RESSOURCE+ - Technical Report Nénuphar - 2023-12 - FINAL
RESSOURCE+ - Technical Report Nénuphar - 2023-12 - FINAL
RESSOURCE+ - Technical Report Nénuphar - 2023-12 - FINAL
Sénégal
Expérimentation de culture de
+ Nénuphar blanc des étangs :
Bilan de l’année 2023
Rapport technique final
Préparé par :
OMPO
Patrick TRIPLET, Seydina Issa SYLLA, Mariam Harouna CISSOKO,
Mohamedine SECK, Geneviève DIONE et Oumy SIGNATE
Date : 12/2023
Le Projet RESSOURCE+ « Renforcement d’Expertise au Sud du Sahara sur les Oiseaux et leur Utilisation
Rationnelle en faveur des Communautés et de leur Environnement » (phase-2), vise à :
Les activités sont coordonnées par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO) et mises en œuvre par des partenaires techniques reconnus pour leur expertise dans les
domaines de la conservation de l’avifaune et des zones humides et de la sécurité́ alimentaire. Le Projet
RESSOURCE+ collabore également avec les communautés locales, les autorités nationales et les
institutions locales en charge de la faune. Cofinancé par le Fonds français pour l’environnement
mondial et par l’Union européenne, le projet est la composante sahélienne du Programme de gestion
durable de la faune sauvage (SWM Programme).
CLAUSES DE NON-RESPONSABILITÉ
Le présent rapport a été réalisé avec la participation financière du Fonds Français pour
l’Environnement Mondial (FFEM) et de l’Union européenne. Son contenu et les opinions qui y sont
exprimées relèvent de la seule responsabilité des auteurs et ne peuvent en aucun cas être considérés
comme reflétant la position officielle du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) ou de
l’Union européenne.
Les appellations employées dans ce rapport et la présentation des données qui y figurent n’impliquent
de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise
de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou
zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
Les opinions exprimées dans ce rapport sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas
nécessairement les vues ou les politiques de la FAO.
TABLE DES MATIERES
L’engouement récent pour cette ressource a conduit OMPO à mener des études pour mieux la
connaître, comprendre les facteurs limitants et sa répartition dans le delta. Rapidement est
venue l’idée d’augmenter la production en augmentant les surfaces des peuplements de
nénuphars. Les rizières abandonnées offrent l’opportunité d’une réutilisation raisonnée pour la
production locale de cette ressource. L’expérience menée par OMPO vise à identifier les
éléments favorables et les facteurs limitants à prendre en compte pour parvenir à un résultat
écologiquement intéressant à coûts économiques raisonnables.
L’exploitation des graines de nénuphars est une activité traditionnelle réservée habituellement
aux femmes mais aujourd’hui, en raison de sa rentabilité, les hommes s’y intéressent de plus en
plus. Dans la perspective de la journée de valorisation du nénuphar organisée conjointement par
le Projet RESSOURCE et la Direction des Parcs Nationaux (DPN), des réunions d’échanges d’idées
ont été tenues avec des femmes de différents villages en périphérie du Parc National des Oiseaux
du Djoudj (PNOD). Ceci a permis de trouver des points d’accord sur le format de la collaboration,
sur le choix des recettes et sur les modalités de la préparation du concours de cuisine.
Le dimanche 12 novembre 2023, la deuxième édition de la fête du nénuphar a donc été organisée
par le projet au Campement Njagabaar, où les femmes de différents villages périphériques du
parc ont présenté des plats à base de graines de nénuphar. Cet évènement a été l’occasion de
partager des savoir-faire culinaires locaux du nénuphar en présence de plus de 112 personnes.
Perspectives
Le projet vise désormais à récupérer 2 ou 3 parcelles pour développer la culture, et à organiser
la collecte dans les zones naturelles afin que le partage de la ressource entre les populations et
les oiseaux d’eau reste une réalité. Pour ce faire, il est projeté d’aider les femmes, principales
personnes concernées, à organiser la commercialisation, et de mieux connaître les besoins des
oiseaux. La fête du nénuphar a été très appréciée et devrait être renouvelée. Chaque membre
de l’équipe garde également en tête la possibilité de présenter le projet, par exemple sous forme
d’un stand de dégustation des recettes, lors de la prochaine Conférence des Parties de la
Convention de Ramsar en 2025. Ce travail va s’effectuer en partenariat étroit avec la Direction
des Parcs Nationaux du Sénégal.
The recent enthusiasm for this resource has convinced OMPO to initiate studies to better know
it and to understand limitative factors and its distribution in the delta. Rapidly, came the idea to
improve the production by increasing production surfaces. Abandoned ricefields offer the
opportunity to reuse them for the production of this local resource. The experiment conducted
by OMPO, aims at identifying favorable elements and negative factors to take into account to
reach an ecologically interesting result without high economic costs.
The stages of the use of the experimental plot of the water-lily are marked by the following
points: the agreement from authorities making a plot available, the raising of the dikes, the
rewatering, the mobilization of villagers for collecting and planting seeds. Monitoring is carried
out once a week and various parameters are taken into account (water level, water temperature,
growth, presence of birds) in order to have data throughout the process.
The exploitation of water-lily seeds is a traditional activity usually reserved for women, but
nowadays, because of its profitability, men are increasingly interested in it. In the run-up to the
day of valorization of the water-lily, meetings were held to exchange ideas with women from
various villages from the surroundings of the Djoudj National Bird Park. This enabled an
agreement to be reached on the format of the collaboration, on the choice of recipes and on the
modalities of preparation of the cookery competition.
On Sunday November 12, 2023, the second edition of the water-lily festival was organized by the
RESSOURCE project at the Njagabaar Camp, where women from different villages presented
dishes made with water-lily seeds. More than 112 participants attended the event, which was an
opportunity to share local culinary knowledge about water-lilies.
Perspectives
The project now aims to recover 2 or 3 plots to develop nymphaea culture, and to organize the
collection in natural areas so that the sharing of the resource between populations and birds
remains a reality. To this end, it is planned to help women, who are the main people concerned,
to organize marketing, and to better understand bird needs. The water lily festival was very
popular and should be repeated. Each member of the team also keeps in mind the possibility to
present the project in the form of a recipe tasting stand, at the next Conference of the Parties of
the Ramsar Convention in 2025. This work will be done in a close relation with National Parks
Directorate of Senegal.
Depuis quelques années, la consommation des graines de nénuphars a évolué du stade familial
à la préparation de plats cuisinés au niveau du campement inter-villageois, le Njagabaar. Ce
changement a entraîné une augmentation de la demande et des prix, et s’accompagne d’un
risque accru de prélèvements des graines dans des zones naturelles habituellement exploitées
par les oiseaux d’eau consommateurs de cette ressource.
Les graines de nénuphar sont collectées en périphérie du Parc National des Oiseaux du Djoudj,
et de manière occasionnelle, voire illégale, à l'intérieur du parc, sauf autorisation des autorités
compétentes. Cette situation crée une forte concurrence entre les populations locales et les
oiseaux qui exploitent également cette ressource.
- Activité 1.1 : Visite de terrain prévue en mai 2023 (dans le cadre du projet de curage
du canal du Crocodile financé par le Luxembourg) avec identification de la zone,
repérage cartographique, description détaillée du site et de ses caractéristiques.
Rapport fait au Directeur des Parcs Nationaux et obtention de son accord définitif ;
- Activité 1.2 : Identification et mobilisation de la main-d’œuvre (personnes
connaissant parfaitement la biologie du nénuphar et habituées à sa collecte sous
forme de rhizomes) pour acquisition des quantités nécessaires au démarrage de la
culture ;
- Activité 1.3 : Repérage des zones de prélèvement de nénuphars et obtention de
l’autorisation de prélèvement dans le PNOD ;
- Activité 1.4 : Travail de la parcelle à la pelle mécanique afin de remonter les digues et
de pouvoir conserver une hauteur d’eau toujours égale ou supérieure à 80 cm. (NB :
Le coût de l’opération « pelle mécanique » est réduit grâce à l’économie d’échelle
réalisée en utilisant une pelle mécanique prévue sur un autre projet -curage du canal
du Crocodile financé par le Luxembourg- qui se déroulera à la même période) ;
- Activité 1.5 : Adduction de l’eau : acquisition et transport des tuyaux nécessaires
(longueur et nombre selon la localisation de la parcelle identifiée au point 1.1) puis
Le Nénuphar blanc des étangs est capable de s’adapter lors de son introduction dans d’autres
contrées, ce qui explique sa présence en Amérique du Sud.
Le Nénuphar est également sensible au vent qui, s’il souffle fort, peut déraciner les plants
insuffisamment enracinés.
Il est à noter que le typha et le nénuphar sont en antagonisme, le typha colonisant les berges peu
pentues des zones humides. Par contre, couper le typha en-dessous de l’eau permet de favoriser
le développement du nénuphar et d’approcher le rendement des meilleures zones de
production.
II.3 La collecte
La récolte des graines se fait à la main dans des conditions difficiles, avec une profondeur d'eau
dans des plans d’eau dont la profondeur peut atteindre 80 cm voire 120 cm. Les cueilleuses et
les cueilleurs utilisent des bassines en plastique pour recueillir les fruits tout en se protégeant
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Rapport technique final (12/2023)
des parasites qui peuplent les plans d’eau grâce à l'utilisation de cuissardes ou « waders », quand
toutefois ces éléments de protection sont disponibles, ce qui n’est pas une généralité.
Auparavant, le séchage des graines consistait à laisser les fruits plusieurs jours au soleil.
Actuellement, le processus est plus rapide grâce à l'utilisation de fourneaux à charbon de bois,
dont certains peuvent être alimentés avec du charbon de typha, permettant ainsi d’exploiter ce
concurrent végétal.
La collecte ne concerne pas tous les fruits, mais fournit un rendement d'environ 48% calculé à
partir du rapport nombre de fleurs et fruits récoltés. Certains fruits sont abandonnés sur place
soit parce qu’ils ont commencé à pourrir au moment de la récolte, soit parce qu’ils ont été
partiellement ou totalement consommés par la faune locale, en particulier les oiseaux.
Le pic de rendement se situe entre la mi-octobre et fin novembre, représentant entre 7,6 à 12%
de graines consommables par rapport à la quantité de fruits frais au moment de la collecte. Ces
données préliminaires, obtenues au cours de deux années différentes, demandent encore à être
affinées.
Production de riz, nécessitant un travail important d’entretien Production de graines mais également de poissons car les
des parcelles et l’apport d’intrants représentant un coût parcelles sont en eau entre 6 et 8 mois par an.
d’investissement important (engrais, produits phytosanitaires).
Peu de travail avant la récolte à part maintenir le niveau
Quand la parcelle est uniformément plantée, pas d’utilisation d’eau et assurer une certaine surveillance.
possible par les oiseaux autres que les « Mange-mil »
La parcelle est toujours accessible aux oiseaux d’eau mais
(Travailleur à bec rouge - Quelea quelea) en raison de l’absence
pas aux Mange-mil.
de possibilité pour les canards de se poser.
Les graines et les poissons sont partagés entre les humains
Après la récolte, les grains ne sont accessibles qu’aux Mange-
et les oiseaux.
mil.
Outre leur valeur nutritive, les graines et les rhizomes du Nénuphar blanc sont utilisés en
pharmacopée en raison de leur pouvoir anti-oxydant et de leurs vertus anti-diabétiques.
Traditionnellement, le Nénuphar blanc est utilisé pour ses propriétés aphrodisiaques,
astringentes, cardiotoniques, sédatives, émollientes, analgésiques et anti-inflammatoires. Les
vertus varient en fonction des parties de la plante utilisées.
Par conséquent, lors de la récolte, il est crucial de ne pas éliminer les ressources alimentaires
essentielles à ces espèces (notamment les canards). Il est nécessaire de déterminer
soigneusement quelles zones peuvent être exploitées, dans quelles quantités et à quelles dates.
L’objectif primordial est de garantir que les êtres humains et les oiseaux puissent tous bénéficier
des bienfaits de la production de nénuphars. Il est également essentiel de maintenir l'attrait
Indicateurs :
1.1 Termes de référence (TdR) et rapport de mission (BTOR) soumis conformément
au Paragraphe 3(a) ci-après pour chaque mission de terrain / déplacement
international : Fait
1.2 Rapport adressé au Directeur des Parcs Nationaux pour l’identification de la
parcelle expérimentale : Fait
1.3 Accord du DPN pour la mise à disposition d’une parcelle expérimentale : Fait
1.4 Rapport technique intermédiaire faisant état de l’avancement du projet : carte de
localisation de la parcelle expérimentale, personnel local mobilisé, nombre de
plants repiqués, détails des travaux (digues, irrigation …), date de mise en eau,
problèmes éventuels rencontrés … : Fait
1.5 Calendrier cultural et de tournage envisagé : Fait
• Résultat 2 : Une récolte expérimentale est réalisée pour permettre le tournage d’un
reportage par TV5 Monde (SWMP / R6).
Indicateurs :
2.1 Termes de référence (TdR) et rapport de mission (BTOR) soumis conformément
au Paragraphe 3(a) ci-après pour chaque mission de terrain / déplacement
international : Fait
2.2 Rapport final de synthèse, détaillant le processus expérimental mis en place,
discutant le succès et le devenir de la récolte, les enseignements tirés de cette
expérimentation, l’usage qui a été fait de la parcelle dans le cadre du reportage
TV5 et le devenir de la parcelle : Fait, cf. ce rapport
2.3 Une « fête du nénuphar » est organisée et le principe de sa périodicité annuelle
est acté : Fait
2.4 Images (photos et/ou vidéos) réalisées lors de la récolte, de la transformation et
du tournage mises à disposition du SWP Programme : Fait
La première étape consistait à obtenir l’accord du Directeur des Parcs Nationaux (DPN) pour la
mise à disposition d’une parcelle située en zone tampon périphérique du parc, zone sous sa
responsabilité selon le décret portant création du PNOD. La demande et la réponse figurent en
Annexes 1 et 2 de ce rapport. Le DPN a donné son accord pour qu’une parcelle, dont l’exploitation
avait été arrêtée en raison de la salinité de surface, soit attribuée au projet.
Par mesure de précaution, Seydina Issa Sylla et le conservateur du PNOD ont rencontré le
responsable de la Compagnie Agricole de Saint-Louis (CASL ; https://www.casl-senegal.com/),
l’entreprise de riziculture qui avait abandonné la parcelle mais qui contrôle toujours
l’approvisionnement en eau. Ils ont exposé le projet afin d’éviter toute controverse sur le risque
que l’initiative aille à l’encontre des intérêts de la riziculture. Tel n’est pas le cas puisque le projet
ne vise qu’à récupérer des parcelles abandonnées en raison de leur haute teneur en sel à la
surface. Le responsable local de la CASL a approuvé l'expérience et a promis son soutien.
Cependant, le 3 juillet quand une pelle mécanique a commencé le travail de rehaussement des
digues, un agent de la CASL a fait arrêter les travaux au prétexte qu’une autorisation écrite ne
pouvait être produite. Le Conservateur du PNOD a accepté de signer une demande d’utilisation
de la parcelle rédigée par OMPO, qui a été adressée aussitôt au responsable de CASL. L’accord a
finalement été rendu officiel le 11 juillet 2023, tout au moins verbalement.
Un accord écrit n’a jamais été produit ou il est resté en attente dans l’ordinateur du Conservateur
du PNOD. Cet accord prévoyait un engagement des techniciens à aider à la mise en eau et de
contrôler le niveau des digues surélevées.
Les travaux ont repris le 17 juillet, mais ont été interrompus les 21 et 22 en raison de la pluie. La
première mise en eau a été faite le 23. Elle a été suivie d’un lessivage, de façon à remplacer l’eau
chargée de sel par une eau plus douce. Le 24, avec un niveau de 10 cm, il a été décidé de planter
les rhizomes de nénuphars afin de mettre en eau immédiatement ensuite, ce qui s’est concrétisé
le 25. La hauteur d’eau est plus faible que prévue (50 cm et non 80 cm) en raison du principe des
vases communicants entre le proche fossé d’alimentation et la parcelle. Cette hauteur semble
cependant suffisante pour disposer de milieux favorables à la production de nénuphars.
Une pelle mécanique a également été programmée, à la demande de la CASL afin de colmater
les brèches dans les nouvelles digues et de mieux compacter celles-ci si nécessaire. Cette
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Rapport technique final (12/2023)
précaution, relativement peu utile, a occasionné un coût supplémentaire pour la location d’un
engin immobilisé qui n’a pas effectué une minute de travail.
Photo 3 : Travaux de rehaussement d’une des digues de la parcelle © Seydina Issa Sylla, OMPO
Photo 5 : Dans le fossé d’amenée, un barrage empêche l’eau de s’écouler dans une autre parcelle © Seydina Issa
Sylla, OMPO
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Rapport technique final (12/2023)
III.3 Phase de développement du projet
Deux personnes ont été intégrées à l’équipe afin d’assurer une présence forte sur la parcelle. Il
s’agit de :
- M. Mohamédine SECK, un technicien agricole et éco-guide issu du village de Tiguet et
formé à l’Université de Saint-Louis. Il doit suivre tous les paramètres de la croissance des
plants, veiller à leur bon développement, mesurer tous les 5 jours le niveau de l’eau, la
température et noter tous les oiseaux qui fréquentent la parcelle. Il est chargé d’élaborer
un rapport à l’issue de chaque sortie de terrain pour informer les responsables en temps
réel s’il y a un problème à résoudre, afin de maintenir le niveau d’eau à sa hauteur
optimale et de fournir les prévisions de récolte.
- M. Mohamed DIOUF est en charge du niveau d’eau dans la parcelle. Depuis le 20 juillet
2023, il doit ouvrir la vanne chaque matin et la fermer le soir afin d’éviter tout
débordement dans les parcelles voisines encore affectées à la Compagnie agricole de
Saint-Louis à des fins de culture de riz, même si cela n’a pas été le cas cette année. Il doit
également veiller à ce qu’aucune brèche ne se forme. Il a conduit et validé la collecte des
nénuphars par les femmes du village de Diadiam 3 et doit également veiller à leur
transformation.
Bien qu’aucun repère n’ait été placé sur le terrain, la plantation a été effectuée différemment
sur quatre secteurs de la parcelle. Dans le premier, les plants sont espacés de 1 x 1 m ; dans le
deuxième, de 3 x 1 m ; dans le troisième, de 5 x 1 m ; et dans le dernier, de 5 x 5 m. Le repiquage
serré préconisé par les villageois, s'est avéré être le plus performant.
Une tentative de transplantation de plants déjà développés s’est soldé par un échec, en raison
de l’impossibilité pour les plants de s’enraciner. Il est probable que le vent poussait les feuilles et
contribuait ainsi à déraciner ces plants.
Photo 7 : Les sacs de graines-mères ramassées par les villageoises et les villageois des zones périphériques au Parc
National des Oiseaux du Djoudj © Seydina Issa Sylla, OMPO
Photo 9 : Graines-mères prêtes à être implantées dans la parcelle © Seydina Issa Sylla, OMPO
De plus, le faible nombre de poissons herbivores n'a pas suffi à limiter la germination des graines
présentes dans le sol avant la mise en eau. Ces observations permettent de tirer un certain
nombre de leçons pour les années suivantes :
1) Veiller à ce que le niveau d’eau soit le plus haut possible et que des variations ne soient
liées qu’à l’évaporation ou à un imprévu (rupture de digue).
2) À cette fin, mettre en place une échelle limnimétrique et contrôler quotidiennement
que la hauteur souhaitée est maintenue et ajuster en cas de nécessité.
3) Appliquer un protocole de suivi plus complet que celui mis en place au cours de cette
première année afin de collecter le plus grand nombre possible d’informations.
4) Lâcher dans la parcelle le plus grand nombre possible d’alevins de poissons herbivores
peu de temps après la mise en eau afin de réduire les possibilités de germination et de
développement des végétaux.
5) Déterminer les différentes espèces végétales adventices s’implantant dans les parcelles
afin d’ajuster les mesures de gestion.
Jusqu’au 10 novembre, la température était prise à proximité du bord. Ensuite, elle a été prise à
quelques mètres du bord, d’où une partie de l’écart observé, bien qu’il semble que la
température de l’eau ait commencé à baisser à partir du 11 novembre.
Photo 11 : Tentative (infructueuse) d’installation de plants déjà développés © Seydina Issa Sylla, OMPO
Photo 13 : Récolte des fruits du nénuphar sur la parcelle expérimentale © Mohamedine Seck, OMPO
Le rehaussement des digues constitue le poste de dépense le plus élevé. Les autres opérations
permettent de recruter et de rémunérer du personnel local. Outre la production de graines, le
Tableau 4 montre l’intérêt ornithologique (non chiffrable au plan économique) de l’opération.
Cependant, dès à présent, lors des relevés de niveau d’eau et de croissance des nénuphars, la
présence de différentes espèces a pu être suivie. Sur la parcelle et ses berges, 31 espèces ont été
recensées, le Dendrocygne veuf et le Canard souchet ayant les effectifs les plus abondants
(Tableau 4).
Ceci est assez surprenant en raison de la proximité des grands plans d’eau du PNOD et s’explique
probablement par la tranquillité du site. Ceci prouve également le potentiel ornithologique
important des terrains en périphérie du PNOD, avec la possibilité, à terme, d’y organiser des
sorties ornithologiques, ce qui apportera une valeur supplémentaire aux parcelles remises en
eau et consacrées à la culture du nénuphar.
De nombreux poissons ont colonisé la parcelle au cours de la période, constituant un attrait pour
de nombreuses espèces d'oiseaux piscivores.
Ju3 A1 A2 A3 S1 S2 S3 O1 O2 O3 N1 N2 N3
Dendrocygne fauve 4 6 4 3
Dendrocygne veuf 21 24 21
Oie-armée de Gambie 17 4 3
Ouette d'Egypte 2 7 2 7 2 5
Canard pilet 2
Canard souchet 21 29 6 3
Héron cendré 1 2 2 1 11
Héron mélanocéphale 4
Héron pourpré 1
Aigrette garzette 9 10 7 3
Grande Aigrette 6 1
Crabier chevelu 3 2 9
Pélican gris 1
Cormoran à poitrine blanche 2
Cormoran africain 1
Ibis sacré 9 1
Tantale ibis 9 2 5
Grue couronnée 2 7
Cigogne noire 9 11 8 4 5
Busard des roseaux 2 2 9 2 2
Echasse blanche 14 5 12 9 3 17 6 8 4
Vanneau à éperons 2 5 22 8 11 15 6
Vanneau du Sénégal 4 2 2
Grand Gravelot 1 1
Petit Gravelot 4
Œdicnème du Sénégal 3 8
Bécassine des marais 2
Bécasseau minute 1
Combattant varié 2
Sterne caspienne 3
Sterne hansel 1
Martin-pêcheur pie 3
* Les données sont regroupées par décades (Ju3 = 3ème décade de juillet ; A1 = 1ère décade d’août, etc).
Cependant, avec la conclusion du projet RESSOURCE, la fête n’a pas pu être reconduite en 2022.
Cette interruption a freiné la dynamique initialement instaurée et, malgré les efforts de
valorisation médiatique de la FAO1, l'attention autour des graines de nénuphar a diminué.
La mise en place de l’expérimentation sur une ancienne rizière en 2023 a offert l’opportunité
d’organiser une nouvelle édition de cette fête. L'objectif principal de cette journée est de
permettre aux femmes qui exploitent le nénuphar de partager leurs savoir-faire. De plus, cette
fête offre une occasion précieuse pour ces femmes de rencontrer des partenaires potentiels
susceptibles de les accompagner dans leurs projets futurs.
Les objectifs escomptés étaient d'offrir aux cuisinières (aucun homme ne s'est porté volontaire
pour préparer une recette) l'opportunité de présenter et de partager leurs recettes ainsi que
leurs expériences culinaires.
1
Bringing water lilies back into nature and back to Senegalese kitchens – FAO is boosting biodiversity to ensure healthier ecosystems and
healthier diets; FAO Stories (translated into six UN languages - here)
Restaurer les zones humides et valoriser les savoirs traditionnels grâce au nénuphar – #SWMProgramme, FAO: Français
Recette sénégalaise : Thiéboudienne à base de graines de nénuphars – #SWMProgramme, FAO: Français
Les communautés conservent les zones humides et les oiseaux d'eau au Sénégal – #SWMProgramme, FAO: Français
Preserving wetlands with white water lilies – 2-minute version, FAO: English, French
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Sénégal – Expérimentation de culture de Nénuphar blanc des étangs : Bilan de l’année 2023
Rapport technique final (12/2023)
Issa Sylla et Mariam Harouna Cissoko du 18 au 23 septembre 2023, avait pour objectif initial de
rencontrer les chefs de villages et les femmes impliquées dans des recettes culinaires à base de
graines de nénuphars dans chaque village.
Des réunions ont eu lieu dans les villages respectifs des participants potentiels, notamment les
villages de Rhone, Diadiam 3, Tiguet et Débi. En raison de l’inondation des pistes à la suite de
fortes pluies, des appels téléphoniques ont été nécessaires pour les villages de Diadiam 1,
Diadiam 2 et Fourarad.
Ces rencontres ont permis d'élaborer des termes de références, un chronogramme des activités
et un budget pour la fête.
Un bus a été affrété pour permettre aux étudiants du Master d’Ornithologie – Conservation –
Développement (OCD) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis d'assister à l'événement.
Enfin, bien que ne présentant pas de plats, différents villages périphériques au PNOD étaient
représentés, en particulier Diadiam 1, Diadiam 2 et Fouararad.
Un comité d’accueil a chaleureusement accueilli les invités et a lancé les festivités avec
enthousiasme, accompagné de tambours et de danses. Dès leur arrivée au campement
Njagabaar, les cuisinières des villages de Rhone, Diadiam 3, Débi et Tiguèt se sont installées et
ont reçu les ingrédients nécessaires pour la préparation de leur recette, conformément aux
demandes faites préalablement auprès du comité d’organisation.
Quatre équipes concourraient, tandis que quatre autres proposaient des pâtisseries et des mets
à base de graines ou de semoule de nénuphar. Notamment, Mme Awa TOURÉ, gérante d’un
restaurant à Saint-Louis (cuisinière au parc pendant plus de 10 ans), a préparé des pizzas, des
crêpes, des cakes, des croissants… avec de la farine de nénuphar.
Les plats étaient prêts vers 14h, permettant au jury de déguster chaque création. Le jury a déclaré
que toutes les équipes étaient gagnantes, avec une mention spéciale pour Mme Awa TOURÉ en
raison de ses innovations culinaires, apportant une touche moderne à une tradition culinaire
établie (couscous, graines avec poisson ou poulet, etc.). Mme Awa TOURÉ a suscité un grand
intérêt de la part des femmes de la RBTDS, qui ont exprimé le souhait d'être formées par elle
pour améliorer leurs compétences en pâtisserie et moderniser leur façon de cuisiner les graines
de nénuphar.
Avant la dégustation des plats par le jury et les participants, les femmes des différents villages
ont partagé leurs expériences, évoquant les défis quotidiens rencontrés dans la récolte des
Afin d'encourager et de féliciter les femmes, une enveloppe symbolique a été remise à chaque
village.
M. Matar DIOP, représentant des chefs de villages, a souhaité la bienvenue à l’ensemble des
participants, et a réaffirmé la volonté des communautés de s'impliquer activement à travers le
GIE des écogardes, qui collabore étroitement avec OMPO et le Parc National dans des activités
de valorisation.
Le représentant du maire de Diama a renchéri sur les propos du représentant des chefs des
villages, soulignant l’importance de l’initiative de valorisation du nénuphar en tant que ressource
précieuse pour les hommes et la faune. Il a également souligné le rôle essentiel de
l’intercommunalité dans ce contexte, exprimant sa disponibilité à accompagner le processus.
Au nom du directeur de la FAO, M. Mignane SARR a exprimé ses félicitations à OMPO pour le
travail accompli dans le cadre du projet RESSOURCE et a souhaité une bonne fête du nénuphar à
tous les participants. Il a retracé l’engagement continu de la FAO dans les actions en faveur de la
conservation et dans la politique sous-régionale en matière de gestion intégrée des ressources
et des écosystèmes. Il a également souligné la culture du nénuphar comme une initiative
novatrice visant à améliorer, diversifier et assurer la sécurité alimentaire des populations.
L’activité vise à promouvoir les produits locaux, en mettant particulièrement en avant le
nénuphar, tout en offrant aux femmes et aux jeunes des opportunités de valorisation de leur
savoir-faire traditionnel.
M. Ousmane KANE, président des écogardes du Parc National des Oiseaux du Djoudj, a exprimé
sa gratitude envers les participants et a remercié les organisateurs d’avoir choisi le campement
Njagabaar pour abriter la journée. Il réitère son engagement et sa disponibilité à partager ses
expériences sur le nénuphar. Il a tenu à féliciter les femmes tout en soulignant que l’exploitation
du nénuphar n’est pas une tâche facile.
La journée s’est achevée par une visite de la parcelle d’expérimentale du nénuphar par la
délégation de la Réserve transfrontalière de Biosphère, ainsi que par les femmes des villages
périphériques au Diawling et de Tocc Tocc. L’objectif est de reproduire la culture expérimentale
au niveau de leurs localités respectives.
Des interviews ont également été réalisées avec des femmes telles que Mme Garmi FALL, Mme
Awa TOURÉ et Mme Jamila FALL. Le tournage s'est poursuivi le lendemain avec les femmes de
Diadiam 3 et de Rône, mettant en lumière le processus de collecte et de traitement des graines.
La communication autour de la récupération de rizières abandonnées afin d’y produire des
graines de nénuphar devra être initiée dès que cette initiative sera fiable, en veillant à maîtriser
les coûts de remise en état.
Il faut noter, du point de vue de la communication, que de nombreux participants ont partagé
leurs photos et leur enthousiasme quant à la fête du nénuphar sur les réseaux sociaux comme
LinkedIn, Facebook, Twitter...
Cela confirme la nécessité de reprendre la même organisation que la première fête, quand
personne ne s’est approché de la table avant que le jury n’ait établi son classement. Il semble
qu’ici, chacun souhaitait finalement se trouver dans le champ de vision de la caméra de l’équipe
de tournage, perturbant ainsi le moment qui aurait dû être consacré à l’expression et à la
valorisation de chaque équipe.
IV.7 Recommandations
Nous proposons les recommandations suivantes pour une troisième édition :
1 Faire signer un engagement notifiant les conditions de participation à l’événement,
notamment en ce qui concerne la fourniture des graines et le nombre de
participants.
2 Préciser que les modalités de transport seront assurées uniquement par OMPO,
sans possibilité d'indemnisation si un autre moyen de locomotion est utilisé.
3 Informer les invités qu'aucune indemnité de transport ne sera accordée, et
qu'aucun autre moyen de transport ne sera pris en charge.
4 Recruter des hôtesses pour la mise en place et la coordination des activités, afin
d'assurer un déroulement fluide de l'événement.
5 Accorder plus de place aux femmes dans la présentation de la journée et dans la
valorisation de leurs activités basées sur l’exploitation des ressources naturelles.
Mettre en avant leurs contributions et expertises.
6 Ne pas autoriser l’accès à la table de présentation des plats tant que chaque équipe
n’a pas présenté sa recette et que le jury ne s’est pas prononcé sur la qualité du plat
proposé. Cela permettra d'organiser de manière ordonnée la dégustation et
l'évaluation des plats par le jury.
Des recommandations plus générales sur la formation des femmes peuvent également être
proposées à ce niveau. Ces recommandations, dans la mesure du possible, seront mises en
œuvre au cours de RESSOURCE+, avec un démarrage dès le premier semestre 2024. Il convient
de ne développer que les recommandations et sous-recommandations qui auront été validées
par les populations locales, en tenant compte de leurs besoins spécifiques et des formations dont
elles auraient déjà bénéficié.
8 Développer des initiatives pour un meilleur accès au crédit pour les femmes :
- Accompagner les femmes à faire du crédit revolving : mettre en place des programmes
d'accompagnement pour aider les femmes à comprendre et à utiliser efficacement les
mécanismes de crédit revolving. Cela leur permettra d'avoir accès à des ressources
financières renouvelables.
- Faire des formations sur l’économie circulaire : organiser des formations sur l'économie
circulaire pour aider les femmes à évoluer dans le processus de transformation en
gagnant plus d’argent tout en produisant moins ou pas de déchets. Encourager des
pratiques économiques durables.
- Initier des actions sociales dans le village : utiliser une part des bénéfices générés par les
GIE pour initier des actions sociales dans le village. Cela vise à susciter la solidarité au sein
des communautés et entre les hommes et les femmes dans la gestion, l’exploitation et la
valorisation du nénuphar.
- Accompagner la mise en place d’Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit (AVEC) :
Faciliter la mise en place d’AVEC pour installer une culture de l’épargne chez les femmes.
Ces associations peuvent favoriser l'accès aux services financiers.
Photo 16 : Les plats sont attendus avec impatience © Patrick Triplet, OMPO
● OMPO ●
Oiseaux Migrateurs du Paléarctique Occidental
Institut européen pour la gestion des oiseaux sauvages et de leurs habitats.
59, rue Ampère - 75017 Paris (France)
●Tél. +33 (0)1 44 01 05 10 ●Fax. +33 (0)1 44 01 05 11 ●E-mail. ompo@ompo.org
Dr Patrick Triplet
Colonel Seydina Issa Sylla
Objet : Mise à disposition d’une parcelle dans le périmètre de protection du Parc National des Oiseaux du Djoudj
Monsieur le Directeur
Le projet RESSOURCE que nous menons avec l’aide et l’appui de la Direction des Parcs Nationaux est actuellement en cours de révision
pour laisser place à un projet RESSOURCE + qui sera la continuité du précédent. Si ce dernier projet n’est pas encore lancé, il est nécessaire
de poursuivre l’engagement pris dans la première phase. C’est ainsi qu’avec l’accord de la FAO, nous souhaitons reprendre
l’expérimentation de culture de nénuphars ce qui aura pour conséquence de gagner une année sur le calendrier du projet et aussi de
permettre des images valorisantes du PNOD lors du reportage TV5 prévu au cours du mois de novembre dernier. Les graines de ce tte
plante sont consommées à la fois par les populations locales et les oiseaux d'eau d’où son double intérêt pour le PNOD.
Nous avons prospecté les abords du Parc National des Oiseaux du Djoudj et avons repéré une série de parcelles sur lesquelles l’activité
rizicole est stoppée. La configuration du site et la proximité de l’eau devraient nous permettre dès cette année de relancer l’expérimentation.
Il faut pour cela rehausser les digues et amener de l’eau, de préférence de manière gravitaire. Nous avons dès à présent sollicité les villages
périphériques au Parc pour récupérer des graines et ensuite pour surveiller le site afin que les plantations ne souffrent pas de la présence
de Phacochères.
Ces parcelles se situent dans la zone tampon du Parc National des Oiseaux du Djoudj et la décision de nous les attribuer pour mener à bien
notre expérience est de votre compétence.
Nous sollicitons donc votre accord pour exploiter cette parcelle (voir page suivante) de 3,45 ha pour un périmètre de 810 m p endant une
année, afin de tester les méthodes de cultures. Cette parcelle est située dans la zone tampon du Parc National des Oiseaux du Djoudj. Nous
vous adresserons un rapport de synthèse de l’expérience et si celle-ci est concluante, nous solliciterons de votre part son renouvellement,
voire son extension, pour les années suivantes.
En vous remerciant par avance, nous vous adressons, Monsieur le Directeur, nos profonds respects.
Patrick Triplet
Seydina Issa Sylla
Rapport de fin de Référence de l’activité : « Mise en place d’une culture expérimentale (essais
démonstratifs) de nénuphars dans une ancienne
mission (BTOR) rizière de la zone tampon du Parc National des
Oiseaux du Djoudj (Sénégal) » -
RESSOURCE +/SWM-2
Les rapports de fin de mission (BTOR) doivent être complétés dans la semaine qui suit chaque mission.
Ce rapport doit être partagé avec le Coordonnateur du Projet RESSOURCE (Bruno.Portier@fao.org) avec
copie au Point Focal gouvernemental du pays concerné.
Résumé exécutif du rapport technique (attention le rapport technique est à rédiger sur le Template ad hoc)
Veuillez écrire un résumé d'un maximum de 500 mots (incluant l'objectif de la visite du site, les activités réalisées, les principaux résultats et les
recommandations concernant le suivi)
Cette mission visait à relancer le projet Nénuphar auprès des populations locales de la périphérie du Parc National
des Oiseaux du Djoudj (PNOD), par l’organisation d’une « Fête du Nénuphar » (12/11/23) et la présentation de la
parcelle expérimentale de 3,5 ha mise à disposition grâce à l’appui de la Direction des Parcs Nationaux (DPN).
L’expérimentation qui y est menée cherche à tester la possibilité de récupérer d’anciennes rizières, abandonnées
pour cause d’excès de salinité, et d’y produire des graines de nénuphars au bénéfice des groupements féminins
partenaires.
Simultanément, un reportage de TV5 sur les défis des populations du delta du fleuve Sénégal face au changement
climatique s’est greffé sur cette manifestation populaire et en a sensiblement modifié l’organisation. C’est ainsi
qu’à la demande de l’équipe de tournage, les T-shirts prévus pour les cuisinières n’ont été distribués qu’à la fin de
la journée. Une troisième récolte de graines de nénuphars sur la parcelle expérimentale a pu être organisée devant
les caméras de l’équipe de tournage, ce qui va permettre de faire connaître l’initiative à un large public.
Au cours de la mission, une sortie en pirogue a été organisée en compagnie du Conservateur du parc (Com. Cheikh
Diagne) pour faire visiter le canal du Crocodile au coordinateur du projet RESSOURCE+ (Bruno Portier). Ce
canal, primordial pour l’alimentation du parc en eau douce provenant du fleuve Sénégal, a été dégagé au cours de
la saison sèche 2023 grâce à un financement du Luxembourg obtenu par OMPO. La sortie, qui se voulait
ornithologique et de découverte de zones naturelles exceptionnelles de nénuphars, s’est transformée en une
opération anti-braconnage dans laquelle l’ensemble de la mission s’est trouvée mêlée à son corps défendant, en
raison des innombrables filets de pêcheurs illégaux tendus empêchant la navigation sur le canal. Sur 4 km de canal
parcourus, plus de 3 km étaient entravés pas des filets et nasses avec des poissons ou des Cormorans africains
(Microcarbo africanus) vivants ou morts. Des images non acceptables dans un parc national !
La mission a permis aussi de délivrer deux journées de conférences aux étudiants du Master d’ornithologie de
l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) et d’aborder avec eux de nombreux aspects de la gestion
adaptative des oiseaux d’eau. Les exposés ont porté particulièrement sur la biologie et l’écologie des anatidés et
Activités
Énumérez les principales activités qui ont eu lieu lors de la visite du/des site(s)
1. Une journée de rencontre du Directeur des Parcs Nationaux du Sénégal et de cadrage de la mission au bureau
de la représentation nationale de la FAO au Sénégal ;
2. Une demi-journée consacrée à des prospections ornithologiques sur les bords des lacs où stationnent déjà
plusieurs milliers d’oiseaux d’eau ;
3. Une journée pratiquement complète à une visite ornithologique du canal du Crocodile qui s’est soldée par la
nécessité d’enlever les km de filets placés illégalement dans le canal et qui sont la cause d’une mortalité non
mesurable de Cormorans africains et autres oiseaux d’eau ;
4. Une journée consacrée à la Fête du Nénuphar dont le bilan figurera dans le rapport final de l’activité ;
5. Deux journées d’intervention au Master « Ornithologie Conservation Développement » à l’Université Gaston
Berger (UGB) de Saint-Louis3. (P. Triplet) ;
6. Deux journées d’aide au tournage de TV5 (Seydina Issa Sylla).
Énumérez les principaux défis et opportunités qui pourraient influencer (positivement ou négativement) la qualité de l’expertise apportée
(s’il y a lieu)
Défis :
1. Développer le projet nénuphar en 2024 par l’organisation de la collecte et de la commercialisation, en
s’appuyant, quand ils existent, sur les groupements de femmes et organiser une grande campagne médiatique
afin de passer à une production plus importante mais maîtrisée et durable, de préférence sur des parcelles
d’anciennes rizières et sur des zones humides sur lesquelles la concurrence avec les oiseaux d’eau est la moins
élevée possible.
2. Consolider les procédures, en particulier en mettant en place un comité local de suivi du projet composé de
OMPO, du conservateur du PNOD, du président du GIE des écogardes (Ousmane Kane) et de la présidente du
GIE du Djoudj (Halima Diop).
3. Mieux documenter le statut de la Compagnie agricole de Saint-Louis (CASL), apparemment en dépôt de bilan
et récupérer autant de parcelles que possible dans la zone tampon du Parc National des Oiseaux du Djoudj, afin
de les mettre en valeur pour la production de nénuphars.
Opportunités :
1. Au cours des six premiers mois de l’année 2024, avec l’aide des étudiantes en Master d’ornithologie
conventionnées avec OMPO, avancer sur la connaissance de l’avifaune des différents habitats de rizières
exploitées ou non et réviser les connaissances sur les oiseaux d’eau des Trois Marigots
2. Organiser l’ensemble des activités conformément à la LoA soumise pour le premier semestre 2024.
Conclusions initiales
− La parcelle sélectionnée a permis de récolter des fruits de nénuphars et d’amorcer la transformation des
graines. Plusieurs leçons ont été apprises de cette expérience en matière de niveau d’eau, de contrôle de la
végétation adventice qui s’y développe spontanément et de surveillance et de suivi du site. Elles seront
exposées et commentées dans le rapport final.
− La forte implication des populations locales à la Fête du nénuphar confirme l’intérêt qu’elles portent au
développement de cette ressource naturelle renouvelable. Il reste maintenant à transformer cet engouement en
3
https://www.ugb.sn/crac/index.php?option=com_content&view=article&id=52&Itemid=270
https://ornithologie.edu.sn/?page_id=19
Projet RESSOURCE+ Page 44 ǀ 60
Sénégal – Expérimentation de culture de Nénuphar blanc des étangs : Bilan de l’année 2023
Rapport technique final (12/2023)
une démarche mieux organisée, impliquant en priorité les femmes des différents villages de la périphérie du
PNOD.
− Contrairement aux autres années, le Canal du Crocodile est navigable à la suite des travaux entrepris avec le
financement du Luxembourg. Il est cependant incompréhensible que cette navigabilité ne soit pas mise à profit
par les autorités du Parc pour réduire voire supprimer les trop nombreux actes de braconnage auxquels la
mission a assisté avec la noyade de trop nombreux oiseaux d’eau pris au piège des filets.
− Les premières discussions avec les nouveaux responsables du GIE des écogardes permettent d’envisager une
collaboration renforcée qui se concrétisera dès janvier 2024 par la participation de plusieurs écogardes à une
session de révision sur l’identification des espèces avant le dénombrement annuel du 15 janvier puis, en
période sèche, à des travaux d’entretien des milieux, selon la disponibilité des ressources financières dont
bénéficiera OMPO.
Suivi
Énumérez les principales actions de suivi, en spécifiant par qui et quand celles-ci devraient être complétées
1. Suivi de la parcelle expérimentale : Col. Seydina Issa SYLLA et Mohamedine SECK. Ce suivi se poursuivra en
2024 et permettra de définir la période d’asséchement saisonnier de la parcelle et de mesurer la régénération
des plants actuels au moment de la remise en eau.
2. Préparation des activités de janvier (PT, SIS), avec notamment l’organisation d’une session de révision pour
les écogardes et d’apprentissage pour les nouveaux agents des parcs nationaux.
3. Préparation des deux stages, sur l’avifaune des rizières et autres milieux périphériques au PNOD et sur celle
des Trois Marigots, qui commenceront soit le 1er décembre, soit le 1er janvier, en fonction de la date fournie par
l’administration de l’Université Gaston Berger.
Contacts
Liste des personnes rencontrées par Seydina Issa Sylla et Mariam Harouna Cissoko dans le cadre de leur mission
préparatoire de la fête du nénuphar du 18 au 23 septembre.
Énumérez la liste des gens rencontrés durant la visite de chaque site (incluant le courriel). N.B : Toutes les personnes énumérées recevront
la newsletter du Projet RESSOURCE
Nom Prénom Structure / position Email/téléphone
FALL Jamila Village de Rône 77 919 18 14
FALL Fatoumata Village de Rône 78 337 86 77
FALL Mah Village de Rône 77 588 48 96
FALL Diago Village de Rône 76 025 41 45
FALL Mame Village de Rône 77 522 24 88
FALL Nah Village de Rône 77 661 71 80
FALL Omar Village de Rône 77 579 93 42
DIOP Ajara Village de Diadième III
DIOP Tislime Village de Diadième III
GUEYE Mané Village de Diadième III
DIOP Zeïnabou Village de Diadième III
DIOUF Yacine Village de Diadième III
DIOP Ziddaha Village de Diadième III
DIAGNE Marème Village de Diadième III 77 933 13 09
DIOP Oumou Lkhary Village de Diadième III
DIAGNE Jiddaha Village de Diadième III
NDIAYE Mame Fêle Village de Diadième III
SY Bathiou Village de Diadième III
DIOP Gouke Village de Diadième III
Merci de soumettre des images de haute qualité de votre mission et de fournir ci-dessous une légende pour chacune d’elles (lieu,
événement, description, personnes, etc.).
Figure 1 : Un petit Cormoran pris dans les mailles d’un filet dans le canal du Crocodile © Patrick Triplet, OMPO
Figure 6 : Les plats sont attendus avec impatience © Patrick Triplet, OMPO
Les TdRs complétés doivent être soumis au moins une semaine avant chaque mission.
Ils doivent être envoyés par le Responsable de l’action au Coordonnateur du Projet RESSOURCE
(Bruno.Portier@fao.org) avec copie au Point Focal gouvernemental du pays concerné.
Ils seront partagés avec l’équipe du projet RESSOURCE.
Contexte
Objectifs
Activités principales
• Établissement du bilan de la gestion de la parcelle et de la récolte avec chacune des parties prenantes (le
coordinateur local OMPO, Seydina Issa Sylla), la personne en charge de la surveillance de la croissance
et de la bonne santé des plans, la personne en charge du niveau de l’eau, les personnes ayant apporté leur
concours à la plantation, les représentants de CASL qui ont conseillé sur les modalités de mise en eau ;
• Organisation de la fête du nénuphar : élaboration d’un programme, validation des interventions des
différents intervenants, discussion des perspectives ;
• Accompagnement de l’équipe de TV5 Monde sur le terrain, à la fois sur la zone de nénuphars et dans le
PNOD ;
• Sous réserve, intervention de Patrick Triplet dans le cadre du master d’ornithologie.
Résultats attendus
Un bilan détaillé de l’expérimentation pouvant servir de base à une extension du projet, si celui-ci s’avère cohérent
et d’un rendement acceptable (rapport entre la production et le coût de mise en œuvre).
Un bilan de la fête du nénuphar avec les perspectives à court et moyen terme (renforcement d’un GIE local,
développement de la commercialisation.
Dans la mesure du possible, des images de qualité (photographies) des évènements (récoltes, « fête du nénuphar »,
tournage TV5 Monde, …) seront réalisées et mise à disposition du Projet RESSOURCE.
Agenda