Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Aller au contenu

Roland Topor

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Roland Topor
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Père
Fratrie
Autres informations
Membre de
Distinctions
Prix des Deux Magots ()
Prix Wilhelm Loth ()
Royal Designers for Industry honoraire (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Roland Topor, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un artiste dessinateur, peintre, illustrateur, écrivain, poète, dramaturge, metteur en scène, chansonnier, acteur et cinéaste français.

Fils du peintre et sculpteur Abram Topor, le jeune Roland passe ses premières années à Paris, dans le 10e arrondissement, rue Corbeau (actuelle rue Jacques-Louvel-Tessier), puis en Savoie où ses parents, immigrés polonais et juifs, se cachent de l'occupant nazi entre 1941 et 1945[1].

À la Libération, il est élève au collège-lycée Jacques-Decour puis étudie aux Beaux-Arts de Paris à partir de 1955 et réalise en 1958 la couverture de la revue Bizarre, ce qui constitue sa première publication[1].

En 1960, la Maison des Beaux-Arts organise sa première exposition, alors que son premier livre de dessins, Les Masochistes, est publié chez E. Losfeld. Il publie également sa première nouvelle, L’Amour fou, dans la revue Fiction, à laquelle il collaborera régulièrement[1].

À partir de 1961, Topor collabore au journal Hara-Kiri dont il partage le culte de l'humour noir, décapant et cynique mais aussi, dans une veine plus rose, au magazine Elle[2].

En 1962, avec Fernando Arrabal et Alejandro Jodorowsky, il est l'un des créateurs du mouvement Panique.

Il est le frère de l'historienne Hélène d'Almeida-Topor et l'oncle de l'historien Fabrice d'Almeida.

Topor et le cinéma

[modifier | modifier le code]

Attiré par le cinéma d'animation, il collabore avec René Laloux à plusieurs films, des courts métrages, et le long-métrage La Planète sauvage qui obtient, en 1973, le prix spécial du jury à Cannes. Il ouvre ses portes à l'émission Italiques en 1974[3] en compagnie de Fernando Arrabal. Il est acteur pour quelques seconds rôles, dans Celles qu'on n'a pas eues de Pascal Thomas, Qui êtes-vous Polly Magoo, de William Klein, L'Araignée de satin, de Jacques Baratier, dans le film de Werner Herzog, Nosferatu, fantôme de la nuit, aux côtés d'Isabelle Adjani et de Klaus Kinski, Trois Vies et une seule mort de Raoul Ruiz

Topor réalise aussi beaucoup d'affiches (Le Tambour de Volker Schlöndorff, L'Empire de la passion de Oshima, L'Ibis rouge de Jean-Pierre Mocky) pour le théâtre à Paris, à Munich pendant plusieurs saisons, pour Amnesty International.

Son roman Le Locataire chimérique est adapté au cinéma par Roman Polanski (Le Locataire). En 1976, Topor collabore avec Federico Fellini pour son Casanova, dessinant les images projetées pendant la séquence de la « lanterne magique ».

Autres collaborations (télévision, théâtre, etc.)

[modifier | modifier le code]
Les marionnettes de Téléchat, émission jeunesse d'humour loufoque, créée par Roland Topor en 1983.

À la radio, Topor est l’un des protagonistes de l'émission Des Papous dans la tête de France Culture.

Il travaille aussi avec son ami Jean-Michel Ribes sur de nombreux projets. Ils écrivent ensemble pour la télévision Merci Bernard (1982-1984), puis Palace (1988) ; pour le théâtre Batailles (1983) ; pour le cinéma La Galette du roi (1985) ; ainsi que d'autres écrits inédits à ce jour, comme Kignorje ou Le Chou de l'érudit.

Topor travaille également pour la télévision sur la série pour enfants (démarrée en 1983) Téléchat, réalisée par son ami intime, le Belge Henri Xhonneux. Succès immédiat de la série : 234 épisodes sont tournés. À rebrousse-poil (publié en 1987), coécrit avec Xhonneux, relate le tour du monde qu'effectue Groucha (personnage principal de Téléchat) en 80 jours.

C'est aussi avec Henri Xhonneux que Roland Topor entreprend une adaptation cinématographique de la vie du marquis de Sade, en 1988, présentée au public l'année suivante, lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution française. L'œuvre (Marquis), uniquement interprétée par des acteurs en masques représentant des animaux, déconcerta et la critique et les spectateurs. Le temps aidant, Marquis est devenu un film « culte ».[réf. nécessaire] Auteur de théâtre — Vinci avait raison (pièce qui déclencha un immense scandale en Belgique lors de sa création[4]), Joko fête son anniversaire, L'Ambigu, ou encore L'Hiver sous la table —, L'Ambigu publié en 1997, Le Feu au Lac, Roland Topor travailla à plusieurs reprises avec son ami Jérôme Savary (Les Aventures de Zartan, De Moïse à Mao), et signa en 1992 à la fois la mise en scène, les décors et les costumes de Ubu roi avec Catherine Jacob au théâtre national de Chaillot, à Paris.

Par ailleurs, la Galerie HumuS, créée en 1988 à Lausanne en Suisse a été parrainée par Roland Topor[5].

Les dernières années

[modifier | modifier le code]
Tombe de Roland Topor au cimetière du Montparnasse (division 14).

En 1992, Topor fonde, avec Giacomo Carioti et Jean-Louis Colas, l'association RomaliaisonParis, Société de libres talents entre deux capitales, dont le but est l'amitié et la collaboration entre artistes français et italiens. Topor en est le premier président. Pour elle il réalise en 1996 le symbole Pinocchio qui se fait Marameo, dessiné lors du voyage à Rome, en , pour recevoir — sur invitation de Giacomo Carioti et Rinaldo Traini, manager d'Expocartoon — le prix Une vie pour l'illustration. Après sa mort, ce dessin devient le symbole du prix Roland-Topor, remis par RomaliaisonParis.

Frappé d'une hémorragie cérébrale à son domicile parisien situé dans le 10e arrondissement, il décède le dans un hôpital du 13e arrondissement de Paris[6]. Roland Topor est inhumé au cimetière du Montparnasse, dans la 14e division, en bordure de l'avenue du Nord.

Il est nommé, à titre posthume, satrape du Collège de 'Pataphysique.

Il laisse une œuvre foisonnante, originale, dont le temps n'a pas émoussé la virulence.

Le passage Roland-Topor lui rend hommage à Paris, dans le 10e arrondissement[7].

Publications (sélection)

[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive (tout au long de sa vie, Topor a publié nombre de livres et de recueils de nouvelles, souvent restés confidentiels.)

  • 1964 : Le Locataire chimérique
  • 1967 : La Princesse Angine
  • 1968 : Erika
  • 1969 : Joko fête son anniversaire (roman et théâtre), prix des Deux Magots 1970
  • 1969 : Un amour de téléphone (sous le pseudonyme d'Élisabeth Nerval)
  • 1970 : Pop Rose (sous le pseudonyme de Maud Morel)
  • 1971 : Épreuve par neuf (sous le pseudonyme de Laurent Taupor)
  • 1975 : Mémoires d'un vieux con, nouvelle édition 2011, éd. Wombat
  • 1978 : Portrait en pied de Suzanne
  • 1990 : Le Sacré Livre de Proutto
  • 1996 : Jachère Party

Recueils de nouvelles

[modifier | modifier le code]
  • 1962 : Bizarre! Bizarre !
  • 1967 : Four Roses for Lucienne
  • 1982 : Café Panique
  • 1986 : La Plus Belle Paire de seins du monde
  • 1988 : Taxi Stories
  • 1989 : Journal in Time
  • 1989 : Les Combles parisiens
  • 1997 : Made in Taïwan, Copyright in Mexico
  • 2011 : Vaches noires, éd. Wombat. 33 nouvelles inédites, recueil composé par l'auteur de son vivant

Théâtre, opéra

[modifier | modifier le code]
  • 1972 : Les Derniers Jours de solitude de Robinson Crusoé, 20 ans d'aventures et d'amour
  • 1972 : Le Bébé de Monsieur Laurent
  • 1975 : De Moïse à Mao, 5000 ans d'aventures
  • 1983 : Batailles, avec Jean-Michel Ribes
  • 1989 : Joko fête son anniversaire (adaptation pour le théâtre de Patrick Roegiers)
  • 1989 : Vinci avait raison
  • 1989 : Fatidik et Opéra
  • 1990 : Die Zauberflöte, Théâtre Aalto
  • 1994 : L'Hiver sous la table
  • 1996 : L'Ambigu
  • 1997 : Le Feu au lac

Recueil de dessins

[modifier | modifier le code]
  • 1960 : Les Masochistes
  • 1961 : Topor, anthologie
  • 1965 : Panic
  • 1965 : Dessins Panique
  • 1972 : Un monsieur tout esquinté (dessins de Roland et Nicolas Topor)
  • 1974 : L'Epikon
  • 1974 : Une vie à la gomme
  • 1977 : Toporland
  • 1985 : Topor (catalogue de l'Exposition de Munich)
  • 1992 : Le Courrier des lettres, collection Points, éditions Seuil
  • 1996 : Le Trésor des dames
  • 2008 : Mai 68, collectif - Michel Lafon
  • 2010 : Rebonjour (chez United Dead Artists)
  • Les Deux Caprices, illustrations de Sabine Monirys, Grasset Jeunesse, 1974
  • Marcel Aymé, Œuvres romanesques, 6 tomes, illustrations de Roland Topor, Flammarion, 1977
  • Palace, avec Jean-Michel Ribes (sketches télé)
  • Merci Bernard, avec Jean-Michel Ribes (sketches)
  • Le Sacré Livre de Prouto (récit)
  • Courts Termes, avec Eddy Devolder (entretiens)
  • L'Équation du bonheur, avec Henri Rubinstein (entretiens)
  • À rebrousse-poil, avec Henri Xhonneux (échanges)
  • La Cuisine cannibale (recettes)
  • Rumsteak morceaux choisis (poèmes et chansons)
  • Vous savez, moi, sans mes lunettes, collection « L'art en écrit », éditions Jannink, Paris, 1992
  • Pense-bêtes (phrases, poèmes et dessins), Le Cherche midi éditeur, collection « Les pensées », Paris, 1992

Discographie

[modifier | modifier le code]
  • Les Derniers Jours de solitude de Robinson Crusoë (bande originale par Le Grand Magic Circus avec trois textes de chansons Topor, en 1973)
  • Zozo Lala (chanson sur un 45T de Megumi Satsu, en 1980)
  • Scato (chanson enregistrée en public par Megumi Satsu, en 1980 — parue en 2011)
  • Sous mes draps (chanson sur l'album Heureux en amour ? de Robert Charlebois, en 1981)
  • Monte dans mon ambulance et Je m'aime (deux textes signés Topor dans l'album Silicone Lady de Megumi Satsu paru en 1984[8])
  • François détexte Topor (album de François Hadji-Lazaro sur des textes de Topor en 1996)
  • Chantons z'enfants (album de Max Rongier pour lequel Topor a donné des textes et des illustrations, en 1997)
  • Les Points sur les i (album auto-produit par le groupe TOPOR d'attache en 2000 ; 17 textes de Roland Topor chantés par le comédien-chanteur Pasquale d'Inca)
  • Bloody Mary (mini-album de Sarah Olivier avec plusieurs textes de Topor, en 2003)
  • Joséphine et les Ombres (conte lyrique pour enfants, musique de Reinhardt Wagner, en 2004)
  • Zabawy Toporem na Żywo (DVD vidéo par le groupe Sublokator, enregistrement en public, une partie des chansons a été traduite en polonais par Marcin Pawlik, le bassiste du groupe, en 2012)
  • Bloody Mary (chanson sur l'album Pink Galina de Sarah Olivier mise en musique par Babx, en 2013)

Cinéma et télévision

[modifier | modifier le code]

En tant que scénariste et concepteur des décors/personnages

[modifier | modifier le code]

En tant qu'auteur de l'œuvre originale

[modifier | modifier le code]

En tant qu'acteur

[modifier | modifier le code]

Télévision

[modifier | modifier le code]

(Outre Des Papous dans la tête)

  • 1967 : En Suisse, dramatique
  • 1972 : L'Auberge des colonels, pièce de théâtre
  • 1975-1976 : Mémoires d'un vieux con, adaptation du roman éponyme pour l'émission Allegro
  • 1984 : Megumi Satsu, chanteuse japonaise excentrique, a interprété Je m'aime et Monte dans mon ambulance, deux textes de Topor mis en musique par François d'Aime[8].

Expositions récentes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e « Le monde selon Topor », sur bnf.fr, (consulté le ), dossier de presse de l'exposition.
  2. « Exposition Le monde selon Topor », sur bnf.fr (consulté le ).
  3. Italiques, deuxième chaîne de l'ORTF, 30 août 1974.
  4. « Seul le pire est sûr, Topor le savait mieux qu'un autre - Un scandale à quatre pattes au Poche », sur Le Soir (consulté le ).
  5. Entretien avec HumuS - Amandine G., 10 octobre 2014.
  6. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Roland Topor », sur MatchID
  7. Le 1 octobre 2017 à 13h06, « Roland Topor a un passage à son nom dans le Xe », sur leparisien.fr, .
  8. a et b 33 tours 30 cm Polydor référence 823 619-1.
  9. « Moulins - Le monde de Roland Topor », sur arts-in-the-city.com, (consulté le ).
  10. Joséphine Bindé, « Télé, ciné, cuisine, théâtre… Les 9 vies de Roland Topor », sur beauxarts.com, (consulté le ).
  11. Page de l'exposition, sur le site musees.allier.fr.
  12. « Topor n'est pas mort », sur galerieannebarrault.com (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Biographie et recueils

[modifier | modifier le code]
  • Topor, artiste multimédia, Sociétés et Représentations, n°44.éditions de La Sorbonne, 2017, 248 p.
  • Daniel Laforest, Topor et le cinéma, Nouvelles éditions Place, 2020, 121 p.
  • Fabrice Blin et Xavier Kawa-Topor, L'Odyssée de la Planète Sauvage, éditions Capricci, 2023, 236 p.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]
  • Humour noir
  • Pinocchio : Roland Topor a illustré deux éditions de Pinocchio (une italienne et une allemande)

Liens externes

[modifier | modifier le code]
Notices et ressources