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Transfert de Chaleur

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Polycopié de cours

TRANSFERTS DE CHALEUR

Rédigé par
Mr. Hellal Abdelkader
2016-2017
Avant-propos
Ce document polycopié, correspond au support de cours de «Transfert de chaleur», se
veut avant tout de base, dans la mesure où les connaissances exposées sont du niveau du
deuxième cycle universitaire (Master). Il s’apparente à un manuel ayant pour vocation la
présentation des notions fondamentales et des fondements théoriques des phénomènes de
transfert de chaleur.
Ce polycopie a été rédigé à l’intention des étudiants qui préparent, dans le cadre de la
réforme L.M.D, un Master dans le domaine des ‘’Sciences et Technologies‘’ pour la spécialité
Génie des procèdes. Conscient de garder un caractère pédagogique, toutes les notions
abordées dans ce polycopié sont strictement conformes au programme officiel.
Le but de ce polycopié est de fournir à l’étudiant les bases indispensables, permettant
de faire introduire les étudiants aux phénomènes de transfert et par la suite l’étude des
problèmes ponctuels qui se manifestent dans les multiples procédés utilisés dans l'industrie
qui sont très souvent le siège d'échanges de chaleur, soit parce que c'est le but recherché
(fours, coulée, échangeurs, thermoformage, induction, lits fluidisés, trempe, refroidissement),
soit parce que ceux-ci interviennent d'une manière inévitable (chocs thermiques, pertes de
chaleurs, rayonnement). Des connaissances de base en ce domaine sont donc nécessaires à
l'étudiant.
Ce polycopié comprend quatre parties. La première partie de ce polycopié présente
une introduction générale exposant les notions et principes généraux des phénomènes de
transfert de chaleur y compris les différents modes de transfert de chaleur, par conduction,
rayonnement et convection thermiques, sont progressivement introduits en privilégiant une
approche physique des phénomènes.
La seconde partie présente les notions de la conduction thermique à travers les solides.
La troisième partie aborde plus particulièrement les transferts de chaleur par convection au
sein des systèmes ou bien entre ces systèmes et leur environnement. La dernière partie est
consacrée à la présentation du phénomène de rayonnement.
L’auteur remercie à l’avance les lecteurs qui voudront bien lui faire part des remarques
et critiques que leur a inspirés la lecture de ce polycopié et souhaite que ce polycopié puisse
fournir à l’étudiant les informations nécessaires pour l’étude des phénomènes de transfert.

L’auteur
Mr. Hellal Abdelkader
Sommaire
Introduction générale
1. Introduction générale 1
Chapitre I
Transfert de chaleur par conduction
I.1 Introduction 5
I.2. Modèle d’un mur 7
I.3. Modèle d’un cylindre 11
I.4 Modèle d’une sphère 14

Chapitre II
Transfert de chaleur par convection
II.1. Phénomène de convection 18
II.2. Expression du flux thermique 18
II.3. Coefficient d’échange de chaleur par convection 18
II.4. Détermination du coefficient thermique de convection (h) 21
II.4.1 Convection naturelle 23
II.4.2 Convection forcée 24
II.4.2.1 Convection forcée sans changement de phase 24
II.4.2.2 Convection avec changement d’état 27
Chapitre III
Transfert de chaleur par rayonnement
III.1. Généralités 31
III.2. Transmission de chaleur par rayonnement 33
III.3 Origine du rayonnement: la transition électronique 33
III.4. Condition de rayonnement d'un corps 33
III.5. Classification des corps soumis à un rayonnement 34
III.6. Principe du chauffage par rayonnement 34
III.7. Loi de conservation de l'énergie 34
III.8. Principales propriétés de transfert de chaleur par rayonnement 35
III.9. Lois du rayonnement thermique 36
III. 10. Echange d’énergie par rayonnement 39
III.10.1 Cas de corps noir dans une cavité noire 41
III.10.2 Echange entre 2 corps noirs 42
III.10.3 Cas général : échange entre 2 corps gris 42
BIBLIOGRQPHIE 44
Abréviations

°C : Degré Celsius
e (m): Epaisseur
f , fi j : facteur de forme
h (Wm−2K−1) : coefficient de transfert
h (J.s) constante de Planck
K: Kelven
Kcal:Kilo calorie
Lλ (Wm−2μm−1st−1) : luminance monochromatique (ou spectrale)
m : Mètre
m˙ (kgs−1) : débit de masse
Q : Quantité de chaleur
R (m): Rayon
Rth (KW−1) : résistance thermique
S i j : tenseur des taux de déformation
T (K) : température
t (s) : temps
u (ms−1) vitesse suivant Ox
X(m) : longueur
W : Watt

Caractères grecs
α: absorptivite
ε emissivite
Δ : différence
λ : la conductivité thermique
β : coefficient de dilatation thermique
θ : Température
φ : flux
Φ : Densité de flux
λ (μm): longueur d’onde (en mètres),
λ (Wm−1K−1): conductance thermique
ρ (kgm−3) masse volumique
ρ reflectivite
σ (Wm−2K−4) constante de Stefan
T : température thermodynamique (en kelvins),

Constantes physiques
C1 : = 2πhc02 = 3,742 x 10-16 Wm2
h: constante de Planck (= 6,626 × 10–34 J · s),
c0 vitesse des ondes électromagnétiques ou célérité de la lumière (= 2,9979 × 108 m/s),
C2 =hc0/k = 0,014385 mK
K : constante de Boltzmann (= 1,380 × 10–23 J/K)

Nombres caractéristiques
Bi : nombre de Biot
Fr : nombre de Froude
Gr : nombre de Grashof
Nu :nombre de Nusselt
Pe :nombre de Peclet
Pr : nombre de Prandtl
Ra :nombre de Rayleigh
Re : nombre de Reynolds
Introduction générale

Introduction générale
Lorsqu'il existe une différence de température entre deux points d'un système, ou
lorsque deux systèmes à des températures différentes sont mis en contact, on constate une
tendance à l'égalisation des températures, le système le plus chaud cède de la chaleur au
plus froid. On dit qu'il y a transfert de chaleur. La différence de température joue le rôle
de différence de potentiel pour l'échange de chaleur. Cette situation se rencontre dans de
nombreuses situations industrielles (moteurs thermiques ou même électriques, centrales
électriques au fuel au gaz, etc..., électronique) ou domestique (chauffage de l'habitat).

Un transfert d'énergie donne lieu à un flux de chaleur qui correspond à un


déplacement de l'énergie du plus chaud vers le plus froid. Comme on le verra par la suite,
le flux de chaleur dont la densité locale est notée Ф est une grandeur vectorielle, ce qui
signifie qu'un flux de chaleur est caractérise non seulement par son intensité mais aussi par
sa direction. Il est défini en chaque point de l'espace et a l'unité d'une densité surfacique de
puissance (W/m2). Il existe trois modes essentiels de transferts de chaleur: la conduction, le
rayonnement et la convection :

 La conduction :

Il s'agit du transfert de la chaleur d'un endroit chaud à l'autre froid d'un même milieu
ou entre deux milieux en contact, sous l'influence d'un gradient (une différence) de
température, et se réalisant sans déplacement global de matière (sans mouvements
macroscopiques). On l'observe donc principalement dans les solides.

Prenons l'exemple d'une tige métallique d’une casserole métallique que l'on chauffe
à l'une de ses extrémités.

Figure 1 : La conduction thermique

1
Introduction générale

Le mécanisme de la conduction est basé sur l'agitation thermique des atomes situés à
l'extrémité chauffée de la barre qui va augmenter et se transmet de proche en proche dans
la direction inverse du gradient thermique.

Dans les métaux, la conduction fait intervenir les électrons libres qui les rendent bons
conducteurs de la chaleur. En revanche dans les isolants, la conduction se fait mal. En
résumé, il y a une forte correspondance entre les propriétés thermiques et électriques des
solides. La conduction s'observe aussi dans des fluides au repos mais elle est beaucoup
plus faible que dans un métal. De plus, elle est souvent dominée par la convection.

 La convection :

La convection est un phénomène de transfert se produisant entre une surface et un


fluide en mouvement lorsque ceux-ci sont à des températures différentes.

Ce transfert implique l'échange de chaleur entre une surface et un fluide mobile à son
contact, ou le déplacement de chaleur au sein d'un fluide par le mouvement d'ensemble de
ses molécules d'un point à un autre.

Figure 2 : Le phénomène de la convection dans les fluides.

La convection concerne exclusivement les fluides (gaz ou liquides) puisqu'elle prend


sa source dans un transport macroscopique de matière.

La convection a lieu par exemple lorsque l'on chauffe une casserole d'eau. Le gradient
thermique vertical est dirigé vers le bas. La masse volumique du fluide inférieur s'abaisse
(car celui ci est plus chaud) et le fluide s'élève pour être remplacé par du fluide plus lourd
situé plus haut. La convection tente de s'opposer au gradient thermique par un mouvement
de fluide. Ce processus est associé à l'action de la gravité. On note que si l'on chauffe la
casserole par le haut, le fluide chaud se situe au dessus du fluide froid et la convection est
annihilée.

2
Introduction générale

Le transfert thermique par convection est divisé en deux parties suivant la nature de
l'écoulement :

 La convection naturelle (libre) se produit lorsque l'écoulement est induit par


une différence de masse volumique qui varie en fonction de la température au sein du
fluide. La masse volumique dépendant de la température, un gradient de température
engendre des différences de masse volumique au sein du fluide, d'où résultent des
variations latérales de la poussée d'Archimède qui sont à l'origine du mouvement. De tels
déplacements s'appellent des mouvements de convection.

 La convection forcée apparaît lorsque l'écoulement est engendré par des


forces externes (une circulation artificielle) comme la pression (pompe, turbine) ou un
ventilateur. Le transfert est plus rapide que dans le cas de convection naturelle.

 Le rayonnement :

Un corps chauffé émet de l'énergie sous forme de rayonnement électromagnétique.


Une des particularités de ce rayonnement dit "thermique" est qu'il peut se propager dans le
vide.

Figure 3 : Le phénomène de rayonnement.

Au niveau microscopique, ce phénomène ne peut s'expliquer en physique classique.


Cependant, on retiendra comme image que plus la température du corps est élevée, plus
l'agitation thermique responsable de l'émission est élevée. Comme tout rayonnement
électromagnétique, le rayonnement dit thermique est caractérisé par une densité d'énergie
et un spectre (répartition de l'énergie suivant la longueur d'onde). Le rayonnement
thermique se déplace vers les courtes longueurs d'ondes quand la température du corps

3
Introduction générale

augmente. Ainsi le filament de tungstène utilisé dans les lampes à incandescence a une
couleur caractéristique de sa température.

A faible température, il est rouge-orangé, puis jaune puis blanc. Le pic du spectre
d'émission se déplace de la limite entre l'infra-rouge et le visible (rouge) vers le milieu du
visible (blanc). Il faut finalement distinguer la nature des récepteurs de ce rayonnement
thermique : certains le réfléchissent d'autres l'absorbent et la transforment en énergie
interne pour rayonner à leur tour.

 Combinaison des différents modes de transferts

Dans beaucoup de situations, il y a coexistence de 2 ou même 3 des modes de


transferts thermiques décrits précédemment. Fort heureusement, il est fréquent qu'un mode
soit prépondérant et simplifie l'analyse. Avant de finir ce paragraphe, signalons que
certains échanges de chaleur s'accompagnent d'un changement d'état (vaporisation,
condensation, fusion, congélation). Ces phénomènes se comportent alors comme une
source (ex. de la condensation) ou un puits de chaleur (ex. de la vaporisation).

Le dessin de la figure suivante qui représente une marmite chauffée synthétise l'ensemble
des exemples cites.

Figure 4: Exemple illustrant les différents types de transferts de chaleur.

4
Chapitre I: La conduction

Chapitre I
Transfert de chaleur par conduction

I.1. Introduction

Soit un corps solide, homogène et isotrope (les propriétés physiques de ces matériaux
sont les mêmes dans toutes les directions de l’espace) .à travers lequel passe un courant
unidirectionnel de chaleur.

Soit une petite couche plane perpendiculaire à la direction x de propagation de la


chaleur d’épaisseur dx et d’aire S à l’intérieur de ce milieu

Les deux faces de cette couche sont des surfaces isothermes. La première est à la
température T et la seconde à la température T + dT (avec dT < 0).

Figure 1.1: Conduction dans une couche élémentaire de mur plan.


Le gradient de température, est la variation de la température par unité de longueur,
lorsqu’on se déplace dans la direction de propagation de la chaleur.
Le flux thermique à travers la couche plane d’aire S, proportionnel au gradient de
température, est :
dT
φ = -λ.S.
dx (Dimension W/m2) (1.1)

 C’est la loi de FOURIER

5
Chapitre I: La conduction

Cette loi, introduite et vérifiée expérimentalement en 1822 par Joseph Fourier, modélise la
conduction thermique en donnant une expression du vecteur courant de densité thermique.
Celui-ci est :
• Perpendiculaire aux surfaces isothermes,
• Dirigé dans le sens décroissants des températures,
• Proportionnel au taux de variation de la température dans cette direction.
Le coefficient de proportionnalité est appelé conductivité thermique λ et est caractéristique du
matériau. Elle dépend du matériau et de sa température
λ s’exprime en W.m-¹.K-¹ dans le système international ou en kcal.h-¹.m-¹.K-¹.
Plus la conductivité thermique est élevée, plus les matériaux conduisent facilement la chaleur.
Au contraire les matériaux de faible conductivité thermique conduisent difficilement la
chaleur et sont donc utilisés comme isolants.
Tableau 1 : Conductivité thermique de différents matériaux en W. m-1. °C-1
METAUX ET ALLIAGES (à la température ambiante)
Aluminium à 99,9 % 228 Zinc 111
Aluminium à 99 % 203 Acier doux (1 % de C) 46
Cuivre à 99,9 % 386 Acier inox (Cr 18 % - Ni 8 %) 16
Etain 61 Alliage (Al 92 % - Mg 8 %) 104
Fer pur 85 Laiton (Cu 70 % - Zn 30 %) 99
Nickel pur 61 Titane 21
Plomb pur 35
SOLIDES NON METALLIQUES (à la température ambiante)
Amiante (feuilles) 0,162 Liège 0,046
Béton plein 1,7 Matières plastiques phénoplastes 0,046
Briques de terre cuite pleines 1,16 Matières plastiques polyester 0,209
Plaque de fibrociment 0,74 Matières plastiques polyvinyles 0,162
Verre courant 0,70 Porcelaine 0,928
Verre pyrex 1,16 Laine de verre 0,046
Electrographite 116
LIQUIDES GAZ (à 0°C et sous la pression normale)
Eau à 20°C 0,59 Air 0,024
Eau à 100°C 0,67 Azote 0,024
Dowtherm A à 20°C 0,139 Acétylène 0,019
Benzène à 30°C 0,162 Hydrogène 0,174
Mercure à 20°C 8,47 Anhydride carbonique 0,014
Sodium à 200°C 81,20 Oxygène 0,024

6
Chapitre I: La conduction

 On constate que parmi les solides, les métaux sont beaucoup plus conducteurs que les
composés non métalliques à l’exception du graphite (utilisé dans certains échangeurs de
chaleur). L’acier inoxydable est moins conducteur que la plupart des autres métaux et
alliages.
 Parmi les liquides :

o le mercure se détache nettement


o les métaux fondus sont de bons conducteurs ce qui explique par exemple
l’utilisation de sels de sodium comme fluide caloporteur pour le
refroidissement des réacteurs nucléaires.

 Les gaz sont plutôt mauvais conducteurs : le caractère isolant de la laine de verre est
dû à la présence de l'air emprisonné entre les fibres.

On constate en général :λ des gaz < λ des liquides < λ des solides

Mais, la conductivité thermique varie avec la température.

 Pour les solides, on peut admettre, en première approximation, que les variations sont
linéaires, soit : λ = λ0.(1 + aT )
o où λ0 est la conductivité thermique à 0°C et λ la conductivité thermique à T°C.a
est une constante appelée coefficient de température du solide considéré.
 a > 0 pour de nombreux matériaux isolants.

 a < 0 pour la plupart des métaux et alliages (à l’exception de


l’aluminium et du laiton).

 Pour les liquides, la conductivité thermique diminue quand la température augmente (à


l’exception de l’eau et du glycérol).
 Pour les gaz, la conductivité thermique croît avec la température.

I.2. Modèle d’un mur :


a) Cas d’une seule couche :
La figure ci-dessous représente une coupe transversale d’un mur de surface (S),
d’épaisseur (e). Cette paroi est constitue d’un matériau de conductivité thermique λ.
On note T1 la température de la paroi à x=0, et T2 la température à x=e.

7
Chapitre I: La conduction

x x+dx

L S
φx φx+dx

T1 T2
0 x
e

Figure 1.2. La conduction à travers un mur simple.


Considérons un système d’épaisseur dx dans la direction x et de section d’aire S
normalement à la direction Ox. Si on placera dans le cas où le TC est unidirectionnel et où il
n’y a pas de stockage ni de génération d’énergie. Le bilan d’énergie sur ce système s’écrit :

φx = φx+dx
Avec

= − λ. S.
et

= − λ. S.
et donc

− λ. S. = − λ. S.

On peut dire que le flux de chaleur qui traverse chaque surface est donc identique :
φ(x) =Constante=φ

dT T2 e
 S     SdT  .dx  S  dT    dx  S (T 2  T1)  .e
dx T1 0
 S
  (T 2  T1)
e
Le flux de chaleur traversant un mur simple est :

8
Chapitre I: La conduction

S
  (T 1  T 2)
e
Cette relation peut également se mettre sous la forme :

(T1  T 2)
  (1.2)
e / S
 La résistance thermique:

Cette relation est analogue à la loi d’Ohm en électricité qui définit l’intensité du courant
comme le rapport de la différence de potentiel électrique sur la résistance électrique. La
température apparaît ainsi comme un potentiel thermique et le terme e/λS apparaît comme la
résistance thermique d’un mur plan d’épaisseur e, de conductivité thermique λ et de surface
latérale S. On se ramène donc au schéma équivalent représenté sur la figure ci-dessous :

(T1  T 2)
 
Rth (1.3)
Avec
Rth: Résistance thermique (W-1.K).

Figure 1.3: Schéma électrique équivalent d’un mur simple.


On conclu que le transfert de chaleur entre deux paroi d’un mur simple à des
température fixes est favorisé par un matériau bon conducteur (λ élevé) et une faible
épaisseur : (R diminue : flux augmente).
NB : La variation de la température dans la paroi est :
T(x)=T1-(T1-T2).x/e (1.4)

b) Cas d’un mur composite (plusieurs couches) :


C’est le cas des murs réels constitués de plusieurs couches de matériaux différents et
où on ne connaît que les températures T1 et T2 des deux faces du mur de surface latérale S.
La figure ci-dessous représente une coupe transversale d’un mur composé de N couches de
surface (S), d’épaisseur (e1, e2, e3…eN). Cette paroi est constitue d’un matériau de
conductivités thermiques λ1, λ2, λ3…. λN. On note T1 la température de la paroi à x=o, et
TN+1 la température à x=Σei.

9
Chapitre I: La conduction

λ1 λ2 λn
e1 e2 en
T1 T2 TN TN+1

0 x

Figure 1.4. La conduction à travers un mur composite.


1 S  S  S
 (T 1  T 2)  2 (T 3  T 2)  ...  N (T N  T N 1 )
e1 e2 eN

e1
T1  T2 
1 S
e2
T2  T3 
2 S
eN
TN  TN 1 
N S
...............................
e1 e2 e
T1  TN 1  (   ... N ).
1 S  2 S N S
Le flux de chaleur traversant un mur composite est :

T1  TN 1

e1 e2 e (1.5)
(   .. N )
1S 2 S N S

On a considéré que les contacts entre les couches de différentes natures étaient parfaits
et qu’il n’existait pas de discontinuité de température aux interfaces. En réalité, compte-tenu
de la rugosité des surfaces, une microcouche d’air existe entre les creux des surfaces en regard
qui contribue à la création d’une résistance thermique (l’air est un isolant) appelée résistance
thermique de contact. La formule précédente s’écrit alors :
T1  T N 1 N
e
 N et la résistance thermique Rth   ( i ) (W-1.k)
e i 1  i S
 ( i )
i 1  i S

10
Chapitre I: La conduction

Le schéma électrique équivalent est représenté sur la figure :


φ

T1 T2 T3 TN TN+1
R1=e1/λ1S R2=e2/λ2S RN=eN/λNS

Figure 1.5: Schéma électrique équivalent d’un mur composite.


I.3. Modèle d’un cylindre
a) Cas d’un Cylindre creux long (tube d’une seule couche) :
La figure ci-dessous représente une coupe transversale d’un cylindre creux de
conductivité thermique λ, de rayon intérieur r1, de rayon extérieur r2, de longueur L, les
températures des faces internes et externes étant respectivement T1 et T2. On suppose que le
gradient longitudinal de température est négligeable devant le gradient radial.

Figure 1.6. La conduction à travers un cylindre simple.


Effectuons le bilan thermique du système constitué par la partie de cylindre comprise entre
les rayons r et r + dr :
φr = φr+dr

11
Chapitre I: La conduction

Avec

= − λ. S.
et

= − λ. S.
Soit :

− λ. 2. π. r. L. = − λ. 2. π. r. L.

On peut dire que le flux de chaleur qui traverse chaque surface est donc identique :
φ(r) =Constante=φ

T2 r2
dT dr dr r2
.2..r.L  .2..L.dT . .2..L  dT   .2..L.(T2 T1) .ln( )
dr r T1 r1
r r1
Le flux de chaleur traversant un cylindre creux d’une seule couche est :

(T 1  T 2)
 
r2 (1.6)
ln( )
r1
 2l

 La résistance thermique:

r2
ln( )
Rth  r1 (1.7)
2l
Avec Rth: Résistance thermique (W-1.K).

Figure 1.7: Schéma électrique équivalent d’un cylindre creux

12
Chapitre I: La conduction

Remarque :
Expression de la température au rayon r avec R1< r < R2 :

(T 1  T 2) r
T (r )  T 1  ln (1.8)
r2 r1
ln
r1

b) Cas d’un Cylindre creux multicouches


La figure ci-dessous représente une coupe transversale d’un cylindre creux de
longueur L, composés de N matériaux différents, la couche (i) est comprise entre les rayons r i
à une température Ti et ri+1 à une température Ti+1. On note λi la conductivité thermique de
cette couche (i). On suppose que le gradient longitudinal de température est négligeable
devant le gradient radial.

R1
R2

RN

Figure 1.8. La conduction à travers un cylindre simple.


De la même manière :
(T 1  T 2) (T 2  T 3) (Ti  Ti  1)
   ... 
r2 r3 ri  1
ln( ) ln( ) ln( )
r1 r2 rI
 2l  2l  2l
r2
ln(
)
(T 1  T 2)   r1
1 2l
r3
ln(
)
(T 2  T 3)   r 2
 2 2l
ri  1
ln(
)
(Ti  Ti  1)   ri
i 2l
.........................................
ri  1
n ln( )
(T 1  Tn  1)    ri
i 1 i 2l

13
Chapitre I: La conduction

(T 1  Tn  1)

ri 1 (1.9)
n
ln( )
ri
i 1 i 2l
La résistance thermique :
ri 1
n
ln( )
ri
Rth   (1.10)
i 1 i 2l

Schéma électrique équivalent d’un cylindre creux multicouche :

Figure 1.9: Schéma électrique équivalent d’un cylindre composite.

I.4 Modèle d’une sphère


a) Cas d’une sphère creuse monocouche :
La figure ci-dessous représente une coupe transversale d’une sphère creuse
monocouche de conductivité thermique λ, de rayon intérieur r1, de rayon extérieur r2, de
longueur L, les températures des faces internes et externes étant respectivement T1 et T2. On
suppose que le gradient longitudinal de température est négligeable devant le gradient radial.

Figure 1.10. La conduction à travers une sphère creuse.

14
Chapitre I: La conduction

Effectuons le bilan thermique du système constitué par la partie de cylindre comprise entre
les rayons r et r + dr :
φr = φr+dr

dT
Avec  r    4r 2 ( )r
dr

dT
et  r  dr    4 ( r  dr ) 2 ( ) r  dr
dr

dT dT
soit   4r 2 ( ) r    4 ( r  dr ) 2 ( ) r  dr
dr dr
On peut dire que le flux de chaleur qui traverse chaque surface est donc identique :
φ(r) =Constante=φ

T2 r2
dT dr dr 1 1
4r 2
 4dT . 2 4 dT  2 4(T2T1) .(  )
dr r T1 r1
r r1 r2
Le flux de chaleur traversant un cylindre creux d’une seule couche est :
(T 1  T 2)
 
1 1 (1.11)
(  )
r1 r2
 4

La résistance thermique:
1 1
(  )
r1 r2
Rth  (1.12)
4

Avec Rth: Résistance thermique (W-1.K).

1 1
 ) (
r1 r2
Rth 
 4
Figure 1.11: Schéma électrique équivalent d’une sphère creuse.
Remarque :

15
Chapitre I: La conduction

Expression de la température au rayon r avec R1< r < R2 :

(T 1  T 2) 1 1
T (r )  T 1  (  )
1 1 r r (1.13)
(  ) 1
r1 r2

b) Cas d’une sphère creuse multicouches


La figure ci-dessous représente une coupe transversale d’une sphère creuse composée
de N matériaux différents, la couche (i) est comprise entre les rayons ri à une température Ti et
ri+1 à une température Ti+1. On note λi la conductivité thermique de cette couche (i). On
suppose que le gradient longitudinal de température est négligeable devant le gradient radial.

R1
R2

RN

Figure 1.12. La conduction à travers une sphère creuse.


On a :
(T 1  T 2) (T 2  T 3) (Ti  Ti  1)
   ... 
1 1 1 1 1 1
(  ) (  ) (  )
r1 r2 r2 r3 ri ri 1
1 4 2 4  I 4

1 1
 )(
r1 r2
(T 1  T 2)  
1 4
1 1
 ) (
r2 r3
(T 2  T 3)  
2 4
1 1
 (
)
ri rI 1
(Ti  Ti  1)  
 I 4
.........................................
1 1
n
(  )
r1 ri 1
(T 1  Tn  1)   
i 1  I 4

16
Chapitre I: La conduction

(T1  Tn  1)

1 1
n
(  )
r1 ri 1

i 1 i 4
(1.14)

La résistance thermique :
1 1
n
(  )
r1 ri 1
Rth   (1.15)
i 1 i 4

Schéma électrique équivalent d’un cylindre creux multicouche :

1 1
(  ) 1 1
r r  )
(
R1  1 2 R2 
r2 r3
1 4  2 4

Figure 1.13: Schéma électrique équivalent d’une sphère composite.

17
Chapitre II: La convection

Chapitre II
Transfert de chaleur par convection

II.1. Phénomène de convection


Les transferts de chaleur par convection se produisent dans les fluides (les liquides et
les gaz). La convection est un mode de transport d’énergie par l’action combinée de la
conduction, de l’accumulation de l’énergie et du mouvement du milieu. La convection est
le mécanisme le plus important de transfert d’énergie entre une surface solide et un liquide
ou un gaz. Le transfert d’énergie par convection d’une surface dont la température est
supérieure à celle du fluide qui l’entoure s’effectue en plusieurs étapes. D’abord la chaleur
s’écoule par conduction de la surface aux molécules du fluide adjacentes. L’énergie ainsi
transmise sert à augmenter la température et l’énergie interne de ces molécules du fluide.
Ensuite les molécules vont se mélanger avec d’autres molécules situées dans une région à
basse température et transférer une partie de leur énergie. Dans ce cas l’écoulement
transporte le fluide et l’énergie. L’énergie est, à présent, emmagasinée dans les molécules
du fluide et elle est transportée sous l’effet de leur mouvement.
II.2. Expression du flux thermique :
On peut exprimer la quantité de chaleur transmise par convection entre une paroi
solide et un fluide au moyen de l’équation :
φ=h.S.(T1-T2) (2.1)

Sous cette forme, l’équation de la convection semble être tout à fait simple. En
réalité, il n’en est rien, car cette équation est une définition de l’unité de conductance
thermique moyenne par convection plutôt qu’une loi de transmission de la chaleur par
convection.
Le coefficient d’échange de chaleur par convection est, en effet, une fonction
l’écoulement du fluide, des propriétés thermiques du milieu fluide et de la géométrie du
système. Sa valeur numérique n’est généralement pas uniforme sur une surface et elle
dépend également du lieu où on mesure la température.
II.3. Coefficient d’échange de chaleur par convection
Comme le transfert d’énergie par convection est très intimement lié au mouvement
du fluide, il est nécessaire de connaître le mécanisme de l’écoulement du fluide avant

18
Chapitre II: La convection

d’examiner celui de l’écoulement de la chaleur. Un des plus importants aspects de l’étude


hydrodynamique est d’établir si le mouvement du fluide est laminaire ou turbulent.
Considérons à titre d’exemple l’écoulement d’un fluide dans une conduite dont on
puisse suivre l’évolution à l’aide de traceurs (particules en suspension, filets d’encre...), on
distingue:
a) Régime laminaire:
A faible vitesse, l’écoulement est macroscopiquement ordonné, les couches fluides glisses
les unes sur les autres.

.
Figure 2.1. Glissement des couches de fluide.
Lorsqu’un fluide s’écoule en mouvement laminaire le long d’une surface dont la
température est différente de celle du fluide, les transferts d’énergie s’effectuent à l’échelle
moléculaire d’une couche à l’autre en déplacement relatifs. La chaleur est transmise
seulement par conduction aussi bien à l’intérieur du fluide qu’à l’interface entre le fluide
et la surface.
b) Régime turbulent:
A partir d’une vitesse critique qui dépend essentiellement de la nature du fluide, des
dimensions de l’écoulement ...etc., l’écoulement change totalement, les filets d’encre sont
animés de mouvements tourbillonnaires tridimensionnels de caractère aléatoire.

Figure 2.2. Mouvement de fluide en régime turbulent.


Le mécanisme de conduction dans ce cas est modifié et favorisé par d’innombrables
tourbillons. Les petits volumes de fluide en se mélangeant avec d’autres jouent le rôle de

19
Chapitre II: La convection

porteur d’énergie. Par conséquent un accroissement de turbulence amène une augmentation


de la quantité de chaleur s’écoulant par convection.
c) La couche limite:
Quelque soit le régime d’écoulement en contact avec une paroi solide, il existe le
long de la paroi une mince couche de fluide en écoulement laminaire, cette couche est
appelée la couche limite. L’épaisseur de cette couche dépend notamment des propriétés
physiques du fluide mais aussi de sa vitesse de circulation. Cette couche sera d'autant plus
mince que cette vitesse sera élevée.
Le transfert par convection est la superposition de deux phénomènes:
• on admet que dans la couche limite il n’y a aucun mélange de matière et que la chaleur se
transmet par conduction perpendiculairement à la paroi. La conductivité des fluides étant
faible par rapport à celle des solides, cette couche constitue donc une zone importante de
résistance au transfert de chaleur.
• au sein du fluide, la chaleur se transmet parfaitement grâce au mélange et la température
devient parfaitement homogène. Cette température est appelé température du fluide T f ou
température de mélange du fluide.

Figure 2.3. La couche limite.


On conclut de cette étude que le phénomène de convection se réduit d'un point de
vue thermique à une conduction dans la couche mince. Le flux de chaleur échangé entre le
fluide et la paroi par convection peut donc s'écrire:
φ=λf.s(θf-θp)/efilm (2.2)

20
Chapitre II: La convection


λf est la conductivité thermique du fluide,
efilm l'épaisseur du film,
S la surface de la paroi d'échange,
θf la température au sein du fluide
θp la température de la paroi.
Malheureusement l'épaisseur de la couche n'est que très rarement connue car elle
dépend de beaucoup de facteurs. De plus λf dépend de la température et celle-ci est variable
dans la couche. Pour ces raisons, dans un transfert par convection on écrit le flux de
chaleur sous la forme suivante:
φ=h.S.( θf-θp)
Où h est le coefficient thermique de convection. On remarque que h a la même dimension
que le coefficient de transfert thermique global K. La résistance thermique de transfert par
convection R est donc égale à:
R=1/h.S (2.3)
II.4. Détermination du coefficient thermique de convection (h)
Le problème de la convection est en fait de déterminer ce coefficient en fonction des
conditions d'écoulement du fluide, des caractéristiques géométriques des parois et des
éventuels changements d'état du fluide..., ce qui implique la résolution d’équations
différentielles qui décrivent la mécanique des fluides, les échanges d’énergie, les transferts
de masse. Ces équations sont généralement liées et difficiles à résoudre théoriquement, ce
qui conduit à associer à la théorie l’expérimentation permettant de trouver les valeurs des
grandeurs recherchées. La nécessité de définir des corrélations qui soient applicables à des
appareils de tailles différentes opérant dans des situations différentes conduit à l’utilisation
de paramètres adimensionnels qui permettent de définir des similitudes. C’est ainsi qu’ont
été choisis les nombres sans dimension ci-après :
1- Nombre de Reynolds :

Re=G.D/µ=ρ.u.D/µ
(2.3) (2.4)
Avec :
ρ (kg/m ) : masse volumique du fluide,
u (m/s) : sa vitesse moyenne,
µ (Pa·s) : sa viscosité dynamique,
G (kg·s–1·m–2) : son débit-masse spécifique,
21
Chapitre II: La convection

D (m) dimension caractéristique de la conduite :


- diamètre s’il s’agit d’une conduite circulaire ou diamètre hydraulique
dans les autres cas : Dh = 4 A/P, A étant la section de la conduite et P le
périmètre mouillé.

Le modèle d’écoulement en circulation forcée est :


—laminaire si Re < 2 300 ;
—transitoire si 2 300 < Re <10 000 ;
—turbulent si Re > 10 000.
2- Nombre de Prandtl :
Pr=µ.Cp/λ (2.5)

avec cp capacité thermique massique du fluide. Ce nombre caractérise le fluide dans un


état donné :
—pour les métaux liquides....................... Pr = 10–2 à 10–3 ;
—pour l’eau et l’air.................................... Pr ≈ 1 ;
—pour les huiles........................................ Pr = 102 à 107.
3- Nombre de Nusselt :

Nu=h.D/λ (2.6)
Avec h coefficient local de convection thermique. Il caractérise le transfert de chaleur
par convection.
4- Nombre de Péclet :

Pe=Re.Pr (2.6)
Il caractérise la convection forcée.
5- Nombre de Grashof :

Gr=ρ2.g.β(Tp-Tsat).D3/µ 2 (2.7)
Il caractérise le déplacement du fluide dans un phénomène de convection naturelle. Si la
température de paroi (Tp) est constante, le nombre de Grashof s’écrit :
β =(ρ0-ρsat)/(Tp-Tsat).ρ0
avec
 Β : coefficient de dilatation thermique volumique :
 g: accélérations due à la pesanteur (g = 9,81 m/s2),
 Tsat: température d’équilibre du fluide,

22
Chapitre II: La convection

 ρ0 et ρsat masses volumiques respectivement à Tp et Tsat .

6-Nombre de Froude :
Fr=u2/g.D=G2/ρ2.g.D (2.8)

Il caractérise les écoulements à surface libre.


7-Nombre d’ébullition :
B0=Ф/Lv.G (2.9)
Avec Lv enthalpie massique de vaporisation. Il caractérise le régime d’ébullition.
8- Nombre de Rayleigh :
Ra=Gr.Pr (2.10)
Il caractérise la convection naturelle.
Selon le mode d’échange (à température de paroi constante ou à flux thermique
constant), on fait intervenir dans la relation ci-avant le nombre de Grashof ou le nombre de
Grashof modifié.
II.4.1 Convection naturelle
1- Cas général :
 En régime laminaire, c’est-à-dire pour 104 < Ra < 109, on peut admettre que
Nu = B·Ra1/4.B (2.11)

B est un terme qui ne dépend que du nombre de Prandtl


pour Pr = 0.72 1.00 10 100 1 000
B =0.52 0.53 0.61 0.65 0.65
 En régime turbulent, c’est-à-dire pour Ra > 109, on peut admettre la corrélation de
Mac Adams : Nu = 0,13 Ra1/3 (2.12)
2- Surface chauffante dans l’air ambiant

Pour différentes surfaces, Mac Adams a proposé la série de corrélations ci-après.


 Plaque horizontale plane avec surface chauffante en dessous :

pour 3 × 105 < Ra < 3 × 1010, on a : Nu = 0,27 Ra1/4 (2.13)


 Plaque horizontale plane avec surface chauffante en dessus :

—pour 105 < Ra < 107 (régime laminaire) : Nu = 0,54 Ra1/4 (2.14)
—pour 107 < Ra < 3 × 1010 (régime turbulent) : Nu = 0,14 Ra1/3 (2.15)

23
Chapitre II: La convection

 Plaque verticale plane en régime laminaire :

On a, pour 104 < Ra < 109 :


—Si T = Cte : Nu = 0,59 Ra1/4 (2.16)
—Si φ = Cte,
 Plaque verticale plane en régime turbulent :

pour 109 < Ra < 1012, on a : Nu = 0,13 Ra1/3 (2.17)


 Tube horizontal isotherme avec 30 µm < D < 0,1 m :

—si 0,5 < Pr < 103 et 104 < Ra <109, on a Nu = 0,53 Ra1/4 (2.18)
—si 0,5 < Pr < 10 et 10 < Ra < 10 , on a
3 9 12
Nu = 0,13 Ra1/3 (2.20)
 Tube vertical isotherme de longueur L :

—si D/L 35 Gr–1/4, on utilise la même corrélation que pour la plaque verticale plane ;
—si D/L < 35 Gr–1/4, on a :
 Tube vertical à flux constant :

—dans le cas d’un fil : pour Ra (D/L) < 0,05, on a Nu = 0,93 (Ra · D/L)0,05 (2.21)
—dans le cas d’un cylindre long :
pour 0,05 < Ra (D/L) < 104, on a Nu = 1,37 (Ra · D/L)0,16 (2.22)
—dans le cas d’un cylindre court :
pour 104 < Ra (D/L), on a Nu = 0,6 (Ra · D/L)1/4 (2.23)
II.4.2 Convection forcée
II.4.2.1 Convection forcée sans changement de phase
1- Écoulement le long d’une plaque
 Écoulement laminaire avec Re < 3 × 105 et Pr > 0,5 :
Nu = 0,664 Re1/2 Pr1/3 (2.24)
5
 Écoulement turbulent avec Re > 5 × 10 et Pr > 0,5 :

Nu = 0,035 Re4/5 Pr1/3 (2.25)

2- Écoulement à l’intérieur d’un tube


 Écoulement laminaire avec Re < 2 300 :

—température de paroi uniforme : Nu = 3,66 (2.26)


—flux de chaleur uniforme : Nu = 4,36 (2.27)

24
Chapitre II: La convection

 Écoulement turbulent avec Re > 104 :

On utilise la corrélation de Dittus-Boelter :

Nu = 0,023 Re0,8 (2.28)


Avec n = 0,4 si le fluide s’échauffe, Prn
Et n = 0,3 si le fluide se refroidit.
3- Écoulement à l’extérieur des tubes
 Écoulement parallèle aux tubes :

—en régime laminaire : Nu = 3,66 (2.29)


;
—en régime turbulent, on applique la relation de Dittus-Boelter :
Nu = 0,023 Re0,8 Prn (2.30)

Avec n = 0,4 si le fluide s’échauffe,


Et n = 0,3 si le fluide se refroidit,
En faisant intervenir, pour le calcul du nombre de Reynolds, le diamètre hydraulique Dh =
4A/P
 Écoulement perpendiculaire aux tubes

Il faut distinguer les deux types d’arrangement des tubes ci-après :


—pas carré et écoulement dans des faisceaux alignés (figure 2.4) ;

Figure 2.4 : Écoulement perpendiculaire aux tubes. Pas carré.

—pas triangulaire et écoulement dans des faisceaux en quinconces (figure 2.5).

25
Chapitre II: La convection

Figure 2.5. Écoulement perpendiculaire aux tubes. Pas triangulaire.

Les valeurs correspondantes de Nu pour les différents régimes d’écoulement du fluide


(fonctions de Re) sont rassemblées dans le tableau 1.

4- Écoulement dans un espace annulaire

C’est le cas, en particulier, dans une double enveloppe, On définit le diamètre hydraulique :
Dh = 4A/P = (De – Di) (2.31)
avec De diamètre intérieur du tube extérieur,
Di diamètre extérieur du tube intérieur.
 Si l’écoulement est laminaire, c’est-à-dire si l’on a Re < 2 300, on

calcule Nu∞ qui est la valeur limite que prend le nombre de Nusselt lorsque la longueur du
tube tend vers l’infini.
Avec 0 < Di/De < 1 Nu∞ = 3,66 + 1,2 (Di/De)–0,8 (2.32)
 Si l’écoulement est turbulent, on utilise la relation de Dittus-

26
Chapitre II: La convection

Boelter en remplaçant D par Dh dans le calcul de Re et Nu. Le résultat Nu tube est pondéré
comme suit en fonction de la géométrie de l’espace annulaire :
Nuannulaire = Nutube [0,86 (Di/De)–0,16] (2.33)
4.2.2 Convection avec changement d’état
A- Ebullition
1- Convection avec ébullition à l’intérieur du tube

a- Tube vertical lisse


Lors de l’ébullition d’un liquide à l’intérieur d’un tube vertical lisse, on distingue, de bas
en haut (figure 2.6) :
—une zone de convection forcée monophasique (A) ;
—une zone d’ébullition nucléée (B), caractérisée par la formation de bulles au contact de
la paroi ;
—une zone de convection forcée à deux phases, où l’échange s’effectue par convection à
travers un film liquide continu qui s’écoule le long de la paroi (C) ;
—une zone finale d’assèchement (D) où le film est discontinu, voire inexistant (titre
massique de la vapeur supérieur à 85 %).

Figure 2.6. Convection avec ébullition à l’intérieur du tube.


La corrélation de Gungor s’applique aussi bien à la zone d’ébullition nucléée qu’à
la zone à deux phases. Le coefficient de transmission thermique locale hev est la résultante
d’un coefficient de convection thermique hcv et d’un coefficient de transfert par ébullition
heb : hev = E1 hcv + S1 (2.34)
heb

27
Chapitre II: La convection

E1 est un terme correctif sans dimension :


E1 = 1 + 24 000 Bo1,16 + 1,37 (1/Xtt )0,86 (2.35)

Avec Bo nombre d’ébullition,


Xtt nombre de Lockaert-Martinelli.
S1 est un terme correctif sans dimension :
Le coefficient de convection thermique est calculé par la relation de Dittus-Boelter :
S1 = 1/(1+1,15.10-6 E 12Re1,17 )
b- Tube horizontal
On fait appel à la même méthode de calcul du coefficient de convection thermique
si le nombre de Froude est supérieur à 0,05 (Fr > 0,05). Dans le cas contraire (Fr < 0,05),
l’écoulement dans le tube a tendance a se stratifier et le coefficient de transmission
diminue.
Le terme E1 est remplacé par : E2 = E1 (Fr0,1 -2Fr ) (2.36)
et le terme S1 est remplacé par : S2= S1 Frl0,5 (2.37)

2-Convection avec ébullition à l’extérieur des tubes


On calcule heb comme précédemment, ce qui donne la part du transfert thermique
résultant de l’ébullition. Il faut, de plus, tenir compte de la part résultant de la convection
naturelle.
Comme le transfert thermique lié à l’ébullition est prépondérant, ce que l’on peut
vérifier, on peut estimer la température de paroi comme étant :
Tp = Tsat + Φ/(A · heb) (2.38)

Cela permet de calculer le nombre de Grashof et le coefficient de transfert hcn en


convection naturelle dont la valeur moyenne vérifie la relation :
Nu = (hcn D)/λ = 0,47 Ra0,27 (2.39)
B. Convection avec condensation a l’intérieur du tube
La même méthode peut s’appliquer au transfert de chaleur par condensation de
vapeur pure à l’intérieur de tubes horizontaux, verticaux ou inclinés.

On détermine un coefficient de convection thermique du liquide par la corrélation de


Dittus-Boelter :
hl=0.023Re0.8Pr0. (2.40)
3
(λ/D)
28
Chapitre II: La convection

C. Convection avec condensation a l’extérieur du tube


1.Tube horizontal isolé
On écrit le même coefficient adimensionnel et l’on a, pour un écoulement laminaire :
hadim = 1,2 Re–1/3 (2.41)
Dans le cas du tube isolé, l’épaisseur du film de condensat est toujours assez faible pour
que l’écoulement soit laminaire.
2. Faisceau comportant n tubes dans un même rideau vertical
On a, selon Kern, un coefficient moyen hmoy tel que :
(2.42)
hmoy/hcond = n–1/6
 Remarque

Les corrélations citées s’appliquent à l’ébullition ou à la condensation de produits purs


ayant une température de changement d’état constante à pression constante.
 Applications: Echange de chaleur entre deux milieux séparés par une surface
I) Flux thermique entre deux fluides séparés par une surface plane
Soient 2 fluides, l’un à la température θm1 et l’autre à la température θm2 , séparés par
une surface plane. S est l’air de la surface . On suppose que θm1 > θm2 .

Figure 2.7. Transfert thermique entre deux fluides séparés par une surface plane.
1) Expression du flux thermique
Le flux thermique est tel que :
φ = S.h1.( θm1- θ1) =λ.S/e.( θ1- θ2)= S.h2.( θ2- θm2)
Donc : θm1- θ1= φ / S.h1
θ1- θ2 = φ / λ.S/e
θ2- θm2= φ / S.h2

29
Chapitre II: La convection

En additionnant membre à membre, on obtient :


θm1- θm2 = φ / S.(1/h1+e/λ+1/h2)
D’où l’expression du flux thermique
φ = (θm1- θm2).S/(1/h1+e/λ+1/h2) (2.43)
2) Coefficient global de la résistance termique Rth :
Le coefficient global de la résistance thermique est défini tel que :
φ = Rth-1.( θm1- θm2)
= k.(θm1- θm2) , K : Le coefficient global de transmission
Donc :
Rth = K-1 = 1/h1+e/λ+1/h2 (2.44)
Si on pose:
R1=1/h1S Résistance thermique du fluide 1
Rm= e/ λ .S Résistance thermique de la surface
R2=1/h2S Résistance thermique du fluide 2
La Résistance thermique équivalente est alors :

Req= R1 + Rm + R2 (2.45)

30
Chapitre III: Le rayonnement

Chapitre III

Transfert de chaleur par rayonnement


III.1 Généralités

Le rayonnement est fondamentalement différent des deux autres types de transfert de


chaleur, en ce sens que les substances qui échangent de la chaleur n'ont pas besoin d'être en
contact l'une avec l'autre. Elles peuvent même être séparées par le vide. La manifestation la
plus commune de ce phénomène est celle du rayonnement solaire qui nous parvient sur la
terre après avoir parcouru une distance considérable dans le vide spatial.

Le rayonnement est l'émission d'ondes électromagnétiques par un corps chauffé, une


explication générale du phénomène étant fournie par la théorie quantique. En 1900, le
physicien allemand Max Planck utilisa la théorie quantique et le formalisme mathématique de
la mécanique statistique pour vérifier la loi fondamentale du rayonnement, dite loi de Stefan.
L'expression mathématique de cette loi indique que la puissance totalement émise (toutes
longueurs d'onde comprises) par un corps chauffé est proportionnelle à T(e4), T étant la
température absolue (c'est-à-dire exprimé en K) du corps. Seul un corps noir émet un
rayonnement qui satisfait exactement à la loi de Planck, les corps réels émettant avec une
puissance inférieure à celle que prévoit la loi de Stefan.

La contribution de toutes les fréquences à l'énergie de rayonnement est appelée


pouvoir d'émission du corps : c'est la quantité d'énergie émise par unité de surface et par unité
de temps. Le facteur de proportionnalité de la loi de Stefan est appelé constante de Stefan-
Boltzman, du nom des deux physiciens autrichiens Josef Stefan et Ludwig Boltzmann, qui,
respectivement, en 1879 et en 1884, découvrirent la relation entre le pouvoir d'émission et la
température. Ainsi, plus la température est élevée, plus la puissance émise est importante.
Outre l'émission, toutes les substances sont également capables d'absorber un rayonnement.

Les surfaces opaques peuvent absorber ou réfléchir les rayonnements incidents. En


général, les surfaces mates et rugueuses absorbent mieux le rayonnement que les surfaces
brillantes et polies. À l'inverse, les surfaces brillantes réfléchissent mieux le rayonnement que
les surfaces mates. Les corps dotés d'un bon pouvoir d'absorption sont également de puissants
émetteurs de chaleur, alors que les bons réflecteurs sont de mauvais émetteurs. Par exemple,
les ustensiles de cuisine sont dotés de fonds mats pour une bonne absorption de la chaleur et
de côtés polis pour une émission minimale, afin d'améliorer les transferts de chaleur.

31
Chapitre III: Le rayonnement

On observe que les capacités d'absorption, de réflexion et de transmission d'une


substance dépendent de la longueur d'onde du rayonnement incident. Le verre, par exemple,
transmet de grandes quantités de rayonnement ultraviolet (ondes courtes), mais transmet mal
le rayonnement infrarouge (ondes longues).

Le rayonnement fait intervenir un mécanisme physique qui est le rayonnement


électromagnétique, dont la propagation est quasi instantanée, du moins à l’échelle des
distances terrestres. Tous les corps solides, liquides ou gazeux émettent un rayonnement de
nature électromagnétique. Cette émission d’énergie s’effectue au détriment de leur énergie
interne.

Ce rayonnement thermique n’est pas une onde monochromatique. Il est composé de


radiations de longueurs d’onde différentes, comprises entre 0,1 mm et 100 mm, donnant des
spectres continus dans le cas des solides, ou des spectres de bandes dans le cas de certains
gaz. Cette gamme de 0,1 mm à 100 mm ne représente qu’une toute petite portion du spectre
des ondes électromagnétiques, qui s’étend de 10-8 mm pour les rayons cosmiques jusqu’à
plusieurs Km pour les ondes hertziennes.

Figure 3.1. Le spectre électromagnétique

La propagation du rayonnement thermique s’effectue dans le vide en ligne droite, et à la


vitesse de la lumière (3.10e8 m/s), sans aucune diminution de l’énergie transportée. On dit, de
ce fait, que le vide est un milieu parfaitement transparent.

32
Chapitre III: Le rayonnement

La plupart des gaz simples (O2, H2, N2) sont également des milieux parfaitement
transparents. Par contre, certains gaz composés (en particulier CO2, H2O, CO), sont en
revanche dits partiellement transparents, car la propagation s’y accompagne d’une diminution
de l’énergie transportée, ce qui accroît d’autant l’énergie interne du gaz traversé. Certains
liquides et solides (plastiques, verres) entrent également dans cette catégorie.

III.2. Transmission de chaleur par rayonnement

Pratiquement tous les corps (gaz, liquide ou solide) émettent un rayonnement


électromagnétique. Ces radiations qui transportent de l'énergie peuvent se propager dans le
vide: leur propagation suit les mêmes lois que celle de la lumière (vitesse identique, réflexion,
réfraction, transmission, absorption). Les longueurs d'onde considérées dans le rayonnement
thermique sont surtout dans l'infra-rouge entre 1 et 20 µm.

III.3. Origine du rayonnement: la transition électronique

Le rayonnement trouve son origine lors d'une transition électronique entre deux états
d'énergie d'une molécule ou d'un atome:

Figure 3.2. Transitions électroniques

III.4. Condition de rayonnement d'un corps

A la température du zéro absolu, les électrons ne peuvent se déplacer: ils sont prisonniers des
atomes. Par contre, tous les corps matériels, dont la température est supérieure à 0°K,
sont capables d'émettre de l'énergie sous forme de Rayonnement et d'en échanger entre eux.
Un corps à la température T émet des ondes de plusieurs fréquences différentes, et la
répartition de cette énergie dépend de La température du corps. La quantité d'énergie émise
est liée à la température.

III.5. Classification des corps soumis à un rayonnement

 Si toute l’énergie incidente est absorbée, le corps est appelé corps noir ou radiateur
intégral.

33
Chapitre III: Le rayonnement

Propriétés du corps noir :


- Tous les corps noirs rayonnent de la même manière.
- Le corps noir rayonne plus que le corps non noir à la même température.
 Si une partie de l’énergie est absorbée, mais que cette partie est constante quelle que
soit la longueur d’onde de l’énergie incidente, on dit que l’on a affaire à un corps gris
(dans le cas contraire, à un corps coloré).
 Si la proportion d’énergie absorbée est indépendante de l’angle d’incidence du
rayonnement reçu, on dit que le corps est mat (dans le cas contraire, on dit qu’il est
poli).
 Si aucune énergie ne traverse le corps, on dit que ce dernier est opaque (le contraire
de transparent).

III.6. Principe du chauffage par rayonnement

Lorsqu'un rayonnement incident atteint un corps, celui-ci réfléchit une partie du


rayonnement (ρ). Une partie est transmise (τ) si le corps est partiellement transparent tandis
que le reste de l'énergie du rayonnement incident est absorbé par le corps (α).

III.7. Loi de conservation de l'énergie

Soit φi le flux incident , φr le flux réfléché, φt le flux transmis et φa le flux absorbé, la


conservation de l’énergie s’écrit :

φi = φa + φt +φr

Figure 3.3. Transmission de rayonnement dans un corps.

 Coefficient d'absorption thermique

ρ=φr/φi : facteur de réflexion


α=φa/φi : facteur de d’absorption
τ =φt/φi : facteur de transmission

34
Chapitre III: Le rayonnement

La conservation de l'énergie s'écrit:

α+ τ+ ρ =1 (3.1)

Ces paramètres caractérisent le comportement d'un corps vis à vis du rayonnement


reçu. Le coefficient α est important en thermique : il mesure la proportion de conversion du
rayonnement électromagnétique incident en énergie thermique.

Remarque:

Le coefficient est faible pour les surfaces métalliques polies et non oxydées. Il
augmente pour les corps qui apparaissent noirs mais reste toujours inférieur à l'unité.

III.8. Principales propriétés de transfert de chaleur par rayonnement

1- Flux énergétique de rayonnement (puissance de rayonnée)

On définit le flux énergétique de rayonnement dφ comme étant la quantité d'énergie (émise


par une source ponctuelle) reçue par unité de temps par une surface dS. Il s'exprime en watts
(W)( ou J.s-1).
dφ=dQ/dt (W) (3.2)

Par exemple, le flux radiatif du soleil est d'environ 3,86x1026 W.

Remarque : cette définition est indépendante de la longueur d’onde λ . C’est pourquoi, on


introduit aussi des grandeurs « monochromatiques » c’est à dire sur un intervallede longueurs
d’onde [ λ, λ +dλ] :
φ λ =dφ /dλ (W/m) (3.3)

2- Émittance (Irradiance):

C’est la quantité d’énergie émise par une source, par unité de temps et par unité de surface de
cette source, exprimé en W/m2

M=dφ/dS (W/m) (3.4)

φ : Le flux thermique W

S : la surface de la source m2

35
Chapitre III: Le rayonnement

Par exemple : l'irradiance moyenne à la surface du soleil d'environ 7x108 m de rayon est
donnée par:

M= φsoleil/4π(Rsoleil)2

=3,86x1026/4π(7x108)2=6,3x107W/m2

Émittance monochromatique

Remarque: L'irradiance par intervalle unitaire de longueur d'onde à la longueur d'onde λ est
appelée irradiance monochromatique, Mλ.L'irradiance est liée à l'irradiance monochromatique
par la relation :

M = ∫0∞Mλdλ (Wm-2 µm-1) (3.5)

III.9 Lois du rayonnement thermique

1. Loi de Planck

L’Émittance monochromatique d’un corps noir est donné par la loi de PLANCK (1900):

Mλ=C1. λ-5/(eC2/λ.T-1) (3.6)


Avec :

λ : longueur d’onde (en mètres),

T : température thermodynamique (en kelvins),

C1 : = 2πhc02 = 3,742 x 10-16 Wm2

h: constante de Planck (= 6,626 × 10–34 J · s),

c0 vitesse des ondes électromagnétiques ou célérité de la lumière (= 2,9979 × 108 m/s),

C2 =hc0/k = 0,014385 mK

K : constante de Boltzmann (= 1,380 × 10–23 J/K)

Donc ; L'irradiance monochromatique dans le spectre d'émission d'un corps noir est
uniquement déterminée par sa température.

2. Loi de Stefan-Boltzmann

Cette loi résulte de l’intégration de la formule de Planck sur tout le spectre de fréquence et
donne l’exitance totale du rayonnement du corps noir :

M*=∫ λ dλ= ∫
.

36
Chapitre III: Le rayonnement

En posant x = C2/λT, on trouve que :

M*=C1/C2∫ =( .
)

M*= σ T4

d'où (3.7)

σ=5.669 .10-8 W.m-2.K-4 est la constante de Stefan-Boltzmann

L’expression M* = σ T4 a été établie expérimentalement par Stefan avant d’être


démontrée théoriquement par Boltzmann d’où son nom : loi de Stefan-Boltzmann.

Donc L’énergie rayonnée dans l’unité de temps est déterminée par la formule :

φ =M*.S = S σ T4 (3.8)

φ : flux de chaleur rayonné

S : surface du corps

T : température absolue du corps (K).

3. Loi de Wien (ou loi du maximum d’émission)

La formule de Planck montre que, pour chaque valeur de T, M passe par un maximum qui
correspond à une longueur d’onde λmax ; telle que

λmax T = 0,002896 (m.K) (3.9)

Cette valeur maximale de l’exitance monochromatique est :

Mmax = 128,7 × 103 (T/100)5 (W/m2) (3.10)

4. Absorption de l’énergie rayonnée :

 Loi de Kirchhoff

A une température T donnée et pour une longueur d’onde λ donnée, on définit un facteur
d’émission ε (Émissivité) comme le rapport de l’exitance (Émittance) réelle d’un radiateur
thermique à l’exitance du corps noir.

ε = MλT/M*λT (3.11)

M : Émittance réelle d’un radiateur thermique

M* : Émittance du corps noir.

37
Chapitre III: Le rayonnement

Il est pratique de définir l'émissivité d'un corps gris par:


ε = MλT/ σ T 4 (3.12)

Un rayonnement qui tombe sur un corps noir est intégralement absorbé. S’il tombe sur
un corps opaque non noir, il est partiellement absorbé et on définit un facteur d’absorption α
comme le rapport de l’énergie absorbée à l’énergie incidente.
α= M (absorbé)/M(incident) (3.13)

On a α < 1 sauf pour les corps noirs. La loi de Kirchhoff établit que, pour chaque
longueur d’onde et chaque direction de propagation du rayonnement émis par une surface ou
incident sur celle-ci, les facteurs d’émission et les facteurs d’absorption monochromatiques
directionnels sont égaux dans une direction x donnée et pour une longueur d’onde λ:

εxλ = αxλ (3.14)

Cette loi montre la relation étroite qui existe entre l’émission et l’absorption.

Dans la plupart des applications industrielles, ces facteurs sont considérés comme une
constante, pour une plage de température et un état de surface donnés, et une valeur moyenne
est utilisée.

 Loi de Kirchhoff généralisée

Pour un corps commun, gris et mat, le facteur d’émission totale est égal au facteur
d’absorption. Il en résulte que l’exitance d’un corps gris et mat à la température T est égale à
l’exitance du corps noir à la même température multipliée par son facteur d’absorption totale.

M = α.σ.T 4 (3.15)

Α.σ = σ0 coefficient de rayonnement. Donc M = σ0 T 4

σ : la constante de Stefan-Boltzmann : σ = 5,670 × 10–8 W/(m2 · K4)

Remarque

1- Une surface opaque réfléchit toute la radiation qu'elle n'absorbe pas. Pour caractériser
la réflexion de surface d'énergie radiative on introduit le concept de réflectivité :

rλ= φ λ(réfléchi)/ φ λ(incident )

Le bilan radiatif à une surface opaque est donné par:

φ λ(absorbé) + φ λ(réfléchi) = φ λ(incident)

φ λ(absorbé)/φ λ(incident) + φ λ(réfléchi)/ φ λ(incident) = 1

38
Chapitre III: Le rayonnement
αλ + rλ =1

2- La radiation incidente sur une surface non opaque qui n'est ni absorbée ni réfléchie est
nécessairement transmise. Pour caractériser la transmission d'énergie radiative on
introduit le concept de transmissivité:
τ λ = φ λ(transmis)/ φ λ(incident )
Le bilan radiatif à une surface non opaque est donné par:
φλ(absorbé ) + φλ (réfléchi) + φλ (transmis) = φλ (incident )
φλ(absorbé )/φλ (incident ) + φλ (réfléchi)/φλ(incident )+φλ(transmis)/φλ (incident ) = 1
αλ + rλ + τ λ = 1 (3.16)
III.10. Echange d’énergie par rayonnement
1- Facteur de forme

Considérons un échange par rayonnement entre deux surfaces quelconques Si et Sj.

Soit :

φij le flux total émis par Si et reçu par Sj et φi = Mi.Si le flux total émis par Si

on appelle facteur de forme (appelé aussi facteur d’angle) de Si vers Sj le rapport

Fi→j = φij / φi ; 0 ≤ Fi→j ≤1

FFi→j représente donc la fraction du flux émis par Si tombant directement sur Sj.

La notion de facteur de forme permet d’écrire :

φi→j = Mi · Si · Fi → j

De la même manière, nous aurons l’expression suivante pour la part F2 →1 de flux


hémisphérique émis par S2 et qui atteint S1 :

φj→i = Mj · Sj · Fj → i = φj · Fj→ i (3.17)

Remarques : le facteur de forme Fi→i d’une surface sur elle-même n’est nulle que si cette
surface est plane ou convexe.

 Règles de sommation et de réciprocité

On considère une enceinte constituée de N surfaces isothermes S1, S2, ...,SN. La définition du
facteur de forme induit la règle de complémentarité :

(3.18)
=1

39
Chapitre III: Le rayonnement

D’autre part, quelles que soient les surfaces considérées, la partie intégrale de l’expression de
Fj i étant invariante par permutation des indices i et j, on déduit la règle de réciprocité :

Si Fij = Sj Fji (3.19)

Ces règles permettent de calculer rapidement de nombreux facteurs de formes.

 Quelques facteurs de formes

Il existe dans la littérature des tables permettant de calculer les facteurs de formes. Nous
donnant ici quelques valeurs directement déduites des règles que nous venons d’énoncer

- Plans parallèles proches :


F11= 0 F12= 1 F21= 1 F22= 0
- Cylindres parallèles, emboités, de grandes longueur, quelle que soit la distance D de
leurs axes :
F11= 0 F12= 1 F21= R1/R2 F22= 1- R1/R2
- Sphères emboités quelle que soit la distance D de leurs centres :

F11= 0 F12= 1 F21= (R1/R2 )2 F22= 1- (R1/R2 )2

S1
S2

2- Flux net (Puissance radiative nette)

La surface S1 émet vers S2 un flux φ1→2 . Mais la surface S2 émet simultanément vers S1 un
flux φ2→1 . Le flux net échangé est naturellement la différence des deux, soit :

φnet = φ1→2 – φ2→1 = M1 · S1 · F1→2 – M2 · S2 · F2→1

Par réciprocité, on peut dire que le flux est le même dans un sens comme dans l’autre (au
signe près), ce qui nous permet d’écrire :

φnet = S1 · F1→2 (M1 – M2) = S2 · F2→1 (M1 – M2)

On en déduit que S1 · F1 → 2 = S2 · F2 → 1 et de manière plus générale :

Si. Fi→j = Sj. Fj→i et Fi→j =∑ Fj→i = 1

40
Chapitre III: Le rayonnement

III.10.1 Cas de Corps noir dans une cavité noire

Figure 3.4 : Echange thermique par rayonnement d’un Corps noir

dans une cavité noire

Le corps noir (1) dans la cavité du corps noir (2) ne reçoit pas toute l’énergie émise
par la cavité. Une partie est bien reçue par (1), mais, une autre est restituée à (2). On introduit
un « FACTEUR DE FORME », noté F1→2 nécessairement < 1, pour traduire la fraction
d’énergie réellement interceptée par le corps noir (1). Ainsi :

φ échangé par 1 = φ émis par 1 − φ reçu par 1

Remarquons qu’en respectant les conventions adoptées pour la thermodynamique, nous


aurions dû écrire :

φ échangé par 1 = φ reçu par 1 - φ émis par 1

puisque ce sont les quantités reçues qui devraient être comptées positivement

Donc : φ échangé par 1 = S1 σ T1 4 - F 2 →1 T 42 S 2 σ d’après la loi de Stefan-Boltzmann.

En se plaçant dans le cas particulier où (équilibre thermique)T 1 =T2 donc pas d’échange, la
relation devient :

Φ échangé par 1 = S1 σ T1 4 - F 2 → 1 T 41 S 2 σ = 0= σ T1 4 (S1 - F 2 → 1 S 2) ce qui implique que S1


= F 2→1 S 2

Au final : φ échangé par 1 = S1 σ (T1 4 - T 42) (3.20)

41
Chapitre III: Le rayonnement

III.10.2 Echange entre 2 corps noirs

Figure 3.5 : Echange par rayonnement entre deux corps noirs.

Il faut ici introduire deux facteurs de forme :

• F1→2 pour caractériser la partie du flux émis par (2) et qui est bien interceptée par (1)

• F2 →1 qui sert à caractériser cette fois la partie du flux émis par (1) et arrivant bien sur (2).

Le flux échangé par (1) avec (2) s’exprime par :

Φ échangé par 1 = Φ émis par 1 − Φ reçu par 1

=Φ 1 -2 − Φ 2-1

= F 1→ 2 S1 σ T1 4 - F 2 → 1 T 42 σ S 2

En exploitant le cas particulier où les deux températures sont nulles, (pas d’échange), on
obtient :

F 1→ 2 S1 σ T1 4 - F 2 → 1 T 42 σ S 2 =0 ce qui donne :

F 1→ 2 S1 = F 2 → 1 S 2

Finalement : φ échangé par 1 = F 1→ 2 S1 σ (T1 4 - T 42 ) (3.21)

III.10.3 Cas général : échange entre 2 corps gris

Figure 3.6 : Echange par rayonnement entre un corps noir et un corps gris.

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Chapitre III: Le rayonnement

Ils sont donc caractérisés par :

• leur émissivité respective, assimilable à leur absorption : α1et α2

• leur facteur de forme respectif : F2→1 et F1→2

Les corps présents dans cet échange sont gris.

On peut cette fois ci écrire :

Φ échangé par 1 = Φ envoyé sur 2 − Φ reçu de 2

Φ échangé par 1= F 1→2 S1 α1α2σ T1 4 - F 2→1 S 2α2α1σ T 42

Là encore, tirons une information du cas particulier des deux températures égales :

F 1→2 S1 = F 2→1 S 2 relation que nous avions déjà obtenue précédemment.

En définitive :
φ échangé par 1avec 2 = α1α2F 1→2 S1 σ (T1 4 - T 42) (3.22)

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Bibliographie

 En Francais
Initiation aux transferts thermiques, Jean-François Sacadura, éd. Lavoisier, Paris 1993.
Transferts thermiques . Jean Taine et Jean-Pierre Petit, éd. Dunod, Paris 1995.
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Vriendt, éd. Gaëtan Morin, 1982.
Transferts de chaleur. H. Coudanne ; A. Bouvenot, Edité par Masson, 1981
 En Anglais
Handbook of Heat Transfer, Warren M. Rohsenow, P. James Hartnett, I. Young Cho
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Murthy (Editor) ; ISBN: 978-0-471-34878-8
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Lienhard V, Massachusetts Institute of Technology., John H. Lienhard IV and John H.
Lienhard V. E. R. G. Eckert and R. M. Drake, Jr.
Analysis of Heat and Mass Transfer, McGraw-Hill Book Company, New York, 1972. M.
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1954.
Conduction of Heat in Solids, H. S. Carslaw and J. C. Jaeger. Oxford University Press, New
York, 2nd edition, 1959. Very comprehenisve, but quite dense.

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