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Devoir Surveillé 1 (3H) : Exercice 1

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MP2I 20.09.

24

DEVOIR SURVEILLÉ 1 (3H)


▶ Les calculatrices sont interdites.
▶ Toutes les réponses doivent être justifiées.
▶ Vous apporterez un soin particulier à la présentation, à la lisibilité et à l’orthographe de vos copies.
La qualité de la rédaction, la clarté et la finesse des raisonnements sont prises en compte dans la note finale.
▶ Merci de numéroter entièrement les réponses (par exemple 6.c. et pas seulement c.) et d’encadrer vos résultats.
▶ Si vous repérez ce qui vous semble être une erreur d’énoncé, vous le signalerez sur votre copie et poursuivrez votre
composition en expliquant les raisons des initiatives que vous êtes amenés à prendre.

▶ Exercice 1 01@ 1h

Les questions 1), 2), 3), 4) et 5) sont indépendantes.


1. Soit 𝑓 : R → R. Écrire la négation de l’assertion suivante :

∀𝜀 > 0, ∃𝜂 > 0, ∀𝑥, 𝑦 ∈ R, |𝑥 − 𝑦| < 𝜂 ⇒ |𝑓 (𝑥) − 𝑓 (𝑦)| < 𝜀.

2. Soit 𝑛 ∈ N∗ .
a. Prouver que : ∀𝑥 ∈ R+∗ , (𝑛 − 1)𝑥 𝑛 + 1 ⩾ 𝑛𝑥 𝑛−1 .
b. En déduire que : ∀𝑎, 𝑏 ∈ R+∗ , (𝑛 − 1)𝑎𝑛 + 𝑏 𝑛 ⩾ 𝑛𝑎𝑛−1𝑏.
3. Soit 𝑓 : R → R. Montrer qu’il existe une unique fonction affine 𝑔 et une unique fonction ℎ : R → R qui
s’annule en −1 et en 1 telles que 𝑓 = 𝑔 + ℎ.
j√ k
4. Soit 𝑛 ∈ N. Calculer 𝑛 2 + 3𝑛 + 3 .
j𝑥 k 𝑥 + 1  𝑥 + 2 
5. Soit 𝑓 la fonction définie sur R par : ∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = + + − ⌊𝑥⌋.
3 3 3
a. Justifier que ∀𝑥 ∈ [0, 1[, 𝑓 (𝑥) = 0.
b. Prouver que pour tout 𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥 + 1) = 𝑓 (𝑥).
j𝑥 k 𝑥 + 1  𝑥 + 2 
c. En déduire alors que pour tout 𝑥 ∈ R, + + = ⌊𝑥⌋.
3 3 3

▶ Exercice 2
(
01O 15 min

𝑢 2𝑘 = 2𝑢𝑘
Soit (𝑢𝑛 )𝑛⩾1 une suite telle que 𝑢 1 = 2 et ∀𝑘 ∈ N∗ , .
𝑢 2𝑘+1 = 𝑢𝑘 + 𝑢𝑘+1
1. Déterminer 𝑢 2, 𝑢 3, 𝑢 4 et 𝑢 5 .
2. Pour tout 𝑛 ∈ N∗ , déterminer la valeur de 𝑢𝑛 .

▶ Exercice 3
1 1 1 1
01^‚ 30 min

Pour 𝑛 ∈ N∗ , on pose 𝑢𝑛 = √ + √ + √ + · · · + √ .
1 1 2 2 3 3 𝑛 𝑛
√ 𝑥
1. Résoudre l’inéquation 1 + 𝑥 − 1 ⩾ , d’inconnue 𝑥 ∈ [−1, +∞[.
√︂3
1 1
2. En déduire que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 1 + − 1 ⩾ .
𝑛 3(𝑛 + 1)
3
3. Prouver alors que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 𝑢𝑛 ⩽ 4 − √ .
𝑛
4. En déduire que la suite (𝑢𝑛 ) admet une limite lorsque 𝑛 tend vers +∞.

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▶ Exercice 4 : une équation fonctionnelle 01mƒ 45 min

Le but de cet exercice est de déterminer toutes les fonctions 𝑓 : R → R vérifiant la relation (r) suivante :

∀𝑥, 𝑦 ∈ R, |𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑦)| = |𝑥 + 𝑦| (r).


R −→ R R −→ R
1. Dans la suite, on notera 𝑓1 : et 𝑓2 : .
𝑥 ↦−→ 𝑥 𝑥 ↦−→ −𝑥
Justifier que les fonctions 𝑓1 et 𝑓2 satisfont (r).
2. Soit 𝑓 : R → R. On considère les deux assertions (𝑃 1 ) et (𝑃2 ) suivantes :

(𝑃 1 ) (∀𝑥 ∈ R, |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |) ⇔ (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 𝑥) ou (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = −𝑥) .


(𝑃 2 ) (∀𝑥 ∈ R, |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |) ⇔ (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 𝑥 ou 𝑓 (𝑥) = −𝑥) .

Justifier soigneusement que l’une de ces assertions est vraie et que l’autre est fausse.
3. Dans cette question, et seulement dans cette question, on considère une fonction 𝑓 : R → R vérifiant (r).
a. Prouver que 𝑓 (0) = 0.
b. En déduire que pour tout 𝑥 ∈ R, |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |.
c. À l’aide d’un raisonnement par l’absurde, prouver que

(∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 𝑥) ou (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = −𝑥).

4. Déterminer toutes les fonctions 𝑓 : R → R satisfaisant (r).

▶ Exercice 5 : nombres de Fibonacci 01mƒ 45 min

On définit une suite (𝐹𝑛 )𝑛⩾0 en posant 𝐹 0 = 𝐹 1 = 1 et pour tout 𝑛 ∈ N, 𝐹𝑛+2 = 𝐹𝑛+1 + 𝐹𝑛 .
Un entier naturel 𝑘 est appelé un nombre de Fibonacci s’il existe 𝑛 ∈ N tel que 𝑘 = 𝐹𝑛 .
1. Prouver que pour tout 𝑛 ∈ N, 𝐹𝑛 ∈ N.
2. Montrer que (𝐹𝑛 )𝑛⩾1 est strictement croissante.
3. Justifier que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 𝐹𝑛 ⩾ 𝑛. En déduire lim 𝐹𝑛 .
𝑛→+∞

4. Prouver que pour tout 𝑛 ∈ N , 2𝐹𝑛 < 𝐹𝑛+1 ⩽ 2𝐹𝑛 .

En déduire que les côtés d’un triangle rectangle ne peuvent pas tous être des nombres de Fibonacci.
5. Résoudre l’équation 𝑥 2 − 𝑥 − 1 = 0, d’inconnue 𝑥 ∈ R.
Dans la suite, on note 𝛼 la plus grande des deux solutions de 𝑥 2 − 𝑥 − 1 = 0 et 𝛽 la plus petite.
6. Prouver que si 𝑥 ∈ {𝛼, 𝛽}, alors pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝑥 𝑛 = 𝑥𝐹𝑛−1 + 𝐹𝑛−2 .
1
7. En déduire que pour tout 𝑛 ∈ N, 𝐹𝑛 = √ 𝛼 𝑛+1 − 𝛽 𝑛+1 .

5
𝛼 𝑛+1
 𝑛+1 
𝛼
8. Prouver que pour tout 𝑛 ∈ N, 𝐹𝑛 est l’entier le plus proche de √ . Quand a-t-on 𝐹𝑛 = √ ?
5 5
▶ Question subsidiaire (à n’aborder que si vous estimez avoir très bien réussi tout le reste)

Soit 𝑛 ∈ N∗ . On joue au jeu (à un seul joueur) suivant :


▶ au départ on dispose d’une pile de 𝑛 jetons.
▶ un tour de jeu consiste à diviser en deux une des piles comportant au moins deux jetons.
On marque alors autant de points que le produit des tailles des deux petites piles ainsi créées. Par exemple
si on divise une pile de 8 jetons en une pile des 5 jetons et une pile de 3 jetons, alors on marque 5 × 3 = 15
points.
▶ le jeu s’arrête lorsque toutes les piles ne comportent qu’un seul jeton.
Quel est le score maximal d’une partie qui commence avec 𝑛 jetons ?

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CORRECTION 1

CORRECTION DU DEVOIR SURVEILLÉ 1

▶ Exercice 1
1. La seule difficulté est dans la négation de l’implication, on se souviendra que la négation de
Rappel
𝑃 ⇒ 𝑄 est 𝑃 et (non 𝑄).
En cas de doute sur cette
Donc ici, la négation de l’assertion donnée est
négation, on se souviendra
que
∃𝜀 > 0, ∀𝜂 > 0, ∃𝑥, 𝑦 ∈ R, |𝑥 − 𝑦| < 𝜂 et |𝑓 (𝑥) − 𝑓 (𝑦)| ⩾ 𝜀.
𝑃 ⇒ 𝑄 ≡ (non 𝑃 ) ou 𝑄.
2.a. Soit 𝑓 la fonction définie sur par 𝑓 : 𝑥 ↦→ (𝑛 −
R+∗ 1)𝑥 𝑛
+1 − 𝑛𝑥 𝑛−1 .
Alors 𝑓 est dérivable car polynomiale, et pour tout 𝑥 ∈ R+∗ ,

𝑓 ′ (𝑥) = 𝑛(𝑛 − 1)𝑥 𝑛−1 − 𝑛(𝑛 − 1)𝑥 𝑛−2 = 𝑛(𝑛 − 2)𝑥 𝑛−2 (𝑥 − 1).
Par conséquent, 𝑓 ′ (𝑥) est du signe de 𝑥 − 1. On en déduit le tableau de variations suivant
𝑥 0 1 +∞
𝑓𝑛′ (𝑥) − 0 +

𝑓𝑛 (𝑥) 1
0

Et puisque 𝑓 (1) = (𝑛 − 1) + 1 − 𝑛 = 0, alors pour tout 𝑥 ∈ R+∗ , 𝑓 (𝑥) ⩾ 0, soit encore


(𝑛 − 1)𝑥 𝑛 + 1 − 𝑛𝑥 𝑛−1 ⩾ 0.
Et donc pour tout 𝑥 ∈ R+∗ , (𝑛 − 1)𝑥 𝑛 + 1 ⩾ 𝑛𝑥 𝑛−1 .
𝑎𝑛 𝑎𝑛−1
2.b. Soient 𝑎, 𝑏 ∈ R+∗ . Alors 𝑏𝑎 ∈ R+∗ , si bien que par la question précédente, (𝑛−1) +1 ⩾ 𝑛 .
𝑏𝑛 𝑏 𝑛−1
1 Puisque 𝑏 𝑛 > 0, le sens de
Après multiplication1 par 𝑏 𝑛 , (𝑛 − 1)𝑎𝑛 + 𝑏 𝑛 ⩾ 𝑛𝑎𝑛−1𝑏.
l’inégalité est préservé.
3. Procédons par analyse-synthèse.

▶ Analyse : supposons qu’il existe 𝑔 affine et ℎ : R → R vérifiant ℎ(1) = ℎ(−1) = 0 et


𝑓 = 𝑔 + ℎ, et fixons de telles fonctions 𝑔 et ℎ.
Soient 𝑎, 𝑏 ∈ R tels que pour tout 𝑥 ∈ R, 𝑔(𝑥) = 𝑎𝑥 + 𝑏. Alors
𝑓 (1) = 𝑔(1) + ℎ(1) = 𝑎 + 𝑏 et 𝑓 (−1) = 𝑔(−1) + ℎ(−1) = −𝑎 + 𝑏.
|{z} |{z}
=0 =0

𝑓 (1)+𝑓 (−1)
On en déduit que 𝑓 (1) + 𝑓 (−1) = 2𝑏 et donc 𝑏 = 2 et de même, 𝑓 (1) − 𝑓 (−1) = 2𝑎
𝑓 (1) −𝑓 (−1)
si bien que 𝑎 = 2 .

𝑓 (1) − 𝑓 (1) 𝑓 (1) + 𝑓 (−1) Existence


Et alors pour tout 𝑥 ∈ R, ℎ(𝑥) = 𝑓 (𝑥) − 𝑔(𝑥) = 𝑓 (𝑥) − 𝑥− .
2 2 Rappelons que l’analyse ne
Rédaction 
Ainsi, si de telles 𝑔 et ℎ existent, elles sont uniques, déterminées par les formules ci-dessus. peut prouver l’existence de
Pour prouver l’existence, il
telles fonctions 𝑔 et ℎ puisque
est important de bien préci-
nous l’avions supposée.
▶ Synthèse : définissons deux fonctions 𝑔 et ℎ sur R de la manière suivante : ser ce qu’on va appeler 𝑔 et
ℎ dans la suite. Même si les
𝑓 (1) − 𝑓 (−1) 𝑓 (1) + 𝑓 (−1) formules sont celles qui sont
∀𝑥 ∈ R, 𝑔(𝑥) = 𝑥+ et ℎ(𝑥) = 𝑓 (𝑥) − 𝑔(𝑥). sorties de l’analyse.
2 2
Alors 𝑔 est clairement affine, et il est évident que pour tout 𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 𝑔(𝑥) + ℎ(𝑥).
𝑓 (1) − 𝑓 (−1) 𝑓 (1) + 𝑓 (−1) 2𝑓 (1)
Par ailleurs, on a ℎ(1) = 𝑓 (1) − − = 𝑓 (1) − = 0 et de
2 2 2
𝑓 (1) − 𝑓 (−1) 𝑓 (1) + 𝑓 (−1) 2𝑓 (−1)
même, ℎ(−1) = 𝑓 (−1) + − = 𝑓 (−1) − = 0.
2 2 2
Et donc on a bien prouvé l’existence d’un couple (𝑔, ℎ) de fonctions avec 𝑔 affine, ℎ s’annu-
lant en −1 et en 1 et 𝑓 = 𝑔 + ℎ.

Puisque nous avons prouvé à la fois l’existence et l’unicité de 𝑔 et ℎ, il existe donc un unique
couple de fonctions (𝑔, ℎ), avec 𝑔 affine et ℎ(1) = ℎ(−1) = 0 tel que 𝑓 = 𝑔 + ℎ.

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2 DEVOIR SURVEILLÉ 1 (3H)

4. Soit 𝑛 ∈ N. On a 𝑛 2 +2𝑛+1 ⩽ 𝑛 2 +3𝑛+3 < 𝑛 2 +4𝑛+4 soit encore (𝑛+1) 2 ⩽ 𝑛 2 +3𝑛+3 < (𝑛+2) 2 .
Par stricte croissance de la fonction racine sur R+ , on en déduit que
√︁ Détails
𝑛 + 1 ⩽ 𝑛 2 + 3𝑛 + 3 < 𝑛 + 2. Nous venons de trouver un
entier 𝑘 tel que
j√ k
Et donc 𝑛 2 + 3𝑛 + 3 = 𝑛 + 1.
√︁
𝑘 + 1 ⩽ 𝑛 2 + 3𝑛 + 3 < 𝑘 + 1.

1 2
Or un tel entier est unique,
5.a. Soit 𝑥 ∈ [0, 1[. Alors 0 ⩽ 𝑥
3 < 3 < 1, 0 ⩽ 𝑥+1
3 < 3 < 1 et 0 ⩽ 𝑥+2
3 < 1, si bien que et est égal, par définition, à la
partie entière cherchée.
𝑥 +1 𝑥 +2
j𝑥 k    
= = = 0.
3 3 3

Et de plus, ⌊𝑥⌋ = 0, et donc 𝑓 (𝑥) = 0.


5.b. Soit 𝑥 ∈ R. Alors
𝑥 +1 𝑥 +2 𝑥 +3 𝑥 +1 𝑥 +2
          j
𝑥 k
𝑓 (𝑥 + 1) = + + − ⌊𝑥 + 1⌋ = + + + 1 − ⌊𝑥 + 1⌋
3 3 3 3 3 3
𝑥 +1 𝑥 +2
    j k
𝑥
= + + + 1 − ( ⌊𝑥⌋ + 1) = 𝑓 (𝑥).
3 3 3

5.c. Nous venons donc de prouver que 𝑓 est 1-périodique.


Soit 𝑥 ∈ R. Alors 𝑥 = ⌊𝑥⌋ + (𝑥 − ⌊𝑥⌋), avec ⌊𝑥⌋ ∈ Z et 𝑥 − ⌊𝑥⌋ ∈ [0, 1[.
Par 1-périodicité de 𝑓 , pour tout 𝑛 ∈ Z, 𝑓 (𝑥 + 𝑛 × 1) = 𝑓 (𝑥), et donc en particulier, pour
𝑛 = ⌊𝑥⌋, il vient 𝑓 (𝑥) = 𝑓 (𝑥 − ⌊𝑥⌋).
Mais par la question 5.a., 𝑓 (𝑥 − ⌊𝑥⌋) = 0, et donc 𝑓 (𝑥) = 0.
j𝑥 k 𝑥 + 1 𝑥 + 2
Ainsi, pour tout 𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 0 et donc + + = ⌊𝑥⌋.
3 3 3

▶ Exercice 2

1. On a 𝑢 2 = 𝑢 2×1 = 2𝑢 1 = 4, puis 𝑢 3 = 𝑢 2×1+1 = 𝑢 1 + 𝑢 1+1 = 2 + 4 = 6.


Ensuite, 𝑢 4 = 𝑢 2×2 = 2𝑢 2 = 8 et 𝑢 5 = 𝑢 2×2+1 = 𝑢 2 + 𝑢 3 = 10.
2. Il semble légitime au vu des premières valeurs de penser que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 𝑢𝑛 = 2𝑛.
Prouvons-le par récurrence forte, en notant, pour tout 𝑛 ∈ N∗ , P(𝑛) : 𝑢𝑛 = 2𝑛.
Puisque 𝑢 1 = 2 = 2 × 1, P(1) est vraie. Méthode
Soit 𝑛 ∈ N∗ tel que P(1), P(2), . . . , P(𝑛) soient vraies. La nécessité d’une récurrence
▶ Si 𝑛 + 1 est pair, notons 𝑘 = 𝑛+1
2 , qui est dans ⟦1, 𝑛⟧. Alors 𝑢𝑛+1 = 𝑢 2𝑘 = 2𝑢𝑘 . forte est claire ici : pour
Mais par hypothèse de récurrence, 𝑢𝑘 = 2𝑘, et donc 𝑢𝑛+1 = 2 × 2𝑘 = 2(𝑛 + 1). déterminer la valeur de 𝑢𝑛+1 ,
▶ Si 𝑛 + 1 est impair, notons alors 𝑘 = 𝑛2 , de sorte que 𝑛 + 1 = 2𝑘 + 1. il ne suffit pas de connaître
celle de 𝑢𝑛 , mais celle de l’un
Notons que 𝑘 est clairement dans ⟦1, 𝑛⟧, et puisque 𝑛2 < 𝑛 et donc 𝑘 + 1 ⩽ 𝑛.
des termes entre 𝑢 1 et 𝑢𝑛 .
Donc par hypothèse de récurrence, 𝑢𝑘 = 2𝑘 et 𝑢𝑘+1 = 2(𝑘 + 1).
Et donc 𝑢𝑛+1 = 2𝑘 + 2(𝑘 + 1) = 2(2𝑘 + 1) = 2(𝑛 + 1).
Ainsi, quelle que soit la parité de 𝑛, P(𝑛 + 1) est vraie.
Par le principe de récurrence forte, on en déduit que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 𝑢𝑛 = 2𝑛.

▶ Exercice 3.

1. Soit 𝑥 ∈ [−1, +∞[. Détails


Puisque 1 + 𝑥3 ⩾ 0, et que
√ 𝑥 √  𝑥  𝑥 2 la fonction carré est stricte-
1+𝑥 −1 ⩾ ⇔ 1+𝑥 ⩾ 1+ ⇔ 1+𝑥 ⩾ 1+ . ment croissante sur R+ , le
3 3 3
passage au carré dans l’inéga-
Soit encore si et seulement si lité est bien une équivalence.

𝑥2 2 𝑥2 1
1+𝑥 ⩾ + 𝑥 +1⇔ − 𝑥 ⩽ 0 ⇔ 𝑥 2 − 3𝑥 ⩽ 0 ⇔ 𝑥 (𝑥 − 3) ⩽ 0 ⇔ 0 ⩽ 𝑥 ⩽ 3.
9 3 9 3

Et donc l’ensemble des solutions de l’inéquation est [0, 3].

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CORRECTION 3

1
2. Soit 𝑛 ∈ N∗ . Alors 𝑛 ∈ [0, 3], de sorte que

1 1 1
√︂
1+ −1 ⩾ ⩾ .
𝑛 3𝑛 3(𝑛 + 1)

3 2 Simple.
3. Prouvons par récurrence2 sur 𝑛 ∈ N∗ la propriété P(𝑛) : 𝑢𝑛 ⩽ 4 − √ .
𝑛
3
On a 𝑢 1 = 1, et donc 𝑢 1 ⩽ 4 − √ si bien que P(1) est vraie.
1
Soit 𝑛 ∈ N∗ tel que P(𝑛) soit vraie.
3 1
On a donc 𝑢𝑛 ⩽ 4 − √ , et puisque 𝑢𝑛+1 = 𝑢𝑛 + √ , alors
𝑛 (𝑛 + 1) 𝑛 + 1
3 1
𝑢𝑛+1 ⩽ 4 − √ + √ .
𝑛 (𝑛 + 1) 𝑛 + 1

1 3 3
Prouvons que √ − √ ⩽ −√ .
(𝑛 + 1) 𝑛 + 1 𝑛 𝑛+1
On a
1 3 3 1 1 1
√ − √ ⩽ −√ ⇔ √ − √ ⩽ −√
(𝑛 + 1) 𝑛 + 1 𝑛 𝑛+1 3(𝑛 + 1) 𝑛 + 1 𝑛 𝑛+1
1 𝑛+1
√︂
⇔ − ⩽ −1 On a multiplié les deux

3(𝑛 + 1) 𝑛 membres par 𝑛 + 1.
1 1
√︂
⇔ ⩽ 1 + − 1.
3(𝑛 + 1) 𝑛

Or nous avons prouvé à la question précédente que cette dernière inégalité est vraie.
1 3 3
On en déduit que √ − √ ⩽ −√ , si bien que
(𝑛 + 1) 𝑛 + 1 𝑛 𝑛+1
1 3 3
𝑢𝑛+1 ⩽ 4 + √ − √ ⩽ 4− √ .
(𝑛 + 1) 𝑛 + 1 𝑛 𝑛+1
Ainsi, P(𝑛 + 1) est vraie.
" Attention !
3
Par le principe de récurrence, on en déduit que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 𝑢𝑛 ⩽ 4 − √ . Pour prouver qu’une suite
𝑛 est majorée, il faut prouver
qu’elle est toujours plus petite
4. En particulier, on a ∀𝑛 ∈ N∗ , 𝑢𝑛 ⩽ 4. Donc la suite (𝑢𝑛 )𝑛⩾1 est majorée. qu’une constante indépen-
1 dante de 𝑛. D’où la nécessité
Par ailleurs, puisque pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 𝑢𝑛+1 − 𝑢𝑛 = √ > 0, la suite (𝑢𝑛 )𝑛⩾1 est croissante. de se débarasser du √3𝑛 dans
𝑛 𝑛
l’inégalité précédente.
Par le théorème de la limite monotone, (𝑢𝑛 )𝑛⩾1 converge.

▶ Exercice 4 : une équation fonctionnelle.

1. Soient 𝑥, 𝑦 ∈ R. Alors |𝑓1 (𝑥) + 𝑓1 (𝑦)| = |𝑥 + 𝑦|, et donc 𝑓1 vérifie (r).


De même, pour 𝑥, 𝑦 ∈ R, |𝑓2 (𝑥)+𝑓2 (𝑦)| = |−𝑥 −𝑦| = |−(𝑥 +𝑦)| = |𝑥 +𝑦| donc 𝑓2 vérifie (r).
2. Prouvons que (𝑃2 ) est vraie, en prouvant l’équivalence par double implication. Rappel
⇒ Supposons que ∀𝑥 ∈ R, |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |, et soit 𝑥 ∈ R.
Deux réels ont même valeur
Alors |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |, et donc 𝑓 (𝑥) = 𝑥 ou 𝑓 (𝑥) = −𝑥. absolue si et seulement si ils
Ainsi, on a bien ∀𝑥 ∈ R, (𝑓 (𝑥) = 𝑥 ou 𝑓 (𝑥) = −𝑥), si bien que l’implication sont égaux ou opposés.

(∀𝑥 ∈ R, |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |) ⇒ (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 𝑥 ou 𝑓 (𝑥) = −𝑥)

est vraie.

⇐ Supposons que ∀𝑥 ∈ R, (𝑓 (𝑥) = 𝑥 ou 𝑓 (𝑥) = −𝑥).


Soit alors 𝑥 ∈ R, de sorte qu’on a 𝑓 (𝑥) = 𝑥 ou 𝑓 (𝑥) = −𝑥.
Dans le premier cas, il vient |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |, et dans le second cas, |𝑓 (𝑥)| = | − 𝑥 | = |𝑥 |.

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4 DEVOIR SURVEILLÉ 1 (3H)

Et donc ∀𝑥 ∈ R, |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |.
Et ainsi, on a prouvé

(∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 𝑥 ou 𝑓 (𝑥) = −𝑥) ⇒ (∀𝑥 ∈ R, |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |).

Par double implication, (𝑃2 ) est vraie.

En revanche l’assertion (𝑃 1 ) n’est pas toujours vraie, comme le prouve le cas de la fonction
𝑓 : 𝑥 ↦→ |𝑥 |.
En effet, celle-ci vérifie bien ∀𝑥 ∈ R, |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 | = |𝑥 |.
Mais par ailleurs, 𝑓 (1) = 1 ≠ −1, de sorte que l’assertion ∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = −𝑥 est fausse, et Remarque
𝑓 (−1) = 1 ≠ −1, de sorte que l’assertion ∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = −𝑥 est fausse.
Si ces deux assertions ne
Et donc il n’est pas vrai que (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 𝑥) ou (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = −𝑥). sont pas équivalentes, on a
Donc les assertions (∀𝑥 ∈ R, |𝑓 (𝑥)| = |𝑥) et (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 𝑥) ou (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = −𝑥) tout de même la seconde qui
ne sont pas équivalentes et donc (𝑃 1 ) est fausse. implique la première.
3.a. En prenant 𝑥 = 𝑦 = 0 dans la relation (r), on obtient |𝑓 (0) + 𝑓 (0)| = |0 + 0| = 0, soit encore
2|𝑓 (0)| = 0.
Remarque
Donc |𝑓 (0)| = 0, si bien que 𝑓 (0) = 0.
0 est le seul réel dont la va-
3.b. Soit 𝑥 ∈ R. Alors |𝑓 (𝑥) + 𝑓 (0)| = |𝑥 + 0|, soit encore |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 |. leur absolue est nulle. C’est
même souvent un bon
3.c. Procédons par l’absurde en supposant vraie la négation de l’assertion demandée. moyen de prouver qu’un
Cette négation est nombre est nul.

(∃𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) ≠ 𝑥) et (∃𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) ≠ −𝑥).

Notons que bien que la variable soit nommée 𝑥 dans nos deux assertions, celle-ci signifie
qu’il existe un réel qui n’est pas égal à son image, et il existe un réel qui n’est pas égal à
l’opposé de son image. Mais rien n’indique qu’il s’agisse du même 𝑥.
Les noms de variables étant muets, on peut encore écrire la négation ci-dessus sous la
forme
(∃𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) ≠ 𝑥) et (∃𝑦 ∈ R, 𝑓 (𝑦) ≠ −𝑦).
Considérons donc deux tels réels 𝑥 et 𝑦, avec 𝑓 (𝑥) ≠ 𝑥 et 𝑓 (𝑦) ≠ −𝑦.
Puisque |𝑓 (𝑥)| = |𝑥 | et que 𝑓 (𝑥) ≠ 𝑥, alors 𝑓 (𝑥) = −𝑥, et de même 𝑓 (𝑦) = 𝑦. Notons tout
de suite que 𝑥 et 𝑦 sont nécessairement non nuls, puisque 𝑓 (0) = 0 = −0.
Alors |𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑦)| = | −𝑥 +𝑦|, et puisque 𝑓 vérifie (r), on a également |𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑦)| = |𝑥 +𝑦|.
Donc nécessairement, −𝑥 + 𝑦 = 𝑥 + 𝑦 ou −𝑥 + 𝑦 = −𝑥 − 𝑦. " Attention !
Si −𝑥 + 𝑦 = 𝑥 + 𝑦, alors 𝑥 = −𝑥 et donc 𝑥 = 0, ce qui est absurde. Toute seule, cette affirmation
Et si −𝑥 + 𝑦 = −𝑥 − 𝑦, alors 𝑦 = −𝑦 et donc 𝑦 = 0, ce qui n’est pas non plus le cas. dit juste que 𝑓1 et 𝑓2 sont
Dans tous les cas, nous sommes arrivés à une contradiction, et donc les deux seules fonctions
susceptibles de vérifier (r).
(∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = 𝑥) ou (∀𝑥 ∈ R, 𝑓 (𝑥) = −𝑥). Autrement dit que l’ensemble
des fonctions vérifiant (r) est
inclus dans { 𝑓1 , 𝑓2 }. Rien ne
4. La question précédente montre en fait que si 𝑓 vérifie (r), alors 𝑓 = 𝑓1 ou 𝑓 = 𝑓2 . dit que ce soit une égalité.
Puisque par ailleurs nous avons déjà prouvé que 𝑓1 et 𝑓2 vérifient (r), alors on peut en
déduire qu’il existe exactement deux fonctions vérifiant (r), qui sont 𝑓1 et 𝑓2 .

▶ Exercice 5 : suite de Fibonacci

1. Prouvons par récurrence double que pour tout 𝑛 ∈ N, 𝐹𝑛 ∈ N. " Attention !


Il est évident que 𝐹 0 ∈ N et 𝐹 1 ∈ N. Qui dit récurrence double dit
Soit 𝑛 ∈ N tel que 𝐹𝑛 et 𝐹𝑛+1 soient entiers naturels. initialisation double.
Alors 𝐹𝑛+2 = 𝐹𝑛+1 + 𝐹𝑛 ∈ N.
Et donc par le principe de récurrence double, pour tout 𝑛 ∈ N, 𝐹𝑛 ∈ N.
2. Commençons par noter que la croissance de cette suite est facile puisque ∀𝑛 ∈ N∗ , Détails
𝐹𝑛+1 − 𝐹𝑛 = 𝐹𝑛 + 𝐹𝑛−1 − 𝐹𝑛 = 𝐹𝑛−1 ⩾ 0. Si on pris soin de supposer
𝑛 ⩾ 2, c’est car on veut
On en déduit que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 𝐹𝑛 ⩾ 𝐹 1 = 1. garder 𝑛 − 1 ∈ N∗ pour
Et donc pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝐹𝑛+1 − 𝐹𝑛 = 𝐹𝑛−1 ⩾ 1 > 0. utiliser l’affirmation
Puisque par ailleurs, 𝐹 1 < 𝐹 2 , on a bien prouvé que ∀𝑛 ∈ N∗ , 𝐹𝑛 < 𝐹𝑛+1 , et donc
𝐹𝑛−1 ⩾ 1
(𝐹𝑛 )𝑛⩾1 est strictement croissante.
prouvée ci-dessus.

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CORRECTION 5

3. Prouvons par récurrence simple sur 𝑛 ∈ N∗ que 𝐹𝑛 ⩾ 𝑛.


Pour 𝑛 = 1, on a bien 𝐹 1 = 1 ⩾ 1.
Soit 𝑛 ∈ N∗ tel que 𝐹𝑛 ⩾ 𝑛.
Alors 𝐹𝑛+1 > 𝐹𝑛 , et puisque 𝐹𝑛+1 et 𝐹𝑛 sont des entiers, 𝐹𝑛+1 ⩾ 𝐹𝑛 + 1 ⩾ 𝑛 + 1.
Donc par le principe de récurrence, pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 𝐹𝑛 ⩾ 𝑛.

Puisque par ailleurs lim 𝑛 = +∞, on en déduit que lim 𝐹𝑛 = +∞. 2<2
𝑛→+∞ 𝑛→+∞
Sans calculatrice ou sans
4. Procédons de nouveau par récurrence double sur 𝑛 ∈ N∗ . parler de valeur approchée de
√ √
√ √ 2, on a 2 < 2 car 2 < 4
On a 𝐹 2 = 2, et donc 2𝐹 1 < 𝐹 2 ⩽ 2𝐹 1 et de même 𝐹 3 = 3, et donc 2𝐹 2 < 3 ⩽ 2𝐹 2
√ √ et par stricte croissance de la
Soit 𝑛 ∈ N∗ tel que 2𝐹𝑛 < 𝐹𝑛+1 ⩽ 2𝐹𝑛 et 2𝐹𝑛+1 < 𝐹𝑛+2 ⩽ 2𝐹𝑛+1 . racine. √
Alors par somme d’inégalités, De même, 2 2 < 3 car
8 < 9.

2(𝐹𝑛 + 𝐹𝑛+1 ) < 𝐹𝑛+1 + 𝐹𝑛+2 ⩽ 2(𝐹𝑛 + 𝐹𝑛+1 )

soit encore 2𝐹𝑛+2 < 𝐹𝑛+3 ⩽ 2𝐹𝑛+2 .

Par le principe de récurrence double, pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 2𝐹𝑛 < 𝐹𝑛+1 ⩽ 2𝐹𝑛 .

Supposons par l’absurde qu’il existe trois entiers 𝑝, 𝑞, 𝑟 tels que 𝐹𝑝 , 𝐹𝑞 et 𝐹𝑟 soient les trois
côtés d’un triangle rectangle.
Puisque 𝐹 0 = 𝐹 1 , on peut supposer que 𝑝, 𝑞 et 𝑟 sont tous non nuls.
Détails
Quitte à les renuméroter, supposons même que 𝑝 ⩽ 𝑞 ⩽ 𝑟 , de sorte que
Par croissance de (𝐹𝑛 ), on
a 𝐹𝑝 ⩽ 𝐹𝑞 ⩽ 𝐹𝑟 , et dans
𝐹𝑝2 + 𝐹𝑞2 = 𝐹𝑟2 . un triangle rectanle, le plus
grand côté est toujours l’hy-
Puisque 𝐹𝑝2 ⩾ 1, 𝑞 ≠ 𝑟 . Et donc 𝑞 < 𝑟 . Mais alors par ce qui vient d’être dit, on a alors pothénuse.
√ √
𝐹𝑟 > 2𝐹𝑟 −1 ⩾ 2𝐹𝑞 .
Et donc 𝐹𝑟2 > 2𝐹𝑞2 ⩾ 𝐹𝑞2 + 𝐹𝑝2 , ce qui est absurde.
Ainsi, il n’existe pas de triangle rectangle dont les trois côtés soient des nombres de Fibonacci.
√ √
1+ 5 1− 5
5. Les deux solutions de l’équation sont 𝛼 = et 𝛽 = .
2 2
6. Soit 𝑥 ∈ {𝛼, 𝛽}. Par définition, on a 𝑥 2 = 𝑥 + 1 = 𝑥𝐹 0 + 𝑥𝐹 1 .
Prouvons par récurrence simple sur 𝑛 ⩾ 2 que 𝑥 𝑛 = 𝑥𝐹𝑛−1 + 𝐹𝑛−2 .
La récurrence vient d’être initialisée.
Soit 𝑛 ⩾ 2 tel que 𝑥 𝑛 = 𝑥𝐹𝑛−1 + 𝐹𝑛−2 . Alors

𝑥 𝑛+1 = 𝑥𝑥 𝑛 = 𝑥𝑥𝐹𝑛−1 +𝑥𝐹𝑛−2 = 𝑥 2 𝐹𝑛−1 +𝑥𝐹𝑛−2 = (𝑥+1)𝐹𝑛−1 +𝑥𝐹𝑛−2 = 𝑥 (𝐹𝑛−1 +𝐹𝑛−2 )+𝐹𝑛−1 = 𝑥𝐹𝑛 +𝐹𝑛−1 .

Par le principe de récurrence, pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝑥 𝑛 = 𝑥𝐹𝑛−1 + 𝐹𝑛−2 .


√ √ ! √
1 1 1+ 5 1− 5 2 5
7. Pour 𝑛 = 0, on a √ (𝛼 − 𝛽) = √ − = √ = 1 = 𝐹0 .
5 5 2 2 2 5
Et pour 𝑛 ⩾ 1, on a 𝑛 + 1 ⩾ 2, si bien que par la question précédente,

𝛼 𝑛+1 − 𝛽 𝑛−1 = 𝛼𝐹𝑛 + 𝐹𝑛−1 − 𝛽𝐹𝑛 − 𝐹𝑛−1 = (𝛼 − 𝛽)𝐹𝑛 = 5𝐹𝑛
Remarque
si bien que L’énoncé laisse entendre qu’il
1 existe bien un seul entier qui
√ (𝛼 𝑛+1 − 𝛽 𝑛+1 ) = 𝐹𝑛 . soit plus proche de
𝑛+1
𝛼√
. Ce
5 5
n’est pas le cas pour tous les
réels, puisque pour 𝑥 = 12 , les
8. Soit 𝑛 ∈ N∗ . Nous allons prouver que 𝛼√𝑛+1
− 𝐹𝑛 < 12 . deux entiers 0 et 1 sont à la
5
même distance de 𝑥, et donc
Par la question précédente, cette condition équivalent à √ < 12 .
𝛽 𝑛+1
5 sont les deux les entiers les
√ plus proches de 𝑥. Les calculs
Puisque 2 < 5 < 3, −1 < 𝛽 < 0, et donc pour tout 𝑛 ∈ N, |𝛽 𝑛+1 | = |𝛽 |𝑛+1 < 1, et donc
qui vont suivre vont prouver
que ce cas de figure ne peut
𝛽 𝑛+1 1 1 se produire ici.
√ < √ < .
5 5 2

Et donc 𝐹𝑛 est bien l’entier le plus proche de 𝛼√𝑛+1


.
5

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6 DEVOIR SURVEILLÉ 1 (3H)

𝛼 𝑛+1
▶ Si 𝑛 est pair, 𝑛 + 1 est impair, si bien que 𝛽 𝑛+1 < 0, et donc 𝐹𝑛 > √ .
 𝑛+1  5
3 𝛼 3 Un réel est toujours plus
Nécessairement 𝐹𝑛 > √ .
5 grand que sa partie entière.
1
▶ En revanche, lorsque 𝑛 est impair, ⩾ 0, et donc 0 <
𝛽 𝑛+1 𝛼√𝑛+1
− 𝐹𝑛 < 2 si bien que
j k 5
< 𝐹𝑛 + 12
𝛼 𝑛+1
< 𝐹𝑛 + 1, et donc 𝐹𝑛 = 𝛼√ .
𝑛+1
𝐹𝑛 < √
5 5
j 𝑛+1 k
Ainsi, 𝐹𝑛 = 𝛼√
si et seulement si 𝑛 est impair.
5

4 Le résultat est assez intui-


Remarque : même si je n’attendais pas forcément autant de détails ici4 , justifions que pour
𝑥 ∈ R, s’il existe un entier 𝑝 ∈ Z tel que |𝑥 − 𝑝 | < 12 , alors cet entier est l’unique entier le tif pour qu’on ait envie de
penser qu’il est vrai.
plus proche de 𝑥.
En effet, si 𝑞 ∈ Z est différent de 𝑝, alors on a 𝑝 − 𝑞 ≠ 0, et donc |𝑝 − 𝑞| ⩾ 1.
5 Par inégalité triangulaire
Et alors5
renversée.
1 1
|𝑥 − 𝑞| = |(𝑥 − 𝑝) + (𝑝 − 𝑞)| ⩾ |𝑝 − 𝑞| − |𝑥 − 𝑝 | ⩾ 1 − ⩾ > |𝑥 − 𝑝 |.
2 2
Et donc 𝑞 est strictement plus loin de 𝑝 que ne l’est 𝑞.

▶ Question subsidiaire
Pour commencer, il faut essayer de faire quelques parties avec un petit nombre de jetons.
6 On coupe la première pile
Pour une partie à 3 jetons, il n’y a en gros qu’une partie possible6 de la partie, et le seul
score possible est 3. en une pile d’un seul jeton et
une pile de deux jetons.
De même, pour une partie à 4 jetons, il y a deux stratégies possibles (commencer par faire
apparaître deux piles de deux jetons, ou une pile de 3 et une pile de 1) et dans les deux cas
on marque 6 points.
En essayant avec un peu plus de jetons, on n’arrive pas à produire deux parties dont le score
soit différent.

Prouvons donc que quelle que soit la stratégie adoptée, le score est le même.
Si c’est bien le cas, cet unique score est celui de la partie la plus simple qui soit, à savoir
celle où on enlève à chaque fois un seul jeton de la pile.
Mais avec cette stratégie, le score d’une partie à 𝑛 jetons est
𝑛(𝑛 − 1)
1 × (𝑛 − 1) + 1 × (𝑛 − 2) + · · · + 1 × 1 = .
2
Prouvons par récurrence forte sur 𝑛 ⩾ 2 qu’une partie à 𝑛 jetons se termine toujours par
un score de 𝑛 (𝑛−1)2 . La récurrence a déjà été initialisée pour 𝑛 = 2.
Soit 𝑛 ⩾ 2 tel que toute partie commencée à 𝑘 jetons, avec 𝑘 ∈ ⟦1, 𝑛⟧ se termine par un
score de 𝑘 (𝑘2−1) .
Commençons alors une partie avec une pile de 𝑛 + 1 jetons.
Le premier mouvement va consister à séparer notre pile en une pile de 𝑘 jetons, avec
𝑘 ∈ ⟦1, 𝑛⟧ et une pile de 𝑛 + 1 − 𝑘 jetons.
Ce premier mouvement nous rapporte 𝑘 (𝑛 + 1 − 𝑘) points.
Il s’agit ensuite de jouer une partie avec la pile de 𝑘 jetons et une partie avec la pile de
𝑛 + 1 − 𝑘 jetons.
Par hypothèse de récurrence, quelle que soit la manière dont on joue, le score de la partie
à 𝑘 jetons est 𝑘 (𝑘2−1) , et puisque 𝑛 + 1 − 𝑘 ∈ ⟦1, 𝑛⟧, le score de la partie à 𝑛 + 1 − 𝑘 jetons est
(𝑛+1−𝑘 ) (𝑛−𝑘 )
2 .
Donc le score final de notre partie à 𝑛 + 1 jetons est
𝑘 (𝑘 − 1)) (𝑛 + 1 − 𝑘) (𝑛 − 𝑘) 1  
𝑘 (𝑛 + 1 − 𝑘) + + = 2𝑘𝑛 + 2𝑘 − 2𝑘 2 + 𝑘 2 − 𝑘 + (𝑛 − 𝑘) 2 + 𝑛 − 𝑘
2 2 2
1 
= 2𝑘𝑛 + 2𝑘 − 2𝑘 2 + 𝑘 2 − 𝑘 + 𝑛 2 − 2𝑘𝑛 + 𝑘 2 + 𝑛 − 𝑘
2
1 2  (𝑛 + 1) (𝑛 + 1 − 1)
= 𝑛 +𝑛 = .
2 2
Par le principe de récurrence forte, pour tout 𝑛 ⩾ 2, une partie commencée à 𝑛 jetons
amène toujours un score final de 𝑛 (𝑛−1)
2 , qui est donc le score maximal.

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