2018 Sujets
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Épreuve de mathématiques
Durée : 4h
On note bxc la partie entière d’un réel x. On rappelle qu’un nombre entier naturel, au
moins égal à 2, est dit premier s’il n’est divisible que par 1 et lui-même (donc 1 n’est pas
premier).
On note P = {2, 3, 5, 7, 11, . . .} l’ensemble des nombres premiers. On rappelle aussi que
tout entier naturel n, au moins égal à 2, se décompose, de façon unique à l’ordre des facteurs
près, comme produit de nombres premiers c’est-à-dire qu’il existe r ∈ N∗ , (p 1 , p 2 , . . . , p r ) ∈ P r
et (α1 , α2 , . . . , αr ) ∈ (N∗ )r tels que :
r
Y α
n= pk k .
k=1
αp désigne la somme
X
Si a et b sont deux entiers naturels tels que a 6 b, la notation
a 6 p 6b
p∈P
des nombres α Y les entiers premiers p de l’intervalle entier Ja, b K. On définit de la
Xp pour tous
même façon αp , αp , etc.
p 6b a 6p 6b
p∈P p∈P
αp = α5 + α7 , ou αp = α2 × α3 × α5 × α7 .
X Y
Par exemple,
46p 610 p 68
p∈P p∈P
Partie I - Préliminaires
On établit, dans cette partie, quelques résultats préliminaires, indépendants les uns des autres,
qui seront utilisés par la suite.
Z n
(a) Montrer que la suite γn n >n0 de terme général γn = S n −
¡ ¢
f (t )dt est monotone
n0
et convergente.
(b) En déduire, l’existence d’un réel, noté C , pour lesquels on a, lorsque l’entier n
tend vers +∞ :
Xn 1
= ln ln n +C + o(1).
k=2 k ln k
Z +∞
1
(c) Établir la convergence de l’intégrale dt et en déduire la convergence
2 t ln2 t
X 1
de la série ·
k ln2 k
ln k
2. Montrer que la série de terme général est convergente.
k(k − 1)
+∞
X ln k
On note K = sa somme.
k=2 k(k − 1)
4. (a) Soit λ un réel strictement positif. Justifier, pour tout n ∈ N∗ , l’existence et l’unicité
d’un réel x > 0 tel que x ln x − λx = ln n. On note r n cet unique réel.
ln n
(b) Montrer que lim r n = +∞ puis établir l’équivalence r n ∼ ·
n→+∞ ln ln n
5. On note, pour toute partie E de N∗ et pour tout n ∈ N∗ , E n l’ensemble des éléments
de E inférieurs ou égaux à n, c’est-à-dire que E n = E ∩ J1, n K, et l’on pose, pour tout
1 ¡ ¢
entier naturel n non nul, d n (E ) = card E n .
n
Si la suite d n (E ) n∈N∗ converge, on note d (E ) sa limite et on dit que la partie E de N∗
¡ ¢
(a) Montrer que les ensembles suivants possèdent une densité dont on donnera la
valeur :
i. Une partie F finie de N∗ .
ii. L’ensemble a N∗ := {ka ; k ∈ N∗ } des multiples non nuls de l’entier a ∈ N∗ .
iii. L’ensemble C := {k 2 ; k ∈ N∗ } des entiers non nuls qui sont des carrés.
(b) Soit E 1 , E 2 deux parties disjointes de N∗ possédant une densité. Les parties N∗ \E 1
et E 1 ∪ E 2 possèdent-elles une densité ? Et, si oui, que valent-elles ?
(c) L’application d est-elle une probabilité sur l’ensemble N∗ muni de la tribu formée
de toutes ses parties ?
à !
2m + 1
6. (a) Justifier, pour tout entier naturel m non nul, l’inégalité : 2 6 22m+1 .
m
Y
(b) Montrer que, pour tout entier naturel r non nul, l’entier p divise l’en-
r +1<p 62r +1
p∈P
à !
2r + 1
tier (le produit s’effectuant donc sur tous les entiers premiers de Kr + 1, 2r + 1K).
r
p 6 4n (le produit
Y
(c) Établir, pour tout entier n au moins égal à 2, l’inégalité :
p 6n
p∈P
s’effectuant donc sur tous les entiers premiers au plus égaux à n).
On raisonnera par récurrence forte et, ayant supposé l’inégalité vraie jusqu’au
rang n, on examinera, en particulier, le cas où n + 1 est un entier premier égal
à 2r + 1.
X
On en déduit ainsi l’inégalité : ln p 6 n ln 4.
p 6n
p∈P
n n−1
εk a k = (εk − εk+1 )A k + εn A n .
X X
k=1 k=1
9. Soit (a N )N ∈N∗ une suite positive de limite +∞ et (b N )N ∈N∗ une suite bornée. Soit (X N )N ∈N∗
une suite de variables aléatoires discrètes, toutes définies sur le même espace proba-
bilisé (Ω, T , P). On suppose que, pour tout N ∈ N∗ , E (X N ) = a N + b N et, quand N tend
vers +∞, Var (X N ) = O(a N ).
(a) Justifier, pour tout entier N assez grand, l’inclusion entre événements :
¯ X N − E (X N )¯ 6 1 a 2/3 ⊂ ¯ X N − a N ¯ 6 a 2/3 .
h¯ ¯ i h¯ ¯ i
2 N N
ln n! X ln p ln n!
−K 6 6 + ln 4 ,
n p 6n p n
p∈P
X ln p
= ln n + O(1).
p 6n p
p∈P
ln k k
(a) En posant, pour tout pour tout entier naturel k non nul, a k = χ(k)
X
, Ak = ai ,
k i =1
en utilisant I - 8), établir, pour tout n > 2, l’égalité :
ln(1 + 1/k) 1 ¡ 1 ¢
(b) Établir, quand l’entier k tend vers +∞, l’égalité : Ak = +O .
ln k ln(k + 1) k ln k k ln2 k
(c) En déduire, quand l’entier n tend vers +∞, l’égalité :
X 1
= ln ln n + O(1).
p 6n p
p∈P
Partie III
On note, pour tout entier naturel n non nul, ω(n) le nombre d’entiers premiers distincts qui
divisent l’entier n. On a donc ω(25 ) = 1, ω(22 .53 ) = 2, ω(2.52 .115 ) = 3, etc.
L’objet ¢de la suite du problème est le contrôle asymptotique, en un certain sens, de la
suite ω(n) n∈N∗ .
¡
r
α
(a) Soit n ∈ N, n > 2, dont la décomposition en nombres premiers est n =
Y
1. pk k .
k=1
On a donc ω(n) = r .
ln n
Prouver l’inégalité : ω(n) = r 6 ·
ln 2
³ ln n ´
(b) À l’aide de I -4) prouver la domination ω(n) = O ·
ln ln n
rY
−1
On observera que n > 2 (2k + 1) puis on prouvera, pour un réel λ qu’on déter-
k=1
minera, l’inégalité : ln n > (r − 1) ln(r − 1) − λ(r − 1).
2. Soit N ∈ N∗ . On munit l’ensemble J1, N K de la probabilité uniforme, et, pour toutr ∈ J1, N K,
on note X N ,r la variable aléatoire suivante :
J1, N K −→ ( R
X N ,r : 1 si r divise d
d 7−→ ,
0 sinon
X
et note X N = X N ,p (on effectue donc la somme sur tous les entiers p premiers
p 6N
p∈P
de J1, N K).
On a donc, pour tout n ∈ J1, N K, X N (n) = ω(n).
On note E (Y ) et Var (Y ) l’espérance et la variance d’une variable aléatoire Y sur l’es-
pace précédent (elles dépendent, bien sûr, de l’entier N ).
1 jN k
(a) Vérifier, pour tout r ∈ J1, N K, l’égalité : E (X N ,r ) = ·
N r
1jN k
(b) Prouver l’égalité : E (X N2 ) = E (X N ) +
X
.
16p,q 6N N pq
(p,q)∈P 2 et p6=q
(c) En déduire, quand l’entier N tend vers +∞, l’ordre de grandeur : Var (X N ) = O(ln ln N ).
(d) En déduire, à l’aide d’un résultat de la partie I, le résultat :
1 n ¢2/3 o
card n ∈ J1, N K ; ¯ω(n) − ln ln N ¯ > ln ln N
¯ ¯ ¡
lim = 0.
N →+∞ N
L’évaluation des copies sera étroitement liée à la rigueur des raisonnements et à une utili-
sation dûment justifiée du cours. Une présentation soignée sera appréciée, une présentation
par trop négligée sanctionnée.
R
Dans le cas où p est égal à 1, les matrices de Mp ( ) ne possèdent qu’un seul coefficient
et l’équation (1) se réduit à une équation différentielle scalaire, dont l’étude fait l’objet de
cette partie.
Soit a un nombre réel différent de 0.
On se propose de montrer que, pour tout réel y ∈ ]0, 1[, il existe une unique fonction x
R
définie et de classe C 1 sur , à valeurs dans ]0, 1[ vérifiant :
(
x(0) = y
R ¢2 ¡
∀ t ∈ , x 0 (t ) = a x(t ) 1 − x(t )
¡ ¢ (2)
∀x ∈ R, ϕ(x) = − x1 + ln ¡ 1 −x x ¢ (3)
2. a) Pour tout t ∈ R tet toute 0fonction f de classe C 1 sur R, à valeurs dans ]0, 1[,
f (u)
Z
exprimer l’intégrale ¡ ¢2 ¡ ¢ du à l’aide des fonctions ϕ et f , de t et de
0 f (u) 1 − f (u)
f (0).
R
b) Démontrer que, pour tout y ∈ , l’unique fonction x définie et de classe C 1 sur
R , à valeurs dans ]0, 1[, qui vérifie (2) est la fonction f y donnée par :
R
∀ t ∈ , f y (t ) = ϕ−1 a t + ϕ(y) .
¡ ¢
RR R
3. On note B( , ) le -espace vectoriel des fonctions bornées à valeurs dans R, muni
de la norme de la convergence uniforme.
a) Démontrer que l’application Φ qui associe à tout élément y de ]0, 1[ la fonction
R
f y est une application continue de dans l’espace vectoriel normé B( , ) . RR
b) On note S = { f y ; y ∈ ]0, 1[}.
Justifier que S est une partie connexe par arcs de l’espace vectoriel normé B( , ). RR
RR
S est-elle une partie ouverte de B( , ) ? En est-elle une partie fermée ?
1. Soit g une fonction définie et dérivable sur R, telle que g et sa dérivée g 0 admettent
chacune une limite finie en +∞.
Démontrer que la limite de la dérivée g 0 en +∞ est nécessairement nulle.
2. Soit h une fonction continue sur R, à valeurs réelles et H une primitive de h sur R.
On considère une fonction x : t 7−→ x(t ) définie et dérivable sur R vérifiant :
∀ t ∈ R, x 0 (t ) = h(t ) x(t ) .
f 10 (t ) + f 20 (t ) = 〈 f (t ), A f (t )〉 1 − f 1 (t ) − f 2 (t ) .
¡ ¢
5. On suppose dans cette question que a et d sont égaux et non nuls, et que b et c sont
nuls, autrement dit
A = a I 2 avec a 6= 0 .
1
b) On suppose dans cette sous-question que x 0 est strictement supérieur à ·
2
i) Justifier que, pour tout t ∈ R, on a :
1
2
< f 1 (t ) < 1 .
ii) En déduire que f 1 (t ) admet une limite quand t tend vers +∞ .
iii) Trouver, selon le signe de a, la limite de f (t ) quand t tend vers +∞ .
1
c) Étudier la convergence de f (t ) quand t tend vers +∞ dans le cas où x 0 < ·
2
b) Justifier que K est de classe C 1 sur ]0, 1[×]0, 1[ et calculer les dérivées partielles
∂1 K et ∂2 K .
c) En déduire les points où la fonction K atteint sa borne inférieure.
d) Justifier l’inégalité :
¡x ¢ ¡ 1 − x) ¢
x ln + (1 − x) ln ≥ 2(x − y)2 (6)
y 1 − y)
b) Justifier l’inégalité :
p
X ¡ xi ¢ ¡ x B+ ¢ ¡ 1 − x B+ ¢
x i ln ≥ x B+ ln + (1 − x B+ ) ln .
i =1 yi y B+ 1 − y B+
∀ x ∈ ∆ \ {x ∗ }, 〈x ∗ − x, A x〉 > 0 (8)
2. On note Q la fonction définie sur définie sur l’ouvert ]0, 1[p de Rp par :
p
p ¡ x i∗ ¢
x i∗
X
∀ x = (x 1 , x 2 . . . , x p ) ∈ ]0, 1[ , Q(x) = ln (9)
i =1 xi
4. On suppose dans cette question qu’il existe un réel strictement positif ε tel que :
p
R+, l’inégalité : ( f i (t ) − x i∗ )2 ≥ ε2 `2 .
X
a) Justifier, pour tout t ∈
i =1
b) Justifier que, pour tout réel strictement positif α, il existe β > 0 tel que :
³ ´ ³ ´
∀ x ∈ ∆, 〈x − x ∗ , x − x ∗ 〉 ≥ α =⇒ 〈x ∗ − x, Ax〉 ≥ β .
5. Un exemple
−1 1 1
Dans cette question, on suppose p = 3 et A = −1 −1 1 ·
1 −1 −1
a) Justifier l’existence d’un unique vecteur x ∗ vérifiant (8) et le trouver.
b) Démontrer que la fonction t 7−→ f 1 (t ) f 2 (t ) f 3 (t ) est croissante.
c) Justifier que f (t ) tend vers x ∗ quand t tend vers +∞.
Le sujet se compose d’un exercice et d’un problème dont les différentes parties peuvent,
dans une certaine mesure, être traitées de manière indépendante, quitte à admettre les résul-
tats des parties précédentes. La qualité de la rédaction et la précision des réponses apportées
entrent pour une part importante dans la notation. Les réponses absurdes sont pénalisées.
Problème
Dans tout le problème, n désigne un nombre entier, et l’on suppose que n ≥ 2. On consi-
dère n variables aléatoires notées X 1 , . . . , X n , avec les hypothèses suivantes :
(α) Pour tout 1 ≤ k ≤ n, la variable X k ne peut prendre comme valeur que 0 ou 1.
(β) Pour tout 1 ≤ k ≤ n, on a 0 < P(X k = 1) < 1.
(γ) Les variables aléatoires X 1 , . . . , X n sont mutuellement indépendantes.
Dans la suite, on notera, pour tout 1 ≤ k ≤ n :
pk
p k = P(X k = 1), qk = 1 − p k , rk = .
qk
Etant donné deux entiers naturels a et b, on utilisera dans la suite la notation a, b pour
désigner l’ensemble des entiers j tels que a ≤ j ≤ b (ainsi a, b correspond à l’ensemble vide
si l’on a a > b).
Pour tout nombre réel t ∈ [0, +∞[, et tout nombre entier j ∈ 1, n, on définit
g j (t ) = E t X j ,
¡ ¢
On pose en outre
G j (t ) = E t S j ,
¡ ¢
g j (t ) = q j + p j t . (2)
2) En déduire que l’on a, pour tout t ∈ [0, +∞[, et j ∈ 0, n − 1, l’identité :
n
Y
G j (t ) = q k (1 + r k t ). (3)
k= j +1
3) A partir de (3), obtenir une expression explicite pour la dérivée G 0j (t ) et montrer que
à !à !
n n
G 0j (0) =
Y X
qk rk . (4)
k= j +1 k= j +1
Dans cette partie, on considère un entier s ∈ 0, n − 1, et l’on note T s la variable aléatoire
définie de la manière suivante :
© ª
T s = min j ∈ s + 1, n | X j = 1 ,
(a) Montrer que s n∗ est bien défini (comme max. d’un ensemble d’entiers fini non-vide).
Montrer que la suite (u m )m=1,...,n définie par u m = nk=m r k est décroissante.
P
(b)
Montrer que, pour tout s ∈ 1, s n∗ , on a nk=s+1 r k ≥ 1.
P
(c)
(d) Montrer que, pour tout s ∈ 0, s n∗ − 1, on a P(A s ) ≤ P(A s+1 ).
Montrer que, pour tout s ∈ s n∗ + 1, n − 1, on a nk=s+1 r k < 1.
P
(e)
(f) Montrer que, pour tout s ∈ s n∗ , n − 2 on a P(A s ) ≥ P(A s+1 ).
(g) En déduire que la probabilité P(A s ) est maximale pour s = s n∗ , parmi les différentes
valeurs de s ∈ 0, n − 1 possibles.
11) On suppose maintenant que l’on a nk=2 r k < 1. Montrer que la probabilité P(A s ) est maxi-
P
male pour s = 0.
12) On suppose que toutes les probabilités p i sont égales : il existe un nombre p ∈]0, 1[ telle
que p 1 = · · · = p n = p. Exprimer la valeur de s n∗ en fonction de n et p (en distinguant éven-
tuellement différents cas).
13) Donner une expression de E(T s |A r ) et de E(T s |A cr ) en fonction de n et des paramètres
p j , q j , r j . (On note A cr l’événement complémentaire de A r .)
14) L’une des hypothèses effectuées au début du problème n’est pas vérifiée, avec la défini-
tion des (X i )1≤i ≤n posée ci-dessus. Laquelle ?
b +1
µ ¶
Xb µ
b
¶
ln ≤ 1/` ≤ ln .
a `=a a −1
Pb
Indication : Comparer la somme `=a
1/` avec l’intégrale de la fonction x 7→ 1/x sur des
intervalles appropriés.
18) En déduire que
s n∗
lim = 1/e. (6)
n→+∞ n
Indication : Utiliser la définition de s n∗ afin d’obtenir deux inégalités pour lesquelles on peut
utiliser la question 17).
19) Voici un contexte d’application possible pour les résultats précédents 1 . On dispose d’une
liste de n candidatures sur un poste à pourvoir. Les candidat(e)s passent un entretien indivi-
duel visant à mesurer leur aptitude vis-à-vis du poste, mais la contrainte suivante est impo-
sée : à l’issue de chaque entretien individuel, une réponse immédiate (recrutement ou refus)
doit être donnée à la personne ayant passé l’entretien, si bien que le recrutement s’achève
1. Ou, du moins, une motivation pratique justifiant l’étude de ce type de modèle. Il ne s’agit pas d’une
application réaliste.
dès qu’une réponse positive a été donnée à un(e) candidat(e). On suppose que le nombre
n de candidatures disponibles est élevé, et la procédure retenue pour mener le recrutement
est la suivante : dans une première phase, on fait passer un entretien à un nombre s (fixé à
l’avance) de candidat(e)s, qui ne recevront de toute façon pas de réponse positive. Dans une
seconde phase, on procède à des entretiens avec les autres candidat(e)s, en donnant une ré-
ponse positive dès le premier entretien montrant une aptitude supérieure à l’ensemble des
entretiens qui l’ont précédé (ce qui inclut les s entretiens de la première phase, plus les pré-
cédents entretiens de la seconde phase), et l’on arrête alors de faire passer des entretiens.
Enfin, dans le cas où les entretiens ont continué jusqu’à la n-ème candidature, celle-ci est de
toute façon retenue.
(a) Quels peuvent être les inconvénients liés à un choix de s trop faible ?
(b) Quels peuvent être les inconvénients liés à un choix de s trop élevé ?
(c) En supposant que les aptitudes successives des candidat(e)s soient ordonnées selon
une permutation aléatoire uniformément distribuée, que suggèrent les résultats pré-
cédents quant au choix du s permettant de maximiser la probabilité de recruter la
candidature présentant la plus grande aptitude parmi les n disponibles ?
(d) Quelles critiques formuleriez-vous vis-à-vis de la procédure de recrutement envisa-
gée ? Quelle autre procédure (respectant la contrainte d’une réponse immédiate après
l’entretien) proposeriez-vous ?
(e) Quelles critiques formuleriez-vous vis-à-vis du modèle probabiliste adopté ?
Exercice
La loi de Gumbel est caractérisée par la fonction de répartition F suivante : pour tout
−x
x ∈ R, F (x) = e −e .
A) Vérifier que la formule ci-dessus possède bien les propriétés qui caractérisent une fonc-
tion de répartition continue :
(1) limx→−∞ F (x) = 0 et limx→+∞ F (x) = 1 ;
(2) F est croissante ;
(3) F est continue.
B) Montrer que la loi de Gumbel est associée à une fonction de densité, dont on donnera
l’expression.
C) Donner un équivalent simple de 1 − F (x) lorsque x → +∞.
D) Montrer que, si U suit la loi uniforme sur ]0, 1[, la variable aléatoire définie par G =
− ln(− ln(U )) suit la loi de Gumbel. On rappelle la densité de la loi uniforme sur ]0, 1[ : f (x) = 0
pour x ∉]0, 1[, et f (x) = 1 pour x ∈]0, 1[.
E) Etant donné un entier N ≥ 1, on considère N variables aléatoires i.i.d. X 1 , . . . , X N suivant
chacune la loi de Gumbel. Montrer que la variable aléatoire Z définie par
Z = max(X 1 , . . . , X N ) − ln N
On rappelle la densité de la loi exponentielle E (1) : f E (1) (x) = 0 pour x < 0, et f E (1) (x) = e −x
pour x ≥ 0.
Épreuve de français
Durée : 2h
Ce texte doit être résumé en 200 mots (au sens où l’entendent les typographes ; par exemple :
il n’est pas, c’est-à-dire, le plus grand, comptent respectivement pour 4, 4, 3 mots). Une marge
de plus ou moins dix pour cent est tolérée. Tout dépassement de cette marge est pénalisé.
Le candidat doit indiquer sur sa copie les tranches de 50 mots ainsi que le nombre total de
mots utilisés.
Maintenant, que les cultures soient en droit égales signifie-t-il qu’elles le sont en fait,
et qu’à travers la différence de leurs orientations respectives se sont créées les conditions
d’un certain équilibre ? Non, sans doute. Il ne peut par exemple y avoir d’équilibre entre une
culture qui développe, au moins dans le cadre de certaines fonctions sociales spécialisées,
et à l’aide des dispositifs d’enregistrement et de communication les plus performants, les
formes les plus sophistiquées, réfléchies ou formalisées de la rationalité, et une culture dont
les mythes transmis oralement constituent l’architecture principale. La faiblesse du mythe
réside dans son efficacité même. Les mythes expliquent le pourquoi de l’univers et l’ordre de
la nature, constituent la place qu’y occupe l’homme, justifient les règles de la vie collective
(. . . ), il n’y a cependant aucun sens à les discuter ; discutés, ils perdent leur efficacité, qui dé-
pend du crédit sans réserve accordé à leur sens. (. . . ) Au contraire, les lois scientifiques sont
par principe proposées à la corroboration expérimentale, et les théories scientifiques à des
critiques ; au moins autant qu’elle cherche à dire le vrai, la pensée scientifique traque le faux
sans jamais pouvoir se satisfaire entièrement des constructions déjà réalisées. La science est
ainsi, peut-on dire, recherche plutôt que possession de la vérité, et c’est précisément dans
cette mesure que l’expansion du savoir scientifique n’est pas destinée à trouver de terme. On
ne doit pas inférer de là que le surgissement de la pensée scientifique doive détruire, là où il a
lieu, toutes les structures de la pensée mythique, à laquelle la première ne laisserait ni rôle ni
possibilité de subsistance. On ne supposera même pas que la première, toujours collective et
largement institutionnalisée, aille de pair avec une ouverture éthique au monde d’autrui ou à
l’altérité comme telle, supérieure à celle que peuvent montrer les représentants des cultures
« primitives ». Mais tout progrès de la rationalité de type scientifique s’accompagne d’un
gain de possibilités de domination – l’investissement explicite de la pensée dans des fins de
domination ayant d’ailleurs de longtemps précédé en Europe la révolution scientifique du
XVIIe siècle.
Aussi bien le déséquilibre dont il s’agit n’est-il pas simplement celui qui oppose les grands
empires aux petites sociétés tribales. On peut derechef en prendre pour exemple la conquête
de l’Amérique, où les Conquistadores semblent avoir mieux réussi à intégrer les aspects de
la réalité aztèque susceptibles d’avoir pour eux de l’importance, que les Aztèques à intégrer
le monde des Espagnols. Selon T. Todorov, il faut en l’occurrence évoquer l’intérêt prédomi-
nant des Aztèques pour la communication avec la nature ou avec les dieux, et leur peu de
souplesse et d’ouverture dans la communication avec les hommes. A la même époque en
revanche, les Espagnols s’intéressaient moins à la communication avec les instances trans-
cendantes qu’à l’interprétation et à l’utilisation des signes humains. Leur culture avait en
quelque sorte un « programme » de lecture « ouvert » qui leur permettait d’intégrer — en
l’occurrence à des fins d’abord pragmatiques et nullement « humanistes » — les signes pro-
venant d’autres cultures, quand les Aztèques avaient au contraire un « programme de lec-
ture » fermé qui, au lieu de les inciter à découvrir le sens « propre » du comportement et
de l’invasion des Espagnols, les reconduisait au système séculaire des significations de leur
monde théocratique. Les Aztèques eurent ainsi tendance à traiter les Espagnols comme des
dieux, et les Espagnols à traiter les Aztèques comme des bêtes.
conséquences sur la vie des hommes sont d’autant plus considérables qu’elles se conjuguent
avec d’autres espèces de transformations induites par la technique, est issue d’une souche
culturelle déterminée, qui est, il est vrai, irréductible à une simple tradition (il s’agit plu-
tôt d’une tradition de remise en cause de la tradition), et s’est montrée susceptible d’être
transplantée loin au-delà de son aire d’origine. Sur le plan proprement culturel, ces consé-
quences sont contrastées. D’un côté, avec l’importance partout acquise par le « support »
télévisuel, il faut faire état de la diffusion planétaire d’une « culture de masse » produite in-
dustriellement, et qui tend à imposer partout une mémoire élémentaire, un imaginaire et
des modèles de comportement rigoureusement stéréotypés. D’un autre côté, les révolutions
de la communication ont multiplié les possibilités d’ouverture sur les cultures étrangères,
et rendent même, en certaines régions du monde du moins, la conscience et l’acceptation
des cultures plus générales qu’elles n’ont jamais été. La manière dont, depuis le début du
XXe siècle, l’art européen — musique aussi bien que peinture ou sculpture — a su et voulu
intégrer des formes originaires d’autres régions du monde symbolisait d’avance les virtuali-
tés du métissage et la nécessité moderne de l’intercommunication. L’information « en temps
réel » sur les conflits qui persistent ou se créent dans telle ou telle région du monde élargit
les préoccupations de chacun à des maux qui autrefois auraient été difficilement connus ;
elle favorise les réactions de l’ « opinion publique internationale » dans une mesure qui fait
du contrôle de cette information un enjeu stratégique d’une importance jamais égalée. La
relation des hommes entre eux, à l’intérieur de chaque région du monde ou à l’échelle de la
planète, en est-elle profondément transformée ? Le « genre humain » se réalise-t-il comme
tel dans une plus grande mesure qu’à d’autres moments de l’histoire ?
Ici encore, le diagnostic sera contrasté. L’époque de l’action humanitaire est aussi celle
du repli identitaire. Le mouvement vers la communauté planétaire se double partout — non
seulement dans les parties les plus démunies ou les plus désorganisées du monde, mais
dans le monde occidental lui-même — d’un mouvement à rebours qui vise au contraire à
promouvoir et à consolider, sous une forme aisément raciste, et sans remise en cause des
discriminations sociales et sexuelles, les particularismes de toutes sortes, supposés pour-
vus de valeur par eux-mêmes, sinon érigés en source de toute valeur. En raison notamment
de conditions macro-économiques impitoyables, il faut admettre avec Lévi-Strauss que les
conditions de la tolérance réciproque — « d’une part, une égalité relative, de l’autre une dis-
tance suffisante » — sont choses que « les sociétés contemporaines sont plus éloignées que
jamais de connaître » (. . . ) La préoccupation humanitaire, la sympathie pour les cultures
étrangères à la nôtre sont des dispositions qui peuvent relever pour nous d’une sorte d’évi-
dence ; savoir comment faire vivre ce que les stoïciens ont appelé, pour faire de sa conser-
vation le plus général de tous les devoirs, la « société universelle du genre humain », cela en
revanche pourrait bien constituer désormais la plus cruciale de toutes les questions.
Épreuve d’anglais
Durée : 2h
L’épreuve est constituée de deux parties : un résumé et une traduction. Vous rédigerez
ces deux parties sur deux copies séparées, sur lesquelles vous indiquerez « Anglais / résumé »
et « Anglais / traduction ».
coming two decades, mainly due to agriculture runoffs of fertiliser and other agrochemicals
that load freshwater supplies with nutrients that lead to the growth of pathogens and choking
algae blooms. Industry and cities are also a significant problem. About 80% of industrial and
municipal wastewater is discharged without treatment.
Crucially, the report emphasises a shift away from watershed management towards a
wider geographic approach that takes in land use in distant areas, particularly forests. Al-
though farmers have long seen trees as a drain on water supplies, the authors recognise more
recent studies that show vegetation helps to recycle and distribute water. This was apparent
in the São Paulo drought of 2014-15, which the city’s water authorities and scientists have
linked to Amazon deforestation.
The key for change will be agriculture, the biggest source of water consumption and pol-
lution. The report calls for “conservation agriculture”, which would make greater use of rain-
water rather than irrigation and regularise crop rotation to maintain soil cover. This would
also be crucial to reverse erosion and degradation, which currently affects a third of the
planet’s land, a different UN study found last year.
Perhaps the most positive message of the report is that the potential savings of such prac-
tices exceed the projected increase in global demand for water, which would ease the dan-
gers of conflict and provide better livelihoods for family farmers and poverty reduction.
Nature-based solutions can be personal – such as dry toilets – or broad landscape-level
shifts in agricultural practices. The report contains several positive case studies that show
how environments and supplies can improve as a result of policy changes. In Rajasthan,
more than 1,000 drought-stricken villages were supported by small-scale water harvesting
structures, while a shift back towards traditional soil preservation practices in the Zarqa
basin in Jordan are credited with a recovery of water quality in local springs.
The authors stress the goal is not to replace all grey infrastructure, because there are situ-
ations where there is no other choice, for example in building reservoirs to supply cities with
water. But they urge greater take-up of green solutions, which are often more cost-effective
as well as sustainable. They also encourage more use of “green bonds” (a form of financing
that aims to reward long-term sustainable investments) and more payments for ecosystem
services (cash for communities that conserve forests, rivers and wetlands that have a wider
benefit to the the environment and society).
Audrey Azoulay, the director-general of Unesco, which commissioned the report, noted
two-thirds of the world’s forests and wetlands have been lost since the turn of the 20th cen-
tury – a trend that needs to be addressed. “We all know that water scarcity can lead to civil
unrest, mass migration and even to conflict within and between countries,” she said. “En-
suring the sustainable use of the planet’s resources is vital for ensuring long-term peace and
prosperity.”
The World Water Forum is the biggest single gathering of policymakers, businesses and
NGOs involved in water management. It is being held in the southern hemisphere for the
first time, and is expected to draw 40,000 participants.
Among them are indigenous and other grassroots activists who believe the event is too
close to government, agriculture and business. They are staging an alternative forum in
Brasília that puts greater emphasis on community management of water as a free public
resource.