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1A. Cours Analyse Des Systèmes Complexes

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SI 1A.

Appréhender un système complexe Cours

Cours C.P.G.E
Analyse des systèmes complexes T.S.I.

1. Ingénierie, Système et Contexte


1.1. Notion de Système
Un système est un ensemble de composants reliés qui interagissent les uns avec les autres d’une manière
organisée afin d’accomplir une finalité commune (NASA 1995).
Un système sera défini précisément par la frontière qui le caractérise, cette dernière devra donc bien
être comprise par l’ensemble des acteurs.
Par exemple : Le système « avion » est bien différent du système « avion en vol » qui inclura les
passagers, la dynamique de vol, la météorologie, les règles de l’aviation, les tours de contrôle, etc…

1.2. L’ingénierie système (IS) dans le contexte actuel :


Le monde technologique qui nous entoure est de plus en plus complexe. Les systèmes que nous utilisons
aujourd’hui sont bien souvent un agrégat de multiples sous-systèmes pluri technologique comprenant au
minimum des parties électrique, mécanique et informatique. Chacun de ces domaines peut se décliner en
un grand nombre de métiers très différents. Imaginez le nombre de spécialités d’ingénieurs intervenant
dans la réalisation d’un avion…
La finalité de l’IS est d’établir une démarche méthodologique générale s’appuyant sur des outils normalisés
dans le but de concevoir ou faire évoluer un système apportant une solution économique et
performante aux besoins d’un client.
Cette démarche peut être représentée de façon très simplifiée par le schéma ci-dessous :
Définition de Définition de
Analyse d’un Définition des
l’architecture l’architecture
besoin exigences
fonctionnelle physique

1.3. Cycle de vie d’un produit :


La démarche présentée ci-dessus ne concerne que la phase de projet (« Analyse et conception du
système »), mais en réalité le système s’inscrit dans un environnement beaucoup plus large qui va de
l’étude de marché à son recyclage comme schématisé ci-dessous.
Le cout des matières premières et la prise de conscience grandissante de l’impact environnemental
prennent une part de plus en plus importante dans les choix de conception.

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2. ANALYSE DES SYSTEMES, OUTILS ET METHODES :


La finalité de la SI est d’être capable d’appréhender un système pluri-technologique dans sa globalité. Il
faut pouvoir, dans un 1er temps, décrire et analyser ces systèmes d’un point de vue fonctionnel. On
nommera cette description, basée sur des outils normalisés (commun à l’IS), l’analyse des systèmes.
Cette analyse pourra s’inscrire dans trois aspects :
 Aspect Fonctionnel
 Aspect Structurel
 Aspect Comportemental

2.1. Détail des Aspects :


L’analyse fonctionnelle permet de traduire un besoin utilisateur, et décrit et identifie les fonctions ou
exigence souhaitées. Elle doit être dissociée des solutions techniques retenues ou envisagées.
Habituellement validée par une étude de marchés, on pourra l’exprimer simplement au travers d’un
langage graphique normalisé (norme SysML) par trois diagrammes : diagrammes des cas
d’utilisation, contexte et d’exigences ainsi que par le Cahier des Charges Fonctionnel (CdCF)

L’analyse structurelle précisera les solutions techniques répondant aux différentes fonctions attendues
pour le système. On parlera alors d’approche dite interne, en s’appuyant, là aussi sur des outils
graphiques de la norme SysML (diagrammes de définition de bloc et de bloc interne) et sur le schéma
structurel Chaine d’information – Chaine d’énergie.

L’analyse comportementale fait appel aux diagrammes de séquence (norme SysML), diagrammes
d’état et diagrammes d’activité (norme SysML).

Les outils décrits par la norme SysML s’inscrivent dans la démarche de l’IS et sont résumés ci-dessous :

2.2. Cahier des charges fonctionnel (CdCF) :


En IS, l’ensemble des productions liées à la phase d’analyse (diagrammes SysML, textes, schémas, plans,
etc…) conduit à la rédaction d’un document contractuel appelé cahier des charges.
Ce dernier définit alors un lien de compréhension important entre toutes les parties intervenant dans le
projet depuis la phase de conception jusqu’à la livraison du produit.
Ce document normalisé (autre norme que SysML) permet de caractériser les fonctions attendues d’un
système en formalisant les critères d’évaluation retenus pour chaque fonction et en quantifiant les niveaux
exigés. Notons que le CdCF se place à un niveau d’analyse externe au système

N° FONCTION CRITERE(S) NIVEAU


• Type de concours  Mines-ponts
FP1 INTEGRER UNE ECOLE. • Domaine  Energie
• Nombre d’années  2 ou 3

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2.3. Chaine d’information et d’énergie :


La dernière problématique se limite au niveau descriptif des systèmes. Elle consiste à décomposer
l’architecture d’un système en deux chaines reliées : la chaîne d’information et la chaine d’énergie.
Précisons que l’intérêt d’une telle étude se limite aux systèmes pluri-techniques relativement complexes et
en particulier ceux qui sont automatisés (systèmes privilégiés en CPGE).
Cette représentation (décrite ci-dessous) fait apparaitre :
 Des blocs qui correspondent aux Fonctions Techniques génériques du système.
 Les flux d’énergie et d’information qui circulent entre ces blocs.

CAPTEURS CALCULATEUR LIAISON

ADAPTATION DISTRIBUTEUR ACTIONNEUR TRANSMETTEUR


de l’énergie
Notons quelques mots clés à retenir :
MO : Matière d’œuvre, c’est l’élément sur lequel agit le système.
VA : Valeur ajoutée par le système.
Actionneur : Il converti une énergie dans le but d’obtenir un effet.
Exemples : Moteur électrique, thermique, vérin, électro-aimant, etc…
Préactionneur : Il converti l’énergie de commande en énergie utilisable par l’actionneur.
Exemple : Hacheur, Onduleur, Variateur, Distributeur, etc…
Capteur : Il permet d’acquérir les données de la chaine d’énergie.
Exemple : capteur TOR, capteur numérique, capteur analogique, etc…

Notons également quelques précisions :


Un calculateur peut être de complexité très variable.
Exemple : Ordinateur, microcontrôleur, automate programmable industriel (API), etc…
Les principaux transmetteurs sont les guidages (rotation/translation), les accouplements (liaison
complète, embrayage, limiteur de couple, frein, etc…), les poulies-courroies, les chaînes, les engrenages,
etc…
Les liaisons peuvent être de différentes natures : Câble, onde radio, réseau Ethernet, Bus, etc…
Exemple :

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3. PRESENTATION DE SYSML :
3.1. Pourquoi SYSML ?
De nombreux corps de métiers de l’ingénierie interviennent dans l’élaboration d’un
projet systémique. Or la conception de systèmes donne souvent lieu à une
accumulation de documents spécifiques qui doivent tous être croisés et mis à jour pour maintenir la
cohérence et respecter les spécifications du système. Une problématique importante sera donc la
coordination des différents intervenants et la communication entre ces différents spécialistes parlant
chacun un langage propre (schéma électrique, plan de construction mécanique, schéma hydraulique,
etc…)…
Il faut un langage commun permettant d’échanger les idées générales régissant le système.
Dès les années 1980, des outils tels que le SADT, le FAST ou d’autre ont vu le jour.
Les informaticiens, confrontés à de nombreux langages, à travers l’OMG (Object Management Group :
association regroupant plus de 800 industriels et notamment les plus grandes sociétés d’informatique
mondiales), ont décidé de créer un langage de modélisation graphique universel permettant de
communiquer sur la structure des systèmes informatiques : l’UML (Unified Modeling Langage).
Le SYSML (Système Modeling Langage), dérivé de l’ UML et plus adapté aux problématiques de l’IS, est
adopté en 2006.
La version actuelle qui sera présentée dans ce cours est SYSML V1.1 qui date de 2008.

3.2. Structure générale de SYSML :


SysML est un langage graphique composé de neuf diagrammes que l’on peut classer en trois familles :
ceux décrivant les attentes fonctionnelles, ceux décrivant la structure et ceux décrivant le comportement…

Diagrammes SysML

Diagrammes Diagrammes Diagrammes


fonctionnels comportementaux structurels
structurels

Diagramme Diagramme de cas Diagramme de Diagramme de Diagramme de


d’exigences (req) d’utilisation (uc) définition de bloc interne packages (pkg)
blocs (bdd) (ibd)

Diagramme
Diagramme Diagramme de Diagramme
paramétrique (par)
d’activité (act) séquence (sd) d’états (stm)

3.3. Comment utiliser SysML :


Enfin, et pour vous rassurer un peu, précisons qu’en CPGE, seules la lecture et la modification partielle des
diagrammes sysML sont exigées.

4. ETUDE DE CAS :
4.1. Introduction
Un jour, un génial ingénieur qui a fait fortune en inventant une pompe à insuline et un
fauteuil roulant capable de gravir les escaliers, en a eu assez de perdre de
précieuses heures dans les embouteillages.
Il s’est mis à rêver d’un moyen de transport urbain personnel, autonome, non
polluant, d’utilisation intuitive et a demandé à son bureau d’études de se
pencher sur ce besoin.
Le résultat sera baptisé le SEGWAY (photo ci-contre)…
4.2. Expression du besoin :
Le langage SYSML propose trois diagrammes permettant d’exprimer le besoin
utilisateur :

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4.2.1. Le diagramme de cas d’utilisation « uc » (use case diagram) :


Ce diagramme décrit succinctement les interactions fonctionnelles entre les acteurs et le système étudié
d’un point de vue extérieur.

Nomenclature Acteurs
secondaire
s

Acteur
principal

Frontière
Cas d’utilisation du système

4.2.2. Le diagramme de contexte (reprend le formalisme du « bdd ») :


Le diagramme de contexte permet de représenter le système dans son environnement et pour ses
différentes phases de vie (conception, utilisation, installation, maintenance et recyclage).

4.2.3. Le diagramme d’exigences « req » (requirement diagram) :

Type
Nomenclature Repère de Contenance d’exigence
l’exigence

Dérivation

Raffinement Texte
définissant
l’exigence

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Ce diagramme permet de spécifier les capacités ou contrainte que doit satisfaire le système. Elles peuvent
spécifier une fonction, une condition de performance, de fiabilité, de sécurité, une exigence normative,
marketing, etc…

Ce diagramme présente trois types de relations standardisées :


La contenance : Formalisée par « une ligne terminée par un cercle contenant une croix du côté
conteneur », cette relation permet de décomposer une exigence composite en plusieurs exigences
unitaire.
Le raffinement : Formalisé par le mot « refine, à côté d’une flèche en pointillés », elle consiste en l’ajout
de précision, par exemple de données quantitatives. Ici, on précise les dimensions.
La dérivation : Formalisée par le mot « deriveReqt, à côté d’une flèche en pointillés », elle consiste à
relier des exigences de niveaux différents. Elle implique généralement des choix architecturaux.
Ici ce n’est pas vraiment le cas, on distingue simplement les exigences cinématiques et de franchissement.
Mais attention, cela n’empêchera pas qu’un même élément technique soit impliqué dans ces deux
exigences distinctes (comme la taille des roues par exemple !).

4.3. Description de l’architecture :


Le langage SYSML propose deux diagrammes permettant d’exprimer l’architecture du système :
4.3.1. Le diagramme de définition de blocs « bdd » (vu au §3.1):
Vu pour présenter un contexte, sa principale utilisation reste la définition de l’architecture d’un système. Il
permet d’identifier les composants du système dans leurs liens architecturaux. Il peut représenter le
système complet, un sous-système ou même un composant élémentaire.

De façon générale, il se compose d’une association de blocs Nom du


compartimentés. Le compartiment du haut indique le nom du
bloc
bloc et constitue l’unique compartiment obligatoire. Les autres
compartiments peuvent indiquer des propriétés (les valeurs Valeurs
quantifiables, sous-éléments, référence, etc…), des actions, des remarquables
informations échangées, etc…
Actions possibles
Nous nous limiterons en général à un ou deux compartiments.

Relation
d’agrégation
Nomenclature

Post-it
Nombre
d’éléments
Relation de
composition

Le diagramme précédent présente deux types de relations standardisées :


La composition : Formalisée par « une ligne terminée par un losange plein du côté du contenant »,
cette relation forte, indique que le contenant a nécessairement besoin du sous-bloc comme élément
structurel.
L’agrégation : Formalisé par « une ligne terminée par un losange vide du côté du contenant », c’est
une relation moins forte qui implique que le composant est un élément facultatif. Ici, l’ajout d’un coffre à
bagages est une option !
Dans les deux cas, on pourra préciser la fonction du constituant côté du constituant, ainsi que le nombre
de cet élément (1 par défaut).
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4.3.2. Le diagramme de blocs internes :


Il définit la structure interne en précisant les flux (information, énergie, matière et logique) entre les
différents éléments du système et avec l’extérieur.
Ce diagramme se compose d’une association de Port standard
blocs sur lesquels on fera apparaître les ports.

Port de flux
Les ports décrivent les possibilités de connexion.
Il y en a deux principaux types :
Les ports de flux (flow port) : Ce type de port, représenté par « un petit carré avec une flèche »
autorise la circulation de flux physique (ici l’énergie électrique de puissance). La flèche précise le sens de
circulation qui peut être à simple ou double sens.
Les ports standards : Ce type de port, représenté par « un petit carré sans flèche » autorise la
circulation de service logique (ici les informations provenant des deux capteurs : rotation et inclinaison).

Bien entendu, le but de l’ibd étant de représenter les échanges (physique et logique) dans le système, les
blocs seront reliés entre eux, comme sur les diagrammes page suivante…
Le 1er diagramme donne une représentation très générale des flux :

Nomenclature

Il est également possible d’être plus précis en décomposant les blocs…

Représentation
de deux niveaux

Niveaux : Les liens doivent se faire entre blocs de même niveau ! Toutefois, on pourra représenter des
blocs de niveaux différents, soit en les imbriquant soit en représentant un ibd pour chaque niveau.
L’ibd se révèle également un outil puissant pour représenter les flux énergétique d’un système.
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4.4. Les diagrammes comportementaux en résumé :


4.4.1. Le diagramme de séquence
Il définit la séquence verticale des messages passés entre des
éléments en interactions dans un scénario de fonctionnement
donné.
Les éléments graphiques sont :
Lignes de vie : Elles représentent les éléments participant à
la séquence définie.
Message synchrone : L’émetteur est bloqué en attente de
réponse.
Message retour : Réponse à un autre message.
Message asynchrone : L’émetteur n’attend pas de réponse.
Message réflexif : Représente un comportement interne.
Activations : Elles représentent les périodes d’activité des
différents éléments durant la séquence.

4.4.2. Le diagramme d’état


Il permet de décrire les différents états pris par un système et
les transitions liées aux événements discrets et/ou aux
conditions permettant d’évoluer entre ces états.
Il possède les mêmes éléments graphiques que le diagramme
d’activité.

4.4.3. Le diagramme d’activité


Il permet de décrire tout autant un flux de contrôle que de données
au travers d’une succession d’activités. Il peut être utilisé pour décrire
ce qui se passe quand le système se trouve dans un ou plusieurs
états, voir même, l’ensemble d’un processus. Dans son expression la
plus simple, il représente un algorithme graphique que l’on
nommera : algorigramme.

Les éléments suivants sont utilisés à la fois dans les diagrammes


d’état et d’activité, mais dans des significations spécifiques.

: Etat initial ou début d’activité : Il définit le point d’entrée


dans les diagrammes d’état et d’activité.
: Etat final ou fin d’activité : Il indique la désactivation de
l’état précédent ou la fin de l’activité englobante.

: Représente un état dans le diagramme d’état et une action dans le diagramme d’activité.
Etat / Action
: Transition (diag. d’état) ou Flot (diag. d’act) : Elle permet de faire le lien entre états (diag.
d’état) ou nœuds (actions, décision, etc.., dans le diagramme d’activité).
[cond] : Précise une condition nécessaire à l’évolution. Elle est liée à un événement (nécessaire) à un
changement d’état dans le diagramme d’état et suffisante dans le diagramme d’activité.

Autres éléments de base limités au diagramme d’activité…


: Décision : C’est un nœud de contrôle définissant un choix dynamique entre plusieurs conditions
exclusives. (un chemin entre, plusieurs en sortent)
Fork : Représenté par une barre horizontale, il définit un nœud de débranchement en parallèle. Il
possède un arc entrant et plusieurs arcs sortants.
Join : Représenté également par une barre horizontale, il définit quant à lui un nœud de synchronisation
entre actions (rendez-vous).
: Flow final : Contrairement à la fin d’activité qui est globale, la fin de flot est locale et n’a pas d’effet
sur l’activité englobante.
Fusion : Représentée comme la décision (losange), elle est l’inverse de cette dernière. Elle possède
plusieurs flots entrant pour un seul sortant et permet à une action de pouvoir être activée par différents
flots.

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