IPGEI – MPSI Examen du 1er semestre 2020 – 2021

Examen du 1er semestre

Mathématiques
Vendredi 09 Avril 2020
Durée : 4h
La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté, la précision et la
concision des raisonnements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les résultats de leurs calculs.
Dans le cas où un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signale très lisible-
ment sur sa copie, propose la correction et poursuit l’épreuve en conséquence.
L’usage de tout document et de tout matériel électronique est interdit. Notamment, les téléphones
portables doivent être éteints et rangés.

Le sujet est composé de deux exercices et d’un problème tous indépendants.

Exercice 1.
Le but de cet exercice est de minimiser la quantité x y + y x où x et y sont deux réels strictement positifs.
Soit f la fonction définie par : ∀x ∈ R? x
+ , f (x) = x .

1. (a) Montrer que f est dérivable sur R?

+ et calculer sa dérivée.

(b) Étudier les variations de f sur R?

+.

(c) En déduire que f admet un minimum de valeur m qu’on déterminera.

2. Soient x et y deux réels tels que 0 < y ≤ x. Montrer que

y y
xy + yx ≥ m x +m .
x

3. Soit ϕ la fonction définie par : ∀t ∈ R, ϕ(t ) = m t + mt .

(a) Montrer que ϕ est deux fois dérivable sur R et calculer sa dérivée seconde.

(b) En déduire que pour tout t ∈ 0 , 1 , ϕ(t ) > 1.

¤ ¤

4. Montrer alors que pour tous x, y ∈ R? y x

+ , x + y > 1.

5. Montrer que 1 est la borne inférieure de l’ensemble

n ¯ o
x y + y x ¯ x, y ∈ R?
+ .
¯

Exercice 2.
n
Soit p un nombre premier fixé tout au long de cet exercice. Pour n ∈ N, on pose : F n = 2p − 1.
Dans tout l’exercice, le mot « diviseur » signifie diviseur positif.
p−1 p−1
n ¢k
Soit n ∈ N. Justifier que F n+1 = Q n F n où Q n = 2kp =
X X¡
1. Fn + 1 .
k=0 k=0

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n+1
Soit n ∈ N. Montrer que pour tout diviseur d de Q n , 2p
£ ¤
2. ≡1 d .
n
Monter par récurrence sur n que pour tout n ∈ N, 2p
£ ¤
3. ≡2 p .
On pourra utiliser le théorème de Fermat pour prouver l’hérédité.

4. (a) Soit n ∈ N. Montrer que si d est un diviseur de F n , alors : Q n ≡ p

£ ¤
d .

(b) En déduire que pour tout n ∈ N, Q n et F n sont premiers entre eux.

(c) Montrer que pour tous k, ` ∈ N tels que k 6= `, Q k et Q ` sont premiers entre eux.
n ¯ £ ¤o
5. Soient a, b ∈ N? deux nombres premiers entre eux. On pose : E = k ∈ N? ¯ a k ≡ 1 b .
¯

(a) Pour k ∈ N? , on note r k le reste de la division euclidienne de a k par b.

Montrer qu’il existe deux entiers i , j ∈ N tels que i 6= j et r i = r j .

(b) Montrer que E possède un plus petit élément e appelé l’ordre de a modulo b.

(c) Établir que E = eN? où l’on a noté : eN? = ek ¯ k ∈ N? .

© ¯ ª

Pour m ∈ E , on pourra considérer la division euclidienne de de m par e.

6. (a) Soit n ∈ N et soit d un diviseur premier de Q n . Justifier que d et 2 sont premiers entre eux puis
montrer que l’ordre de 2 modulo d vaut p n+1 .
On pourra utiliser les questions 2., 4. (b) et 5. (c).

(b) Soit n ∈ N? et soit d un diviseur premier de Q n−1 . Montrer que : d ≡ 1 pn .

£ ¤

On pourra utiliser le théorème de Fermat et les questions 6. (a) et 5. (c).

(c) En déduire que pour tout n ∈ N? , il existe une infinité de nombres premiers congrus à 1 modulo
pn.

PROBLÈME (Sommation de Cesàro) –

¡ ¢ ¡ ¢
Si u n n≥1 est une suite à valeurs réelles, on appelle suite des moyennes de Cesàro associée à u n la suite
σn n≥1 définie par :
¡ ¢
u1 + · · · + un
∀n ∈ N? , σn = .
n

Partie A (Cas d’une suite monotone et convergente) –

Dans cette partie, on suppose que u n n≥1 est croissante et convergente de limite ` ∈ R.
¡ ¢

1. (a) Prouver que la suite σn n≥1 est croissante.

¡ ¢

(b) Prouver que pour tout n ∈ N? , σn ≤ `. En déduire que σn n≥1 est convergente.
¡ ¢

1 1
2. Prouver que pour tout n ∈ N? , σ2n ≥ σn + u n+1 .
2 2
En déduire que σn n≥1 converge vers `.
¡ ¢
3.

Partie B (Cas d’une suite périodique) –

Dans cette partie, on suppose que u n est une suite T -périodique (avec T ∈ N? ), c’est-à-dire que pour
¡ ¢

tout n ∈ N? , u n+T = u n .
1¡
On note alors σn la suite des moyennes de Cesàro et on pose s =
¡ ¢ ¢
u1 + · · · + uT .
T

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¡ ¢
4. Montrer que u n converge si et seulement si elle est constante.
¡ ¢
Pour le sens direct, on pourra raisonner par la contraposée et considérer les sous-suites u nT +k et
u nT +k 0 où k et k 0 sont deux entiers naturels non nuls tels que u k 6= u k 0 .
¡ ¢

u n + · · · + u n+T −1
5. Montrer que pour tout n ∈ N? , s = .
¡ ¢ T
6. On note v n n≥1 la suite de terme général v n = nσn − ns.
¡ ¢
(a) Montrer que v n n≥1 est T -périodique.
¡ ¢
(b) En déduire que v n n≥1 est bornée.

(c) Prouver alors que σn converge et préciser sa limite.

¡ ¢

Partie C (Cas d’une suite admettant une limite) –

On suppose dans cette question que u n n≥1 est convergente de limite ` ∈ R. Soit ε > 0.
¡ ¢
7.
ε
(a) Justifier qu’il existe n 0 ∈ N? tel que pour tout n ∈ N? , n ≥ n 0 =⇒ |u n − `| < .
2
(b) Prouver que pour tout n ≥ n 0 , on a

¯ ¯u 1 − `¯ + · · · + ¯u n0 −1 − `¯ ¯u n0 − `¯ + · · · + ¯u n − `¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯σn − `¯ ≤
¯
+ .
n n

(c) En déduire que σn n≥1 converge vers `. Ce résultat est appelé le lemme Cesàro.
¡ ¢

Montrer que la réciproque de la question précédente est fausse, c’est-à-dire qu’on peut avoir σn
¡ ¢
8.
¡ ¢
convergente sans que u n converge.

9. Prouver que si u n −−−−−→ +∞, alors σn −−−−−→ +∞.

n→+∞ n→+∞
¡ ¢
10. Montrer que si u n est croissante, alors la réciproque de la question 7. est vraie, c’est-à-dire que
σn converge si et seulement si u n converge.
¡ ¢ ¡ ¢

Partie D (Quelques applications) –

an
Soit a ∈ R et soit a n n≥1 une suite telle que lim a n+1 − a n = a. Prouver que lim
¡ ¢ ¡ ¢
11. = a. Ce
n→+∞ n→+∞ n
résultat est appelé le lemme de l’escalier.

¡ ¢ u 1 ∈ R?

+
12. Soit u n n≥1 une suite telle que un .
∀n ∈ N? , u n+1 =

2
1 + un
(a) Prouver que u n −−−−−→ 0.
n→+∞
¡ ¢ 1
(b) Soit v n n≥1 la suite définie par v n = . Prouver que v n+1 − v n −−−−−→ 2.
u n2 n→+∞
p
(c) En déduire, à l’aide du lemme de l’escalier, que lim u n 2n = 1.
n→+∞

Partie E (Les théorèmes taubériens de Hardy) –

Dans toute cette partie, on considère toujours une suite u n n≥1 et on note σn n≥1 la suite des moyennes
¡ ¢ ¡ ¢

de Cesàro. Le but de cette partie est alors de prouver des réciproques partielles au résultats de la ques-
tion 7., c’est-à-dire de dégager des conditions sous lesquelles la convergence de σn entraîne celle de
¡ ¢
¡ ¢
un .
On suppose donc que σn converge vers un réel `, et on note pour tout n ∈ N? , x n = u n+1 − u n .
¡ ¢

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13. (a) Prouver que u n converge si et seulement si lim u n+1 − σn = 0.

¡ ¢ ¡ ¢
n→+∞
¡ ¢ x 1 + 2x 2 + · · · + nx n
(b) En déduire que u n converge si et seulement si lim = 0.
n→+∞ n
14. Le théorème taubérien faible.
Dans cette question, on suppose que nx n −−−−−→ 0. En utilisant le lemme de Cesàro, montrer que
n→+∞
u n −−−−−→ `.
n→+∞
15. Le théorème taubérien fort.
¡ ¢
Dans cette question, on suppose que la suite nx n n≥1 est bornée (ce qui est notamment le cas si
elle converge vers 0), et on note C ≥ 0 un réel tel que pour tout n ∈ N? , n ¯x n ¯ ≤ C .
¯ ¯

¡ ¢
(a) Pour n ≥ 1 exprimer x 1 + · · · + x n en fonction ¶des termes ¶ la suite µ u n .
de
n −1
µ µ ¶
1 2
En déduire que, pour n ≥ 2, σn = u 1 + 1 − x1 + 1 − x2 + · · · + 1 − x n−1 .
n n n
¡ ¢
(b) Justifier alors soigneusement que quitte à retirer u 1 à tous les termes de la suite u n , on peut
supposer que u 1 = 0.
n µ
k
¶
Dans toute la suite, on considère que cette hypothèse est satisfaite, donc pour n ≥ 1, σn =
X
1− xk .
k=1 n
¯ ¯ C
(c) Prouver que pour tout p ≥ 1 et tout m ≥ 1, ¯(p + 1)σ(p+1)m − pσpm − u pm ¯ ≤ .
p
n ¯ C
¹ º
¯
(d) Soit p ≥ 1, soit n ≥ p et soit m = . Prouver que ¯u n − u pm ¯ ≤ .
p m  
¯ ¯
¯ ¯ 1 1
En déduire que pour n ≥ p ≥ 1, ¯¯(p + 1)σ j k − pσ j k − u ¯ ≤ C  + j k .
n¯
(p+1) np p np p n
p
µ ¶
(e) Soit p ≥ 1. Montrer que lim (p + 1)σ j k − pσ j k = `.
n n
n→+∞ (p+1) p p p

C ε
(f ) Soit à présent ε > 0. Soit p ∈ N? tel que ≤ .
p 3
Justifier qu’il existe n 0 ∈ N? tel que pour tout n ≥ n 0 , on ait à la fois

ε ¯ ε
¯ ¯
C
n − `¯ <
¯
j k≤ et ¯(p + 1)σ n − pσ .
¯ j k j k ¯
n 3 (p+1) p p p 3
p

(g) Prouver alors que u n −−−−−→ `.

n→+∞

— FIN —


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