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Chap 3

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LICENCE 2

Chapitre 3 : Nombres complexes

1) Construction du corps des nombres complexes

1.1 Théorème

L’ensemble ℂ des nombres complexes contient une copie de ℝ.

Il existe dans ℂ un élément noté 𝑖 tel que 𝑖 2 = −1. Tout élément 𝑧 de ℂ s’écrit
de manière unique 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏, où (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 .

1.2 Théorème : Egalité entre deux nombres complexes.

Soient 𝑎, 𝑏, 𝑎′ , 𝑏′ quatre nombres réels.

𝑎 + 𝑖𝑏 = 𝑎′ + 𝑖𝑏′ ⇔ 𝑎 = 𝑎′ 𝑒𝑡 𝑏 = 𝑏′

1.3) Définition

Soit 𝑧 ∈ ℂ , 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 avec (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 . Le réel 𝑎 s’appelle la partie réelle de 𝑧


et 𝑏 la partie imaginaire de 𝑧.

On note : 𝑎 = 𝑅𝑒(𝑧) et 𝑏 = 𝑖𝑚(𝑧)

1.4) Définition

Tout nombre complexe de la forme 𝑧 = 𝑖𝑏 (où 𝑏 ∈ ℝ) s’appelle un imaginaire


pur.

L’ensemble des imaginaires purs est noté 𝑖ℝ.

2) Représentation géométrique des nombres complexes

Munissons le plan 𝒫 d’un repère orthonormé (𝑜, ⃗⃗⃗ 𝑒2 )


𝑒1 , ⃗⃗⃗

2.1) Principe

A tout nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 (avec (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 ), on peut associer le point


𝑀(𝑎, 𝑏).

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-Le point 𝑀(𝑎, 𝑏) est appelé l’image du nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏

-Le nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 est appelé l’affixe du point 𝑀(𝑎, 𝑏).

-On note souvent : 𝑧 = 𝑎𝑓𝑓𝑖𝑥𝑒(𝑀) ou 𝑧 = 𝑎𝑓𝑓(𝑀)

Exemple : On donne 𝑧1 = 2 − 5𝑖 et 𝑧2 = 4 + 𝑖 . Représenter les images de ces


nombres dans le plan.

2.2) Affixe d’un vecteur

⃗⃗⃗⃗⃗ ) =
Considérons deux points 𝐴 et 𝐵 d’affixes respectives 𝑧𝐴 et 𝑧𝐵 . Alors 𝑎𝑓𝑓(𝐴𝐵
𝑧𝐵 − 𝑧𝐴 .

3) Conjugué d’un nombre complexe ; inverse d’un nombre complexe non nul

3.1) Définition

Soient 𝑎 et 𝑏 deux nombres réels.

Le nombre complexe conjugué de 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 est le nombre complexe 𝑧̅ = 𝑎 − 𝑖𝑏.

3.2) Conséquences

On a : 𝑧 + 𝑧̅ = 2𝑅𝑒(𝑧) et 𝑧 − 𝑧̅ = 2𝑖𝐼𝑚(𝑧), et les propriétés


suivantes : 𝑧 𝑒𝑠𝑡 𝑟é𝑒𝑙 ⇔ 𝑧 = 𝑧̅ et 𝑧 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑚𝑎𝑔𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑝𝑢𝑟 ⇔ 𝑧 = −𝑧̅

3.3) Théorème

Pour tout nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏, la quantité 𝑧𝑧̅ est un nombre réel : 𝑧𝑧̅ =
𝑎2 + 𝑏2 ∈ ℝ2 .

Application : Pour écrire les nombres complexes fractionnaires sous la forme


𝑎 + 𝑖𝑏, on multiplie le numérateur et le dénominateur par le conjugué du
dénominateur. (Exemples).

3.4) Propriétés de la conjugaison

∀ (𝑧, 𝑧 ′ ) ∈ ℂ2 , on a :

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̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅̅̅̅̅
𝑧 𝑧̅
𝑧 + 𝑧 ′ = 𝑧̅ + 𝑧̅′ ; −𝑧 ̅̅̅̅′ = 𝑧̅𝑧̅′ ; 𝑧̅̅̅
̅̅̅̅ = −𝑧̅ ; 𝑧𝑧 𝑛 = 𝑧̅ 𝑛 ; (

) = (̅̅̅′) avec 𝑧 ′ ≠ 0.
𝑧 𝑧

2𝑧 2 −𝑖
Exemple : 𝑍 = , Donner 𝑍̅
5𝑧+1

4) Module et argument d’un nombre complexe

4.1) Définition

On appelle module d’un nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 la quantité |𝑧| = √𝑎2 + 𝑏2 .

En fait, si 𝑧 est l’affixe d’un point 𝑀(𝑎, 𝑏), le module de 𝑧 n’est autre que la
distance 𝑂𝑀: 𝑂𝑀 = |𝑧|.

Si 𝑧 est l’affixe d’un vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗


𝐴𝐵 (𝑎, 𝑏), le module de 𝑧 représente la distance
𝐴𝐵: 𝐴𝐵 = |𝑧𝐵 − 𝑧𝐴 | . (Exemples)

4.2) Remarques

-|𝑧| ≥ 0, ∀ 𝑧 ∈ ℂ

-|𝑧| = 0 ⇔ 𝑧 = 0

-On a également |𝑧| = √𝑧𝑧̅ ⇒ |𝑧|2 = 𝑧𝑧̅

4.3) Définition

On appelle argument d’un nombre complexe 𝑧 non nul, toute mesure en radians de
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ). On le note 𝜃 = arg(𝑧).
l’angle orienté (𝑒⃗⃗⃗1 , 𝑂𝑀

𝑒2
⃗⃗⃗
𝜃 = arg(𝑧) 𝑒1
⃗⃗⃗

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4.4) Remarques

-Un nombre complexe possède une infinité d’arguments. Si 𝜃 est un argument de


𝑧, tout autre argument de 𝑧 est de la forme 𝜃 + 2𝑘𝜋 (𝑘 ∈ ℤ). L’unique argument
𝜃 appartenant à l’intervalle ]– 𝜋, 𝜋]s’appelle argument principal.

𝜋 𝜋
-On notera par exemple 𝑎𝑟𝑔(𝑧) = [2𝜋]ou 𝑎𝑟𝑔(𝑧) = 𝑚𝑜𝑑𝑢𝑙𝑜 2𝜋 pour signifier
4 4
𝜋
que 𝑎𝑟𝑔(𝑧) peut être égal à mais aussi égal à n’importe lequel des nombres
4
𝜋
+ 2𝑘𝜋 (𝑘 ∈ ℤ).
4

-Le nombre complexe nul (𝑧 = 0) n’a pas d’argument.

4.5) Méthode générale pour calculer l’argument principal d’un nombre complexe
non nul.

Soit 𝑧 un nombre complexe d’argument 𝜃, 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏, 𝜃 est tel que :

𝑎
𝑐𝑜𝑠𝜃 =
|𝑧|
{ 𝑏
𝑠𝑖𝑛𝜃 =
|𝑧|

Si les cosinus et les sinus ci-dessus ont des valeurs remarquables, on peut trouver
𝜃directement à l’aide d’un cercle trigonométrique, sinon, à l’aide d’une
𝑎
calculatrice. On utilise la règle suivante : 𝑐𝑜𝑠 −1 (|𝑧|) donne la valeur absolue de 𝜃,

et 𝑠𝑖𝑛𝜃 donne le signe de 𝜃.

Exemples : −2√3 + 2𝑖; 1 − 𝑖; −1 − 𝑖 √3; 3 − 4𝑖

4.5) Propriétés des modules

Pour tous nombres complexes 𝑧 𝑒𝑡 𝑧 ′ , on a :

 |𝑧 𝑧 ′ | = |𝑧 || 𝑧 ′ | ;
 Si λ ∈ ℝ, on a |λ 𝑧 | = |λ||z|
𝑧 |𝑧 |
 | ′| = | (𝑧 ′ ≠ 0)
𝑧 𝑧 ′|

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 Inégalité triangulaire : |𝑧 + 𝑧 ′ | ≤ |𝑧 | + | 𝑧 ′ |

4.7) Théorème : Propriétés des arguments

∀ 𝑧 ∈ ℂ∗ , on a :

arg(𝑧̅) = − arg(𝑧) + 2𝑘𝜋 ; arg(−𝑧) = 𝜋 + arg(𝑧) + 2𝑘𝜋 ; arg(−𝑧̅) = 𝜋 − arg(𝑧) +


2𝑘𝜋

5) Différentes formes d’écritures des nombres complexes

5.1) La forme trigonométrique

L’écriture 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 s’appelle la forme algébrique de 𝑧 (ou encore forme


cartésienne).

𝑧 = 𝑟(𝑐𝑜𝑠𝜃 + 𝑖𝑠𝑖𝑛𝜃) s’appelle la forme trigonométrique de 𝑧 où 𝑟 = |𝑧 | > 0 et


𝜃 = arg(𝑧) [2𝜋].

5.2) Théorème : Propriétés des arguments

Pour tous nombres complexes 𝑧 𝑒𝑡 𝑧 ′ non nuls, on a :

1 z
arg(𝑧𝑧 ′ ) = arg(𝑧) + arg(𝑧 ′ ) + 2𝑘𝜋 ; arg ( ) = − arg(z) + 2𝑘𝜋 ; arg ( ′) =
𝑧 𝑧

arg(z) − arg(𝑧 ′ ) + 2𝑘𝜋 ; arg(𝑧 𝑛 ) = 𝑛 arg(𝑧) + 2𝑘𝜋 (∀ 𝑛 ∈ ℤ).

5.3) Définition

Pour tout 𝜃, on note 𝑒 𝑖𝜃 le nombre complexe 𝑐𝑜𝑠𝜃 + 𝑖𝑠𝑖𝑛𝜃: |𝑒 𝑖𝜃 | = 1 et


arg(𝑒 𝑖𝜃 ) = 𝜃[2𝜋].

Un nombre complexe de module 𝑟 et d’argument 𝜃 s’écrit alors 𝑧 = 𝑟𝑒 𝑖𝜃 . C’est la


forme exponentielle de 𝑧.

′ ′ 𝑒 𝑖𝜃 ′
Remarque : 𝑒 𝑖𝜃 et 𝑒 −𝑖𝜃 sont des conjugués ; 𝑒 𝑖𝜃 𝑒 𝑖𝜃 = 𝑒 𝑖(𝜃+𝜃 ) ; ′ = 𝑒 𝑖(𝜃−𝜃 ) ;
𝑒 𝑖𝜃
𝑛
(𝑒 𝑖𝜃 ) = 𝑒 𝑖𝑛𝜃 , 𝑛 ∈ ℤ.

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6.) Formules de Moivre et formules d’Euler

Théorème

Formules de Moivre : Pour tout 𝜃 ∈ ℝ et tout 𝑛 ∈ ℤ:

(𝑐𝑜𝑠𝜃 + 𝑖𝑠𝑖𝑛𝜃)𝑛 = cos(𝑛𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝑛𝜃)


{
(𝑐𝑜𝑠𝜃 − 𝑖𝑠𝑖𝑛𝜃)𝑛 = cos(𝑛𝜃) − 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝑛𝜃)

𝑒 𝑖𝜃 + 𝑒 −𝑖𝜃
𝑐𝑜𝑠𝜃 =
2
Formules d’Euler :{
𝑒 𝑖𝜃 − 𝑒 −𝑖𝜃
𝑠𝑖𝑛𝜃 =
2𝑖

7) Résolution des équations de second degré à coefficients complexes

𝑎𝑧 2 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 0, où 𝑎, 𝑏, et 𝑐 sont des complexes avec 𝑎 ≠ 0.

Soit ∆ le discriminant, ∆= 𝑏2 − 4𝑎𝑐 ∈ ℂ. Soit 𝛿 ∈ ℂ/ 𝛿 2 = ∆, alors les solutions


sont :

−𝑏−𝛿 −𝑏+𝛿
𝑧1 = et 𝑧2 = .
2𝑎 2𝑎

-Résolution des équations du type 𝑧 𝑛 = 𝑧𝑑

𝑛
Posons 𝑧𝑑 = 𝜌𝑒 𝑖𝛼 et 𝑧 = 𝑟𝑒 𝑖𝜃 ; 𝑧 𝑛 = 𝑧𝑑 ⇒ (𝑟𝑒 𝑖𝜃 ) = 𝜌𝑒 𝑖𝛼 ⇒ 𝑟 𝑛 𝑒 𝑖𝑛𝜃 = 𝜌𝑒 𝑖𝛼

𝑟𝑛 = 𝜌 𝑟 = 𝑛√𝜌
Soit { ⇒{ 𝛼 2𝑘𝜋
𝑛𝜃 = 𝛼 + 2𝑘𝜋 𝜃= + ; 𝑘 ∈ {0,1,2, … , 𝑛 − 1}
𝑛 𝑛

𝛼 2𝑘𝜋
Par suite, on a : 𝑧𝑘 = 𝑛√𝜌 𝑒 𝑖(𝑛+ 𝑛
)
; avec 𝑘 ∈ {0,1,2, … , 𝑛 − 1}

Exercices

Exercice 1

1) Mettre sous forme algébrique les nombres complexes suivants :

−4 (3+5𝑖)2
𝑧1 = ; 𝑧2 = (1 + 𝑖)3 ; 𝑧3 =
1+𝑖√3 1−𝑖

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2) Mettre sous forme exponentielle :

3
−𝑖 √2 (1+𝑖√3)
𝑧1 = 1 + 𝑖 √3 ; 𝑧2 = ; 𝑧3 = (1−𝑖)5
1+𝑖

𝑧1
3) On considère 𝑧1 = 1 + 𝑖 √3 et 𝑧2 = 1 + 𝑖 et 𝑧3 =
𝑧2

a) Ecrire 𝑧3 sous forme algébrique

b) Ecrire 𝑧3 sous forme trigonométrique

𝜋 𝜋
c) En déduire les valeurs exactes de 𝑐𝑜𝑠 ( ) et 𝑠𝑖𝑛 ( )
12 12

4) Soit 𝑎, 𝑏 ∈ ]0, 𝜋[ , écrire sous forme trigonométrique :

1+𝑒 𝑖𝑎
𝑧1 = 1 + 𝑒 𝑖𝑎 ; 𝑧2 = 1 − 𝑒 𝑖𝑎 ; 𝑧3 = 𝑒 𝑖𝑎 + 𝑒 𝑖𝑏 ; 𝑧4 =
1+𝑒 𝑖𝑏

Exercice 2

1) Résoudre :

4
5 6 −4 5 (1+𝑖 √3)
𝑧 = −𝑖 ; 𝑧 = ;𝑧 = (1+𝑖)2
; 𝑧 2 + 𝑧 + 1 = 0 ; 𝑧 2 − √3𝑧 − 𝑖 = 0
1+𝑖 √3

2)a) Linéariser 𝑠𝑖𝑛3 (𝜃) et 𝑐𝑜𝑠 3 (𝜃) ; 𝜃 ∈ ℝ. Déduire leurs primitives.

b) Calculer cos(3𝜃) en fonction de cos (𝜃) et sin(3𝜃) en fonction de sin(𝜃).

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