Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

CH 2 - Les Fluides Hydrauliques

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 12

CHAPITRE : II

Les fluides hydrauliques

1
II.1 Fluides hydrauliques
II.1.1 Définition
Les fluides hydrauliques sont les agents de transmission du mouvement et
de la force. Ils doivent également assurer la lubrification des organes en
mouvement. Outre cela, ils doivent aussi être adaptés aux conditions
d’utilisation et être compatible avec les éléments du circuit (matériaux des
appareils, joints…).
Les principales missions d'un fluide hydraulique sont :
− Transmission de la puissance
− Lubrification, graissage des composants
− Protection contre la corrosion
− Transfert de chaleur du système au réservoir
− Transport des impuretés
C’est pour ces différentes raisons que l’eau, pourtant économique, n’est pas
utilisée :
− elle n’a pas de pouvoir de lubrification,
− elle facilite la corrosion,
− elle s’évapore au-delà de 100 °C,
− elle congèle à 0 °C.
Les huiles possèdent, à des degrés plus ou moins grands, des propriétés
intéressantes.
II.1.2 Classification
Les fluides hydrauliques se divisent en trois grandes familles :
1) Les huiles minérales*
2) les fluides difficilement inflammables
3) Les fluides biodégradables
II.1.2.1 Huiles minérales
Les huiles minérales sont des mélanges d’hydrocarbures
L'huile minérale est obtenue par transformation chimique du pétrole.

2
II.1.2.1.1 Désignation des huiles minérales
A- Classification ISO
Elle classe les huiles à partir de leur viscosité. Elle est établie à partir de la norme
ISO ASTM (International Standard Organisation American Society for Testing
Materials).
Désignation : Lettres ISO VG suivi du nombre précisant la viscosité cinématique à
40 °C en centistoke.
Exemple : une huile classée ISO-VG 15 a pour limites de viscosité 13,5 et 16,5 cSt,
15 représente la viscosité moyenne la plus probable (voir tableau 1).

Tableau 1: Tableau de classification selon la norme ISO

Pour chaque classe ISO qui informe sur la viscosité cinématique moyenne à
40°C, il existe 5 catégories HH ; HL ; HM ; HV et HG allant de la plus simple à la
plus élaborée.
B- Classification SAE (Society of Automotive Engineers)
Essentiellement utilisée pour l'automobile et les véhicules industriels (moteurs et
transmissions), elle classe aussi les huiles selon leur viscosité, mais définit des
tranches ou des intervalles continus de viscosité avec minimum et maximum.
La classification SAE 20, SAE 30... utilise la viscosité des huiles à 100 °C
(huiles dites pour « hautes » températures).
La classification SAE 0W, SAE 5W... (avec W = winter) utilise la viscosité des
huiles à -18 °C (huiles dites pour « basses » températures ou « hiver »).
Les huiles multigrades présentent deux viscosités caractéristiques. L'huile SAE
10W-40 a même viscosité qu'une huile SAE 40 à 100°C, même viscosité qu'une huile
SAE 10W à -18 °C et couvre trois classes de viscosités.

3
Tableau 2: Classification SAE

La classification SAE indique donc la plage de température optimale d'utilisation des huiles.

Figure 1
Il existe d’autres classifications des huiles qui dépendent des applications
auxquelles elles sont destinées. On peut citer par exemple la classification AGMA
(American Gear Manufacturers Association) pour la lubrification des engrenages.
Exemple de fiche technique pour lubrifiants
Nom : Huile Minérale : grades 32 / 46 / 68 / 100 / 150

II.1.3 Quelques caractéristiques des fluides Hydrauliques


− La viscosité*
− La résistivité aux agents oxydant
− Le point éclair ou point d’inflammabilité
− Le point de feu ou point de combustion
− Le point d’écoulement
− La résistance à la formation de mousse
II.1.3.1 Viscosité
C’est la résistance qu’offre le fluide à l’écoulement (au glissement laminaire de
deux couches liquides adjacentes l’une par rapport à l’autre). Son contraire
c’est la fluidité.

4
L’huile s’écoulant difficilement est très visqueuse (grande viscosité) et
inversement, l’huile s’écoulant facilement est peu visqueuse (petite viscosité).
II.1.3.1.1 Viscosité dynamique
- La Viscosité dynamique µ d’un liquide est mesurée dans l’expérience de
Couette.
- l’unité de mesure est le Pascal-seconde (Pa.S )
II.1.3.1.2 Viscosité cinématique

− l’unité de mesure de la viscosité cinématique ʋ est m2 /S.


− en pratique on utilise le « Stokes » St, 1St = cm2 /S.
II.1.3.2 Choix de la viscosité
Une viscosité trop élevée :
− accroît les frottements dans le fluide ;
− entraine une augmentation de la résistance à l’écoulement ;
− entraîne une montée de la température du fluide;
− entraine un accroissement des pertes de charges ;
− et une augmentation de la puissance consommée.
Une viscosité trop faible accroît les fuites internes ou externes dans les
appareils ce qui diminue le rendement et accélère l’usure des pièces mobiles.
II.1.3.3 Variation de la viscosité avec la température
La viscosité d’une huile :
− augmente avec la pression,
− diminue avec la température.

II.1.3.4 Indice de viscosité Vi pour les fluides industriels

Cet indice est fondamental dans le domaine de l'hydraulique industrielle. Il


s'agit en effet d'un indice qui prend en compte la variation de la viscosité en
fonction de la température

5
°F :degré Fahrenheit
L'huile de série L est une huile asphaltique ayant une variation de viscosité
importante avec la température et à laquelle on attribue un indice 0.
L'huile de série H est une huile paraffinique ayant une faible variation de
viscosité avec la température et à laquelle on attribue un indice 100.
L'indice de viscosité Vi est calculé à la température de 100°F (38°C) tandis que
les deux huiles de référence ont une viscosité à 210 °F (99 °C) identique :

Pour les huiles hydrauliques, l’indice de viscosité se situe entre 90


et 200.

6
Remarque : Pour les fluides hydrauliques, on exige un indice de viscosité
proche de 100. Plus l'indice est élevé moins il y a de risque que le fluide subisse
un changement de viscosité avec une variation de la température.
II.1.3.2 Point éclair ou d'inflammabilité

C'est la température à laquelle il faut chauffer le fluide pour que les vapeurs
produites s'enflamment au contact d'une flamme et s'éteignent aussitôt.
Pour les huiles minérales il est aux environs de 120 °C.

II.1.3.3 Point de feu ou point de combustion

C'est la température à laquelle il faut chauffer le fluide pour que les vapeurs
produites s'enflamment au contact d'une flamme et demeurent allumées au moins 5
secondes.
II.1.3.4 Point d'auto inflammation

C'est la température à laquelle il faut chauffer le fluide pour qu'il s'enflamme


spontanément au contact de l'air.
II.1.3.5 Points de congélation (point d’écoulement)

Il y a 3 moments :
Point de trouble : C'est la température où apparaît une opacité due à la
cristallisation de la paraffine lorsque la température s'abaisse.
Point de figeage ou d'écoulement : C'est la température où l'huile ne peut
plus s'écouler. Pour les huiles minérales il est de –30°C.
Point de fluage : C'est le point inverse du figeage mais en partant d'une
huile congelée. Lorsque deux pièces congelées, avec l'huile qui les entoure,
redeviennent mobiles par un réchauffement lent on obtient le point de
fluage.
II.1.3.5 Autres caractéristiques

Conductibilité thermique

7
Elle caractérise l'aptitude du fluide à évacuer la chaleur produite par les divers
frottements mécanique ou hydraulique. Un mauvais refroidissement par conduction du
fluide peut obliger l'adjonction d'un échangeur huile – air.

Non conductibilité électrique

Elle caractérise l'aptitude du fluide à ne pas conduire l'électricité en cas de


court-circuit. Il est important pour le bon fonctionnement des organes électriques
que la continuité électrique ne soit pas remise en cause par une fuite de courant par le
fluide hydraulique.
Un certain nombre d'autres caractéristiques permet d'améliorer le fluide,
il s'agit :
Du pouvoir détergent : Caractérise l'aptitude du fluide à nettoyer en
permanence les surfaces contaminées dans lequel il circule.
Du pouvoir de désaération : Caractérise l'aptitude du fluide à permettre
aux bulles d'air de remonter à la surface, au niveau de la bâche.
Du pouvoir anti-usure : Caractérise l'aptitude du fluide à limiter l'usure
des pièces métalliques en mouvement à son contact.
Du pouvoir anti-mousse : Caractérise l'aptitude du fluide à s'opposer à la
formation de mousse en surface lors des remontées de bulles d'air.
II.1.4 Compressibilité et Dilatation des fluides
Pour les calculs de puissance et de travail dans le domaine hydrostatique le
fluide utilisé est considéré comme incompressible.
Le coefficient de compressibilité est noté β et est défini par :

Pour les huiles minérales

On parle également de module de compressibilité du fluide Ef, il est défini par :

Le coefficient volumique de dilatation thermique :

Pour les huiles minérales on a :

II.1.5 Régime d’écoulement

8
Le paramètre qui permet de déterminer le type d'écoulement est le nombre
sans dimension appelé nombre de Reynolds :

Avec :
Vm = vitesse moyenne débitante en (m /s) ;
µ = viscosité dynamique du fluide en (Pl) ;
ρ = masse volumique du fluide en (m3 /s);
D = diamètre (m)

II.1.6 Pertes de charge


La chute de pression ∆P entre l’entrée et la sortie d’un organe hydraulique
(conduite, distributeur,…) est appelée «perte de charge »

9
On distingue :
− Les pertes de charge systématiques, dues à la viscosité du fluide.
− Les pertes de charge singulières, dues à la géométrie de la conduite (présence
de coudes, étranglement,…. ).
II.1.6.1 Pertes de charges linéaires :
Appelées aussi pertes de charges régulières ou systématiques, elles sont dues à
la perte d’énergie nécessaire pour vaincre les forces de frottement internes.
L’expérience montre que la perte de charge dans un tube est :
− Proportionnelle à la longueur L du tube ;
− Inversement proportionnelle au diamètre D du tube ;
− Proportionnelle au carré de la vitesse moyenne Vm du fluide ;
− Proportionnelle à un coefficient sans dimension noté λ

II.1.6.2 Pertes de charges singulières


Appelées aussi pertes de charges localisées, elles sont dues aux formes des
tuyaux (raccords, coudes, robinets ,…) et aux variations brusques de sections
et de direction.

ξ noté aussi K = coefficient de perte de charge localisée sans dimension = f


( formes , diamètres …) . Il est donné sous forme d’abaques, de tableaux ou de
relations empiriques :

10
II.1.6.3 Pertes de charges totales :
Pertes de charges totales dans un circuit hydraulique :
C’est la somme des pertes de charges linéaires et des pertes de charges
singulières dans tout le circuit.

II.1.7 Résistance hydraulique


La résistance hydraulique est une grandeur caractérisant une conduite et
permettant de calculer la perte de charge (ces deux notions sont distinctes)
subie par un fluide s'écoulant dans la conduite :

Q est le débit volumique du fluide,

11
ΔP la différence de pression amont-avale dans la conduite.
Exemple : Cas d'un écoulement de Poiseuille

R : le rayon de la conduite,
L : la longueur,
µ : la viscosité dynamique du liquide.

12

Vous aimerez peut-être aussi