Chapitre 6
Chapitre 6
Chapitre 6
* - Introduction
Initialement, il s'agissait d'une activité relevant des professions médicales et des associations
caritatives.
Au lendemain de la 2e guerre mondiale, il y eut emprise de l'Etat sur le secteur de la santé
avec le développement des politiques sanitaires, incontournables dans les décisions
d'organisation et de financement. Cette situation était variable d'un pays à un autre. Il
n'existait pas de système de santé ″pur″ avec des limites nettes. Ceci fit sentir le besoin d'une
typologie des systèmes de santé.
* - Définition.
Un système de santé est un ensemble de structures cohérentes dont le modèle est
reproductible.
Selon l'OMS, le système de santé regroupe "toutes les activités, officielles ou non, qui portent
sur les services de santé mis à la disposition d'une population, et sur l'utilisation de ces
services par la population".
- Accessible à tous les niveaux socioéconomiques, quel que soit le cadre de vie et les
difficultés de communication.
- Accessible à tous les niveaux socioculturels, donc adapté au mode de vie, aux habitudes et
aux cultures.
- Efficace sur le plan technique (c'est-à-dire basé sur des méthodes scientifiques approuvées),
sur le plan scientifique (donc ouvert aux progrès des sciences et des techniques), sur le plan
économique (avec un rapport coût/avantage satisfaisant, donc planifiable, évaluable, souple et
modifiable), sur le plan sanitaire (donc attentif à l'amélioration de l'état sanitaire et aux
changements des priorités) et sur le plan social (donc capable de modifier les attitudes vis-à-
vis de la santé et des maladies et d'influer positivement sur la qualité de vie).
: universalité (toute la population doit être couverte), unité (une seule assurance nationale
gérée par l'Etat), uniformité (droits équivalents, de même montant pour tous).
c- Le système d'inspiration libérale, implanté aux Etats Unis, sans obligation d'assurance.
Il s'agit en fait d'un système mixte, qui combine l'assurance privée volontaire avec un grand
nombre d'opérateurs en concurrence (concernant environ 75% de la population), des
mesures d'assistance destinées aux familles défavorisées sous un plafond de ressources
(programme Medicaid, financé par l'impôt, géré par les Etats, représentant environ 14% des
dépenses de santé), un système d'assurance-maladie obligatoire de type bismarkien
(programme Medicare financé par des cotisations sociales versées par les entreprises et
leurs salariés, représentant environ 20% des dépenses). Les bénéficiaires des programmes
publics représentent environ 10% de la population et on estime à 15% la proportion des
américains dépourvus de toute assurance (soit environ 43 millions de personnes).
Que l'on se situe au niveau local, c'est-à-dire à la base de la pyramide, en son milieu ou à
son sommet c'est-à-dire au niveau national, la pyramide révèle que l'hôpital est une des
composantes essentielles du système sanitaire des pays en développement. L'hôpital est
cependant un des points faibles du fonctionnement des systèmes de santé des pays en
développement.
En effet :
- il fonctionne souvent mal du fait de l'absence de fiabilité des prestations assurées par
manque de moyens humains, financiers et matériels, de l'accès inégalitaire aux soins
selon les pays avec des hôpitaux soit désertés, soit engorgés.
- il coûte cher. Les dépenses hospitalières représentent en moyenne 50% du budget des
ministères de la santé des pays en développement. Mais le patient est également acteur
du financement de ces dépenses puisqu'il paie les services proposés et doit s'acquitter des
médicaments qu'il achète en dehors des structures de soins le plus souvent.
- il est jugé peu efficient d'après une étude de la Banque mondiale (2010) qui base son
jugement sur les critères suivants : fonctionnement, coût et efficacité.
B – Le Financement de la Santé.
Tous les pays d'Afrique doivent faire face à des problèmes de financement de leur système de
santé, ne leur permettant pas d'atteindre les objectifs d'amélioration de l'état de santé de leur
population, d'équité, d'efficience des services proposés. L'une des principales raisons tient à la
pénurie des ressources budgétaires publiques. Dans un contexte de croissance lente, voire
inexistante, des budgets publics, les Etats ont cherché à limiter leurs responsabilités
financières dans le secteur de la santé et à les transférer vers le secteur privé.
Lorsque l'accès au système d'assurance maladie est rendu possible, il est cependant
majoritairement réservé aux travailleurs du secteur formel. Pourtant les travailleurs du
secteur informel qui représentent plus de 80% de la population active sont les plus affectés
par les risques financiers liés à la maladie. Cette population se trouve de fait dans des
conditions de vulnérabilité grave. Il s'agit en effet d'une population plus démunie en raison
de l'instabilité de ses revenus liés à l'emploi.
La question de l'extension de l'assurance maladie semble redondante dans les pays
d'Afrique. Pour que cette extension soit viable, plusieurs conditions doivent être réunies :
un mode de recouvrement clairement défini basé sur des cotisations prélevées sur le
salaire à la charge des employeurs et des employés du secteur formel de l'économie.
l'existence d'une administration dédiée à la gestion de ce système, ce qui nécessite
de former du personnel à de nouvelles compétences (économie, comptabilité,
gestion...).
une population capable de comprendre le système, dans un contexte où le taux
d'analphabétisation est élevé.
l'adoption d'une législation permettant de rendre claire et lisible le fonctionnement
du nouveau système en précisant les taux de couverture.
la capacité réelle de pouvoir in fine subvenir aux besoins de la population.
Remarque : La mise en œuvre de cette extension ne peut être envisagée que sur le très long
terme. En effet, dans tous les pays qui ont aujourd'hui atteint la couverture universelle
(comme l'Allemagne, le Japon...), il a fallu 40 à 100 années. Le pays le plus rapide en la
matière a été la Corée du Sud, avec l'appui fort de l'État et un contexte de croissance
économique porteur (10% de croissance par an).
A l'heure actuelle, l'extension de l'assurance maladie n'est pas à l'ordre du jour dans de
nombreux pays compte tenu du faible nombre de travailleurs dans le secteur formel et de la
réticence des travailleurs du secteur informel à verser des cotisations associés à un circuit
de distribution peu transparent (problème lié à la gouvernance).
- L'État
Depuis de nombreuses années, le budget des États ne peut plus supporter le financement
des services de santé en cohérence avec la politique affichée. Le financement par les États
était censé garantir la gratuité des soins mais la conjoncture économique de la décennie 80-
90 a mis à mal ce principe. L'État n'est plus le financeur principal des soins.
Les dépenses de santé financées par les impôts s'établissent à environ 14 % du PIB dans 16
pays africains. Mais dans la plupart des pays africains, une collecte appropriée des recettes
à travers les impôts publics s'avère difficile car une large partie de la population travaille
dans le secteur informel et les mécanismes de perception des impôts sont peu efficaces.
3 - L'aide extérieure.
Le rôle de l'aide extérieure pour le développement des services de santé dans les pays en
développement reste important. Le montant du financement extérieur est estimé à 10 % des
dépenses totales de santé dans l'Afrique Sub-saharienne. Cette aide varie cependant
considérablement d'un pays à l'autre. En 1998, dans 23 pays africains, l'aide extérieure se
montait à plus de 20 % des dépenses de santé publique. Dans six pays, l'aide étrangère
fournissait plus de 40 % des dépenses totales de santé (OMS, 2000). L'importance des
montants versés rend dépendant un nombre important de pays de l'aide extérieure. Elle pose
le problème récurrent pour ces pays d'être un jour en mesure d'être autonome en comptant
sur des fonds suffisants dégagés à partir des ressources propres du pays afin de mettre à la
disposition d'une population sans cesse croissante des services de santé de base.
Références Bibliographiques.