These Sarah PETIT Couleur CCSD
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Présentée devant
Pour l’obtention du
DIPLOME DE DOCTORAT
Spécialité : Chimie
par
Sarah PETIT
SECTEUR SANTE
Composantes
SECTEUR SCIENCES
Composantes
UFR de Physique Directeur : Mme. le Professeur S. FLECK
UFR de Biologie Directeur : M. le Professeur H. PINON
UFR de Mécanique Directeur : M. le Professeur H. BEN HADID
UFR de Génie Electrique et des Procédés Directeur : M. le Professeur G. CLERC
UFR Sciences de la Terre Directeur : M. le Professeur P. HANTZPERGUE
UFR de Mathématiques Directeur : M. le Professeur M. CHAMARIE
UFR d’Informatique Directeur : M. le Professeur S. AKKOUCHE
UFR de Chimie Biochimie Directeur : Mme. le Professeur H. PARROT
UFR STAPS Directeur : M. C. COLLIGNON
Observatoire de Lyon Directeur : M. le Professeur R. BACON
Institut des Sciences et des Techniques de l’Ingénieur de Lyon Directeur : M. le Professeur J. LIETO
IUT A Directeur : M. le Professeur M. C. COULET
IUT B Directeur : M. le Professeur R. LAMARTINE
Institut de Science Financière et d'Assurances Directeur : M. le Professeur J.C. AUGROS
A mes parents qui m’ont soutenu tout au long de ma vie dans les moments difficiles,
dans mes études, et dans ce moment particulier de la thèse.
A Stéphane qui m’a supportée tous les jours pendant ces trois annnées,
cette thèse est un peu la tienne…
Remerciements
Je remercie tout d’abord les membres du jury d’avoir accepté de juger ce travail, et
particulièrement madame Hélène Parrot Directrice de l’UFR chimie biochimie de l’Université
Claude Bernard de Lyon, monsieur Philippe Guionneau et madame Marie-Joëlle Menu qui
ont eu la tâche supplémentaire d’être rapporteurs et monsieur Liviu Chibotaru qui est venu
spécialement de Belgique pour la soutenance de ma thèse.
Ce travail a été réalisé au Laboratoire des Multimatériaux et Interfaces de l’Université
Claude Bernard de Lyon. Pour cela je tiens à remercier Philippe Miele, directeur du
Laboratoire pour m’avoir accueilli et permis de réaliser mes projets.
Il convient également d’associer à ces résultats toutes les personnes qui ont participé,
de près comme de loin, à ce travail. Tout d’abord un gros merci à mon co-encadrant (ou petit
chef…), Guillaume Pilet qui a réalisé les études cristallographiques sur mes complexes. Sans
la résolution de ces structures, rein n’aurait pu être fait. Il m’a également initié à la
cristallographie en m’apprenant « le jeu » de la résolution structurale. Je le remercie
également pour sa bonne humeur quotidienne qu’il a su apporter au laboratoire en revisitant
les grands classiques de la chanson. J’espère, pour sa petite santé, qu’il parviendra à ralentir le
rythme des trois C : je pense qu’il comprendra...
Un énorme merci à Guillaume Chastanet qui a consacré énormément de temps à
m’expliquer les côtés obscurs du magnétisme moléculaire et m’a appris « à faire couler… ».
Je pense, grâce à ses conseils, avoir compris énormément de choses qui me serviront à
l’avenir au quotidien et dans mon futur professionnel. J’ai également découvert la joie des
parcours fléchés α1, α2… un « truc » à lui mais qui est d’une très grande utilité dans certaines
circonstances…
Merci également à Christophe avec qui j’ai partagé le laboratoire et le bureau (le
pauvre) pendant deux ans. Il a su faire preuve d’une grande patience avec moi surtout au
cours de ma première année de thèse.
Ces travaux m’ont également conduit à collaborer avec des équipes de recherche
complémentaires. Dans ce cadre, je tiens à remercier l’équipe de Christian Reber de
l’Université de Montréal. Cette collaboration m’a non seulement permis de réaliser l’étude
spectroscopiques de complexes à base de lanthanides, mais m’a également permis
d’apprendre « le langage caribou pas si pire » aux côtés de François Baril-Robert et de
découvrir le mode de vie Québécois. J’ai également été amenée à collaborer avec des équipes
de l’ENS Lyon et je remercie vivement toutes les personnes qui ont apporté leur contribution
à l’avancement de mon travail : Laurent Bonneviot, Julien, Belen, Vincent et Boris.
Le travail de thèse c’est aussi encadrer des stagiaires qui sont venus participer avec
moi à cette aventure. Travailler avec Julie, Estelle, Audrey, Johannes, Laurent, Anne-Laure,
Marion, Denis, Nicolas et Damien a été pour moi très enrichissant d’un point de vu
relationnel et scientifique. Leur travail a été d’une grande aide tout au long de mes travaux.
Au-delà des membres du groupe, il y a Cédric Desroches et les membres du Centre de
Diffractométrie Henri Longchambon qui ont facilité mon travail grâce à leur aide, leur
patience et leur gentillesse notamment Françoise, Erwann et bien évidemment Mr bricolage
Ruben.
Merci à toutes ces personnes qui sont restées plus ou moins longtemps et ont apportés
leur bonne humeur.
Au-delà de l’aspect scientifique, il y a celles et ceux qui sont restés à mes cotés tout au
long de ces trois années de thèse. Je remercie vivement mes parents et bien sûr Stéphane qui
tous les soirs a su écouter mes lamentations et a été présent dans tous les moments difficiles.
MERCI à tous.
Tables des matieres
Introduction générale............................................................................................................... 1
ANNEXE 1 ................................................................................................................................ 3
ANNEXE 2 ................................................................................................................................ 3
ANNEXE 3 ................................................................................................................................ 3
ANNEXE 4 ................................................................................................................................ 3
ANNEXE 5 ................................................................................................................................ 3
ANNEXE 6 ................................................................................................................................ 3
ANNEXE 7 ................................................................................................................................ 3
ANNEXE 8 ................................................................................................................................ 3
ANNEXE 9 ................................................................................................................................ 3
ANNEXE 10 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 11 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 12 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 13 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 14 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 15 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 16 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 17 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 18 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 19 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 20 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 21 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 22 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 23 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 24 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 25 .............................................................................................................................. 3
ANNEXE 27 .............................................................................................................................. 3
Publications............................................................................................................................... 3
Introduction générale
Introduction générale
L’objectif n’est pas de remplacer les aimants actuels mais d’utiliser les aimants
moléculaires dans des niches inaccessibles aux aimants classiques :
(i) en tant qu’entité moléculaire magnétique (correspondant à un bit
d’information), cette dernière étant plus petite que la plus petite des particules magnétiques
usuelles (3 nm). Ceci permettrait alors d’augmenter d’environ 10 000 fois les capacités de
stockage.
1
(ii) pour combiner le magnétisme avec d’autres propriétés physiques (optique
ou électrique), de façon coopérative ou non, ceci permettant l’accès à des matériaux sur
mesure.
De plus, ces molécules originales étant synthétisées dans des conditions douces, leur
impact sur l’environnement est relativement faible. Le fait qu’elles soient souvent solubles
dans des solvants organiques, alors que les particules magnétiques classiques ne le sont pas,
rend aussi leur utilisation et leur traitement très modulables.
Dans les deux premières parties, nous présenterons les différents éléments de théorie
nécessaires à la compréhension et à l’interprétation des comportements magnétiques ainsi que
les différentes stratégies suivies pour l’élaboration de matériaux magnétiques à base
moléculaire.
La troisième partie exposera la première stratégie suivie, basée sur les propriétés de
complexation de ligand macrocyclique calixarène. Nous présenterons la synthèse, la structure
cristalline et les différentes mesures et modèles magnétiques de composés à base de p-tert-
butylcalix[8]arène.
La quatrième partie sera dediée à la seconde stratégie abordée, basée sur synthèse de
nouveaux ligands de type base de Schiff tridentates. Nous détaillerons la caractérisation d’un
complexe trinucléaire à base de cuivre(II) ainsi que les études théoriques réalisées en
collaboration avec Vincent Robert de l’ENS Lyon et les mesures RPE effectuées en
collaboration avec l’équipe du Professeur Laurent Bonneviot de l’ENS Lyon.
Enfin la cinquième partie sera focalisée sur notre approche de synthèse utilisant le ligand
bidente ß-dicétone. La modulation des propriétés électroniques (chapitre 1) et stérique
(chapitre 2) de ce ligand permettent de moduler la taille des clusters. Nous verrons comment à
partir d’un cubane à base de nickel préformé, nous avons synthétisé un complexe
heptanucléaire présentant le comportement de molécule-aimant. Dans le second chapitre, nous
mettrons en évidence l’influence de l’encombrement stérique de divers dérivés d’un ligand ß
dicétone sur la nucléarité de systèmes polynucléaires à base de lanthanides. Différentes
2
Introduction générale
3
4
Approche classique du magnétisme
Les matériaux magnétiques moléculaires sont « construits » par les chimistes à partir
de molécules bien choisies qui doivent posséder au sein de leur structure un ou plusieurs
électrons non appariés. Les propriétés qui nous intéressent découlent directement de la nature
des interactions s’instaurant au sein de la structure à l’état solide entre ces électrons. Dès lors,
la compréhension du comportement magnétique d’un composé, moléculaire ou non, repose
sur l’étude de ces interactions. Nous allons présenter les grands types d’interactions qui
peuvent exister au sein de matériaux. Les différentes stratégies de synthèse mises en œuvre
pour l’élaboration de matériaux magnétiques moléculaires seront exposées dans la partie
suivante.
1
O. Kahn, Molecular Magnetism, VCH, New York, 1993
2
C.J. O’Connor, Prog. Inorg. Chem., 1982, 30, 203
3
P.W. Atkins, Chimie Physique, DeBoeck Université, 2000, 670
5
Partie I : Le magnétisme : quelques éléments de théorie
χ cm3.mol-1
H Gauss (G)
M cm3.mol-1.G
I.1.1 Le diamagnétisme
56
Le diamagnétisme est une propriété générale de la matière , . Il est dû à l’interaction
du champ magnétique avec le cortège électronique. Ce dernier se comporte en effet comme un
circuit électrique et induit un champ magnétique de sens opposé au champ externe appliqué.
Ceci est équivalent à la loi de Lenz. La contribution diamagnétique est donc négative et faible
( χ Dia ∼ -10-6.cm3.mol-1). La valeur de cette dernière est une constante pour un système donné
et peut être déterminée à l’aide des tables de Pascal7,8,9,10,11 ,12,13. Généralement, elle est
calculée par simple addition des contributions diamagnétiques ( χ iDia ) des atomes, groupes
La valeur de la contribution diamagnétique peut également être déterminée avec une grande
précision expérimentalement par la mesure des constituants non paramagnétiques du
composé.
4
T.I. Quickenden, R.C. Marshall, J. Chem. Ed., 1972, 49, 114
5
L. Smart, E. Moore, Introduction à la chimie du solide, Masson, 1995, 275
6
A. Michel, Magnétisme Généralités, Masson et Cie Editeurs, 1966
7
W. E., Theory and applications of Molécular Paramagnetisme, Eds. E.A., 1976, 1835
8
A. Pacault, Rev. Sci., 1948, 86, 38
9
P. Pascal, Ann. Chim. Et Phy., 1910, 19, 5
10
P. Pascal, Ann. Chim. Et Phy., 1912, 25, 289
11
P. Pascal, Ann. Chim. Et Phy., 1913, 29, 218
12
G. Foëx, C.J. Gorter, L.J. Smits, Diamagnétisme et paramgnétisme, Masson & Cie Eds., Tables de constantes
et données numériques, Union Internationale de Chimie, Paris, 1957, 7
13
R.C. Weast, Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press, 1977, E128
6
Le paramagnétisme
I.1.2 Le paramagnétisme
Le paramagnétisme est la propriété des ions ou molécules comportant des électrons
non appariés, qui, de ce fait possèdent un moment magnétique de spin (S), éventuellement
couplé à un moment magnétique orbital. On en trouve en grand nombre dans les métaux d et
f, leurs ions et leurs complexes, mais également dans les molécules organiques telles que les
radicaux libres.
La susceptibilité paramagnétique est positive et supérieure en valeur absolue à celle
observée pour un comportement diamagnétique. En l’absence d’interaction entre les spins et
de contribution orbitalaire, un composé paramagnétique voit sa susceptibilité varier en
fonction de la température suivant la loi de Curie :
C
χ=
T
C=
3k
Où g est le facteur gyromagnétique (g ~ 2,0 pour un électron libre), µB le magnéton de Bohr et
k la constante de Boltzmann.
La susceptibilité est inversement proportionnelle à la température. Ce comportement
s’interprète de la manière suivante : en présence d’un champ magnétique, les moments
magnétiques tendent à s’aligner dans le sens du champ, tandis que l’agitation thermique tend
à empêcher cet alignement (Figure I.1.b). A très basse température l’agitation thermique étant
minimale, les moments magnétiques s’orientent dans le sens du champ magnétique appliqué
et l’aimantation est non nulle (Figure I.1.a):
r r r r
H ≠0 H ≠0
r r r
M ≠0 M =0
(a) (b)
7
Partie I : Le magnétisme : quelques éléments de théorie
1/χ
Bien entendu, lorsque l’on mesure les propriétés d’un matériau, la susceptibilité
magnétique χ des composés qui est extraite est généralement la somme des deux
contributions diamagnétiques et paramagnétiques telles que :
χ = χ Dia + χ Para
χDia et χPara sont respectivement les contributions diamagnétique et paramagnétique à la
susceptibilité du composé. Pour les composés magnétiques étudiés, la grandeur intéressante
est bien entendu la contribution paramagnétique. Aussi, toutes les mesures expérimentales
présentées par la suite auront été préalablement corrigées de leur composante diamagnétique.
Généralement, dans la matière, les moments magnétiques ne sont pas libres mais
interagissent entre eux. Ce sont ces interactions et leurs conséquences qui nous intéressent. La
première conséquence est la variation thermique qui n’est plus décrite par une loi de Curie,
mais par une loi de Curie-Weiss où T est remplacé par T-θ :
C
χ=
T −θ
où θ est la constante de Weiss, exprimée en Kelvin, intrinsèque au matériau.
8
Le paramagnétisme
I.1.2.1 Le ferromagnétisme
Dans les cas du diamagnétisme et du paramagnétisme décrits précédemment,
l’apparition d’une aimantation est due à la présence d’un champ magnétique externe. Dans
ces deux cas, lorsque le champ magnétique externe est coupé, l’aimantation macroscopique
disparaît. Certains matériaux présentent malgré tout, en dessous d’une certaine température,
une aimantation spontanée en l’absence de tout champ magnétique extérieur. Un tel
comportement suggère un arrangement régulier des spins électroniques et des moments
magnétiques. Cet arrangement peut être simplement décrit par un alignement parallèle de ces
spins dans une même direction généré par des interactions dites alors ferromagnétiques
(Figure I.3). Ces interactions se propagent à longue distance au sein du matériau, et celui-ci
est un aimant en dessous de la température dite de Curie TC. Son aimantation, maximale à
basse température, décroît lorsque la température augmente jusqu’à s’annuler pour T = TC. Au
dessus de TC, il suit un comportement paramagnétique décrit par la loi de Curie-Weiss avec θ
positif.
1/χ
Arrangement
Ferromagnétique
Phase
Ferromagnétique
Phase
Paramagnétique
TC T
Figure I.3 : Evolution de l’inverse de la susceptibilité magnétique en fonction de la
température pour un composé ferromagnétique.
9
Partie I : Le magnétisme : quelques éléments de théorie
I.1.2.2 L’antiferromagnétisme
Bien entendu, la nature des interactions entre les centres métalliques peut varier au
sein du matériau en fonction de nombreux paramètres (ligands, géométries, lacunes…).
L’alignement parallèle des spins n’est alors pas forcément assuré. Ainsi, les interactions dites
antiferromagnétiques, les plus courantes, tendent à aligner les moments magnétiques de façon
antiparallèle les uns par rapport aux autres. Lorsque toutes les espèces impliquées dans ces
interactions portent le même moment magnétique, aucune aimantation spontanée n’est alors
observée. L’antiferromagnétisme se caractérise par une disparition des propriétés magnétiques
du composé en dessous d’une certaine température appelée température de Néel, notée TN. Au
dessus cette température le composé suit alors également un comportement de type Curie-
Weiss (Figure I.4) avec une valeur θ négative.
1/χ Arrangement
Antiferromagnétique
Phase
Antiferromagnétique
Phase
Paramagnétique
θ 0 TN T
I.1.2.3 Le ferrimagnétisme
Comme dans le cas du ferromagnétisme, ce type de matériau présente une aimantation
spontanée en l’absence de champ magnétique et en dessous d’une température critique TC.
Cependant, les matériaux ferrimagnétiques diffèrent des ferromagnétiques par le fait que les
interactions sont antiferromagnétiques mais impliquent au moins deux espèces ayant des
moments de spin différents. En effet, dans ce cas un moment magnétique résultant non nul est
obtenu. Deux réseaux de spins antiparallèles apparaissent en dessous de la température de
Curie alors qu’au-dessus de cette température, le matériau suit la loi de Curie-Weiss (Figure
I.5) avec θ négatif.
10
Le paramagnétisme
1/χ
Arrangement
Phase Antiferromagnétique
Ferrimagnétique
Comportement
Paramagnétique
θ 0 TC T
Figure I.5 : Evolution de l’inverse de la susceptibilité magnétique en fonction de la
température pour un composé ferrimagnétique.
11
Partie I : Le magnétisme : quelques éléments de théorie
Cet Hamiltonien rend compte des interactions qui s’établissent entre deux centres A et
B de spins respectifs Ŝ A et Ŝ B . J est appelée constante de couplage ou encore constante
d’échange et a donc la dimension d’une énergie. Son signe va nous renseigner sur le type
d’interaction existant entre deux spins. D’après l’écriture de cet Hamiltonien, les interactions
seront ferromagnétiques si J > 0 et antiferromagnétiques lorsque J < 0.
14
P. Anderson, Magnetism I, Academic Press, New York and London, 1963, 25
15
W. Heisenberg, Z. Phys., 1928, 49, 619
16
J.H. Van Vleck, The theory of Electric and Magnetic Suceptibilities, Chap XII, Oxford Univ. Press, London
and New York, 1932
12
Les interactions de Zeeman et d’échange (Heisenberg)
17
P.J. Hay, J.C. Thibeault, R. Hoffmann, J. Am. Cem. Soc., 1975, 97, 4884
18
V.H. Crawford, H.W. Richardson, J.R. Wasson, D.J. Hodgson, W.E. Hatfield, Inorg. Chem., 15, 1976, 2107
19
O. Kahn, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1985, 24, 834
20
F. Charlot, S. Jeanin, O. Kahn, L. Lucrece-Abaul, Inorg. Chem., 1979, 18, 1675
13
Partie I : Le magnétisme : quelques éléments de théorie
1,0 J>0
Ferromagnétique
0,8 Loi de Curie
J=0
Antiferromagnétique
3
0,4
J<0
0,2
0,0
0 50 100 150 200 250 300
T (K)
Figure I.6 : Variation du produit χT en fonction de la température pour deux spins 1/2
couplés.
Le cas étudié précédemment est un cas bien particulier, cependant les représentations
des comportements magnétiques restent globalement les mêmes pour tous les systèmes.
L’allure des courbes sur la Figure I.6 est donc caractéristique des interactions prédominantes
au sein d’un matériau.
Dans le cas de l’étude générale de composés magnétiques possédant n centres
paramagnétiques, l’Hamiltonien d’échange s’écrira 21 :
n
Ĥ Ech = −2 ∑ J ij Sˆ i Sˆ j
j>i=1
avec Jij constante d’échange entre les centres i et j de spin Ŝ i et Ŝ j . Dans ce cas l’équation de
où ST est le spin total de l’état considéré et E(ST) son énergie. Cette dernière équation sera
utilisée pour la modélisation des comportements magnétiques des composés étudiés.
Il faudra alors déterminer les différents états de spins accessibles par le système
considéré ainsi que les différentes interactions entre les centres paramagnétiques pour
exprimer les différentes constantes de couplage. Bien entendu, plus le nombre de centres
métalliques est grand, plus les calculs sont lourds à mener.
21
R.L. Carlin, Magneto-chemistry, Springer-Verlag, Berlin Heidelberg New York Tokyo, 1986, 20
14
Les interactions de Zeeman et d’échange (Heisenberg)
22
O. Kahn, Y. Pei, Y. Journaux, Inorganic Materials, John Wiley & Sons Ltd, 1992, 60
23
A. Herpin, Théorie du Magnétisme, INSTN-PUF Paris, 1968
15
16
Introduction
II.1 Introduction
24
I. Fujita, Y. Teki, T. Takui, T. Kinoshita, K. Itoh, F. Miko, Y. Sawaki, H. Iwamura, A. Izuoka, T. Sugawara,
J. Am. Chem. Soc., 1990, 112, 4074
25
M. Tamura, Y. Nakazawa, D. Shiomi, K. Nozawa, Y. Hosokoshi, M. Ishikawa, M. Takahashi, M. Kinoshita,
Chem. Phys. Lett., 1991, 186, 401
26
M. Okumura, K.Yamaguchi, M. Nakano, W. Mori, Chem. Phys. Lett., 1993, 207, 1
17
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
grâce à l’utilisation de fullerènes28. Des radicaux à base de soufre ont ensuite permis
d’accroître cette température jusqu’à 35 K29.
De plus hautes températures de Curie sont obtenues en utilisant une approche
organométallique mixte, c'est-à-dire en assemblant des centres moléculaires inorganiques de
type métallocènes et des radicaux organiques comme le tétracyanoethylène (TCNE), bien
connus pour ses propriétés de conducteurs électroniques. Cette approche, parfois nommée
« composé à transfert de charge », a permis la synthèse du complexe
[V(TCNE)2].0,5(CH2Cl2), très instable à l’air présentant une température de Curie de l’ordre
de 350 K30,31. Cependant, l’utilisation des méthodes de la chimie de coordination a réellement
permis le développement de cette thématique. La richesse de la chimie de coordination réside
dans l’association de ligands organiques variés avec une multitude d’ions métalliques par des
méthodes de chimie douce (en solution et à des températures modérées). Dès lors, le
magnétisme moléculaire s’est rapidement enrichi de nouveaux matériaux. Ainsi, le chimiste
peut moduler la synthèse au gré de son imagination, en développant de nouveaux ligands et en
associant différents types de métaux. En effet, il existe un large panel d’ions métalliques avec
divers nombres d’oxydation et diverses géométries (tétraédrique, octaédrique…). Dans ce
type de matériaux, les porteurs des spins sont généralement des ions des métaux de transition,
avec des spins pouvant varier de 1/2 à 5/2 et jusqu’à 7/2 pour les ions Terre-Rares. Le choix
judicieux des métaux, des ligands et le contrôle des effets stériques et électroniques permet
d’élaborer :
• des édifices polymétalliques présentant des architectures aux dimensionnalités
variées (Figure II.1)
• des propriétés magnétiques contrôlées
27
M. Kinoshita, P. Turek, M. Tumara, K. Nozawa, D. Shiomi, Y. Nakasawa, M. Ishikawa, M. Takahashi, K.
Awaga, T. Inabe, Y. Maruyama, Chem. Lett., 1991, 1225
28
A. Lappas, K. Prassides, K. Vavekis, D. Arcon, R. Blinc, P. Cevc, A. Amato, R. Feyerherm, F.N. Gygax, A.
Schenck, Science, 1995, 267, 1799
29
A.J. Banister, N. Bricklebank, I. Lavender, J.M. Rawson, C.I. Gregory, B.K. Tanner, W. Clegg, M.R.J.
Elsegood, F. Palacio, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1996, 35, 2533
30
J.M. Manriquez, G.T. Yee, R.S. McLean, A.J. Epstein, J.S. Miller, Science, 1991, 252, 1415
31
A.J. Epstein, J.S. Miller, Mol. Cryst. Liq. Cryst, 1993, 233, 171
18
Introduction
3D
Agrégat isolé
2D
1D
Figure II.1 : Nouveaux matériaux aux dimensionnalités variées allant du 3D à l’agrégat isolé.
Des ligands pontants sont utilisés à la fois pour coupler magnétiquement les ions
métalliques entre eux et faciliter la construction d’édifices supramoléculaires. Comme nous
l’avons illustré dans certains cas, les ligands pontants peuvent être aussi porteurs de spin
(radicaux libres). Le choix des ligands est prépondérant pour contrôler la nature et l’amplitude
des interactions magnétiques entre les ions métalliques. Ce point est crucial pour l’obtention
de températures d’ordre élevées. Pour cela, différentes stratégies ont été suivies pour élaborer
d’une part, des aimants moléculaires tridimensionnels de plus en plus performants et, d’autre
part, pour réduire la taille des édifices jusqu’à l’obtention de molécules uniques se comportant
comme des aimants : molécules-aimants ou en anglais « Single Molecule Magnets » (SMMs).
Nous présenterons dans les paragraphes suivants les principales stratégies suivies
pour obtenir des matériaux magnétiques moléculaires basés sur la chimie de coordination et
leur extension vers les matériaux multifonctionnels, combinant ou faisant interagir le
magnétisme avec d’autres propriétés telles que la conduction électrique ou la commutation
optique.
19
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
Parmi les premières études, les résultats de Badel33 ont conduit à un système
ferrimagnétique CsINiII[CrIII(CN)6].2H2O dont la température de Curie est de 90 K laissant
entrevoir certaines applications34. Par le suite, avec un choix judicieux des éléments A et B,
suivant les interactions désirées, l’équipe de M. Verdaguer a isolé des systèmes présentant des
températures de Curie de plus en plus élevées35. Ainsi, l’un des premiers aimants moléculaires
à la température ambiante, (V[Cr(CN)6]0,86.2,8H2O avec Tc = 315 K36), a été obtenu grâce à
l’utilisation de la brique moléculaire [Cr(CN)6]. Actuellement les températures atteintes sont
nettement supérieures, avec par exemple le composé K0,058VII/VIII[CrIII(CN)6)]0,79.2,8H2O
dont Tc = 372 K37.
32
A. Ludi, V. Güdel, Struct. Bonding, 1971, 14, 1
33
W. D. Griebler, D. Badel, Z. Naturforsch, 1982, 87b, 832
34
V. Gadet, T. Mallah, I. Castro, P. Veillet, M. Verdaguer, J. Am. Chem. Soc., 1992, 114, 9213
35
T. Mallah, S. Thiébaut, M. Verdaguer, P. Veillet, Science, 1993, 262, 1554
36
S. Ferlay, T. Mallah, R. Ouahès, P. Veillet, M. Verdaguer, Nature, 1995, 378, 701
37
Ø. Haltlevik, W.E. Bushmann, J. Zhang, J. L. Manson, J. S. Miller, Adv. Mater., 1999, 11, 914
20
Les composés tridimensionnels : 3D
Les composés 2D sont basés sur l’agencement en couches des liaisons métal ligand.
Peu d’exemples illustrent ce type de composé et sont principalement formés de ligands
oxalates et oxamates.
38
O. Sato, T. Iyoda, A. Fujishima, K. Hashimoto, Science, 1996, 272, 704
39
S. Decurtins, H.W. Schmalle, R. Pellaux, P. Pellaux, P. Schneuwly, H. Hauser, Inorg. Chem, 1996, 35, 1541
21
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
pontants alors les centres métalliques pour créer un réseau moléculaire étendu. Dans chacune
des couches, on a une alternance de sites métalliques de chiralité différente Λ ou ∆. Ainsi, la
structure globale bidimensionnelle est achirale (Figure II.3) :
Lorsque deux ions de chiralités différentes sont liés en alternance, des couches
parallèles formées d’hexagones (architecture en nid d’abeille) viennent construire un réseau
2D. La première structure bidimensionnelle de ce type est le composé
[NBu4][MIIMIII(C2O4)3]n avec MII = Mn et MIII = Cr. Le réseau anionique est constitué de
ponts oxalate à base de MnII et CrIII où viennent s’intercaler, entre les couches, des cations
NBu4+. S. Decurtins40,41,42 a étendu cette famille de composés avec MIII = CrIII ou FeIII et de
MII = MnII ou FeII.
La configuration des ions métalliques et la nature du cation influencent les propriétés
magnétiques. Alors que la nature de l’ion MnII peut grandement varier (MII = Mn, Fe, Co, Ni
et Cu), le précurseur utilisé est souvent le même MIII = Cr et Fe. Lorsque MIII = Cr, les
interactions de type ferromagnétiques CrIII---MII ont été observées pour des matériaux
présentant des transitions vers un ordre magnétique à des températures allant de 6 à 14 K43. A
l’opposé, lorsque le précurseur utilisé est [FeIII(C2O4)3]3-, les interactions FeIII---MII sont
40
S. Decurtins, H.W. Schmalle, H.R. Oswald, A. Linden, J. Ensling, P.Gütlich, A. Hauser, Inorganica Chimica
Acta, 1994, 216, 65
41
S. Decurtins, H. W. Schmalle, R. Pellaux, New J. Chem., 1998, 117
42
S. Decurtins, H. W. Schmalle, R. Pellaux, H. Hauser, M.E. Von Arx, P. Fischer, Synthetic Metals, 1997, 85,
1689
43
H. Tamaki, K. Zhong, Z.J. Matsumoto, S. Kida, M. Koikawa, N. Achiwa, Y. Hashimoto, H. Okawa, J. Am.
Chem. Soc., 1992, 114, 6974
22
Les composés bidimensionnels : 2D
44
P. Rabu, M. Drillon, Adv. Eng. Mat., 2005, 5, 189
45
A. Escuer, R. Vicnte, M.A.S. Goher; F.A. Mautner, Inorg. Chem., 1997, 36, 3440
46
J.L. Manson, C.R. Kmety, A.J. Epstein, J.S. Miller, Inorg. Chem. 1999, 38, 2552
47
M. Kurmoo, A. W. Graham, P. Day, S. J. Coles, M. B. Hursthouse, J. L. Caulfield, J. Singleton, F. L. Pratt, W.
Hayes, J. Am. Chem. Soc., 1995, 117, 12209
48
E. Coronado, J.R. Galá-Mascarós, C.J. Gómes-Garcia, Mol. Cryst. Liq. Cryst., 1999, 334, 679
49
E. Coronado, J.R. Galá-Mascarós, C.J. Gómes-Garcia, V. Laukhin, Nature, 2000, 408, 447
23
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
(a)
(c)
(b)
Ce domaine doit relever de nombreux défis pour non seulement combiner des aimants à
haute température et une conduction électrique métallique, mais aussi pour faire interagir ces
deux propriétés au sein du matériau hybride de façon coopérative.
24
Les composés monodimensionnels : 1D
A ceci, s’ajoutent les travaux de F. Haldane50,51 qui ont démontré que les chaînes
homométalliques constituées de spins demi-entiers couplés antiferromagnétiquement donnent
lieu à un spectre d’énergie continu ce qui se traduit par une susceptibilité qui tend vers une
valeur finie à basse température. Quant aux chaînes constituées de spins entiers, elles
présentent un écart énergétique entre l’état fondamental et le premier état excité. La présence
de cette différence énergétique se traduit par une susceptibilité magnétique tendant vers zéro à
basse température. De nombreuses études physiques sur les chaînes de NiII et MnII ont été
alors menées conduisant à leur essor d’un point de vue chimique.
Cependant, si l’on veut générer un état magnétique au sein d’une chaîne
homométallique, une autre stratégie consiste à alterner la nature des interactions en variant le
pont entre les ions métalliques adjacents. Ceci est parfaitement illustré par les chaînes à base
du ligand azide N3 52,53. En effet, lorsque ce dernier est coordiné en mode 1,1, les interactions
sont ferromagnétiques et à l’inverse, en mode 1,3, elles sont antiferromagnétiques (Figure
II.5). De nombreuses chaînes avec différentes alternances de coordination du pont N3 ont vu
le jour54,55,56.
N N N M
M M N N N N N N
M
N N N
(a) (b)
Figure II.5 : Modes de coordination des ponts azides.
(a) mode 1,3
(b) mode 1,1
50
F.D.M. Haldane, Phys. Rev. Lett., 1983, 50, 1153
51
M. Yamashita, T. Ishii, H. Matsuzaka, Coord. Chem. Rev., 2000, 198, 347
52
C. Aronica, E. Jeanneau, H. El Moll, D. Luneau, B. Gillon, A. Goujon, A. Cousson, M.A. Carvajal, V. Robert,
Chem. A Eur. J. 2007, 13, 3666
53
M.A.Carvajal, C. Aronica, D. Luneau, V. Robert, Eur. J. Inorg. Chem. 2007, 28, 4434
54
J. Ribas, A. Escuer, M. Montfort, R. Vincente, Coord. Chem. Rev. 1999, 193, 1027
55
M. Julve, F. Lloret, J. Faus, G. de Mumo, M. Verdaguer, A. Caneschi, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1993, 32,
1046
56
R. Vincente, A. Escuer, J. Ribas, X. Solans, Inorg. Chem., 1992, 31, 1726
25
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
57
O. Kahn, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1985, 24, 834
58
A. Gleizes, M. Verdaguer, J. Am. Chem. Soc., 1981, 103, 7373
59
A. Gleizes, M. Verdaguer, J. Am. Chem. Soc., 1984, 105, 3727
60
M. Verdaguer, A. Gleizes, J.P. Renard, J. Seiden, Physical Review B, 1984, 29, 5144
61
M. Verdaguer, O. Kahn, M. Julve, A. Gleizes, Nouveau Journal de Chimie, 1985, 9, 325
26
Les composés monodimensionnels : 1D
2- 2- 2- 2-
O O O O O N O S
O O O N O N O S
OH
O N N O O N N O O N N O
Cu Cu Cu
O O O O O O O O O O O O
Ainsi, Y. Pei et ses collaborateurs sont partis du complexe [CuII(pba)]2- (pba = 1,3
propylène-bis-oxamato) pour obtenir la chaîne ferrimagnétique62,63
[MnII(H2O)2][CuII(pba)(H2O)].H2O]n. Cependant les résultats obtenus en utilisant le ligand
pbaOH (pbaOH = 2-hydroxy-1,3-propylènebis(oxamate)) et pba diffèrent grandement. Dans
les deux cas, les systèmes forment des chaînes hétérométalliques alternées ferrimagnétiques.
Les propriétés magnétiques des deux composés sont alors quasiment identiques ne différant
qu’en dessous de 20 K. L’origine de cette différence peut être comprise, d’un point de vue
cristallographique, par la position relative des chaînes le long de l’une des directions du
réseau cristallin. Dans le cas du dérivé pba, les chaînes s’empilent les unes sous les autres
(Figure II.9.a) tandis que cet empilement présente un léger décalage dans le cas de dérivé
pbaOH (Figure II.9.b). Ce décalage génère des interactions interchaînes différentes (Figure
II.9).
62
Y. Pei, O. Kahn, J. Am. Chem. Soc., 1986, 108, 3143
63
Y. Pei, M. Verdaguer, O. Kahn, J. Sletten, J.P. Renard, Inorg. Chem., 1987, 26, 138
27
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
(a) (b)
Figure II.9 : Interactions intrachaînes
(a) MnCu(pba)(H2O)3.2H2O
(b) MnCu(pbaOH)(H2O)3
64
O. Kahn, Y. Pei, M. Verdaguer, J.P. Renard, J. Sletten, J. Am. Chem. Soc., 1988, 110, 782
65
D. Gatteschi, O. Guillou, C ; Zanchini, R. Sessoli, O. Kahn., M. Verdaguer, Y. Pei, Inorg. Chem., 1989, 28,
287
28
Les composés monodimensionnels : 1D
N N
N N
N N
N N
66
H.M. McConnel, Proc. RA. Welch Found. Conf. Chem. Res., 1967, 11, 144
67
J.S. Miller, A.J. Epstein, J. Am. Chem. Soc., 1987, 109, 3850
68
J.S. Miller, A.J. Epstein, W. M. Reiff, Chem. Rev., 1988, 88, 201
69
W.E. Broderick, J.A. Thompson, E.P. Day, B.M. Hoffman, Science, 1990, 249, 401
29
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
une structure où des chaînes de [Mn(TPP)]+ (où TPP tétraphénylporphyrine) sont pontées par
des radicaux anions [TCNE]-, la température maximale de 18 K71,72 est atteinte (Figure II.11) .
Enfin, l’un des composés à transfert de charge le plus intéressant est un aimant obtenu
par le groupe de J.S. Miller à base de vanadium : [V(TCNE)2].0,5(CH2Cl2) dont la
température de Curie est de l’ordre de 350 K30,31. Cette dernière est une estimation puisque ce
composé, sous forme d’une poudre noire totalement amorphe, est très instable à l’air libre.
Pour cette raison, aucune structure cristalline n’a été obtenue à ce jour.
La variation de la composition de cette famille a permis de moduler la température
d’ordre. Ainsi, les composés [V(TCNE)1,5].2(CH3CN) et [V(TCNE)2].0,5THF ont des
températures de Curie respectivement de 138 K73 et 205 K74. De même, les dérivés
[M(TCNE)2].x(CH2Cl2) avec M = Mn ou Fe présentent un ordre magnétique pour des
températures Tc égales à 97 K avec le fer et à 75 K avec le manganèse75.
70
G.T. Yee, J.M. Martinez, D.A. Dixon, R.S. McLean, D.M. Groski, R.B. Flippen, K. S. Narayan, A.J. Epstein,
J.S. Miller, Adv. Mater., 1991, 3, 309
71
J.S. Miller, J.C. Calabrese, R. S. Mclean, A.J. Epstein, Adv. Mater., 1992, 4, 498
72
J.S. Miller, A.J. Epstein, Chemistry in Britain, 1994, 477
73
P. Zhou, B.G. Morin, J.S. Miller, A.J. Epstein, Phys. Rev. B, 1993, 48, 1325
74
P. Zhou, S.M. Long, J.S. Miller, A.J. Epstein, Phys. Lett. A, 1993, 181, 71
75
J. Zhang, J. Ensling, V. Ksenofontov, P. Gütlich, A.J. Epstein, J.S. Miller, Angew. Chem. Int. Ed., 1998, 37,
657
76
P.M. Lahti, Magnetic Properties of organic materials, New York : Marcel Dekker, 1999
30
Les composés monodimensionnels : 1D
utilisés sont les radicaux nitronyl-nitroxyde (Figure II.12). Leur grande stabilité a facilité et
développé leur utilisation. Des calculs théoriques et des études par neutrons polarisés ont
montré que l’électron non apparié est délocalisé de façon égale sur les deux groupements NO.
Le premier aimant a ainsi été synthétisé à la fin des années 80. Il présente une structure de
type chaîne avec une température de Curie inférieure à 10 K77,78. Cette faible température est
due à la dimension du système.
O
Ces résultats ont démontré que les radicaux sont très efficaces pour la conception de
matériaux à base moléculaire. Il est devenu rapidement évident qu’une température de Curie
plus élevée passe par un système de plus haute dimension. Une première idée a été
l’utilisation de polyradicaux79 et la seconde a été d’augmenter le nombre de radicaux autour
de chaque ion métallique. Cette dernière approche, développée par D. Luneau et P. Rey, a
conduit à l’obtention de nombreux complexes à base de métaux de transition ou de Terres-
Rares80,81. Ils constituent des briques permettant la construction d’édifices étendus. Plusieurs
chaînes à base de manganèse(II) ont pu être caractérisées avec des températures de Curie
inférieures à 5 K82. Le meilleur résultat est l’obtention de structures de type « nid d’abeilles »
à base de manganèse(II) (Figure II.13) et de radicaux avec des températures de Curie de 55 K
ont également été synthétisés83,84. Cette approche a été énormément développée dans les
années 1990 mais semble actuellement s’essouffler par rapport à d’autres voies de synthèse
décrites dans la suite de ce manuscrit.
77
A. Caneschi, D. Gatteschi, R. Sessoli, Acc. Chem. Res., 1989, 22, 392
78
A. Caneschi, D. Gatteschi, J. Laugier, P. Rey, J. Am. Chem. Soc, 1987, 109, 2191
79
K. Inoue, T. Hayamizu, H. Iwamura, J. Am . Chem. Soc., 1996, 118, 1803
80
K. Fegy, N. Sanz, D. Luneau, E. Belorisky, P. Rey, Inorg. Chem, 1998, 37, 4518
81
C. Lescop, D. Luneau, E. Belorisky, Inorg. Chem, 1999, 38, 5472
82
K. Fegy, D. Luneau, E. Belorisky, M. Novac, J.L. Tholence, C. Paulsen, Inorg. Chem., 1998, 37, 4524
83
K. Fegy, D. Luneau, T. Ohm, M. C. Paulsen, P. Rey, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1998, 37, 1270
84
D. Luneau, P. Rey, Coord. Chem. Rev, 2005, 2591
31
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
Mn
Mn
Mn
Mn
Mn
Mn
Mn
Mn
Mn
Mn
Mn Mn
Mn
Mn
Mn
Mn
Mn Mn
Mn
Mn
b
c Mn
Mn
85
R. Clérac, H. Miyasaka, M. Yamashita, C. Coulon, J. Am. Chem. Soc., 2002, 124, 12837.
86
A. Caneschi, D. Gatteschi, N. Lalioti, C. Sangregorio, R. Sessoli, G. Venturi , A. Vindigni, A. Rettori, M.G.
Pini, M. A. Novak, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2001, 40, 1760
32
Les composés monodimensionnels : 1D
87
T. Liu, D. Fu, S. Gao, Y. Zhang, H. Sun, G. Su, J. Am. Chem. Soc., 2003, 125, 13976
88
N.E. Chakov, W. Wernsdorfer, K.A. Abboub, G. Christou, Inorg. Chem., 2004, 42, 5919
89
A.M. Ayuk.; V. Mereacre, I.J. Hewitt, R. Clerac, L.Lecren, C.E. Anson, A.K. Powell, J. Mat. Chem., 2006,
16, 2579
33
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
constituants mais également du fait que les entités [Mn4] isolées présentent une relaxation
lente de l’aimantation (voir SMMs). Ceci impliquait que des clusters isolés possédant
intrinsèquement les propriétés d’aimants pouvaient être associés entre eux pour élaborer de
nouvelles SCMs,90,91.
90
O. Roubeau, L. Lecren, Y.-G. Li, X. F. Le Goff, R. Clérac, Inorg. Chem. Commun., 2005, 8, 314
91
H. Miyasaka, R. Clérac, W. Wernsdorfer, L. Lecren, C. Bonhomme, K. Sugiura, M. Yamashita, Angew. Chem.
Int. Ed. Engl., 2004, 43, 2801
92
H. Miyasaka, T. Nezu, K. Sugimoto, K. Sugiura, M. Yamashita, R. Clérac, Chem. Eur. J., 2002, 11, 1592
93
C. Coulon, R. Clérac, L. Lecren, W. Wernsdorfer, H. Miyasaka, Phys. Rev. B, 2004, 69, 132408.
34
Les composés monodimensionnels : 1D
triméthylphenyloxamate)94. Ce composé linéaire est formé par un pont oxamate reliant les
ions CoII et CuII. Les unités cuivre(II)-oxamate (Figure II.8) jouent le rôle de ligand bidentate
à travers l’oxygène cis du groupement carbonyle vers les unités diaquacobalt(II). Depuis ce
travail initiateur, seulement deux autres exemples de chaînes avec un arrangement
ferrimagnétique ont été décrits dans la littérature toujours à base deux dérivés du ligand
oxamate95 (N-2,6-diméthylphenyloxamate et N-2-méthylphenyloxamate).
94
E. Pardo, R. Ruiz-Garcia, F. Lloret, M. Julve, Y. Journaux, F. Delgado, C. Ruiz-Perez, Adv. Mater., 2004, 16,
1597
95
E. Pardo, R. Ruiz-Garcia, F. Lloret, J. Faus, M. Julve, Y. Journaux, M.A. Novak, F.S. Delgado, C. Ruiz-Pérez,
Chem. Eur. J., 2007, 13, 2054
96
L. Bogani, C. Sangregorio, R. Sessoli, D. Gatteschi, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2005, 44, 5817
97
C. Benilli, A. Canechi,D. Gatteschi, R. Sessoli, Adv. Mater., 1992, 4, 504
98
K. Bernot, L. Bogani, A. Canechi, D. Gatteschi, R. Sessoli, J. Am. Chem. Soc., 2006, 128, 7948
35
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
Les composés que nous présentons ici sont des systèmes polymétalliques de taille finie
possédant un certain nombre de centres magnétiques.
Le plus grand intérêt de ces agrégats moléculaires réside dans la découverte qu’une
telle molécule peut adopter le comportement d’un aimant. A la différence des exemples
précédents exceptées les SCMs, ce comportement est celui de la molécule isolée et non pas du
solide. Ces clusters polymétalliques présentent en effet, une bistabilité magnétique en dessous
d’une température appelée température de blocage de l’aimantation. L’aimantation acquise
par l’agrégat présente un temps de relaxation caractéristique. Cette bistabilité se traduit par la
présence d’une boucle d’hystérésis, reflet des deux orientations préférentielles de
l’aimantation en fonction du champ magnétique appliqué (Figure II.16).
En plus de leur faible taille, les molécules-aimants présentent des nombreux autres
avantages par rapport aux aimants classiques. Elles sont en effet généralement solubles dans
des solvants organiques alors que dans la plupart les particules magnétiques classiques
comme les oxydes métalliques ne le sont pas. Ceci permet une malléabilité assez importante
36
Composés finis
en vue d’une organisation sur des surfaces par exemple. Les ligands entourant les ions
métalliques préviennent de potentielles interactions magnétiques entre les différents clusters.
De plus, contrairement aux particules magnétiques, les molécules-aimants ont une taille
uniforme et présentent également une grande stabilité à l’air. Ces deux caractéristiques
laissent envisager un stockage à long terme. Compte tenu des applications potentielles de ces
systèmes dans le stockage moléculaire de l’information, de nombreuses études ont permis
l’élaboration des nouvelles molécules-aimants à base de manganèse mais aussi de fer, de
vanadium, de cobalt et de nickel.
L’objectif des recherches actuelles est d’augmenter la température de blocage et le
temps de relaxation. De nombreuses stratégies ont été alors développées principalement axées
sur l’augmentation du spin total (S) et de l’anisotropie magnétique (D). En effet, ces deux
grandeurs, affectent l’énergie nécessaire au changement d’orientation et donc de la relaxation.
Cette énergie de réorientation est proportionnelle à DS², plus elle est grande, moins le
basculement de l’aimantation est facile, plus le système est bistable à des températures
élevées.
99
R. Sessoli, D Gatteschi, A. Caneschi, M. A. Novak, Nature, 1993, 365, 141
100
R. Sessoli, H. L. Tsai, A. R. Schake, S. Wang, J. B. Vincent, K. Folting, D. Gatteschi, G. Christou, D. N.
Hendrickson, J. Am. Chem. Soc., 1993, 115, 1804
101
P. D. W. Loyd, Q. Li, J.B. Vinvent, K. Folting, H. R. Chang, W. E. Streib, J.C. Huffmann, G. Christou, D.N.
Hendrickson, J. Am. Chem. Soc., 1988, 110, 8537
102
A. Caneschi, D. Gatteschi, R. Sessoli, A.L. Barra, L.C. Brunel, M. Guillot, J. Am. Chem. Soc., 1991, 113, 587
103
J.R. Freidman, M.P. Sarachik, J. Tejada, R. Ziolo, Phys. Rev. Lett., 1996, 76, 3830
104
A. Caneschi, D. Gatteschi, R. Sessoli, A. Cornia, Chem. Soc. Rev., 1996, 101
37
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
105
A.M. Ayuk, I.J. Hewiit, V. Mereacre, R. Clerac, W. Werndorfer, C.E. Anson, A.K. Powell, Angew. Chem.
Int. Ed. Engl., 2006, 45, 4926
106
A.J. Tasiopoulos, A. Vinslava, W. Wernsdorfer, K.A. Abboud, G. Christou, Angew. Chem. Int. Ed. Engl.,
2004, 43, 2217
38
Composés finis
107
D. Gatteschi, R. Sessoli, A. Cornia, Chem. Comm., 2000, 725
108
J. Yoo, E.K. Brechin, A. Yamaguchi, M. Nakano, J.C. Huffman, Maniero A.L, Inorg. Chem, 2000, 39, 3615
109
C. Benelli, S. Parsons, A. Solan, R.E.P. Winpenny, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1996, 35, 1825
110
C. Dendrinou-Samara, M. Alexiou, C.M. Zaleski, J.W. Kampf, M.L. Kirk, D. P. Kessissoglou, V.L. Pecoraro,
Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2003, 42, 3763
39
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
Figure II.20 : Structure moléculaire du SMM Fe4, les ligands ont été simplifiés pour plus de
clarté.
Ce dernier cluster présente la particularité d’agencer ces quatre ions FeIII en étoile dans
un plan. L’agencement antiferromagnétique du spin central, avec les trois spins externes,
conduit à un état fondamental tel que S = 5. De nombreuses études ont été menées pour
moduler l’anisotropie axiale de la molécule. Le changement du ligand axial par des triols
(R-C(CH2OH)3) entraîne une augmentation de cette dernière, qui peut être contrôlée en
fonction du substituant situé sur le groupement triol113,114.
111
A.K. Powell, S.L. Heath, D. Gatteschi, L. Pardi, R. Sessoli, G. Spina, F. Del Giallo, F. Pierallill, ,J. Am.
Chem. Soc., 1995, 117, 2491
112
A.L. Barra, A. Caneschi, A. Cornia, F. Fabrizi de Biani, D. Gatteschi, C. Sangregorio, R. Sessoli, L. Sorace,
J. Am. Chem. Soc., 1999, 121, 5302
113
A. Cornia, A.C. Fabretti, P. Garrisi, C. Mortalo, D. Bonacchi, D. Gatteschi, S. Accorsi, , R. Sessoli, L.
Sorace, W. Wernsdorfer, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2004, 43, 1136
40
Composés finis
114
S. Accorsi, A.L. Barra, A. Caneschi, G. Chastanet, A. Cornia, A.C. Fabretti, D. Gatteschi, C. Mortalo, E.
Olivieri, F. Parenti, P. Rosa, R. Sessoli, L. Sorace, W. Wernsdorfer, L. Zobbi, J. Am. Chem. Soc., 2006, 128,
4742
115
W. Wernsdofer, R. Sessoli, Science, 1999, 284, 133
116
C. Cadiou, M. Murrie, C. Paulsen, V. Villard, W. Wernsdorfer, R.E Winpenny, Chem. Commun., 2001, 2666
41
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
Le second métal de la première série de transition présentant une très forte anisotropie
est l’ion CoII. La chimie du cobalt(II) est très importante dans le cadre du magnétisme
moléculaire, mais l’anisotropie magnétique au niveau du cluster reste difficile à contrôler :
seuls deux complexes à base de cobalt(II) présentent des propriétés de molécules-aimants.
Parmi eux, le cluster [Co4(hmp)4(MeOH)4Cl4] (où hmp = 2-hydroxyméthylpyridine) avec un
état fondamental de spin S = 6 a la particularité d’appartenir à la famille des cubanes117.
Une remarquable avancée dans le domaine des SMMs est apparue avec la synthèse
d’une série de complexes mononucléaires à base de phtalocyanine et de Terres-Rares
(Figure II.23)119 (NBu2)[Pc2Ln] (avec Ln = dysprosium ou terbium). La relaxation lente de
l’aimantation s’effectue à des températures beaucoup plus élevées que celles observées pour
des molécules-aimants à base d’ions de métaux de transition « usuels ».
117
E.C. Yang, D.N. Hendricskon, W. Wernsdorfer, M. Nakano, R. Sommer, A.L. Rheingold, J. Appl. Phys.,
2002, 91, 7382
118
S.L. Castro, Z. Sun, C.M. Grant, J.C. Bollinger, D.N. Hendrickson, G. Christou, J. Am. Chem. Soc., 1998,
120, 2365
119
N. Ishikawa, M. Sugita, W. Wernsdorfer, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2005, 44, 2931
42
Composés finis
Cependant, très peu de SMMs à base d’ions lanthanides ont été isolés jusqu’à présent.
Notons cependant la description d’un cluster trinucléaire de dysprosium120 qui malgré son état
fondamental de spin proche de zéro présente une relaxation lente de l’aimantation
(Figure II.24).
120
J. Tang, I. Hewitt, N.T. Madhu, G. Chastanet, W. Wernsdorfer, C.E. Anson, C. Benilli, R. Sessoli, A.K.
Powell, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2006, 45, 1729
121
M. Verdaguer, A. Bleuzen, V. Marvaud, J. Vaissermann, M. Seuleiman,C. Desplanches, Coord. Chem. Rev.,
1999, 190, 1023-47
122
G. Rogez, A. Marvilliers, E. Rivière, J.P. Audière, F. Lloret, F. Varret, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2000,
39, 2885
43
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
Toujours dans le cadre de la chimie des cyanures, une autre approche pour obtenir des
molécules-aimants se base sur l’utilisation de radicaux libres dans la sphère de coordination
de l’ion métallique. Cette approche a permis d’isoler un cluster de spin fondamental final
S = 7, aucun comportement de SMM n’a été observé127. Afin d’améliorer les propriétés
physiques de ces molécules à base d’éléments 4f, certaines équipes de recherche ont alors
concentré leurs efforts sur la mise en œuvre de complexes 3d-5d et autres 3d-4f apportant plus
d’anisotropie. L’équipe de K. Dumbar a reporté un complexe Mn4Re4 à base de groupements
cyano128 avec des ligands chlorés complexés par un ion MnII et des ligands tridentates à base
de phosphore sur les ions ReII (Figure II.26).
123
H. Oshio, O. Tamada, H. Onoreda, T. Ito, T. Ikona, S. Tero-Kubota, Inorg. Chem., 1999, 38, 5686
124
V. Marvaud, C. Decroix, A. Scuiller, C. Guyard-Duhayon, J. Vaissermann, F. Gonnet, M. Verdaguer, Chem.
Eur. J., 2003, 9, 1677
125
Z.J. Zhong, H. Seino, Mizobe, M. Hidai, A. Fujishima S. Ohkoshi, J. Am. Chem. Soc., 2000, 122, 2952
126
J. Larionova, M. Gross, M. Pilkington, H. Andres, H. Stoeckli-Evans, H.U. Güdel, Angew. Chem. Int. Ed.
Engl., 2000, 39, 1605
127
K.E. Vostrikova, D. Luneau, M. Verdaguer, W. Wernsdorfer, P. Rey, J. Am. Chem. Soc., 2000, 122, 718
128
E. J. Schelter, A.V. Prosvirin, K.R. Dunbar, J. Am. Chem. Soc, 2004, 126, 15004
44
Composés finis
Ce complexe remarquable est très important. En effet, dans la famille des SMMs, il est
le premier exemple de type cubane comportant un élément de la famille des 5d. L’anisotropie
apportée par les ions ReII est cruciale pour générer des molécules-aimants, mais complique
également l’interprétation des données. La faisabilité de cette approche 3d-5f laisse présager
de nouvelles architectures mixtes.
129
S. Osa, T. Kido, N. Matsumoto, N. Re, A. Pochaba, J. Mrozinski, J. Am. Chem. Soc., 2004, 126, 420
130
C. Aronica, G. Pilet, G. Chastanet, W. Wernsdorfer, J.F. Jacquot, D. Luneau, Angew. Chem. Int. Ed. Engl.,
2006, 4, 4659
45
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
En terme d’application, des travaux sont mis en œuvre afin de greffer le Mn12 sur des
surfaces133. La voie des SMMs possède d’énormes potentialités dans le domaine des
matériaux où les scientifiques ont accès à tous les avantages offerts par la chimie moléculaire
en solution : la solubilité, la cristallinité et les synthèses à température ambiante. L’aller retour
permanent entre la synthèse et l’analyse des propriétés physiques de ces systèmes laissent
supposer des aimants de type SMM à des températures élevées ouvrant la voie vers de futures
applications.
131
C.M. Zaleski, E. C. Depperman, J.W. Kampf, M. L. Kirk, V. L. Pecoraro, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2004,
43, 3912
132
S. Karasawa, G. Zhou, H. Morikawa, N. Koga,. J. Am. Chem. Soc., 2003, 125, 13676
133
A. Cornia, A.C. Fabretti, M. Pacchioni, L. Zobbi, D. Bonacchi, U. Del Pennino, V. De Renzi, L. Gurevich,
H.S.J. Van Der Zant, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2003, 42, 1645
46
Composés finis
Lors de ces travaux de recherche, nous avons exploré plusieurs voies de synthèses
issues de la chimie de coordination afin d’obtenir des complexes aux architectures très
variées. L’un des facteurs essentiels régissant les interactions magnétiques est l’agencement
des centres métalliques les uns par rapport aux autres au sein et entre les édifices
moléculaires.
134
C. Aronica, « Ingénierie de matériaux magnétiques à base moléculaire », Thèse de doctorat, Université Lyon
1, 2006
135
C.D. Gutsche, Calixarenes Revised, The Royal Society of Chemistry, 1998
47
Partie II : Les matériaux magnétiques à base moléculaire
il a été possible de caractériser trois complexes associant des ions CoII et FeIII suivant une
structure de type « sandwich ». Les modélisations magnétiques ont été effectuées par le
professeur Liviu Chibotaru de l’Université catholique de Louvain en Belgique.
48
Introduction
Partie III
III Complexes à base de calixarène
Complexes à base de calixarène
III.1 Introduction
136
K.S. Hagen, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1992, 31, 1010
49
Partie III : Complexes à base de calixarène
Fonctions hydroxyles
Ponts méthyléniques
OH
CH2
Position méta
R n n = 4-20
Position para
-Sur les positions para des unités phénoliques, après élimination des groupements tert-butyle
présents, qui avec les positions méta, forment le « bord large » ou « bord supérieur » (upper
rim) du calixarène.
-Sur les positions méta des unités phénoliques du calixarène.
-Au niveau des ponts méthyléniques entre les noyaux phénoliques.
-Au niveau des groupements hydroxyles qui constituent le « bord étroit » ou « bord
inférieur » (lower rim) du calixarène.
Les calixarènes permettent alors de jouer sur plusieurs paramètres, à savoir, la taille de
la cavité, le greffage de fonctions et leurs propriétés de solubilité, afin de construire la
molécule adéquate vis-à-vis de l’utilisation désirée.
La chimie des calixarènes a donné lieu à un grand nombre de brevets qui traduit leur
potentialité137,138,139. La plupart des applications sont basées sur leurs propriétés complexantes
ou extractantes. Ils sont notamment utilisés en tant qu’uranophiles pour l’extraction sélective
de UO22+ à partir de l’eau de mer140,141,142, des électrodes sélectives pour Na+ à base de
137
R. Perrin, S. Harris, J. Am. Chem. Soc., 1951, 73, 5691
138
Z. Asfari, V. Böhmer, J.M. Harrowfield, J. Vicens (Eds), Calixarenes 2001, Kluwer Academic Publishers,
Dordrecht, 2001 (chapitres 28-30)
139
C.D. Gutsche, in Calixarenes, ed. J.F. Stoddart, The Royal Society of Chemistry, Cambridge, 1989
140
K. Kimura, M. Matsuo, Chem. Lett.,1988, 615
141
D. Diamond, J. Incl. Phenom., 1994, 14, 149
50
Introduction
calix[4]arènes143 et sélectives pour CsI à base de calix[6]arènes ont été également décrites144.
Le traitement des déchets radioactifs de moyenne activité conduit à des produits finaux riches
en nucléides radioactifs et inactifs145. Parmi ces éléments se trouvent 137
Cs, 90
Sr et des
actinides de longues durées de vie. Les études d’extraction de CsI par des dérivées du
calix[4]arène ont montré une remarquable sélectivité CsI/NaI qui peut être utilisée pour la
séparation de CsI des déchets radioactifs, et ont fait l’objet de brevets européens146.
Les calixarènes ont été aussi exploités en tant que catalyseurs de réactions chimiques.
A titre d’exemple, la présence de p-tert-butylcalix[4]arène permet de réduire la quantité de
catalyseur utilisé pour activer la réaction d’alkylation enantiosélèctive des aldéhydes147.
La chimie de coordination des calixarènes qui nous a intéressée dans le cadre ce travail
est celle ne faisant intervenir que les groupements phénols. Les exemples de complexes à base
de calixarènes couvrent l’ensemble du tableau périodique148,149 avec des métaux de transition
3d150,151,152,4d153,154, 4f155,156 et 5d157,158,159,160. Les facteurs pouvant jouer sur la nucléarité des
142
D. Diamond, Chem. Soc. Rev., 1996, 15
143
Z. Brozozka, B. Lammerrink, D.N. Reinhoudt, E. Ghidini, R. Ungaro, J. Chem. Soc., Perkin Trans. 2 ,1993,
1037
144
C. Bocchi, M. Careri, A. Casntai, G. Mori, Anal. Chem. 1995, 67, 4234
145
L. Mandolini, R. Ungaro, Calixarenes in Action, Imperial College Press, London, 2000
146
C. Hill, J.-F. Dozol, V. Lamare, H. Rouquette, S. Eymard, B. Tournois, J. Vincens, Z; Asfari, C; Bressot, R.
Ungaro, A. Casnati, J. Incl. Phenom., 1994, 19, 399
147
S. Casnolari, P.G. Cozzi, P. Orioli, E. Tagliavini, A. Umani-Ronchi, Chem. Commun., 1997, 2123
148
C. Floriani, R. Floriani-Moro, Adv. Organomet. Chem., 2004, 47, 167
149
J. Harrowfield, G. Koutsantonis, Calixarenes in Nanoworld, Eds J. Vincens, Springer Netherlands, 2006
150
S.G. Bott, A.W. Coman, J.L. Atwood, J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1986, 610
151
M.M. Olmstead, G. Sigel, H. Hope, X. Xu, P.P. Power, J. Am. Chem. Soc., 1985, 107, 8087
152
A. Bilyk, A.K. Hall, J.M. Harrowfield, M.W. Hosseini, G. Mislin, B.W. Skelton, C. Taylor, A.H. White, Eur.
J. Inorg. Chem., 2000, 823
153
J.A. Acho, T. Ren, J. W. Yun, S.J. Lippard, Inorg. Chem., 1995, 24, 5226
154
L. Liu, L.N. Zakhrov, A.L. Rheingold, W.H. Watson, T.A. Hanna, Inorg. Chem., 2006, 45, 4247
155
D. Buccella, G. Parkin, J. Am. Chem. Soc., 2006, 128, 16358
156
P. Mongrain, J. Douville, J. Gramon, M. Drouin, A. Decken, D. Fortin, P.D. Harvey, Can. J. Chem., 2004,
82, 1452
157
W. C. Gibson, C. Redshaw, M.R.J. Elsegood, Chem. Commun., 2002, 1200
158
J.-C. Bünzli, P. Froidevaux, J. M. Harrowfiled, Inorg. Chem., 1993, 32, 3306
159
L. Salmon, P. Thuéry, M. Ephritikhine, Chem. Commun., 2006, 856
51
Partie III : Complexes à base de calixarène
clusters sont : la taille du cycle et la capacité des groupes phénoxos donneurs à jouer le rôle de
pont. Cependant, la chimie de coordination de ces ligands reste assez marginale. La difficulté
réside dans la faible solubilité de ces macrocycles dans les solvants usuels utilisés en chimie
de coordination permettant la complexation et une bonne cristallisation dans les conditions
standard de température et de pression161. Les structures cristallines des composés montrent
généralement que les ions métalliques sont pris en sandwich entre deux calixarènes (Figure
III.2).
Carbone
Oxygène
Métal
Hétéroatome
160
S. Fleming, C.D. Gutsche, J. M. Harrowfield, M.I. Ogden, B.W. Skelton, D.F. Stewart, A.H. White, J. Chem.
Soc., Dalton Trans., 2003, 3119
161
M. Piepenbrink, M.U. Triller, N.H.J. Gorman, B. Krebs, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2002, 41, 2523
162
G. Mislin, E. Graf, M.W. Hosseini, A. Bilyk, A.H. Hall, J.M. Harrowfield, B.W. Skelton, A.H. White, Chem.
Commun., 1999, 373
163
T. Kajiwara, N. Kon, S. Yokozawa, T. Ito, N. Iki, S. Miyano, J. Am. Chem. Soc., 2002, 124, 11274
52
Introduction
Ainsi, des complexes à base de fer(III) sont isolés en utilisant les ligands de type calixarène
tandis que l’utilisation de thiacalixarène favorise la formation d’espèce à base de fer(II) 164,165.
Depuis sa création en 2003, le groupe de Cristallographie et d’Ingénierie Moléculaire
développe, entre autres, la chimie de coordination des macrocycles de type calixarène. Les
composés sont préparés par la méthode de synthèse solvothermale qui permet de s’affranchir
de la faible solubilité de ces ligands166. Cette méthode a prouvé son efficacité dans l’obtention
de clusters polymétalliques aux nucléarités variables167,168,169,170,171.
Cette voie de synthèse repose sur l’utilisation d’autoclaves chauffés à des températures
supérieures à celles de la température d’ébullition du solvant. La température et la pression
favorisent la solubilisation du macrocycle pour le faire réagir avec les sels métalliques. La
cristallisation, quant à elle peut être modulée en contrôlant la température et la vitesse de
refroidissement pour optimiser la qualité des cristaux.
Cette méthode a d’abord été utilisée dans l’équipe pour synthétiser divers clusters à
base de thiacalixarènes164,165. Ces derniers présentaient déjà lors de leurs mises en évidence de
bonnes aptitudes à la formation de complexes métalliques172,173. Ces aptitudes ont été
renforcées grâce à l’utilisation de cette voie de synthèse. La méthode développée dans notre
équipe permet d’obtenir des complexes en faisant varier la nature du ligand (dérivés sulfinyl
et sulfonyl) mais aussi la nature du métal. Ainsi, des complexes analogues de fer, cobalt, zinc,
nickel et même de Terres-Rares ont pu être isolés. Certaines variations des conditions
expérimentales telles que la concentration et les quantités stoechiométriques permettent de
« contrôler » la nucléarité. Ainsi, des structures comportant jusqu’à dix centres métalliques
ont été obtenues au sein de notre équipe. Les différentes études magnétiques menées sur ces
164
C. Desroches, G. Pilet, P.A. Zilagyi, G. Molnar, S.A. Borshch, A. Bousseksou, S. Parola, D. Luneau, Eur. J.
of Inorg. Chem., 2006, 2, 357
165
C. Desroches, G. Pilet, S.A. Borshch, S. Parola, D. Luneau, Inorg. Chem., 2005, 44, 9112
166
R. Rabeneau, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1985, 24, 1026
167
S. Gutsche, D.J. Price, A.K. Powell, P.T. Wood, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1999, 38, 1088
168
E.J. McInnes, C. Anson, A.K. Powell, A.J. Thompson, S. Poussereau, R. Sessoli, Chem. Commun., 2001, 89
169
D.J. Price, S. Tripp, A.K. Powell, P.T. Wood, Chem. Eur. J., 2001, 7, 200
170
Q. Chen, D.P. Gosborn, C.P. Scholes, X.-L. Tan, J. Zubieta, J. Am. Chem. Soc., 1992, 114, 4667
171
M. Piepenbrink, M.U. Triller, N.H.J. Gorman, B. Krebs, Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 2002, 41, 2523
172
N. Iki, N. Morohashi, F. Narumi, S. Miyano, 71, Bull. Chem. Soc. Jpn, 1998, 1597
173
N. Iki, N. Morohashi, T. Suzuki, S. Ogawa, M. Aono, C. Kabuto, H. Kumagai, H. Takeya, S. Miyanari, S.
Miyano, Tetrahedron Lett., 2000, 41, 2587
53
Partie III : Complexes à base de calixarène
Ce travail avec les macrocycles thiacalixarènes a ensuite été étendu aux calixarènes.
Ainsi dans un travail de thèse précédent, Christophe Aronica a pu isoler, à partir du p-tert-
butylcalix[4]arène, un polyoxovanadate à valence mixte VIII-VIV possédant une structure dite
de Lindqvist. Concernant les propriétés magnétiques, une interaction ferromagnétique entre le
VIII et le VIV a pu être mise en évidence pour la première fois dans ce type de composés134.
(Figure III.3).
Ces premiers travaux menés par l’équipe sur les thiacalixarènes et les calixarènes ont
montré que de nombreux clusters polymétalliques étaient accessibles par voie solvothermale.
Il nous est apparu très intéressant de poursuivre ces recherches en utilisant des macrocycles de
plus grande taille possédant plus de sites de coordination afin d’en étudier l’effet sur la
nucléarité. Nous avons ainsi porté une attention toute particulière au
p-tert-butylcalix[8]arène.
54
Complexes dinucléaires
174
J.H. Munch and C.D. Gutsche, Organic Syntheses, 1985, 8, 80
175
R.S. Buriks, A.R. Fauke, J. H. Munch, U.S. Patent 4 259 464, 1981; Chem. Abstr., 1981, 94, 209, 722
176
C.D Gutsche, B. Dhawan, K.H. No, R. Muthukrishnan, J. Am. Chem. Soc., 1981, 103, 3782
177
C.D. Gutsche, P.F. Pagoria, J. Org. Chem., 1985, 50, 5795.
55
Partie III : Complexes à base de calixarène
permet pas l’obtention d’un produit très pur et en quantité suffisante pour en caractériser les
propriétés magnétiques.
A la suite de tous ces essais, la synthèse par voie solvothermale nous est apparue plus
judicieuse. Toujours en utilisant des bases fortes telle que la triéthylamine, nous avons pu
isoler deux composés dinucléaires à base de cobalt et de fer associés à différents contre ions.
56
Complexes dinucléaires
(a) (b)
Chaque ion CoII est coordiné à quatre atomes d’oxygène provenant chacun des deux
macrocycles (deux par ligand). Dès lors, la sphère de coordination des deux ions cobalt(II)
présente une configuration tétraédrique quasi parfaite (Figure III.6) comme le montre
l’examen des longueurs des liaisons Co-O comprises entre 1,927 (6) Å et 2,000 (5) Å avec
57
Partie III : Complexes à base de calixarène
des angles de liaisons O-Co-O compris entre 106,1 (2) ° et 116,0 (2) ° (Tableau III.2 et
Tableau III.3).
Ceci est en accord avec l’électroneutralité du système. En effet, on trouve deux ions
CoII et deux contre-cations (Et3NH+). Seulement six groupements phénols sont totalement
déprotonés sur un total de seize pour les deux calixarènes et deux paires des groupes
phénoxos partagent des protons par les liaisons hydrogènes. Par ailleurs, le degré d’oxydation
+II des ions cobalt a été confirmé par un calcul de liaison de valence :
⎛ R − di ⎞
DO = ∑ exp⎜ i ⎟
i ⎝ b ⎠
où DO est le degré d’oxydation du centre métallique considéré, possédant i liaisons. di est la
distance issue de l’affinement structural entre le métal et l’atome coordinant (ici les oxygènes
environnants), b est une constante universelle égale à 0,37 Å et Ri est un paramètre empirique
58
Complexes dinucléaires
A 300 K, χ T a une valeur de 5,33 cm3.K.mol-1 qui est au dessus de la valeur attendue
pour deux ions CoII haut-spin avec un g = 2 (3,75 cm3.K.mol-1). Cette valeur indique une
anisotropie de g (g ~ 2,38) qui est habituellement rencontrée dans les géométries
tétraédriques181. Cette anisotropie de g est généralement associée à une forte contribution de
l’éclatement en champ nul de l’état 4A2 fondamental. Lorsqu’on abaisse la température, χ T
décroît jusqu’à un minimum de 0,52 cm3.K.mol-1 à 2 K. Les propriétés magnétiques de ce
système résultent donc d’une superposition de ce couplage spin-orbite et de l’interaction
d’échange entre les CoII. Nous avons cherché à estimer ces deux contributions par la
modélisation de ce système. Ce travail a été réalisé par l’équipe de Liviu Chibotaru à
l’Université catholique de Louvain en Belgique. Dans un premier temps, pour clarifier l’effet
178
N.E. Brese and M. O'Keeffe, Acta Cryst., 1991, B47, 192-197
179
I.D. Brown and D. Altermatt, Acta Cryst., 1985, B41, 244-247
180
H.H. Thorp, Inorg. Chem., 1992, 31, 1585-1588
181
R.L. Carlin, Magnetochemistry, Springer Verlag 1986
59
Partie III : Complexes à base de calixarène
du couplage spin-orbite sur l’ion CoII, des calculs ab initio ont été entrepris pour chaque
fragment mononucléaire du complexe182. Comme les deux ions CoII sont liés par un centre
d’inversion, il a suffit de considérer un seul site cobalt pour modéliser cette contribution au
comportement magnétique. L’analyse de la structure électronique du fragment mononucléaire
a montré que les niveaux des états excités étaient proches de l’état fondamental. Cette
configuration favorise le couplage spin orbite qui mélange l’état fondamental avec les états
excités provoquant un éclatement de ces niveaux même en l’absence de champ (« zero field
splitting » ou zfs). Cet éclatement de l’état fondamental est calculé à 34 cm-1 ce qui donne une
estimation du paramètre d’anisotropie D ≈ -17cm-1. La courbe χ T simulée à partir des ces
valeurs est reportée sur la Figure III.7. Le comportement à haute température est parfaitement
reproduit cependant à basse température, une forte déviation à l’expérience est observée.
En effet, comme l’a révélé la structure cristallographique, les deux ions cobalts ne sont
pas isolés mais liés par une liaison hydrogène (O---H---O) : une interaction magnétique est
dès lors attendue. A cause de la forte valeur du paramètre de zfs, l’interaction d’échange à
basse température a lieu entre les doublets de Kramers ( ± 3/2) du cobalt. Malgré l’anisotropie
de l’échange attendue, nous avons choisi de traiter d’abord le système par une approche
utilisant des paramètres isotropes décrits par l’Hamiltonien H = − JS i .S j . En effet, la
182
L.F. Chibotaru, S. Clima, L. Ungur, article en préparation
60
Complexes dinucléaires
61
Partie III : Complexes à base de calixarène
Chaque ion FeIII est coordiné à quatre atomes d’oxygène provenant chacun des deux
macrocycles (deux par ligand). Les ions fer(III) sont en configuration tétraédrique quasi
parfaite comme le prouve la longueur des liaisons Fe-O comprises entre 1,80 (2) et 1,88 (2) Å
(Tableau III.3) ainsi que les angles de liaisons O-Fe-O compris entre 104,8 (6)° et 112,8 (7)°
(Tableau III.4). Un examen plus minutieux des distances intermoléculaires révèle que deux
atomes d’oxygène sont éloignés l’un de l’autre (O---O = 5,006 (2) Å). Contrairement au
dimère de cobalt(II), aucune liaison hydrogène entre deux ions d’unité {FeO4} n’a pu être
mise en évidence.
Cette absence de liaison hydrogène entre les oxygènes coordinants est certainement à
l’origine de la différence de conformation adoptée par les ligands par rapport à celle du
cobalt(II). Ceci est en accord parfait avec l’électroneutralité du système : deux ions FeIII et
deux contre-cations (Et3NH+) et huit groupements phénols totalement déprotonés. Le degré
d’oxydation des ions fer(III) est confirmé par un calcul de liaison de valence : la valeur
calculée par cette méthode donne 3,18 en accord avec un degré d’oxydation +III. La distance
Fe---Fe au sein du complexe 7,003 Å, est quant à elle nettement plus longue que celle entre
les deux ions CoII (4,801 Å).
62
Complexes dinucléaires
peut être due à ce type d’échange, ni même à l’anisotropie de l’ion. Il s’agit probablement
d’une contribution non négligeable du paramagnétisme indépendant de la température (TIP).
6
-1
χT/ cm K mol
4
3
0
0 50 100 150 200 250 300
T/K
63
Partie III : Complexes à base de calixarène
64
Conclusion
III.4 Conclusion
Nous avons pu isoler trois nouveaux complexes à base de calixarène sans pouvoir
étendre cette méthode aux métaux autres que le CoII et le FeIII malgré tous nos efforts.
Cependant, l’obtention de ces systèmes est encourageante et montre l’importance des
conditions opératoires. En effet, en utilisant le dimère à base de cobalt, nous sommes
parvenus à augmenter la nucléarité des systèmes. L’exemple du complexe hexanucléaire à
base de cobalt(II) montre que des complexes à nucléarité supérieure sont accessibles. Nous
pensons que les contre-cations créent des interactions et « bloquent l’accès » aux groupements
phénols non coordinés et la coordination d’autres métaux. Notre objectif principal est de
former des complexes hétérométalliques alliant des métaux de différentes natures notamment
3d et 4f en utilisant les groupements phénols non coordinés.
Les facteurs contrôlant la nucléarité des systèmes ne sont pas facilement quantifiables.
La subtilité de ces influences est parfaitement illustrée par les différences notables de
réactivité en fonction de la nature du contre-anion du sel métallique, de la base ou également
la nature du solvant. En effet, l’accès à ces complexes dinucléaires semble passer par
l’utilisation de l’acétate métallique correspondant.
65
66
Contexte scientifique
Partie IV
IV Complexe trinucléaire
Complexes à base deà cuivre
trinucléaires base de cuivre
Dans cette partie, nous allons nous focaliser sur de nouveaux ligands résultants de la
condensation entre une amine primaire et une cétone. Généralement appelés base de Schiff,
ces ligands ont montré d’énormes potentialités en terme de complexation vis-à-vis de centres
métalliques. Très attractifs, ces ligands possèdent l’avantage de pouvoir être façonnés à
souhait avec une multitude de fonctions chimiques et de groupements donneurs suivant les
applications voulues. Cette famille riche de ligands, comme l’acétylacétone, est très utilisée
dans le domaine du magnétisme moléculaire.
Au sein du laboratoire, cette stratégie est suivie depuis quelques années avec
notamment des β-dicétones classiques (acétylacétone), trifluorés, hexafluorés… Les amines
utilisées possèdent quant à elles une seconde fonction amine ou une fonction alcool. Ainsi, un
ligand particulier résultant de la condensation entre l’éthanolamine et une β-dicétone
trifluorée (Figure IV.1) a ainsi permis, de caractériser une famille de clusters mixtes à base de
cuivre(II) et d’ions lanthanides(III) (Figure IV.1), dont l’un d’entre eux présent les
caractéristiques d’une molécule aimant183 .
CF3
N OH
OH
(a) (b)
183
C. Aronica, G. Pilet, G. Chastanet, W. Wernsdorfer, J.F. Jacquot, D. Luneau, Angew. Chem. Int. Ed. Eng,
2006, 45, 4659
67
Nous avons décidé de poursuivre ce travail en générant une nouvelle famille de base
de Schiff, légèrement différente. L’idée initiale était d’ajouter un site de coordination
supplémentaire par rapport au ligand ayant généré la molécule aimant (Figure IV.2). Pour
remplir cette condition, nous avons décidé de réaliser la condensation avec deux acides
aminés : la glycine et l’alanine. En effet, la présence de la fonction acide carboxylique,
connue pour présenter différents modes de coordination pourrait permettre d’étendre la
nucléarité des clusters. Les ligands que nous avons obtenus et utilisés lors de cette étude sont
les suivants (Figure IV.2) :
CH3 ou H = R N OH
O O ; K+ ou Na+
CH3 ou H = R N O
CH3 ou H = R N O
M1
M
O O'
O O'
M2
(a) (b)
Figure IV.3 : Stratégies envisagées à partir des deux ligands LHK-Gly et LHK-Ala
(a) complexes hétérométalliques
(b) systèmes étendus
68
Contexte scientifique
184
S.-K. Lee, S.D. George, W.E. Antholine, B. Hedman, K.O. Hodgson, E.I. Salomon, J. Am. Chem. Soc., 2002,
124, 6180
185
A.E. Palmer, L. Quintanar, S. Severance, T.-P. Wang, D.J. Kosman, E.I. Solomon, Biochemistry, 2002, 41,
6438
186
P.A. Angaridis, P. Baran, R.R. Boca, F. Cervantes-Lee, W. Haase, G. Mezei, R.G. Raptis, R. Werner, Inorg.
Chem., 2002, 41, 2219
187
X. Liu, M.P. de Miranda, E.J.L. McInnes, C.A. Kilner, M.A. Halcrow, J. Chem. Soc., Dalton Trans., 2004, 59
188
F.B. Hulsbergen, R.W.M. ten Hoedt, J. Verschoor, J. Reedijk, A.L. Spek, J. Chem. Soc., Dalton Trans., 1983,
539
189
M. Angaroni, G.A. Ardizzoia, T. Beringhelli, G. La Monica, D. Gatteschi, N. Masciocchi, M. Moret, J.
Chem. Soc., Dalton Trans., 1990, 3305
190
S. Ferrer, F. Lloret, I. Bertomeu, G. Alzuet, J. Borrás, S. Garciá-Granada, M. Liu-González, J.G. Haasnoot,
Inorg. Chem., 2002, 41, 5821
191
S. Ferrer, J.G. Haasnoot, J. Reedijk, E. Müller, M.B. Cingi, M. Lanfranchi, A.M. Lanfredi, J. Ribas, Inorg.
Chem., 2000, 39, 1859
192
R. Beckett, B.F. Hoskins, J. Chem. Soc., Dalton Trans., 1972, 291
193
R.J. Butcher, C.J. O’Connor, E. Sinn, Inorg. Chem., 1981, 20, 537
194
Y. Agnus, R. Louis, B. Metz, C. Boudon, J.P. Gisselbrecht, M. Gross, Inorg. Chem., 1991, 30, 3155
195
J.P. Costes, F. Dahan, J.P. Laurent, Inorg. Chem., 1986, 25, 413
196
M. Kwiatkowski, E. Kwiatkowski, A. Olechnowicz, D.M. Ho, E. Deutsch, Inorg. Chim. Acta, 1988, 150, 65
197
H.-D. Bian, J.-Y. Xu, W. Gu, S.-P. Yan, P. Chen, D.-Z. Liao, Z.-H. Jiang, Polyhedron, 2003, 22, 2927
198
M.S. Ray, S. Chattopadhyay, M.G.B. Drew, A. Figuerola, J. Ribas, C. Diaz, A. Ghosh, Eur. J. Inorg. Chem.,
2005, 4562
199
B. Sarkar, M.S. Ray, M.G.B. Drew, A. Figuerola, J. Ribas, C. Diaz, A. Ghosh, Polyhedron, 2006, 25, 3084
69
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
D’un point de vue propriétés physiques, l’intérêt de ces systèmes triangulaires réside
dans la potentielle frustration de spin que cette géométrie peut engendrer1,200,201,202. Ces
composés ont fait l’objet de nombreuses études durant ces dix dernières années : certains états
magnétiques inhabituels adoptés restent très mal interprétés. Classiquement, ces systèmes
peuvent être décrits par un modèle isotrope où toutes les constantes d’interaction sont égales.
Chacun des trois spins peut interagir avec les spins qui lui sont adjacents : deux ions CuII avec
un spin S = 1/2 sont couplés pour former deux spins intermédiaires tels que S’ = 1 et 0. Ces
derniers sont eux même couplés avec un troisième centre CuII pour donner un spin total tel
que Stot = 1/2 et 3/2 et un troisième état S = 1/2. Pour des trimères présentant une symétrie D3
ou C3 avec des spins tels que S1 = S2 = S3 et J, le quartet et le doublet sont respectivement des
états 4A2 et 2E séparés par une valeur 3|J| en énergie (Figure IV.4).
200
J.E. Greedan, J. Mater. Chem., 2001, 11, 37
201
J. Yoon, E.I. Solomon, Coord. Chem. Rev., 2007, 251, 379
202
O. Kahn, Chem. Phys. Lett., 1997, 265, 109
203
R.D. Cannon, R.P. White, Prog. Inorg. Chem., 1988, 36, 195
70
Contexte scientifique
¿ ?
JAF JAF
JAF
Figure IV.5 : Configurations de spin en compétition au sein d’un trimère avec état
fondamental de spin 2E présentant une frustration de spin au sein d’un trimère à base de CuII.
71
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
72
Trinucléaire à base de cuivre
1 2
Figure IV.6 : Structure moléculaire des complexes trinucléaires.
(1) à partir du ligand L1HK.
(2) à partir du ligand L2HK.
Les principales données structurales à 293 K des complexes 1 et 2 sont résumées dans
le Tableau IV.1 (annexe 8,9 et 10). Ces complexes sont tous deux non-centrosymétriques :
cette caractéristique peut intéresser les scientifiques qui travaillent sur l’optique non linéaire.
Notons également que l’alanine ajoute un élément de chiralité à l’édifice.
204
Contrairement à 1, aucun enregistrement à basse température n’a été réalisé pour 2, ce travail étant en cours
73
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
(a) (b)
74
Trinucléaire à base de cuivre
Dans les deux cas, les méthodes directes et les cartes de Fourier Difference ont permis
de localiser l’unité asymétrique.
• à 293 K (Kappa CCD)
Cette dernière correspond au cluster métallique final et se compose comme suit : trois atomes
de cuivre(II) indépendants, un groupement µ3-OH et trois ligands, deux molécules d’eau non
coordinées et un ion potassium K+.
• à 100 K (APEX)
75
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
Figure IV.8 : Distance (Å) entre le plan formé par les trois ions métalliques et l’atome µ3-O1.
A 100 K, les ions cuivre(II) sont au sommet d’un triangle parfaitement équilatéral. A 293 K,
les ions métalliques sont au sommet d’un triangle pratiquement isocèle puisque deux
distances sont très proches (3,194 (9) Å et 3,217 (9) Å), et une autre légèrement plus courte
(3,115 (8) Å) (Tableau IV.3).
76
Trinucléaire à base de cuivre
Les ions cuivre(II) sont tous pentacoordinés (N, O, O, O et O). Les distorsions du polyèdre de
coordination entre la pyramide à base carrée et la bipyramide trigonale ont été calculées à
l’aide du paramètre d’Addison τ comme indicateur du degré de trigonalité205. La valeur de τ
est définie comme la différence entre les deux plus grands angles entre les atomes donneur-
métal-donneur divisés par 60. Une valeur égale à 0 correspond à une pyramide à base carrée
et lorsque cette valeur est égale à 1 cela correspond à une bipyramide trigonale. La valeur de τ
a été déterminée pour chaque centre métallique du trimère à 100 et 293 K (Tableau IV.4).
100 K 293 K
Cu1 0,18 0,13
Cu2 0,13
Cu3 0,15
Tableau IV.4 : Valeur du paramètre d’Addison τ pour chaque centre métallique du complexe
1 à 100 et 293 K.
205
A. W. Addison, T. Rao. Nageswara; J. Reedijk, J. Van Rijn, G. C. Verschoor, J. Chem. Soc., Dalton. Trans,
1984, 1349
77
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
A 293 K, τ = 0,14 en moyenne, chaque ion métallique est donc dans une géométrie de
pyramide à base carrée très légèrement déformée. L’atome métallique est situé au centre de la
base de la pyramide (Figure IV.9) :
206
(i) 2/3+x,-2/3+y,1/3+z, (ii) 1+y, -x+y,1-z
78
Trinucléaire à base de cuivre
79
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
Les méthodes directes et les cartes de Fourier différence ont permis de localiser l’unité
asymétrique. Cette dernière correspond aux deux clusters métalliques finaux et se décompose
comme suit : six atomes de cuivre(II) cristallographiquement indépendants, deux
groupements µ3-OH centraux, six ligands, quatre molécules d’eau libres et deux ions
80
Trinucléaire à base de cuivre
potassium. Les facteurs de déplacement atomiques de tous ces atomes ont été affinés selon un
modèle anisotropique hormis pour les atomes d’hydrogène. Ces derniers ont été localisés en
fonction de l’hybridation de l’atome porteur et affinés en maintenant des contraintes sur leurs
positions et leurs agitations thermiques.
La formule du complexe est identique à celle du complexe précèdent au ligand près
K[Cu3(L2K)3(µ3-OH)].(H2O)2. Les clusters sont des anions et l’électroneutralité de l’édifice
est assurée par un contre-cation K+. Le système est une unité triangulaire Cu3 dans laquelle
chaque ion cuivre(II) est coordiné à un ligand. Le trois ions métalliques sont reliés entre eux
par un groupement µ3-OH central. Les trois ions cuivre(II) et le groupe hydroxo forment une
pyramide trigonale aplatie. L’atome d’oxygène central se situe en moyenne 0,73 Å au dessus
du plan défini par les trois ions cuivre(II) 0,72 Å pour le triangle (Cu1,Cu2,Cu3) et 0,74 Å
pour le triangle (Cu4,Cu5,Cu6).
A 293 K, les ions cuivre(II) sont au sommet de deux triangles dont l’un d’entre eux est
isocèle (Cu4, Cu5, Cu6).
Comme dans le cas du complexe 1, l’environnement des ions cuivre(II) est identique. Ils sont
tous pentacoordinés (N, O, O, O et O) avec une géométrie de pyramide à base carrée très
légèrement déformée (τ = 0,14 en moyenne) (Tableau IV.8).
Atome τ Atome τ
Cu1 0,08 Cu4 0,18
Cu2 0,14 Cu5 0,11
Cu3 0,20 Cu6 0,11
Tableau IV.8 : Valeur du paramètre d’Addison τ pour chaque centre métallique du complexe
2 à 293 K.
81
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
Alors que les angles Cu-O-Cu impliquant un oxygène des ligands sont proche de
l’orthogonalité pour quatre d’entre eux (90,7° en moyenne à 293 K) ceux impliquant
l’oxygène du groupement hydroxo central en sont assez loin (107,1° en moyenne à 293 K)
(Tableau IV.10).
Comme dans le cas du complexe 1, l’électroneutralité est assurée par la présence d’un
contre cation M+ provenant du ligand utilisé lors de la synthèse et entraîne également de
nombreuses interactions. Ici aussi, la présence de liaisons hydrogène et de nombreuses
interactions viennent renforcer la cohésion de l’empilement cristallin suivant les trois
directions de l’espace.
82
Trinucléaire à base de cuivre
1,2
1,0
χMT / cm3.K.mol-1
0,8
0,6
0,4
Pour les deux complexes, à 300 K, χT a une valeur de 1,13 cm3,K,mol-1 ce qui
correspond à la valeur attendue pour trois ions cuivre(II) (S=1/2) magnétiquement
indépendants (3x0,375 cm3 .K.mol-1). Lorsqu’on abaisse la température, χT décroît de façon
continue jusqu’à un minimum de 0,42 cm3.K.mol-1 à 2 K. Ce comportement est le signe
d’interactions antiferromagnétiques entre les ions CuII pour les deux trimères (Figure IV.13).
Dans un premier temps, nous avons considéré que la géométrie des trois ions
métalliques formait un triangle parfaitement équilatéral de manière à décrire les interations à
l’aide d’une seule constante d’échange J. Dès lors l’Hamiltonien de spin s’écrit :
Hˆ = −2 J ( Sˆ1 Sˆ 3 + Sˆ1 Sˆ 2 + Sˆ 2 Sˆ 3 )
83
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
que les triangles de cuivre(II) ne sont pas équilatéraux. Or la présence de frustration de spin
est très sensible aux variations structurales57 et certains exemples prouvent l’importance
d’avoir les structures dans les bonnes conditions de température207. Malheureusement, le
traitement des comportements magnétiques des complexes 1 et 2 avec deux constantes
d’échange différentes ne permet ni d’améliorer la simulation ni de déterminer de manière
fiable la deuxième constante.
207
O.B. Borobia, P. Guionneau, H. Heise, F.H. Köhler, L. Ducasse, J. Vidal-Gancedo, J. Veciana, S. Golhen,
L.Ouahab, J.-P. Sutter, Chem. Eur. J., 2005, 11, 128
84
Trinucléaire à base de cuivre
Les calculs menés conduisent à l’estimation des différences énergétiques entre les
deux doublets et le quartet, ∆E1 = ∆E2 = 5 cm-1 avec ∆E1 = E(D1) - E(Q) et ∆E2 = E(D2) -
E(Q). Ces écarts donnent accès aux constantes d’interaction : J13 = -3 cm-1, J23 ~ 0 cm-1 et J12
= 3 cm-1.
Dans ce cas, l’introduction de ces paramètres dans un Hamiltonien de spin reproduit
un caractère antiferromagnétique, mais n’est pas du tout en accord avec les données
expérimentales (Figure IV.15). Clairement cette description n’est pas satisfaisante. Ceci
apparaît nettement dans les valeurs de J obtenues : J13 et J12 sont de signes opposés alors que
cristallographiquement se sont des liaisons similaires (Cu---Cu pratiquement identiques). Le
découpage de ce système en dimère ne semble donc pas judicieux. Ceci peut probablement
provenir du rôle majeur joué par le groupement hydroxo central qui relie les trois ions
centraux entre eux.
1,2
1,0
χMT / cm3.K.mol-1
0,8
Cu3-gly
J = -4 cm-1
-1
J13 = - 3 ; J23 ~ 0; J12 = 3 cm
0,6 J = - 1; J' = - 5 cm
-1
0,4
0 20 40 60 80 100
Temperature / K
85
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
Les calculs ont été conduits en prenant en compte l’unité Cu3 dans son intégralité à
partir des données structurales obtenues à 293 K. Les orbitales utilisées ont été relocalisées
sur chaque atome de cuivre : il s’agit principalement de la composante dx²-y² de l’orbitale de
l’ion Cu(II) perpendiculaire à la plus longue distance Cu-O.
Figure IV.18 : Spectres d’énergie suivant les différentes stratégies utilisées dans le texte.
86
Trinucléaire à base de cuivre
Ces résultats montrent la quasi dégénérescence de Q et D1, stabilisés de 8 cm-1 par rapport à
D2. Cette différence d’énergie étant égale à (J-J’)/2, nous avons pu extraire les valeurs des
deux constantes d’échange. Le meilleur accord avec l’expérience est obtenu pour : J = -1 cm-1
et J’ = -5 cm-1 (Figure IV.15).
Cette étude théorique a montré que les deux doublets ne sont pas dégénérés (la
différence énergétique étant d’environ 8 cm-1) au sein de ce système à trois spins 1/2 avec un
doublet et un quartet quasiment dégénérés. Ces observations traduisent le caractère non
frustré du système trinucléaire qui peut être considéré comme un ménage à trois spins 1/2.
Nous poursuivons actuellement cette étude afin de prendre en compte les changements
structuraux observés à basse température. En effet, il apparaît malgré tout délicat de simuler
des comportements expérimentaux intervenant à basse température avec des données
mesurées à haute température révélant des énergies assez faibles.
87
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
200000
giso
150000
100000
50000
Intensité (u.a.)
-50000
-100000
-150000
-200000
2700 2800 2900 3000 3100 3200 3300 3400 3500
Champ appliqué (G)
Les spectres RPE enregistrés à 270 K montrent clairement le signal isotropique déquadruplé
pour former 4 vagues successives en raison du couplage hyperfin entre les électrons et le
noyau du cuivre.
Dans la dernière vague, le couplage superhyperfin avec l'azote détriple le dernier signal. Nous
avons pu déterminer un valeur de giso = 2,1.
88
Etude RPE
40000
20000
g1 g3
0
-20000
Intensité (u.a.)
-40000
-60000
-80000
-100000
g2
-120000
2600 2700 2800 2900 3000 3100 3200 3300 3400 3500 3600 3700
Champ appliqué (G)
Au milieu du spectre se situe le facteur g2, qui est subdivisé en trois signaux
d'intensités relatives 1 : 1 : 1. Cette structure est une structure superhyperfine due à l'azote
voisin du cuivre porteur de l'électron responsable du signal RPE. Nous constatons à nouveau
que le couplage ne s'effectue que pour un azote (l'azote 14, majoritaire, ayant un spin
nucléaire égal à 1), interdisant l'hypothèse d'une délocalisation électronique sur l'ensemble du
trimère. De la position et de l'espacement entre le milieu des structures, nous déduisons la
position du facteur g2 (g2 = 2,059) correspondant au couplage entre le spin électronique et le
spin nucléaire de l'azote. Enfin le pic caractéristique du facteur g3 (g3 = 2,013) est visible, lui-
même subdivisé en trois pics (dont nous pouvons distinguer les épaulements) dû également à
un couplage superhyperfin avec l'azote.
Attachons nous maintenant au premier massif, situé aux alentours de 2700 G : la
structure du massif est un quadruplet de valeurs relatives 1 : 3 : 3 : 2. Une des propriétés du
cuivre explique ces intensités. Le cuivre est en réalité un mélange de deux isotopes : 63Cu et
65
Cu rencontrés dans des proportions respectives 69/31 (abondances naturelles de ces deux
r
isotopes). Bien que ces deux isotopes présentent un même tenseur g (celui-ci ne dépendant
pas de la différence isotopique), leurs tenseurs de couplage sont différents en raison de leur
différence de masse. Pour les deux pics extrêmes correspondant au facteur g1, les deux
signaux s'additionnent pour donner une structure en pics fins.
89
Chapitre IV : Complexe trinucléaire à base de cuivre
Nous observons également que les valeurs des constantes de couplage sont différentes
des valeurs observées à 270 K. En effet, les valeurs relevées à cette température sont des
valeurs moyennées par effet de solvant, et on mesure en lieu et place des tenseurs de couplage
anisotropes des valeurs isotropes pour le cuivre comme pour l'azote. Un changement assez
r
brutal des valeurs de g à partir de 160 K est également observé (annexe 27), ce qui
correspond probablement à la fusion du mélange éthanol-méthanol, ce qui implique une
augmentation brusque de l'effet de solvant à partir de cette température.
IV.3 Conclusion
Nous avons réalisé une étude cristallographique et théorique ainsi que des mesures de
susceptibilité magnétique et sur deux complexes trinucléaires à base de cuivre. De tels
complexes sont actuellement intensivement étudiés car ils présentent un intérêt dans les
processus biologiques et dans la conception de matériaux inorganiques208. Des complexes
similaires présentent par exemple une activité fongicide.
Cette étude doit être complétée par des analyses complémentaires. Tout d'abord, une
étude vérifiant que la structure de trimère est bien conservée en solution doit être effectuée.
Pour ce faire, une étude par spectrométrie de masse sera menée sur une solution du trimère
90
Conclusion
préparée dans les mêmes conditions que celles utilisées pour les mesures RPE
(éthanol/méthanol 50 : 50). Cette étude sera également complétée par une mesure de
susceptibilité magnétique en solution.
Une étude à très basse température, notamment à 4 K, au moyen de l'hélium liquide,
pourrait donner plus d'informations sur les états fondamentaux conjecturés par l'étude
théorique de ces composés, en raison des différences de population des états électroniques à
une température aussi basse. Les états fondamentaux du composé sont facilement accessibles,
les états supérieurs en énergie étant dépeuplés à de telles températures.
Les données expérimentales indiquent une compression à basse température du
trimère, générant une symétrisation de l'ensemble. Des études par diffraction des rayons X
sous haute pression sont envisagées, pour déterminer si la symétrisation provient
effectivement de la compression du système, ou si le phénomène est issu de la baisse de
température.
91
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
92
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
Durant les dernières années, les clusters nanométriques de haute nucléarité obtenus par
auto-assemblage (c’est-à-dire par simple mise en contact du ligand avec le sel métallique en
solution) ont fait l’objet d’un intérêt croissant car ces « supermolécules » présentent de
remarquables caractéristiques structurales avec aussi bien des applications dans le domaine de
la biologie ou des matériaux208,209,210. L’une des stratégies couramment employée pour la
synthèse de clusters à haute nucléarité demeure le contrôle de l’hydrolyse d’ions métalliques
en présence d’un ligand chelatant approprié. Certaines classes de ligands sont tout
particulièrement bien adaptées à ce rôle comme les polycétones, les polyamines, les polyols,
les carboxylates et les alkoxydes211. Les groupes hydrophiles, tels que les groupements oxo et
hydroxo, pontent les métaux pour générer le cœur métallique du cluster. Les groupements
hydrophobes, quant à eux, prennent position à la périphérie, prévenant d’une éventuelle
agrégation des clusters et permettant la formation d’un complexe polynucléaire de taille finie.
Dans cette partie, nous nous sommes focalisés sur l’obtention et l’étude de systèmes
polynucluéaires à base de polycétones et plus particulièrement les ligands β-dicétones (Figure
V.1), le plus connu d’entre eux étant le 2,4-pentanedione (acétylacétone ou acac).
H H H
H H
R R R R R R R R
-H+
O O O O O O O O
Ce ligand est utilisé dans des conditions basiques afin de le deprotonner et de favoriser
sa complexation. Son attractivité réside dans plusieurs points :
208
N. Takeda, K. Umemoto, K. Yamaguchi, M. Fujita, Nature, 1999, 398, 794
209
B. Olenyuk, J.A. Whiteford, A. Fechtenkötter, P.J. Stang, Nature, 1999, 398, 796
210
M. Fujita, Chem. Soc. Rev., 1998, 27, 417
211
K.G. Caulton, L.G. Hubert-Pfalzgraf, Chem. Rev., 1990, 90, 969
93
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
O O
O O O O
M M M
M M
(a) (b) (c)
Figure V.2 : Les trois modes de coordination rencontrés pour le ligand acac et ses dérivés.
• Son groupement R qui peut être facilement modifié permet de contrôler les
effets électroniques et stériques. Il a par exemple été montré que la présence de
groupements très électroattracteurs (CF3) favorisait l’incorporation de ligand
supplémentaire213 sur le métal par rapport au dérivé simple acac. Ces deux
aspects seront d’ailleurs utilisés dans les chapitres 1 et 2 de cette partie.
• Sa tendance naturelle à former des édifices neutres et de nucléarité variable,
avec la majeure partie des ions métalliques du tableau périodique. Ce type de
ligand a montré un énorme potentiel en terme de synthèse de complexes
polymétalliques214 par simple auto-assemblage.
Tous ces atouts en font un ligand particulièrement utilisé en chimie de coordination et
plus spécifiquement dans le domaine du magnétisme moléculaire. Nous avons utilisé ce
ligand et certains de ces dérivés afin de contrôler la nucléarité d’édifices moléculaires à base
d’ions 3d et 4f. Ceci constitue les deux principaux chapitres de cette partie.
212
V. Baskar, P.W. Roesky, Z. Anorg. Allg. Chem., 2005, 631, 2782
213
L.L. Funck, T.R. Ortholano, Inorg. Chem., 1968, 7, 567
214
D.J. Bray, J.K. Clegg, L.F. Lindoy, D. Schilter, Adv. Inorg. Chem., 2007, 59, 1
94
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
Chapitre
V.1 Complexes 1 : Complexes
à base de métaux 3dà base de métaux 3d
De nombreux complexes de ce type ont été décrits dans la littérature avec différents
ligands et métaux215,216,217. Les plus nombreux sont ceux à base de CuII. Dans la plupart des
cas, ces complexes présentent des interactions ferromagnétiques dominantes. Le
comportement ferromagnétique de ce genre de complexe est dicté par l’orthogonalité des
orbitales magnétiques des différents ions métalliques au travers des ponts M-O-M dont
l’angle proche d’une valeur de 90° dans chacun des cas est imposé par la géométrie de type
cubane218,219. Ces systèmes ont également été obtenus avec du fer(II) et du
manganèse(II)220,221,222,223. Les cubanes de fer à base de ligands souffrés constituent une
215
U. Turpeinen, R. Hämälänen, I. Mutikainen, , Acta Cryst., C55, 1999, 50
216
Y. Xie, W. Bu, X. Xu, H. Jiang, Q. Liu, Y. Xue, Y. Fan, Inorg. Chem. Comm., 2001, 4, 558
217
A. Mukherjee, R. Raghunathan, M. K. Saha, M. Nethaji, S. Raimasesha, A. R. Chakravarty, Chem. Eur. J.,
2005, 11, 3087
218
J. B. Goodenough, Magnetism and the Chemical Bond, Interscience, New York, 1963
219
H. Oshio, M. Nakano, Chem. Eur. J., 2005, 11, 5178
220
H. Oshio, N. Hoshino, T. Ito, M. Nakano, J. Am. Chem. Soc., 2004, 126, 8805
221
H. Oshio, N. Oshino, T. Ito, J. Am. Chem. Soc., 2000, 122, 12602
222
M. Nihei, N. Hosino, T. Ito, H. Oshio, Polyhedron, 2003, 22, 2359
95
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
OH O
(a) (b)
Figure V.5 : (a) Exemple de structure cubane existante à base de nickel(II) et de cobalt(II) .
(b) Structure du cubane simplifiée.
223
T. Shiga, H. Oshio, Science and Techno. Adv. Mat., 2005, 6, 565
224
J. M. Clemente-Juan, B. Chansou, B. Donnadieu, J.-P. Tuchagues, Inorg. Chem., 2000, 39, 5515
225
E.-C. Yang, W. Wernsdorfer, S. Hill, R. S. Edwards, M. Nakano, S. Maccagnano, L. N. Zakharov, A. L.
Rheingold, G. Christou, D.N. Hendrickson, Polyhedron , 2003, 22, 1717
226
A Bertrand, A.P Ginsberg, R.I Kaplan, C.E Kirkwood, R.L Martin, R.C Sherwood, Inorg. Chem., 1971, 10,
240
96
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
Notre choix pour ces systèmes a été motivé par différents facteurs :
• Leur relative simplicité de synthèse qui ne nécessite que deux étapes.
• Les propriétés magnétiques intéressantes pour la synthèse de molécules-aimants
puisque la présence d’interactions ferromagnétiques induit un état de spin fondamental
non nul pour ces architectures. L’utilisation de tels édifices comme brique de départ
pour l’élaboration d’agrégats de plus haute nucléarité permettrait d’obtenir des
molécules de spin résultant élevé.
• La présence, dans la sphère de coordination des ions métalliques, de molécules de
méthanol labiles qui pourraient être a priori substituées par différents ligands, ces
derniers pouvant venir connecter les briques entre elles (radicaux, azides…) pour
former des systèmes étendus en essayant de conserver les propriétés magnétiques de
départ (Figure V.6).
Cubane
Radical S=1/2
Figure V.6 : Structure tridimensionnelle alliant les cubanes et les radicaux nitronyl-nitroxyde.
OH O
227
C. Lescop, Thèse de doctorat, Université Joseph Fourier, « Chimie de coordination de radicaux nitroxyde
bisbidentes et chiraux : Synthèse, caractérisation et propriétés magnétiques » 2000
97
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
98
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
µ3-OCH3 pour former l’unité de type cubane : {M4O4}. L’unité asymétrique est complétée par
quatre ligands hfac et quatre molécules de méthanol. Les clusters ainsi générés ont la formule
suivante : [M4(OCH3)4(hfac)4(CH3OH)4] (avec M = NiII ou CoII) (Figure V.8). Les clusters
sont électroniquement neutres et isolées les uns des autres.
Chaque ion métallique est hexacoordiné et se trouve au centre d’une bipyramide à
base carrée formée par deux atomes d’oxygène du ligand hfac, trois méthanolates et une
molécule de méthanol (Figure V.9) :
Globalement les deux cubanes Ni4 et Co4 sont légèrement distordus. Cela se
caractérise par les aspects suivants :
(a) (b)
99
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
• Les angles M-O-M sont en moyenne de 96,86 (14) ° pour Ni4 (Tableau V.5) et de
96,54 (12) ° pour Co4 (Tableau V.6). Notons également que les distances Co-O(H)Me sont
plus courtes dans les analogues fluorés : 2,125 Å au lieu de 2,175 Å pour Co4 en moyenne.
Les valeurs des distances Ni-O(H)Me pour le cubane de nickel non flurorés ne sont pas
spécifiées dans la bibliographie.
100
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
10
14
8
12
-1
6
χT/ cm K mol
10
M/µB
3
4
8
2
6
0
0 50 100 150 200 250 300 10000 20000 30000 40000 50000 60000
T/K H/G
(a) (b)
Figure V.11 : (a) Evolution en température du produit χT pour le cubane de nickel. En trait
plein, la meilleure simulation obtenue avec les paramètres détaillés dans le texte.
(b) Courbe d’aimantation pour le cubane de nickel.
101
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
peut être simulée par une courbe de Brillouin (S = 4, g = 2,3). Les propriétés magnétiques du
cubane analogue non fluoré sont donc conservées.
Nous avons cherché à modéliser le comportement magnétique de ce système afin
d’extraire les constantes de couplage Ni---Ni. Nous avons vu que la structure cristalline révèle
la présence de deux distances métal-métal plus longues que les autres : deux distances égales
à 3,107 et 3,094 Å et quatre autres comprises entre 3,049 et 3,054 Å (Figure V.12.a) :
(a) (b)
Figure V.12 : Représentation des interactions magnétiques au sein du cubane de nickel.
Les interactions magnétiques ont donc été décrites à l’aide de deux constantes d’échange J1
(distance la plus longue) et J2 (distance la plus courte) (Figure V.12.b). Dès lors l’Hamiltonien
de spin s’écrit :
Hˆ = −2 J 1 ( Sˆ1 Sˆ 3 + Sˆ 2 Sˆ 4 ) − 2J 2 ( Sˆ1 Sˆ 2 + Sˆ 2 Sˆ 3 + Sˆ 3 Sˆ 4 + Sˆ1 Sˆ 4 )
102
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
n’ont pas mis en évidence la moindre boucle d’hystérésis. Ce résultat indique une relaxation
trop rapide de l’aimantation pour être détectée et donc notre agrégat ne possède pas les
caractéristiques d’une molécule-aimant.
1,0
0,5
M/Ms
0,0
7K
-0,5 4K
2K
1K
0.5 K
-1,0
0.04 K
-15 -10 -5 0 5 10 15
H / kOe
Des études RPE à haut-champ sont menées par Anne-Laure Barra au Laboratoire des
Champs Magnétiques Intenses au CNRS à Grenoble afin de déterminer les facteurs
d’anisotropie du système. Ceci a pour but d’une part de caractériser l’anisotropie axiale du
système qui est un facteur clef des SMMs, mais aussi le facteur E qui, lorsqu’il est trop fort,
accélère la relaxation de l’aimantation et donc empêche de voir une hystérésis228,229.
228
E-C. Yang, W. Wernsdorfer, S. Hill, R. S. Edwards, M. Nakano, S. Maccagnano, L. N. Zakharov, A. L.
Rheingold, G. Christou, D. N. Hendrickson, Polyhedron, 2003, 22, 1727
229
D. Gatteschi, R. Sessoli, Agew. Chem. Int. Ed. Eng., 2003, 42, 268
103
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
10
20
8
-1
6
χT/ cm K mol
15
M/µB
3
2
10
0
0 50 100 150 200 250 300 0 10000 20000 30000 40000 50000 60000
T/K H/G
(a) (b)
104
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
diéthylique ou le tétrahydrofurane. Nous avons entrepris, dans un premier temps des essais de
substitution du méthanol par des radicaux nitronyl nitroxyde.
Une fois mis en solution dans du THF ou de l’éther diéthylique, le cubane a été mis en
présence de radicaux nitronyl-nitroxydes pour façonner des systèmes tridimensionnels comme
ceux récemment décrits à base de pont dicyano230. Au regard des observations
expérimentales (pas de changement de couleur et pas de précipitation) aucune réaction n’a
lieu. Chacune des tentatives, y compris celles consistant à placer le cubane de départ sous
vide en présence de radical, a conduit à la recristallisation de la brique moléculaire initiale.
Par ailleurs, une analyse ATG a montré que les molécules de méthanol présentes sur
les centres métalliques étaient difficiles à déplacer. Nous avons donc orienté nos travaux vers
des ligands pontant différents des radicaux nitonyl-nitroxydes de type azotés.
Dans un premier temps, pour tester cette idée, nous avons utilisé la pyridine. En effet,
cette base étant relativement forte, elle devrait favoriser le départ des molécules de méthanol.
De façon inattendue, cette approche nous a permis l’élaboration d’un cluster heptanucléaire à
base de nickel.
230
Z. Lin, Z. Li, H. Zhanf, Crystal Growth & Design, 2007, 7, 589
105
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
(a) (b)
Figure V.15 :(a) structure molécualire de l’heptanucléaire de nickel.
(b) vue simplifiée de l’entité métallique.
106
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
Le complexe Ni7 peut être décrit comme la condensation de deux cubes {Ni4O4}
(analogues aux précurseurs), avec la mise en commun d’un sommet métallique. Les bases
triangulaires des tétraèdres M4 du cluster Ni7 se trouvent alors sont décalées d’environ 180°
l’une par rapport à l’autre. Les sommets des cubes sont occupés par quatre ions NiII et quatre
fonctions µ3-OH. Comme dans le cas du cubane de nickel, chaque ion nickel périphérique est
hexacoordiné. Leur environnement est constitué de deux fonctions µ3-OH, un ligand hfac et
une pyridine. L’ion métallique central est, quant à lui, lié à d’autres aux ions des bases
métalliques triangulaires périphériques via des liaisons µ3-OH. Les distances Ni-O varient
entre 2,040 (7) Å et 2,091 (7) Å (Tableau V.8). La distance Ni-N est égale quant à elle à 2,100
(1) Å en moyenne.
Globalement, les deux cubes constituants le complexe Ni7, sont légèrement distordus. Cela se
traduit par différents points :
107
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
• Les angles métal-oxygène-métal sont en moyenne de 97,4 (3) °et varient peu autour de
cette dernière (Tableau V.9).
Ni3-O81-Ni2 97,2 (3) Ni1-O82-Ni2 96,7 (3)
Ni3-O81-Ni4 97,0 (3) Ni1-O82-Ni3 96,7 (3)
Ni2-O81-Ni4 97,5 (3) Ni2-O82-Ni3 100,4 (3)
231
M. S. El Fallah, E. Rentschler, A. Caneschi, R. Sessoli, D. Gatteschi, Inorg. Chem., 1996, 35, 3723
108
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
12
20
10
15 8
-1
χT/ cm K mol
6
M/µB
10
3
4
5
2
0 0
0 50 100 150 200 250 300 0 10000 20000 30000 40000 50000 60000
T/K H/G
(a) (b)
109
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
eux par l’ion métallique central (Figure V.19). Les modélisations que nous avons effectuées
sur la base de ce modèle ne permettent pas de reproduire le comportement à basse
température. Une des hypothèses avancées pour expliquer cette impossibilité est la présence
d’anisotropie magnétique au sein du système.
Une étude plus approfondie a été réalisée sur un seul cristal grâce à la technique du
micro-SQUID dans la gamme de température de 0,04 et 1,1 K par Wolfgang Wernsdorfer à
l’Institut Néel de Grenoble. Nous avons pu ainsi comparer les comportements magnétiques du
tétranucléaire à base de nickel et avec celui du complexe heptanucléaire. Les courbes
d’aimantation réalisées sur un cristal (µ-SQUID) sont reportées sur la Figure V.20. Alors que
le cubane de nickel ne présente pas d’hystérèse même à très basse température, en dessous de
0,5 K la naissance d’une hystérèse est observée pour l’heptanucléaire de nickel avec un faible
champ coercitif de 200 Oe. Ce comportement est caractéristique d’une molécule-aimant isolée
avec une constante de relaxation à champ nul lente.
1 1,0
0.035 T/s
0.5 0,5
M/Ms
M/M s
0 0,0
0.04 K
0.5 K
-0.5 1K
-0,5
2K 1.0 K
4K
7K
0.5 K
0.04 K
-1 -1,0
-0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4
-1 -0.5 0 0.5 1
(a) (b)
110
Chapitre 1 : Complexes à base de métaux 3d
Ce résultat démontre que notre démarche est très pertinente car à partir d’un système
présentant des propriétés ferromagnétiques nous avons pu synthétiser un second complexe
présentant des propriétés de molécule-aimant. En effet, un seul système Ni7 a été décrit dans
la littérature par D. Gatteschi, il ne présente pas du tout la même structure et le même
comportement magnétique que notre complexe : il possède des propriétés
antiferromagnétiques. Actuellement, nous effectuons des tests pour transposer cette synthèse
au cobalt. Des études complémentaires sont actuellement menées sur ces deux complexes
notamment des études de RPE à haut-champ afin de déterminer les anisotropies axiale et
transverse et permettre de les comparer au cubane de nickel(II).
111
112
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
Chapitre
V.2 Complexes 2 : Complexes
à base à base de β-dicétones
de Terres-Rares
O OH O OH O OH
Nos efforts se sont principalement portés sur les ions lanthanides. En effet, des travaux
précédents ont montré que l’association d’ions YIII et du ligand acac donne lieu à un système
nonanucléaire232 tandis qu’avec le ligand Ph2acac des édifices pentanucléaires233 étaient
obtenus. Contrairement à la chimie de coordination des métaux de transition 3d, les
connaissances de la réactivité des lanthanides restent actuellement assez limitées. Les
synthèses de ces clusters polymétalliques sont difficilement contrôlables et sont généralement
réalisées par un auto-assemblage « fortuit »234. Nous avons ainsi obtenu trois familles de
complexes polynucléaires par auto-assemblage suivant les méthodes de la chimie douce. Nous
avons réalisé des études structurales, magnétiques et une analyse approfondie des
caractéristiques spectroscopiques pour les complexes à base d’europium. Les caractérisations
de luminescence ont été effectuées dans le cadre d’une collaboration avec l’équipe du
Professeur Christian Reber de l’Université de Montréal.
Afin d’interpréter au mieux les propriétés magnétiques et optiques de nos systèmes,
quelques rappels concernant les Terres-Rares sont nécessaires.
232
L.G. Hubert-Pfalzgraf, N. Miele-Pajot, R. Papiernik, J. Vaisermann, J. Chem. Soc., Dalton Trans., 1999, 4127
233
P. W. Roesky, G. Canseo-Melchor, A. Zulys, Chem. Commun., 2004, 738
234
R. Anwander, Angew. Chem., Int. Ed., 1998, 37, 599
113
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
235
P. Caravan, J.J. Ellison, T.J. McMurry, R.B. Lauffer, Chem. Rev., 1999, 121, 2293
236
W.H. Li, S.E. Fraser, T.J. Meade, J. Am. Chem. Soc., 1999, 121, 1413
114
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
Concernant les propriétés optiques, celle qui est principalement étudiée est la
luminescence. En effet, malgré l’interdiction par les règles de sélection des transitions f-f, le
fort couplage spin-orbite (CSO) permet de lever cette interdiction. En outre, les niveaux
d’énergie sont fortement éclatés (sous l’effet du CSO) et bien séparés en énergie. Cette
séparation énergétique entre l’état fondamental et les premiers états excités est primordiale
pour l’observation de la luminescence. Certains ions lanthanides émettent dans le visible :
EuIII dans le rouge et TbIII dans le vert. D’autres émettent dans le proche infrarouge : NdIII,
ErIII et YbIII. Leur intensité d’émission est, de manière qualitative, inversement
proportionnelle à la différence d’énergie entre le niveau excité de l’ion LnIII le plus bas et son
état fondamental (Figure V.22). Les ions les plus intéressants pour des applications seraient
donc les ions EuIII et TbIII avec des différences d’énergie entre leurs niveaux excités le plus
bas et fondamental, respectivement, de 12150 cm-1, et 14800 cm-1, l’ion GdIII émettant dans
l’UV.
Les transitions apparaissent comme des bandes fines et faibles en intensité. Ainsi
chaque ion LnIII a des bandes d’émission qui lui sont propres, aisément reconnaissables en
spectroscopie.
Dans ce chapitre, nous nous sommes principalement intéressés aux propriétés optiques
des complexes à base d’europium(III). Sa configuration électronique 4f donne naissance à
différents termes dont les énergies sont déterminées par la combinaison de la répulsion inter-
électronique, du couplage spin-orbite et du champ du ligand dans le cas d’un complexe
115
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
Figure V.23 : Diagramme d’énergie partiel de l’ion EuIII résultant de la répulsion inter-
électronique, du couplage spin-orbite (niveaux) et du champ du ligand (sous-niveaux).
L’ion EuIII présente une particularité spectroscopique qui en fait l’élément le plus
intéressant pour l’analyse structurale de complexes luminescents. L’analyse détaillée de la
transition 5D0 → 7F0 fournit des informations sur la coordination de l’ion EuIII, tels que
l’environnement chimique et le nombre de coordination237,238. Il a ainsi été montré que
l’énergie de la transition 5D0 → 7F0 est en corrélation avec l’effet induit par le ligand239. En
effet, après complexation, cette transition ne se situe plus à la même énergie que pour l’ion
libre. La variation de la différence d’énergie observée est fonction de la nature des atomes
coordinants du ligand et de l’environnement qu’il crée autour de l’ion EuIII, c’est-à-dire que la
complexation a pour conséquence une déformation du nuage électronique situé autour de l’ion
métallique. Pour un environnement donné, défini par la coordination imposée par le ligand, la
237
J.C. Bünzli, B. Klein, G. Chapuis, K.J. Schenk, Inorg. Chem., 1982, 21, 808
238
R.C. Holz, L.C. Thompson, Inorg. Chem., 1993, 32, 5251
239
S.T. Frey, W.D.W Horrocks Jr, Inorg. Chim. Acta, 1995, 229, 383
116
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
transition 5D0 → 7F0 se situe à une énergie donnée, ainsi, la présence de plusieurs maxima sur
le spectre d’excitation de cette transition sera la preuve de l’existence de plusieurs sites, ou
environnements chimiques pour l’ion EuIII. Le nombre de composantes de chaque transition
5
D0 → 7FJ, ainsi que leur intensité relative, permettent de déterminer précisément la symétrie
du site dans lequel l’ion se trouve.
V.2.3.1 Synthèse
Deux modes de synthèse ont été utilisés pour isoler ces complexes pentanucléaires. Le
sel métallique et le ligand sont solubilisés dans le minium de méthanol. Lorsque la solution
est parfaitement limpide de la triéthylamine est ajoutée en excès. Un précipité jaune plus ou
moins intense se forme immédiatement. L’agitation est maintenue pendant la nuit. Le
précipité formé est ensuite récupéré et dissout dans le minimum de dichlorométhane. Des
cristaux jaunes se forment par diffusion lente d’hexane dans la solution de dichlorométhane.
La seconde méthode est proche de celle-ci mais évite la formation du précipité. Les
réactifs sont utilisés dans les mêmes proportions stoechiométriques que précédemment. Cette
fois, le sel métallique est dissout dans le minimum de méthanol. Le ligand est solubilisé à part
dans du dichlorométhane et la base est ensuite ajoutée. Lorsque la solution contenant le sel
métallique est parfaitement limpide, la solution contenant le ligand et la base est additionnée.
Le milieu réactionnel est bouché et l’agitation peut être maintenue suivant le complexe de 30
minutes à une nuit. La solution ainsi obtenue est laissée au réfrigérateur (4°C) pendant
quelques heures à plusieurs jours : des cristaux de grosse taille (quelques millimètres) peuvent
être ainsi obtenus.
117
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
Les complexes à base des différents métaux 4f (M = Tb, Eu) sont isostructuraux. Ils
cristallisent dans le système monoclinique. Les structures ont été résolues puis affinées (R ~
5%) dans le groupe d’espace P21/c (N°14). Les données cristallographiques, les conditions
d’enregistrement des intensités diffractées ainsi que les résultats des affinements structuraux
sont rassemblés dans le tableau 1 de l’annexe 14. Les longueurs de liaison, les distances et
angles inter-atomiques pertinants sont donnés dans les tableaux 1 et 2 de l’annexe 15 pour Eu5
et de l’annexe 16 pour Tb5.
Figure V.24 : (a) Structure moléculaire d’un complexe pentanucléaire, les ligands ont été
simplifiés pour plus de clarté.
(b) et (c) vue simplifiée des complexes Ln5.
Les méthodes directes et les cartes de Fourrier Difference ont permis de localiser
l’unité asymétrique qui correspond au cluster métallique final et l’unité asymétrique se
décompose comme suit : cinq atomes métalliques cristallographiquement indépendants
décrivant une pyramide à base carrée ; cinq atomes d’oxygène dont un µ4-OH (O1) et quatre
µ3-OH (O11, O12, O13 et O14) ainsi que dix ligands Ph2acac. Les facteurs de déplacements
atomiques de tous ces atomes ont été affinés selon un modèle anisotropique hormis pour les
atomes d’hydrogène. Ces derniers ont été localisés en fonction de l’hybridation de l’atome
porteur et affinés en maintenant des contraintes sur leur position et leur agitation thermique
isotropique.
La formule affinée du complexe est la suivante : [Ln5(µ4-OH)(µ3-OH)4(Ph2(acac))10].
Chaque face triangulaire de la pyramide à base carrée est capée par un groupement µ3
OH. Dans la face carrée, les quatre ions lanthanides sont liés entre eux par un groupement µ4
OH. Chaque ion Ln1, Ln2, Ln3, Ln4 reliant l’atome supérieur Ln5 aux quatre atomes est
coordiné à huit atomes d’oxygène décrivant un arrangement carré antiprismatique. Ils sont
coordinés à un ligand chélatant (O91, O95), à deux ligands chélatants pontants (O73, O77,
O146), un oxygène µ4-OH (O1) et deux oxygènes µ3-OH (O11, O12). L’ion métallique Ln5
118
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
en position apical est coordiné à quatre atomes d’oxygène, des deux ligands Ph2acac
chélatants (O11, O12, O13, O14) et quatre atomes d’oxygène µ3-OH (O108, O112, O125,
O129). Les clusters sont électroniquement neutres et isolés les uns des autres et aucune liaison
hydrogène n’a été mise en évidence (Figure V.25).
Figure V.25 : Packing d’un cluster Ln5, les ligands ont été simplifiés pour plus de clarté.
119
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
240
J.P. Dismukes, L.H. Jones, J.C. Bailar, J. Am. Chem. Soc., 1961, 65, 792
241
K. Nakamoto, P.J. McCarthy, A.E. Martell, J. Am. Chem. Soc., 1961, 83, 1272
242
K. Nakamoto, P.J. McCarthy, A. Ruby, A.E. Martell, J. Am. Chem. Soc., 1961, 83, 1066
243
D. Wexler, J.I. Zink, Inorg. Chem., 1996, 35, 4064
120
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
La grande similitude des spectres des complexes Tb5 et Eu5, dont nous avons la
structure cristalline avec ceux de Dy5 et Y5, nous permet d’avancer que ces derniers possèdent
la même structure moléculaire.
V.2.3.4 Magnétisme
L’étude des propriétés magnétiques a été menée pour chacun des complexes. Nous ne
présentons ici que le comportement magnétique du composé Gd5. La variation thermique du
produit de la susceptibilité magnétique par la température χT de ce complexe est représentée
sur la Figure V.27 :
50
40
-1
χT/ cm K mol
3
30
20
0 50 100 150 200 250 300
T/K
121
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
V.2.3.5 Luminescence
Nous avons étudié les phénomènes de luminescence pour les complexes à base
d’europium(III) et de terbium(III). Dans cette partie, nous nous consacrons uniquement au
complexe à base d’europium(III), les caractérisations de son analogue à base de terbium(III)
étant toujours en cours. Comme nous l’avons rappelé dans la première partie de ce chapitre, la
luminescence des complexes d’EuIII provient de la transition du premier état excité 5D vers
l’état fondamental 7F (environ 17000 cm-1). Leur dégénérescence est levée par le couplage
spin-orbite en différents groupes nommés 5Dn (où n = 0 à 4) et 7Fn (où n= 0 à 6)
respectivement (environ 5000 cm-1). La Figure V.28 montre les différentes transitions
observables dans les complexes à base d’europium(III) après excitation au laser vert soit
514,2 nm. De plus, chaque état voit une levée de dégénérescence due au champ cristallin
(environ 300 cm-1).
244
J.P. Costes, F. Dahan, F. Nicodème, Inorg. Chem., 2001, 40, 5285
245
R. Hedinger, M. Ghisletta, K. Hegetschweiler, E. Toth, A.E. Merbach, R. Sessoli, D. Gatteschi, V. Gramlinc,
Inorg. Chem., 1998, 37, 6698
246
S. Liu, L. Gelmini, S.J. Retting, R.C. Thompson, C. Orvig, J. Am. Chem. Soc., 1992, 114, 6081
247
J.P. Costes, F. Dahan, A. Dupuis, S. Lagrave, J.P. Laurent, Inorg. Chem., 1998, 37, 153
122
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
Figure V.28 : Schéma des états énergétiques dans les complexes à base d’europium(III).
Ainsi, nous avons pu réaliser une étude en température des propriétés de luminescence
du complexe Eu5. La Figure V.29 présente un spectre d’émission de ce complexe. Cette étude
nous a ainsi permis de remonter aux différentes transitions, elle donne également des
informations structurales en particulier le nombre de sites émissifs EuIII différents au sein de
l’édifice. Ces mesures de luminescence ont été réalisées sur des échantillons monocristallins
et indiquent une très forte luminescence rouge qui a lieu pour les transitions 5D0 → 7FJ (J = 0
à 4), caractéristique typique248,249 de l’ion EuIII.
La transition la plus intense, comme attendue, a lieu pour 5D0 → 7F2. Bien que les
transitions 5D0 → 7F0 et 5D0 → 7F1 soient également présentes, elles demeurent beaucoup
moins intenses. La première transition 5D0 → 7F0 aux environs de 579 nm se présente sous la
forme d’un doublet : nous pouvons remarquer la naissance d’un épaulement (Figure V.30).
248
G. Vicentini, L.B. Zinner, J. Zukerman-Schpector, K. Zinner, Coord. Chem. Rev., 2000, 196, 353
249
J.J. Lessmann, W.D. Horrocks, Inorg. Chem., 2000, 39, 3114
123
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
5
D0 → 7F2
5 7
D0 → F4
5 7
5
D0 → 7F0 D0 → F1
5
D0 → 7F3
Figure V.30 : Spectre de luminescence du complexe Eu5 : zoom sur la première transition
5
D0→ 7D0.
124
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
V.2.4.1 Synthèse
Les sels métalliques et le ligand sont solubilisés dans du méthanol. Lorsque la solution
est parfaitement limpide de la triéthylamine est ajoutée en excès. L’agitation est maintenue
pendant la nuit. Le précipité formé est ensuite récupéré et dissout dans le minimum de
dichlorométhane. Des cristaux incolores se forment par diffusion lente d’hexane dans la
solution de dichlorométhane.
Figure V.31 : (a) Structure moléculaire du complexe Y8, les ligands ont été simplifiés pour
plus de clarté.
(b) et (c) vues simplifiées du cluster.
125
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
cristallographiques, les conditions d’enregistrement des intensités diffractées ainsi que les
résultats des affinements structuraux sont rassemblés dans le tableau 1 de l’annexe 17. Les
longueurs de liaison, les distances et les angles inter-atomiques pertinents sont donnés dans
les tableaux 1 et 2 de l’annexe 17.
Les méthodes directes et les cartes de Fourrier Difference ont permis de localiser
l’unité asymétrique qui correspond à la moitié du cluster métallique final et se compose
comme suit : quatre atomes métalliques YIII indépendants, six atomes d’oxygène µ3-OH et un
atome d’oxygène µ4-O (O1) et dix ligands (t-Bu)2acac. Les facteurs de déplacement atomique
de tous ces atomes ont été affinés selon un modèle anisotropique hormis pour les atomes
d’hydrogène. Ces derniers ont été localisés en fonction de l’hybridation de l’atome porteur et
affinés en maintenant des contraintes sur leur position et leur agitation thermique isotropique.
Via les éléments de symétrie de ce groupe d’espace, l’unité asymétrique permet de
générer un cluster octanucléaire dont la formule affinée est la suivante :
[Y8(µ4-O)(µ3-OH)12((t-Bu)2acac)10]. Les clusters sont électroniquement neutres et isolés les
uns des autres.
Les quatre atomes (Y1, Y2) métalliques centraux sont liés entre eux par un
groupement µ4-O, et se situent en coordinance huit. Ces ions métalliques sont coordinés à un
ligand chélatant, un groupement µ4-O et cinq groupements µ3-OH. Les quatre autres atomes
métalliques générés par les positions cristallographiquement indépendantes (Y3, Y4) à la
périphérie du cluster sont en coordinance sept moins courante pour des ions lanthanides(III).
Ils sont entourés par un ligand pontant chélatant et un ligand chélatant, et par quatre
groupements µ3-OH.
Les ligands peuvent être classés selon deux modes de coordination. Au sein de ce
cluster, deux ligands présentent un mode de coordination peu rencontré dans ce genre
d’édifice (Figure V.2.c). En effet, généralement, lorsque deux métaux sont coordinés par un
ligand acac, la configuration implique un groupement µ2-O et un second µ1-O (Figure V.2.b).
Ici, la configuration est deux groupements µ1-O (Figure V.2.c), le ligand concerné ponte
directement deux ions métalliques. Cette structure se révèle être tout à fait originale et
différente de celles habituellement décrites dans le littérature. Les clusters sont
électroniquement neutres et isolés les uns des autres et aucune liaison hydrogène n’a été mise
en évidence (Figure V.32).
126
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
Figure V.32 : Packing d’un cluster Ln8, les ligands ont été simplifiés.
Une comparaison avec l’étude des spectres Raman faite pour la série des complexes Ln5 et
ceux de la littérature nous a permis de retrouver certains pics Raman (Tableau V.11).
127
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
V.2.4.4 Magnétisme
L’étude des propriétés magnétiques a été menée pour chacun des complexes. Nous ne
présentons ici que le comportement magnétique du composé Gd8. La variation thermique du
produit de la susceptibilité magnétique par la température χT de ce complexe est représentée
sur la Figure V.34:
60
50
40
30
χT
20
10
0
0 50 100 150 200 250 300
T/K
128
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
V.2.4.5 Luminescence
Comme dans le cas des complexes pentanucléaires, nous avons caractérisé les
propriétés de luminescence du complexe à base d’europium(III) (Figure V.35). Ainsi, nous
avons pu retrouver les différentes transitions entre le niveau fondamental 5D et le premier
niveau excité 7F. Comme dans le cas précèdent, la transition 5D0 → 7F2 est la plus intense.
5 7
Une attention toute particulière a également été portée à la transition D0 → F0.
Contrairement au complexe Eu5, cette dernière se présente sous la forme d’un singulet (Figure
V.36). Cependant, sa largeur à mi-hauteur plus grande que celle observée pour le complexe
Eu5, ainsi que l’asymétrie de cette bande laissent à penser que plusieurs émissions se
superposent.
5 7
D 0 → F2 5 7
D 0 → F4
Intensité de luminescence (u.a.)
5 7
D 0 → F1
5 7
D0 → F0
5 7
D 0 → F3
129
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
Figure V.36 : Spectre de luminescence du complexe Eu8 : zoom sur la première transition
5
D0→ 7F0.
V.2.5.1 Synthèse
Dans ce cas, les sels métalliques sont solubilisés dans le minimum de méthanol, on
ajoute ensuite 2 équivalents d’acac et 2,5 équivalents de triéthylamine. La solution incolore
ainsi obtenue est laissée sous agitation pendant 30 minutes puis placée au réfrigérateur
(environ 4°C). Au bout de quelques heures, des cristaux incolores et d’excellente qualité sont
obtenus.
(a) (b)
Figure V.37 : (a) Structure moléculaire du complexe nonanucléaire, les ligands ont été
simplifiés pour plus de clarté.
(b) Vue simplifiée du cluster
130
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
Les complexes obtenus à partir des différents métaux 4f (Ln = Y, Gd, Dy, Tb et Eu)
sont tous isostructuraux (Figure V.37). Ils cristallisent dans le système tétragonal. Les
structures ont été résolues puis affinées (R ~ 5 % en moyenne) dans le groupe d’espace P4/n
(N°85). Les données cristallographiques, les conditions d’enregistrement des intensités
diffractées ainsi que les résultats des affinements structuraux sont rassemblés dans le tableau
1 de l’annexe 18. Les longueurs, les distances et les angles inter-atomiques pertinents sont
donnés dans les tableaux 1 et 2 de l’annexe 19 pour Eu9, de l’annexe 20 pour Y9, de l’annexe
21 pour Tb9, de l’annexe 22 pour Dy9 et de l’annexe 23 pour Gd9.
Les méthodes directes et les différentes cartes de Fourrier Difference réalisées pour
tous les affinements structuraux ont permis de localiser l’unité asymétrique qui correspond à
un quart du cluster métallique final et se décompose comme suit : trois atomes Ln (Ln1, Ln2
et Ln3) indépendants dont un se situe en position spéciale de Wyckoff 2c (Ln1), les deux
autres étant localisés sur une position générale de Wyckoff 8g (Ln2 et Ln3), quatre atomes
d’oxygène (µ4-O1, µ4-O2 et µ3-O3, µ3-O4) en position particulière 2c pour les deux premiers
et position générale de Wyckoff pour les deux derniers; quatre ligands acac et une molécule
d’eau non coordinée (O40). Les facteurs de déplacements atomiques de tous ces atomes ont
été affinés selon un modèle anisotropique hormis pour les atomes d’hydrogène. Ces derniers
ont été localisés en fonction de l’hybridation de l’atome porteur et affinés en maintenant des
contraintes sur leur position et leur agitation thermique isotropique.
Via les éléments de symétrie de ce groupe d’espace, l’unité asymétrique permet de
générer un cluster nonanucléaire dont la formule affinée est la suivante :
[Ln9(acac)16(µ3-OH)8(µ4-O)(µ4-OH)].xH2O (Ln = Y, Tb, Dy, Gd, Eu, x variant de 0 à 1). De
façon surprenante, un groupement µ4-OH ponte les quatre atomes d’une des bases carrées.
Cette caractéristique est très peu commune au sein des complexes à base de Terres-Rares250.
Comme les atomes d’hydrogène dans les groupements µ4-OH et µ3-OH sont très difficiles à
localiser par Fourrier Difference, le groupement OH- a été assigné afin d’assurer
l’élèctroneutralité de l’édifice. Notons que nous retrouvons cette particularité structurale au
sein des complexes Ln5. Cette structure peut être vue comme la condensation de deux
complexes Ln5 par le sommet de la pyramide. Les clusters sont électroniquement neutres et
isolés les uns des autres (la distance minimum entre le centre de deux clusters voisins est de
250
O. Poncelet, J.S. William, L.G. Hubert-Pfalzgraf, K. Fotling, K.G. Cautton, Inorg. Chem., 1989, 28, 263.
131
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
17,58 Å) et aucune liaison hydrogène n’a été mise en évidence. Chaque maille comprend
deux complexes Ln9 et deux molécules d’eau (Figure V.38).
Figure V.38 : Packing d’un cluster Ln9, les molécules d’eau ont été omises.
Ln1
Chaque face triangulaire des pyramides est capée par un groupe µ3-OH reliant le métal
central Ln1 à deux ions de la base carrée. L’ion métallique central Ln1 est ainsi entouré par
huit groupements µ3-OH localisés au centre d’une entité décrivant une géométrie anti
prismatique à base carrée. La distance entre les faces triangulaires et le groupement µ3-OH est
d’environ 1 Å pour chacun des complexes. Quatre métaux Ln2, décrivant la base de la
pyramide (ou Ln3 respectivement pour la seconde base), sont dans un plan liés par un
groupement µ4-OH. La distance entre le plan décrit par les quatre ions métalliques et l’atome
d’oxygène µ4-O est d’environ 0,25 Å pour chacun des clusters. Les deux plans décrits par Ln2
et Ln3 sont distants d’environ 5,75 Å.
132
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
L’unité Ln9 est entourée de seize ligands acac qui peuvent être classés selon deux
groupes suivant leur mode de coordination : 8 ligands terminaux chélatants et 8 ligands
chélatants pontants (Figure V.2.).
Chaque ion métallique Ln2 (ou Ln3) de la base carrée est en coordinance huit
constituée d’un ligand acac chelatant (O17, O21), de deux groupements µ3-OH (O4i, O4ii),
un groupement µ4-O (O2) et enfin deux ligands acac chélatants pontants (O14i, O10i et
O10ii) qui lient l’ion métallique à deux autres ions métalliques de la base carrée (Figure
V.40). Les atomes Ln2 et Ln3 décrivent donc une géométrie prismatique trigonale bicapée.
Figure V.40 : Configuration des centres métalliques décrivant les bases carrées.
Pour le complexe Eu9, les distances Eu-O sont comprises entre 2,318 (2) et 2,608 (3)
Å ce qui est comparable aux valeurs rencontrées au sein d’autres complexes nonanucléaires
décrits dans la littérature 232 comprises entre 2,333 (4) et 2,969 (7) Å (Tableau V.12).
Les distances métal-métal au sein de la base varient entre à 3,702 Å et 3,773 Å. Les distances
séparant les atomes de la base carrée de l’atome central Ln sont de 3,783 Å et de 3,703 Å pour
les deux pyramides.
133
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
Europium
Gadolinium
Terbium
Dysprosium
Yttrium
Intensité Raman (u.a.)
C-H
C=O
M-O
O-H
134
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
diminue (1630 cm-1 pour Eu9 contre 1635 cm-1 pour Y9). Nous observons également aux
alentours de 3340 cm-1 la bande caractéristique de la fonction OH.
V.2.5.4 Magnétisme
L’étude des propriétés magnétiques a été menée pour chacun des complexes en suivant
l’évolution du produit χT en fonction de la température entre 2 et 300 K.
Pour Ln = Gd, la variation thermique du produit de la susceptibilité magnétique par la
température χT de ce complexe est représentée sur la Figure V.42 :
70
60
50
-1
χT/ cm K mol
40
30
3
20
10
0
0 50 100 150 200 250 300
T/K
135
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
V.2.5.5 Luminescence
Dans un premier temps, nous avons réalisé des études de luminescence en fonction de
la température (Figure V.43 et Figure V.44). A basse température les états excités étant moins
peuplés, les bandes de luminescence sont beaucoup mieux résolues et ont été attribuées aux
différentes transitions.
320K
Intensité de luminescence (u.a.)
310K
290K
255K
175K
80K
D0 - F2
7
D0 - F4
D0 - F0
7
7
5
D0 - F3
D0 - F1
5
D0 - F6
5
7
7
D0 - F5
7
5
5
Comme attendu, la transition de plus forte intensité a lieu pour 5D0 → 7F2 et se
présente sous la forme d’un triplet avec une très forte intensité. Bien que les transitions 5D0 →
7
F0 et 5D0 → 7F1 soient également présentes, elles sont respectivement 7 et 15 fois moins
254
intenses, en accord avec ce qui a été observé pour le complexe Eu(btfa)3.bipy ( bfta =
4,4,4-trifluoro-1-phenyl-2,4-butanedione, bipy = 2,2’-dipyridyl)
251
O. Kahn, Molecular Magnetism, VCH publishers, New York, 1993
252
A. Panagiotopoulos, T.F. Zafiropoulos, S.P. Perlepes, E. Bakalbassis, I. Massonramde, O. Kahn, A. Terzis,
C.P. Raptopoulou, Inorg. Chem., 1995, 34, 4918
253
J.P. Costes, F. Dahan, A. Dupuis, S. Lagrave, J.P. Laurent, Inorg. Chem., 1998, 37, 153
254
H.J. Batista, A.V.M. De Andrade, R.L. Longo, A.M. de Sá, Inorg. Chem., 1998, 37, 3542
136
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
5 7
D0 → F2
5 7 5 7
D0 → F0 D0 → F4
5 7 5 7
D0 → F1 D0 → F3
550 570 590 610 630 650 670 690 710 730
Longueur d'onde (nm)
Figure V.44 : Spectre d’émission du complexe Eu9 à température ambiante avec les
principales transitions 5D0 → 7FJ (J = 0 à 4).
Figure V.45 : Zoom sur la raie d’émission 5D0 → 5F0 pour le complexe Eu9.
137
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
dans la partie cristallographique que bien que trois atomes d’europium soient
cristallographiquement indépendants, les deux ions formants les bases carrées (Ln2 et Ln3)
présentent des environnements plus ou moins équivalents totalement différents de celui de
l’ion central (Ln1). Cette caractéristique structurale expliquerait la présence du doublet pour
la première transition 5D0 → 7F0 (Ln1, Ln2 et Ln3). Afin d’étudier notre hypothèse, nous
avons mené des études de dopage. Nous avons réalisé une analyse cristallographique et
spectroscopique de complexes à base d’yttrium dopés en europium afin de déterminer si l’un
des sites cristallographiques, notamment le central, est privilégié.
138
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
Des dopages partiels ont été réalisés en introduisant de façon progressive des quantités
variées d’atomes d’europium : tout d’abord 10% puis 20%, 30%, … jusqu’à introduire 90%
d’Eu(III) (les deux extrêmes de cette « solution solide » étant les clusters Y9 (0% de dopage)
et Eu9 (« 100% » de dopage)). Pour chacune de ces synthèses, des monocristaux de qualité
suffisante ont été obtenus, et nous avons mené une étude cristallographique systématique qui
nous a permis d’affiner le taux d’occupation en Eu/Y de chacune des positions métalliques
cristallographiquement indépendantes.
Comme illustré dans le Tableau V.14, le dopage obtenu correspond aux incertitudes
près de mesure et d’affinement au dopage tenté. Les pourcentages en europium(III)
représentent le dopage local réalisé sur la position considérée et non le taux d’europium(III)
sur la position par rapport au dopage global en europium. A la vue de nos résultats, le dopage
a avant tout lieu sur la position centrale (Ln1) pour les faibles teneurs en Eu (faible dopage).
Cette position (Ln1), au fur et à mesure de la progression du taux d’europium introduit au sein
du cluster Ln9, « se remplit » plus rapidement que les positions extérieures Ln2a et Ln2b.
Comme l’illustre le graphique présenté ci-dessous (Figure V.47), le remplissage a lieu
de façon progressive pour la position Ln1 de l’échantillon de 0 % à 50% d’Eu introduit. A
partir de cette valeur, la position centrale Ln1 est alors exclusivement occupée par de
l’europium alors que les positions extérieures Ln2a et Ln2b sont occupées en majorité par de
l’yttrium.
139
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
Dopage tenté 0 % Eu 11 % Eu 40 %
Formule simplifiée Y9 Eu1.0Y8.0 Eu2.9Y6.1
Affinement en cours
D’après les courbes de tendance tracées ci-dessous, la position centrale Ln1 est
totalement occupée par de l’europium à partir d’un dopage du cluster à 80 % en europium de
50 % (soit une formule Y4,5Eu4,5) alors que les positions extérieures Ln2a et Ln2b, à ce même
taux de dopage, ne sont occupées qu’à environ 44,3 % et 41,2 % en europium respectivement
(Figure V.47).
140
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
100.0
80.0
Pourcentage en Eu sur les positions
40.0
Position Centrale Ln1
0.0
0.00 0.10 0.20 0.30 0.40 0.50 0.60 0.70 0.80 0.90 1.00
Position atomique au sein du cluster
La position centrale Ln1 est donc « dopée deux fois plus rapidement en EuIII »que les
positions périphériques Ln2a et Ln2b. Plusieurs explications peuvent être avancées :
• Lorsqu’on étudie les volumes des polyèdres autour des ions EuIII etYIII, on observe
que la position centrale occupe en moyenne 2,5 Å3 (Tableau V.15) en plus que les
positions externes de la base carrée.
• L’ion EuIII (rion = 1,07 Å) étant légèrement plus volumineux que YIII (rion = 1,02 Å),
on peut supposer qu’il va préférentiellement occuper le site le plus volumineux, soit
le site central.
141
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
Tableau V.15 : Volume du polyèdre englobant les ions Ln1, Ln2a, Ln2b pour les complexes
Eu9 et Y.
142
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
Dopage tenté Eu 30 % - Y 70 % Eu 60 % - Y 40 % Eu 80 % - Y 20 %
(valeurs théoriques)
Moyenne observée Eu 27(2) % - Y 73(2)% Eu 56(2) % - Y 44(2) % Eu 73(3) % - Y 27(3) %
sur une surface
Moyenne observée Eu 25(3) % - Y 75(3)% Eu 55(3) % - Y 45(3) % Eu 72(5) % - Y 28(5) %
sur un point
Tableau V.16 : Comparaison par microscopie électronique à balayage entre les dopages
tentés et les dopages obtenus (pour chaque dopage, plus de 6 monocristaux différents ont été
analysés).
Deux types de mesure ont été effectués sur six monocristaux différents. D’une part,
plusieurs points (5-6) sont étudiés pour chaque cristal et d’autre part plusieurs surfaces de
mesures (2-3) ont été prises pour ces mêmes cristaux. La proximité des valeurs obtenues par
des mesures sur points et sur surface indique l’homogénéité des cristaux, à l’incertitude de la
mesure près. Notons que le pourcentage d’yttrium(III) a été estimé à partir de celui mesure
d’europium(III). En effet, nous avions un échantillon de référence pour doser l’europium mais
pas pour l’yttrium. Les valeurs des pourcentages d’yttrium(III) ont été probablement
légèrement surestimées.
Les valeurs reportées dans le Tableau V.16 indiquent une bonne homogénéité des
échantillons, quels que soient les taux de dopage. De plus l’incertitude sur ces valeurs
n’excède pas 10 %.
Ces analyses laissent à penser que pour une même synthèse le dopage est uniforme
pour tous les cristaux obtenus, et que nous n’avons pas obtenu d’un coté x pourcents de Y9 et
de l’autre (1-x) pourcents de Eu9.
143
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
des complexes dopés sont très similaires à ceux des complexes purs à base d’europium(III).
Cependant, certains pics très précis ont une intensité relative différente.
De plus, la raie à haute énergie ne se présente plus sous forme de doublet mais d’un
singulet avec un très léger épaulement (Figure V.49).
Figure V.49 : Zoom sur les spectres de luminescence des complexes [Y8Eu(acac)16(µ3-
OH)8(µ4-OH)(µ4-O)].
144
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
550 570 590 610 630 650 670 690 710 730 750
Longueur d'onde (nm)
Comme nous pouvons le voir sur les spectres (Figure V.50), le pourcentage de dopage
en europium influe grandement sur l’intensité relative de pics d’émission. Il est intéressant
d’observer la transition 5D0 → 7F0, ses caractéristiques donnent des indications sur le site
luminescent (Figure V.51).
Intensité de luminescence (u.a.)
Figure V.51 : Zoom sur la première raie d’émission des spectres de luminescence du
complexe Y9-xEux en fonction du taux de dopage en europium à 83 K.
145
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
L’intensité relative de ce premier pic par rapport aux pics principaux d’un même
spectre diminue lorsque le pourcentage d’europium augmente. Or, nous savons grâce à l’étude
cristallographique que le site central est « dopé » en premier. Pour un dopage à 30 %, il est
raisonnable de penser que les pics principaux correspondent à ce site. Au fur et à mesure que
le pourcentage de dopage augmente, tous les sites cristallographiques sont dopés en europium
et luminescent. Le site central est donc « masqué » par les deux sites cristallographiques
externes.
146
Chapitre 2 : Complexes à base de Terres-Rares
Différents points
Points 5
Points 4
Points 3
Points 2
Points 1
Les différents dopages nous ont permis de caractériser des matériaux où le rapport ion
central/ions périphériques n’était pas toujours 1/8 mais pouvait dans certains cas être plus
proche de 1/1 (ou même proche de 1/0 dans les très faibles dopages). Nous avons observé que
le ratio des deux pics de la première transition changeait plus ou moins en même temps que le
ratio ions central/périphériques. Donc le ratio des pics devrait suivre le ratio des dopages : il
serait donc possible d’attribuer le pic au site émissif.
147
Partie V : Complexes à base de ß-dicétones
148
Conclusions générales et perspectives
Les études réalisées lors de ce travail de thèse ont eu pour objectif essentiel
l’ingénierie de matériaux magnétiques moléculaires à base de complexes d’ions métalliques
avec différentes « types » de ligands suivant différentes stratégies. Chacune des voies
explorées se sont révélées plus ou moins fructueuses en terme de propriétés magnétiques mais
ont conduit à des résultats pour le moins intéressants et porteurs de perspectives variées.
149
Conclusions générales et perspectives
Ainsi, la troisième approche que nous avons suivie était basée sur l’utilisation de
ligands bidentes de type dicétones. Nous avons étudié une famille de composés de type
cubane à base de nickel et de cobalt qui laissent entrevoir d’énormes potentialités. Ces
composés aux propriétés ferromagnétiques constituent des briques de départ intéressantes
pour élaborer des clusters de plus haute nucléarité et aux propriétés magnétiques originales.
Même si la synthèse de réseaux tridimensionnels associant ces briques tétranucléaires à des
radicaux de type nitronyl-nitroxyde s’est révélée infructueuse, celle-ci reste une très bonne
piste sur laquelle nous travaillons toujours. D’ailleurs c’est dans le cadre de recherches pour
la synthèse de systèmes étendus que nous avons pu isoler un complexe heptanucléaire à base
de nickel. Ce dernier présente la caractéristique d’une molécule-aimant mais sa température
de blocage demeure très basse pour d’éventuelles applications. Nous cherchons actuellement
à comprendre le mécanisme réactionnel et à transposer la synthèse au cobalt.
Par la suite, nous avons modifié l’encombrement stérique des β-dicétones toujours
dans le but de modifier la nucléarité des clusters. La chimie développée autour de divers
ligands de type β-dicétone a conduit à trois séries des complexes à base de Terres-Rares tout à
fait singulières. Comme attendu, l’encombrement stérique du ligand influence grandement la
nucléarité de ces systèmes. Ces composés, a priori peu intéressants pour leurs propriétés
magnétiques, nous ont permis de mener une étude spectroscopique et cristallographique de
complexe à base d’europium. Un travail de corrélation optico-structurale a été mené afin
d’assigner les différents pics de luminescence aux différents sites structuraux des systèmes
dopés Y9-xEux. Ainsi, nous avons pu assigner certains pics de luminescence à un site
cristallographique particulier : le site « central » du complexe Eu9. A ce jour, ce travail n’est
pas terminé : nous devons affiner le travail sur le complexe Eu9 réaliser les études
spectroscopiques des complexes Eu5 et Eu8 et de leurs analogues à base de terbium.
150
Partie expérimentale
Partie expérimentale
La plus part des synthèses décrites dans ce manuscrit ont été réalisées sans précaution
particulière. Lorsqu’il a été nécessaire de travailler dans des conditions bien précises
(atmosphère de gaz inerte, solvants anhydres…) cela est précisé dans le mode opératoire.
Dans le cas contraire, les réactions ont été effectuées à l’air libre à température ambiante avec
des solvants et réactifs commerciaux sans traitement particulier.
Solvants : tous les solvants ont été utilisés sans traitement préalable
Appareillage :
Résonance magnétique nucléaire : Bruker AC 200
Les analyses élémentaires ont été réalisées au service de microanalyse du C.N.R.S. de Lyon.
151
152
Annexe 1
ANNEXE 1
• Synthèse du p-tert-butylcalix[8]arène
100 mg (0,77 mmol) de p-tert-butylcalix[8]arène sont placés en bombe avec 19,4 mg (0,77
mmol) de Co(CH3COO)2.4H2O dans 23 mL de méthanol et 1 mL de triéthylamine est ajouté
au milieu réactionnel. Le mélange est placé à 165°C pendant trois jours suivi d’un
refroidissement lent sur une nuit. Des cristaux bleus violet sont collectés et lavés au méthanol.
Les rendements sont de 61% et 45% respectivement dans le cas de la triéthylamine et de
l’hydroxyde de tétraéthylammonium.
153
Partie expérimentale
100 mg (0,77 mmol) de p-tert-butylcalix[8]arène sont placés en bombe avec 13,5 mg (0,77
mmol) de Fe(CH3COO)2 dans 23 mL de méthanol et 1 mL de triéthylamine est ajouté. Le
mélange est placé à 165°C pendant trois jours et suivi d’un refroidissement lent sur une nuit.
78 mg (rendement 58 %) de cristaux marron bordeaux sont directement isolés par filtration et
lavage au méthanol.
154
Annexe 2
ANNEXE 2
Une solution aqueuse chaude de NaHCO3 (5 mL, 1,67g, 20 mmol) est ajoutée à une solution
aqueuse chaude contenant de la glycine (ou alaline) (10 mL, 1,51 g, 20 mmol). L’agitation est
maintenue trente minutes puis une solution d’acétylacétone (10 mL, 2 g, 20 mmol) dans du
méthanol est ajoutée goutte à goutte. Après une nuit d’agitation à température ambiante, les
solvants sont évaporés avec précaution sous vide. Le résidu solide est lavé avec plusieurs
fractions d’éther de pétrole. Le produit brut est recristallisé dans du méthanol. On obtient
alors 2,33 g d’un solide jaune pâle (rendement 65 %).
IR(KBr, cm-1) : 1670 ν(OCO)asym, 1613 ν(C=N), 1409 ν(OCO)sym.
Analyse élémentaire pour C7H10NNaO3 (LHNa-Gly)
Une solution aqueuse froide de KOH (10 mL, 1,4g, 25 mmol) est ajoutée à une solution
aqueuse froide contenant de la glycine (ou alanine) (10 mL, 1,88 g, 25 mmol). L’agitation est
maintenue trente minutes à température ambiante puis l’acétylacétone (10 mL, 2,5 g, 25
mmol) dans du méthanol est ajouté goutte à goutte. Après une nuit d’agitation à température
ambiante, les solvants sont évaporés avec précaution sous vide. Le résidu solide est lavé avec
plusieurs fractions d’éther de pétrole, solubilisé dans du méthanol puis filtré. Le méthanol est
alors évaporé sous vide pour obtenir le produit brut. Celui-ci est recristallisé dans du
méthanol. On obtient alors 2,73 g d’un solide blanc (rendement 70 %).
IR(KBr, cm-1) : 1697 ν(OCO)asym, 1609 ν(C=N), 1399 ν(OCO)sym.
Analyse élémentaire pour C7H10NKO3 (LHK-Gly)
155
Partie expérimentale
Le ligand L1HK (L2HK) ou L1HNa (L2HNa) , respectivement 195 mg ou 180 mg, (1 mmol)
est solubilisé dans 10 mL de méthanol auquel sont ajoutés successivement 170 mg (1 mmol)
CuCl2.H2O dissous dans 10 mL de méthanol et 0,6 mL de triéthylamine. Un léger précipité
(KCl ou NaCl) est ensuite éliminé par filtration. La solution bleu foncé résultante est laissée
en évaporation lente. On obtient 0,36 g (rendement 49 %) pour 1 et 0,25 g (rendement 35 %)
pour 2 de monocristaux de bonne taille après trois jours à une semaine.
156
Annexe 3
ANNEXE 3
Les cubanes de nickel et de cobalt sont obtenus en suivant le même mode opératoire.
Trois jours à une semaine sont nécessaires pour l’obtention de monocristaux de bonne taille et
d’excellente qualité. Chacune de ces synthèses présentent un rendement d’environ 75 %.
157
Partie expérimentale
Le cubane Ni4 hexafluoré (657 mg, 0,5 mmol) est placé en Schlenck sous forme
cristalline. Le milieu réactionnel est placé sous vide pendant une journée, puis très légèrement
chauffé (40-50°C) pendant une heure au bain marie. Une décoloration du produit est
facilement observable et de la poudre est ainsi obtenue. Le milieu réactionnel est placé sous
atmosphère inerte d’azote et le solide est ensuite solubilisé dans de l’éther diéthylique (5 mL).
L’agitation est maintenue pendant une nuit puis une solution de pyridine (4 mmol) dans 5 mL
d’éther diéthylique est ajoutée au goutte à goutte, l’agitation est ensuite maintenue pendant
une journée. L’évaporation lente s’effectue dans un pilulier fermé à l’aide d’un bouchon percé
d’un seul trou. Le produit final est obtenu sous forme de monocristaux exploitables en
diffraction des rayons X avec un rendement d’environ 30 %.
158
Annexe 4
ANNEXE 4
0,66 mmol de LnCl3.6H2O (Ln = Y, Eu, Gd, Tb, Dy) ainsi que 263 ml (1,17 mmol) de
dibenzoylméthane (Ph2acac) sont solubilisés dans 10 ml de méthanol. Une fois la solution
parfaitement limpide, 0,35ml (2,5 mmol) de triéthylamine sont est ajoutés. Le milieu
réactionnel est ensuite bouché puis l’agitation est maintenue pendant la nuit. Le précipité
jaune ainsi formé est récupéré puis ensuite lavé avec 5 mL d’hexane. Le précipité formé est
récupéré et dissout dans un minimum de dichlorométhane. Des cristaux de couleur jaune
(210 mg en moyenne) très intense se forment lors de la diffusion lente d’hexane dans la
solution de dichlorométhane avec un rendement d’environ 35 %.
• Synthèse de [Y8((t-Bu)2acac)10(µ4-O)(µ3-OH)12].
Dans une bouteille en verre, 0,66 mmol de LnCl3.6H2O (Ln = Y, Eu, Gd, Tb, Dy) ainsi
que 0,25 ml (1,2 mmol) de 2,2,6,6-tetraméthyl-3,5-heptanedione ((t-Bu)2acac) sont solubilisés
dans 10 ml de méthanol. Lorsque la solution est parfaitement limpide, 0,35 ml (2,5 mmol) de
triéthylamine y sont ajoutés. La bouteille est alors bouchée et la solution est laissée sous
agitation pendant 18 heures. Le précipité formé est récupéré et dissout dans un minimum de
dichlorométhane. La solution résultante est filtrée pour éliminer toute impureté insoluble. Des
cristaux incolores ou faiblement colorés (selon le métal utilisé) se forment lors de la diffusion
lente d’hexane dans la solution de dichlorométhane avec un rendement d’environ 30 % pour
l’ensemble des composés.
159
Partie expérimentale
• Synthèse de [Ln9(acac)16(µ3-OH)8(µ4-O)(µ4-OH).xH2O]
1 mmol de LnCl3.6H2O (Ln = Y, Eu, Gd, Tb ou Dy) est solubilisée dans 5 ml de
méthanol. Lorsque la solution est parfaitement limpide, 0,2 ml (2 mmol) de 2,4-pentanedione
(acac) ainsi que 0,4 mL (2,9 mmol) de triéthylamine sont ajoutés. La solution est laissée sous
agitation pendant 5 minutes avant d’être transférée dans pilulier fermé et mise au frigo. Des
cristaux incolores ou légèrement colorés (selon le lanthanide utilisé) se forment après 3 jours
avec une rendement moyen de 85%.
Les complexes dopés sont synthètisés suivant le même mode opératoire que leurs
analogues Ln9 purs. Les quantités respectives des deux sels métalliques sont calculées suivant
le pourcentage voulu x mmol de LnCl3.6H2O ainsi que 1-x mmol de Ln’Cl3·6H2O (Ln/Ln’ =
Y/Eu) sont solubilisés dans 5 ml de méthanol. Lorsque la solution est parfaitement limpide,
0,2 mL (2mmol) de 2,4-pentanedione (acac) ainsi que 0,4 mL (2,9 mmol) de triéthylamine y
sont successivement ajoutés. La solution est laissée sous agitation pendant 5 minutes avant
d’être transférée dans flacon étanche et mise au frigo. Des cristaux cubiques incolores ou
faiblement colorés (selon le lanthanide utilisé) se forment après 3 jours.
160
Annexe 4
Tableaux récapitulatifs
Complexe à Ln9
Masse molaire
Sel métallique (g/mol) métal mmol métal mg ligand mmol ligand mL base mmol base mL
EuCl3.6H2O 366,41 1 366,41 2 0,2 3 0,4
DyCl3.6H2O 376,95 1 376,95 2 0,2 3 0,4
GdCl3.6H2O 371,7 1 371,7 2 0,2 3 0,4
TbCl3.6H2O 373,38 1 373,38 2 0,2 3 0,4
YCl3.6H2O 303,36 1 303,36 2 0,2 3 0,4
Complexe à Ln8
Masse molaire
Sel métallique (g/mol) métal mmol métal mg ligand mmol ligand mL base mmol base mL
EuCl3.6H2O 366,41 1,00 366,41 1,77 0,38 3,71 0,53
DyCl3.6H2O 376,95 1,00 376,95 1,77 0,38 3,71 0,53
GdCl3.6H2O 371,70 1,00 371,70 1,77 0,38 3,71 0,53
TbCl3.6H2O 373,38 1,00 373,38 1,77 0,38 3,71 0,53
YCl3.6H2O 303,36 1,00 303,36 1,77 0,38 3,71 0,53
Complexe à Ln5
Masse molaire
Sel métallique (g/mol) métal mmol métal mg ligand mmol ligand mg base mmol base mL
EuCl3.6H2O 366,41 1,00 366,41 1,77 396,20 3,71 0,53
DyCl3.6H2O 376,95 1,00 376,95 1,77 396,20 3,71 0,53
GdCl3.6H2O 371,70 1,00 371,70 1,77 396,20 3,71 0,53
TbCl3.6H2O 373,38 1,00 373,38 1,77 396,20 3,71 0,53
YCl3.6H2O 303,36 1,00 303,36 1,77 396,20 3,71 0,53
161
Partie expérimentale
162
Annexe 5
ANNEXE 5
La synthèse solvothermale
Vis de serrage
Ressort de compression
Disques de rupture et de corrosion
Couvercle en téflon
Enceinte en téflon
Corps en acier
163
Partie expérimentale
164
Annexe 6
ANNEXE 6
165
Données cristallographiques
166
Annexe 7
ANNEXE 7
167
Données cristallographiques
168
Annexe 8
ANNEXE 8
169
Données cristallographiques
Codes de symétrie: (i) 2/3+x, -2/3+y, 1/3+z; (ii) 1+y, -x+y, 1-z; (iii) 1/3-x, 2/3-y, 2/3-z; (iv) -1/3+x,
1/3+y, -2/3+z; (v) -x, 1-y, -z.
170
Annexe 9
ANNEXE 9
171
Données cristallographiques
172
Annexe 10
ANNEXE 10
173
Données cristallographiques
174
Annexe 10
175
Données cristallographiques
176
Annexe 11
ANNEXE 11
177
Données cristallographiques
178
Annexe 11
179
Données cristallographiques
180
Annexe 12
ANNEXE 12
181
Données cristallographiques
182
Annexe 12
183
Données cristallographiques
184
Annexe 13
ANNEXE 13
185
Données cristallographiques
186
Annexe 13
187
Données cristallographiques
188
Annexe 14
ANNEXE 14
189
Données cristallographiques
190
Annexe 14
191
Données cristallographiques
192
Annexe 14
193
Données cristallographiques
194
Annexe 15
ANNEXE 15
Tableau 1 : longueurs de liaisons (Å) au sein du complexe [Tb5(Ph2acac)10 (µ4-OH)(µ3-OH)4]
Tb1-O1 2,593 (11) Tb2-O1 2,511 (12)
Tb1-O12 2,325 (11) Tb2-O11 2,327 (11)
Tb1-O14 2,331 (12) Tb2-O13 2,355 (10)
Tb1-O142 2,322 (13) Tb2-O21 2,356 (13)
Tb1-O146 2,359 (13) Tb2-O25 2,358 (12)
Tb1-O163 2,451 (13) Tb2-O55 2,242 (14)
Tb1-O176 2,287 (13) Tb2-O59 2,272 (12)
Tb1-O180 2,235 (13) Tb2-O73 2,425 (14)
195
Données cristallographiques
196
Annexe 15
197
Données cristallographiques
198
Annexe 16
ANNEXE 16
199
Données cristallographiques
200
Annexe 16
201
Données cristallographiques
202
Annexe 17
ANNEXE 17
203
Données cristallographiques
204
Annexe 18
ANNEXE 18
205
Données cristallographiques
206
Annexe 19
ANNEXE 19
Tableau 1: longueurs de liaisons (Å) au sein du complexe
[Y9(acac)16(µ3-OH)8(µ4-O)(µ4-OH).xH2O].
Y1-O3i 2,424 (3) Y2-O10i 2,430 (3)
Y1-O3ii 2,424 (3) Y2-O4i 2,323 (3)
Y1-O3iii 2,424 (3) Y2-O2 2,5410 (7)
Y1-O4i 2,410 (3) Y2-O4 2,283 (3)
Y1-O4ii 2,410 (3) Y2-O10 2,402 (3)
Y1-O4iii 2,410 (3) Y2-O14 2,325 (4)
Y1-O3 2,424 (3) Y2-O17 2,267 (3)
Y1-O4 2,410 (3) Y2-O21 2,321 (3)
207
Données cristallographiques
208
Annexe 20
ANNEXE 20
Tableau 1: longueurs de liaisons (Å) au sein du complexe
[Tb9(acac)16(µ3-OH)8(µ4-O)(µ4-OH).xH2O].
Tb1-O3i 2,456 (7) Tb2-O10i 2,456 (7)
Tb1-O3ii 2,456 (7) Tb2-O4i 2,346 (7)
Tb1-O3iii 2,456 (7) Tb2-O2 2,5694 (14)
Tb1-O4i 2,433 (6) Tb2-O4 2,306 (6)
Tb1-O4ii 2,433 (6) Tb2-O10 2,407 (7)
Tb1-O4iii 2,433 (6) Tb2-O14 2,338 (8)
Tb1-O3 2,456 (7) Tb2-O17 2,281 (8)
Tb1-O4 2,433 (6) Tb2-O21 2,349 (7)
209
Données cristallographiques
210
Annexe 21
ANNEXE 21
Tableau 1: longueurs de liaisons (Å) au sein du complexe
[Dy9(acac)16(µ3-OH)8(µ4-O)(µ4-OH).xH2O].
Dy1-O3i 2,445 (5) Dy2-O10iii 2,436 (6)
Dy1-O3ii 2,445 (5) Dy2-O4iii 2,321 (5)
Dy1-O3iii 2,445 (5) Dy2-O2 2,5537 (11)
Dy1-O4iii 2,428 (5) Dy2-O4 2,293 (5)
Dy1-O4i 2,428 (5) Dy2-O10 2,407 (6)
Dy1-O4ii 2,428 (5) Dy2-O14 2,337 (7)
Dy1-O2 2,963 (11) Dy2-O17 2,284 (6)
Dy1-O3 2,445 (5) Dy2-O21 2,338 (6)
211
Données cristallographiques
212
Annexe 22
ANNEXE 22
Tableau 1: longueurs de liaisons (Å) au sein du complexe
[Gd9(acac)16(µ3-OH)8(µ4-O)(µ4-OH).xH2O].
Gd1-O3i 2,481 (6) Gd2-O10ii 2,448 (6)
Gd1-O3ii 2,481 (6) Gd2-O4ii 2,373 (5)
Gd1-O3iii 2,481 (6) Gd2-O2 2,5903 (12)
Gd1-O4ii 2,452 (6) Gd2-O4 2,322 (5)
Gd1-O4i 2,452 (6) Gd2-O10 2,435 (6)
Gd1-O4iii 2,452 (6) Gd2-O14 2,385 (8)
Gd1-O2 2,992 (11) Gd2-O17 2,304 (7)
Gd1-O3 2,481 (6) Gd2-O21 2,368 (6)
Gd1-O4 2,452 (6) Gd2-O10ii 2,448 (6)
213
Données cristallographiques
214
Annexe 23
ANNEXE 23
Tableau 1 : Résumé des données cristallographiques et des conditions d’enregistrement pour
les complexes [Y9-xEux(acac)16(µ3-OH)8(µ4-O)(µ4-OH),xH2O]
Y8Eu1 Y6,4Eu3,6 Y4,5Eu4,5
Dopage tenté
88,9% Y / 11,1% Eu 60% Y - 40% Eu 50% Y / 50% Eu
Formule affinée C80H122Eu0,.98O42,5Y8,02 C80H122Eu2,92O42,5Y6,08 C80H122.5Eu4.35O43.5Y4.64
Ration Y/Eu affiné 89,1% Y / 10,9% Eu 77,6% Y / 32,4% Eu 51,6% Y / 48,4% Eu
Masse molaire (g.mol-1) 2625,8 2747,8 2853.9
Système cristallin Tétragonal Tétragonal Tétragonal
Groupe d’espace P4/n (N. 85) P4/n (N. 85) P4/n (N. 85)
Paramètres de maille - - -
a (Å) 19,1041 (3) 19,2610 (6) 19,2299 (6)
c (Å) 15,5149 (4) 15,5773 (6) 15,4407 (6)
V (Å3) 5662,4 (2) 5779,0 (3) 5709,8 (3)
Z 2 2 2
Longueur d’onde (Å) 0,71073 0,71073 0,71073
Couleur du cristal Incolore Incolore Incolore
Forme du cristal Cubique Cubique Cubique
Dimensions du cristal 0,02*0,02*0,02 0,47*0,49*0,55 0,10*0,11*0,12
Nb de réflexions 5579 6886 6867
Rint 0,036 18,4 0,093
Température (K) 290 290 290
Densité (g.cm-3) 1,540 1,579 1,662
µ (mm-1) 4.668 4,647 4,760
R / Rw [I/σ(I)>3) 0,1233 / 0,1204 0,0668 / 0,0750 0,0414 / 0,0584
S 1,08 1,13 1,20
∆ρmax / ∆ρmin (e-.Å-3) 3,32 / -3,09 3,18 / -3,82 0,66 / -0,75
Réfl.s utilisées pour l’aff. 3535 3089 3168
Nbre de param.s affinés / 288 / 13 299 / 7 325 / 0
Correction d’absorption - analytique analytique
215
Données cristallographiques
216
Annexe 24
ANNEXE 24
Tableau 1: longueurs de liaisons (Å) au sein du complexe
[Y8Eu1(acac)16(µ3-OH)8(µ4-O)(µ4-OH).xH2O].
Y1-O53i 2,452 (8) Y2-O45i 2,403 (9)
Y1-O53ii 2,452 (8) Y2-O53i 2,312 (8)
Y1-O53iii 2,452 (8) Y2-O31 2,274 (10)
Y1-O51 2,960 (16) Y2-O35 2,310 (9)
Y1-O52 2,949 (18) Y2-O41 2,314 (11)
Y1-O53 2,452 (8) Y2-O45 2,449 (9)
Y1-O54 2,415 (9) Y2-O52 2,5673 (19)
Eu1-O53i 2,452 (8) Y2-O53 2,290 (8)
Eu1-O53ii 2,452 (8) Eu2-O45i 2,403 (9)
Eu1-O53iii 2,452 (8) Eu2-O53i 2,312 (8)
Eu1-O53 2,452 (8) Eu2-O31 2,274 (10)
Eu1-O54 2,415 (9) Eu2-O35 2,310 (9)
217
Données cristallographiques
218
Annexe 24
219
Données cristallographiques
220
Annexe 25
ANNEXE 25
Tableau 1: longueurs de liaisons (Å) au sein du complexe
[Y4,5Eu4,5(acac)16(µ3-OH)8(µ4-O)(µ4-OH).xH2O].
Eu1-O2 2,990 (15) Eu3-O38i 2,289 (11)
Eu1-O3 2,450 (7) Eu3-O4i 2,281 (14)
Eu1-O4 2,446 (7) Eu3-O2 2,489 (12)
Eu3-O4 2,367 (14)
Eu2-O11i 2,532 (11) Eu3-O25 2,431 (14)
Eu2-O3i 2,455 (11) Eu3-O31 2,263 (16)
Eu2-O1 2,664 (9) Eu3-O32 2,449 (13)
Eu2-O3 2,280 (13) Eu3-O38 2,426 (16)
Eu2-O11 2,347 (12) Y3-O38i 2,610 (12)
Eu2-O17 2,202 (12) Y3-O4i 2,446 (16)
Eu2-O18 2,357 (13) Y3-O2 2,687 (14)
Eu2-O24 2,322 (14) Y3-O4 2,219 (17)
Y2-O11i 2,261 (14) Y3-O25 2,235 (17)
Y2-O3i 2,184 (14) Y3-O31 2,299 (19)
Y2-O1 2,533 (13) Y3-O32 2,184 (15)
Y2-O3 2,414 (15) Y3-O38 2,410 (19)
Y2-O11 2,538 (15)
Y2-O17 2,491 (13)
Y2-O18 2,269 (16)
Y2-O24 2,399 (17)
221
Données cristallographiques
222
Annexe 25
223
Données cristallographiques
224
Annexe 26
ANNEXE 26
225
226
Publications
Publications
227
PAPER www.rsc.org/dalton | Dalton Transactions
The solvothermal reaction of cobalt(II) acetate with p-tert-butylcalix[8]arene (calix) and triethylamine
affords the compound (Et3 NH)2 [CoII 2 (calix)2 ] (1·2Et3 NH) that shows a hydrogen bond bridged
dinuclear complex [CoII 2 (calix)2 ]2− (1) with cobalt(II) ions in a tetrahedral geometry. The compound
crystallises in the monoclinic, space group P21 /n with cell parameters a = 14.89(1) A ˚ , b = 20.90(2) A
˚,
◦
c = 30.87(4) A, b = 102.57(7) , V = 9376(16) A , Z = 2. The magnetic studies together with ab initio
˚ ˚ 3
calculations are evidence of an important role of the geometry of the second coordination sphere of
carbon and hydrogen atoms around the CoO4 core in quantifying the zero field splitting on cobalt sites.
This results in strong magnetic anisotropies with a negative axial component on the cobalt fragments.
Introduction
We are interested in polynuclear complexes1 with high magnetic
spin and anisotropy that may exhibit single-molecule magnets
(SMMs) behavior.2–5 From the chemical point of view this is
not an easy task as one requirement is the synthesis of high
nuclearity complexes well isolated from each other. The general
approach is to use multidentate and bulky ligands that favour
the metal aggregation then keeping the resulting clusters aside
from each other by lying at the periphery.6 To this purpose,
calixarenes7 look particularly attractive. Indeed they are bulky
and sizeable macrocycles equipped with phenol oxygen atoms that
are available for coordination and shaping clusters.8–10 Since their
first synthesis and structural characterisation11 metallocalixarene
complexes with direct coordination of the phenoxo oxygen are still
relatively few comparatively with the large extent of calixarene
chemistry. However their number is increasing and covers the
entire periodic table8,9 with examples of complexes with 3d11,12 ,
4d13,14 , 5d15,16 , 4f17,18 and 5f19–21 transition metal ions and different
calixarene sizes.
With this in mind we recently reported on the synthesis, crystal
structure and magnetism of a series of manganese(II) and iron(II)
thiacalixarene complexes.22,23 Following this work we now report Scheme 1
on a dinuclear cobalt(II) complex with p-tert-butylcalix[8]arene
(Scheme 1) for which some complexes have been previously Results and discussion
reported.19,21 The reason for choosing cobalt(II) lies in its well The compound (1·2Et3 NH) was obtained in the form of blue single
known Ising type behaviour.24 Indeed, this makes it a good crystals by solvothermal synthesis in methanol when reacting CoII
candidate to instill anisotropy and several cobalt(II) polynuclear acetate with p-tert-butylcalix[8]arene (calix) and triethylamine.
complexes have been reported that show SMMs properties.25–29
4582 | Dalton Trans., 2007, 4582–4588 This journal is © The Royal Society of Chemistry 2007
Fig. 1 (a) Molecular structure of the [CoII 2 (calix)2 ]2− complex (1) with
(b) detail of the coordination mode of the Co(II) ions showing the hydrogen
bond bridges and (c) view of the interacting triethylammonium cations. Fig. 2 Temperature dependence of the product of the molar magnetic
Hydrogens have been omitted for clarity. susceptibility with temperature (vT ) for 1·2Et4 N. The dashed lines hold
for simulation with the cobalt as magnetically isolated. The solid line
holds for the simulation with values in the text when taking account of the
phenol groups (Fig. 1c). The arrangement of the two calixarenes exchange interaction between the cobalt ions.
is different from the sandwich type of many metallocalixarenes
but reminiscent of those found in the first iron(II) and cobalt(II) In order to clarify the origin of different contributions
calix[4]arene complexes.11 to the magnetic susceptibility, ab initio calculations at the
The centrosymmetrically related cobalt(II) ions are coordinated CASSCF/CASPT2 level have been carried out on the mononu-
to four phenoxo oxygen atoms provided by the two calixarene clear cobalt fragment of the compound. Since the two cobalt ions
macrocycles (two oxygen from each). The oxygen environment are related by inversion symmetry it was enough to consider only
of the cobalt(II) ions (Fig. 1b) is a slightly distorted tetrahedron one cobalt site. The obtained Kramers doublets (Table 1) have been
which approximates C 2v symmetry. The Co–O bond lengths used for the simulation of exchange interaction between cobalt
are comprised between 1.927(6) and 2.000(5) A ˚ and the bond
ions and of the magnetic susceptibility of the complex 1.
angles O–Co–O in the range 106.2(2)◦ –116.0(2)◦ . This tetrahedral The calculated susceptibility corresponding to two isolated
environment is in agreement with the intense blue colour of the cobalt fragments was found to be very close to the experimental
compound. value at room temperature as shown in Fig. 2 (dashed line). The
There is no bridging phenoxo oxygen atoms in contrast with analysis of the electronic structure of the mononuclear fragments
previously reported cobalt(II) calix[4]arene complexes.11 Instead has shown that the first excited quartet lies at ca 3000 cm−1 while
close examination of the intermolecular distances reveals that all six levels deriving from 4 T1 and 4 T2 lie within ca 8000 cm−1
two oxygen pairs are at very close distances (O–O = 2.405(2) Å). (Table 3). The magnitude of the splitting of these orbital triplets
This cannot be explained here by steric constraints of the bulky
ligands which have enough room to set aside. In fact this evidences Table 1 Crystallographic data for (Et3 NH)2 [CoII 2 (calix)2 ]
hydrogen bond bridges between the two tetrahedral CoO4 moieties
(Fig. 1b) which is in total agreement with the charge balance in the Formula C188 H250 Co2 N2 O16
compound. Indeed, as two pairs of phenoxo oxygen share protons
M/g mol−1 2911.92
in hydrogen bonds there are only six fully deprotonated phenol
Crystal system Monoclinic
groups for a total of sixteen for the two calixarenes which fits in Space group P21 /n
well with two cobalt(II) ions and two counter-cations (Et3 NH+ ). a/A ˚ 14.89(1)
It should be stressed that the +2 oxidation state of cobalt ions b/A ˚ 20.90(2)
was confirmed by Bond Valence Sum (BVS) calculations30–32 c/A ˚ 30.87(4)
a/◦ 90
(calculated value: 1.94). b/◦ 102.57(7)
c /◦ 90
V /A ˚3 9376(16)
Magnetic study Z 2
T/K 293
The temperature dependence of the product of the magnetic d calc /g cm3 1.031
susceptibility with temperature (vT ) for 1·2Et3 NH is shown in l(Mo-Ka)/mm−1 0.71073
Fig. 2. At 300 K, vT is equal to 5.33 cm3 K mol−1 and upon cooling Measured reflections 7626
Unique Data [I > 2rI ] 6293 (Rint = 0.164)
it decreases down to the value of 0.52 cm3 K mol−1 at 2 K. At room R1 0.117a (0.164)b
temperature this corresponds to an effective magnetic moment wR2 0.113a (0.155)b
equal to 4.617 lB per Co(II) ion which lies in the range (4.2– Goodness-of-fit 1.1
4.8 lB ) known for most of the mononuclear Co(II) complexes in a
The value were calculated for data with I > 2r(I ). b For all data.
tetrahedral environment.33–37
This journal is © The Royal Society of Chemistry 2007 Dalton Trans., 2007, 4582–4588 | 4583
is much larger than expected for Co(II) complexes in a slightly the ground and the first excited Kramers doublets we obtain the
distorted tetrahedral environment, which at first glance is the main values of the g tensors (0.82, 1.76, 5.24) and (4.09, 3.01, 0.81),
case here if one inspects the geometry of the surrounding oxygen respectively. The first set of values is close to (0,0,6), corresponding
atoms only. Actually the symmetry of the next coordination sphere to the Kramers doublet of a ±3/2 type, while the second one is
of carbon and hydrogen atoms is much lower which, given the close to (4,4,2), corresponding to the Kramers doublet of ±1/2
strong interaction of oxygens with them, effectively lowers the type. This means that the parameter of the axial component of the
symmetry of the ligand field felt by the cobalt ions. In order to magnetic anisotropy is negative (D < 0), while the deviations in
prove this we made a series of calculations of cobalt fragments the corresponding sets of values are mostly due to the presence of
with different symmetries of nearest neighbour (oxygen) and next- the rhombic component of magnetic anisotropy,40 which is to be
nearest neighbour environments (Tables 2 and 3). We found in expected given the low symmetry of the environment of each cobalt
particular, that symmetrizing the oxygen environment to an ideal ion. Again, the main source of the symmetry lowering comes
Td CoO4 core, leaving at the same time the geometry of the next from the next-nearest neighbour coordination sphere composed
coordination sphere unchanged, results in the same splittings of from carbon and hydrogen atoms. Moreover, the calculations in
the 4 T1 and 4 T2 terms as in the case of the experimental geometry Tables 2 and 3 show that without the next-nearest neighbour
of the fragment. This proves that the main contributions to low coordination sphere the zero-field splitting itself would be twice
symmetry components of the ligand field come indeed from low- smaller. This effect is analysed in the next section. Note that
symmetry interactions of oxygens with carbon and hydrogen negative axial anisotropy parameters on individual metal sites do
atoms from the next coordination sphere. We note that such not imply automatically a negative sign of the axial anisotropy in
a strong effect of the geometry of the next-nearest-neighbour the lowest exchange states of the whole complex.40 For instance,
coordination sphere on the ligand field spectrum of Co(II) ions in the exchange limit41 we obtain for the ZFS parameter Ds of
cannot be foreseen from a simple ligand field analysis.36,38 The last exchange multiplets of Co2 : D3 < 0, D2 = 0, D1 > 0, where S is
allows us to rationalise the data for complexes with monoatomic the total spin of the dinuclear unit.
ligands like [CoCl4 ]2− ,36 but definitely fails in the present case. As revealed by the crystal structure, the two cobalt centres in
Finally, the zero-field splitting of the ground quartet 4 A2 is the complex (1) are not isolated but bridged though hydrogen
obtained as DE = 34 cm−1 . In order to assess the nature of bonds (O–H–O). Therefore one may expect magnetic interaction
the lowest Kramers doublets we calculated the corresponding g to occur. This explains the observed discrepancy between the
tensors using the recently developed ab initio methodology.39 For experimental data and the calculated susceptibility at low tem-
perature (Fig. 2, dashed line). Due to the large value of zero-
field splitting, the exchange interaction at low temperatures takes
˚ ) and angles (◦ ) for (Et3 NH)2
Table 2 Selected bond lengths (A place only between ground Kramers doublets on cobalt sites and
[CoII 2 (calix)2 ]
is therefore quite anisotropic. The description of this interaction
Co–O1 1.927(6) Co–O3 2.000(5) requires the knowledge of nine exchange parameters, which cannot
Co–O2 1.995(6) Co–O4 1.929(6) be extracted reliably from the fitting of powder susceptibility. To
Co–Coa 4.801(4) O–Oa 2.405(2) reduce the number of fitting parameters we use the Lines approach
to treat the anisotropic exchange interaction.41 This approach
O1–Co–O2 106.4(3) O2–Co–O3 106.3(2)
O1–Co–O4 116.0(2) O2–Co–O4 110.6(2) begins with the isotropic exchange interactions, which would be
O1–Co–O3 111.0(2) O3–Co–O4 106.2(2) in the absence of spin–orbit coupling on metal sites. In our case,
a
Symmetry operation: 1 − x, 1 − y, 1 − z.
we took into account two exchange parameters for intramolecular
(J) and intermolecular (J ) couplings. Diagonalizing the matrix of
Table 3 Calculations for the mononuclear fragment of the complex 1 in experimental geometry
0.00
0.0 0.0 34.11 34.11
2895.16
3211.7 2910.2 3053.61 158.45
3954.90
4245.5 3846.6 4057.14 102.24
5301.36
b
CoO4 C12 H16 H 4956.0 5353.2 5462.86 161.50 2.64 4.60
6513.01
6723.7 6371.2 6622.56 109.55
8142.09
7569.5 7958.5 8249.81 107.72
8578.30
7822.4 8024.7 8765.83 187.53
a
These energies correspond to 4 A2 , 4 T1 and 4 T2 , terms of Co(II) in tetrahedral environment. b The experimental position of the atoms. These results were
used for fitting of the exchange interaction between Co centres.
4584 | Dalton Trans., 2007, 4582–4588 This journal is © The Royal Society of Chemistry 2007
the corresponding Heisenberg Hamiltonian, written in the basis Co(II) in a tetrahedral environment are calculated and the room
of spin–orbit multiplets of cobalt fragments obtained from our temperature magnetism is simulated on this basis. A comparison
quantum chemistry calculations, gives solutions corresponding of the results presented in Tables 3 and 4 show indeed that (1) the
to anisotropic exchange interactions between Kramers doublets. substitution of the carbon atoms by hydrogens does not much alter
Both intramolecular and intermolecular interactions are found the magnetic susceptibility and the effective magnetic moment at
antiferromagnetic; J = −1.75 cm−1 and zJ = −0.5 cm−1 (z is the room temperature. However, the ZFS seems to be much more
number of nearest neighbours for each molecule). The simulated sensitive to this substitution, therefore in the following we only
susceptibility is shown in Fig. 2 (solid line). We stress that all judge its relative variation within the series of CoO4 Hn model
magnetic interactions on the cobalt sites are calculated from first fragments.
principles, so that the only fitting parameters are J and zJ . In order If the hydrogens lie along the Co–O bonds (Table 4 (2)), they
to obtain a better agreement with experimental data, a shift of the do not give additional low-symmetry components to the ligand
calculated mononuclear contribution to vT = 0.08 cm3 K mol−1 , field on Co(II), as was the case with the next coordination sphere
correcting for errors introduced by the fragment approximation, of the fragment in Table 4 (1). As a result, the obtained splitting
was added. of 4 T1 and 4 T2 terms is several times smaller and the zero-field
splitting is almost twice as low as in Table 4 (1). A comparison of
Effect of the next-nearest neighbour coordination sphere on the the results in Tables 4 (2) and 5 (1) shows that the distortion in the
ZFS on cobalt sites CoO4 core is not essential for the magnetic moment. However, the
ZFS in Table 4 (2) is completely determined by this distortion. On
In order to assess the contributions to the zero-field splitting the other hand, the ZFS in Table 5 (2) appears entirely due to the
from the low symmetry environment of carbon and hydrogen symmetry lowering in the next-coordination sphere simulated by
atoms surrounding the CoO4 core, we performed additional five hydrogens. We can see that it is twice as large as the ZFS in
CASSCF/CASPT2 calculations. To make calculations simpler Table 4 (2), which arose due to the symmetry lowering in the O4
we substituted the carbon atoms by hydrogens, first ensuring environment only. Furthermore, as the comparison with Table 4
that this does not lead to significant changes for the magnetic (1) shows, the symmetrization of the CoO4 core does not reduce,
properties as compared to the previous calculations. Tables 4 and but on the contrary increases the ZFS of the Co(II). This is related
5 present the results for mononuclear Co(II) model fragments. The to the fact that the splitting of the terms 4 T1 and 4 T2 is slightly
energy levels deriving from the lowest 4 A2 , 4 T1 and 4 T2 quartets of larger and the excitation energies are lower in Table 5 (2).
Table 4 Calculations for CoO4 Hn model fragments with experimental geometry (C1 ) of the CoO4 core
0.00
0.0 0.0 59.80 59.80
2491.60
2807.9 2590.5 2678.35 86.75
3599.30
3489.4 3462.4 3693.04 93.74
5808.43
1 Co(OH)4 Hb 5250.1 6050.5 6013.63 205.2 2.70 4.65
6343.39
5991.0 6183.6 6546.99 203.6
7984.56
7331.6 7864.0 8203.93 219.37
8561.44
7573.1 8165.4 8712.01 150.57
0.00
0.0 0.000 33.55 33.55
2147.99
2321.3 2139.238 2267.18 119.19
2611.63
2810.6 2688.528 2836.72 225.09
3098.79
2 Co(OH)4 c 2886.5 2906.677 3165.54 66.75 3.03 4.92
4059.85
4542.3 4236.342 4430.22 370.37
4553.45
4662.9 4351.894 4976.33 422.88
5322.65
4971.2 4885.503 5515.86 193.21
a
These energies correspond to 4 A2 , 4 T1 and 4 T2 terms of Co(II) in tetrahedral environment. b The CoO4 core has experimental geometry, but the carbon
atoms bonded to the oxygens, were substituted by hydrogens at the same positions. c The CoO4 core has experimental geometry, but the hydrogens were
inserted along the Co–O bond, with 0.96 A O–H bond length.
This journal is © The Royal Society of Chemistry 2007 Dalton Trans., 2007, 4582–4588 | 4585
Table 5 Calculations for CoO4 Hn model fragments with idealized geometry (Td ) of the CoO4 core
0.00
0.0 0.0 0.00
2192.51
2371.5 2347.8 2192.51
2362.09
2371.5 2120.9 2681.02
2681.02
1 Co(OH)4 b 2371.5 2089.9 2730.65 0 3.08 4.97
3779.23
4188.1 4037.3 4258.77
4258.77
4188.1 4016.9 4794.25
4957.71
4188.1 3734.4 4957.71
0.00
0.0 0.0 70.59 70.59
2277.68
2583.0 2358.2 2441.92 164.24
3537.66
3417.5 3395.3 3622.39 84.73
5790.05
c
2 Co(OH)4 H 5504.5 6296.4 5962.18 172.13 2.75 4.69
6351.67
5836.3 5885.3 6539.34 187.67
7910.05
7285.7 7661.3 8082.16 172.11
8775.24
7723.3 8423.1 8882.71 107.47
a 4 4 4 b
These energies correspond to A2 , T1 and T2 , terms of Co(II) in tetrahedral environment. Fully Td idealized structure. All Co–O bonds were 1.96A. The
O–H bonds were 0.96 A. c Only the CoO4 core has the symmetry Td . All hydrogens were inserted as in the experimental structure; four of them replacing
the nearest neighbour carbons; their relative angles and bond lengths were kept as in experiment. d The splitting of the 4 T1 and 4 T2 terms for the Co(OH)4
compound is an artefact of the present version of MOLCAS/CASPT2 calculations and are within the average error of ≈0.2 eV.46,47 e For the Co(OH)4 , in
order to keep the symmetry, we used the CASSCF energies for the evaluation of the effects of the spin–orbit interaction. Very close results are obtained
when using averaged CASPT2 energies corresponding to the 4 T1 and 4 T2 terms. The pairs of degenerate Kramers doublets (highlighted) correspond to T8
and nondegenerate ones to T7 multiplets.
We can conclude that beside the first coordination sphere usually interaction between such Co(II) units, which may offer new
considered in the ligand field theory, also the effect of the second prospects for the design of SMMs.
coordination sphere plays an important role in quantifying the
ZFS on the Co(II) ions. In the case considered here the effect of Experimental
the second coordination sphere proves to be twice stronger than
the effect from the first coordination sphere. We expect that these Synthesis
conclusions will be valid also for real fragments of the Co(II)
in 1 (Table 3). Namely, the main contribution to the observed All chemicals and solvents were used as received; p-tert-
ZFS (34 cm−1 ) comes from the symmetry lowering of the next Butylcalix[8]arene was synthesised as reported.42
coordination sphere of carbon and hydrogen atoms.
Synthesis of (Et3 NH)2 [CoII 2 (calix)2 ] (1.2Et3 NH)
4586 | Dalton Trans., 2007, 4582–4588 This journal is © The Royal Society of Chemistry 2007
solved by direct methods using the SIR97 program44 combined Acknowledgements
with Fourier difference syntheses and refined against F using
reflections with [I/r(I ) >3] and the CRYSTALS program.45 All ˆ
The work of the French team was supported by “R´egion Rhone-
atomic displacements parameters for non-hydrogen atoms have Alpes”, the network of excellence MAGMANet. Magnetic mea-
been refined with anisotropic terms. The hydrogen atoms were surements were performed at the CEA-Grenoble in the frame of
theoretically located on the basis of the conformation of the a “Laboratoire de Recherche Conventioné du CEA” (DSM-03-
supporting atom. Crystallographic data and experimental details 31). The work of the Belgian team has been supported by the
for structure analysis are given in Table 1. Selected bond lengths Belgian Science Foundation and Flemish Government under the
and angles are listed in Table 2. Concerted Action Scheme.
CCDC reference number 631678.
For crystallographic data in CIF or other electronic format see Notes and references
DOI: 10.1039/b708926k
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D. Luneau, Angew. Chem., Int. Ed., 2006, 45, 4659–4662.
2 D. Gatteschi and R. Sessoli, Angew. Chem., Int. Ed., 2003, 42, 268–
Magnetic measurements 297.
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The magnetic susceptibilities of the compound were measured 4 R. Sessoli, H.-L. Tsai, A. R. Schake, S. Wang, J. B. Vincent, K. Folting,
D. Gatteschi, G. Christou and D. N. Hendrickson, J. Am. Chem. Soc.,
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magnetometer. The data were corrected for diamagnetism of 6 R. E. P. Winpenny, J. Chem. Soc., Dalton Trans., 2002, 1–10.
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Computational details 2006.
10 N. Morohashi, F. Narumi, N. Iki, T. Hattori and S. Miyano, Chem.
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Chem. Soc., 1985, 107, 8087–8091.
active space included five 3d orbitals of cobalt, an additional set 12 S. G. Bott, A. W. Coleman and J. L. Atwood, J. Chem. Soc., Chem.
of 4d orbitals to take into account the double shell effect47 and Commun., 1986, 610–611.
one doubly occupied ligand orbital. Inclusion of the second (4d) 13 J. A. Acho, T. Ren, J. W. Yun and S. J. Lippard, Inorg. Chem., 1995, 34,
5226–5233.
shell is almost always necessary in order to obtain good CASSCF
14 L. Liu, L. N. Zakharov, A. L. Rheingold, W. H. Watson and T. A.
wave functions in cobalt complexes.48 Since we are only concerned Hanna, Inorg. Chem., 2006, 45, 4247–4260.
with ligand-field levels, this active space proves to be sufficient 15 D. Buccella and G. Parkin, J. Am. Chem. Soc., 2006, 128, 16358–
and the inclusion of additional ligand orbitals practically does 16364.
16 P. Mongrain, J. Douville, J. Gagnon, M. Drouin, A. Decken, D. Fortin
not change the results. The calculated fragment included, beside and P. D. Harvey, Can. J. Chem., 2004, 82, 1452–1461.
the CoO4 core, twelve nearest and next nearest neighbour carbon 17 J. C. Bünzli, F. Ihringer, P. Dumy, C. Sager and R. D. Rogers, J. Chem.
atoms, the dangling bonds of the end atoms being saturated by Soc., Dalton Trans., 1998, 497–503.
hydrogens (Fig. 3). The effect of spin–orbit coupling on the lowest 18 B. M. Furphy, J. Harrowfield, D. L. Kepert, B. W. Skelton, A. H. White
and F. R. Wilner, Inorg. Chem., 1987, 4231–4236.
states was taken into account by mixing ten quartet and ten lowest 19 J. M. Harrowfield, M. I. Ogden and A. H. White, J. Chem. Soc., Dalton
doublet states within the RASSI program of MOLCAS. With the Trans., 1991, 2625–2632.
obtained spin–orbit multiplets, the powder magnetic susceptibility 20 L. Salmon, P. Thuéry and M. Ephritikhine, Chem. Commun., 2006,
856–858.
and the g tensors for the lowest Kramers doublets of isolated 21 L. Salmon, P. Thuéry and M. Ephritikhine, Dalton Trans., 2006, 3629–
fragments were further evaluated using the recently developed ab 3637.
initio methodology.39 22 C. Desroches, G. Pilet, S. A. Borshch, S. Parola and D. Luneau, Inorg.
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23 C. Desroches, G. Pilet, P. A. ´ Szil´agyi, G. Moln´ar, S. A. Borshch, A.
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Fig. 3 The structure of the calculated fragment of 1. Angew. Chem., Int. Ed., 2007, 46, 1832–1835.
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4588 | Dalton Trans., 2007, 4582–4588 This journal is © The Royal Society of Chemistry 2007
Inorg. Chem. 2008, 47, 572−577
UniVersité de Lyon, Laboratoire de Chimie, CNRS, Ecole normale supérieure de Lyon, 46 allée
d’Italie, 69364 Lyon cedex07, France, UniVersité Claude Bernard Lyon 1, Laboratoire des
Multimatériaux et Interfaces (UMR 5615), 69622 Villeurbanne cedex, France, and Laboratoire de
Physique Quantique (UMR 5626), UniVersité Paul Sabatier, 118 route de Narbonne, 31062
Toulouse cedex, France
Received September 7, 2007
We report the synthesis and structural and magnetic characterization of an original Cu3 oxidase model. The Schiff
base ligand used in the synthesis derives from condensation of acetylacetone with glycine amino acid. The K[Cu3-
(L)3(µ3-OH)]‚(H2O)2 complex crystallizes at room temperature in the tetragonal P43212 space group with a ) 20.540-
(3) Å and c ) 15.866(6) Å and consists of triangular Cu3 units. The magnetic behavior interpretation suggests the
presence of spin frustration, which has been investigated by means of ab initio DDCI calculations. It is shown that
the system should be viewed as a “ménage à trois” spin-coupled pattern mediated by a central hydroxo group,
lifting the doublet degeneracy by �8 cm-1.
572 Inorganic Chemistry, Vol. 47, No. 2, 2008 10.1021/ic701758x CCC: $40.75 © 2008 American Chemical Society
Published on Web 12/18/2007
Synthesis and Charaterization of a Cu3 Oxidase Model
various diamines. While O,N,O Schiff bases are known to undertaken to analyze the O2 reductive cleavage in the
generate molecular architectures with various nuclearity, to catalytic cycle of multicopper oxidase.15 Whereas DFT
the best of our knowledge, no example of trinuclear Cu3 combined with the broken symmetry approach16 has been
involving such donor ligand has been reported so far. successfully applied to calculation of magnetic exchange
Apart from the biological significance, this particular interactions of binuclear systems,17 few examples are devoted
type of architecture can be viewed as geometrically spin to trinuclear transition-metal complexes.5c,e,18 Magnetostruc
frustrated and prototypes for evaluation of the relevance of tural correlations have been performed in linear trinuclear5c,18b
magnetic exchange models.10 The concept of spin frustration copper(II) complexes bridged by either by µ-hydroxo or
was originally introduced in 1977 in relation with the mixed µ-hydroxo µ-acetato ligands. Surprisingly, none of
phenomenon of spin-glass behavior.11 Since this pioneering the triangular Cu3 systems which have been treated by
work, this concept has been widely applied in solid-state
DFT18c-e possess a bridging µ3-ligand. The scarcity of
physics10b,12 and appeared more recently in the molecular
theoretical studies based on monodeterminantal approaches
magnetism community.10a,13 For instance, such metallic anti
might be explained by the known deficiencies of such
ferromagnetic systems have been proposed as promising
methods19,20 in the treatment of spin states with a multiref
targets for molecular-based quantum information process-
ing.14 In perfect D3/C3-symmetric trimers, with antiferro erence character. To overcome these limitations, correlated
magnetically coupled integer spins, the ground state is dia multireference correlations are appealing approaches. The
magnetic and nondegenerate. In contrast, the S ) 1/2 ground only example proposed by Chalupsky and co-workers
state resulting from half-integer spin arrangement is doubly proceeds through a thorough analysis of spectroscopic
degenerate.13 However, this picture does not hold as soon parameters based on complete active space second-order
as the triangular arrangement deviates from the three perturbation theory (CASPT2)21 and multireference differ
fold symmetry which is observed in most of the synthetic ence dedicated configuration interaction (CI)22 calculations
models. for a series of (µ3-hydroxo)- and (µ3-oxo)-bridged trinuclear
Density functional theory (DFT) and explicitly correlated Cu(II) models.19
ab initio calculations have been tentatively used to propose In this paper, we report the synthesis as well as structural
a detailed description of their electronic structures and and magnetic characterization of a new copper(II) trinuclear
rationalize the physical origin of their magnetic and spec complex exhibiting a triangular shape with a µ3-OH central
troscopic features. A combined quantum mechanical and group. Ab initio theoretical calculations were performed to
molecular mechanical (QM/MM) study has been recently establish the spectroscopy of the energy levels of the system
(6) (a) Angaridis, P. A.; Baran, P.; Boca, R. R.; Cervantes-Lee, F.; Haase, and discuss the presence or not of spin frustration. Special
W.; Mezei, G.; Raptis, R. G.; Werner, R. Inorg. Chem. 2002, 41, attention has been devoted to the energy splitting between
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1, 204-224. - 0.47|12h3〉 - 0.32|1h23〉.
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Eur. J. 2003, 9, 2307-2315. A 2000, 104, 11636-11643.
Concluding Remarks
Our accurate multireference calculations have provided
insightful information into the magnetic pattern of a newly
synthesized trinuclear oxidase model. It is known that the
electronic factors related to the position of the central µ3
OH group are crucial. The shorter the distance of the OH
group above the plane formed by the three copper ions and
the larger Cu-O(H)-Cu′ angle, the stronger the antiferro
magnetic character. All extracted/calculated exchange cou
pling constants agree with this general trend.9b,e Importantly,
the splitting of the Cu3 complex into three dimers does not
allow one to fit the magnetic susceptibility curve. As a result
of the relatively large system under interest and the absence
Figure 3. Relocalized magnetic orbitals of 1. of any symmetry element, our strategy was to extrapolate
Scheme 3. Q, D1, and D2 Energy Spectrum with Respect to the the best available results on the whole cluster. Using the 293
Model Approaches Described in the Text K structure, we found that the doublets splitting in this three
spin 1/2 system is �8 cm-1 with a quartet-doublet quasi
degeneracy (Table 3) a reflection of the nonfrustrated
character. These results extracted from rigorous multirefer
ence calculations make 1 a very promising synthetic model
of multicopper oxidases. Not only the spin-coupled system
must be described as a global “ménage à trois” spin 1/2, but
high enough a level of calculation is also necessary to
account for the observed antiferromagnetic behavior. Due
to the tiny energy differences and possible structural
deformations at low temperature, further theoretical and
experimental investigations on this “native intermediate”
exchange constants difference J - J′ ) 4 cm-1 (Scheme 2). analogue are currently in progress.
Under this constraint, the experimental data were finally fitted
with temperature-independent J ) -1 and J′ ) -5 cm1 Acknowledgment. We thank the “Région Rhône-Alpes”
values (Figure 2). In C3 symmetry it is known that the ground and the CNRS for financial support. Dr. Daniel Maynau is
state is degenerate (E(D1) ) E(D2)) with the quartet lying acknowledged for kindly providing the CASDI code. B.L.G.
-3J higher in energy (Scheme 3). This is to be contrasted and V.R. thank IDRIS for the computational facilities. G.P.
with our calculated low-energy spectrum of 1. The non thanks the “Centre de Diffraction des Rayons-X” of the
equivalence between the three ML5 subunits clearly accounts University of Rennes 1.
for the observed degeneracy lifting. Nevertheless, this
instability of the C3 geometry leads to important spin density Supporting Information Available: X-ray crystallographic file
variations13 which might be accessible through polarized in CIF format. This material is available free of charge via the
neutron diffraction. Interestingly, a valence-only picture Internet at http://pubs.acs.org.
would fail to properly account for this rather original
situation. IC701758X