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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L0 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA


RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE ABDELHAMID IBN BADIS DE MOSTAGANEM


FACULTE DES SCIENCES EXACTES ET INFORMATIQUE
Département de mathématiques et informatique

Polycopié

Analyse III (Les Séries)


Cours et exercices d’applications

Fettouch Houari
Maitre de conférences B

Mostaganem 2019
Préface
Cet ouvrage a été conçu pour un but précis, un guide pratique et simple, un livre
d’exercices corrigés avec rappel de cours à destination des étudiants de deuxième
année licence mathématique abordant le module d’analyse III. Il contient l’essentiel
du cours illustré par des exemples, tout en respectant le programme proposé par le
ministère.
Il ne substitue en aucun cas à un cours théorique complet, au contraire il doit au
fur et à mesure l’accompagner pour une bonne compréhension et une assimilation
du cours. Des exercices d’applications de di¢ cultés variées sont proposés à la …n de
chaque chapitre a…n d’élucider le raisonnement suivi et de permettre à l’étudiant de
tester ses connaissances et à se préparer aux examens et aux tests …naux.
Fruit de nombreuses années d’enseignements, ce travail tout en restant modeste
se divise en quatre chapitres, le contenu et l’ordre étant respecté suivant le canevas
donné par le ministère.
Et de l’observation des di¢ cultés que rencontre l’étudiant dans l’abord des math-
ématiques au niveau du premier cycle des universités qui se résume ainsi :
-Di¢ culté pour comprendre un énoncé
-Di¢ culté de conception et de rédaction de raisonnements
-Di¢ culté de mettre en œuvre un travail méthodique et de dégager les idées
sous-jacentes.
L’ambition de cet ouvrage est de contribuer à la résolution de ces di¢ cultés.
Pour ma part, un conseil fort utile pour les étudiants ou tout autre personne voulant
acquérir des connaissances dans ce domaine et de bien comprendre le côté théorique
et de passer à faire les exercices sans se soucier des réponses. Les solutions sont
utiles uniquement pour appréhender le degré de di¢ culté du problème posé.
J’espère que ce document est un apport pour les étudiants et pour toute autre
personne voulant maitriser cette partie de l’analyse mathématique.
Je tiens à remercier mes collègues qui ont le mérite de bien juger ce manuscrit et
d’y apporter des modi…cations. Il est possible que ce travail comporte des imperfec-
tions, je serai très reconnaissant à tous ceux qui me ferait part de leurs remarques
et leurs suggestions.
Table des Matières

Introduction 1

1 Séries numériques 2
1.1 Deux concepts : suites et séries numériques . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Séries numériques à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.1 Comparaison des séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2 Règle d’équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.3 Séries de Rîemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.4 Règle de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.2.5 Critères de Raabe et Duhamel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.2.6 Critères de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.3 Séries à termes quelconques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.3.1 Séries alternées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
X
1.3.2 Critère d’Abel pour les séries de la forme un vn . . . . . . . 22
1.3.3 Série absolument convergente . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.3.4 Produit des séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.3.5 Groupement des termes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.3.6 Exercices avec solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

2 Suites et séries de fonctions 55


2.0.7 Convergence simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.0.8 Convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.0.9 Continuité des limites et des sommes pour la convergence uni-
forme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.0.10 Dérivabilité des limites et des sommes pour la convergence
uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2.0.11 Intégration des limites et sommes pour le convergence uniforme: 75
2.0.12 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

3 Séries entières 84
3.0.13 Convergence d’une série entière . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
3.0.14 Rayon de convergence d’une série entière . . . . . . . . . . . . 86
3.0.15 Théchnique de calcul de rayon de convergence . . . . . . . . . 88
3.0.16 Opérations sur les séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.1 Application du Théorème de continuité, Théorème d’intégration et
Théorème de dérivation sur les séries entières . . . . . . . . . . . . . . 90
3.1.1 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.1.2 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.1.3 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.1.4 Séries de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
3.1.5 Exercices: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

4 Séries de Fouries 103


4.0.6 Le théorème de Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
4.0.7 Le théorème de convergence normale . . . . . . . . . . . . . . 107
4.0.8 Égalité de Parseval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
4.0.9 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

1
Chapitre 1

Séries numériques

Introduction
On introduit dans ce chapitre le concept fondamental de série numérique. Cette
notion permet l’étude de phénomènes discrets par nature, permet également la dé…-
nition de nouvelles fonctions, et sert de fondement aux théories essentielles des séries
entières et séries de Fourier. Ses prolongements se retrouvent dans la plupart des
branches de l’analyse et des probabilités.
Prérequis:
Analyse et topologie (limites, continuité, dérivation, développements limités).
Suites réelles, complexes et vectorielles
Analyse 1ère année (transformations intégrales, fonctions spéciales, EDP,. . .)”.
Statistique inductive (1ère année)
Analyse numérique

1.1 Deux concepts : suites et séries numériques


Une suite numérique est par d´e…nition une application dé…nie sur l’ensemble des
entiers N (ou éventuellement l’ensemble
des entiers supérieurs ou égaux ā un seul n0 2 N) et ā valeurs dans C : par
exemple les applications :

2
n 2 N ! z n (z 2 C)
1
n2N f0; 1g !
n (n 1)
d´e…nissent des suites numériques ; on notera de manière abrégée une telle suite
sous
la forme(un )n n0 , n0 d´esignant précisément le seuil en deça duquel le nombre
un
n’est plus d´e…ni. On dit que un est le terme général de la suite. Si le terme
général
de la suite est toujours un nombre réel, la suite est dite á valeurs réelles.

De…nition 1 Soit (un )n une suite numérique; de | = R ou C: On appelle série


n0 !!
Xn
de terme général un la suite de | |, un ; uk :
k=n0 n n0
X
n
La quantité uk est appelée somme partielle d’indice n.
k=n0

X
Notation:On note un la série de terme général un ou [un ]n n0 :
n n0
X
1
On réservera dans ce cours la notation un ā la limite (si elle existe)
k=n0

X
De…nition 2 On dira que la série un est :
n n0
X
convergente (CV) si lim sn existe, et on note alors un cette limite,
n!+1
n n0
divergente (DIV) sinon,
X
absolument convergente (AC) si jun j est convergente.
n n0

X
Série géométrique: un = cq n , avec c 6= 0: La série cq n est convergente si
n 0
et seulement si jqj < 1.et la somme
c
vaut alors 1 q
(somme partielle pour q 6= 1)

3
Série télescopique : un = vn vn+1 La somme partielle Sn = v0 vn+1 : La
série converge ssi lim vn existe ,
n!+1
et la somme vaut alors v0 limvn
n!+1
X
1 1 1
Example 3 un = n(n+1)
, pour n 1, on a un = n n+1
et donc un = 1
n 1
X
Proposition 4 Si un est une série numérique convergente, alors lim un = 0
n!+1
n n0

Preuve 1.1.1 Il su¢ t de remarquer que, pour n n0 + 1;

u n = Sn Sn 1 ;
X
si la s´erie un converge, on a
n n0

X
lim Sn = lim Sn 1 = un
n!+1 n!+1
n n0

d’où lim un = S S=0


n!+1
par linéarité de la prise de limite.
X
1 1
Example 5 pour 0, n
ne tend pas vers 0 (qd n ! +1), donc n
est
n n0
divergence.

LA RÉCIPROQUE EST FAUSSE


Il existe des séries divergentes dont le terme général tend vers 0.
Tout raisonnement du type « le terme général tend vers 0 donc la série
converge » est FAUX

1.2 Séries numériques à termes positifs


Dans cette partie, on considère des séries à termes réels positifs. Quitte à considérer
la

4
série opposée, ces résultats s’étendent aux séries à termes réels de signe constant
(attention toute fois à bien retourner les inégalités pour les séries à termes négatifs).
X
Proposition 6 La série un converge si et seulement si la suite des sommes
n 0
partielles (Sn )n 0 est majorée.
Si elle est divergente, alors lim Sn =+1.
n!+1

Démonstration: (() 8n 2 N : Sn+1 Sn = un+1 > 0; alors (Sn )n 0 tel que


Xn
Sn = uk est croissante, si (Sn )n 0 est majorée, donc elle est convergente par
k=0 X
conséquent la série un converge.
n 0
(=))

X
un converge , (Sn )n 0 converge
n 0
=) (Sn )n 0 bornée

=) (Sn )n 0 majorée:

X
Notations: Si un est une série à termes positifs divergente, on écrira
n 0

X
un = +1:
n 0

Cette notation signi…e que lim sn = +1, elle est générâlement réservée aux séries
n!+1
divergentes à termes positifs (ou positifs à partir d’un certain rang).
De même, pour indiquer que la série de terme général un 0 converge, on écrit
X
parfois un < +1:
n 0

X cos2 (n)
Exemple 1.2.1 Etudier la nature de la série (n+1)(n+2)
n 0

5
cos2 (n) 1
8n 2 N : (n+1)(n+2) (n+1)(n+2)
et on a
1 1 1
(n+1)(n+2)
= n+1 n+2
:
Xn
cos2 (n)
X
n
1 1 1
Alors sn = (n+1)(n+2) p+1 p+2
= 1 n+2
1: Alors la série
p=0 p=0
X cos2 (n)
(n+1)(n+2)
est convergente.
n 0

1.2.1 Comparaison des séries à termes positifs


X X
Théorème 1.2.1 Soient un et vn deux séries à termes positifs telles que
n 0 n 0
un vn pour tout n 0.
X X
1) vn converge =) un converge, et on a
n 0 n 0

X X
un vn : (2.1)
n 0 n 0

X X
2) un diverge =) vn diverge.
n 0 n 0
Démonstration:
X
n X
n
1) Soient Sn = uk et Tn = vk . Par hypothèse, on a un vn pour tout
k=0 k=0
n 0, donc
8n 2 N; Sn Tn (2.2)

Comme la suite (Tn ) est majorée (car convergente), il en est de même de la suite
(Sn ).
X
Donc la série un converge. On obtient l’inégalité (2.1) en faisant tendre n
n 0
vers l’in…ni dans l’inégalité (2.2).
2) C’est la contraposée de l’assertion 1).
X X
3 n 3 n
Exemple 1.2.2 Considérons les séries ln 1 + 4
et 4
. Il est clair
n 0 n 0

6
que les deux séries sont à termes positifs, de plus on a :

n n
3 3
8n 2 N; 0 < ln 1 +
4 4
X
3 n 3
Comme 4
est une série géométrique de raison 0 < 4
< 1 donc elle est
n 0
X
3 n
convergente, alors la série sin 4
est convergente.
n 0

Remarque 1.2.1 Si la majoration un vn n’est véri…ée qu’à partir d’un certain


rang n0 , la règle de comparaison

reste valable car la convergence des suites (Sn )n n0 et (Tn )n n0 entraîne celle
des suites (Sn )n n0 et (Tn )n n0 : Cependant, l’inégalité (2.1) peut être fausse. Ainsi,
n n
pour un = 3 si n 0, et vn = 2 si n 1 et u0 = 0, on a évidemment un vn
1 1
pour tout n 1, et l’exemple 1.3 avec a = 3
et a = 2
montre que

X 3 X
un = > vn = 1:
n 0
2 n 0

La règle de comparaison permet d’établir un autre critère important.

1.2.2 Règle d’équivalence


X X
Théorème 1.2.2 Soient un et vn deux séries à termes positifs telles que
un ~vn , lorsque n ! +1: Alors

1 ) Les séries sont de même nature.


2) En cas de convergence, les restes sont équivalents.
3) En cas de divergence, les sommes partielles sont équivalentes.
Démonstration: L’équivalence un ~vn peut s’écrire

8 > 0; 9n0 2 N; 8n n0 =) (1 ) vn < un < (1 + ) vn : (2.3)

7
ce qui montre que, pour n assez grand, vn > 0 lorsque un > 0.
X
1) Il su¢ t d’appliquer la règle de comparaison. En e¤et, si vn converge,
X X X
il en est de même de (1 + ) vn et donc de un Si maintenant vn
X X
diverge, il en est de même de (1 ) vn et donc de un
2) En cas de convergence, la suite des restes converge, et avec l’encadrement
(2.3), on déduit que

X
+1 X
+1 X
+1
n n0 =) (1 ) vp up (1 + ) vp ;
p=n+1 p=n+1 p=n+1

ce qui établit l’équivalence des restes.


3) En cas de divergence, notons (Sn ) et (Tn ) les suites des sommes partielles
X X
associées respectivement aux séries et un et vn . Pour tout n > n0 ; on a
n 0 n 0

X
n X
n
Sn = Sn0 + up et Tn = Tn0 + vp ;
p=n0 +1 p=n0 +1

et en utilisant l’encadrement (2.3), on obtient

X
+1 X
+1 X
+1
(1 ) vp up (1 + ) vp ;
p=n0 +1 p=n0 +1 p=n0 +1

ce qui s’écrit aussi

(1 ) (Tn Tn0 ) Sn Sn0 (1 + ) (Tn Tn0 )

ou encore

(1 ) Tn0 Sn0 (1 + ) Tn0 Sn0


1 Tn Sn 1+ Tn :
Tn Tn
X X
Comme les séries un et vn sont divergentes et à termes positifs, les

8
suites des sommes partielles tendent vers +1, et l’on a

(1 ) Tn0 Sn0 (1 + ) Tn0 Sn0


lim = lim =0
n!+1 Tn n!+1 Tn

On peut donc trouver deux entiers naturels n1 et n2 tels que

(1 ) Tn0 Sn0
n > n1 =)
Tn

et
(1 + ) Tn0 Sn0
n > n2 =) :
Tn
Avec N = max (n1 ; n2 ) ; on obtient

8n 2; n N =) (1 2 ) Tn < Sn < (1 + 2 ) Tn ;

ce qui établit l’équivalence des sommes partielles Sn et Tn :

Remarque 1.2.2 La règle d’équivalence peut être mise en défaut si les séries ne
sont pas à termes positifs. En revanche, la règle reste valable
X
pour les séries un à termes négatifs, il su¢ t en e¤et de considérer les séries
opposées, c’est-à-dire celles de terme général un :

1.2.3 Séries de Rîemann


X
1
Théorème 1.2.3 La série de Riemann n
( 2 R) converge si et seulement si
> 1:

Démonstration: Cette série diverge pour = 1 (voir exemple ). pour < 1,


X
on a n 1 < n ,donc la série n diverge d’après la
X
1
règle de comparaison. On a vu par ailleurs que la série n2
converge
X
(voir exemple ), donc par majoration on a la convergence de n pour 2.
Il reste à traiter le cas 2 ]1; 2[ : Pour cela, considérons

9
la série de terme général

1 1
un = 1 1 (2.4)
n (n + 1)

On a facilement
X
n
1
up = 1 1
p=1
(n + 1)

et comme 1 > 0, on en déduit que

p
X X
+1
lim un = un = 1
p!+1
n=1 n=1

D’après (2.4), on a alors, pour tout n su¢ samment grand,


!
1
1 1 1 1 1
un = 1
1 1+ = 1
1 1+ +0
n n n n n

D’où
1 1
un = +0 ;
n n
ce qui donne
1
un ~
n!+1 n
Les deux séries étant à termes positifs, la règle d’équivalence permet de conclure
X
que pour 2 ]1; 2[ ; la série n et convergente.
Du théorème précédent, on déduit les règles pratiques suivantes qui sont des
conséquences faciles du théorème (ou règle) de comparaison.
X X
Corollaire 1.2.1 (Regle n un ) Soient un et vn deux séries à termes positifs
X
1 ) Si la suite (n un ) converge vers 0 et si > 1, alors la série un converge.
X
2) Si la suite (n un ) tend vers +1 et si 1, alors un diverge.
Démonstration: 1) Puisque la suite (n un ) converge vers 0, en

10
prenant = 1 dans la dé…nition de la convergence, on trouve un N 2 N tel que
n un 1 pour tout nN . On en déduit que un n pour
X
tout n > N , et comme > 1, la série n converge, et on conclut par la
règle de comparaison pour séries à termes positifs.
2) Si (n un ) tend vers +1; alors on peut trouver N 2 N tel que n un 1 pour
tout n N . On a alors un n pour tout n N ,
X
et comme < 1, la série n est divergente, et on conclut ici aussi à l’aide
de la règle de comparaison.
X X
Théorème 1.2.4 (Regle de domination) Soient un et vn deux séries à
termes positifs un = 0 (vn ) quand n ! +1
X X
Si la série vn est convergente, il en est de même de la série un
X+1 X
+1
Dans ce cas, les restes respectifs Rn = uk et n = vk véri…ent Rn =
k=n+1 k=n+1
0 ( n ) lorsque n ! +1
Démonstration: L’hypothèse un = 0 (vn ) peut s’écrire

9M > 0; 9n0 2 N; 8n 2 N; n n0 =) 0 un M vn :

X X
Si la série vn converge, il en est de même de M vn , et d’après la
X
règle de comparaison un converge.
Si les séries considérées sont convergentes, on a, pour tout n n0 :

X
+1 X
+1
uk M vk ;
k=n+1 k=n+1

c’est-à-dire Rn = 0 ( n ) lorsque n ! +1:


X
Remarque 1.2.3 Le théorème précédent reste vrai si la série un est

à valeurs complexes, il su¢ t de remplacer un par jun j dans la démonstration


ci-dessus.

11
Théorème 1.2.5 (Comparaison série-intégrale) Soient a un nombre réel donné
et f ; [a; +1[ ! R une fonction positive et décroissante.

X Z+1
Alors la série f (n) (avec n a) et l’intégrale impropre f (t) dt
a
sont de même nature. De plus, en cas de convergence, on a l’encadrement suivant
:
Z+1 X
+1 Z+1
f (t) dt Rn = up f (t) dt:
n+1 p=n+1 n

Démonstration: Quitte à considérer fa (t) = f (t + a) ; on peut supposer a = 0:


La décroissance de / donne pour tout p 2 N

t 2 [p; p + 1] =) f (p + 1) f (t) f (p) :

Par intégration de f sur le segment [p; p + 1], on en déduit que

Zp+1
f (p + 1) f (t) dt f (p) :
p

En sommant pour p allant de 0 à n, on obtient

Z
n+1

8n 2 N; Sn+1 f (0) f (t) dt Sn : (2.5)


0

0 n+1 1
Z
Si la série converge, la suite (Sn ) est majorée, donc la suite @ f (t) dtA
0
Zx
l’est aussi. La fonction f étant positive, x ! f (t) dt est majorée, ce
0
Z+1
qui prouve que l’intégrale impropre f (t) dt dt est convergente.
0
Réciproquement, si l’intégrale impropre est convergente de valeur M , on

12
déduit de l’encadrement (2.5) que

Z+1
Sn+1 f (t) dt + f (0) M + f (0)
0

La suite (Sn ) des sommes partielles est donc bornée, et comme elle est croissante
(car la série est à termes positifs), elle est donc convergente.
X
Autrement dit, la série un est convergente.

Proposition 1.2.1 (Séries de Bertrand) La série de Bertrand

X 1
( ; ) 2 R2
n (ln n)

converge si et seulement si > 1 ou ( = 1 et > 1) :

Démonstration:
Convergence par comparaison logarithmique
X X
Proposition 1.2.2 Soient un et vn deux séries à termes positifs à partir
d’un rang p, et telles que
un+1
vn+1
8n > p; :
un
vn
X X
1) Si vn est convergente, il en est de même un .
X X
2) Si un est divergente, il en est de même vn .
Démonstration: Bien sûr, les points 1) et 2) sont équivalents. En écrivant,
pour n > p + 1;

up+1 vp+1 up+2 vP +2 un vn


; ; :::; ;
up vp uP +1 vP +1 un 1 vn 1

puis en formant le produit de ces inégalités, on obtient

un vn
;
up vp

13
ce qui donne le résultat grâce à la règle de comparaison.
X
n
Exemple 1.2.3 Étudier la convergence de la série en
en utilisant la règle de
n 1
X
2 n
comparaison logarithmique avec la série e
:
n 1

n 2 n
Posons un = en
et vn = e
; alors : pour tout n 2 N; on a

un+1 n+1 2 vn+1


8n 2 N : = = :
un ne e vn
X X
2 n 2 n
Comme ( e
est une série géométrique de raison e
< 1): Alors la série en
est
n 1 n 1
convergente
X
Corollaire 1.2.2 (Critère de D’Alembert usuel (1768)). Soit un une série
un+1
à termes strictement positifs, telle que lim = l:
n!+1 un

X
i) Si l < 1; alors la série un converge.
X
ii) Si l > 1; alors la série un diverge.
X
iii) Si l = 1; on ne peut rien dire pour la nature de la série un .
Démonstration.

un+1 un+1
lim = l () 8 > 0; 9N 2 N; 8n 2 N; n > N =) l <
n!+1 un un

un+1
() 8 > 0; 9N 2 N; 8n 2 N; n > N =) l < <l+
un
i) Hypothése: l < 1, Il existe un réel k tel que l < k < 1et il existe un entier n0
un+1
tel que, pour tout entier n n0 , on ait un
< k. On en déduit, pour tout entier i :
un0 +i k i un0 . La série de terme général un est convergente.
ii) Hypothése: l > 1, , il existe un entier n1 tel que, pour tout entier n > n1 ,
on ait un > 0 et un+1 > un d’où un+1 un1 > 0
X
. Le terme général un ne tend pas vers 0. Alors la série un divergente.

14
iii) Pour l = 1; on ne peut rien conclure. Par exemple si on prend la série
X X
1 1
harmonique n
est divergente et la série (n+1)2
est convergente on a

1 1
n+1 n (n+2)2
lim = lim = 1 et lim = 1:
n!+1 1 n!+1 n + 1 n!+1 1
n (n+1)2

X 1:3:::(2n 1)
Exemple 1.2.4 Étudier a nature de la série 3n n!
. On a
n 1

1:3:::(2n+1)
un+1 3n+1 (n+1)! 2n + 1
lim = lim 1:3:::(2n 1) = lim
n!+1 un n!+1 n!+1 3n + 3
3n n!
2
= < 1:
3
X 1:3:::(2n 1)
Ainsi d’après le Critère de D’Alembert la série 3n n!
est convergente.
n 1

1.2.4 Règle de Cauchy


X
Proposition 1.2.3 Soit un une série à termes positifs.

1
i) S’il existe l 2 R; 0 < l < 1 tel que (un ) n l pour n assez grand, alors la série
X
un converge.
1 X
ii) Si (un ) n 1 pour n assez grand, alors la série un diverge.
Démonstration.
i) D’aprés la croissance de la fonction x ! xn sur R+ ; on a

1
(un ) n l =) un ln ;

X
or ln étant une série géométrique convergente (0 < l < 1); donc d’après le
Théorème comparaison, la
X
série un converge.
1
ii) On a (un ) n 1 =) un 1; car la fonction x ! xn est croissante sur R+ ;
X
donc lim un 1; ainsi la série un diverge.
n!+1

15
Corollaire 1.2.3 (Règle de Cauchy usuelle (1821)). Soit (un )n une suite à
p
termes positifs telle que lim n un = l:
n!+1

X
i) Si l < 1; alors la série un converge.
X
ii) Si l > 1; alors la série un diverge.
X
iii) Si l = 1; on ne peut rien dire pour la nature de la série un .
Démonstration.
On compare la série initiale avec une série géométrique.
p
i) Pour l < 1, il existe un réel k tel que l < k < 1: pour n assez, on a: n un < k ,
X X
d’où un < k n est comme la série k n converge, alors la série un est convergente.
p
ii) Pour l > 1, on a, pour n assez grand, n un > 1 , d’où un > 1. Le terme
général ne tend pas vers 0. La série de terme général est donc divergente.
iii) Pour l = 1; on ne peut rien conclure. Par exemple si on prend la série
X X
1 1
divergente n
et la série convergente n2
on a

r r
1 1 1 ln(n) ln (n) 1 1
ln( 12 )
= lim e n ln( n ) = lim e
n n
lim n = 1; car lim = 0 et lim = lim e n n =
n!+1 n n!+1 n!+1 n!+1 n n!+1 n2 n!+1

Or la première série est divergente et la deuxième série est convergente.

2
1 n
Exemple 1.2.5 Pour la série de terme général un = 1 n
; on a pour tout
n 1,
n
p 1 1
n
un = 1 = exp n ln 1 ;
n n

et pour tout n su¢ samment grand :


1 1 1 1
ln 1 n
= n
+o n
; et donc n ln 1 =
1 + o (1) :
n
p
Par continuité de l’exponentielle, on a alors : lim n un = e 1 ; comme e 1
< 1;
n!+1
X 2
1 n
on conclut que la série 1 n converge.
n 1
Une question se pose maintenant, peut-on avoir des limites di¤érentes en appli-
quant les deux

16
Critères, de D’Alembert et celui de Cauchy?
La réponse est donnée par la Proposition suivante.
X
Proposition 1.2.4 Soit un une série à termes strictement positifs.

un+1 p
i) Si lim = l1 6= 0 et lim n un = l2 6= 0, alors l1 = l2 :
n!+1 un n!+1
Donc il est inutile d’essayer la règle de Cauchy si la règle de D’Alembert a donné
lim un+1 =1
n!+1 un
un+1 p
ii) Si lim = l (l 2 R+ ) ; alors lim n un = l:
n!+1 un n!+1
p
iii) Si lim uun+1 = +1; alors lim n un = +1:
n!+1 n n!+1

Remarque 1.2.4 La réciproque de ii) est fausse.


X
En e¤et, soit la série un où

8
< 5 n
si n est pair
7
un = :
: 3 5 n
si n est impair
7

On a 8
un+1 < 15
si n est pair
7
=
un : 5
si n est impair
21

un+1
alors, la suite numérique un
n’admet pas une limite, donc le Critère de
n
D’Alembert ne s’applique pas.
p
Cependant. lim n un = 75 < 1; donc le Critère de Cauchy s’applique et la série
n!+1
X
un converge.
n 0
un+1
En particulier si lim = 1; il est unitile d’essayer la règle de Cauchy.
n!+1 un

Remarque 1.2.5 Les Critères de Cauchy et de D’Alembert ne sont valides que si


p
lim n un et lim uun+1
n
existent.
n!+1 n!+1

p p
En revanche, la quantité l = lim n un = lim sup n un est toujours
n!+1 n!+1
dé…nie. Alors on a,

17
X
i) Si l < 1 i); alors la série un converge.
X
ii) Si l > 1; alors la série un diverge.
X
iii) Si l = 1; on ne peut rien dire pour la nature de la série un .
un+1
Pour la suite nous donnons des règles permettant d’explorer le cas où lim =
n!+1 un
1; dans le
Critère de D’Alembert.

1.2.5 Critères de Raabe et Duhamel


un
Proposition 1.2.5 Soit (un )n une suite à termes réels positifs. Si n un+1
1
admet une limite …nie L
X
, alors la série un convergente si L > 1 et diverge si L < 1.
Démonstration.
un un
lim n un+1
1 = L () 8 > 0; 9N 2 N; 8n 2 N; n N =) n un+1
1 L <
n!+1

un
() 8 > 0; 9N 2 N; 8n 2 N; n N =) L <n un+1
1 <L+
1 L
i) Hypothése: L < 1, il existe 0 = 2
> 0 tel que L + 0 < 1 et donc
un
n un+1
1< L + 0 < 1 à partir d’un certain rang n0 : d’après la Proposition
X
précédente, la série un est diververgente.
L 1
ii) Hypothése: L > 1, il est clair qu’il existe 1 = 2
> 0 tel que L 1 > 1 et
un
donc n un+1
1 >L > 1 à partir d’un certain rang n1 : Donc d’après
1
X
la Proposition précédente, la série un convergente.
iii) Hypothése: L = 1; on ne peut rien conclure.
X X
1 1
Exemple: si on prend la série divergente n
et la série n ln3 n
est une série
n 1 n 2
de Bertrand elle est convergente ; alors que
!
1
n 1
lim n 1 1 = lim n = 1;
n!+1
n+1
n!+1 n

18
et
!
1
n ln2 n (n + 1) ln3 (n + 1)
lim n 1 1 = lim n 1
n!+1
(n+1) ln3 (n+1)
n!+1 n ln3 n
(n + 1)
= lim n 1 = 1:
n!+1 n

Corollaire 1.2.4 Soit (un )n une suite de nombres réels strictement positifs, telle
que

un+1 1
=1 +o ; pour n ! +1:
un n n
X
i) Si > 1 i); alors la série un converge.
X
ii) Si < 1; alors la série un diverge. (Inégalité stricte et non plus large).
X
iii) Si = 1; on ne peut rien dire pour la nature de la série un

P n!en
Exemple 1.2.6 Étudier la nature de la série nn+1
: on a

n+1
un+1 n
lim = lim e
n!+1 un n!+1 n+1
n+1
1 1
= lim e 1 = ee = 1:
n!+1 n+1

On applique le Critère de Duhamel, par le developpement, on a

n+1
un+1 1 1
= e 1 = ee[(n+1) ln(1 n+1 )]
un n+1
1
2 1
= 1 +o
n+1 n+1
1
2 1
= 1 +o :
n n

1
P n!en
Dans ce cas = 2
< 1; ainsi la série nn+1
est divergente.

19
1.2.6 Critères de Gauss
X
Proposition 1.2.6 .Soit un une série à termes strictement positifs, telle que

un+1 1
9( ; ) 2 R ]1; +1[ ; =1 +o :
un n n

Alors,
+1 k
9k 2 R+; un v :
n
X
et par conséquent la série un converge si > 1 et diverge si 1:

Exemple 1.2.7 Étudier la nature de la série


0 1
Y
n

B (2k 1) C
X B k=1 1 C
B p C:
B Y n
n C
@ A
2k
k=1

Pour tout n 2 N :

Y
n+1 Y
n
(2k 1) 2k p r
un+1 k=1 k=1 n 2n + 1 n
= p = ! 1;
un Y
n+1 Y
n
n+1 2n + 2 n + 1 n!+1
2k (2k 1)
k=1 k=1

mais on peut écrire

1 1
1 1
un+1 1 + 2n 1 2 1 1 1 2
= 1+ = 1+ 1+ 1+
un 1 + n1 n 2n n n
1 1 1 1 1
= 1+ 1 +o 2
1 +o ;
2n n n 2n n2

d’où
un+1 1 1
= 1 +O ;
un n n2

20
0 1
Y
n

PB C
(2k 1)
B k=1 p1 C
C
ainsi d’après la Proposition précédente, la série B Y n n
est divergente.
@ A
2k
k=1

1.3 Séries à termes quelconques

1.3.1 Séries alternées


X
Dé…nition 1.3.1 Soit un une série à termes quelconques.
X
La série un est dite alternée si pour tout n 2 N : un un+1 < 0:
X
Remarque 1.3.1 Toute série alternée peut être écrite sous la forme ( 1)n un ;
où un est de signe

constant.
X
Théorème 1.3.1 (Théorème de Leibniz (1682)).Soit ( 1)n un une série
alternée, si (un )n
X
est décroissante et tend vers 0; alors la série ( 1)n un est convergente.
De plus sa somme S est toujours comprise entre deux termes consécutifs Sn et
Sn+1 de la suite de
ses sommes partielles.
et le reste :
X
+1
Rn = S Sn = uk
k=n+1

est du signe de un+1 et véri…e jRn j jun+1 j :


X
Exemple 1.3.1 Pour tout 2 R+ ; la série ( 1)n 1
n est alternée

1
et la suite de terme général n
est décroissante et tend vers 0. D’après

21
X
le critère de Leibniz, la série ( 1)n 1
n est donc convergente, et de plus,
on a
X
+1
( 1)k 1
1
:
k=n+1
k (n + 1)
X
Remarque 1.3.2 Si ( 1)n un est une série alternée et que (un ) tend

vers 0, Cela,ne su¢ t pas à assurer la convergence de la série. Considérons


X
en e¤et la série alternée ( 1)n un avec un = pn+(1 1)n :

X
1.3.2 Critère d’Abel pour les séries de la forme un vn
X
Théorème 1.3.2 (Critère d’Abel (1826)). Soit la série un vn tel que,

i) la suite (vn )n décroissante et converge vers 0;


Xn
ii) il existe M > 0 tel que, pour tout n 2 N : uk M
X k=0
Alors, la série un vn est convergente.
Xn Xn
Démonstration. On pose Sn = uk et Tn = uk vk :Soit > 0 et soient p;
k=0 k=0
q 2 N ; alors

p+q p+q p+q p+q


X X X X
jTp+q Tp j = uk v k = (Sk Sk 1 ) v k = Sk v k Sk 1 v k
k=p+1 k=p+1 k=p+1 k=p+1
p+q p+q 1 p+q 1 p+q 1
X X X X
= Sk v k Sk vk+1 = Sk vk + Sp+q vp+q Sp vp+1 Sk vk+1
k=p+1 k=p k=p+1 k=p+1
p+q 1
X
= Sp+q vp+q Sp vp+1 Sk (vk vk+1 )
k=p+1
p+q 1 p+q 1
X X
jSp+q j jvp+q j + jSp j jvp+1 j + jSk j j(vk vk+1 )j M jvp+q j + M jvp+1 j + M j(
k=p+1 k=p+1

Puisque la suite (vn)n est décroissante, et alors

jTp+q Tp j M vp+q + M vp+1 + M (vp+1 vp+q ) 2M vp+1 ;

22
et comme la suite (vn )n converge vers 0; alors il existe N > 0; tel que pour tout
n > N on a vn 2M
: Ainsi

8 > 0; 9N 2 N; 8p; q 2 N : (p N =) jTp+q Tp j < ) :

et par suite la suite (Tn )n est de Cauchy et donc convergente. D’où la série
X
un vn est convergente.

X sin(n )
2
Exemple 1.3.2 Étudier la nature de la série n
:

1
Posons: vn = n
et un = sin n 2 ; alors on a
la suite à termes positifs (vn )n est décroissante vers 0.
Dautre part considérons la suite wn = cos n 2 + i sin n 2 : on a

1 ein 2
w1 + w2 + :::: + wn = ei 2 = ei 2
1 ei 2

d’où
2 2
jw1 + w2 + :::: + wn j i2
=p
1 e 2
X sin(n )
2
Ainsi la série n
est convergente.

1.3.3 Série absolument convergente


X X
Dé…nition 1.3.2 La série un est dite absolument convergente, si la série jun j
est convergente.

Proposition 1.3.1 Toute série absolument convergente est convergente.


X
Démonstration.Soit un un une série absolument convergente. On pose
n 0

X
n X
n
Sn = uk et SnA = juk j
k=0 k=0

23
alors
X X
un est une série absolument convergente () la série jun j est convergente
n 0 n 0

() la suite SnA n
est convergente

() la suite SnA n
est Cauchy.

La suite SnA n
est Cauchy() 8 > 0; 9N 2 N; 8n; p 2 N : p A
N =) Sn+p SnA < :
Or on a

n+p n+p
X X
A
jSn+p Sn j = uk juk j = Sn+p SnA < ;
k=p+1 k=p+1

ainsi la suite (Sn )n est de Cauchy, et donc elle est convergente et par suite la
X
série un est convergente.
n 0

Remarque 1.3.3 La réciproque de cette Proposition et en général fausse, par exem-


X ( 1)n
ple : la série n
; elle est convergente mais n’est pas absolument convergente.
n 1

Série semi-convergente
X
Dé…nition 1.3.3 Une série un est dite semi-convergente si elle est convergente
X
et la série jun j diverge.
n 0

X( 1)n
Exemple 1.3.3 La série n
(0 < 1) est semi-convergente.
n 1

Dé…nition 1.3.4 (Série commutativement convergente). On dit qu’une série


X
un est commutativement converge, si pour toute bijection
n 0

X
' : N ! N; la série u'(n) est convergente.
n 0

Proposition 1.3.2 Toute série absolument convergente est commutativement con-


vergente. Autrement dit : une série absolument convergente, converge toujours

24
même si on change l’ordre de ses termes,et la somme ne dépend pas de l’ordre des
termes.

Remarque 1.3.4 La propriété cité à la Proposition précédente n’est pas vraie si la


série est semi-convergente, c’est-à-dire on ne peut pas changer l’ordre des termes.

X
+1 X
+1
1)n+1
xn (
Exemple 1.3.4 On a n
= ln (1 x), alors n
= ln (2) :D’autre part
n=1 n=1
on a

X
+1
( 1)n+1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
S = =1 + + + + +
n=1
n 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
= 1 + + + +
2 4 3 6 8 5 10 12 7 14 14
1 1 1 1 1 1 1 1 S
= + + + + =
2 4 6 8 10 12 14 16 2

donc S = 0 6= ln (2) :

1.3.4 Produit des séries


X X
Dé…nition 1.3.5 soient un et vn deux séries numériques.
n 0 n 0

X X
n X X
La séries wn avec wn = uk vn k et dite produit des séries un et vn :
n 0 k=0 n 0 n 0

X n X n
2 3
Exemple 1.3.5 soient n!
et n!
deux séries numériques, alors le terme gen-
n 0 n 0
X
eral de la séries produit wn est
n 0

X
n
2k 3n k
wn =
k=0
k! (n k)!
n
5
=
n!

25
Exemple 1.3.6 On cherche à calculer le produit suivant:
! !
X
+1 X
+1
xn xn ;
n=0 n=0

n+1
X
+1
où jxj < 1. Par la règle de d’Alembert lim xxn = jxj < 1; la série xn est
n!+1
n=0
absolument convergente et sa somme vaut

X
+1
1
xn = :
n=0
x 1

Ainsi la produit de Cauchy de cette série par elle même est

1 x x2 xn
1 1 x x2 xn
x x x2 x3 xn+1
x2 x2 x3 x4 xn+2

xn xn xn+1 xn+2 x2n

Ainsi on a
w0 = 1; w1 = 2x; w2 = 3x2 ::::; wn = (n + 1) xn :
Par application
! +1 du!théorème précédent,
! il vient pour jxj < 1
X+1 X X+1
xn xn = wn = 1 + 2x + 3x2 + ::: = (1 1x)2 :
n=0 n=0 n=0

1.3.5 Groupement des termes

En général, la série obtenue en groupant des termes d’une série donnée peut con-
verger sans que ce soit le cas de la série initiale: le sommes
partielles de la série obtenue après groupement ne forment qu’une suite extraite
de la suite des sommes partielles de départ.

26
On considère la série

X
un = u0 + u1 + ::: + un + ::: un 2 R 8n 2 N:
n 0

X
On groupe les termes de la série un avec conservation de l’ordre.
n 0
On a alors,

(u0 + u1 + ::: + un1 ) + (un1 +1 + un2 +2 + ::: + un2 ) +:::+ unk +1 + ::: + unk+1 +:::

C’est a’dire, on a obtenue la série:


'(n+1) 1
X X
vn ou’vn = up ; et ' (0) = 0; ' (k) = nk + 1; 8 k 2 1:
n 0 p='(n)
X X
Dé…nition 1.3.6 On dit que la série vn est déduite de la série un par les
n 0 n 0
groupement des termes.
X X
On s’intéresse ici aux liens éventuels entre les natures de un et vn et, dans
n 0 n 0
le cas de convergence, aux liens de leurs sommes. On a alors
X X
Proposition 1.3.3 Si la série un converge alors vn converge, et on a de
n 0 n 0
plus
X X
un = vn
n 0 n 0
X
Preuve 1.3.1 Soit (Sn )n et (Tn )n les suites des sommes partielles de un et
n 0
X
vn respectivement i.e.,
n 0

X
n
Sn = uk = u0 + u1 + ::: + un ;
k=0
et
Xn
Tn = vk = v0 + v1 + ::: + vn :
k=0

27
On a donc,
T0 = v0 = u0 + u1 + ::: + un1 = Sn1 ;
T1 = v0 + v1 = u0 + ::: + un1 + un1 +1 + :::un2 = Sn2 ;
.
.
.
Tk = v0 + v1 + ::: + vk = u0 + ::: + uk+1 = Snk+1 :
D’ou la suite (Tn )n est une sous-suite de (Sn )n .
X
Puisque la série un converge i.e.,
n 0

9S 2 R lim Sn = S:
n!+1

Alors la sous-suite (Tn )n de (Sn )n converge aussi, et on a

lim Tn = S:
n!+1

D’ou,
X
+1
S= vn
n=0

Remarque 1.3.5 La réciprique de la proposition précédente est fausse, i.e

X X
vn converge ) un converge,
n 0 n 0

comme le montre l’exemple suivant:

X X
Exemple 1.3.7 La série un = ( 1)n est divergente car sa suite des sommes
n 0 n 0
partielles (Sn )n dé…ni par
8
< 1 si n pair
Sn = ;
: 0 si n impair

28
X
n’admet pas de limite. Mais, la série vn obtenue par groupement de termes
n 0
dé…nie par
X
vn = (1 1) + (1 1) + ::: + (1 1) + :::
n 0

converge puisque c’est la série nulle.

Remarque 1.3.6 La proposition précédente n’est guère intéressante, car elle sup-
X
pose la convergence de la série un :
n 0

1.3.6 Exercices avec solutions


X
+1
Exercise 1.3.1 Calculer la somme de la série un dont le terme général est
n=0
donné par:

1) un = 1
n(n+2)
; n 1: 2) un = (n (n+3)
1)n(n+1)
; n 2;
p p 1
3)un = n n 1; n 1; 4) un = arctan n2 +3n+3 ; n 0; 5) un = nxn 1 ;
n 1; x 2 R:
Solution de l’exercice :
1
1) Soit un = n(n+2)
; n 1: On peut écrire un sous la forme

1 1 1
un = :
2 n n+2

Alors, la suite des sommes partielles d’orde n de cette série est donnée par:

1X
n
1 1
Sn = ;
2 k=1 k k+2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
= 1 + + + ::: + +
2 3 2 4 3 5 n 1 n+1 n n+2
1 1 1 1
= 1+ :
2 2 n+1 n+2

Ainsi,

29
1 1 1 1 3
lim Sn = lim 1+ = :
n!+1 n!+1 2 2 n+1 n+2 4
Donc la série est convergente et sa somme:

X
+1
1 3
= :
n=0
n (n + 2) 4

(n+3)
2) Soit un = (n 1)n(n+1)
; n 2: En décomposant la fraction rationnelle en élé-
ments simples, on peut ecrire
3 2 1 1 1 1 1
un = n
+ n 1
+ n+1
=2 n 1 n n n+1
:
Par conséquent, la suite des somme partielles d’ordre n est

X
n
1 1 X
n
1 1
Sn = 2 ;
k=2
k 1 k k=2
k k+1
1 1 1
= 2 1 :
n 2 n+1

D’ou
1 1 1 3
lim Sn = lim 2 1 = :
n!+1 n!+1 n 2 n+1 2
Ainsi la série est convergente et sa somme:

X
+1
(n + 3) 3
= :
n=0
(n 1) n (n + 1) 2

p p X
+1
3) Soit un = n n 1; n 1:La suite des sommes partielles de un est
n=0

X
n
p p
Sn = k k 1 ;
hk=1p p p p p p i
= 1 0 + 2 1 ::: + n n 1 ;
p
= n:

30
D’ou
lim Sn = +1
n!+1

Ce qui montre que la série est divergente.


1
4) Soit un = arctan n2 +3n+3 ;n 0: En utilisant la formule suivante:

x y
arctan x arctan y = arctan ; 8x; y 2 R : xy > 1;
1 + xy
le terme généralde la suite (un )n peut s’écrire comme suit:

1 (n + 2) (n + 1)
arctan = arctan
n2 + 3n + 3 1 + (n + 2) (n + 1)
= arctan (n + 2) arctan (n + 1) :

Alors, la suite des sommes partielles de cette série est

X
n
Sn = (arctan (k + 2) arctan (k + 1)) ;
k=0
= (arctan (2) arctan (1)) + arctan (3) arctan (2) + ::: + arctan (n + 2) arctan (n + 1) ;

= arctan (n + 2) :
4

D’ou
lim Sn = lim = :
n!+1 n!+1 2 4 4
Ainsi la série est convergente et sa somme:

X
+1
1
arctan = :
n=0
n2 + 3n + 3 4

5) Soit un = nxn 1 ; n 1; x 2 R: Alors, la suite des somme partielles d’ordre n

31
X
+1
de un est
n=1

X
n
Sn = kxk 1 ;
n=1
= 1 + 2x + 3x2 + 4x3 + ::: + nxn 1 :

On remarque que
Sn = [ n (x)] ;


n (x) = 1 + x + x2 + x3 + ::: + xn :

Or n est une somme d’une suite géométrique de raison x et de premier terme


1, d’où
1 xn+1
n = ; pour x 6= 1:
1 x
Par conséquent, pour tout x 6= 1;

1 xn+1 (n + 1) xn + nxn + 1
Sn = = :
1 x (1 x)2

Par passage à la limite quand n tend vers +1, on obtient


8
< 1
si x < 1
(1 x)2
lim Sn =
n!+1 : 1 ou n’existe pas si x > 1:

X X
Si x = 1; la série numérique un = n diverge car son terme général ne
n 1 n 1

tend pas vers 0 ici lim un = +1 =


6 0 :
n!+1

32
X
On conclut que la série un converge si x < 1; et sa somme:
n 1

X
+1
1
nxn 1
= :
n=1
(1 x)2

Exercise 1.3.2 Etudier la nature des séries dont le terme général est donné ci-
dessous:
p
1) un = n2 + n n; n 1
n n
2) un = n+1
; n 1;
p
1 n n
3) un = 1 + n2
; n 1:
Solution de l’exercice :
X p
1) La série un où un = n2 + n n est divergente car son terme général ne
n 1
tend pas vers 0. En e¤et, on a
p n
lim un = lim n2 + n n = lim p
n2 +n+n
= 12 :
n!+1 n!+1 n!+1
X n
n
2) La série un où un = n+1
est divergente car son terme général ne tend
n 1
pas vers 0. En e¤et, on a

n
n
lim un = lim
n!+1 n!+1 n+1
n
= lim exp n ln
n!+1 n+1
" #
ln 1 + n1
= lim exp 1
n!+1
n
1
= e

puisque
1
ln 1 + n
lim 1 = 1:
n!+1
n

Ainsi,
lim un = e 1 :
n!+1

33
X p
n n
1
3) La série un où un = 1 + n2
est divergente car son terme général ne
n 1
tend pas vers 0. En e¤et, on a
p
n n
1
lim un = lim 1+ 2
n!+1 n!+1 n
p 1
= lim exp
n n ln 1 + 2
n!+1 n
" #
1 ln 1 + n12
= lim exp p 1
n!+1 n n2
= 1;

puisque,
1
ln 1 + n2 1
lim 1 = 1 et lim p = 0:
n!+1
n2
n
n!+1

Par conséquent,
lim un = 1:
n!+1

Exercise 1.3.3 Soient (un )n une suite a termes dans R+ ; et pour tout n 2 N; on
pose:

un un
vn = et wn = :
1 + un 1 + u2n
X X
1) Montrer que les séries un et vn sont de même nature.
n 0 n 0
X X
2) Montrer que si un converge, alors wn converge.
n 0 n 0
X X
3) Montrer que si un diverge et si (un )n2N est majorée, alors wn diverge.
n 0 n 0
X X
4)Donner un exemple où un diverge et wn converge.
n 0 n 0
Solution de l’exercice :
X X
1) On montre que les séries un et vn sont de même nature.Pour cela, on
n 0 n 0
va utiliser le critère de comparaison car les séries

34
sont supposées à termes positifs. On va calculer la limite suivante:

un un
lim = lim
n!+1 vn n!+1 un
1+un
= lim (1 + un ) :
n!+1

X
Si un converge, alors son terme général un tend vers 0, et par conséquent
n 0

un
lim = 1 6= 0:
n!+1 vn

X X
Par application du théorème de comparaison , les deux séries un et vn
n 0 n 0
sont de même nature.
X X
Et comme on a suposé que un converge, donc vn converge aussi.
n 0 n 0
Inversement,on a par dé…nition

un
vn = :
1 + un

Après calcul, on trouve


vn
un = :
1 vn
X
Si vn converge, alors son terme général vn tend vers 0, et par suite,
n 0

vn 1
lim = lim = 1 6= 0:
n!+1 un n!+1 1 vn
X X
Par application du théorème de comparaison , les deux séries un et vn sont
n 0 n 0
de même nature.
X X
Et comme on a suposé que vn converge, donc un converge aussi. Ainsi
n 0 n 0
on a montré que
X X
un converge () vn converge.
n 0 n 0

35
C’est à dire que les deux séries sont de même nature.
X X
2) On suppose que un converge et on montre que la série wn l’est aussi.
n 0 n 0
On remarque que
8n 2 N; 0 wn un :
X X
Donc si un converge, il en est de même pour la série wn par le critère de
n 0 n 0
comparaison des séries à termes positifs.
X
3) Si maintenant la série un diverge et la suite (un )n2N est majorée, alors
n 0

9M > 0; 8n 2 N; un M:

Ainsi,
un un
8n 2 N; :
1 + u2n 1 + M2
X X X
un
Or un diverge, donc 1+M 2
diverge aussi. Et par conséquent la série wn
n 0 n 0 n 0
est divergente par application du critère
de comparaison des séries à termes positifs.
X
4) Il su¢ t de prendre un = n2 par avoir la convergence de wn et la divergence
n 0
X
de un :
n 0

Exercise 1.3.4 Etudier la nature des séries suivantes

XZ p
n
X X X
4n 3 1 1
1) n(n2 4)
; 2) n cos2 n
;3) sin xdx; 4) ln 1 n2
;
n 3 n 1 n 1 0 n 2
X X p X
1 1+n an n!
5) 1+ p1n
; 6) e ; 7) nn
; a > 0:
n 1 n 0 n 1
Solution de l’exercice :
X
4n 3 4n 3
1) On fait remarque que la série n(n2 4)
est à terme positifs n(n2 4)
>0 :
n 3
On véri…e qu’au voisinage de +1, on a

4n 3 4n 4
= :
n (n2 4) +1 n 2 n

36
Alors par le théorème de comparaison des séries à terme positifs, les deux séries
X X
4n 3 4
2
n(n 4)
et n2
sont de même nature.
n 3 n 3
X
4
Et comme n2
est une série de Riemann converge ( = 2 > 1) ; alors la série
n 3
X
4n 3
n(n2 4)
l’est aussi.
n 3
X
1
2) La série n cos2 n
diverge. En e¤et, pour tout n 2 N, on a
n 1

0 cos2 n 1:

Ainsi, pour tout n 2 N


1 1
:
n cos2 n n
X X
1 1
Par comparaison, la série n cos2 n
diverge puisque la série harmonique n
n 1 n 1
diverge.
XZ p
n

3) La série sin xdx est convergente. En e¤et, on sait que


n 1 0

h i
8n 2; 8x 2 0; ; sin x x:
n

Par suite,
Zn p Zn 3
p 2 3 n 2 2
sin xdx xdx = x 2 = :
3 0 3 n
0 0
X 3
2 3
Or la série 3 n
2
est une série de Riemann convergente avec = 2
> 1: Il
n 2

XZ p
n

en résulte que sin xdx converge.


n 1 0
4) On obtient facilement un équivalent au voisinage de +1,

1 1
ln 1 :
n2 +1 n2

37
X X
1 1
D’abord, on remarque que les séries ln 1 n2
et n2
sont de signe
n 2 n 2
constant.En e¤et, pour tout n 2;
X
ln 1 n12 0 car 0 < 1 1
n2
< 1:
n 2
X
1
Donc, le critère de comparaison s’applique.Par conséquent, la série ln 1 n2
n 2
X
1
converge puisque la série de Riemann n2
est convergente.
n 2
X X
1
5) un = 1+ p1n
est une série à termes positifs.On considère la série har-
n 1 n 1
monique
X X1
un = ;
n 1 n 1
n

et on calcule la limite du rapport

un 1 1
lim = lim 1 = lim 1 = 1 6= 0:
n !+1 vn n !+1 pn n !+1 pn ln n
n e
X X
Par application de théorème de comparaison, les deux séries un et vn sont
n 1 n 1
X
de même nature. Et comme vn diverge,
n 1
X
il en est de même pour la série un :
n 1
X p
1+n
6) Pour étudier la nature de la série e , on va appliquer la règle de
n 0
Riemann ou “ n un ”.On a alors,

p
lim n2 e 1+n
= 0;
n !+1

puisque l’exponentielle l’emporte sur la fonction puissance. Il résulte de la règle


de Riemann ou “ n un (proposition) que la série
X p
e 1+n est convergente.
n 0
X X
an n!
7) un = nn
; a > 0; est une série à termes positifs. On applique la règle
n 1 n 1
de d’Alembert parce que le terme général

38
de cette série contient des puissances nemes . Alors, on calcule le rapport

n
un+1 an+1 (n + 1)! nn n
= =a :
un (n + 1)n+1 an n! n+1

Par passage à la limite quand n ! +1;on trouve

n
un+1 n 1 a
lim = lim a = lim a n = :
n!+1 un n!+1 n+1 n!+1 1 + n1 e

X
a
Il résulte de l’application du théorème de d’Alembert que si e
< 1; la série un
n 1
a
converge et elle diverge si e
> 1:
Il reste alors le cas douteux c’est à dire a = e. Dans ce cas, on utilise la règle de
Duhamel,
n
un+1 n 1
n ln(1+ n )
=e = e:e :
un n+1
En utilisant un développement limite, on obtient

un+1 1 1
( )) = e 2n1 +o( n1 ) = 1 + 1 + o
+o 12 1
= e:e n( n 2n2 n :
un 2n n
X
1
D’après la règle de Duhamel, la série un diverge puisque = 2
< 1:
n 1

X
Exercise 1.3.5 Etudier la nature de la série de Bertrand un où
n 2

1
un = ; ; 2 R:
n (ln n)

Solution de l’exercice :
i) Si ; 2 R avec > 1: Dans ce cas, on va utiliser la règle de Riemann. Pour
cela, on note
1+
= :
2

39
Alors > 1 de plus, on a

1
lim n un = lim n 2 (ln n) = 0:
n!+1 n!+1

En e¤et, en posant
h 1
i
vn = ln n 2 (ln n) ;

et par les propriétés du logarithme, il vient pour tout n 2


1 1 ln(ln n)
vn = 2
ln n ln (ln n) = ln n 2 ln n
:
Par passage à la limite quand n ! +1;on obtient

lim vv = 1;
n!+1

1
puisque 2
< 0: Par conséquent,

lim n un = lim evn = 0:


n!+1 n!+1

X
Il résulte de la règle de Riemann ou “ n un ”que la série un est convergente.
n 2
2i) Si ; 2 R avec < 1: On calcule la limite suivante:

lim nun = lim n1 (ln n) :


n!+1 n!+1

Un raisonnement analogue à ce qui précède, on obtient

lim nun = +1:


n!+1

X
Alors la série un diverge par la règle de Riemann ou “ n un ”proposition.
n 2
3i) Si ; 2 R avec = 1: Ici, on va utiliser le critère de comparaison d’une
série à une intégrale. Soit alors f : [2; + 1[ ! R+

40
dé…nie par:
1
f (x) = :
x (ln x)
Il est clair que
f (x) 0; 8x 2 [2; + 1[ ;

et f est continue sur [2; + 1[.De plus, f est décroissante, en e¤et pour tout
x 2 [2; + 1[ ; on a
h i
1
(ln x) + (ln x)
f (x) = < 0:
x2 (ln x)2

D’après le critère de comparaison d’une série à une intégrale (cf . théorème ), la


X
1
n(ln n)
et l’intégrale généralisée
n 2
Z+1
1
x(ln x)
dx sont de mème nature. Or,
2
Z+1 ZA
1
1
x(ln x)
dx = lim X
(ln x)
dx
A!+1
2 2 8 +1 A
< (ln x)
, si 6= 1
+1
= lim 2 :
A!+1 : A
ln (ln x)j2 , si =1
D’où, 8
Z+1 < (ln A) +1 (ln 2) +1

1 +1 +1
, si 6= 1
dx = lim :
x(ln x) A!+1 :
2
ln (ln A) ln (ln 2) , si =1
Par conséquent,
8 +1
>
> (ln 2)
, si >1
Z+1 >
< +1
1
dx = lim +1, si <1 :
x (ln x) A!+1 >
>
2 >
: +1, si =1

41
Ce qui signi…e que
8
Z+1 < converge, si
1 >1
dx = :
x (ln x) : diverge, si 1
2

En…n, on conclut que


8
X 1 < converge, si >1
= :
n (ln n) : diverge, si 1
n 2

Ainsi l’étude de la nature de la série de Bertrand mène à:


8
X 1 < converge, si > 1; 2 R ou = 1, >1
= :
n (ln n) : diverge, si < 1; 2 R ou = 1, 1
n 2

Exercise 1.3.6 Soit (un )n une suite à termes positifs telle que

un+1 1
=1 +o (1.10)
un n n2

1) Montrer qu’il existe une constante A > 0 telle que un An :


+1
X
2) En déduire la nature de un :
n 1
Solution de l’exercice :
Pour cela, on pose
vn = ln (n un ) ; n 1
X
et on montre d’abord que vn est convergente.On a alors.

vn+1 vn = ln (n + 1) un+1 ln (n un ) ; (1.20)


(n + 1) un+1
= ln + ln :
n un

un+1
Or un
véri…e (1:10), d’où (1:20) devient

42
1 1
vn+1 vn = ln 1 + + ln 1 +o :
n n n2
En e¤ectuant un développement limité de (1 + x) puis de ln (1 + u) ou voisinage
de 0, on trouve

1 1
vn+1 vn = ln 1 + +o + ln 1 +o :
n n2 n n2
1
= +o :
n n n2
1
= o :
n2

Par conséquent,
1
vn+1 vn = o :
n2
Or par dé…nition,
1 1
o n2
= n2
o (1) où o (1) une fonction bornée.
D’où,
c
vn+1 avec c > 0:
vn
n2
X
On déduit par le théorème de comparaison que (vn+1 vn ) est convergente.Soit
l sa limite, ainsi
X
n
lim Sn = lim (vk+1 vk ) = l:
n!+1 n!+1
k=1

Or,
X
n
(vk+1 vk ) = vn+1 v1 :
k=1

D’où
lim Sn = lim (vn+1 vn ) = l:
n!+1 n!+1

Par suite,
lim vn = l + 1:
n!+1

43
En revenant à la dé…nition de la suite (vn )n ; on en déduit que

lim n un = el+v1 :
n!+1

Soit encore
un An ; avec A = el+v1 : (1.30)
+1
X
2) Il vient de (1:30) et du théorème de conparaison que les séries un et
X
An sont de même nature.
X
1
Et comme la série de Riemann n
converge pour > 1 et diverge pour 1;
X
alors il en est de même pour la série un :

Exercise 1.3.7 Déterminer la nature des séries de terme général un où:

( 1)n n2 +n+1
1) un = na
; n 2 N et a 2 R; 2) un = sin n+1
; n 2 N; 3) un =
n
( 1)
p
n+( 1)n na
; n 2 N et a 6= 12 :
Solution de l’exercice :
X
1) On remarque que un est une série alternée. Pour l’étude de la nature de
n 1
cette série, on distingue deux cas:
X X ( 1)n
Si a 0; la série un = na
est divergente car son terme général ne tend
n 1 n 1
X( 1)n
pas vers 0: Si maintenant a > 0; la série na
n 1
1
est une série de Leibniz donc convergente puisque vn = na
> 0; 8n 2 N ; (vn )n
est décroissante et tend vers 0:
n2 +n+1
2) On peut écrire le terme général un = sin n+1
sous la forme:

n2 + n + 1
un = sin
n+1
n
= sin n + 1 :
n+1

44
Par la formule trigonométrique, on trouve

n n
sin n + 1 = ( 1)n sin :
n+1 n+1
X
Ainsi la série un est une série alternée. On montre que cette série est une
n 1
série de Leibniz. Pour cela, on pose:

n n
vn = sin : on a 0 < <
n+1 n+1

Il est clair que vn > 0; 8n 2 N et on a

lim vn = sin = 0:
n!+1

n
Il reste à montrer que (vn )n est décroissante. La suite n+1 n
est décroissante.
En e¤et, pour tout n 2 N , on a

n 1 1 n+1
= 1 1 = :
n+1 n+1 n+2 n+2

Comme la fonction x ! sin x est décroissante sur 2


; ; la suite (vn )n est alors
X
décroissante. On conclut que un est une
n 1
X
série de Leibniz donc convergente. Par conséquent la série un converge aussi.
n 1
X ( 1)n
3) On fait remarque p
n+( 1)n na
n’est pas une série alternée. Mais, il faut
n 1
regarder ce qui se passe au dénominateur.
Pour a < 21 ; on peut écrire

1
( 1)n ( 1)n ( 1)n
p = p 1+ :
n + ( 1)n na n 1
n2 a

45
1
Puisque 2
a > 0; on peut e¤ectuer un dévelloppement limité et on obtient

( 1)n ( 1)n ( 1)n 1


p = p 1 +o :
n + ( 1)n na n n
1
2
a n1 2a

Ainsi,

( 1)n ( 1)n 1 1
p = p +o :
n + ( 1)n na n n1 a n
3
2
2a

Or,
1 1 1
+o 3 :
n1 a
n 2
2a +1 n1 a

Donc les deux séries sont de même natures. Et comme la série de Riemann
X
1
n1 a converge pour 1 a > 0 (i:e: a < 0)
n 1
X
1
et diverge pour 1 a 0 (i:e: a > 0) ; il en est de même pour la série n1 a +
n 1
X( 1)n
1
o 3 2a
: De plus, p
n
est une
n2
n 1
X ( 1)n
série de Leibniz donc convergente. On conclut que p
n+( 1)n na
converge si
n 1
a < 0 (comme somme de deux séries convergentes)
1
et diverge si 0 a< 2
(comme somme de deux séries une convergente et l’autre
divergente).
Pour a > 12 , on peut écrire

( 1)n 1 ( 1)n 1
p = (1 + 1 ) :
n + ( 1)n na na na 2

Il s’agit donc d’un terme général positif puisque l’on a pour n assez grand

( 1)n 1
(1 + a 1 ) > 0:
n 2

De plus,
( 1)n 1
p :
n + ( 1)n na +1 na

46
X
1
Or na
converge si a > 1 et diverge si a 1: il en est de même pour la série
n 1
X ( 1)n
p
n+( 1)n na
: Et comme a > 12 ; donc
n 1
X ( 1)n 1
p
n+( 1)n na
converge si a > 1 et diverge et diverge si 2
<a 1: En conclusion,
n 1
X ( 1)n
la série p
n+( 1)n na
converge lorsque
n 1
a < 0 ou a > 1; sinon elle diverge.

Exercise 1.3.8 Montrer que les séries de termes généraux:

( 1)n ( 1)n 1
un = p et vn = p +
n n n
ne sont pas de même nature pourtant un est équivalente à vn au voisinage de
+1:
Solution de l’exercice :
X X
Les deux séries un et vn ne sont pas de même nature. En e¤et, la série
n 1 n 1
X
un est une série de L’eibniz donc convergente et on a
n 1

1
v n = un + :
n
X
On fait remarquer que la série vn est la somme d’une série convergente et de
n 1
X
1
la série harmonique n
qui est divergente.
n 1
X
Il en résulte que la série vn est divergente. D’où les deux séries ne sont pas
n 1
de même nature et pourtant on a toujours

( 1)n ( 1)n 1
p p + :
n +1 n n

Ceci montre que le théorème de comparaison pour les séries à termes de signe
constant n’est pas applicable aux séries de signe variable.

47
X( 1)n
Exercise 1.3.9 Trouver une valeur approchée de la somme S de la série n4
n 1
avec une erreur ne dépassant pas 10 2 :

Solution de l’exercice :
X ( 1)n
n4
est une série de L’eibniz donc convergente.
n 1
Et d’après l’encadrement du reste d’une série alternée (cf. Proposition), il vient

1
jS Sn j = jRn j jun+1 j = ; 8n 1:
(n + 1)4

Donc, il su¢ t de trouver n 1 tel que

1
10 2 :
(n + 1)4

On cherche alors n 1 tel que

(n + 1)4 100

On remarque que n = 1 et n = 2 ne réalisent pas l’inéquation par contre n = 3


la véri…e. Il su¢ t donc de considérer la suite somme
partielle S3 telle que
1 1
S3 = 1+ :
24 34
X( 1)n
pour avoir une valeur approchée de la série n4
avec une erreur inférieur ou
n 1
égale à 10 2 :

Exercise 1.3.10 On pose un = 1 + 12 + ::: + n1 :

1) prouver que un ln x:
+1
2) on pose vn = un ln x et wn = vn+1 vn :
X
Etudier la nature de la série wn et en déduire que la suite (vn )n est conver-
gente. On notera sa limite.

48
X
1
3) Soit Rn = k2
: Déterminer un équivalent à Rn :
k=n+1
4) Soit Cn tel que un = ln x+ +Cn et soit tn = Cn+1 Cn : Donner un équévalent
X
du reste tk : En déduire que
k n

1 1
un = ln x + + +o :
2n n

Solution de l’exercice :
Soit un = 1 + 21 + ::: + n1 :
1) On montre que un ln n i.e.
+1

un
lim = 1:
n!+1 ln n

En utilisant les encadrements qui découlent de la preuve du théorème (voir l’inégalité 2:2)
suivants:
Zk+1 Zk
f (t) dt uk f (t) dt;
k k 1

1
où f (t) = t
et uk = f (k): Alors, pour tout k 1;

Zk+1 Zk
dt 1 dt
:
t k t
k k 1

En sommant membre à membre, on trouve

Xn Zk+1
X
n Xn Zk
dt 1 dt
:
k=2
t k=2
k k=2
t
k k 1

Ce qui donne après calcul,

1 1 1
ln (n + 1) ln 2 + + ::: + ln n:
2 3 n

49
Or
1 1 1
+ + ::: + = un 1:
2 3 n
Donc
ln (n + 1) ln 2 + 1 un ln n + 1:

Par conséquent,
ln (n + 1) ln 2 + 1 1
+ 1+ :
ln n ln n ln n
Par passage à la limite quand n ! +1; on obtient

un
lim = 1:
n!+1 ln n

Et donc un ln n:
+1
X
2) On étudie la nature de wn avec wn = vn+1 vn et vn = un ln n:
On a
n
wn = vn+1 vn = un+1 un + ln :
n+1
Or,
1
un+1 un = :
n+1
Donc
1 n 1 1
wn = + ln = + ln 1 :
n+1 n+1 n+1 n+1
En utilisant un développement limité de ln (1 x) au voisinage de x = 0; on
trouve
1 1 1 1
wn = +o :
n+1 n+1 2 (n + 1)2 (n + 1)2
Ceci montre que
1
wn ;
+1 2 (n + 1)2

50
X
et on en déduit que wn est convergente. Soit l sa limite i.e.,

X
n
lim Sn = lim wk = l:
n!+1 n!+1
k=1

Or,
X
n
wn = vn+1 v1 :
k=1

Donc
lim (vn+1 v1 ) = l:
n!+1

Par conséquent,
lim vn+1 = v1 + l:
n!+1

D’où la suite (vn )n est convergente.


3) On détermine un équivalent à Rn où

X
+1
1
Rn = 2
:
k=n+1
k

On sait le reste Rn d’une série convergente (cf. Proposition ) véri…e l’encadrement


suivant:
Z+1 Z+1
f (t) dt Rn f (t) dt 8n 2 N ;
n+1 n

1
où f (t) = t2
: Or,

Z+1 Za
1 1
f (t) dt = lim 2
dt = ;
a!+1 t n+1
n+1 n+1

et
Z+1 Za
1 1
f (t) dt = lim 2
dt = :
a!+1 t n
n n

51
Donc
1 1
Rn 8n 2 N ;
n+1 n
ou encore
n Rn
1 1 8n 2 N :
n+1 n

Par passage à la limite quand n ! +1; on trouve

Rn
lim = 1:
n!+1 1
n

D’où
1
Rn : (1.4)
+1 n
X
4) On donne un équivalent du reste tk : Alors, on a
k n

tn = Cn+1 Cn ;

= un+1 ln (n + 1) un + ln n + ;
1 1
= + ln 1 :
n+1 n+1
1 1
= 2 +o :
2 (n + 1) (n + 1)2

Ce qui montre que


1
tn :
+1 2 (n + 1)2
On appliquevle critère de comparaison des séries à termes constants, la série
X
tn est convergente et on a
n 2

X
+1 X
+1 X
+1
1 1
tk = (Ck+1 Ck ) = Rn: (1.5)
k=n k=n
+1
k=n
2 (n + 1)2 2

De (1:4) et (1:4) ; il vient


X
+1
1
tk :
k=n
+1 2n

52
On en déduit maintenant que

1 1
un = ln n + + +o :
2n n

On a,
X
m X
m
tk = (Ck+1 Ck ) = Cm+1 Cn ; (1.6)
k=n k=n

avec Cm ! 0: En e¤et,
m!+1
lim Cm = lim (un ln n ) = lim (vn ) = 0;
m!+1 m!+1 m!+1
car lim vn = : Par passage à la limite dans (1:6) quand m != 1; on obtient
m!+1

X
+1
tk = Cn ;
k=n

Ainsi, en utilisant le résultat de la question précédente, on trouve

X
+1
1
Cn = tk :
k=n
+1 2n

Ce qui s’écrit aussi


1 1
Cn = +o :
2n n
Par conséquent

1 1
un = ln n + + Cn = un = ln n + + +o :
2n n

est appelée la constante d’Euler.


Exercices sous forme de QCM
Objectifs.
L’objectif de ces exercices sous forme de QCM est de vous entraîner à ce type
d’exercices que vous retrouverez dans de nombreux concours .

Exercise 1.3.11 Validez pour chaque question la réponse juste

53
P 1
Soit un la série de terme général un = 1+2+3+::::+n
:
a) un n1
P
b) un
P
1
c) un = 2
n=1
Solution
1 + 2 + 3 + ::::n = n(n+1)
2
; alors un n22 (n ! +1)
P
1
2
P
1
or n2 converge, alors un est convergente
n=1 n=1
P
N
2
P
N
1 1 1
SN = n(n+1)
=2 n n+1
=2 1 N +1
n=1 n=1
lim SN = 2
a) Fausse
b) Fausse
c) Vraie

P p
2 n+cos n
Exercise 1.3.12 Soit un la série de terme général un = n2 +ln n

Indiquer les propositions vrais


P
a) un converge Vraie
2
b) un 3 Vraie
n2
P
c) un diverge Fausse
Solution
p p
2 n 1+ cos
pn
2 n
2 n 2
un = n2 1+ ln2n n2 3 (n ! +1)
( n
) n2
a) Vraie
b) Vraie
c) Fausse
P P
a) Si la série un converge, alors la série sin un converge.
P P
b) Si la série un diverge, alors la série ( 1 + cos un ) diverge.
P P
c) Si la série un converge, alors la série exp (un ) converge.
P P un
d) Si la série un diverge, alors la série n
diverge.

54
Chapitre 2

Suites et séries de fonctions

2.0.7 Convergence simple

On suppose que | est l’un des corps R ou C et que D est une partie non vide de |.

Dé…nition 2.0.7 i) Une suite de fonction (fn )n2N de D dans | est une application
n ! fn de N dans l’ensemble des fonctions de D dans | .

ii)Une suite de fonction (fn )n2N de D dans | converge simplement vers la fonction
f si quelque soit t 2 D ,la suite numérique (fn (t))n2N converge vers f (t).

On peut reformuler la propriété ii) de la façon suivante:

Proposition 2.0.4 La suite de fonction (fn )n2N de D dans | converge simplement


vers la fonction f si et seulement si:

8t 2 D; 8" > 0; 9n 2 N tel que n > N ) jfn (t) f (t)j ":

Dé…nition 2.0.8 i) Une série de fonctions de terme général fn de D dans |


est un couple formé de deux suites de fonctions dé…nies sur D et à valeurs dans |
(fn )n2N ; (sn )n2N telles que

55
X
n
8t 2 D; 8n 2 N; sn (t) = fi (t):
i=1

ii) Pour tout n 2 N , fn s’appelle le terme général d’ordre n de la série de


fonctions et sn s’appelle la somme partielle d’ordre n .
iii) Une série de fonctions de terme général fn ,dé…ni sur D ,à valeurs dans |
convergz simplement et a pour somme s si quel que soit t 2 D ,la suite numérique
de terme général fn (t) converge et a pour somme s(t) .
iv) Si la série converge simplement ,pour tout t 2 D et n 2 N , rn (t) = s(t) sn (t)
s’appelle le reste d’ordre n de terme général fn .
Comme dans le cas des séries numériques , on a:
Notation:
X
+1
On note s = fi . Ce qui veut dire:
i=0

X
n
8t 2 D; s(t) = lim fi (t):
n!+1
i=1

Si la série de fonctions de terme général fn converge simplement et a pour somme


s ,on peut donc écrire : 8t 2 D; 8n 2 N;

X
k X
n X
k X
+1
rn (t) = lim fi (t) fi (t) = lim fi (t) = fi (t).
k!+1 k!+1
i=0 i=0 i=n+1 i=n+1

La convergence de la série de terme général fn (t) s’exprime par la convergence


X
n
de la suite des sommes partielles sn (t) = fi (t).
i=0
la série de fonctions de terme général fn de D dans | converge simplement et a
pour somme s si et seulement si ,
8t 2 D; 8" > 0; 9n 2 N tel que:

X
n
n N ) jsn (t) s(t)j = fi (t) s(t) = jrn (t)j ".
i=0

56
Remarquons que dans ces dé…nitions et propositions sur la convergence simple
,l’entier N peut dépendre de t :
il n’y a pas en général un entier N qui marche pour tout 8t 2 D . A cause de
cela , la converence simple des suites ou des séries de fonctions ne transmet pas , en
général ,les propriétés de la suite à sa limite ou de la série à sa somme .
Donnons des exemples :

Exemple 2.0.8 i) La suite de fonctions continues dé…nie pour tout t 2 [0; 1] par
fn (t) = tn , converge simplement vers la fonction discontinue f telle que :

8
< f (t) = 0 si t 2 [0; 1[
: f (1) = 1:

ii) La série de fonctions continues dé…nie pour tout t 2 0; 2


, de terme général
fn (t) = sin2 t cosn t , converge simplement et a pour somme la fonction s , discontinue
en 0 ,telle que :
8
< s(t) = sin2 t
si t 2 0;
1 cos t 2
: s(0) = 0 .

Exemple 2.0.9 i) La suite de fonctions dérivables dé…nie pour n 1 et pour t 2


[0; 2 ] par

sin nt
fn (t) = p ,
n
converge simplement vers la fonction 0 .
Par contre la suites des dérivées

n cos nt p
fn0 (t) = p = n cos nt ,
n
ne converge pas vers 0 qui est pourtant la dérivée de la limite des (fn )n2N .

57
ii) La série de fonctions dérivables dé…nie pour n 2 et pour t 2 [0; 2 ] ,de terme
général

sin nt sin(n 1)t


fn (t) = p p ,
n n 1
converge simplement et a pou somme la fonction sin t .
La série des dérivées ne converge pas .

Exemple 2.0.10 i) La suite de fonction dé…nie par fn (t) = nt(1 t2 )n pour tout
t 2 [0; 1] converge vers simplement vers la fonction nulle . Par contre ,

Z1 Z1
n
fn (t)dt = n t(1 t2 )n dt = .
2n + 2
0 0

1
Cette suite converge vers 2
qui n’est pa ségal à l’intégrale de la limite des (fn )n2N
sur [0; 1] .
ii) La série de fonctions continues dé…nie pour n 1 , de terme général

fn (t) = nt(1 t2 )n (n 1)t(1 t2 )(n 1)


.

pour tout t 2 [0; 1] converge simplement et a pour somme 0 .L’intégrale de fn


n n 1
sur [0; 1] vaut d’aprés le i) 2n+2 2n
.
1
La série dont le terme général est l’intégrale fn sur [0; 1] converge donc vers 2

,puisque

X
n
i i 1 n 1
= ! ,
i=1
2i + 2 2i 2n + 2 n!+1 2

qui n’est pas l’intégrale de la somme de la série de terme général fn sur [0; 1] .
pour que les propriétés de la suite ou de la série , se transmettent à la limite de
la suite ou à la somme de la série , on est donc amené à dé…nir une convergence plus
forte , la convergence uniforme .

58
2.0.8 Convergence uniforme

Dé…nition 2.0.9 Une suite de fonctions (fn )n2N de D dans | converge uniformé-
ment vers la fonction f si :

8" > 0; 9N 2 N tel que , n N =) 8t 2 D; jfn (t) f (t)j ".

Cette dé…nition s’écrit encore :

Proposition 2.0.5 La suite de fonctions (fn )n2N de D dans | converge uniformé-


ment vers la fonction f si :

8" > 0; 9N 2 N tel que , n N =) sup jfn (t) f (t)j ".


t2D

Example 7 Considèrons la suite de fonctions (fn )n2N dé…nie sur I = R+ par


nx
fn (x) = 1+nx
:

On véri…e facilement que cette suite converge simplement vers la fonction f dé…nie
par :
1 si x > 0
f (x) =
0 si x = 0

pour " 2 ]0; 1[ donné et x > 0 , on aura

1
jfn (x) f (x)j = < "
1 + nx

1 " 1 "
pour nx > "
;soit pour n nx;" = E "x
+1 .
supposons qu’il existe un entier n" indépendant de x 2 I tel que jfn (x) f (x)j <
1
" pour tout n n" . on aura alors pour tout x > 0 et n n" , 1+nx
" et faisant
tendre x vers 0 pour n …xé , on aboutir à 1 " ,ce qui n’est pas .
Il est donc impossible de trouver un tel n" valable pour tout x 2 I ou meme pour
tout x > 0 .on dit dans ce cas que la convergence n’est pas uniforme sur R+ ou R+ :

59
Example 8 En reprenant l’exemple précèdent , on a pour x > 0 , jfn (x) f (x)j =
1
' (nx) ou ' (y) = 1+y
pour y > 0 avec

sup' (y) = 1 , ce qui donne sup jfn (x) f (x)j = 1 et la convergence n’est pas
y>0 x>0
uniforme sur R+ ou R+
mais sur J = [a; +1[ avec a > 0 , on a :

1
sup jfn (x) f (x)j =
x a 1 + na

1 1
du fais de la décroissante de la fonction x! 1+nx
sur R+ avec lim = 0 ,on
n!+1 1+na
déduire que la convergence est uniforme sur J.

Exercise 2.0.13 montrer que si (fn )n2N est une suite de fonctions uniformément
convergente vers une fonction f sur un intervalle I ,alors la suite de fonctions
(sin (fn ))n2N converge uniformément vers sin (fn ) sur I.

corrigé de l’exercice:
jsin (fn (x) sin (f (x)))j j(fn (x) f (x))j sup j(fn (x) f (x))j
x2I
le résultat qui suit nous donne un critère permettant de prouver la non conver-
gence uniforme .

Dé…nition 2.0.10 Une série de fonctions de terme général fn de D dans | converge


uniformément et a pour somme s si :

8" > 0; 9N 2 N tel que ,

X
n
n N =) 8t 2 D; jsn (t) s(t)j = fi (t) s(t) = jrn (t)j ".
i=0

On peut également reformuler ceci en :

Proposition 2.0.6 La série de fonctions de terme général fn de D dans | converge


uniformément et a pour somme s si et seulement si :

60
8" > 0; 9N 2 N tel que ,

X
n
n N =) sup jsn (t) s(t)j = sup fi (t) s(t) = sup jrn (t)j ".
t2D t2D t2D
i=0

On peut dé…nir une norme sur l’ensemble des fnctions bornées sur un ensemble
D , qui est directement reliée à la converence uniforme des suites ou des séries de
fonctions :

Dé…nition 2.0.11 Soit f une fonction bornée sur D ,alors on appelle norme de la
convergence uniforme de f, le nombre dé…ni par :

kf k1 = sup fjf (t)j jt 2 D g .

Grâce à cette norme, on peut écrire trés simplement la convergence uniforme des
suites et séries de fonctions :

Remarque 2.0.7 1) La suite de fonctions (fn )n2N converge uniformément vers f


si et seulement si la suite numérique (kfn f k1 )n2N converge vers 0 .

2) La série de fonctions de terme général un converge uniformément et a pour


somme s si et seulement si
la suite numérique (ksn sk1 )n2N converge vers 0 .
La di¤érence entre les dé…nitions 2:0:9 et 2:0:10 sur la convergence uniforme des
suites et séries de fonctions et leurs analogues pour la convergence simple , dé…nitions
2:0:7 et 2:0:8 ,est qu’ici l’entier N ne dépend pas de t 2 D : il est le même pour
tous les t dans D .Cette constation permet de montrer la proposition suivante :

Proposition 2.0.7 i) Si une suite (fn )n2N converge uniformément vers f ,elle
converge simplement vers f et la réciproque est fausse .

61
ii) La série de fonctions de terme général un converge uniformément et a pour
somme s ,elle converge simplement et a même somme . La réciproque est fausse .
Démonstration
i) Il su¢ t de remarquer que si sup jfn (t) f (t)j tend vers 0 quand n ! +1
t2D
,alors ,pour t0 …xé dans D , fn (t0 ) f (t0 ) tend vers 0 .
Voici un contre-exemple montrant que la réciproque de cette proposition est
fausse :
la suite de fonction de l’exemple 2:0:8 , fn (t) = tn pour t 2 [0; 1] converge
simplement vers la fonction f telle que f (t) = 0 si t 2 [0; 1] et f (1) = 1 .
Or sup jfn (t) f (t)j = sup jtn j = 1 ne tend pas vers 0 quand n ! +1 donc
t2[0;1] t2[0;1]
cette suite ne converge pas uniformément sur [0; 1] .
ii) De la même manière ,si sup jsn (t) s(t)j tend vers 0 quand n ! +1 ,alors
t2D
,pour t0 …xé dans D , sn (t0 ) s(t0 )tend vers 0 .
De même ,pour montrer que la réciproque de cette proposition est fausse,donnons
un contre-exemple :
la série de fonction de l’exemple 2:0:8 ,de terme général un (t) = sin2 t cosn t dé…ni
pour t 2 [0; 2 ] converge simplement mais pas uniformément car :

X
+1
sin2 t cosn+1 t
sup jrn (t)j = sup sin2 t cosi t = sup = 2,
t2[0; 2 ] t2[0; 2 ] i=n+1 t2[0; 2 ] 1 cos t

puisque :

sin2 t cosn+1 t
lim .
n!0 1 cos t
Il existe un critère de Cauchy uniforme, qui permet de tester la convergence
uniforme d’une suite ou d’une série sans connaître sa limite ou sa somme :

Exercise 2.0.14 On dé…nit la suite de fonctions (fn )n2N sur R par :

x
8n 2 N ,8x 2 R ,fn (x) = n sin
n

62
1. la suite (fn )n2N converge-t-elle simplemet sur R ,et si oui ,vers quelle fonction?
2.la convergence de la suite (fn )n2N est-elle uniforme sur R?
3.la convergence de la suite (fn )n2N est-elle uniforme sur [ 1; 1]?
corrigé de l’exercice:
1.pour x = 0 , on a fn (0) = 0 pour tout n 2 N et la suite (fn (0))n2N est
constante égale à 0.
x
pour x 6= 0 ,on a fn (x) = n sin n
x et la suite réelle (fn (x))n2N converge
+1
vers x:
En dé…nitive, la suite de fonctions (fn )n2N converge simplemet sur R vers la
fonction f : x ! x .
2.pour tout n 2 N ,la fonction gn dé…nie sur R par :

x
gn (x) = fn (x) f (x) = n sin x
n

0 x
est impaire et dérivable de dérivée gn (x) = cos n
1 0 ,cette dérivée
s’annulant aux points xn;k = 2nk ou k 2 Z avec gn (xn;k ) = 2nk !;on a donc
sup jgn (x)j = 2n jkj ,8 k 2 Z et sup jgn (x)j = +1:
x2[ 2nk ;2nk ] x2R
la convergence donc n’est pas uniforme sur R:
3.sur [ 1; 1] ; pour n 2 N la fonction gn est décroissante et sup jgn (x)j =
x2[ 1;1]
jgn (1)j ! 0 .la convergence est donc uniforme .
n!+1

Théorème 2.0.3 Critère de Cauchy uniforme

i) Une suite de fonctions (fn )n2N de D dans | converge uniformément si et


seulement si:

8" > 0; 9N 2 N tel que p; q N =) sup jfp (t) fq (t)j ".


t2D

ii) Une série de fonctions de terme général un de D dans | converge uniformé-


ment si et seulment si:

63
p
X
8" > 0; 9N 2 N tel que p; q N =) sup jsp (t) sq (t)j = sup ui (t) ".
t2D t2D
i=q+1

Démonstration
i) supposons que (fn )n2N converge uniformément vers la fonction f sur D. Alors:

8" > 0; 9N 2 N tel que n N =) 8t 2 D; jfn (t) f (t)j ".

D’où ,

p; q N =) 8t 2 D; jfp (t) fq (t)j jfp (t) f (t)j + jfq (t) f (t)j 2".

On a donc bien le critère de Cauchy uniforme.


Réciproquement, si

8" > 0; 9N 2 N tel que p; q N =) 8t 2 D; jfp (t) fq (t)j ",

pour t 2 D …xé, la suite de nombres (fn (t))n2N est de Cauchy dans |, donc
converge vers un nombre f (t). Dans le critère de Cauchy, on peut alors faire tendre
q vers +1 et on obtient:

8" > 0; 9N 2 N tel que p N =) 8t 2 D; jfp (t) f (t)j ".

Ceci montre que la suite (fn )n2N converge uniformément vers f:


ii) La démonstration de cette propriété pour les séries est la même que pour les
suites en raisonnant sur la suite des sommes partielles.
Comme dans les cas numérique, pour les séries de fonctions, le critère de
Cauchy uniforme a un corollaire, que l’on utilise beaucoup par sa contaposée, pour
montrer qu’une série de fonctions ne converge pas uniformément:

64
Corollaire 2.0.1 Si la série de fonctions de terme général un de D dans | converge
uniformément sur D, alors kun k1 = sup jun (t)j ! 0 quand n ! 1. La réciproque
t2D
est fausse.

Démonstration
Il su¢ t d’écrire:

kun k1 = sup jun (t)j = sup jsn (t) sn 1 (t)j ;


t2D t2D

et d’appliquer le critère de Cauchy uniforme.


Pour montrer la réciproque est fausse, il su¢ t de prondre une série dont le
terme général est une fonction constante, qui diverge et dont le terme général tend
vers 0 à l’in…ni. Par exemple la série de fonctions constantes, de terme général
un (t) = n1 ; n > 1,pour tout t convient.
On a pour les séries de fonctions, une notion de convergence, la converence
normale, qui implique la convergence uniforme et qui dans la pratique est souvent
facile à véri…er:

Dé…nition 2.0.12 Une série de fonctions de terme général un converge normale-


ment sur D si la série numérique à termes positifs de terme général kun k1 =
sup jun (t)j converge.
t2D

Le terme convergence normale correspond au fait qu’elle s’exprime à l’aide de la


norme de la convergence uniforme dé…nie dans la dé…nition 2:0:11:
Cette notion de convergence est plus forte que la convergence uniforme car on a:

Proposition 2.0.8 Si la série de fonctions de terme général un converge normale-


ment sur D, elle converge uniformément sur D.

Démonstration
On peut écrire:

65
p p
X X
sup ui (t) sup jui (t)j :
t2D t2D
i=q+1 i=q+1

Si la série numérique de terme général sup jun (t)j converge, elle véri…e le critère
t2D
de Cauchy et l’inégalité ci-dessus prouve que la série de terme général un véri…e le
critère de Cauchy uniforme. Donc elle converge uniformément sur D.

Remarque 2.0.8 La réciproque de cette propriété est fausse : la série de fonctions


( 1)n
de terme général un (t) = n+t
;n > 1; est uniformément convergente sur [0; 1].

En e¤et, cette série de fonctions n’est pas normalement convergente car

( 1)n 1
kun k1 = sup = ;
t2[0;1] n+t n

et cette série numérique est divergente.


Pour montrer la convergence uniforme, on utilise la majoration du reste d’une
série alternée, voir 4:5:2:

( 1)n 1
8t 2 [0; 1]; jrn (t)j :
n+1+t n+1
Par suite, sup jrn (t)j ! 0 quand n ! 1 et on a bien convergence uniforme sur
t2[0;1]
[0; 1].

sin nt
Exemple 2.0.11 i) La série de terme général un (t) = n2
;n > 1;dé…nie sur R
converge normalement car:

sin nt 1
kun k1 = sup = :
t2R n2 n2
ii) soit r 2 ]0; 1[. La série de terme général un (z) = z n dé…nie sur le disque Dr
centré à l’origine, de rayon r ,cnverge uniformément sur ce disque car:

kun k1 = sup jun (z)j = rn :


t2Dr

66
Remarque 2.0.9 Dans toutes les dé…nitions et propriétés de ce paragraphe, le do-
maine D est fondamental.Dans l’exemple ii) ci-dessus, on a convergence uniforme
sur Dr pour r < 1 mais pas sur D1 .

2.0.9 Continuité des limites et des sommes pour la conver-


gence uniforme

Théorème 2.0.4 Soit (fn )n2N une suite de fonctions dé…nies sur un domaine D et
qui converge uniformément vers une fonction f sur D . Si pour tout n 2 N , fn est
continue en un point t0 de D, f esr aussi continue en t0 .

On peut alors écrire:

f (t0 ) = lim f (t) = lim lim fn (t) = lim fn (t0 ) = lim lim fn (t);
t!t0 t!t0 n!+1 n!+1 n!+1 t!t0

ce qui est un cas d’interversion de limites.


Démonstration
Puisque la suite (fn )n2N converge uniformément vers f ,on a:

"
8" > 0; 9N 2 N tel que n N =) 8t 2 D; jfn (t) f (t)j .
3
" > 0 étant …xé, écrivons la continuité de la fonction fN en t0 :

"
8 > 0 tel que jt t0 j =) jfN (t) fN (t0 )j .
3
Pout tout t 2 D, on peut alors écrire:

jf (t) f (t0 )j = jf (t) fN (t) + fN (t) fN (t0 ) + fN (t0 ) f (t0 )j

jf (t) fN (t)j + jfN (t) fN (t0 )j + jfN (t0 ) f (t0 )j :

67
Donc si jt t0 j , on a :

" " "


jf (t) f (t0 )j + + = ".
3 3 3
Ceci prouve la continuité de f en t0 .

Corollaire 2.0.2 Soit (fn )n2N une suite de fonctions dé…nies sur un domaine D et
qui converge uniformément vers une fonction f sur D. Si pour tout n 2 N, fn est
continue sur D, f est aussi continue sur D.

Théorème 2.0.5 Soit (fn )n2N une suite de fonctions dé…nies sur un domaine D et
qui converge uniformément vers une fonction f sur D. Si pour tout n 2 N, un est
continue en un point t0 de D, s est aussi continue en t0 .

On peut alors écrire:

X
+1
s(t0 ) = lim ui (t)
t!t0
i=0
X
+1 X
+1
= ui (t0 ) = lim ui (t);
t!t0
i=0 i=0

ce qui est un cas d’interversion de limite et somme in…nie.

Démonstration
On applique le théorème 2:0:4 à la suite (sn )n2N des sommes partielles de la série
de terme général un , qui sont continues comme sommes …nies de fonctions continues.

Corollaire 2.0.3 On considère une série de fonctions de terme général un dé…ni


sur un domaine D, qui converge uniformément et a pour somme la fonction s sur
D. Si pour tout n 2 N , un est continue sur D, s est aussi continue sur D.

On utilise souvent ces résultats par contraposée : en reprenant l’exemple 2:0:8,


on retrouve immédiatemment:

68
Exemple 2.0.12 i) La suite de fonctions continues fn (t) = tn converge simplement
vers une fonction f , discontinue sur [0; 1]. Elle ne converge donc pas uniformément
sur cet intervalle.

ii) La série de fonctions continues de terme général sin2 t cosn t converge simple-
ment sur [0; 2 ] et a pour somme une fonction discontinue. Elle ne converge donc
pas uniformément sur cet intervalle.
La convergence uniforme des suites ou séries de fonctions est su¢ sante mais non
nécessaire pour assurer la continuité des limites de suites de fonctions, théorème
2:0:4, et de sommes de séries de fonctions, théorème 2:0:5, sur le domaine D en
entier et on est obligé d’utiliser un argument, dit de saturation. Donnons deux
exemples :

Exemple 2.0.13 1) La suite de fonctions continues fn (t) = n2 te nt


ne converge
pas uniformément sur [0; +1[.

1
2) La somme de la série de fonctions de terme général nt
n > 1, est continue sur
]1; +1[ :
Démonstration
1) La suite de fonctions (fn )n2N converge simplement vers 0 sur [0; +1[ qui est
bien une fonction continue .
0
Par contre, la convergence n’est pas uniforme. En e¤et, on a fn (t) = n2 e nt
(1
1
nt), cette fonction s’annule en t = n
et sup fn (t) = fn ( n1 ) = n
e
ne tend pas vers 0
t2[0;+1[
quand n ! +1.
En revanche, il est facile de voir que la suite de fonctions (fn )n2N converge uni-
formément vers 0 sur tout intervalle [a; +1[ ;
pour a > 0.
2) Soit a > 1, On peut écrire:

1 1
8t 2 [a; +1[ ; 0 :
nt na

69
1
La série numérique de terme général na
est convergente. La série de fonctions de
1
terme général nt
est normalement convergente donc uniformément convergente sur
[a; +1[ et sa somme s est continues sur cet intervalle. Comme se raisonnement est
valable pour tout a > 1, s est continue sur tous les intervalles [a; +1[ avec a > 1
donc aussi sur leur réunion qui est exactement l’intervalle ]1; +1[ .

2.0.10 Dérivabilité des limites et des sommes pour la con-


vergence uniforme

Pour pouvoir parler de dérivation, on va se placer sur un intervalle ouvert I R.

Théorème 2.0.6 Soit (fn )n2N une suite de fonctions dé…nies et dérivables sur un
intervalle I R telle que :

1) Il existe t0 2 I tel que la suite numérique (fn (t0 ))n2N converge.


0
2) La suite des dérivées (fn )n2N converge uniformément sur tout sous-intervalle
borné de I vers une fonction g.
Alors, la suite (fn )n2N converge uniformément sur tout sous-intervalle borné de
0
I vers une fonction dérivable f telle que f = g.
On peut alors écrire, pour tout t 2 I,

0
0
f (t) = lim fn (t)
n!+1
0
= lim fn (t);
n!+1

ce qui est un cas d’interversion de limite de dérivation.


Démonstration
0 0
Soit I un sous-intervalle borné de I contenant t0 et soit I sa longueur.
Soit " > 0 …xé. On peut écrire le critère de Cauchy uniforme pour la suite
0 0
(fn )n2N sur I :

70
0 0 0 "
9N 2 N tel que p; q N ) 8t 2 I ; fp (t) fq (t) :
2 jI 0 j
Pour chaque couple p; q N , appliquons le théorème des accroissements …nis en
0
t0 à la fonction fp fq : pour t 2 I ,

0 0
j[fp (t) fq (t)] [fp (t0 ) fq (t0 )]j jt t0 j sup fp (t) fq (t)
0
t2I
" "
jt t0 j :
2 jI 0 j 2

0
Donc pour tout t 2 I , on a:

"
jfp (t) fq (t)j jfp (t0 ) fq (t0 )j + :
2
Par hypothèse, la suite (fn (t0 ))n2N converge ; par suite , elle est de Cauchy et il
0
existe N 2 N tel que :

0 "
p; q N ) jfp (t0 ) fq (t0 )j :
2
On en déduit que :

n 0
o 0 " "
p; q sup N; N ) 8t 2 I ; jfp (t) fq (t)j + = ":
2 2
0
Ceci prouve la convergence uniforme de la suite (fn )n2N sur I .Soit f sa limite.
0
En prenant la formule des accroissements …nis ci-dessus en un point t1 2 I et
0
en divisant par jt t1 j, on peut écrire : p; q N ) 8t 2 I ; t 6= t1 ,

fp (t0 ) fq (t0 ) fp (t1 ) fq (t1 ) fp (t) fp (t1 ) fq (t) fq (t1 ) "


= :
t t1 t t1 t t1 t t1 2 jI 0 j

En revenant au début de la démonstration, on a vu que l’on aussi :

71
0 0 0 "
p; q N ) 8t 2 I ; fp (t) fq (t) :
2 jI 0 j
En dé…nissant la suite de fonctions ('n )n2N par : n 2 N,
8
< ' (t) = fn (t) fn (t1 ) pour t 6= t
n t t1 1
: ' (t ) = f (t );
0
n 1 n 1

0
Ces propriétés montrent que la suite ('n )n2N converge uniformément sur I . Soit
' sa limite.
La suite ('n )n2N est une suite de fonctions continues en t1 car puisque par hy-
pothèse, les fonctions fn sont dérivables en t1 et on peut écrire:

fn (t) fn (t1 ) 0
lim 'n (t) = lim = fn (t1 ) = 'n (t1 ):
t!t1 t!t1 t t1
En appliquant le théorème 2:0:4, on voit que la limite ' de ('n )n2N est continue
en t1 et que :

0 fn (t) fn (t1 )
'(t1 ) = g(t1 ) = lim fn (t1 ) = lim lim
n!+1 n!+1 t!t1 t t1
fn (t) fn (t1 ) f (t) f (t1 )
= lim lim = lim :
t!t1 n!+1 t t1 t!t1 t t1

On en déduit que la dérivée de f au point t1 existe et vaut :

0 0
f (t1 ) = g(t1 ) = lim fn (t1 ):
n!+1

0
Puisque ceci est vrai pour tout t 2 I , ceci prouve bien que f est dérivable sur
0 0 0
I et que sa dérivé est la limite de la suite (fn )n2N ,c’est-à-dire que g = f :
Comme on a choisit pour I 0 un sous-intervalle borné quelconque de I contenant
t0 , le raissonnement précédent prouve que la suite (fn )n2N converge uniformément
sur tous sous-intervalle bornés de I contenant t0 . Donc La limite f de la suite

72
(fn )n2N est dérivable, de dérivée g sur tous sous-intervalle bornés de I contenant
t0 et par suite sur I tout entier.
0
sous les hypotheses du théoreme 2.0.6, si de plus ,les fonction fn sont continues
0
sur I, alors la limite f a une dérivée f continue sur I.
démonstration:
0
comme sous les hypotheses du théoreme 2.0.6, la suite fn n2N
converge unifor-
mément sur tout sous-intervalle borné de I ,il su¢ t d’appliquer le théoreme 2.0.4:
0 0
la limite f de la suite fn n2N
est continue sur tout sous-intervalle borné de I et
donc sur I tout entier.
Remarquons que la convergnce uniforme de la suite de fonction ne su¢ t pas a
assurer la dérivabilité de la limite:
1
1
la suite de fonctions dérivables fn (t) = t2 + n2
2
,n > 1 converge uniformément
sur R vers la fonction jtj ,qui n’est pas dérivable en 0.
en e¤et, pour tout t 2 R on a:

2 1 2 1
jtj t + 2 jtj +
n n

d’ou
1
8t 2 R; jfn (t) jtjj
n
Cette inégalité implique la convergence uniforme de la suite (fn )n2N vers la
fonction jtj . D’aprés le théoreme 2.0.6, la suite des dérivées ne converge pas unifor-
mément sur R .
On utilisera beaucoup le cas particulier du théoreme 2.0.6 suivant :
si la suite de fonctions dérivables (fn )n2N converge simplement sur I vers f et
si la suite des dérivées converge uniformément sur tous les sous-intervalles bornés de
0
I vers g ,alors f est dérivable et f = g sur I .
on va maintenant étudier la dérivabilité des sommes de séries :

73
soit I un intervalle de R. On considere une série de fonctions de terme général
un , dérivable sur I telle que
1) Il existe t0 2 I tel que la série numérique de terme général un (t0 ) converge
0
2) La série des dérivées, de terme général un converge uniformément sur tout
sous-intervalle borné de I et a pour somme une fonction .
Alors, la série de terme général un converge uniformément sur tout sous-intervalle
0
borné de I et a pour somme une fonction dérivable s telle que s = .
Avec la notation des sommes in…nies, ceci s’écrit :

!0
0
X
+1
s (t) = un (t)
n=0

X
+1
0
= un (t)
n=0

ce qui est un cas d’interversion de somme in…nie et de dérivation .


Démonstration:
Il su¢ t d’appliquer le théoreme 2.0.6 a la suite (sn )n2N des sommes partielles de
la série de terme général un , qui sont dérivables comme sommes …nies de fonctions
dérivables.
on obtient également les corollaires suivant pour les séries de fonctions :
0
sous les hypotheses du théoreme 2.0.7,si de plus, les fonctions un sont continues
0
sur I, alors la somme s a une dérivée s continue sur I .
si la série de fonctions dérivables, de terme général un converge simplement sur
I et a pour somme s et si la suite des dérivées converge uniformément sur tous les
0
sous-intervalles bornés de I et a pour somme , alors s est dérivable et s =
sur I .
soit 0 < r < 1 et I = [ r; +r] .on considere la série de fonctions dé…nies sur I,
tn+1
de terme général un (t) = n+1
.
la série numérique de terme général un (0) converge (c’est la série nulle !) et
la série des dérivées de terme général tn converge uniformément sur I d’aprés

74
l’exemple 2.0.11(ii).
P
+1
tn+1
la somme s (t) = n+1
est donc dérivable et sa dérivée vaut :
n=0

0
X
+1
1
s (t) = tn =
n=0
1 t

P
+1
tn+1
comme s (0) = 0 ,on déduire que s (t) = n+1
= ln (1 t) .
n=0

2.0.11 Intégration des limites et sommes pour le conver-


gence uniforme:

soit (fn )n2N une suite de fonctions dé…nies et continues sur un intervalle [a; b] de R et
qui converge uniformément vers une fonction f sur [a; b] . alors , la suite numérique
Rb Rb
f (s) ds
a n
converge et a pour limite a f (s) ds .
n2N
On peut alors écrire :
Z b Z b
f (s) ds = lim fn (s) ds
a n!+1 a

Z b
= lim fn (s) ds;
a n!+1

ce qui est un cas d’interversion de limite et d’intégrales.


démonstration:
Rt
pour tout n 2 N et pour tout t 2 [a; b] , on pose Fn (t) = a
fn (s) ds .les fonctions
Fn sont dérivables sur [a; b] comme intégrales de fonctions continues et de plus

0
8t 2 [a; b] ,Fn (t) = fn (t)

0
d’apres l’hypothese , la suite Fn n2N
converge uniformément sur [a; b] et comme
pour tout n 2 N , Fn (a) = 0 ,la suite numérique (Fn (a))n2N converge . On peut
donc appliquer le théoreme 2.0.6 a la suite (Fn )n2N :cette suite converge uniformé-

75
0
ment sur [a; b] vers une fonction F telle que F = f et F (a) = 0 .On en déduit
: Z t
8t 2 [a; b] ,F (t) = f (s) ds
a

en particulier pour t = b,
Z b
F (b) = f (s) ds
a

soit (fn )n2N la suite de fonctions dé…nies sur [0; 1] par :

fn (t) = tn (1 t)n

1 1
comme pour t 2 [0; 1] , 0 t (1 t) 4
,on a :8n 2 N; 0 fn (t) 4n
.ceci
implique que la suite de fonctions continues converge uniformément vers 0 sur
[0; 1] .
R1
La suite 0
sn (1 s)n ds converge vers 0.
n2N
On considere une série de fonctions de terme général un ,dé…nie et continue
sur [a; b] ,qui converge uniformément sur [a; b] et a pour somme s. alors , la série
Rb Rb
numérique de terme général u (t) dt converge et a pour somme a s (t) dt .
a n

on peut alors écrire:

Z b +1 Z
X b
s (t) dt = un (t) dt
a n=0 a
Z bX
+1
= un (t) dt;
a n=0

ce qui est un cas d’interversion de somme in…nie et intégrale.


démonstration:
On applique le théoreme précédent 2.0.8 a la suite (sn )n2N des sommes partielles
de la série de terme général un , qui sont continues sur [a; b] comme sommes …nies de
fonctions continues.

76
t2n
On considere la série de fonctions de terme général un (t) = (2n)!
, dé…nie sur
[0; 1] .
t2n 1
comme 8t 2 [0; 1] , 0 (2n)! (2n)!
,cette série converge normalement donc
uniformément (proposition 2.0.9) sur [0; 1] .d’apres le téoreme précédent, on a donc,
pour tout x 2 [0; 1] :

+1 Z x Z x ! Z
X
+1
x2i+1 X t2i X
+1
t2i x
= dt = dt = cosh (t) dt = sinh (x)
i=0
(2i + 1)! i=0 0
(2i)! 0 i=0
(2i)! 0

2.0.12 Exercices

pour n 1 et x 2 ]0; +1[ ,on dé…nit la suite de fonctions (fn )n2N par:

fn (x) = n jln (x)jn

1)déterminer le domaine de convergence simple D de cette suite de fonctions.


2)Etudier la convergence uniforme de la suite (fn )n2N sur D et sur les sous-
intervalles fermés bornés de D.
soit un nombre réel strictement positif .On considere la suite de fonctions
dé…nie sur l’intervalle [0; 1] par :

n 1; fn (x) = nxn (1 x)

1)montrer que la suite de fonctions (fn )n2N converge simplement sur l’intervalle
[0; 1] et trouver sa limite.
2)montrer que la suite de fonctions (fn )n2N converge uniformément vers sa limite
sur l’intervalle [0; 1] si et seulement si > 1:
3)On suppose 0 < 1 .Montrer que la suite de fonction (fn )n2N converge
uniformément sur le segment [0; a] pour tout a 2 [0; 1[ .

Exercise 2.0.15

77
soit a un réel strictement positif .Pour tout n 2 N ,on désigne par un la fonction
dé…nie pour x 2 [0; +1[ par :

nx2
un (x) = nxn e

1)Calculer lim 1 ln un (x) pour x > 0 .


n!+1 n
2)En déduire que pour tout a > 0 ,la série de fonctions de terme général un (x)
converge simplement sur x > 0 .
P
+1
3)a)pour jzj < 1 ,calculer nz n .
n=1
P
+1
b)En faisant un changement de variable ,en déduire la somme s (x) = un (x)
n=1
pour tout x 2 [0; +1[ .
4)a)Calculer sup un (x) .
x2[0;+1[
b)En déduire que la série de fonctions de terme général un (x) converge nor-
malement sur [0; +1[ si et seulement si a > 4 .
5)soit a = 4 . On cherche a montrer que dans ce cas ,la série de fonctions un (x)
ne converge pas uniformément sur [0; +1[ .
a)trouver un réel C > 0 tel que

r
X
2N
2
8N 2 N ; un (xN ) C avec xN =
n=N
N

P
2N
b)on déduire que sup un (xN ) ne tend vers pas vers 0 quand N ! +1 .
x2[0;+1[ n=N
c)conclure .
6)On suppose toujours que a = 4 .
a)montrer que lim+ s (x) = 1 .
x!0
b)Retrouver la conclusion de la question 5).
Démontrer les inégalités ,pour 0 x 1:

0 ex 1 x 2n2

78
soit
nt
un (t) = exp 2 1; t 2 R; n 2 N

1)Déterminer l’ensemble D des réel t 2 R pour lesquels la série de fonctions de


terme général un (t) converge .
2)soit a > 0 .étudier la convergence uniforme sur l’intervalle [a; +1[ de la série
de fonctions de terme général un .
3)soit s la somme de la série de fonctions de terme général un .étudier la continuité
de la fonction s sur D.
4)Trouver un équivalent pour s (t) quand t tend vers +1 .
On considere la suite de fonctions (fn )n2N dé…nie par :
1 1
fn (t) = 0 si t n
,fn 2n
= 2n , fn (0) = 0 et fn est a¢ ne continue sur les
1 1 1
intervalles 0; 2n et ;
2n n
.
1)Expliciter les fonctions fn pour t 2 0; n1 et les représenter sur un graphe .
2)Véri…er que pour tout t 2 [0; 1] , fn (t) ! 0 quand n ! +1 .
3)Montrer que pour tout n 2 N :
Z 1
fn (t) dt = 1
0

4)pourquoi le théoreme 4.5.1 ne s’applique t’il pas ?


Corrigé des exercices sur le chappitre 3
corrigé de l’exercice 2.0.13
1)pour jln (x)j < 1 ,la suite numérique (fn (x))n2N converge vers 0 et pour
1
jln (x)j 1 ,la suite numérique (fn (x))n2N diverge.Donc D = e
;e .
2)On remarque que sup n jln (x)jn = n donc la suite de fonctions (fn )n2N ne
x2[0;+1[
converge pas uniformément sur D.
1
soit [a; b] e
;e un sous-ensemble compact de D.
Alors sup n jln (x)jn = n sup (jln aj ; jln bj)n ! 0 lorsque n ! +1 ,donc la
x2[0;+1[
suite de fonctions (fn )n2N converge uniformément sur [a; b] .

79
corrigé de l’exercice 2.0.14
1)si 0 x < 1 ,nxn ! 0 lorsque n ! +1:
si x = 1 , fn (x) = 0 .
Donc la suite de fonctions (fn )n 1 converge simplement vers 0 lorsque n ! +1:
2)On cherche le maximum de la fonction fn sur l’intervalle [0; 1] .pour cela ,on
calcule :
0 1
fn (x) = nxn 1
(1 x) (n (n + ) x)

n
En posant xn = n+
;on voit que fn est croissante sur [0; xn ] et décroissante sur
[xn ; 1] .
fn atteint donc son maximum en xn et celui-ci vaut :

n
Mn = fn (xn ) = n 1 + n1
n n+ n!+1 e

Comme Mn ! 0 lorsque n ! +1 si et seulement si > 1 ,la suite de fonctions


(fn )n2N converge donc bien uniformément vers 0 sur [0; 1] si et seulement si >1.
3)On suppose 0 < x 1 .si a 2 [0; 1[ est …xé ,comme lim xn = 1 ,si n est assez
n!+1
grand , xn > a ,donc la fonction fn est croissante sur la segment [0; a] et de plus
,lorsque n ! +1 :
sup jfn (x)j = fn (a) ! 0
0 x a

La suite de fonctions converge donc bien uniformément sur le segment [0; a] pour
tout a 2 [0; 1[ .
corrigé de l’exercice 2.0.15
1 1
1)pour x > 0 ,on a : n
ln un (x) = n
(ln n + a ln x nx2 ) .
D’ou lim 1 ln un (x) = x2 .
n!+1 n
p
n x2
2)pour x > 0 …xé ,la série à terme positifs un (x) véri…e lim un (x) = e <1
n!+1
. On peut donc appliquer le critère de cauchy :la série de fonctions de terme général
un (x) converge .ceci étant vrai pour tout x > 0 ,on en déduit que la série de fonctions
de terme général un (x) converge simplement sur ]0; +1[ . En x = 0 ,la série de

80
fonctions est nulle donc convergente de somme nulle .
P n
+1
3)a)pour z < 1 , (1 zz)2 = nz .
n=1
x2 e x2 P
+1
b)posons z = e . On déduit que pour x > 0 , xa x2
2 = un (x) = s (x)
(1 e ) n=1
.
4)a)Etudions le maximum de un (x) sur ]0; +1[ :
0 nx2 0 p a
un (x) = nxa 1 e (a 2nx2 ) .Donc un (x) = 0 () x = xn = 2n

.
a
a2 a A
un admet un maximum au point xn et un (xn ) = a a 1 e 2 = a 1 .
22 n2 n2
A a
b)La série numérique de terme général a 1 converge si et seulement si 2
1>1
n2
c’est à dire a > 4 ,ce qui implique le résultat .
5)pour a = 4 ,la série numérique de terme général un (x) ne converge pas nor-
malement sur ]0; +1[ .
2 2 2n 4
a)pour N n 2N ,un (xN ) n N
e N
N
e 4 .
P2N
D’ou un (xN ) 4e 4 = C .
n=N
P
2N P
2N P
2N
b)on déduire que sup un (x) un (xN ) C et donc sup
x2[0;+1[ n=N n=N x2[0;+1[ n=N
un (x) ne tend pas vers 0 quand N ! +1 .
c)La série de fonctions de terme général un (x) ne véri…e pas le critère de cauchy
uniforme et donc ne converge pas uniformément sur ]0; +1[ .
2
x2 x2
6)a)On remarque que 1 e x4 quand x ! 0 . donc s (x) e 1
quand x ! 0 .
nx2
b)comme s (0) = 0 , la somme de la série de fonctions de terme général nx4 e
est discontinue sur [0; +1[ et par suite la convergence ne peut pas etre uniforme sur
cet intervalle.
corrigé de l’exercice 2.0.16
on pose f (x) = ex 1 x et g (x) = ex 1 x 2x2 .On véri…e que f (0) = g (0) = 0
,que f est croissante sur [0; 1] et que g est décroissante sur [0; 1] .Cela implique bien
que f (x) 0 et g (x) 0 sur [0; 1] .
1)si t 0 ,alors la suite (un (t))n2N ne converge pas vers 0 quand n tend vers

81
+1 ,donc la série de terme général un (t) diverge .
nt
si t > 0 ,on a 2 ! 0 lorsque n ! +1 ,et par conséquent , un (t)
nt nt
2 (n ! +1) .la série géométriquede terme 2 étant convergente car j2 t j < 1
,il résulte du théorème des équivalents pour les séries à termes positifs que la série
de terme général un (t) converge .
conclusion:D=R+ :
2)pour chaque n 2 N ,la fonction t ! un (t) est positive et décroissante sur
0 nt nt
[a; +1[ ,car un (t) = n (ln 2) 2 exp (2 ) quel que soit t 2 [a; +1[
Donc sup jun (t)j = un (a)
x2[0;+1[
puisque la série numérique de terme général un (a) converge ,la série de fonctions
de terme général un converge normalement donc uniformément sur [a; +1[.
3)Fixons t0 2 D = R+ .soit a > 0 tel que a < t0 .pour chaque n 2 N , un est
une fonction continue sur [a; +1[ : de plus , la série de fonctions de terme général un
converge uniformément sur [a; +1[ :D’aprés le théorème de continuité pour les série
de fonctions uniformément convergentes , la fonction s est continue sur [a; +1[ : en
particulier ,elle est continue en t0 2 ]a; +1[ .
Le point t0 2 R+ étant quelconque ,on déduire que s est continue sur R+ :
4)puisque 0 ex 1 x 2x2 pour tout x 2 [0; 1] ;on a 2 nt
un (t)
nt nt
2 + 2:2 ,quels que soient t > 0 en n 2 N :
ceci implique que

X
N X
N X
N X
N
nt nt nt
2 un (t) 2 + 2: 2
n=1 n=1 n=1 n=1

pour N 1 et tout t > 0


En faisant N tendre vers +1 on obtient ,pour t > 0 :

t t 2t
2 2 2
t
s (t) t
+ 2: 2t
1 2 1 2 1 2

82
2 2t 2 t
Comme : 1 2 2t
= (2 t ) et 1 2 t 2 t
on a:
t!+1

t
2 t
s (t) t t!+1
2
t!+1 1 2

t
En conclusion ,s (t) 2
t!+1
corrigé de l’exercice 2.0.17
1)pour tout n 2 N ,on a:
1
si t 2 0; 2n ,fn (t) = 4n2 t
x 1
si t 2 2
;x , gx (t) = 4n2 t n

2) on distingue deux cas :


ou bien t = 0 ,alors fn (0) = 0 pour tout n 2 N et on voit que fn (0) ! 0 quand
n ! +1
1 1
ou bien t 6= 0 et alors si n
t ,c’est à dire n t
, fn (t) = 0 donc on a aussi
fn (t) ! 0 quand n ! +1
donc quel que soit t 2 [0; 1] ,on a : lim fn (t) = 0:
n!+1
1
3)On remarque que pour tout n 2 N ;l0 aire du triangle isocéle de base n
et de
hauteur 2n est 1.C’est l’aire comprise entre l’axe des t et le graphe de la fonction
t ! fn (t) ,donc Z 1
fn (t) dt = 1
0

4)L’interversion de la limite quand n ! 1 et de l’intégrale n’est pas véri…ée


R1 R1
puisque lim 0 fn (t) dt = 1 et 0 lim fn (t) dt = 0:
n!+1 n!+1
On voit que sup fn (t) =2n ! 1 lorsque n ! 1 et donc la suite de fonction
x2[0;1]
(fn )n2N ne converge pas uniformément vers 0 . cette suite de fonctions ne véri…e
pas les hypothése du théorème 4.5.1

83
Chapitre 3

Séries entières

Dé…nition 3.0.13 On appelle Séries entières de variable réelle (resp. de variable


P P
complexe) toute série de fonction de la forme an xn (resp. an z n ), où (an )n
est une suites des nombres complexes.

La suite (an )n est appelée la suite des coe¢ cients de la Séries entières.

Remarque 3.0.10 Toute séries entières converge pour z = 0.

On désigne par D l’ensemble des nombres complexes z pour lesquels la série


P
an z n est convergente, on note f (z) la somme de cette série, soit :

X
+1
8z 2 D; f (z) = an z n :
n=0
P
L’ensemble D est appelé domaine de convergence de la série entière an z n :
L’ensemble D est non vide puisqu’il contient toujours 0.

Exemple 3.0.14 Déterminer les domaines de convergence des séries entières suiv-
antes

P P zn
1: z n ; 2: n!
:

84
P
1.Il est clair que la série z n est une série géométrique de raison z, alors elle est
convergente si et seulement si jzj < 1, ainsi le domaine de convergence de la série
P n
z est le disque ouvert de centre 0 et de rayon 1.
2.En utilisant le Critère de D’alembert on a

z n+1
(n+1)! jzj
lim zn = lim = 0;
n!+1 n!+1 n + 1
n!
X
zn
d’où la série n!
est convergente pour tout z 2 C, ainsi le domaine de conver-
X
zn
gence de la série n!
est C tout entier.
Pour la suite nous ne considérons que les séries entières réelles, c’est-à-dire les
P
séries de la forme an xn , où (an )n est une suites réelle et x 2 R.

3.0.13 Convergence d’une série entière

Proposition 3.0.9 (Abel)

P
Soit la série entièrean xn .S’il existe x0 2 R tel que la suite (an xn0 )n soit
P
bornée. Alors, pour tout x 2 R tel que jxj < jx0 j, la série numérique an x n
converge absolument.
Démonstration: On a,

La suite (an xn0 )n borné ) 9M > 0; 8n 2 N : jan xn0 j M;


M
) 9M > 0; 8n 2 N : jan j ;
jxn0 j

alors pour tout x 2 R tel que jxj < jx0 j, on trouve

n
n x
jan x j M
x0
X n n
x x
or la série géométrique M x0
est convergente car x0
< 1. Ainsi, la série
P
an xn est absolument convergente.

85
P
Corollaire 3.0.4 S’il existe x0 2 R tel que la série an xn0 est convergente, alors
P
la série entière an xn converge absolument en tout point x 2 R tel que jxj < jx0 j :

Démonstration: On a,

X
la série an xn est convergente ) lim an xn0 = 0;
n!+1

C’est-à-dire la suite (an xn0 )n est convergente, et donc elle est bornée. Ainsi
P
d’aprés la proposition précédente, la série entière an xn converge absolument en
tout point x 2 R tel que jxj < jx0 j :

3.0.14 Rayon de convergence d’une série entière


P
Dé…nition 3.0.14 Soit la série entière an xn . Le nombre réel positif

R = sup fr 2 R+ = la suite (an rn )n est bornéeg ;


P
S’appelle le rayon de convergence de la série an x n :

P
Exemple 3.0.15 La série xn a rayon de convergence R = 1, car la suite (rn )n
est bornée si et seulement si jrj 1.

Remarque 3.0.11 Le rayon de convergence d’une série entière peut prendre la


valeur +1, c’est le cas où le domaine de convergence est R:

P xn
Exemple 3.0.16 Repronons l’exemple de la série n!
, il est clair que le domaine
de convergence est R tout entier. D’où le rayon de convergence est R = +1.

P
Proposition 3.0.10 Soit la série an xn ; s’il existe deux réels strictement positifs
m et M telle que :

8n 2 N; m jan j M;

86
alors le rayon de convergence de cette série vaut 1.
Démonstration
P
Soit R le rayon de convergence de la série an xn : Comme, 8n 2 N; m jan j
M alors,

supfr 2 R+ = la suite (M rn )n est bornéeg supfr 2 R+ = la suite (jan j rn )n est bornéeg

et

supfr 2 R+ = la suite (jan j rn )n est bornéeg supfr 2 R+ = la suite (mrn )n est bornéeg

Or

supfr 2 R+ = la suite (M rn )n est bornéeg = supfr 2 R+ = la suite (mrn )n est bornéeg

= supfr 2 R+ = la suite (rn )n est bornéeg = 1:

Ainsi R = 1:

P
Exemple 3.0.17 Déterminer le rayon de convergence de la série entière sin2 n + 1 xn :

En e¤et,

8n 2 N; 1 (sin2 n + 1) 2;

donc d’aprés la proposition précédente, le rayon de convergence de la série


P
sin2 n + 1 xn égale 1:

P
Proposition 3.0.11 Soit la série entière an xn de rayon de convergence R. Alors,

87
P
i) la série entière an xn est absolument convergente pour tout x, telle que
jxj < R:
P P
ii) Dans le cas où R est …ni, les série an xn et jan xn j sont divergentes pour
tout x tel que jxj > R:
Démonstration: Triviale.
P P
Soit la série entière an xn , de rayon de convergence R. Alors la série an x n
est normalement convergente sur tout intervalle [ r; +r] tel que r < R:

3.0.15 Théchnique de calcul de rayon de convergence

Théorème 3.0.7 (Règle d’Hadamard)

P an+1
Soit la série entière an xn . Si lim = l une valeur dans R(R = R [
n!+1 an
f 1; +1g), alors le rayon de cette série est R = 1l :
P p
Soit la série entière an xn ,Si lim n jan j = l une valeur dans R(R = R [
n!+1
f 1; +1g), alors le rayon de cette série est R = 1l :
an+1
p
n
i) Dans le cas où les deux limites lim et lim jan j n’existent pas, le
n!+1 an n!+1
rayon de convergence et alors donné par

1 p
R= où l = lim n jan j si l 6= 0;
l
et si l = 0, on a: R = +1 et si l = +1 on a: R = 0:
P
ii) Soit la série entière an xn , de rayon de convergence R. Alors son domaine de
convergence est l’un des quatre intervalles: ] R; +R[ ; [ R; +R[ ; ] R; +R] ou bien
[ R; +R] :

P P
Soit la série entière an xn , de rayon de convergence R. Alors les séries nan xn 1

P an n+1
et n+1
x ont même rayon de convergence R.

88
3.0.16 Opérations sur les séries entières
P P
Soit an xn et bn xn , deux séries entières ayant respectivement R et R0 pour rayon
de convergence.
P
i) Si R 6= R0 , le rayon de convergence R00 de la série (an + bn )xn est R00 =
minfR; R0 g:
P
ii) Si R = R0 , le rayon de convergence de la série (an + bn )xn est R00 R:
Démonstration
1-Supposons que R0 < R:
P P
i) Si jxj < R0 alors jxj < R, d’où les deux séries an xn et bn xn sont absolu-
ment convergentes.
P
Comme j(an + bn )xn j jan xn j + jbn xn j, alors la série (an + bn )xn converge
absolument pour jxj < R0 = minfR; R0 g:
ii) Si jxj > R0 , deux cas de …gure se présentent:
P P
a) Si R0 < jxj < R , la série bn xn converge absolument et an xn diverge.
P
Donc (an + bn )xn diverge.
P
b) Si R0 < R < jxj, les deux séries divergent. Montrons (an + bn )xn diverge.
P
Raisonnons par l’absurde. Alors on suppose que la série ( (an +bn )xn ) est converge,
P
donc d’aprés la proposition 5:5 (Abel), la série (an + bn )xn converge absolument
pour tout x0 2 R, tel que jx0 j < jxj et en particulier pour x0 véri…ant R0 < jx0 j <
R < jxj. D’où la contradiction.
P
2-Si R = R0 . Il est clair que la série (an + bn )xn converge absolument si
jxj < R = R0 , ainsi le rayon de convergence R00 R = R0 :
X X
1 2n n
Soient les deux séries xn et 2n
x . Les deux séries ont pour rayon de
n 0 n 0
X
convergence R = 1. Par contre la série déduite de la somme des deux séries xn
n 0
X X
1 2n n 1 n 00
et 2n
x (i.e. 2n
x ), a pour rayon de convergence R = 2:
n 0 P nP0
Soit an xn et
bn xn , deux séries entières ayant respectivement R et R0 pour
P P
rayon de convergence. ALors la série produit des deux séries an xn et bn xn est

89
!
X
n
une série entière de terme général cn = ak b n k xn et son rayon de converence
k=0
R00 minfR; R0 g:

3.1 Application du Théorème de continuité, Théorème


d’intégration et Théorème de dérivation sur
les séries entières

3.1.1 Continuité
P
Théorème 3.1.1 La fonction somme S d’une série entière an xn de rayon de
convergence R(6= 0) est continue sur ] R; +R[ :

Démonstration
Soit 0 < r < R. Pour tout n 2 N, les fonctions fn (x) = an xn sont continues sur
[ r; +r] et puisque la convergence est normale donc uniforme dans [ r; +r], donc
d’aprés le Théorème de continuité sur les séries de fonctions, la fonction somme S
P
de la série entière an xn est continue sur [ r; +r], pour tout r, (0 < r < R), et
par suite elle est continue sur ] R; +R[ :

Proposition 9 (continuité d’Abel)

P
an xn , de rayon de convergence R. Si la série numérique
Soit la série entière
P P
an Rn converge, alors la série entière an xn est uniformément convergente sur
[0; R], et sa somme est continue sur ce segment.
En particulier,

X
+1 X
+1
n
lim an x = an R n :
x!R
n=0 n=0

90
3.1.2 Intégration
P
Théorème 3.1.2 Soit la série entière an xn de somme S et de rayon de conver-
gence R. Alors pour tout intervalle [a; b] inclue dans ] R; +R[ on a

Zb X
+1 Zb
S(x)dx = an xn dx:
a n=0 a

Démonstration
Il est clair que pour tout intervalle [a; b] inclue dans ] R; +R[, les fonctions
P
fn (x) = an xn sont continues et la série entière an xn converge uniformément sur
[a; b], et donc d’aprés le théorème d’intégration sur les séries de fonctions, on trouve
P
que la fonction S(x) la somme de la série an xn est intégrable sur [a; b], de plus on
a

Zb X
+1 Zb
S(x)dx = an xn dx:
a n=0 a
P
Corollaire 3.1.1 Soit la série entière an xn de somme S et de rayon de conver-
gence R. Alors la fonction S est continue sur ] R; +R[ et ses primitives sont de la
forme:

X
+1
an n+1
t ! k+ t ; où k 2 R:
n=0
n + 1

Démonstration
En appliquant le Théorème précédent sur le segment [0; t] :

3.1.3 Dérivation
P
Théorème 3.1.3 Soit la série entière an xn de somme S et de rayon de conver-
gence R. Alors la fonction S est de classe C 1 sur ] R; +R[ ; de plus on a

91
X
+1
0
S (x) = nan xn 1 :
n=1

Démonstration
On applique le Théorème de dérivation sur les séries de fonctions, en e¤et :
pour tout n 2 N, les fonctions fn (x) = an xn sont de classe C 1 sur ] R; +R[ ; la
P P
série an xn converge simplement sur ] R; +R[ et la série nan xn 1 converge
uniformément sur tout segment [ r; +r] pour tout r tel que 0 < r < R. Alors la
fonction somme S est de classe C 1 sur [ r; +r], et par suite S est de classe C 1 sur
] R; +R[. De plus

X
+1
0
S (x) = nan xn 1 :
n=1
P
Corollaire 3.1.2 Soit la série an xn de rayon de convergence R. Alors sa somme
X
+1
f (x) = an xn , est uniformément dérivable (f 2 C 1 (] R; +R[)), et l’on a:
n=0

X
+1 (n)
f (0)
8x 2 ] R; +R[ ; f (x) = xn :
n=0
n!

Démonstration
X
+1
En e¤et, si: f (x) = an xn , par application du Théorème précédent, il est facile
n=0
de voir que la fonction f est indé…niment dérivable (f 2 C 1 (] R; +R[)). De plus
X+1
0
on a f (x) = nan xn 1 , et par récurrence, la dérivée d’ordre k est donnée par la
n=1
relation:

X
+1
(k)
f (x) = n(n 1)(n 2):::(n k + 1)nan xn 1 :
n=k

De cette expression, il résulte que f (k) (0) = ak k! c’est-à-dire

f (k) (0)
ak = :
k!

92
3.1.4 Séries de Taylor

Motivation
Soit f une fonction réelle à variable réelle. Peut-on trouver une suite réelle (an )n
X
+1
et r > 0 tels que l’on ait f (x) = an xn pour x 2 ] r; r[?
n=0
Si ce problème admet une solution, on dit que f est développable en série entière
au voisinage de 0.
On peut généraliser cette situation en se posant la même question pour une
fonction dé…nie au voisinage d’un point x0 : il existe-il une suite (an )n et r > 0 tels
X
+1
que l’on ait f (x) = an (x x0 )n pour x 2 ]x0 r; x0 + r[?
n=0
Dans l’a¢ rmatif, on dira que f est développable en série entière au voisinage de
x0 .
Pour qu’une fonction f soit développable en série entière au voisinage d’un point
x0 2 R, il est nécessaire qu’elle soit de classe C 1 dans un voisinage ]x0 r; x0 + r[
de x0 et dans ce cas on a

X
+1 (n)
f (x0 )
f (x) = (x x0 )n :
n=0
n!

Démonstration
Similaire à celle du corollaire 3.1.2.
Soit f : ] r; r[ ! R une application de classe C 1 dans un voisinage de 0. On sup-
pose qu’il existe M > 0 tel que pour tout n 2 N, et pour tout x 2 ] r; r[, f (n) (x)
X
+1
f (n) (0) n
M . Alors la série n!
x est simplement convergente sur ] r; r[ et on a
n=0

X
+1 (n)
f (0)
f (x) = xn ; 8x 2 ] r; r[ :
n=0
n!

Démonstration
Par hypothèse, il existe M > 0 tel que pour tout k 2 N, et pour tout x 2 ] r; r[,
on a f (n) (x) M.
Le développement de Taylor de f au voisinage de 0 à l’ordre n donne:

93
X
n
f (k) (0) f (n+1) ( x) n+1
f (x) = xk + x ; avec 0 < < 1;
k=0
k! (n + 1)!

f (n+1) ( x) n+1
où la quantité (n+1)!
x est appellé le reste de Mac-Laurin.
f (n+1) ( x) n+1
Pour démontrer la Proposition, il su¢ t de prouver que lim x = 0:
n!+1 (n+1)!
En e¤et:

x 2 ] r; r[ ) j xj < r ) f (n+1) ( x) M;

3.1.5 Exercices:

Exercise 3.1.1 Déterminer les domaines de convergence des séries entières

X ( 1)n X ( 1)n
2n
1: z ; 2: z 2n+1
n 0
(2n)! n 0
(2n + 1)!

Exercise 3.1.2 Déterminer le rayon puis le domaine de convergence des séries en-
tières suivantes

X n2 + n X X ln n
n2
1: xn ; 2: exp xn ; 3: xn ;
n 0
3n n 0 n 0
n2

X ( 1)n X 1 X
4: xn ; 5: sin xn ; 6: cosh (n) xn :
n 2
ln n n 1
n n 0

P
Exercise 3.1.3 Soit n 0 an xn une série entière de rayon de convergence R.

P
1. Quelle est le rayon de convergence de la série n 0 an x2n .

2. On déduit le rayon de convergence des séries entières :


X X X
ln n 2n n2 +n 5n
1: n2
x ; 2: cosh (n) x3n ; 3: 3n
x .
n 0 n 0 n 0

94
x4n
Exercise 3.1.4 Soit la suite de fonction (fn )n telle que : fn (x) = (4n)!
:
X
1. Déterminer le rayon de convergence de la série fn (x).
n 1

2. Développer la fonction f (x) = cos x + cosh x en série entière sur R.


X
3. En déduire la somme de la série fn (x).
n 0

Exercise 3.1.5 Calculer les sommes des séries suivantes dans leur intervalle ouvert
de convergence après avoir déterminé ses rayon de convergence.

X
+1
1 X
+1
3n n
1: xn ; 2: x :
n=2
n (n 1) n=0
n + 2

Exercise 3.1.6 Calculer les sommes suivantes dans leur intervalle ouvert de con-
vergence après avoir déterminé le rayon de convergence de la série proposée.

X
+1
n X
+1 2
n + 4n 1 3n
1: x2n ; 2: x :
n=0
(2n + 1)! n=0
n! (n + 2)

Solution des exercices:

Solution de l’exercice 3.1.1 :

( 1)n 2n
1. On pose un = (2n)!
z :

En utilisant le Critère de D’Alembert sur les séries numériques à termes


positifs , on trouve
jzj2n+2
un+1 jzj 2
lim = lim (2n+2)!
2n = lim (2n+2)(2n+1) = 0:
n!+1 un n!+1 jzj
(2n)!
n!+1
X ( 1)n X ( 1)n
2n
donc la série (2n)!
z est convergente sur C, d’où la série (2n)!
z 2n
n 0 n 0
est convergente sur C:

95
( 1)n 2n+1
2. On pose un = (2n+1)!
z

En utilisant le Critère de D’Alembert sur les séries numériques à termes


positifs , on trouve
jzj2n+3
un+1 jzj 2
(2n+3)!
lim = lim jzj 2n+1 = lim = 0:
n!+1 un n!+1 (2n+1)! n!+1 (2n+3)(2n+2)
X ( 1)n X ( 1)n
2n+1
donc la série (2n+1)!
z est convergente sur C, ainsi la série (2n+1)!
z 2n+1
n 0 n 0
est convergente sur C:

Solution de l’exercice 3.1.2 :

n2 +n
1. On pose an = 3n
, alors
(n+1)2 +n+1
an+1 (n+1)2 +n+1 3n
lim j an
j= lim 3n+1
n2 +n
= lim n2 +n 3n+1
= 13 ;
n!+1 n!+1 3n n!+1
X
n2 +n n
d’où le rayon de convergence de la série entière 3n
x est R = 3:
n 0
pour x = 3 :

n2 + n n n2 + n n
n
x = n
3 = n2 + n ! +1;
3 3 n !+1

X 2
n +n n
donc la série entière 3n
x est divergente pour x = 3:
n 0
pour x = 3:

n2 + n n n2 + n
n
x = n
( 1)n 3n = (n2 + n)( 1)n ! 1;
3 3 n !+1

X
n2 +n n
donc la série 3n
x est divergente pour x = 3:
n 0
X
n2 +n n
Ainsi le domaine de convergence de la série 3n
x , est D = ] 3; 3[ :
n 0
n2
2. On pose an = e ; alors

p q p
n n
lim n
jan j = lim n
je n2 j = lim e n2 = lim e = 0:
n!+1 n!+1 n!+1 n!+1
X
n2 n
d’où le rayon de convergence de la séries entiére e x est R = +1:
n 0

96
Ainsi son domaine de convergence est D = R:
ln n
3. On pose an = n2
; alors

ln(n+1)
an+1 (n+1)2 ln(n + 1) n2
lim j j = lim ln n
= lim = 1;
n!+1 an n!+1
n2
n!+1 ln n (n + 1)2
X
ln n n
d’où le rayon de convergence de la série n2
x est R = 1:
n 1
ln n X
n2 pn
ln ln n
Pour x = 1 : lim 1 = lim = 0; donc la série n2
est convergente.
n!+1 3 n!+1 n
n2 n 1
X
Pour x = 1 : ( 1)n lnn2n est absolument convergente, donc elle est conver-
n 1
gente.
X
ln n n
Ainsi le domaine de convergence de la série n2
x ; est D = [ 1; 1]:
n 1
( 1)n
4. On pose an = ln n
; alors

( 1)n+1
an+1 ln(n+1) ln n
lim j j = lim ( 1)n
= lim = 1;
n!+1 an n!+1 n!+1 ln(n + 1)
ln n

X( 1)n n
d’où le rayon de convergence de la série ln n
x est R = 1:
n 2
X( 1)n
Pour x = 1 : la série ln n
converge d’aprés le Théorème d’Abel (Théorème
n 2
2.49).
X
1 1 1
Pour x = 1 : la série ln n
diverge, car ln n n
pour tout n 2:
n 2
X( 1)n n
Ainsi le domaine de convergence de la série ln n
x ; est D = ] 1; 1] :
n 1
5. On pose an = sin( n1 ); alors
1 1 1
sin( n+1 ) sin( n+1 )
lim an+1 = lim 1 = lim 1 = lim n+1
1 = 1;
n!+1 an n!+1 sin( n ) n!+1 sin( n ) n!+1 n
X
d’où le rayon de convergence de la série sin n1 xn est R = 1:
n 1
+1 X
1 1 1
Pour x = 1 : sin n
~ n
; alors la série sin n
diverge.
n 2
X
n 1
Pour x = 1 : la série ( 1) sin n
converge d’aprés le Théorème d’Abel
n 2
(Théorème 249).

97
X( 1)n n
Ainsi le domaine de convergence de la série ln n
x , est D = [ 1; 1[
n 1
6.On pose an = ch(n)
n+1 (n+1)
lim j an+1
an
j = lim j ch(n+1)
ch(n)
j = lim ch(n+1)
= lim e en+e n
n!+1 n!+1 n!+1 ch(n) n!+1 +e
en (e+e (2n+1) ) e+e (2n+1)
= lim n 2n ) = lim 1+e 2n = e:
n!+1 e (1+e n!+1
X
Alors le rayon de convergence de la série ch(n)xn est R = 1e :
n 0
X
1 2n 1 n
Pour x = e
: lim 1+e2 = 1
2
; donc la série ch(n) e
diverge.
n!+1
n 1
+ X
1 1+e 2n 1 1 n
Pour x = e
: lim 2
( 1)n = 2
donc la série ch(n) e
diverge.
n!+1
n 1
X ( 1)n n 1 1
Ainsi le domaine de convergence de la série ln n
x , est D = ;
e e
:
n 1
Solution de l’exercice 3.1.3.
X
1. an xn une série entiére de rayon de convergence R; si et seulement si, pour
n 0
tout x 2 R
X
si jxj < R; la série entiére an xn est convergente
n 0
et
X
si jxj > R; la série entiére an xn est divergente.
n 0
Alors,
p X
si jx2 j < R(i.e. jxj < R); la série entiére an x2n est convergente
n 0
et
p X
si jx2 j > R(i.e. jxj > R); la série entiére an x2n est divergente
n 0
X p
d’où le rayon de convergence de la série an x2n est R:
n 0
X
ln n n
2.1. D’aprés l’Exesrcice 3.1.2, le rayon de convergence de la série n2
x est
n 1
X p
ln n 2n
1, ainsi on déduit que le rayon de convergence de la série n2
x est 1 = 1:
n 1
2.2. En utilisant la démonstration par récurrencen, on peut monter que si
X X
an xn est une série entiére de rayon de convergence R, alors la série an xpn
n 0 n 0
p
p
est de rayon de convergence R:

98
X
D’aprés l’Exercice 3.1.2, le rayon de convergence de la série chn xn est 1e ,
n 0
X
3n 1
ainsi le rayon de convergence de la série chn x est p
3 e
:
n 0
X
n2 +n n
2.3. Daprés l’Exercice 3.1.2, le rayon de convergence de la série 3n
x est
n 0
X p
n2 +n 5n 5
3, ainsi le rayon de convergence de la série 3n
x est 3:
n 1
Solution de l’Exercice 3.1.4. Soit la suite de fonction (fn )n telle que

x4n
fn (x) = :
(4n)!
X
1 1
1. Calcul de rayon de convergence de la série (4n)!
xn :on pose an = (4n)!
; alors
n 0

1
an+1 (4(n+1))! (4n)!
lim j j = lim 1 = lim = 0;
n!+1 an n!+1
(4n)!
n!+1 (4n + 4)(4n + 3)(4n + 2)(4n + 1)(4n)!

X
1
d’où le rayon de convergence de la série (4n)!
x est R = +1:
n 0
X
1
Ainsi d’aprés l’Exercice précédent, le rayon de convergence de la série (4n)!
x
n 0
p
4
est R = +1:
X( 1)n 2n
X
1
2. On a : cos x = (2n)!
x et chx = (2n)!
x2n alors
n 0 n 0

X
+1
( 1)n + 1 2n
cos x + chx = x :
n=0
(2n)!

3. Comme
X
+1
( 1)n +1
X
+1
( 1)2k +1 4k
X
+1
( 1)2k+1 +1 2(2k+1)
2n
(2n)!
x = (4k)!
x + (2(2k+1))!
x
n=0 k=0 n=0
X
+1
1
=2 (4k)!
x4k
k=0
Alors
X
+1
1 4k cos x + chx
x = :
k=0
(4k)! 2

Solution de l’Exercice 3.1.5.

99
1 X
1
1. On a : lim (n+1)
1 = 1; donc le rayon de convergence de la série n(n 1)
xn
n!+1 n(n 1)
n 2
est R = 1:
1 1 1
Comme n(n 1)
= n 1 n
; donc

X
n
1 X
n
1 X
n
1
xk = xk xk :
k=2
k(k 1) k=2
k 1 k=2
k

En passant quand n tend vers l’in…ni,on a

X
+1
1 n X xn
+1
x = x= ln(1 x) x
n=2
n n=1
n

et

X
+1
1 X
+1 n
x
n
x =x = x ln(1 x):
n=2
n 1 n=1
n

D’où
X
+1
1
n(n 1)
xn = x ln(1 x) + ln(1 x) + x
n=2
= x + (1 x) ln(1 x):
3(n+1) X
n+3 3n n
2.On a : lim 3n = 1; donc le rayon de convergence de la série n+2
x
n!+1 n+2
n 0
est R = 1:
pour x 6= 0; on"a : #
X
+1 X
+1 X
+1
3n n 2 1
n+2
x = 3 xn x2 n+2
xn+2
n=0 "n=0 n=0 #
X
+1 X
+1
2 xn
=3 xn x2 n
n=0 n=2
1 2
=3 1 x x2
( ln(1 x) x)
h i
2 x 2 ln(1 x)
= 3 x(1 x) + x2
X
+1
3n n
Pour x = 0 : n+2
x = 0:
n=0
D’où 8 h i 9
< 3 2 x
+ 2 ln(1 x)
si x 2 ] 1; 0[ [ ]0; +1[ =
x(1 x) x2
S(x) =
: 0 si x = 0 ;

100
Solution de l’exercice 3.1.6.
X
n n
1. Calcul de rayon de covergence de la série (2n+1)!
xn . On pose an = (2n+1)!
n 0
n+1
an+1 (2n+3)! n+1 1
lim j j = lim n = lim = 0;
n!+1 an n!+1 n!+1 n (2n + 3)(2n + 2)
(2n+1)!

donc R = +1:
X
n
Alors d’aprés l’Exercice 3.1.3, le rayon de convergence de la série (2n+1)!
x2n
n 0
X
n
est +1: Calcul de la somme de la série (2n+1)!
x2n sur R: on a
n 0

" +1 # " +1 #
X
+1
n 1 X 2n + 1 1 1 X x2n X
+1
1
x2n = x2n = x2n ;
n=0
(2n + 1)! 2 n=0 (2n + 1)! 2 n=0 (2n)! n=0
(2n + 1)!

Alors pour x 6= 0 :" #


X
+1 X
+1 X
+1
n 2n 1 x2n 1 1
(2n+1)!
x =2 (2n)! x (2n+1)!
x2n+1
n=0 n=0 n=0
1 sh(x)
= (ch(x)
2 x
):
X
m X
m
x2n n
Si x = 0 : (2n)!
= (2n+1)!
x2n = 1 ! 1 :
m!+1
n=0 n=0
D’où 8 9
< 1 (ch(x) sh(x)
) si x 6= 0 =
2 x
S(x)
: 0 si x = 0 ;
X
n2 +4n 1 n
2. Calcul de rayon de convergence de la série n!(n+2)
x : On pose an =
n 0
n2 +4n 1
n!(n+2)
;alors
(n+1)2 +4(n+1) 1

lim j an+1
an
j = lim (n+1)!(n+3)
n2 +4n 1
n!+1 n!+1 n!(n+2)
2
(n+1) +4(n+1) 1 (n+2)
= lim n2 +4n 1 (n+1)(n+3)
= 0;
n!+1
donc R = +1:
X
n2 +4n 1 3n
Alors d’aprés l’Exesrcice 3.1.3, le rayon de convergence de la série n!(n+2)
x
n 0
X
n2 +4n 1 3n
est +1: Calcul de la somme de la série n!(n+2)
x sur R. Pour x 6= 0; on a
n 0

101
X
+1 X
+1
(n+2)2
n2 +4n 1 3n 5 3n
n!(n+2)
x = n!(n+2)
x
n=0 n=0
X+1 X
+1 X
+1
1 3n 1 3n 1
= (n 1)!
x +2 n!
x 5 n!(n+2)
x3n
n=1 n=0 n=0
X
+1
(x3 )n
X
+1
(x3 )n
X
+1
3 1
= x n!
+2 n!
5 n!(n+2)
x3n
n=0 n=0 n=0

3 3
X
+1
1
= x3 ex + 2ex 5 n!(n+2)
x3n :
n=0
Et comme
X
+1 X
+1 X
+1
1 3n n+1 3n n 1 3(n 2)
n!(n+2)
x = (n+2)!
x = n!
x
n=0 n=0 n=2
X
+1 X
+1
(x3 )(n 2)
1 3(n 1 1)
= (n 1)!
x n!
;
n=2 n=2
donc pour x 6= 0 :

X
+1
1 1 X (x3 )
+1 n
1 X (x3 )
+1 n
x3n = 3
n=0
n! (n + 2) x n=1 n! x6 n=2 n!
3
!
1 3 1 x3 ex (x3 1) + 1
= 3 ex 1 e 1 x3 = ;
x x6 x6

ainsi
!
X
+1 2
n + 4n 1 3n 3 3
3
ex (x3 1) + 1
x = x3 ex + 2 ex 1 :
n=0
n! (n + 2) x6

Si x = 0 :

X
+1
1 X
+1
1
3n
x = 1 ! 1; c’est-à-dire x3n = 1:
n=0
n! (n + 2) m!+1
n=0
n! (n + 2)

D’où
8 3
>
< x3 ex3 + 2 ex3 ex (x3 1)+x4 x3 +1
1 5 x6
si x 6= 0
S (x) = :
>
: 1 si x = 0

102
Chapitre 4

Séries de Fouries

Nous allons dans un premier temps introduire la notion de série de Fourier en partant
des développements en séris entières.
Le théoremes relatif aux projections orthogonales d’un espace préhilbertien sur
un sous-espace de dimension …nie nous donnera une autre
présentation de cette notion de série de Fourie.
X
+1
n inx
Si nr e est une série entière de rayon de convergence R>0 éventuellement
n=0
in…ni, on peut dé…nir, en notant f la somme de cette série entière, pour
tout réel r 2 ]0; R[ la fonction 'r par:

X
+1
ix n inx
8x 2 R; 'r (x) = f re = nr e
n=0

La fonction f étant continue sur le disque ouvert D (O; R) = fz 2 C jzj < Rg ;on
en déduit que, pour r …xé dans ]0; R[ ; la fonction 'r est continue sur tout R:

X
+1
n inx n n
Remarque 4.0.1 Avec j nr e j=j n j r pour tout réel x et j nj r < +1;
n=0
X
+1
n inx
on déduit que la série de fonctions nr e est normalement convergente sur R,
n=0
ce qui permet de retrouver la continuité de 'r avec celle des fonctions x 7 ! einx
pour tout entier naturel n.

103
Remarque 4.0.2 Si p est un entier naturel non nul, on sait que la série dérivée :

X
n p
n(n 1) (n p 1) nz

X X
+1
n
a même rayon de convergence que nz , donc la série np j nj r
n
est
n=0
convergente pour tout réel r 2 ]0; R[
(puisque np j nj r
n
v rp n(n 1) (n p 1) j nj r
n p
) et avec j(in)p nr
n inx
e j=
+1
np j nj r
n
pour tout entier naturel n et tout réel x, on déduit que la série de fonctions
X
(in)p nr
n inx
e est normalement convergente sur R. Comme les fonctions
x 7 ! einx sont de classe C 1 sur R.pour tout entier naturel n,

on en déduit que la fonction 'r est aussi de classe C 1 sur R.De la 2 périodicité
des fonctions x 7 ! einx , on déduit que la fonction 'r est périodique de
période 2 , c’est-à-dire que :

8x 2 R; 'r (x + 2 ) = 'r (x)

En utilisant les formules d’Euler :

8n 2 N; einx = cos (nx) + i sin (nx)

on peut écrire que :

X
+1 X
+1
n n
'r (t) = nr cos (nx) + i nr sin (nx)
n=0 n=0

X
+1 X
+1
n n
= n r cos (nx) + i nr sin (nx)
n=0 n=1

X
+1 X
+1
n n
chacune des séries de fonctions nr cos (nx) et i nr sin (nx) étant nor-
n=0 n=1
malement conver-

104
n
gente sur R (le terme général est majoré par j nj r ).
Un tel développement est appelé développement en série de Fourier de la fonction
'r .
Nous allons étudier un peu plus loin, de façon plus générale, cette notion de série
de Fourier.
Les coe¢ cients n peuvent s’exprimer à l’aide de formules intégrales comme suit.

Théorème 4.0.4 (Cauchy) Avec les notations qui précèdent, on a :


Z 2
n 1 int
8n 0; nr = 'r (t) e dt
2 0

Démonstration. Avec la convergence normale sur R de la série de fonctions


X
+1
n inx
nr e ; on
n=0
peut écrire pour tout entier n 0;

Z 2 X
+1 Z 2
int k
'r (t) e dt = kr ei(k n)t
dt
0 k=0 0
n
= 2 nr

puisque: 8
Z2 < 0 si k 6= n
ei(k n)t
dt = :
: 2 si k = n
0

On a en particulier:
Z 2
1
f (0) = a0 = 'r (t) dt
2 0

Remarque 4.0.3 Pour n 1; on a:

Z 2 X
+1 Z 2
int k
'r (t) e dt = ak r ei(k+n)t dt = 0
0 k=0 0

105
et:
Z 2 Z
1 2
'r (t) cos (nt) dt = 'r (t) eint + e int dt
0 2 0
Z
1 2
= 'r (t) e int dt = n rn
2 0

Z 2 Z 2
1
'r (t) sin (nt) dt = 'r (t) eint e int
dt
0 2 0
Z 2
1 int n
= 'r (t) e dt = i nr :
2i 0

Soit, pour n 1:
Z 2 Z 2
1 n int 1
nr = 'r (t) e dt = 'r (t) cos (nt) dt
2 0 0

et: Z 2
n 1
i nr = 'r (t) sin (nt) dt:
0

Les coe¢ cients


Z 2
n 1
an = nr = 'r (t) cos (nt) dt n 0
0
Z 2
n 1
bn = i nr = 'r (t) sin (nt) dt: n 1
0

sont les coe¢ cients de Fourier trigonométriques de 'r et les coe¢ cients:
Z 2
n 1 int
cn = n r = 'r (t) e dt (n 2 Z)
2 0

sont les coe¢ cients de Fourier exponentiels de 'r :


Nous utiliserons par la suite les coe¢ cients trigonométriques un peu plus com-
modes pour les fonctions à valeurs réelles paires ou impaires.

106
Exercise 4.0.7 Montrer que les seules fonctions développables en série entière et
bornées sur C sont les fonctions constantes (théorème de Liouville) :

X
+1
n
Solution: On a f (z) = nz pour tout z 2 C et il existe un réel M > 0tel
n=0
que jf (z)j M pour tout z 2 C:
En utilisation les notations qui précédent, on a pour tout réel r > 0 et tout entier
n 1:
Z 2 Z 2
1 int 1 M
j nj = 'r (t) e dt f reit dt !0
2 rn 0 2 rn 0 rn r!+1

donc n = 0 pour tout n 1 et f = 0:

Remarque 4.0.4 i) puisque f est 2 périodique, on peut changer l’intervalle


d’intégration en [ ; + 2 ] pour tout 2 R:

ii) Si f est paire, alors pour tout n 2 N; bn = 0:


iii) Si f est impaire, alors pour tout n 2 N; an = 0:
Les théorèmes fondamentaux

4.0.6 Le théorème de Dirichlet


1
Soit f : R ! C une fonction 2 périodique et de classe par morceaux. Alors la
série de Fourier de f converge simplement sur R. En chaque point x 2 R, la somme
de la série de Fourier de f est égale à la demi-somme des limites à gauche et à droite
de f . En particulier si f est continue au point x 2 R, alors la somme de la série de
Fourier de f au point x est égale à f (x)

4.0.7 Le théorème de convergence normale


1
Soit f : R ! C une fonction 2 périodique, de classe parmorceaux, et continue
1
sur R. Alors la série de Fourier de f converge normalement sur R, et sa somme
est égale à f ..

107
4.0.8 Égalité de Parseval

Théorème 4.0.5 (Egalité de Parseval (1799)).pour tout fonction f 2 D, on a

Theorem 10
X
+1
2
k fk = j cn j2 .
n= 1

Si f est à valeurs réelles, on a

Z
1X
2 +1
2 1 2 2
k f k = hf; f i = j f (x) j dx =j a0 j + (j an j2 + j bn j2 ):
2 0 2 n=1

4.0.9 Exercices

Exercise 4.0.8 Soit f la fonction 2 -périodique dé…nie pour tout x 2 [ ; [


par

0 si x 2 [ ; 0[
f (x) =
x si x 2 [0; [

1. Déterminer les coe¢ cients de Fourier an (f ) et bn (f ) associé à f et donner la


série de Fourier associée à f .

2. En déduire les sommes

X
+1
1 X
+1
1
2
et 2
:
n=0
(2n + 1) n=1
n

Exercise 4.0.9 Soit f la fonction 2 -périodique dé…nie pour tout x 2 [ ; [


par f (x) = x

1. Déterminer les coe¢ cients de Fourier an (f ) et bn (f ) associé à f et donner la


série de Fourier associée à f .

108
2. Soit n 2 N , déterminer sin n 2 :

3. En déduire les sommes

X
+1
( 1)n X
+1
1
2
et 2
:
n=0
(2n + 1) n=1
n

Exercise 4.0.10 Soit f la fonction 2 -périodique dé…nie pour tout x 2 [ ; ]


par f (x) = x2 .

1. Déterminer la série de Fourier associée à f .

2. En déduire les sommes

X
+1
( 1)n X 1
+1 X
+1
1
; et
n=0
n2 n=1
n2 n=1 n4

Exercise 4.0.11 Soit f la fonction 2 -périodique dé…nie pour tout x 2 [ ; ]


par f (x) =j x j :

1. Déterminer les coe¢ cients de Fourier an (f ) et bn (f ) associé à f et donner la


série de Fourier associée à f .

2. En déduire les sommes

X
+1
1 X
+1
1 X
+1
1 X
+1
1
2
; 2
; 4
et :
n=0
(2n + 1) n=1
n n=0 (2n + 1) n=1
n4

Exercise 4.0.12 Soit f la fonction 2 -périodique dé…nie pour tout x 2 [ ; ]


par

x sin x si x 2 [0; ]
0 si x 2 [ ; 0[:

1. Déterminer les coe¢ cients de Fourier a0 (f ) , a1 (f ) et b1 (f ) associé à f .

109
2. Déterminer, pour tout n 2, an (f ) et bn (f ) associé à f et donner la série de
Fourier associée à f .
X
+1
( 1)n+1
3. En déduire la somme n2 +1
:
n=2

Exercise 4.0.13 Soit f la fonction 2 -périodique dé…nie pour tout x 2 [ ; ]


par f (x) =j sin(x) j :

1. Déterminer la série de Fourier associée à f .


X
+1
sin2 (nx)
8
2. En déduire que pour tout x 2 R : j sin(x) j= 4n2 1
:
n=1

Exercices suplémentaires:

Exercise 4.0.14 Soit f la fonction paire, 2 périodique dé…nie par

1
2
si x 2 [0; 1]
f (x) =
0 si x 2]1; [

a) Déterminer la série de Fourier associée à f .


X
+1
sin(n)
X
+1
sin2 (n)
b) Montrer que n
= n2
:
n=1 n=1

X
+1
sin(2n)
c) Calculer la somme n
:
n=1

Solution des exercices:

Solution de l’exercice 4.0.8.

1. La fonction f n’est ni paire, ni impaire, alors les coe¢ cients de Fourier sont:

Z Z
1 1
a0 (f ) = f (x) dx = xdx = :
2 2 4
0

Soit n 2 N ;

110
Z Z
1 1
an (f ) = f (x) cos (nx) dx = x cos (nx) dx
0
Z Z
1 1 1 1
= x sin (nx)]0 sin (nx) dx = sin (nx) dx
n n n
0 0
1 1
= cos (nx)]0 = (( 1)n 1) ;
n2 n2

d’où

a2p (f ) = 0 pour p 6= 0

et

2
a2p+1 (f ) = :
(2p + 1)2

Z Z
1 1
bn (f ) = f (x) sin (nx) dx = x sin (nx) dx
0
Z
1 1 1 1
= x cos (nx)]0 + cos (nx) dx = (x cos (nx)]0 )
n n n
0
n+1
( 1)
= :
n

La série de Fourier associée à f est donc


!
X ( 1)n 1 ( 1)n+1
F (f ) (x) = + cos (nx) + sin (nx) :
4 n 1
n2 n

2.La fonction f étant de classe C 1 par morceaux et 2 –périodique, alors d’aprés


le Théorème de Lejeune Dirichlet (Théorème 4.0.6), on a en particulier en tout point
x où f est continue

111
!
X
+1
( 1)n 1 ( 1)n+1
f (x) = + cos (nx) + sin (nx) :
4 n=1
n2 n

La fonction f est continue en 0, alors

X
+1
( 1)n 1
0 = f (0) = +
4 n=1 n2
2X
+1
1
= ;
4 n=0
(2n + 1)2

d’où

X
+1
1 2
= :
n=0
(2n + 1)2 8
comme

X
+1
1 X
+1
1 X
+1
1
= 2 +
n=1
n 2
n=1
(2n) n=0
(2n + 1)2
X
+1
1 X
+1
1
= 2
+ 2;
n=1
4n n=0
(2n + 1)

alors on a

3X 1 X
+1 +1
1
= ;
4 n=1 n 2
n=0
(2n + 1)2

d’où

X
+1
1 2
= :
n=1
n2 6

Solution de l’exercice 4.0.9.


1.

112
Z Z
1 1
a0 (f ) = f (x) dx = xdx = 0:
2

Soit n 2 N ;

Z Z
1 1
an (f ) = f (x) cos (nx) dx = x cos (nx) dx = 0;

car la fonction x 7! x cos (nx) est impaire.

Z Z
1 2
bn (f ) = f (x) sin (nx) dx = x sin (nx) dx
0
Z
2 1 2 2 ( 1)n+1
= x cos (nx)]0 + cos (nx) dx = :
n n n
0

La série de Fourier associée à f est donc

X ( 1)n+1
F (f ) (x) = 2 sin (nx) :
n 1
n

2. Soit n 2 N; alors
8 9
< 0 si n = 2p =
sin n = :
2 : ( 1)p si n = 2p + 1 ;

3. f est C 1 par morceaux et continue sur[ ; [ donc d’aprés le Théorème de


Lejeune Dirichlet, la série de Fourier de f converge simplement vers f sur [ ; [;
d’où pour tout x 2 [ ; [ ; on a

X
+1
( 1)n+1
f (x) = 2 sin (nx) :
n=1
n

En particulier pour x = 2 ; on a:

113
X
+1
( 1)n+1
f = =2 sin n ;
2 2 n=1
n 2

en utilisant 2, on trouve

X
+1
( 1)2n+2
2 ( 1)n = ;
n=0
2n + 1 2

par suite, on a

X
+1
( 1)n
= :
n=0
2n + 1 4

En utilisant l’égalité de Parceval, on a

Z
1X 4
+1
1
= x2 dx;
2 n=1 n2 2

ainsi

X
+1
1 2
= :
n=1
n2 6

Solution de l’exercice 4.0.10.


1. Comme f est paire, alors pour tout n 2 N; bn (f ) = 0:

Z Z Z 2
1 1 1
a0 (f ) = f (x) dx = f (x) dx = x2 dx = :
2 3
0 0

Soit n 2 N ;

Z Z Z
1 1 2 2
an (f ) = f (x) cos (nx) dx = x cos (nx) dx = x2 cos (nx) dx;

car la fonction x 7! x2 cos (nx) est paire.


En utilisant l’intégral par partie deux fois, on trouve

114
4 ( 1)n
an (f ) = :
n2
La série de Fourier associée à f est donc

2X ( 1)n
F (f ) (x) = +4 cos (nx) :
3 n 1
n2

2. f est C 1 par morceaux et continue sur R donc d’aprés le Théorème de Lejeune


Dirichlet, la série de Fourier de f converge simplement vers f sur R:
Donc en tout point x où la fonction f est continue, on a:

2 X
+1
( 1)n
f (x) = +4 2
cos (nx) :
3 n=1
n

En particulier pour x = 0;on a:

2X
+1
( 1)n
f (0) = 0 = +4 ;
3 n=1
n2

d’où
X
+1
( 1)n 2
= :
n=1
n2 12

De même pour x = ; on a:

2 X
+1
( 1)n n
2 X
+1
1
2
f (x) = = +4 2
( 1) = +4 ;
3 n=1
n 3 n=1
n2

d’où
X
+1
1 2
= :
n=1
n2 6

En utilisant l’égalité de Parceval, on a:

Z Z
1 X 16
+1 4
1 4 1
2
= x dx = x4 dx = ;
2 n=1 n 2 5
0

115
ainsi
X
+1
1 4
= :
n=1
n4 90

Solution de l’exercice 4.0.11.


1. Comme f est paire, alors pour tout n 2 N ; bn (f ) = 0:

Z Z Z
1 1 1
a0 (f ) = f (x) dx = jxj dx = xdx = :
2 2 2
0

Soit n 2 N ;

Z Z Z
1 1 2
an (f ) = f (x) cos (nx) dx = jxj cos (nx) dx = x cos (nx) dx;
0

car la fonction x 7! jxj cos (nx) est paire. D’où

Z Z
2 1 2 2
an (f ) = x sin (nx)]0 sin (nx) dx = sin (nx) dx
n n n
0 0
2 1
= 2
(cos (nx)]0 ) = 2 (( 1)n 1) ;
n n

4
ainsi pour tout p 2 N ; a2p (f ) = 0 et pour tout p 2 N;a2p+1 (f ) = (2p+1)2
:
La série de Fourier associée à f est donc

4X 1
F (f ) (x) = cos ((2n + 1) x) :
2 n 0
(2n + 1)2

2. La fonction f est C 1 par morceaux et continue sur R donc d’après le Théorème


de Lejeune Dirichlet, la série de Fourier de f converge simplement vers f sur [ ; [;
d’où pour tout x 2 [ ; [ ; on a

116
4X
+1
1
f (x) = jxj = cos ((2n + 1) x) :
2 n=0
(2n + 1)2

En particulier pour x = 0; on a:

4X
+1
1
f (0) = 0 = ;
2 n=0
(2n + 1)2

soit

X
+1
1 2
= :
n=0
(2n + 1)2 8

D’après les Exercices précédents on a

3X 1 X
+1 +1
1
= ;
4 n=1 n 2
n=0
(2n + 1)2

d’où

X
+1
1 2
= :
n=1
n2 6

En utilisant l’égalité de Parceval, on a

Z
1 16 X
2 +1 2
1 1
+ 2 4 = x2 dx = ;
4 2 n=0
(2n + 1) 2 3

donc

X
+1
1 4
= :
n=0
(2n + 1)4 96

Comme

X
+1
1 X
+1
1 X
+1
1 X
+1
1 X
+1
1
= 4 + 4 = + ;
n=1
n 4
n=1
(2n) n=0
(2n + 1) n=1
16n 4
n=0
(2n + 1)4

alors on a

117
15 X 1 X
+1 +1
1
= ;
16 n=1 n 4
n=0
(2n + 1)4

d’où

X
+1
1 4

4
= :
n=1
n 90

Solution de l’exercice 4.0.12.


1. En utilisant l’intégration par partie, on a

Z Z
1 1 1
a0 (f ) = f (x) dx = x sin (x) dx = :
2 2 2
0

Z Z
1 1
a1 (f ) = f (x) cos (x) dx = x sin (x) cos (x) dx
0
Z
1 1
= x sin (2x) dx = ;
2 4
0

et

Z Z
1 1
b1 (f ) = f (x) sin (x) dx = x sin2 (x) dx:
0
Z
1
= x (1 cos (2x)) dx = :
2 4
0

2. Pour n 2, on a

118
Z Z
1 1
an (f ) = f (x) cos (nx) dx = x sin (x) cos (nx) dx
0
Z
1
= [x sin ((n + 1) x) + x sin ((1 n) x)] dx
2
0
0 1
Z Z
1 @
= x sin ((n + 1) x) dx x sin ((1 n) x) dxA ;
2
0 0

en utilisant l’intégration par partie, on trouve

1 1 1
an (f ) = x cos ((n + 1) x) + cos ((n 1) x) ]0
2 n+1 n 1
Z
1 1 1
cos ((n + 1) x) + cos ((n 1) x) dx;
2 n+1 n 1
|0 {z }
=0

donc
!
1 ( 1)n+1 ( 1)n+1 ( 1)n+1 ( 1)n
an (f ) = = = :
2 n 1 n+1 n2 + 1 n2 + 1

Z Z
1 1
bn (f ) = f (x) sin (nx) dx = x sin (x) sin (nx) dx
0
Z
1
= [x cos ((1 n) x) x cos ((n + 1) x)] dx
2
0
0 1
Z Z
1 @
= x cos ((n 1) x) dx x cos ((n + 1) x) dxA ;
2
0 0

en utilisant l’intégration par partie, on trouve

119
1 1 1
bn (f ) = x sin ((n 1) x) sin ((n + 1) x) ]0
2 n 1 n+1
| {z }
=0
Z
1 1 1
sin ((n 1) x) sin ((n + 1) x) dx;
2 n 1 n+1
0

donc

1 1 1
bn (f ) = 2 cos ((1 n) x) +
cos ((n + 1) x) ]0
2 (n 1) (n + 1)2
!!
1 ( 1)n+1 ( 1)n+1 1 1
= + + ;
2 (n 1)2 (n + 1)2 (n 1)2 (n + 1)2

d’où

2n ( 1)n+1 1
bn (f ) = :
(n2 12 )
La série de Fourier associée à f est donc

X
F (f ) (x) = a0 (f ) + a1 (f ) cos (x) + b1 (f ) sin (x) + (an (f ) cos (nx) + bn (f ) sin (nx))
n 2
!
1 1 X ( 1)n+1 2n ( 1)n+1 1
= cos (x) + sin (x) + cos (nx) + sin (nx) :
2 4 4 n 2
n2 + 1 (n2 12 )

3. D’aprés le Théorème de Le jeune Dirichlet, appliqué au point x = 0; on a

1 X ( 1)n+1 X ( 1)n+1
+1 +1
1 1
f (0) = 0 = + ) = :
2 4 n=2 n2 + 1 n=2
n2 + 1 4

120
Bibliographie

[1] BALAC. S. CHUPIN L. , Analyse et Algèbre: Cours de deuxième année avec


exercice corrigés et illustrations avec Maple,

Collection des sciences appliquées de L’INSA de Lyon, (2008) :

[2] CAGNAC G., RAMIS E., COMMEAU J., Nouveau cours de mathématiques
spéciales, Tome2, Analyse, Masson and Cie,

Paris (1965) :

[3] COTTET-EMARD F., Analyse, cours et exercices corrigées. de boeck. Brux-


elles (2005) :

[4] COTTET-EMARD F., Calcul di¤érentiel, intégrales multiples, séries de


Fourier, Analyse 2, de boeck, Bruxelles. (2006)

[5] DIEUDONNE J., Elements d’Analyse 1, fondements de l’analyse moderne,


Gauthier-Villars, Cahiers Scienti…que, Paris (1972) :

[6] MARCO J. P., BOUMAZA H., COLLAS B., COLLION S., DELLINGER M.,
FAGET Z., LAZZARINI L., SCHAFFHAUSER F.,

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[7] SCHWARTZ, L., Analyse I, Théorie des ensembles et Topologie. Hermann,


Collection enseignement des sciences, Paris (1991) :

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[8] SCHWARTZ, L., Analyse , Topologie générale et Analyse Fonctionnelle. Her-
mann, Paris (1970) :

[9] SKANDALIS, G., Topologie et Analyse, Dunod, (2001) :

[10] WALTER RUDIN., Principes d’analyse mathématique. Dunod (2006) :

122

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