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Évaluation du stress des chirurgiens-dentistes au travail

pendant l’épidémie de Covid-19


Hugo Soulier

To cite this version:


Hugo Soulier. Évaluation du stress des chirurgiens-dentistes au travail pendant l’épidémie de Covid-19.
Médecine humaine et pathologie. 2021. �dumas-04456606�

HAL Id: dumas-04456606


https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04456606v1
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UNIVERSITE CLERMONT AUVERGNE
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE D'ODONTOLOGIE
Année 2021 Thèse n°

THESE

Pour le DIPLÔME D'ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE-DENTAIRE

Présentée et soutenue publiquement le 17 novembre 2021

par

Hugo SOULIER
__________________________

Évaluation du stress des chirurgiens-dentistes au travail


pendant l'épidémie de Covid-19
__________________________

JURY:
Président : Madame TUBERT-JEANNIN Stéphanie, Professeur des Universités
Assesseurs : Madame PIATON Sophie, Praticien hospitalier
Madame PEGON-MACHAT Estelle, Maître de Conférence des
Universités
Madame LANCE Cindy, Maître de Conférence des Universités
Monsieur DUTHEIL Frédéric, Professeur des Universités
UNIVERSITE CLERMONT AUVERGNE
UFR ODONTOLOGIE
63000 CLERMONT-FERRAND

Président de l’Université : Monsieur le Professeur Mathias


BERNARD
Directeur Général des Services : Monsieur François PAQUIS

DOYEN DE L’UFR D’ODONTOLOGIE : Monsieur Emmanuel NICOLAS


Professeur des Universités

VICE-DOYEN, Directrice des Etudes : Madame Marion BESSADET


Maître de Conférences des Universités

LISTE DES PROFESSEURS

Professeurs des Universités Emérites :


Monsieur Jean-Luc VEYRUNE - Prothèses

Professeurs des Universités – Praticiens hospitaliers :


Monsieur Pascal AUROY - Prothèses
Monsieur Radhouane DALLEL - Sciences Anatomiques
Monsieur Laurent DEVOIZE - Pathologie et Thérapeutique
Dentaires
Madame Sophie DOMEJEAN - Odontologie Conservatrice,
Endodontie
Madame Martine HENNEQUIN - Odontologie Conservatrice,
Endodontie
Monsieur Emmanuel NICOLAS - Prothèses
Monsieur Thierry ORLIAGUET - Sciences Biologiques
Madame Valérie ROGER-LEROI - Sciences Biologiques
Madame Stéphanie TUBERT-JEANNIN - Prévention, Epidémiologie

Maîtres de Conférences des Universités – Praticiens hospitaliers :


Madame Marion BESSADET - Prothèses
Monsieur Hervé BESSE - Pédodontie
Madame Jean BONNET - Prothèses
Monsieur Pierre-Yves COUSSON - Odontologie Conservatrice,
Endodontie
Monsieur Nicolas DECERLE - Odontologie Conservatrice,
Endodontie
Monsieur Christophe DESCHAUMES - Pathologie et Thérapeutique
Dentaires

1
Madame Cindy LANCE - Prothèses
Madame Natacha LINAS - Odontologie Conservatrice,
Endodontie
Madame Estelle MACHAT - Prévention, Épidémiologie
Madame Céline MELIN - Sciences Anatomiques
Madame Marie-Laure MUNOZ-SANCHEZ - Odontologie Conservatrice,
Endodontie
Madame Christelle RICHARD - Pédodontie
Monsieur Dominique ROUX - Odontologie Conservatrice,
Endodontie

Professeur des Universités :


Monsieur Alain ARTOLA - Neurosciences

Maître de Conférences des Universités :


Madame Lénaïc MONCONDUIT - Neurosciences

Professeur de Lycée Professionnel


Monsieur Jean-Daniel ABSHILAVA - Anglais

Maîtres de Conférences des Universités Associés :


Monsieur Félix AUTISSIER - Sciences de Gestion
Madame Anne DEPREUX - Informatique et Pédagogie
Monsieur Thomas DOUILLARD - Parodontologie
Monsieur Marwan EL HELOU - Orthopédie Dento-Faciale
Madame Merian NASSRA - Sciences Biologiques

2
REMERCIEMENTS

À Madame TUBERT-JEANNIN Stéphanie, Professeur des Universités qui me fait l'honneur de

présider ce jury.

Veuillez trouver ici l’expression de mon plus profond respect.

À Madame PEGON-MACHAT Estelle, Maître de Conférence des Universités qui me fait l'honneur de

participer à ce jury.

Veuillez trouver ici l’expression de mon plus profond respect.

À Madame LANCE Cindy, Maître de Conférence des Universités qui me fait l'honneur de participer à

ce jury.

Veuillez trouver ici l’expression de mon plus profond respect.

À Madame PIATON Sophie, Praticien hospitalier qui me fait l'honneur d’avoir dirigé cette thèse

d’exercice. Je vous remercie et vous exprime toute ma gratitude de m’avoir accompagné dans mes

études et dans l'élaboration de cette thèse.

Veuillez trouver ici l’expression de mon plus profond respect.

À Monsieur DUTHEIL Frédéric, Professeur des Universités qui me fait l'honneur d’avoir participé à

l’élaboration de cette thèse.

Veuillez trouver ici l’expression de mon plus profond respect.

3
À mes parents, merci d’avoir toujours été là pour moi. Vous avez toujours su me “pousser” à réussir,

me conseiller et me soutenir dans mes choix. Votre goût du travail bien fait a sûrement contribué à

inspirer ma vocation aujourd'hui.

Merci à mon frère Mayeul, de m’avoir supporté en tant que colocataire durant ces 6 années d'études.

À tous nos moments de chamailleries, de rigolades, de complicité ainsi qu’à ceux à venir.

Courage pour cette année, c’est bientôt ton tour !

À mes grands-parents maternels et paternels, les souvenirs passés en votre compagnie sont nombreux

et me sont chers. J’espère vous rendre fiers.

Merci à mon parrain et ma marraine qui m’ont toujours soutenu et encouragé dans mes choix.

À toute ma famille, à Gaetan mon cousin, merci pour ces moments passés ensemble.

À Virginie, merci pour ton aide quotidienne dans ce travail ainsi que tes conseils. Merci de m’avoir

poussé à réviser les veilles de partiels et ces dernières semaines afin que je puisse terminer l'écriture

de cette thèse. Je suis chanceux de t’avoir à mes côtés et j'espère concrétiser nos projets ensemble.

Au woweurs et les soirées sur discord.

À mes amis, pour tous nos moments passés ensemble.

Je tiens à remercier la praticienne qui m’a permis de faire mes premières expériences en cabinet, le Dr

Catherine Chaux.

Un grand merci au Dr Olivier Dole et à ses assistantes qui m’ont accueilli lors de mon stage de 6ème

année. Recevez à travers ce travail toute ma reconnaissance et ma gratitude.

4
Je remercie également les présidentes et présidents des différents conseils de l’ordre départementaux

de l’Ain, de l’Eure, de l’Allier et régionaux d’Ile-de-France, de Normandie, d’Auvergne Rhône Alpes

et du Grand-Est sans qui ce travail n’aurait pas pu être ce qu’il est.

5
Table des matières

Liste des figures 7

Liste des tableaux 7

Introduction 8

Matériel et méthode 10

Résultats 12

Discussion 15

Conclusion 17

Bibliographie 19

Annexe 30

6
Liste des figures

Figure 1 : Flow chart 21

Figure 2 : Evolution du stress au travail en fonction de la période 22

Figure 3 : Temps moyen passé à assurer l'asepsie entre chaque patient (en minutes) en fonction de la
période 23

Figure 4 : Temps moyen passé par consultation (en minutes) en fonction de la période 24

Figure 5 : Evolution des rémunérations des chirurgiens-dentistes durant et après le confinement 25

Figure 6 : Le stress au travail en fonction du type d’activité 26

Figure 7 : Régression logistique univariée du stress au travail 27

Figure 8 : Régression logistique multivariée du stress au travail 28

Liste des tableaux

Tableau 1 : Informations sociodémographiques de l’échantillon n = 138 en fonction du stress au

travail 29

7
Introduction

En décembre 2019, une pneumopathie d'origine inconnue est apparue dans le district de Wuhan en

Chine et est devenue la plus grande crise sanitaire mondiale jamais connue dans le monde moderne.

(1) Le virus provoquant cette maladie a été officiellement nommé syndrome respiratoire aigu sévère

coronavirus 2 (SARS-CoV-2) par le Comité international de taxonomie des virus basé sur son analyse

phylogénétique. (2) La COVID-19 est un virus à ARN enveloppé, il mute plus facilement qu'un virus

à ADN car des erreurs se produisent plus fréquemment lors de sa réplication. Les mutations

permettront l'émergence de nouvelles lignées ou variants qui seront plus contagieux, plus compliqués

à détecter ou moins sensibles aux vaccins. (3)

La transmission se fait d'une personne infectée vers une personne non infectée par deux principales

voies :

- Contact direct avec la personne infectée ou avec un vecteur qu'elle a contaminé

- Transmission aéroportée via des gouttelettes ou des aérosols émis par la personne infectée.

Des gouttelettes sont produites lors d'interactions orales (parler, crier, chanter, éternuer ou tousser) et

des aérosols sont produits lors de la respiration. (4) La période d'incubation moyenne du COVID est

de 4 à 14 jours, la période de contagiosité est de 5 à 8 jours après la contamination et le risque de

transmission est le plus élevé dans les 7 jours suivant l'apparition des symptômes puis il devient limité

au-delà de 10 jours et exceptionnel à partir du 14e jour. (5)

Le confinement a été instauré le 17 mars 2020 en France afin de réduire la circulation du virus; le 2

avril 2020, près de 43 % de la population mondiale était confinée. En effet, selon les données de l'AFP

(Agence France Presse), 80 pays et plus de 3,4 milliards de personnes ont été confinées. La crise

sanitaire a eu un réel impact sur le niveau de stress des individus, ce qui pourrait conduire à une future

crise de santé publique. (6)

La profession des chirurgiens-dentistes est considérée comme une activité à haut risque de

transmission en raison de la proximité avec le patient et de la création d'aérosols venant de la bouche

du patient qui peuvent contaminer le praticien lui-même, l’équipe de soins et les patients suivants.

8
(7,8) La décision de fermer les cabinets dentaires du 18 mars au 11 mai 2020 a été prise par l'Ordre

National des Chirurgiens-Dentistes (ONCD) afin de réduire le risque de transmission au cabinet

dentaire compte tenu du manque d'équipements de protection individuelle (EPI) pour les

chirurgiens-dentistes. Un service d'urgences dentaires a été mis en place durant cette période pour se

substituer aux cabinets dentaires fermés.

Certaines conséquences de cette pandémie semblent influencer les niveaux de stress des personnes, tel

que l'isolement dû au confinement et la peur de la contagion, qui peuvent induire un stress chronique

(9) et en l'absence de « remède » clairement établi, la prévention prédomine. (10) Depuis la

réouverture et pour éviter que les cabinets ne deviennent des sites actifs de contamination, les

chirurgiens-dentistes ont dû changer leur façon de travailler et se conformer aux nouvelles règles

d'hygiènes dictées par l’ONCD, qui s’ajoutent à celles déjà en vigueur, telles que :

- l'utilisation de nouveaux équipements de protection individuelle comme la surblouse, la

charlotte et le masque de type FFP2 - N95.

- l'aération de la salle de soins pendant 15 minutes entre chaque patient pour diminuer le risque

de contaminations croisées.

- éviter l'utilisation des salles d'attente.

- la diminution de l'utilisation de l'instrumentation rotative et des détartreurs à ultrasons qui

produisent des aérosols provenant de la bouche des patients. (11)

- prendre la température des patients avant leur entrée dans le cabinet dentaire lors de la

réouverture en post confinement. (12)

- pour les patients Covid-19 avérés ou présentant des signes évocateurs de Covid-19 ou en

contact étroit avec un Covid-19 avéré, seuls les soins urgents sont autorisés. Les soins

non-urgents nécessitent que le médecin traitant du patient valide soit la guérison, soit que le

patient ne soit pas Covid-19 malgré les symptômes, soit la fin de la quatorzaine.

Le travail est déjà connu comme une source majeure de stress pour les individus dont les

chirurgiens-dentistes font partie. (13)

9
Toutes ces nouvelles modifications représentent une charge de travail supplémentaire, de la fatigue, un

surcoût et peuvent avoir des répercussions sur la santé des chirurgiens-dentistes. Certains facteurs

sociodémographiques tels que le sexe ou l'âge peuvent également influencer le niveau de stress au

travail et représenter ainsi un facteur de risque.

Par conséquent, l'objectif principal de cette étude est d'évaluer le stress lié au travail des

chirurgiens-dentistes avant et durant la pandémie de Covid-19 et d'évaluer les facteurs de risque et de

protection associés.

Matériel et méthode

Design de l’étude

L’étude menée est de type observationnelle prospective sur la population des chirurgiens-dentistes en

France du 10 septembre 2020 au 4 octobre 2021. Nous avons utilisé un questionnaire anonyme. Cette

étude a été validée par un comité d'éthique et le dossier de l'étude était disponible pour la première

fois sur ClinicalTrials.gov le 13 mars 2020 avec l'identifiant NCT04308187.

Le questionnaire a été réalisé au sein du service de médecine du travail du CHU de Clermont-Ferrand,

a été élaboré à l'aide du logiciel REDCAP® (lien :

https://redcap.chu-clermontferrand.fr/surveys/?s=CMHRF3T7HF). Le questionnaire est disponible sur

le réseau COVISTRESS.ORG, avec différents types de questionnaires visant à mesurer l'impact du

Covid-19 sur nos vies.

Participants

Les critères d'inclusion sont : être chirurgien-dentiste et travailler en France. Les participants étaient

libres et volontaires. Toutes les réponses étaient anonymes, il n'y a pas d'étape de révision des

réponses et les questionnaires incomplets ont quand même été analysés. Le questionnaire utilisé pour

cette étude s'adresse spécifiquement aux personnes exerçant en chirurgie dentaire. Il a été diffusé via

mailing, réseaux sociaux et par certains Conseils de l'Ordre Départemental (Ain, Eure, Allier) et

Régional des Chirurgiens-Dentistes (Ile-de-France, Normandie, Auvergne Rhône Alpes, Grand-Est).

10
Critère principal : Stress au travail

Le critère principal était le stress lié au travail, il a été mesuré à l'aide d'une échelle visuelle

analogique (EVA), c'est-à-dire une ligne horizontale continue non calibrée allant de 0 (pas de stress) à

100 (niveau de stress maximum). Avec ce type d'outil, les participants de l'étude peuvent

s'auto-évaluer de manière simple et avec une échelle continue. (14)

Les critères secondaires étaient sociodémographiques (âge, sexe), type d'activité et les changements

adoptés avec la mise en place des nouvelles recommandations, des protocoles d’asepsie renforcés et

des protocoles de soins adaptés ont été considérés comme des facteurs de risque pouvant influencer le

stress et ont donc été étudiés (12,15). Compte tenu du risque infectieux, le stress du

chirurgien-dentiste a été analysé par rapport :

- Au temps passé à assurer l'asepsie,

- A l’inquiétude de contamination de soi-même,

- A l’inquiétude de transmettre à sa famille.

Compte tenu de l'impact financier de cette pandémie, le stress du chirurgien-dentiste a été analysé par

rapport :

- Au temps supplémentaire passé à assurer l'asepsie,

- Au temps supplémentaire passé par consultation,

- Aux variations de rémunération entre les différentes périodes.

Des comparaisons des niveaux de stress perçus au fil du temps (avant le confinement, pendant le

confinement, après le confinement) ont été faites.

Analyses statistiques

L'analyse statistique a été réalisée à l'aide du logiciel Stata (StataCorp, College Station, TX, USA) à

partir des réponses au questionnaire compilées dans Excel.

Les données quantitatives ont été exprimées en moyenne ± écart-type (SD) ; les données qualitatives

(catégoriques) ont été exprimées en nombre (n) et en pourcentage (%). Les comparaisons entre les

variables catégoriques ont été réalisées à l'aide de Chi2 (χ2) et de tableaux de contingence.

11
Les comparaisons entre les variables quantitatives ont été effectuées à l'aide du test de Mann-Whitney.

Un test de Pearson a été réalisé pour étudier la corrélation entre des valeurs quantitatives telles que les

niveaux de stress et l'âge. Des régressions logistiques ont été réalisées pour évaluer les facteurs de

risque et de protection du stress au travail.

Les résultats ont été exprimés sous forme de coefficient de régression et de leur intervalle de

confiance à 95 % (IC à 95 %). Les différences entre les résultats, avec une valeur de p inférieure au

seuil de 5 %, ont été considérées comme statistiquement significatives. (16)

Résultats

Participants

Il y a eu 663 réponses au questionnaire et 373 non français ou aucun pays spécifié ont été exclus puis

137 non dentistes ont été exclus et 15 ont été exclus car ils n'ont répondu à aucun des trois temps du

critère principal « stress au travail » (Figure 1).

Du 10 septembre 2020 au 4 octobre 2021, soit un échantillon final de 138 chirurgiens-dentistes

français âgés de 42,4 ± 12,1 ans, 61,8 % de femmes ont répondu au questionnaire (Tableau1). Les

femmes sont relativement plus nombreuses dans les professions de la santé que dans la population

générale. 119 ont un exercice libéral, 12 travaillent comme salariés, 4 ont un emploi mixte, 2 ont un

exercice hospitalier et 1 a un autre type d'activité (Tableau 1).

Critère principal : stress lié au travail

Le niveau de stress au travail avant le confinement et pendant le confinement (45,4 ± 26,4 vs 47,5 ±

37,2 ; p-value = 0,652). La p-value est supérieure à 5% donc il n'y a pas de différence statistiquement

significative entre avant et pendant le confinement.

Cependant, le niveau de stress des chirurgiens-dentistes après le confinement était 20 points plus élevé

qu'avant et pendant le confinement (67,9 ± 24,7 vs 45,4 ± 26,4 ; valeur p < 0,001) (67,9 ± 24,7 vs 47,5

± 37,2 ; valeur p < 0,001) (tableau 1).

Avant le confinement, près de 53 % des réponses des participants étaient égales ou supérieures à 50 %

du niveau de stress au travail.

12
Pendant le confinement, 35,5% des réponses des participants étaient égales ou supérieures à 50%.

Après le confinement, 81,9% des réponses des participants étaient égales ou supérieures à 50%. Avant

le confinement, 8,7% des réponses des participants étaient égales ou supérieures à 80%. Pendant le

confinement, 18,1% des réponses des participants étaient égales ou supérieures à 80%. Après le

confinement, 34 % des réponses des participants étaient égales ou supérieures à 80 %.

Les participants ayant des réponses supérieures à 50 % sont considérées comme une population à

risque et celles qui dépassent les 80 % ont besoin d'une intervention urgente afin d’empêcher des

effets néfastes du stress sur leur santé. (14)

Nous nous sommes également intéressés à la différence des niveaux de stress en fonction du type

d’activité. D’après les résultats, il n'y a pas de différence significative du niveau de stress entre

l'activité libérale et les autres types d'activité car la p-value est supérieure à 5%. (16) (Figure 6)

Corrélation

En raison des nouvelles recommandations afin de réduire la propagation du virus, le temps passé à

assurer l'asepsie a considérablement augmenté par rapport à avant. Avant le confinement 69,5% des

chirurgiens-dentistes passaient moins de 5 minutes pour l'asepsie et 3,6% passaient plus de 10

minutes. Pendant le confinement 77,3% ont passé moins de 5 minutes et 20,5% ont passé plus de 10

minutes pour réaliser l'asepsie. Pendant le confinement nous avons une grande partie des réponses "0

minute" et qui correspond à la période de fermeture des cabinets dentaires.

Avant le confinement 69.5% des chirurgiens-dentistes passaient moins de 5 minutes et après le

confinement 56,9% des chirurgiens-dentistes passaient plus de 10 minutes pour réaliser l'asepsie.

(Figure 3)

Le temps passé par consultation augmente également par rapport à avant. Avant le confinement 45,6%

des consultations durent moins de 30 minutes et 53,6% durent plus de 30 minutes. Pendant le

confinement 8,3% des consultations durent moins de 30 minutes et 15,6% durent plus de 30 minutes.

Pendant le confinement, les cabinets dentaires ont été fermés en France, ce qui explique que 76% ont

répondu «aucun».

Après le confinement plus de 78,3% des consultations durent plus de 30 minutes et 21,7% moins de

30 minutes. (Figure 4)

13
Il y a eu une vraie modification des habitudes des chirurgiens-dentistes lors de leur reprise

post-confinement qui a pu agir sur leur niveau de stress.

La rémunération des chirurgiens-dentistes a varié selon les périodes. Pendant le confinement plus de

40,6% des chirurgiens-dentistes gagnent moins de 1% de leur rémunération comparée à avant le

confinement et 60,4% des chirurgiens-dentistes gagnent moins de 75% de leur rémunération comparée

à avant le confinement. L’arrêt de travail pendant le confinement a diminué de manière importante les

rémunérations des chirurgiens-dentistes d’où la grande proportion qui a été rémunéré à moins de 1%

de leur rémunération habituelle.

Après le confinement, moins de 0,76 % des chirurgiens-dentistes gagnent moins de 1 % de leur

rémunération comparée à avant le confinement et 17,4 % des chirurgiens-dentistes gagnent plus de 75

% de leur rémunération avant le confinement.(17) La reprise du travail post-confinement a permis une

hausse de la rémunération des chirurgiens-dentistes mais elle n’est pas encore comparable à leur

rémunération d’avant le confinement.

La pandémie a donc eu un impact financier sur les cabinets dentaires en faisant fluctuer la

rémunération des chirurgiens-dentistes.

Analyses univariées et multivariées

En utilisant le stress lié au travail comme variable continue, nous avons pu voir que l’âge, la durée de

la consultation, le temps d'asepsie, la peur de se contaminer et la peur de la transmission à la famille

étaient liés aux scores de stress (p < 0.001). Le sexe semble également liés aux scores de stress mais

avec une valeur de p comprise entre 0.05 < p < 0.1.

La régression linéaire univariée du stress au travail montre que la rémunération n'a pas d'impact sur le

niveau de stress au travail de manière significative statistiquement puisque la valeur p est > 0.005

(coefficient : -0.0055 ; p-value < 0.996 ; IC 95 % [-2.33 | 2.32]).

D’après nos résultats, plus l'âge est bas et plus le niveau de stress au travail est élevé. Les personnes

âgées semblent avoir développé des stratégies d'adaptation spécifiques qui les préservent de niveaux

élevés de stress.(18)

Pour chaque minute supplémentaire passée en consultation, il y a une augmentation de 4,12 points du

niveau de stress (coefficient : 4.12 ; valeur p < 0.001 ; IC 95 % [1.98 | 6.25]).

14
Pour chaque minute supplémentaire assurant l'asepsie, il y a une augmentation de 5,39 points du

niveau de stress (coefficient : 5,39 ; valeur p < 0,001 ; IC 95 % [3,40 | 7,39]).

Pour chaque unité de stress, l'élévation de la peur de se contaminer et la peur de transmission à la

famille augmentent chacun respectivement de 0,33 point (coefficient : 0,33 ; valeur p < 0,001 ; IC 95

% [0,25 | 0,42]) et 0,29 point (coefficient : 0,29 ; valeur p < 0,001 ; IC 95 % [0,20 | 0,37]) le niveau de

stress au travail (Figure 7).(19)

La régression logistique multivariée montre que la durée de la consultation et la peur de se contaminer

ont un impact négatif sur le niveau de stress au travail.

Pour chaque minute supplémentaire passée en consultation, il y a une augmentation de 4,09 points du

niveau de stress (coefficient : 4,094867 ; valeur p < 0,033 ; IC 95 % [0,33 | 7,85]) .

Pour chaque unité d’inquiétude de se contaminer on a une augmentation de 0,27 point du niveau de

stress au travail (coefficient : 0,2728589 ; valeur p < 0,001 ; IC 95 % [0,11 | 0,44]) (Figure 8).

Discussion

Un stress majeur des chirurgiens-dentistes après la première vague

Les résultats montrent que le niveau de stress des chirurgiens-dentistes a augmenté après le

confinement lié à l'augmentation du temps alloué aux consultations et à la crainte de se contaminer

soi-même. (20) Compte tenu de la nature sanitaire de la crise mondiale du COVID-19, les

professionnels de santé ont été en première ligne face à la pandémie. (21–23) Le stress a cependant

stagné durant le confinement, cela pourrait s'expliquer par la fermeture des cabinets dentaires et le fait

que les dentistes n’étaient pas exposés au contact des patients durant cette période. Ceci est mis en

évidence par la forte proportion de réponses « Aucun » au temps passé en consultation (Figure 4) et le

temps « 0 minute » passé pour assurer l'asepsie durant le confinement (Figure 3).

15
Malgré toutes les nouvelles recommandations pour freiner l’épidémie et éviter que les cabinets ne

deviennent des lieux actifs de transmission du virus, les formes asymptomatiques étaient

prédominantes et incontrôlables du fait que les tests n'étaient indiqués à l’époque du post-confinement

seulement pour les formes symptomatiques, ce qui signifie que les chirurgiens-dentistes pouvaient

traiter une personne asymptomatique sans le savoir et donc qu’il fallait considérer chaque patient

comme un potentiel vecteur de contamination. (24–26) Nos résultats soulignent que le temps passé en

consultation est un facteur de risque de l’élévation du stress au travail.

Les nouvelles recommandations augmentent le niveau de stress

Le stress a augmenté après le confinement en raison des nouvelles procédures et du temps utilisé pour

les réaliser. Les chirurgiens-dentistes font face à de nouvelles tâches avec le sentiment d'être

submergés. (27) Les équipements de protection individuel provoquent une gêne (surchauffe avec la

blouse et la charlotte), altèrent la vision avec l'écran facial et empêchent la communication

dentiste-patient avec le masque FFP2 ou N95. De plus, les EPI sur le visage entraînent une gêne

visuelle qui est d'autant plus préoccupante pour les dentistes utilisant des lunettes de vue et des loupes

dentaires. (28) Le temps passé par consultation et le temps à assurer l'asepsie ont augmenté ce qui

signifie que pour le même nombre d’heures travaillées, le nombre de patients pris en charge en une

journée a diminué après le confinement comparé à avant l’épidémie. La diminution du nombre de

patients par jour et le coût des EPI ont également un impact sur la rémunération des dentistes qui a

diminué comparé à avant le confinement.

Les jeunes travailleuses auraient un niveau de stress plus élevé

Nos résultats suggèrent avec une valeur p = 0,057, qu’être une femme pourrait être un facteur de

risque d'avoir un niveau de stress plus élevé que l'homme. La littérature révèle que les femmes sont

plus sujettes au stress (29) et peuvent également souffrir davantage de l'impact psychologique négatif

de l'épidémie de COVID-19. (30)

16
Nos résultats suggèrent également pour une valeur de p < 0.05 que l’âge est lié aux niveaux de stress,

pour chaque année de plus, le niveau de stress diminue de 0.31 point. Ce qui signifie qu’être jeune est

un facteur de risque alors qu’être plus âgé est un facteur protecteur.

Limites

Ce travail présente quelques limites qui rendent l'interprétation non extrapolable à l'ensemble des

chirurgiens-dentistes en activité. Ne recueillant que des données déclaratives, chaque individu a pu

répondre de manière anonyme sans aucun contrôle possible. En conséquence, l'étude peut être sujette

à un biais d'auto-déclaration, en particulier lorsque des questions ont été omises par les participants.

Néanmoins, le caractère anonyme de l'enquête peut limiter les biais dans les réponses. Ainsi pour

limiter ce biais, nous avons éliminé toutes les réponses incomplètes au stress lié au travail car c'est

notre critère de jugement principal.

L'effectif de l'étude (n=138) est faible par rapport aux 42 000 chirurgiens-dentistes français mais il

n'existe que peu d'étude de ce sujet sur ces professionnels de santé en France. Ce biais a rendu

nécessaire d'interpréter les résultats de cette étude avec prudence, sans chercher à extrapoler ou à

généraliser. Il pourrait également y avoir un biais de mesure provenant des échelles utilisées, mais

cette méthode est scientifiquement valable. (14) Les niveaux de stress auto-évalués peuvent être

complexes car la question peut sembler vague. Cependant, dans une approche transactionnelle, cette

évaluation personnelle et individuelle reste pertinente.

Le questionnaire a été distribué après le confinement, le niveau de stress, avant et pendant le

confinement a été évalué rétrospectivement avec un biais potentiel.

Cette étude présente également des points forts. Notre cohorte était représentative en termes d'âge et

de sexe pour les professionnels de santé. (31)

Conclusion

La pandémie de COVID-19 a et aura des conséquences sur chaque population.

17
Cette étude montre que le stress lié au travail des chirurgiens-dentistes a fortement augmenté après le

confinement. La dépression, le stress et l'anxiété ont été signalés comme les principales causes de

retraite anticipée dans cette profession, c'est pourquoi il est important de diminuer autant que possible

le niveau de stress au travail. (32) De plus, le stress et l'anxiété peuvent conduire à des problèmes de

santé tels que des maladies cardio-vasculaires, des dépressions, des troubles musculosquelettiques. Il

devrait être intéressant de mesurer les dommages psychologiques au travail en étudiant les

conséquences du stress chronique des dentistes avec le test Maslach Burnout Inventory.

En 2018, une étude menée par l'ONCD montrait que 6% des chirurgiens-dentistes français étaient en

état de burn-out, la pandémie pourrait avoir un impact néfaste et pourrait augmenter cette proportion.

(33)

Des recherches supplémentaires devraient examiner les effets psychologiques à long terme de la

pandémie de COVID-19 sur le personnel dentaire et mettre en place des systèmes de soutien pour

ceux qui ont besoin d'aide. (34,35)

18
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20
Figure 1 : Flow chart

21
Figure 2 : Evolution du stress au travail en fonction de la période (Moyenne ± Erreur
Standard)

* : p < 0.652
*** : p < 0.001

22
Figure 3 : Temps moyen passé à assurer l'asepsie entre chaque patient (en minutes) en
fonction de la période

23
Figure 4 : Temps moyen passé par consultation (en minutes) en fonction de la période

24
Figure 5 : Evolution des rémunérations des chirurgiens-dentistes durant et après le
confinement

25
Figure 6 : Le stress au travail en fonction du type d’activité

26
Figure 7 : Régression logistique univariée du stress au travail.

27
Figure 8 : Régression logistique multivariée du stress au travail.

28
Tableau 1 : Informations sociodémographiques de l’échantillon n = 138 en fonction du stress

au travail

Chirurgiens-dentistes

Stress au travail p
n =138
(moyenne ± écart-type)

Total 54.5 ± 30.6

Genre (n =138) 0.102

Femme 85 57 ± 30.7

Homme 53 50.7 ± 30.4

Age (n =131) 0.116

< 30 ans 25 53.3 ± 32.7

30 – 50 ans 68 58.6 ± 28.7

> 50 ans 38 46.2 ± 31.3

Type d’activité 0.252

Libéral 119 54 ± 30.4

Hôpital 2 49.3 ± 36.5

Employé 12 56.5 ± 34.3

Mixte 4 60.2 ± 25.6

Autre 1 81.3 ±13.6

Stress au travail

Avant le 134 45.4 ± 26.4 0.652


confinement

Pendant le 88 47.5 ± 37.2 0.001


confinement

Après le 137 67.9 ± 24.7 0.001


confinement

29
Annexe
Article under soumission

Abstract

Context: Severe acute respiratory syndrome coronavirus-2 (SARS-CoV-2) is a novel coronavirus

which is responsible for the 2019-2021 pandemic. This pandemic has changed our way of life and

increases the level of stress of the population.

Objective: The principal objective was to evaluate the level of work-related stress among the

population of french dental surgeons during the pandemic. The secondary objective was to find risk

and protective factors for work-related stress.

Method: We conducted a prospective observational study among the population of dentists in France

from September 10, 2020 to October 4, 2021 using a questionnaire available on the internet and it was

broadcasted by email and social networks.

Results: 138 french dental surgeons were included in our study. The level of work-related stress was

the same between before and during the lockdown but after the lockdown the level of work-related

stress increases greatly with the reopening of the dental office. Our results show that the type of

activity, the remuneration have no influence on the level of stress whereas the age, the time ensuring

asepsis, the visit duration, the worry of self contamination and the worry of transmission to the family

has influence on the level of work-related stress. Sex seems to have an influence on the level of stress

too.

Conclusion: Depression, stress and anxiety were reported to be the major causes of early retirement

in this profession that is why it is important to decrease as much as possible the level of stress at work.

Key words: Dental surgeon; Covid-19; stress at work.

30

SOULIER (Hugo) - “Évaluation du stress des chirurgiens-dentistes au travail


pendant l'épidémie de Covid-19”
32f., 8graph., 1tabl., 30 cm. -(Thèse : Chir. Dent. ; Université Clermont Auvergne ; 2020) - N°

Résumé : Le SARS-CoV-2 est un nouveau coronavirus responsable de la pandémie


2019-2021. Cette pandémie a changé notre mode de vie et augmente le niveau de stress de la
population.
L'objectif principal était d'évaluer le niveau de stress au travail de la population de
chirurgiens-dentistes français pendant la pandémie. L'objectif secondaire était de trouver des
facteurs de risque et de protection pour le stress lié au travail.
L’étude est observationnelle prospective auprès de la population de dentistes en France du
10 septembre 2020 au 4 octobre 2021 à l'aide d'un questionnaire disponible sur internet et elle a été
diffusée par mail et réseaux sociaux.
138 chirurgiens-dentistes français ont été inclus dans notre étude. Le niveau de stress lié au
travail était le même entre avant et pendant le confinement mais après le confinement le niveau de
stress lié au travail augmente fortement avec la réouverture du cabinet dentaire. Nos résultats
montrent que le type d'activité, la rémunération n'ont aucune influence sur le niveau de stress alors
que l'âge, le temps assurant l'asepsie, la durée de la visite, l’inquiétude de se contaminer et
l’inquiétude de transmission à la famille ont une influence sur le niveau du stress lié au travail. Le
sexe semble également avoir une influence sur le niveau de stress.
Conclusion : La dépression, le stress et l'anxiété ont été signalés comme les causes
majeures de retraite anticipée dans cette profession, c'est pourquoi il est important de diminuer
autant que possible le niveau de stress au travail.

RUBRIQUE DE CLASSEMENT : Etude dentaire

MOTS CLÉS : Chirurgiens-dentistes, Covid-19, stress au travail

MOTS CLÉS ANGLAIS : Dental surgeon, Covid-19, stress at work.

JURY :
Président : Madame TUBERT-JEANNIN Stéphanie, Professeur des Universités
Assesseurs : Madame PIATON Sophie, Praticien hospitalier
Madame PEGON-MACHAT Estelle, Maître de Conférence des
Universités
Madame LANCE Cindy, Maître de Conférence des Universités
Monsieur DUTHEIL Frédéric, Professeur des Universités

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