique aux échelles locales.
3 Selon l’Organisation Mondiale de Météorologie (1990), « La station météorologique doit être située en
terrain dégagé, éloignée des bâtiments et des rideaux d'arbres de plus de 10 fois leur hauteur ».
7
informations en continu et simultanément sur plusieurs points de l’espace, mais ce
réseau est peu adapté aux expérimentations climatiques aux échelles fines. La densité du
réseau météorologique est trop lâche pour mettre en évidence la variabilité spatiale du
climat aux échelles fines et l’emplacement des stations météorologiques n’est pas
déterminé spécifiquement suivant la problématique des expérimentations. Face à
l’insuffisance du réseau classique, l'observation de la variabilité des paramètres
météorologiques aux échelles fines passe donc par la mise en place d’un réseau de
mesures adapté à la configuration du milieu et aux problématiques d’études de
climatologie appliquée.
8
1.2.2 Une disposition spécifique du matériel de mesures
La forte variabilité spatiotemporelle du climat sur de petits espaces induit que le
choix des appareils de mesures et leur installation sont très importants afin de limiter
les incertitudes liées { l’étalonnage, { la résolution des capteurs ou { leur
positionnement. Nous avons testé de nombreux appareils de mesures (stations
météorologiques et data loggers). Ce ne sont pas obligatoirement les appareils les plus
onéreux et les plus précis qui se sont avéré les plus fiables pour ce type d’étude. Par
exemple, certains capteurs de température ont une résolution de 0,1°C mais lorsqu’on
les compare les uns avec les autres, des écarts sont observés et ceux-ci sont variables
suivant la « gamme » de température. Par exemple, nous avons observé un écart de
0,7°C pour des températures comprises entre 0 et 3°C et un écart de 0,4°C entre 5 et 7°C.
Ce type de capteurs est donc difficilement comparable. Nous utilisons les Data Loggers
Tinytag qui ont une résolution de mesures de 0, 3°C et sont étalonnés en laboratoire.
Nous faisons un étalonnage sur le terrain par comparaison. Nous n’observons aucun
écart entre chaque appareil. Il est donc préférable d’avoir des capteurs avec une
résolution moindre mais qui sont comparables les uns avec les autres. De plus, ce type
de capteur (initialement prévu pour les réfrigérateurs industriels) présente l’avantage
d’avoir une sonde thermistance déportée ce qui permet de l’installer dans un abri
antiradiation (modèle RS3 normé selon la Royal Meteorology).
Concernant les stations météorologiques complètes, deux types sont utilisés : en
milieu urbain, où les problèmes de dégradation et d’autorisation d’installation sont
nombreux, nous avons optés pour des stations à moindre coût tout en surveillant
régulièrement la qualité et l’étalonnage des capteurs. Il s’agit des stations Vantage
Monitor 2. En milieu agricole (vignobles, cultures fruitières, …), nous utilisons des
stations Campbell BWS200 avec un système de liaison GSM (Global System for Mobile
communication) afin de récupérer les données quotidiennement. Ces stations sont
également utilisées pour les « alertes » aux maladies de la vigne.
Aux échelles fines, le choix des postes de mesures est essentiel. En effet, l’objectif
étant d’analyser la variabilité climatique engendrée par des effets locaux, l’emplacement
des capteurs n’est pas choisi au hasard et, dans la mesure du possible, un maximum de
précaution doit être pris au niveau de l’installation. Par conséquent, les capteurs doivent
d’une part être disposés suivant les composantes du milieu susceptibles d’influencer les
variables climatiques et d’autre part être le mieux répartis possible sur le terrain d’étude
afin de ne pas avoir de secteurs sans prises de mesures ce qui pourrait être un problème
au niveau de l’interprétation et de la modélisation des données. Toutefois, dans
certaines situations (notamment en milieu urbain), il est extrêmement difficile de
disposer les postes de mesures de manière optimale suivant la démarche scientifique
mise en place. Cela est du au nombre très important d’obstacles en milieu urbain mais
surtout aux normes imposées par les municipalités. Par exemple, dans le cadre du
programme ECORURB (ECOlogie du Rural vers l’URBain), 20 stations météorologiques
ont été installées dans la ville de Rennes et dans sa périphérie. L’objectif était centré sur
la compréhension et la prédiction des relations biologiques ville/campagne (influencées
par certains facteurs abiotiques comme le climat) (Dubreuil et al., 2008 ). Certaines
9
stations n’ont pas pu être placées dans les secteurs choisis initialement. Par exemple, la
hauteur des capteurs n’est pas la même pour chaque station ou alors la station disposée
dans le parc principal Parc de Rennes (Parc du Thabort) n’a pas pu être placée dans le
centre du parc mais { proximité d’un mur. Afin de pallier ce type d’inconvénient, des
campagnes de mesures temporaires ont été réalisées afin d’étudier la variabilité spatiale
du climat liée { l’implantation des stations.
L’analyse des deux types de données régionales (1) et locales (2) en fonction des
échelles spatiales imbriquées permet d’aborder le climat suivant une approche
systémique et de mettre en évidence la variabilité spatiotemporelle du climat. Cette
méthodologie est appliquée en agroclimatologie ou en climatologie urbaine appliquée où
une analyse statistique des données issues des réseaux nationaux n’est pas suffisante.
Cette méthodologie de mesures adaptées aux échelles fines est illustrée dans ma
participation { la réalisation d’un « Atlas agroclimatico do entre Douro e Minho » dans le
cadre d’un contrat postdoctoral au laboratoire de géographie physique de la Faculté des
Lettres de Porto (Monteiro et al, 2003).
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le vignoble d’Arcoz de Valdevez, les essais de plantation d’Alvarinho se sont toujours
soldés par un échec.
Sur les deux sites expérimentaux, des capteurs de températures de type Tinytag ont
été installés dans les deux vignobles suivant les caractéristiques locales (ex pente,
exposition, distance { la rivière…) (figure 3b et c ; tableau 1). Les températures ont été
enregistrées en continu de février à octobre (du début de la reprise de végétation
jusqu’aux vendanges) 2003 et 2004. Des mesures itinérantes d’écoulements d’air de
surface ont été réalisées en situation de gelées nocturnes afin d’estimer les secteurs où
l’ai froid s’écoule le long des pentes ou stagne dans les replats. En parallèle, les données
des deux stations du réseau régional (Arcos de Valdevez et Monçao) ont été analysées.
Les résultats ont montré une forte variabilité spatiale des températures sur des
espaces relativement restreints : entre les deux sites expérimentaux (distants de
quelques kilomètres) et à l'intérieur même des sites (quelques mètres).
Le microclimat sur le site d'Arcos-de-Valdevez se définit par une forte variabilité
spatiale des températures engendrée par la topographie. Par exemple, les températures
nocturnes en situation radiative (ciel clair, vent inférieur à 2 m/s) sont plus faibles sur
les terrasses ou dans les secteurs où l'air froid véhiculé par les écoulements gravitaires a
tendance à s'accumuler. Par conséquent, au printemps, les vignes situées sur les coteaux
enregistrent des températures nocturnes relativement élevées. Ces conditions ont
entraîné la plantation de cépages sensibles aux gelées printanières tels que le Loureiro
(cultivé sur les coteaux de ce terroir). Toutefois, lors des épisodes gélifs de mi-février,
les températures négatives sur les coteaux ont atteint des valeurs pouvant provoquer
des dommages pour la vigne après le débourrement (-4°C la nuit du 15 au 16 février
2003 ; -3,5°C la nuit du 16 au 17 février 2003). Si ces épisodes gélifs s'étaient produits
au début du mois de mars (débourrement du Loureiro), la probabilité que ce cépage
subisse des dommages aurait été très grande. Sur les terrasses, les températures diurnes
et nocturnes sont beaucoup plus basses avec notamment de très faibles valeurs relevées
lors de nuits gélives pouvant entraîner la destruction des bourgeons. Mais, dans les
secteurs les plus froids, le cépage cultivé est le Vinhão. Cette variété à débourrement
tardif est peu sensible au gel printanier, cependant si un fort refroidissement nocturne
se produit à la mi-avril, les dégâts peuvent également être importants pour cette variété.
Au cours de la nuit du 11 au 12 avril 1998, une forte gelée a engendré d’importants
dégâts dans les vignobles de vinho verde (Madureira et al., 2002). A Arcos-de-Valdevez,
les dommages ont été observés sur la terrasse proche de la vallée du Lima au niveau des
points 8 et 9. Il ne s’agit pas du secteur le plus froid (action modératrice de la rivière)
mais des parcelles où le niveau de croissance de la vigne était le plus avancé.
11
a) b)
c)
12
températures minimales printanières assez élevées. Ces conditions climatiques sont
donc favorables au cépage Alvarinho qui est sensible au gel. Ce microclimat, très
localisé, explique (en partie) la faible surface où ce cépage est cultivé (quelques
exploitations dans la région de Monção) (Quénol et al., 2004 et 2007 ; Maciel et al.,
2007).
b)
a)
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L’intérêt des mesures météorologiques aux échelles fines est multiple : d’une part,
l’acquisition de données simultanément sur divers points de l’espace permettra de
réaliser un état des lieux de la climatologie locale et d’en déduire les secteurs { risques
(économique ou sanitaire). D’autre part, l’enregistrement en continu des variables
météorologiques ouvrira des perspectives sur la gestion des aléas et des risques liés au
climat mais également d’aborder la question de l’adaptation au changement climatique.
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La validation des données climatiques par le suivi de la végétation ne se fait pas
uniquement dans des études d’agro-climatologie. En climatologie urbaine, la variabilité
climatique intra- et interurbaine liée principalement { l’Ilot de Chaleur Urbain (ICU)
peut avoir des conséquences sur la qualité de vie, la santé ou sur la biodiversité. Dans le
programme pluridisciplinaire ECORURB, parallèlement à une expérimentation
climatique, un protocole d’analyse phénologique a été mis en place afin d’observer
l’impact de la variabilité climatique sur la végétation dans l’agglomération rennaise.
Depuis 2003, le programme pluridisciplinaire ECORURB a pour objectif de
comprendre les effets de l’urbanisation sur la biodiversité locale et de prévenir les
risques biologiques à Rennes (Ille-et-Vilaine). Parmi les modifications
environnementales générées par l’accroissement urbain et qui sont susceptibles
d’affecter la dynamique des espèces végétales, le climat apparaît comme une des
variables clé { étudier. Le cœur du projet, d’un point de vue écologique et biologique
porte sur l’étude des dynamiques des espèces { l’interface rural-urbain et notamment
sur la cartographie des climats locaux au moyen d’un réseau de mesure et de la
phénologie d’espèces indicatives (Mimet et al., 2005 ; Mimet et al., 2009 ; Quénol et al.,
2010).
Ce dispositif expérimental a pour objectif d’étudier le rôle direct du climat urbain sur
la phénologie printanière par la mise en relation directe entre les données
phénologiques et les données climatiques des sites. Il est complété par un protocole
expérimental novateur visant à éliminer le biais causé par la variabilité phénologique
intra-spécifique. Des branches de cerisier ont été prélevées sur un même individu et à la
même hauteur. Les rameaux ont été installés dans des sachets d’eau (avec eau de javel
diluée au 1/1000ème pour limiter la prolifération des microorganismes). Ces sacs ont été
orientés au sud et placés contre un mur ou une haie à 1,5 m de hauteur, pour se trouver
dans les mêmes conditions d’ensoleillement. Ces conditions ont été respectées sur
l’ensemble des sites. Les suivis phénologiques ont été réalisés en déterminant les stades
de développement des bourgeons. Le dispositif est mis en place à proximité (1 à 2 m) de
six stations météorologiques réparties sur un gradient d’urbanisation nord-est/sud-
ouest s’étendant du centre-ville à la zone périurbaine. Chaque station est caractérisée
par son appartenance { l’une des trois zones d’urbanisation : urbain (U), suburbain (SU)
et périurbain (PU) ; ainsi que par les conditions de végétalisation de la station :
végétalisée (v) ou non-végétalisée (pas de marqueur) (figure 5).
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Figure 5 : Occupation du sol dans un rayon de 200m autour de 6 stations météorologiques de la
métropole rennaise (Quénol et al., 2010).
Les données issues du réseau météorologique ont montré une forte variabilité
spatio-temporelle du climat { l’échelle ville/campagne mais également { l’échelle intra-
urbaine. Ainsi, d’importantes variations climatiques sont observées entre les stations
urbaines, suburbaines et périurbaines. Outre la distance au centre-ville (où le bâti dense
engendre une augmentation diurne et nocturne des températures), la nature de
l’occupation du sol a un impact important sur le climat local. Ainsi, le climat observé
dans une zone dégagée et végétalisée suburbaine peut être très proche de celui relevé
dans une zone périurbaine (Quénol et al., 2010).
Les résultats phénologiques ont confirmé les travaux déjà réalisés dans des villes
européennes (Roetzer et al., 2000) et chinoises (Luo et al., 2007). La première
constatation a été un déclenchement plus précoce de la floraison en ville. Les écarts
thermiques enregistrés entre chaque station météorologique ont montré une
concordance avec les observations phénologiques : les différences de température
(notamment températures minimales) entre les secteurs urbains, suburbains et
périurbains sont plus importantes au cours des premières observations notamment au
moment du débourrement. C’est { cette période que les écarts phénologiques ont été les
plus forts (figure 6).
16
Figure 6 : Evolution de la phénologie du cerisier en fonction de l’occupation du sol dans la
métropole rennaise entre le 1er mars et le 1er avril 2005.
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(morphologie, occupation du sol) et les variables météorologiques. « Les méthodes les
plus prometteuses de cartographie { échelle fine (…) reposent sur une interpolation
supervisée des mesures localisées, utilisant des relations statistiques (généralement des
régression multiples) entre les paramètres climatologiques mesurés et des descripteurs
quantifiés » de l’état de la surface (Kergomard, 2002). Spatialiser un élément
météorologique ou climatique revient à déterminer, à partir des valeurs mesurées de ce
paramètre pour quelques postes météorologiques irrégulièrement répartis, sa valeur en
tout point non instrumenté de l’espace (Merlier, 2001).
Comme l’indique Madelin (2004), les méthodes statistiques constituent des outils
essentiels pour résumer un grand nombre de données à traiter, pour identifier
d’éventuelles structures ou récurrences dans le temps et dans l’espace, en somme pour
dégager l’information contenue dans les bases de données. Outre leur apport dans
l’étude de la variabilité d’un phénomène, les méthodes statistiques permettent
également de tester des hypothèses sur les relations entre plusieurs phénomènes. Dans
ce type d’étude, l’existence d’un lien entre les éléments climatiques et différents facteurs
(topographie, occupation du sol, …) est testée. Afin de spatialiser les données
ponctuelles des mesures sur le terrain, nous cherchons donc à déterminer quels sont les
facteurs géographiques, environnementaux et topographiques influençant de manière
significative la distribution spatiale des mesures observées. Ainsi, dans une démarche
hypothético-déductive, il s’agit de quantifier leur rôle en testant et en mesurant les effets
respectifs de chaque facteur sur les paramètres météorologiques et de construire in fine
des modèles statistiques { partir de régressions multiples. L’équation de cette
régression est alors utilisée pour spatialiser, par l’intermédiaire d’un Système
d’Information Géographique (SIG), le phénomène en tout point de l’espace (en fonction
des paramètres locaux) (figure 7).
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Figure 7 : Principes de la modélisation statistique multicritères appliquée aux échelles fines
(Madelin et Quénol, 2012)
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Modeling System) (www.atmet.com), MM5 : la cinquième génération du Penn State /
modèle NCAR (www.mmm.ucar.edu/mm5) ou WRF (Weather Research and
Forecasting) (http://wrf-model.org/index.php). Ces modèles atmosphériques dits
physiques permettent d’appréhender la complexité du milieu (transferts
Sol/Atmosphère), difficilement prise en compte par le type de modélisation précédent
(géostatistique). Ces modèles sont utilisés notamment dans la prévision / prédiction
météorologique (Cox et al., 1998 ; Case et al., 2002 ; Kain et al., 2006 ; Pattanayak et al.,
2008), de la qualité de l’air (Pielke et al., 1991 ; Uliasz et al., 1996 ; Mavrakis et al., 2010)
ou encore dans la prévision climatique régionale (Avissar et Mahrer, 1988 ; Heinemann
et Martsolf , 1988 , Kondo et Okusa, 1990 ; Miller et al., 2003 ; Done et al., 2004 ; Gandu
et al., 2004 ; Narapusetty et Mölders, 2005). Les références citées ci-dessus (liste non
exhaustive) montrent que ces modèles sont utilisés depuis plusieurs décennies dans
plusieurs pays { des fins différentes et surtout qu’ils évoluent rapidement grâce {
l’augmentation de la puissance des calculateurs qui permet l’amélioration aussi bien de
leur résolution que de leur complexité.
Par exemple, le modèle méso-échelle RAMS (Regional Atmospheric Modeling
System), { l’origine développé par l’Université du Colorado (Pielke et al., 1992), est un
modèle parallélisé qui permet la simulation ou la prévision de circulations
atmosphériques dont l’échelle spatiale s’étend de moins de 1 km au millier de km
(www.atmet.com). C’est un modèle non-hydrostatique qui prend donc en compte les
hétérogénéités de surface : topographie (USGS 1 km ou SRTM 90 m), texture du sol (FAO
1km), occupation du sol (USGS 1km basé sur des images AVHRR), NDVI (USGS 1km) et
température de surface de la mer (NOAA 100 km) ainsi que les processus de convection
et de condensation (microphysique).
La circulation générale et la dynamique d’échelle locale sont intégrées au moyen de
grilles imbriquées. RAMS intègre, entre autre :
(1) Une analyse objective sur des niveaux isentropiques qui permet l’initialisation du
modèle à partir de données météorologiques telles que les analyses du centre européen
du Reading European Centre for Medium-Range Weather Forecasts (ECMWF) ou les
analyses du National Center for Environmental Prediction - National Center for
Atmospheric Research (NCEP-NCAR) (Kalnay et al., 1996), l’assimilation des
radiosondages locaux et les paramètres atmosphériques relevés par les stations
météorologiques au sol.
(2) Un modèle sol et végétation décrivant les interactions sol-végétation-atmosphère
(LEAF2). Un examen du rôle des conditions de surface de la terre dans les modèles
atmosphériques, y compris la version 2 du Land Ecosystem–Atmosphere Feedback
(LEAF-2) dans RAMS est décrit dans Chen et al., (2001).
RAMS est construit autour d’un ensemble complet d’équations qui décrivent la
dynamique et la thermodynamique de l'atmosphère ainsi que les quantités de vapeur
d'eau et du rapport de mélange d’hydrométéores liquides et de glace. Ces équations sont
complétées par un large choix de paramétrisations pour la diffusion turbulente ; le
20
rayonnement solaire et terrestre; les processus d’humidité, y compris la formation et
l'interaction des nuages et de précipitation hydrométéores liquides et de la glace ; les
effets cinématiques de terrain ; la convection de cumulus ; les échanges de chaleur
latente et sensible entre l'atmosphère et la surface, consistant en plusieurs couches de
sol, végétation, couverture neigeuse, eau de la canopée et eau de surface. Un examen du
rôle des conditions de surface de la terre dans les modèles atmosphériques, y compris la
version 2 du Land Ecosystem–Atmosphere Feedback (LEAF-2) dans RAMS est décrit
dans Chen et al., (2001).
RAMS a été utilisé dans plusieurs études pour démontrer le rôle de la variabilité du
relief/paysage dans la génération locale de circulations de masses d’air (ex : Helmis et
al., 1987 ; McQueen et al., 1995).
Le transfert d’échelles est assuré par un système de grilles imbriquées sur des
domaines de résolutions différentes communiquant l’information entre elles selon les
algorithmes de Clark décrits dans Clark et Farley (1984) et Walko et al., (1995).
Les données climatiques provenant des réseaux de stations automatiques sur les
domaines étudiés permettent de confronter les résultats des simulations aux données
d’observation (validation) (figure 8).
« L’intérêt du modèle est qu’il tient compte des propriétés de surface (relief, occupation
du sol) tout en adaptant la description à la maille de la simulation » (Bonnefoy et al.,
2009). La résolution adaptée aux échelles fines dépend de la qualité des données
d’entrée (ex : modèle sol/végétation, …) et de la capacité en temps de calcul. De
nombreuses modélisations climatiques régionales ont été réalisées et ont montré les
capacités de ces modèles { reproduire la variabilité climatique { des résolutions d’une
dizaine de kilomètres (Klemp et al., 2006). Mais ces dernières années, avec le
développement des modèles régionaux dans le cadre d’études climatiques appliquées
notamment en relation avec le changement climatique, avec l’amélioration de la
résolution de l’état de surface (sol, végétation et topographie) grâce notamment { la
télédétection haute résolution et avec l’augmentation de la capacité de calcul des
ordinateurs, ces modèles sont utilisés de plus en plus à des échelles spatiales plus fines.
Bonnardot et Cautenet (2009) ont utilisé RAMS pour réaliser une modélisation
climatique dans le vignoble de la Province occidentale du Cap en Afrique du Sud. Des
simulations à 200 m de résolution ont montré l’intérêt et l’apport de cette grille { haute
résolution pour modéliser l’impact de la circulation atmosphérique locale sur la région
viticole (figure 8).
21
Figure 8 : Principes théoriques de la modélisation numérique méso-échelle appliquée { l’échelle
des terroirs viticoles.
22
2. Observation et modélisation spatiale du climat à l’échelle des
terroirs viticoles
23
Les programmes ANR-JC TERVICLIM (2008-2012) et GICC-TERADCLIM (2011-2013)
ont pour objectif de mettre en place une méthodologie de mesures (météorologiques et
agronomiques) et de modélisation spatiale du climat adaptée aux échelles fines afin de
définir le climat actuel des terroirs viticoles et d’apporter des réponses aux
conséquences futures du changement climatique en procédant à une simulation adaptée.
Notre démarche scientifique vise à mettre en place une méthodologie reposant sur
des observations climatiques et agronomiques in situ et sur de la modélisation spatiale
du climat, permettant d’évaluer la variabilité spatiale des paramètres atmosphériques {
l’échelle d’un terroir (valeurs moyennes et extrêmes climatiques). Confrontée { des
observations agronomiques (stress hydrique, phénologie, taux de sucre, taux d’alcool,
…), l’étude météorologique permet de déterminer le climat spécifique d’un terroir. En
comblant le manque de données aux échelles fines, ce travail permet d’affiner les
connaissances sur les modifications climatiques qui pourront apparaître dans les
terroirs viticoles et donc d’améliorer les estimations sur les possibles impacts
économiques. Cette méthodologie est développée et appliquée à plusieurs vignobles de
renommée internationale, vignobles pour lesquels les caractéristiques climatiques
jouent un rôle important sur la qualité du vin et où des expérimentations scientifiques
sont menées (par les partenaires du projet TERVICLIM) depuis plusieurs années
notamment dans le cadre de ces 2 programmes de recherches. La complémentarité des
sites expérimentaux (terroirs français, européens et étrangers du « nouveau monde »)
permet d’étudier les potentialités agro-climatiques locales des terroirs dans des
conditions macro-climatiques différentes.
Ce type de démarche, sur la compréhension du fonctionnement du système
climatique aux échelles fines avec la mise en place de méthodes de mesures
(météorologiques et agronomiques) ou des techniques de modélisation spatiale, fait
inévitablement appel au savoir-faire d’autres disciplines. Cette équipe interdisciplinaire
composée de géographes, d’agronomes, de physiciens de l’atmosphère et de
professionnels viticoles (ingénieurs, viticulteurs, …) a été mise en place de manière {
mettre en relation différentes compétences nécessaires pour répondre à cette
problématique. Ces programmes de recherche sont conduits en collaboration avec
l’industrie viticole pour répondre aux besoins du monde vitivinicole et améliorer la
connaissance des relations plante/environnement afin d’assurer la production de vins
de terroirs de qualité, uniques et compétitifs sur le marché international.
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espace » (Résolution OIV/Viti 333/2010). En 1984, l’Institut National des Appellations
d’Origine (INAO) avait défini le terroir comme « un ensemble de terrains qui par la nature
plus ou moins variée de leur sol (caractères agronomiques et géopédologiques), leur
situation et leur environnement (topographie, exposition, … influant sur le climat) se sont
révélés par l’expérience et les usages propices { la production des vins fins ». Dans une
même unité de terroir, les facteurs susceptibles d’agir sur la qualité du raisin et de
caractériser ce terroir, sont les composantes « climat et sol », qui sont en interaction avec
la plante et les technologies de production (Vaudour, 2003). Les spécificités des terroirs
viticoles sont donc liées à des caractéristiques locales dont le climat est un élément
essentiel. D’ailleurs, en Bourgogne, on utilise le terme « climat » pour désigner un terroir
remarquable dont l’extension géographique est particulièrement réduite (Vaudour,
2003).
Le point commun entre ces différentes définitions est l’interaction Homme/Milieu. Il
apparait donc nécessaire d’employer une approche systémique pour étudier et
caractériser un terroir viticole. Le changement climatique va inévitablement apporter
des modifications { l’identité des terroirs. Pour permettre { la profession viticole de
s’adapter suffisamment tôt { cette nouvelle donne climatique et de limiter l’impact
économique du changement climatique, il est nécessaire d’employer une méthodologie
adaptée au fonctionnement de l’agro-système viticole qui détermine le terroir : c’est-à-
dire d’étudier le climat { l’échelle du terroir en fonction des différents facteurs
environnementaux (sol, climat local, …) et humains (choix et pratiques culturaux) qui le
caractérise et en fonction de leurs interactions.
Le « terroir viticole » est « l’objet d’étude » idéal pour analyser la variabilité
spatiotemporelle du climat aux échelles locales dans le contexte du changement
climatique ; d’une part, parce que la vigne est un très bon « marqueur » du changement
climatique avec l’analyse de la phénologie et des dates de vendanges sur de longues
séries temporelles (Le Roy Ladurie, 2009) et d’autre part, parce que les caractéristiques
et la qualité des vins sont fortement influencés par les conditions locales (climat,
topographie, sol, …). La figure 9 représente l’interrelation entre les principaux facteurs
qui caractérisent la forte variabilité spatiotemporelle du climat et les caractéristiques du
vin { l’échelle d’un terroir viticole.
25
Figure 9 : Principaux facteurs caractérisant les terroirs viticoles.
26
période floraison-récolte sur le cépage Pinot noir en Bourgogne associé à une
augmentation de la température durant la période de maturation. Depuis la parution
d’un article sur l’effet de l’augmentation du gaz carbonique sur la photosynthèse de la
vigne (Schlutz, 2000), l’évolution des dates des stades phénologiques en relation avec
des indices bioclimatiques a été largement étudiée dans le monde entier (Van Leuwen,
2004 ; Chuine et al., 2004 ; De Cortazar, 2006 et 2007 ; Webb et al., 2007; Bellia et al.,
2008 ; Hall et Jones, 2009 ; Briche, 2011). Ainsi, les travaux de l’INRA, notamment ceux
de Delécolle et al. (1999) et de Seguin (2002), portant sur plusieurs zones
géographiques françaises ont montré une avance significative dans la date de floraison
pour le cépage Chasselas. Ces études ont permis de définir les potentialités
agroclimatiques adaptées à une nouvelle donne climatique. Ainsi, Carbonneau (1992),
Schultz (2000), Tonietto et al. (2004) et Jones (2005) ont évalué l’impact du changement
climatique par l’analyse d’indices bioclimatiques (ex : indice héliothermique saisonnier,
indice de sécheresse, indice de fraîcheur des nuits, …), de dates de maturité du raisin, de
taux de sucre ou d’avancées phénologiques.
27
températures moyenne est supérieure à 4-6°C, une évolution de l’encépagement (ou de
nouveaux types d’association cépage/porte-greffe), un changement technologique (ex :
irrigation qualitative de précision en zone critique) et une adaptation par l’extension de
la viticulture à des régions plus septentrionales seront certainement à envisager. « La
géographie viticole s’en trouverait modifiée, admettant une frange supplémentaire de 100
km dans chaque hémisphère vers 2020-2050 » (Vaudour, 2003). Le calcul des indices
bioclimatiques en fonction des différents scénarios du Groupe International d’Etude sur
le Changement Climatique (GIECC) ont montré d’importantes modifications sur la
répartition des vignobles { l’horizon 2070-2100 avec la disparition de certaines zones
comme le sud de l’Australie ou des pays méditerranéen et l’avènement de nouveaux
terroirs comme en Europe du Nord (Jones, 2007 ; Jones et al., 2007 ; Jones et al., 2009 ;
Hall et Jones, 2010).
Les travaux sur les adaptations au changement climatique aboutissent à des
simulations d’extension spatiale de la vigne, de changement d’encépagement, ou
d’évolution de la teneur en sucre du raisin pour les différentes régions viticoles de la
planète (Tonietto et Carbonneau, 2004 ; Jones et al., 2005). En France, Garcia de
Cortazar (2007) a « adapté un modèle générique de cultures, le modèle STICS, à la vigne à
l'échelle des grands vignobles de France pour ensuite l'appliquer à une étude d'impact du
changement climatique à la même échelle ». Les résultats ont montré la possibilité de
l’implantation du cépage Syrah dans toutes les régions viticoles françaises : ainsi, « pour
le scénario B2, la culture de la Syrah pourrait s’implanter dans les vignobles de Bordeaux
et Anjou et dans le cas du scénario A2 l’adaptation pourrait s’étendre aux vignobles de
Champagne et de Bourgogne » (Garcia de Cortazar, 2006).
La vigne est donc extrêmement sensible aux variations climatiques, avec des variétés
spécifiques produisant des vins avec une typicité et une qualité qui doivent être
maintenues dans une marge étroite (Jones, 2006). L'expérience accumulée durant
plusieurs siècles (pour certaines régions viticoles) a eu pour conséquence une
répartition des vignobles et des types de cépages qui est considérée optimale pour
maintenir la viabilité de la production vitivinicole. Le changement climatique global a et
aura un impact important sur les caractéristiques et la qualité des vins, aussi bien que
sur le potentiel pour planter différentes variétés de vigne dans des secteurs existants de
vignoble (Kenny et Harrison, 1992 ; Schultz, 2000 ; Duchêne et Schneider, 2005 ; Seguin,
2010 ; Madelin et al., 2010 ;). La question de l'adaptation des secteurs de vignoble au
changement climatique est très importante parce que la vigne, contrairement aux
cultures annuelles, est plantée pour plusieurs dizaines d’années et le choix des variétés
adaptées au climat actuel et futur est très important (Howden et al., 2007 ; Battaglini,
2009).
Ces différentes études sur l’impact du changement climatique réalisées abordent les
grandes régions viticoles mondiales mais très peu observent et simulent le climat à
l’échelle d’un terroir. Peu d’études abordent les conséquences futures du changement
climatique sur les potentialités agroclimatiques aux échelles fines. Pourtant, dans
certains terroirs (notamment en milieu accidenté), les variations des paramètres
28
atmosphériques sont très importantes sur des espaces relativement restreints (de
l’ordre de quelques kilomètres { quelques mètres) et la qualité du raisin ou du vin est
souvent en relation avec les caractéristiques locales (pente, sol, …). Ce sont ces
variations du milieu aux échelles fines qui déterminent les spécificités du terroir. Il faut
donc les prendre en compte dans le cadre d’une politique raisonnée d’adaptation des
terroirs viticoles au changement climatique (figure 9).
29
délibérément choisi des vignobles situés dans des zones macro-climatiques différentes
afin d’appréhender les variations climatiques { des échelles différentes (macro-, méso-)
et de tester plusieurs modèles du GIECC.
30
Quinta de Napoles Vallée du Portugal 2010
Douro
Bodéga « Alta Vista » Mendoza Argentine 2009
Cafayate
AOC Sainte Victoire Provence France 2010
Bodega « Arinzano Navare Espagne 2008
Legardeta »
Cirque de Cilaos La Réunion France 2011
Vallée de Tarija Tarija Bolivie 2009
Vallée de Los Cintes 2011
Vallée de Bio-Bio Région VIII Chili 2008
Secteur Nord de Montevideo Montevideo Uruguay 2009
Aloxe-Corton Bourgogne France 2008
Stellenbosch Stellenbosch Afrique du 2008
Sud
Domaines Brahim Zniber Meknes Maroc 2011
Napa Valley Californie USA 2010
4
Le test de Pettitt permet de détecter la présence d’une rupture dans une série temporelle. L’absence de rupture
dans la série est considérée comme l’hypothèse nulle d’homogénéité.
31
indices bioclimatiques adaptés à la viticulture (encadré 1). Ces indices permettent
notamment de définir des régions climatiques adaptées à la viticulture. Par exemple,
l’évolution de l’indice héliothermique de Huglin permet la classification climatique des
vignobles dans différentes catégories du type « très frais » au « type très chaud ». Cet
indice est généralement corrélé avec la teneur en sucre du raisin (Huglin et Schneider,
1998 ; Tonietto, 2004). Plusieurs indices bioclimatiques en relation avec les différents
stades de croissance de la vigne ont été calculés (figure 11).
32
installés à hauteur moyenne de la vigne pour chaque site expérimental (photographie 1a
et b). Le choix des postes de mesures est effectué { partir de l’analyse des paramètres
topographiques (altitude, pente, exposition) issus de Modèles Numériques de Terrain,
de la cartographie des types de sol, des caractéristiques de la vigne (ex : cépages, …) et
de l’occupation du sol. Ces informations numériques sont intégrées dans un Système
d’Information Géographique et leur combinaison par l’intermédiaire de requêtes,
permet d’évaluer les différents paramètres locaux pouvant théoriquement influencer le
climat.
Photographie 1 : Station météorologique CAMPBELL BWS200 (a), data logger Tinytag sous
abri antiradiation RS3 (b) et Plant-Cam (c).
Les indices bioclimatiques permettent de déterminer les conditions climatiques optimales d’une
région viticole. Dans le contexte du changement climatique, l’analyse temporelle des indices
permet d’étudier l’évolution du climat en relation avec la viticulture notamment en caractérisant
les potentialités climatiques d’une région viticole notamment en fonction des types de cépages
(Morlat, 2010 ; Tonietto, 2004 ; Huglin, 1986).
Indice d’Huglin
La valeur de l’Indice de Huglin pour une station correspond { la valeur cumulée de l’indice { la
date du 30 septembre, le cumul se faisant depuis le 1er avril (pour l’hémisphère Nord). Pour
l’hémisphère sud, l’indice est calculé sur la période du 30 septembre au 1er avril.
IH = ∑ [(Tm-10) + (Tx-10)/2]*k
où Tm = Température moyenne, Tx = Température maximale et k le coefficient de longueur du jour
variant de 1,02 à 1,06 entre 40 et 50 degrés de latitude.
k = coefficient longueur du jour, variant de 1,02 à 1,06 entre 40 et 50 degrés de latitude :
40º 1' à 42º 0' = 1,02 ;
42º 1' à 44º 0' = 1,03 ;
44º 1' à 46º 0' = 1,04 ;
46º 1' à 48º 0' = 1,05 ;
48º 1' à 50º 0' = 1,06.
33
Indice de Winkler
L’indice des degrés jours de Winkler correspond { la somme des températures moyennes
journalières à partir de la base de 10°C qui est effectuée du 1er avril au 31 octobre (pour
l’hémisphère Nord) :
30/03
Degrés-jours = ∑ (Tj – 10) (avec Tj > 10)
01/09
Régions bioclimatiques
5 L'UMT-Vinitera est composée de l'UVV-INRA-Angers, les laboratoires Grappe et Laress de l'ESA d'Angers, la
station ITV-France du Val de Loire et la Cellule Terroirs Viticoles (49)
34
périodes de sécheresse, les conséquences sur les végétaux sont observées (ex :
bourgeons gelés ou stress hydrique de la vigne).
Pour les suivis phénologiques et les analyses des raisins, les observations sont
effectuées, dans la mesure du possible, sur des vignes ayant les mêmes caractéristiques
(ex : cépages, porte-greffe, …). Les analyses sont réalisées { proximité des stations
météorologiques suivant un protocole mis en place par l’UMR VINITERA d’Angers. Par
exemple, les observations phénologiques sont faites sur 25 ceps pour chaque point de
mesures (méthodologie mise en place par l’UMT VINITERA).
Les observations phénologiques sont également réalisées avec des Plantcam
(appareil photographique disposé à proximité du bourgeon de vigne) qui permettent
d’enregistrer régulièrement (plusieurs fois par jour) des clichés photographiques de la
croissance des bourgeons du débourrement à la maturation. Ces Plantcam ont été
disposés dans le vignoble du Val de Loire. Les résultats étant concluants, nous
envisageons d’en installer sur d’autres sites (photographie 1c).
35
Dans l’hémisphère sud, le réchauffement climatique a été moins intense et
l’augmentation des températures minimales et maximales a été très variable suivant les
secteurs (figure 12):
- de part et d’autre des Andes, l’évolution des températures a été très variable. A
Curico (Chili), les températures minimales ont été de plus de 2°C alors que la
tendance est très faible pour les maximales. A Mendoza (Argentine), c’est le
contraire qui est observé, avec une augmentation proche de 2°C pour les
maximales et de seulement 0,6°C pour les minimales ;
En Afrique du Sud, { La Réunion et en Nouvelle Zélande, l’augmentation des
températures minimales et maximales est similaire (+1°C) ;
Ces résultats ont été confirmés par Carrasco (2005) qui a observé, notamment au
Chili central, une augmentation de la température minimale de 1,3 à 2,1°C et de 0,2 à
1,5°C pour la température maximale. Cette tendance au réchauffement, avec
d’importantes variations annuelles, est fortement influencée par le phénomène ENSO
(Rosenbluth et al., 1997) mais également par des facteurs régionaux tels que la
topographie (massif andin pour l’Amérique du Sud). Ces observations sont conformes
aux résultats des travaux réalisés sur l’évolution et la répartition des anomalies de
températures en comparaison avec les normales (Hansen et al., 2001 ; Hansen et al.,
2010).
Une analyse plus fine des séries thermiques a mis en évidence une variabilité
régionale liée { des changements de circulations atmosphériques d’échelle synoptique.
La courbe de la température moyenne annuelle en Nouvelle Zélande réalisée à partir des
données de sept stations météorologiques (NIWA) sur la période 1941-2010 a montré
une augmentation de 0,1°C par décade, avec une forte variabilité interannuelle liée aux
épisodes pacifiques El Niño, particulièrement les températures froides ds années 90
(figure 13).
36
Figure 12 : Evolution des températures minimales et maximales au niveau des différents
vignobles expérimentaux sur la période 1960- 2010.
37
Figure 13 : Température moyenne annuelle entre 1941 et 2010 calculée à partir de 7 stations
météorologiques en Nouvelle Zélande (sources : NIWA)
L’augmentation des températures est différente suivant les régions viticoles de
Nouvelle Zélande. L’application de la classification des types de temps de Kidson
(Kidson, 2000) pour les stations de Nelson, de Napier (Hawkes Bay) et de Queenstown
(Vallée Centrale Otago) a montré une variabilité thermique régionale en relation avec
l’évolution des circulations atmosphériques d’échelle synoptique. L’augmentation des
températures est corrélée à l’augmentation de la fréquence des situations avec un ciel
clair le long de la côte Est, à cause des conditions anticycloniques. L’évolution
spatiotemporelle des températures entre 1960 et 2010 n’a pas été uniforme { l’échelle
de la Nouvelle Zélande, d’importantes différences étant observées suivant les stations.
Ces contrastes sont dus aux interactions entre les différentes situations synoptiques et la
topographie accidentée (Sturman et Tappert, 2006 ; Sturman et Quénol, 2011).
L’augmentation de la température dans la partie méridionale de l’ile du Sud a été
supérieure aux autres stations analysées, notamment au niveau des températures
maximales (figure 14).
38
Figure 14 : Evolution des températures minimales (a) et maximales (b) dans les vignobles de la
Vallée Centrale Otago (station Queenstown), de Nelson et Hawkes Bay (station Napier) entre 1960
et 2010.
Cette variabilité spatiale de l’augmentation des températures a des conséquences sur
les indices bioclimatiques. D’après l’Indice d’Huglin, le type de climat viticole dans la
Vallée Centrale Otago, qui était de type « climat froid » entre 1960 et 1980, est
actuellement de type « climat tempéré », comme la région de Nelson (Nord de l’île du
Sud). Les stations de Napier (Hawkes Bay) et de Queenstown (Vallée Centrale Otago) ont
enregistré une augmentation de 200 degrés/jours alors que la station de Nelson n’a pas
eu d’augmentation de l’indice d’Huglin (figure 15).
39
Figure 15 : Evolution de l’Indice d’Huglin dans les vignobles de la Vallée Centrale Otago (station
Queenstown), de Nelson et Hawkes Bay (station Napier) entre 1960 et 2010 (sources : NIWA).
40
exposition, …), la cartographie de l’occupation du sol et les conseils des
viticulteurs (figure 16c).
41
2.2.4.1 Températures et indices bioclimatiques à l’échelle du Val de
Loire
Comme l’indique Bonnefoy (2010), l’observation des températures moyennes
annuelles depuis le milieu du XXème siècle montre une nette tendance au réchauffement
depuis la fin des années 1980 pour l’ensemble des stations du Centre-Ouest. Le test
statistique de Pettitt (réalisé entre 1951 et 2008 pour toutes les stations) signale une
rupture climatique en 1987 commune { toutes les stations. L’augmentation de la
température moyenne annuelle a ainsi été de 0,8°C (Nantes) à 1°C (Angers) entre les
périodes pré-rupture et post-rupture. En dépit de cette rupture observée en 1987, un
premier maximum de température est présent { l’après-guerre suivi par un
rafraîchissement dans les années 70 : ce sont des oscillations déjà bien connues et
décrites (Pédelaborde, 1957 ; Pagney, 1988).
Les températures moyennes maximales (Tx) ont montré également une nette
tendance vers un réchauffement dès la fin des années 1980. La rupture de 1987 est
stable pour toutes les stations selon le test de Pettitt. Ainsi, la hausse des Tx varie de
0,8°C (Nantes) à 1,3°C à (Saumur).
Les nuances des températures moyennes minimales (Tn) sont plus marquées que
pour les Tx, et leur évolution depuis la fin des années 50 semble plus contrastée. En
effet, la rupture est beaucoup moins stable que pour les Tx, observée de 1980 à 1993
selon les stations. De plus, la courbe d’évolution des Tn laisse présager une stagnation
puis une baisse des Tn dans les années 2000 (Bonnefoy et al., 2010) (figure 17).
Le réchauffement climatique se manifeste de manière généralisée dans tout le Val de
Loire et, { une plus large échelle, sur l’ensemble du Centre-Ouest de la France, mais il
semble surtout affecter les Tx (figure 17).
42
Figure 17 : Températures moyennes, minimales et maximales annuelles pour des stations
représentatives du climat régional du Val de Loire (1948-2008)
L’analyse des températures sur la période 1948-2008 montre aussi une variabilité
spatiale entre les stations. C’est cette analyse spatiale des températures qui permet de
définir le climat { l’échelle régionale. L’influence océanique marquée à Nantes, station
bénéficiant du climat maritime propre à la bordure atlantique française (Planchon, 1994
et 1997), s’atténue lorsqu’on se dirige vers l’intérieur des terres. En effet, certains
caractères climatiques « continentaux » apparaissent progressivement en direction de
l’est, { travers les bas plateaux du sud du bassin parisien. Ainsi, { Nantes qui représente
bien le climat maritime atlantique, les hivers y sont les plus doux avec la température
moyenne du mois de janvier la plus élevée de toutes les stations (5,3°C) et des étés sans
grande chaleur (température moyenne du mois de juillet de 19,1°C). L’amplitude
thermique annuelle reste ainsi relativement faible (13,8°C). Cette douceur hivernale liée
{ la proximité de l’océan s’atténue progressivement vers l’Est. Les autres stations
(hormis Angers et Saumur) connaissent toutes des hivers plus rigoureux avec une
température moyenne en janvier comprise entre 3,2 et 4,1°C. L’amplitude thermique
annuelle de ces mêmes stations est plus élevée en raison d’un été plutôt chaud.
Cependant, { l’effet de la continentalité s’ajoute l’influence de l’altitude ou, plus
précisément, de la topographie. En effet, plusieurs stations de référence dans cette étude
43
(Tours et Orléans) sont situées sur des plateaux peu élevés (environ 100 à 150 m), mais
toutefois suffisamment surélevés par rapport aux vallées qui les traversent, y compris la
Loire.
Saumur se démarque particulièrement des autres stations en raison de son été
chaud. Cette station enregistre la température maximale moyenne en juillet la plus
élevée de tout le Val de Loire (25,6°C). Ce climat apparemment plus clément que dans les
autres stations s’explique par la situation de la station au centre du bassin inférieur de la
Loire, et protégée { l’ouest et au sud-ouest par les plateaux et collines les plus élevés de
l’espace étudié (les Mauges atteignent 216 m au Puy des Gardes). Saumur se trouve donc
relativement abritée des circulations perturbées d’origine atlantique (Escourrou, 1982 ;
Quénol et al., 2008).
Ainsi, les nuances climatiques au sein du Val de Loire sont bien présentes et
s’expliquent notamment par la distance des stations par rapport { l’océan ou { la Loire, {
leur position latitudinale et à leur altitude. Le Saumurois en ressort particulièrement
privilégié avec des températures relativement élevées toute l’année par rapport aux
autres stations et avec la deuxième température moyenne annuelle la plus élevée après
Nantes, marquant ainsi une rupture dans l’évolution générale vers la continentalité
lorsqu’on se dirige vers l’est. Ces contrastes climatiques régionaux montrent d’une part
que les conditions bioclimatiques de la vigne et la qualité du raisin qui en résulte
peuvent être différentes d’un vignoble { l’autre (Bonnefoy et al., 2010).
L’analyse des indices bioclimatiques confirme la tendance au réchauffement pour la
totalité des stations. La hausse de l’indice de Winkler (calculé entre 1965 et 2010) n’a
pas la même intensité suivant les stations. A Nantes, l’augmentation de l’indice de
Winkler est moins importante que pour les autres stations (+148 Dj). En revanche, la
hausse de l’indice est maximale dans l’Anjou (+198 Dj) et surtout le Saumurois (+233
Dj). Ainsi, Saumur qui connaît un climat plus doux que les autres stations, notamment du
fait de sa position géographique, se réchauffe également plus vite. Tours a également
gagné 184 Dj entre les deux périodes (figure 18).
44
Figure 18 : Evolution de l’Indice de Winkler avant et après la rupture d’homogénéité des séries
climatiques (1953-2008) (d’après Bonnefoy et al., 2011)
45
classées dans des climats désormais plus tempérés voire tempérés chauds à Saumur au
début des années 2000. Cependant, Tours qui est au départ une station plus fraîche que
les autres, n’est passée dans la catégorie des climats tempérés qu’au début des années
2000 grâce { une succession d’années chaudes (Bonnefoy et al., 2010) (figure 19).
Nous pouvons donc constater une hausse de l’indice de Huglin dans le Val de
Loire depuis le milieu du XXème siècle. Si nous observons le profil de l’indice { toutes les
stations, Saumur semble plus sensible aux périodes chaudes. En effet, la variabilité
temporelle semble plus marquée en amplitude que dans les autres stations, d’où sans
doute la réaction plus prononcée de Saumur au réchauffement climatique contemporain.
Cette hypothèse reste cependant à confirmer. Cette étude est intéressante, car elle
permet de poser la question de l’évolution future de cet indice. Chaque catégorie de
climat correspond { des types de cépages pouvant être plantés afin d’optimiser la
récolte. Si les vignobles changent de catégories climatiques, c’est l’ensemble des cépages
qui pourrait être remis en question.
46
moyenne de vendange est plus précoce de 15 jours pour le Grolleau et le Gamay et de 10
et 8 jours pour le Cabernet Franc et le Cabernet Sauvignon (Barbeau et al., 2004).
A l’échelle de la Vallée de la Loire, nous avons observé vu une importante variabilité
spatiotemporelle des températures liée à un gradient océanique/continentalité ainsi
qu’{ la topographie et { la distance { la Loire. Le second niveau d’analyse consiste {
analyser les données des stations météorologiques installées spécifiquement dans les
vignobles d’Anjou et du Saumurois.
47
Tableau 2 : Températures minimales moyennes (a) et maximales (b) dans l’Anjou et le
Saumurois.
L’analyse des indices bioclimatiques est conforme { celle des températures. Suivant
l’indice de Winkler, hormis les stations St Cyr en Bourg et de Souzay qui correspondent à
la région II (secteur de Saumur), les autres sont en régions I (cf. encadré 1). Selon
l'Indice de Huglin, la plupart des stations correspondent à un « climat tempéré » mais les
stations d’Anjou de Beaulieu, de Brissac et de Faye sont dans un « climat frais ». Comme
cet indice prend en compte les températures maximales, la station de Chaumes, qui
enregistre les températures maximales les plus élevées, a donc l’indice le plus élevé. Le
calcul de fraicheur des nuits est supérieur à 12°C, excepté à Chaumes (11,2°C). Au
contraire, cet indice est plus fort à Beaulieu (12°C) où la station est située à quelques
centaines de mètres de Chaumes mais dans des conditions topographiques différentes.
L’indice de fraicheur des nuits, développé par Tonietto et Carbonneau (2004), prend en
compte la moyenne des minima durant le mois précédent la maturation (mi-août à mi-
septembre). Il permet d’évaluer les conditions nocturnes favorables { la synthèse des
anthocyanes pendant la maturation. Des études complémentaires ont montré que cette
valeur moyenne devait être affinée en intégrant l’amplitude thermique diurne (Jones,
2007). D’après cet indice amélioré, la station Chaumes apparait comme ayant des
conditions favorables pour le développement des arômes (figure 20).
48
Des différences importantes des températures et des indices ont été observées entre
les stations selon leur position géographique et topographiques (ex : proximité de la
Loire, sur un plateau, en bas de coteau, …). Les stations situées près de la Loire ont des
températures minimales et maximales plus douces d’où une amplitude diurne assez
faible. Inversement, dans les Coteaux du Layon, on observe des différences thermiques
importantes liées d’une part, { l’éloignement de la Loire et d’autre part, { des effets
topographiques locaux. Les stations de Chaumes et de Beaulieu, géographiquement très
proches, enregistrent des températures et des indices très différents à cause de leur
position topographique. La station de Chaumes qui est située en bas de coteau avec une
exposition de sud, est soumise à une forte amplitude thermique diurne. Ce sont ces
caractéristiques locales spécifiques qui définissent (en partie) la délimitation de
l’Appellation « Quart de Chaumes ».
49
En parallèle avec les observations climatiques, les « réponses » sur la vigne sont
analysées avec des observations phénologiques. La figure 17a et b présente les résultats
du suivi phénologique en 2008 sur le cépage Cabernet Franc. Les observations ont été
effectuées selon une méthodologie définie par l’UMT VINITERA (Séverine Roger, Etienne
Neethling et Gérard Barbeau). Au début du débourrement, les premiers bourgeons qui
sortent de la dormance (01/04/08) se situent sur les parcelles proches de la Loire. Il y a
à peu près 1 semaine de décalage avec la parcelle de Brissac. Au cours du débourrement,
lorsque la vigne { débourrée { 50%, les écarts sont beaucoup plus faibles. C’est la station
La Marre Lalande qui est la plus précoce avec 2 jours d’avance sur les autres. Toutefois,
la station Haute-Perche, qui était précoce au début du débourrement, a connu un
ralentissement de sa croissance par rapport aux autres parcelles expérimentales (figure
21a).
Au moment de la véraison, les 2 parcelles proches de la Loire sont plus précoces
d’environ 2 jours par rapport { la parcelle de Brissac. Cet écart est régulier entre le
début de la véraison et la véraison complète (figure 21b).
70 %
60
50
40 Brissac
30 La Marre Lalande
20 Haute Perche
10 Faye d'Anjou
0
100 %
90
80
70
60
50
40 Brissac
30
20 La Marre
10 Lalande
0
50
2.2.4.3 Températures et indices bioclimatiques à l’échelle du « Quart
de Chaumes »
L’analyse des capteurs thermiques disposés dans le vignoble des Coteaux du Layon
au niveau de l’appellation « Quart de Chaumes » a mis en évidence une forte variabilité
spatio-temporelle des températures liée à la topographie (pente et exposition), à la
distance à la rivière et au type de sol.
Les températures minimales moyennes mensuelles enregistrées de mai à octobre
2009 ont montré d’importants contrastes thermiques entre les secteurs en haut et en
bas de coteau. La température minimale moyenne a été enregistrée au point n°3 (figure
16c) avec une moyenne de 8,8°C. Ce capteur est situé avec une exposition de sud-est
dans le fond de la vallée du Layon à une altitude de 33 mètres. Les postes de mesures
situés en haut de coteau voir à mi-coteau ont enregistré des températures minimales
moyennes beaucoup plus élevées. Par exemple, la température du point n°1 qui est situé
à 82 mètres en haut de coteau avec une exposition sud-ouest, a eu une température de
10,6°C soit 2°C de plus que le n°3. Le capteur situé en haut de coteau et enregistrant la
température minimale moyenne la plus basse a été le n°2. Ce capteur est situé sur le
versant Nord et à une altitude de 32 mètres.
Concernant les températures maximales moyennes, les plus élevées ont été
enregistrées sur le point n°3 (25°C), c’est-à-dire celui disposé en bas de coteau où la
température minimale moyenne la plus basse a été enregistrée. Par conséquent, ce
secteur est soumis à une forte variabilité thermique diurne. Les plus basses
températures maximales ont été observées en haut de coteau comme au point n°4
(capteur le plus élevé à 90 mètres) et au n°1. Les moyennes des températures
maximales sur la saison phénologique ont été de 23°C pour ces deux capteurs de haut de
coteau. Par conséquent, les amplitudes thermiques les plus fortes sont observées en bas
de coteau alors que les amplitudes sont plus modérées sur les hauts de coteau
(Bonnefoy et al., 2010).
Ces contrastes thermiques importants s’expliquent, en partie, par la topographie
variée du secteur des Coteaux du Layon avec notamment la mise en place d’inversions
thermiques assez fréquentes lors de nuits radiatives claires (Bonnefoy et al., 2009 ;
Quénol, 2002). Ainsi, l’air froid a tendance { stagner dans les bas fonds { proximité du
Layon, ce qui peut poser des problèmes de gels tardifs en période de débourrement de la
vigne. Les plateaux et hauts de coteaux sont moins exposés à ce risque de gel (figure 22).
Pour les températures maximales, l’exposition, la pente, le type de sol ainsi que les
secteurs abrités sont des éléments clés pouvant expliquer les contrastes thermiques
observés.
51
Figure 22 : Températures minimales (a) et maximales (b) moyennes mensuelles dans les Coteaux
du Layon (Bonnefoy et al., 2010)
L’analyse des températures minimales et maximales moyennes sur la période
phénologique de la vigne est très importante pour définir les conditions climatiques de
la vigne et des caractéristiques du vin.
L’analyse des données instantanées est également importante pour étudier la
variabilité spatiale des risques climatiques pour la vigne. Au printemps, au moment du
débourrement de la vigne, les bourgeons sont très sensibles au refroidissement
nocturne et suivant le stade de croissance, la vigne peut subir d’importants dommages si
les températures minimales nocturnes sont négatives (AVC, 1991).
L’analyse des températures minimales mensuelles a montré une différence proche
de 2°C entre les postes en haut et bas de coteau. Ces écarts thermiques peuvent
également engendrer une forte variabilité spatiale du risque gélif. A l’échelle d’une nuit
gélive, le contraste thermique est plus important. Par exemple, lors de la nuit du 20 au
21 mars 2011, la situation synoptique était marquée par des conditions anticycloniques,
un ciel clair et un vent d’Est très faible. Le refroidissement nocturne, d’origine radiative,
a engendré une répartition des températures minimales en fonction de la topographie et
des zones abritées. Les secteurs les plus froids correspondent aux bas de coteaux ou aux
cuvettes où l’air froid ne s’écoule plus et stagne. Par conséquent, les températures
minimales enregistrées dans les parties basses de la vallée du Layon ont été entre -2°C
et -3°C alors que sur les pentes les températures ont été positives (figure 23). L’analyse
des données ¼ horaire des stations Campbell, « Chaumes » en bas de coteau et
« Beaulieu » en haut de coteau, a mis en évidence le comportement des températures en
relation avec l’humidité relative et la vitesse du vent. La température minimale a atteint
-2,3°C en fin de nuit { la station de Chaumes alors qu’elle n’est pas descendue en dessous
de 1°C à Beaulieu (figure 24a). A Chaumes, le refroidissement nocturne d’origine radiatif
a été accentué par la vitesse du vent qui a été beaucoup plus faible qu’{ Beaulieu. On
peut noter une absence de vent durant toute la nuit { Chaumes alors qu’{ Beaulieu,
l’absence de vent est enregistrée entre 23h et 2h. On peut également observer un fort
contraste au niveau du taux d’humidité relative qui est beaucoup plus important {
Chaumes (figure 24b et c). La proximité du Layon ainsi que l’effet d’abri de ce secteur
favorisent la saturation de l’air (figure 24a).
52
Après cet épisode gélif, aucun dommage sur la vigne n’a été observé car les
bourgeons n’avaient pas encore commencé { débourrer. Le 30 mars 2009, une nuit
radiative a engendré des dommages sur les bourgeons qui commençaient à débourrer
dans le bas des coteaux du Layon au niveau de la station Chaumes et dans les vignobles
situés en bas de coteau de l’autre côté du Layon. Les températures minimales ont atteint
-3°C dans ce secteur. Le reste du vignoble n’a pas subi de dommage car les températures
minimales ne sont pas descendues en dessous de -1°C.
Figure 23 : Températures minimales du 21 mars 2011 enregistrées par les Tynitag dans le vignoble
des Coteaux du Layon (appellation Quart de Chaumes).
53
Figure 24 : Températures (a), humidité relative (b) et vitesse du vent (c) enregistrées toutes les
15 mn sur les stations « Chaumes » et « Beaulieu » la nuit du 21 mars 2011
L’analyse des températures maximales instantanées est également très importante
pour la vigne notamment en été où des températures extrêmes peuvent engendrer
l’échaudage des baies (Champagnol, 1984). La journée du 4 juillet 2011 a été marquée
par des températures maximales supérieures à 30°C. Les températures maximales les
54
plus élevées ont été enregistrées dans les secteurs abrités en bas de coteau (poste n°3),
d’exposition sud ou avec un type de sol avec un albédo élevé (poste n°5) (figure 25).
Figure 25 : Températures maximales du 4 juillet 2011 enregistrées par les Tynitag dans le vignoble
des Coteaux du Layon (appellation Quart de Chaumes).
55
Figure 26 : Températures (a), humidité relative (b) et vitesse du vent (c) enregistrées toutes les
15 mn sur les stations « Chaumes » et « Beaulieu » le 4 juillet 2011
Les calculs du cumul des degrés/jours et de l’indice de Huglin n’ont été effectués que
sur 20 capteurs car deux ont des données manquantes. La figure 27 montre clairement
que les cumuls de degrés/jours les plus faibles sont observés en versant Nord ou en fond
de vallée et haut de coteau. En revanche, les cumuls les plus élevés se trouvent en
général à mi-coteau. Ainsi, le cumul des degrés jours (dj) varient de 1184 dj à 1480 dj.
Ces observations laissent suggérer que celles-ci auront des conséquences sur le
56
déroulement du cycle phénologique de la vigne et notamment sur la date de maturité. La
« ceinture chaude » de mi-coteau est en tout cas bien mise en évidence.
L’indice basé sur l’indice de Huglin a montré une assez forte variabilité au sein des
vignobles (valeurs variant de 1890 à 2190). Les valeurs les plus faibles sont localisées en
haut de coteau alors que les valeurs les plus fortes sont clairement en bas et à mi-coteau.
Nous observons des indices relativement élevés en versant Nord, contrairement aux
degrés jours, du fait que le calcul de l’indice de Huglin donne un poids plus important
aux températures maximales.
D’après la classification d’Huglin, certains capteurs seraient classés en « climat
tempéré » alors que d’autres en « climat tempéré chaud ». Une nouvelle fois cette
observation montre toute la complexité du climat des Coteaux du Layon qui donne la
typicité si particulière de ses vins (figure 27a et b).
Figure 27 : Cumuls des degrés jours (a) et Indice d’Huglin (b) calculés pour la période végétative de
2009 enregistrées par les Tynitag dans le vignoble des Coteaux du Layon (appellation Quart de
Chaumes). (Bonnefoy et al., 2010)
Les indices bioclimatiques d’Huglin ou de Winkler ont été définis pour caractériser
des régions climatiques. Dans cet exemple, ils ont été uniquement calculés pour mettre
en évidence les différences thermiques liées aux caractéristiques locales et de l’influence
que cela peut avoir sur la vigne. Cela montre qu’il faudrait arriver { définir des indices
57
bioclimatiques spécifiques aux échelles fines prenant en compte les paramètres locaux
tels que la topographie ou le type de sol.
La phase d’acquisition des données agro-climatiques { l’échelle du terroir viticole
(décrite ici avec l’exemple du Val de Loire) a été mise en place dans les 20 vignobles
étudiés dans les programmes ANR-JC-TERVICLIM et GICC-TERADCLIM. Les résultats ont
permis de mettre en évidence une importante variabilité spatiale du climat (notamment
pour les températures) sur des espaces relativement restreints. Les analyses
agronomiques ont montré aussi une relation entre ces différences climatiques locales et
la vigne que ce soit au niveau de la phénologie ou des caractéristiques du raisin. Dans un
contexte de changement climatique où les différents scénarios simulent une
augmentation de 2 { 6°C { l’horizon 2100, la modélisation de la variabilité spatiale du
climat { l’échelle des terroirs viticoles est un objectif primordial pour la profession
viticole dans une optique d’adaptation.
58
Par conséquent, l’Afrique du Sud a depuis le début des années 90 mis en place des
projets de recherche regroupant des spécialistes de différentes disciplines (climatologie,
géologie, pédologie, physiologie, œnologie, analyse sensorielle, géographie, agronomie)
afin de définir et de mettre en valeur ses différents terroirs viticoles. Le district viticole
de Stellenbosch (près du Cap) et ses environs ont fait l’objet des premières études sur
les terroirs bénéficiant d’un climat méditerranéen avec des variations spatiales notables
dues { la complexité topographique et la proximité de l’océan, diversifiant ainsi les
environnements pour la viticulture. Un réseau de stations météorologiques
automatiques associé à des parcelles de différents cépages a été établi dans la région
depuis le début des années 1990 afin de suivre l’interaction entre la vigne et son
environnement. Ce réseau a été utilisé et développé (40 capteurs Tinytag) dans le cadre
des programmes WW13/12 (financé par Winetech et dirigé par V. Carey) et l’ANR-JC-
TERVICLIM, en se plaçant dans un contexte de changement climatique et venant ainsi
compléter les études préliminaires sur le changement climatique et l’impact sur la
viticulture (Bonnardot et Carey, 2007). De manière similaire aux autres sites
expérimentaux, les capteurs ont été disposés en fonction des facteurs locaux (altitude,
pente, exposition, distance { l’océan, …) (figure 28).
Figure 28 : Localisation du vignoble (a) et des instruments de mesures (b) dans le district de
Stellenbosch. (Bonnardot et al., 2012)
59
Pour les simulations climatiques à méso-échelles, le choix de l’utilisation du modèle
Regional Atmospheric Modeling System (RAMS) a fait suite à des résultats intéressants
concernant des modélisations { imbrications d’échelle multiples effectuées sur le
vignoble de la province occidentale du Cap en Afrique du Sud. Située dans une région à
topographie complexe et proche de la mer, la région offrait un très bon cadre d’étude
pour étudier les circulations atmosphériques locales. Les simulations ont montré
l’intérêt et l’apport de grilles à hautes résolutions (200 m) fournissant des paramètres
météorologiques pertinents pour la viticulture. Des tests statistiques ont été effectués
afin de voir quelle résolution était la plus pertinente. Pour chaque cas, les simulations à
1 km et 200 m de résolution étaient supérieures à celles à 5 km de résolution et
reproduisaient mieux les circulations locales (brise de mer/brise de pente) en raison
d’une meilleure représentation des états de surface (sol, végétation et topographie)
(Bonnardot et Cautenet, 2009).
La modélisation RAMS a utilisé quatre grilles imbriquées. La grille principale, de
25km de résolution, correspond au domaine de modélisation consacré aux circulations
synoptiques. (29°S à 38°S et à 13°E à 24°E). Les deuxièmes et troisièmes grilles sont aux
échelles intermédiaires avec des résolutions horizontales de 5km et 1 km. La grille 4 est
à haute résolution (200 m) et correspond au secteur viticole de Stellenbosch (figure 29).
19°E N
Grid 1
Stellenbosch
Grid 2
Helderberg
Grid 3
34°S
Grid 4 Grid 4
1
Dimensions Horizontal Grid
Nb of cells
(km) resolution points
Grid 1 1025 × 1025 25 km 41 × 41 1681
Grid 2 505 × 505 5 km 101 × 101 10201
Grid 3 281 × 301 1 km 281 × 301 84581
Grid 4 40,2 × 40,2 200 m 201 × 201 40401
2
Figure 29 : Caractéristiques des grilles imbriquées pour la modélisation RAMS (Bonnardot et
al., 2012).
60
2.3.2 Résultats des modélisations climatiques
2.3.2.1 Des forts contrastes thermiques nocturnes
Les températures minimales enregistrées par 40 capteurs situés dans les vignes du
district de Stellenbosch ont été étudiées sous différentes conditions météorologiques au
cours de la période de maturation du raisin (janvier-mars) en 2009. La différence
maximale entre les sites est de 3,2°C en moyenne pour la période étudiée alors qu'elle
atteint 14°C en situations nocturnes radiatives (une différence de 1°C à 2°C par km et
3°C par élévation de 100 m environ). Les postes les plus frais sont situées dans les
secteurs où la pente est faible (figure 30). Les vignobles sont soumis à de forts
contrastes thermiques qui peuvent engendrer des conséquences importantes pour la
maturation des raisins (Tonietto et Carbonneau, 2004 ; Hunter et Bonnardot, 2011).
Figure 30 : Températures minimales moyennes de janvier à mars 2009 enregistrées par les
Tynitags dans le vignoble de Stellenbosch. (Bonnardot et al., 2012)
61
(Hunter et Bonnardot, 2011). Cette fourchette optimale varie de 55% (ex : T13) à plus
de 80% (ex : T27). Les situations avec une température minimale trop élevée (>20°C)
varie de 1% (ex : T21) à plus de 10% (ex : T16). Les postes de fond de vallée (ex : T21,
T27 et T28) ont obtenu un pourcentage proche 10% des températures minimales en-
dessous de 10°C (Bonnardot et al, 2012).
62
résultats ont montré la présence une stratification thermique mais les mesures n’ont pas
été réalisées suffisamment en altitude pour observer la limite d’inversion.
Prochainement, des campagnes de mesures avec un Sodar (photographie 2) seront
réalisées en collaboration avec le Centre de Recherches Atmosphériques de l’Université
de Christchuch (Nouvelle Zélande).
63
Ces écarts sont dus en grande partie à la résolution de 200 m. Vu la très forte
variabilité spatiale des données observées sur des distances très courtes, les différences
thermiques { l’intérieure de la maille de 200 m sont certainement très importantes.
Figure 33 : Comparaison entre les données thermiques simulées à 2m (RAMS et WRF) et les données
observées des stations de Jabobsdal (a) et de Meerlust (b)
64
- à d’autres facteurs non utilisés ici comme la nature de l’occupation du sol, le type
de sol, le vent, …
Comme l’indique Bonnardot et al. (2012), l’évaluation des températures minimales a
été limitée aux secteurs situées en-dessous de 500m et cela pour 2 raisons : d’une part,
parce qu’il n’y a pas de vignoble au-dessus de cette altitude et par conséquent, nous
n’avons pas de postes de mesures et d’autre part, parce que la modélisation
atmosphérique a montré que la couche d’inversion thermique était présente dans les
500 premiers mètres au-dessus du sol.
La modélisation de la température minimale moyenne durant la période de
janvier/mars 2009 a donc été réalisée avec une résolution de 90 m (figure 34a). Comme
l’altitude est un facteur déterminant, la distribution spatiale des températures
minimales reflète les variations d’altitude. La figure 34b montre la simulation des
températures minimales moyennes de janvier/mars avec des seuils de 2°C
correspondant aux classes utilisées pour définir les conditions optimales pour la
maturité des raisins.
65
Figure 35 : Modélisation multicritères des températures minimales dans le district viticole de
Stellenbosch pour la nuit du 5 mars 2009 (a) avec une classification tous les 2°C (b) (réalisation M.
Madelin).
Les sorties de modèles statistiques et atmosphériques ont des résultats assez
similaires notamment en mettant en évidence l’impact de la topographie sur la
répartition des températures. La « fourchette » des températures minimales qui varient
en fonction des facteurs géographiques mais aussi des conditions synoptiques abouti à
diverses conditions thermiques nocturnes dans le district viticole avec un impact
possible sur le métabolisme de la vigne. Les secteurs avec des conditions optimales pour
le développement et la maintenance de la couleur et des arômes sont identifiés en
moyenne pour la période de trois mois et pour des conditions météorologiques
particulières.
66
Après l’élaboration de ces modèles adaptés aux échelles locales, la seconde étape
consistera à y intégrer les scénarios du GIECC issus de différents modèles à circulations
générales et régionaux.
67
Figure 36 : Grilles imbriquées et localisation des stations météorologiques utilisées
Répartition des 34 stations utilisées pour la validation.
Les points représentent la localisation des stations dont les données
ont été utilisées pour la validation des simulations.
Les données journalières de température (34 stations) ont été issues du fichier
européen ECA&D (Klein Tank, 2002) ; de Météo-France et du Bureau météorologique de
la province de Navarre. L’intérêt s’est porté sur 3 stations situées dans les vignobles
français de la Champagne (Reims), du Val de Loire (Angers) et du Bordelais (Bordeaux).
Une analyse statistique a été réalisée sur les différences entre les valeurs simulées
(par RAMS et ARPEGE) et les valeurs observées de la période de référence. Etant dans
une démarche de scénario climatique, les différences entre les valeurs simulées et
observées journalières n’ont pas été effectuées, mais les températures moyennes,
maximales et minimales moyennées sur le mois ont été analysées. La validation a donc
été effectuée sur les moyennes mensuelles (Déqué, 2007).
68
D’après la matrice de corrélation de Pearson (Tableau 3), les températures
moyennes mensuelles simulées par RAMS (5 km) ont été meilleures que celles simulées
par ARPEGE (50 km), notamment en avril et août.
Tableau 3: Matrices de corrélation de Pearson (p<0,0001) entre les températures moyennes
mensuelles simulées par RAMS (5 km) ou par ARPEGE (~ 50 km) et les températures moyennes
mensuelles observées pour 34 stations et 3 mois sur la période de référence (1991-2000).
Avril Juillet Août
ARPEGE RAMS OBS. ARPEGE RAMS OBS. ARPEGE RAMS OBS.
ARPEGE 1 0,796 0,828 1 0.781 0.892 1 0.760 0.840
RAMS 0,796 1 0,926 0.781 1 0.904 0.760 1 0.923
OBS 0,828 0,926 1 0.892 0.904 1 0.840 0.923 1
Figure 37 : Différences entre les températures moyennes mensuelles simulées par RAMS (5 km)
ou par ARPEGE (~ 50 km) et les températures moyennes mensuelles observées pour 34 stations et 3
mois sur la période de référence (1991-2000).
69
Les simulations (34 stations) des températures minimales moyennes d’avril ont été
mieux reproduites par RAMS que par ARPEGE (tableau 4). Les différences entre les
valeurs simulées par RAMS et les valeurs observées sont en moyenne plus réduites (de -
0,7°C à Bordeaux à +1,2°C à Reims) que les différences entre les valeurs simulées par
ARPEGE et les valeurs observées (de -1,8°C à Reims à -3,5°C à Bordeaux) (tableau 5).
ARPEGE a sous-estimé plus fortement les valeurs minimales du mois d’avril que RAMS
qui a fourni des valeurs plus proches des observations avec cependant des différences
spatiales, les sous-estimant à Bordeaux et Angers et les surestimant à Reims. Par
ailleurs, RAMS a sous-estimé les valeurs moins fréquemment qu’ARPEGE (figure 38). Le
pourcentage avec des écarts réduits (entre -2,5 et 2,5°C) est toujours plus élevé avec
RAMS quelles que soient les 3 stations.
Tableau 4 : Statistiques descriptives sur les moyennes des températures minimales du mois
d’avril (1991-2000) simulées (par ARPEGE et RAMS) et observées dans 34 stations. Matrice de
corrélation Pearson (p<0,0001).
Statistiques descriptives Matrice de corrélation (Pearson)
Variable Minimum Maximum Moyenne Ecart-type ARPEGE RAMS OBS.
ARPEGE 1,7 11,2 4,6 2,6 1 0,70 0,67
RAMS 4,1 9,5 6,2 1,5 0,70 1 0,70
OBS. -0,3 10,0 6,2 1,9 0,67 0,70 1
Tableau 5 : Statistiques descriptives sur les différences entre les valeurs simulées par RAMS
(5 km) ou par ARPEGE (50 km) et les valeurs observées dans 3 stations viticoles françaises
(températures minimales d’avril ; période 1991-2000 ; n=300).
Différences (°C) Différences (°C)
TN avril simulation RAMS - Observation simulation ARPEGE - Observation
Bordeaux Angers Reims Bordeaux Angers Reims
1er Quartile -4,1 -3,9 -2,3 -7.7 -6,3 -6,0
3ème Quartile 2,6 2,3 5,1 1,0 0,6 2,4
Moyenne -0,7 -0,8 1,2 -3,5 -2,7 -1,8
Variance (n-1) 22,9 21,3 28,7 29,9 24,1 32,4
Ecart-type (n-1) 4,8 4,6 5,4 5,5 4,9 5,7
70
Figure 38 : Fréquence des biais sur les températures minimales d’avril (différences entre les
valeurs simulées par RAMS ou ARPEGE et les valeurs observées) pour 3 stations viticoles françaises
et en moyenne pour les 3 stations. Période 1991-2000.
Les simulations des températures maximales moyennes de juillet ont été également
mieux reproduites par RAMS que par ARPEGE (tableau 6). En analysant les différences
entre les valeurs simulées et observées, les températures maximales moyennes de juillet
ont été surestimées par les deux modèles pour les 3 stations (tableau 7). Les valeurs
simulées par RAMS ont été cependant meilleures (de 0,5°C à 1,5°C respectivement à
Angers et Reims) que celles simulées par ARPEGE (de 1,3°C à 3,8°C respectivement à
Bordeaux et Angers).
Tableau 6 : Statistiques descriptives sur les moyennes de températures maximales du mois de
juillet (1991-2000) simulées (par ARPEGE et RAMS) et observées dans 34 stations. Matrice de
corrélation de Pearson (p<0,0001).
Statistiques descriptives Matrice de corrélation (Pearson)
Variable Minimum Maximum Moyenne Ecart-type ARPEGE RAMS OBS.
ARPEGE 15.8 35.5 26.5 3.9 1 0.78 0.82
RAMS 16.2 32.4 26.1 2.9 0.78 1 0.85
OBS. 19.1 31.8 26.0 2.7 0.82 0.85 1
Tableau 7 : Statistiques descriptives sur les différences entre les valeurs simulées par RAMS
(5 km) ou par ARPEGE (50 km) et les valeurs observées dans 3 stations viticoles françaises
(températures maximales de juillet ; période 1991-2000 ; n=300).
Différences (°C) Différences (°C)
TX juillet simulation RAMS - Observation simulation ARPEGE - Observation
Bordeaux Angers Reims Bordeaux Angers Reims
1er Quartile -2,7 -2,6 -2,2 -2,4 -0,6 -2,4
3ème Quartile 4,8 3,7 5,2 5,2 7,9 5,9
Moyenne 0,9 0,5 1,5 1,3 3,8 1,6
Variance (n-1) 27,4 22,9 28,7 33,2 36,5 33,5
Ecart-type (n-1) 5,2 4,8 5,4 5,8 6,0 5,8
Les différences spatiales sont bien visibles sur les distributions par classes (figure
39). Les écarts supérieurs à 2,5°C ont été par exemple nettement plus fréquents à
Angers avec ARPEGE. La distribution normale sur les valeurs simulées par RAMS a
montré que RAMS corrige assez bien ce biais. Le pourcentage avec des écarts réduits
(entre -2,5 et 2,5°C) est toujours plus élevé avec RAMS quelles que soient les 3 stations.
71
Figure 39 : Fréquence des biais sur les températures maximales de juillet (différences entre les
valeurs simulées par RAMS ou ARPEGE et les valeurs observées) pour 3 stations viticoles françaises
et en moyenne pour les 3 stations. Période 1991-2000.
Les séries journalières produites par les modèles ARPEGE-Climat et RAMS forcé par
ARPEGE-Climat n’ont pas eu forcément la même distribution statistique que les séries
journalières observées mais, malgré des différences spatiales, les modèles ont reproduit
plus ou moins correctement les valeurs mensuelles minimales, maximales ou moyennes.
Les résultats ont montré l’apport et la pertinence de la résolution 5 km par rapport aux
sorties de modèle global ARPEGE-Climat qui, vu son échelle, a eu des résultats
« honorables » comparés aux observations, mais insuffisantes pour les besoins des
viticulteurs pour lesquels une échelle très fine est requise.
Les biais sont dus { l’échelle de comparaison entre des données en points de grille de
résolutions différentes et des données stationnelles. Cependant les résultats ont montré
que le modèle méso-échelle a réduit aussi bien les biais froids sur les moyennes des
minimales d’avril que les biais chauds sur les moyennes des maximales d’août ce qui
peut permettre une meilleure évaluation des risques de gel printanier et de fortes
chaleurs estivales.
72
3. Perspectives et projet de recherche
6
Programme « Evaluation-orientation de la COopération Scientifique pour les pays du cône Sud »
73
l’Amérique du Sud ; NIWA (National Institute of Water and Atmospheric Research) pour
l’Océanie, …
Mes perspectives de recherche s’inscrivent donc dans la continuité des programmes
présentées précédemment et se composent de la manière suivante :
74
également pour diffuser les cartes agroclimatiques et les simulations du climat futur
adaptées à chaque vignoble expérimental.
75
économiques ou écologiques { l’étude physique du climat. La géographie en tant que
discipline doit jouer un rôle clef dans cette perspective ».
Plusieurs collaborations sur l’utilisation de données régionalisées ont débuté
récemment :
- avec le CERFACS afin d’utiliser les scénarios climatiques désagrégés { 8 km pour
les vignobles expérimentaux français (Pagé et al., 2008 ; Pagé, 2008). Ces données
ont déjà été appliquées aux agro-systèmes dans le programme ANR-CLIMATOR
(Élaboration d’outils et de références pour analyser l’impact du changement
climatique sur les agro-écosystèmes), ce qui a permis notamment le
développement d’outils régionalisant les scénarios issus des GCM ;
- avec Ecoclimasol© et l’UMI 3351 IFAECI afin de réaliser des simulations de
l’impact du changement climatique { l’échelle des vignobles d’Amérique du Sud.
Différentes modélisations régionalisées ont été effectuées dans le cadre des
projets européens CLARIS puis CLARIS-LPB (A Europe South America Network
for Climate Change Assessment and Impact Issues in La Plata Basin) (Boulanger et
al., 2011). La comparaison entre modélisation dynamique et statistique a montré
le potentiel d’une approche combinée des deux approches pour étudier les
possibles impacts du changement climatique sur l’Amérique du Sud (Menendez et
al., 2010).
76
Cette originalité permet d’intégrer des processus ayant des répercussions multi-
échelles et d’analyser leur impact global sur le fonctionnement d’une activité donnée {
partir de boucles de rétroactions. De récents développements menés dans le cadre de
plusieurs programmes de recherche ont montré les capacités d’adaptation de cette
plateforme à des thématiques très diversifiées (Le Tixerant et al., 2009, Tillier et al.,
2009, Tillier et al., 2010) (modélisation de la production ostréicole en situation
perturbée, simulation des émissions d’effluents en bassins versants, modélisation des
activités de pêche sous contraintes climatiques, juridiques et environnementales).
En partant du socle méthodologique proposé par la plateforme DAHU, les travaux
associés à ce projet auront pour finalité :
(1) d’identifier des niveaux d’échelles pertinents pour restituer la dynamique de
croissance de la vigne sous contraintes environnementales. Cette étape servira à
spécifier différents niveaux d’abstraction dans le futur modèle facilitant la réalisation de
modélisations emboîtées ;
(2) de construire un modèle d’activité viticole générique { l’échelle du terroir et d’y
associer des stratégies de production qui serviront { construire un réseau d’agents
réactifs ;
(3) d’identifier les règles d’adaptation des agents en fonction de l’évolution des
contraintes environnementales et en particulier des changements climatiques aux
échelles fines ;
(4) de formaliser un modèle de régression multiple permettant de restituer les
relations entre les caractéristiques de surface des terroirs (morphologie, type
d’occupation du sol) et les variables météorologiques et d’y associer des objets spatiaux.
Cette analyse aura pour objectif de faciliter l’intégration des sorties de modèles
climatiques à échelles fines comme contraintes de forçage des agents.
La réalisation de scénarios d’adaptation des pratiques viticoles au changement
climatique par Système Multi-Agents permettra d’apporter des « réponses » à la
profession viticole sur les méthodes à employer afin de mettre en place une politique
raisonnée d’adaptation au changement climatique.
77
cartographie SIG. Cette cartographie prend en compte aussi bien les facteurs
environnementaux (composante géologique, agropédologique, composante paysagère,
…) que les facteurs humains du terroir (ex : type de cépages, pratiques culturales, …).
Tous ces paramètres sont intégrés dans un SIG et permettent de définir des Unités de
Terroir de Base (Barbeau et al., 2008). A partir des ces différentes informations, les
agronomes de l’INRA ont intégrés une « couche d’informations » proposant des conseils
de techniques culturales (ex : un type de cépage spécifique) en fonction des
caractéristiques de l’unité de terroir. Les résultats présentés sous forme de cartes
peuvent être utilisés directement à la parcelle grâce à leur précision (1/10 000ème).
Actuellement, des enquêtes sont réalisées afin de mieux comprendre l’impact des sorties
cartographiques sur les pratiques et stratégies de productions des viticulteurs. Il
apparaît notamment que cette méthode cartographique par SIG a prouvé son intérêt en
tant qu’outil de communication entre la recherche et les professionnels viticoles. Dans le
cadre du projet GICC-TERADCLIM, nous prévoyons d’intégrer une « couche »
supplémentaire dans le SIG qui comprendra les résultats des simulations du changement
climatique pour les 30-50 années { venir avec également les propositions d’adaptation
issues de la modélisation par Système Multi-Agent DAHU (ex : Adaptation matériel
végétal et pratiques/conditions environnementales). Cet outil cartographique, qui
permettra de sensibiliser les professionnels viticoles au changement climatique, sera
utilisé dans les vignobles des Coteaux du Layon en partenariat avec l’INRA d’Angers
(partenaire scientifique du projet) et le syndicat viticole des Coteaux du layon
(partenaire Acteur).
Des ateliers participatifs avec les acteurs de la profession viticole : nous prévoyons la
réalisation de ces ateliers afin d’analyser avec eux les points suivants :
78
des stations et des capteurs météorologiques, nous diffusons, aux viticulteurs et aux
syndicats de vignerons des fiches avec l’analyse des données météorologiques et le
calcul d’indices bioclimatiques. Nous insistons sur la variabilité spatio-temporelle des
données météorologiques entre chaque station.
Les fiches agro-climatiques et le futur lien internet permettront à la profession
viticole d'avoir accès aux analyses climatiques à l'échelle régionale et à celle de leur
exploitation de façon à les confronter aux préconisations issues des études des terroirs
et à mettre en œuvre les pratiques { court et moyen terme qui s'imposent.
79
climatique sur l’intensification de vagues de chaleur posent un certain nombre de
questions sur l’adaptation notamment au niveau de la fréquence et de l’intensité des
canicules et par conséquent, sur les impacts sur la qualité de vie et sur des questions
sanitaires. L’analyse spatiale du climat en fonction de la structure urbaine présente et
future permet de fournir, aux élus et aux décideurs, des scénarios du climat adaptés à
l’échelle de la ville notamment dans le cadre des Plans Climat Energie. En milieu urbain,
comme en viticulture ou dans d’autres domaines agricoles, l’analyse de l’impact du
changement climatique en milieu urbain passe par une démarche scientifique
pluridisciplinaire où le géographe-climatologue pourra apporter ses compétences en
termes de mesures « terrain » et d’analyse spatiale.
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