Matériels Cellulaires - Docx Version 1
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1. Matériel cellulaire :
Les études de la composition biochimique des cellules consistent à connaître les divers
constituants organiques présents dans les cellules et leur localisation précise dans la cellule et
même dans ses organites. Selon le but poursuivi, le matériel cellulaire sur lequel sont faites
ces études peut être différent.
Pour la localisation in situ dans la cellule de certains constituants, il faut utiliser des
méthodes qui combinent l’observation au microscope photonique ou au microscope
électronique des cellules et la détection par des méthodes biochimiques ou autres de ces
constituants. Les conditions d’observation aux microscopes à lumière ou électronique (voir
cours précédents), suggèrent qu’il est fréquemment nécessaire de préparer des coupes, les
cellules entières étant le plus souvent trop volumineuses pour être étudiées directement. C’est
donc en général sur des coupes que s’étudient ces localisations.
Afin de connaître les diverses molécules qui composent les cellules, ainsi que leurs
proportions relatives, on broie les cellules par des procédés mécaniques variés : écrasement
par un piston tournant dans un tube de verre (un Potter) ; écrasement dans un mortier en
présence de particules d’alumine ; rotation d’une lame d’un mixeur. Les cellules et leurs
organites sont ainsi brisés et le broyat cellulaire obtenu servira pour diverses analyses.
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Cette technique s’applique à des populations cellulaires aussi homogènes que
possible : tissus animaux ou végétaux (foie, muscle, feuilles…), cultures de cellules ou de
micro-organismes…
Elle implique deux étapes :
- Le broyage des cellules, ou homogénéisation, qui dissocie les organites et les
suspend dans un milieu approprié ;
- la séparation des organites en fractions pures, au moyen de centrifugations.
1.3.1. Homogénéisation :
Cette première étape, qui conduit à un homogénat cellulaire ou lysat (voir figure 1),
doit conserver autant que possible l’intégrité structurale, biochimique et physiologique des
organites des cellules étudiées. Les détériorations pouvant survenir au cours du broyage sont
d’ordre mécanique, chimique ou osmotique ; les milieux et les méthodes de broyage doivent
en tenir compte.
Les méthodes d’homogénéisation sont de type :
- mécanique : pistons et cylindres plus ou moins serrés, ou mixers ;
- physique : hautes pressions ou ultra-sons ;
- chimique : destruction des membranes par des détergents et des parois (cas des cellules
végétales ou des bactéries) par des enzymes appropriées (cellulases, lysozyme…).
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d’homogénéisation ; chaque type d’organite exige un protocole spécifique établi après de
nombreux tâtonnements, et qui diffère selon l’étude envisagée.
Les conditions générales du broyage doivent enfin limiter les dégradations
enzymatiques liées, par exemple, à la destruction de certains organites tels que les lysosomes,
qui libèrent alors des hydrolases, ou les phénomènes d’oxydation par voie enzymatique,
particulièrement chez les Végétaux, riches en phénols.
Le broyage, ainsi que les opérations suivantes, sont donc effectués à basse température (0-4
°C), et le plus rapidement possible.
Les différentes classes d’organites se distinguent par leur taille, leur forme et leur
densité ; les variations des deux premiers paramètres peuvent être très grandes (les noyaux
atteignent 10 μm de diamètre tandis que les ribosomes mesurent 15- 20 nm) alors que celles
relatives à la densité restent faibles (de 1,1 environ pour les mitochondries, les lysosomes ou
les peroxysomes, à 1,6 pour les ribosomes).
Dans le champ de gravité terrestre, ces organites ou structures restent spontanément en
suspension au sein de l’homogénat et on n’obtient aucune séparation en fractions distinctes.
Si l’on augmente artificiellement la valeur de ce champ par centrifugation, ces
particules se sédimentent avec une vitesse accrue et différente selon leurs caractéristiques
hydrodynamiques, de sorte que l’on peut fractionner l’homogénat.
Le principal paramètre déterminant la vitesse de sédimentation est la masse, de sorte
que les particules les plus grosses et les plus denses de l’homogénat forment le premier
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sédiment (ou culot) rassemblé au fond du tube à centrifuger, le liquide surnageant contenant
les plus petites et les plus légères. Le surnageant et le culot sont séparés par décantation ; ce
dernier peut être resuspendu dans un nouveau milieu, tandis que le surnageant peut être
soumis à une autre centrifugation qui sédimentera les particules encore en suspension.
1.3.2.1. Ultracentrifugation :
Méthode qui repose sur le principe que, pour autant qu’elles soient plus denses que le
milieu ambiant, les particules de taille et de forme différentes vont vers le fond du tube de
centrifugation à des vitesses différentes quand elles sont soumises à une force centrifuge.
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Grâce à une série de centrifugations à des vitesses croissantes, de plus en plus longues,
donnant des champs de gravité de plus en plus élevés, on fractionne l’extrait initial en une
série de culots et de surnageants.
Au début, l’homogénat est soumis à de faibles forces centrifuges pendant une courte
période de manière à ne sédimenter, sous forme de dépôt (le culot), que les plus gros organites
cellulaires, les noyaux. Des forces centrifuges de plus en plus grandes permettent la
sédimentation des organites relativement volumineux (mitochondries, chloroplastes,
lysosomes et peroxysomes). En suite, pour faire sédimenter les microsomes et les ribosomes,
il faut utiliser une ultracentrifugeuse. Donc la centrifugation différentielle consiste à pratiquer
des centrifugations de plus en plus poussées des surnageants pour séparer des fractions de
plus en plus légères (voir figure 2).
Le dernier surnageant représente la phase soluble de la cellule et les particules trop
petites pour être éliminées par sédimentation.
Grâce à cette méthode, on peut obtenir rapidement des fractions relativement pures
d’organites en quantités importantes ; on parle de technique préparative.
Il faut cependant noter que les sédiments obtenus ne sont pas parfaitement purs
d’emblée car ils sont toujours contaminés par des éléments appartenant au surnageant ; on
doit donc « laver » les culots, soit en les resuspendant dans un milieu neuf et en les
recentrifugeant plusieurs fois, soit en les soumettant à un gradient de saccharose qui donne, en
une seule étape, des fractions d’une grande pureté.
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b) Ultracentrifugation sur gradient de densité (UGD) :
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Fig. 3 : Protocole de l’ultracentrifugation sur gradient de densité
2. Méthodes cytochimiques
- Dans le cas du microscope optique : il faut choisir des réactifs dont les produits de
réaction sont colorés, ce qui permet de les repérer facilement ;
- Dans le cas du microscope électronique : il faut utiliser des réactifs donnant des
produits de réaction qui diffusent fortement les électrons et qui présentent un
contraste important.
Afin que les observations soient fiables, ces conditions doivent être respectées :
- Les traitements infligés à la cellule (fixation, inclusion, confection de coupes) ne doivent pas
déplacer ni altérer les constituants biochimiques.
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2.1. Localisation des polysaccharides :
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La méthode de Brachet permet de localiser les acides nucléiques. Elle est basée sur
les affinités de certains colorants pour les acides nucléiques :
Ces colorations n’étant pas très spécifiques, on doit vérifier leur spécificité sur des
coupes témoins dont on a solubilisé l’un des acides nucléiques (ADN ou ARN) en
l’hydrolysant en présence d’une nucléase spécifique (DNase ou RNase) (voir figure 02).