This historical ethnography of the Roya valley, on the border between Italy and France, offers a ... more This historical ethnography of the Roya valley, on the border between Italy and France, offers a point of entry into the skein of the frontier: it unfolds the various lines that make up a state border, almost perfectly superimposed to such an extent that their plurality becomes invisible "from above". It also follows the processes during which these limits of different activities (commercial exchanges, linguistic usages, etc.) come to be aligned with the border. The border zone thus provides an opportunity to grasp the local consistency of state belonging. With its singular history, the Roya is an open-air laboratory for the realignment effects of a border shift (here in 1947) on a territory and its people. It also reveals the specific work of the State at its borders - all the more intense when it comes to claiming a new territory at the end of the Second World War, and more recently to resuming the filtering of human mobility within the Schengen area or reasserting its presence after the 2020 storm 2020 - and its links with the political mobilizations which involved the Roya over the course of its history.
Family transmission of voting preference has been studied since the early 1960s and has long been... more Family transmission of voting preference has been studied since the early 1960s and has long been the central and exclusive issue of ‘political socialisation’. However, these early studies have neither resolved nor exhausted the question of the processes and effects of primary socialisation. Today, they are increasingly examined in the sociology of childhood or youth, with particular focus on class and gender. Above all, the early studies did not address moments of socialisation after childhood or agents of socialisation aside from school and family: these include extra-familial primary socialisation, secondary political socialisation in the world of work, participation in social movements, and political events. Finally, problematising the scope and definition of the ‘political’ sheds light on processes of socialisation both to and through engagement, as well as national socialisation. This approach also examines more systematically and specifically the links between the political and other practical areas or social worlds in which individual trajectories are embedded.
À plus d’un an de l’élection présidentielle de 2017, les leaders de l’opposition politique affirm... more À plus d’un an de l’élection présidentielle de 2017, les leaders de l’opposition politique affirment déjà la nécessité d’une alternance au pouvoir. Leur discours, devenu routinier, consiste à valoriser l’alternance à la fois pour elle-même, comme signe de « bonne santé démocratique », et aussi parce qu’elle est supposée porteuse de changements politiques et sociaux. Plus largement, toute une série d’acteurs (responsables politiques et militants, collaborateurs d’élus et agents administratifs, journalistes et commentateurs politiques, représentants de la société civile, des salariés, de groupes de pression, etc.) se positionne dans l’optique d’une éventuelle alternance à venir. Intégrée par les acteurs politiques comme par ceux qui dépendent de leurs décisions, l’alternance est ainsi anticipée par de nombreux pans de la société, en même temps qu’elle est présentée comme salutaire pour le régime et les institutions. Pourtant, la notion d’alternance au pouvoir n’a pas toujours constitué une catégorie d’entendement du jeu politique. En France, c’est dans les années 1970 que son emploi s’est répandu, tandis que dans de nombreux pays, y compris démocratiques, elle ne fait guère sens. Comment expliquer que la compétition politique soit désormais pensée en termes d’alternance ? A quelles conditions une alternance se produit-elle ? Quels effets politiques et sociaux peut-on imputer à l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle majorité ? Cet ouvrage regroupe une quinzaine de contributions de politistes, réparties en trois parties. La première permet de comprendre à quelles conditions une alternance produit du changement. La deuxième partie revient sur la première alternance de la 5e République, celle de 1981, pour en comprendre le caractère historique. Enfin, la troisième partie élargit le regard en étudiant l’alternance dans des espaces politiques infranationaux ou non démocratiques. Ce livre est destiné aux chercheurs et étudiants en sciences sociales, mais aussi plus largement à toute personne intéressée par la politique et soucieuse de mieux connaître ce phénomène caractéristique des démocraties contemporaines.
« Les organisations de jeunesse, quelle que soit leur orientation politique, sont bien des lieux ... more « Les organisations de jeunesse, quelle que soit leur orientation politique, sont bien des lieux d'apprentissage des ficelles du métier politique, métier "qui ne s'apprend pas". Pourtant, les organisations de jeunesse des partis politiques, a fortiori celles des partis aujourd'hui dominants dans l'espace politique français, étaient jusqu'à la thèse de Lucie Bargel mal connues. [...]
C'est l'incorporation progressive des savoir-faire et des savoir-être officiels et officieux de la profession politique qu'étudie Lucie Bargel, contribuant ainsi tout d'abord au renouveau des travaux sur la socialisation, politique ou non. Et elle le fait avec une double exigence qui participe de la valeur de cet ouvrage : celle de la comparaison entre une organisation de droite et une organisation de gauche ; celle de la multiplication des méthodes puisqu'on trouvera ici aussi bien des archives, une analyse quantitative de questionnaires passés auprès des membres de ces mouvements de jeunesse, qu'une longue observation au sein du MJS et des Jeunes Populaires. [...]
En effet, seule une observation longue, couplée à l'usage de la notion de carrière, per-met de décrire ce qui ne l'avait jamais été jusque-là : l'incorporation progressive des règles formelles et informelles, des plus dicibles aux plus déviantes. [...]
L'ouvrage de Lucie Bargel contribue à l'analyse de la professionnalisation et de la socialisation politiques, comme aux gender studies. Il participe enfin de la sociologie des institutions, parce qu'il montre tout du long ce que les institutions "font" à leurs membres. Mais aussi parce que Lucie Bargel parvient à décrire sous quelles conditions historiques et politiques l'accord ou le désaccord avec la tutelle partisane autorise les organisations de jeunesse à devenir ou non des filières de professionnalisation politique. »
On a souvent avancé que les femmes allaient faire de la politique autrement, voire remédier à la ... more On a souvent avancé que les femmes allaient faire de la politique autrement, voire remédier à la « crise de la représentation ». Six ans après l'entrée en vigueur de la loi sur la parité, qu'en est-il vraiment ? Le meilleur équilibre des sexes dans la représentation politique a-t-il affecté la question du genre, autrement dit les rapports sociaux historiquement établis entre le masculin et le féminin et leurs effets sur les comportements des hommes et des femmes ? Avec la parité, les stéréotypes de genre ont-ils été affaiblis ou au contraire renforcés ?
Au terme d'une enquête sociologique de plusieurs années, menée par une équipe de chercheuses et chercheurs de plusieurs universités, ce livre propose, pour la première fois, un bilan complet de la « parité » en politique.
Un bilan pour le moins contrasté, parfois surprenant...
Article écrit avec Lucie Bargel, dans N. Defaud, A. Llobet (dir.), La condition politique des sy... more Article écrit avec Lucie Bargel, dans N. Defaud, A. Llobet (dir.), La condition politique des syndicats. Approche comparée, Paris, L'Harmattan, Coll. « Cahiers politiques », à paraître.
Votre CV Vos publications académiques Vos autres publications. Causes identitaires et groupes enj... more Votre CV Vos publications académiques Vos autres publications. Causes identitaires et groupes enjeux. Base de publications de recherche de l'université Paris-Dauphine. Accueil; IRISSO (UMR 7170); IRISSO : Publications; Consulter le document. Connexion. ...
Au croisement des recherches sur le recrutement du personnel politique et de celles sur la social... more Au croisement des recherches sur le recrutement du personnel politique et de celles sur la socialisation, l’article analyse le processus d’incorporation des savoirs, savoir-faire et savoir-être qui forment le métier politique, chez les membres du Mouvement des jeunes socialistes et des Jeunes populaires. L’enquête ethnographique permet de saisir les carrières des enquêtés dans leurs dimensions objectives et subjectives, et leur socialisation politique en tant que processus progressif et réversible, modelé par une incitation et une sélection conjointes de la part des plus anciens. L’analyse de la socialisation au métier politique en train de se faire, en pratique et tacitement, permet alors d’entrer dans la « boîte noire » de la compétence politique professionnelle et du « sens pratique » propre au champ politique.
V. Becquet (dir.) Jeunesses engagées, coll. GERME, Ed. Syllepses, 2014
Qui s'engage au sein des organisations de jeunesse des deux principaux partis politiques français... more Qui s'engage au sein des organisations de jeunesse des deux principaux partis politiques français ? Quelles sont les caractéristiques sociales des membres des Jeunes populaires (UMP) et du Mouvement des jeunes socialistes ? Et, au-delà de la description, que nous apprend cette perspective ? D'abord, explorer les propriétés sociales des membres des JP et du MJS permet de rappeler l'hétérogénéité de " la jeunesse ", et de se demander, alors, de quelle jeunesse il s'agit ici. On verra dans une première partie que les Jeunes populaires et les Jeunes socialistes, comme tous les militants, ne sont guère représentatifs au sens sociologique du terme. Ils incarnent en revanche la vision dominante de la jeunesse, ce qui est à lier avec la manière dont les partis envisagent l'action publique en direction des jeunes. Ensuite, souligner dans un deuxième temps les écarts entre jeunes de gauche et jeunes de droite conduit, d'une part, à éprouver la solidité des " variables lourdes " (classe sociale, religion...) de la sociologie électorale. D'autre part, et c'est un peu plus original, cela permet dans un troisième temps de poser la question des liens entre les caractéristiques des institutions militantes et l'homogénéité ou hétérogénéité sociale de leurs membres.
Is it necessary to draw on details from a person’s ‘private life’ to describe his (or her) ‘publi... more Is it necessary to draw on details from a person’s ‘private life’ to describe his (or her) ‘public life’? During fieldwork conducted on the politics of a medium-sized French city, the authors garnered a good amount of information – real or alleged – about the sexuality of local elected officials (most often women). Rather than keeping sexuality out of the scope of their research, as is common in social sciences, the authors examine how it is used locally to interpret political life. They look at two elected municipal officials with atypical career paths whose rapid rise to power defied the common rules of political selection, and who were rumoured to engage in romantic relationships with men who benefitted from a greater political capital. The study addresses two dimensions: social explanation by sexuality, which requires analysing the social functions of rumours; and the sociological explanation of sexuality, which implies examining the political role of sexuality. For both of these dimensions, the authors draw from analyses of the political context: the use of these sexual explanations does not make sense per se, but can only be understood within the context local politics in France during the 2000s, shaped by the application of the parity law. Finally, the demonstration leads the authors to plead in favour of normalizing the analysis of intimate relationships.
« Show this Gender that I Would not See ». Gender, Sexuality, and Institutions in the Presidentia... more « Show this Gender that I Would not See ». Gender, Sexuality, and Institutions in the Presidential Election of 2012
The article analyses what the 2012 presidential campaign reveals of gender and sexual issues in France. Based on the contributions gathered in this issue, it underlines at first the centrality of gender and sexuality as political language, central for staging the nation and the candidates’ strategic identities, which leads paradoxically to depoliticize certain issues. Second, the paper emphasizes on the power of presidential, heterosexual and partisan institutions in the (re) production of gender and sexual norms, within and beyond the political sphere.
This historical ethnography of the Roya valley, on the border between Italy and France, offers a ... more This historical ethnography of the Roya valley, on the border between Italy and France, offers a point of entry into the skein of the frontier: it unfolds the various lines that make up a state border, almost perfectly superimposed to such an extent that their plurality becomes invisible "from above". It also follows the processes during which these limits of different activities (commercial exchanges, linguistic usages, etc.) come to be aligned with the border. The border zone thus provides an opportunity to grasp the local consistency of state belonging. With its singular history, the Roya is an open-air laboratory for the realignment effects of a border shift (here in 1947) on a territory and its people. It also reveals the specific work of the State at its borders - all the more intense when it comes to claiming a new territory at the end of the Second World War, and more recently to resuming the filtering of human mobility within the Schengen area or reasserting its presence after the 2020 storm 2020 - and its links with the political mobilizations which involved the Roya over the course of its history.
Family transmission of voting preference has been studied since the early 1960s and has long been... more Family transmission of voting preference has been studied since the early 1960s and has long been the central and exclusive issue of ‘political socialisation’. However, these early studies have neither resolved nor exhausted the question of the processes and effects of primary socialisation. Today, they are increasingly examined in the sociology of childhood or youth, with particular focus on class and gender. Above all, the early studies did not address moments of socialisation after childhood or agents of socialisation aside from school and family: these include extra-familial primary socialisation, secondary political socialisation in the world of work, participation in social movements, and political events. Finally, problematising the scope and definition of the ‘political’ sheds light on processes of socialisation both to and through engagement, as well as national socialisation. This approach also examines more systematically and specifically the links between the political and other practical areas or social worlds in which individual trajectories are embedded.
À plus d’un an de l’élection présidentielle de 2017, les leaders de l’opposition politique affirm... more À plus d’un an de l’élection présidentielle de 2017, les leaders de l’opposition politique affirment déjà la nécessité d’une alternance au pouvoir. Leur discours, devenu routinier, consiste à valoriser l’alternance à la fois pour elle-même, comme signe de « bonne santé démocratique », et aussi parce qu’elle est supposée porteuse de changements politiques et sociaux. Plus largement, toute une série d’acteurs (responsables politiques et militants, collaborateurs d’élus et agents administratifs, journalistes et commentateurs politiques, représentants de la société civile, des salariés, de groupes de pression, etc.) se positionne dans l’optique d’une éventuelle alternance à venir. Intégrée par les acteurs politiques comme par ceux qui dépendent de leurs décisions, l’alternance est ainsi anticipée par de nombreux pans de la société, en même temps qu’elle est présentée comme salutaire pour le régime et les institutions. Pourtant, la notion d’alternance au pouvoir n’a pas toujours constitué une catégorie d’entendement du jeu politique. En France, c’est dans les années 1970 que son emploi s’est répandu, tandis que dans de nombreux pays, y compris démocratiques, elle ne fait guère sens. Comment expliquer que la compétition politique soit désormais pensée en termes d’alternance ? A quelles conditions une alternance se produit-elle ? Quels effets politiques et sociaux peut-on imputer à l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle majorité ? Cet ouvrage regroupe une quinzaine de contributions de politistes, réparties en trois parties. La première permet de comprendre à quelles conditions une alternance produit du changement. La deuxième partie revient sur la première alternance de la 5e République, celle de 1981, pour en comprendre le caractère historique. Enfin, la troisième partie élargit le regard en étudiant l’alternance dans des espaces politiques infranationaux ou non démocratiques. Ce livre est destiné aux chercheurs et étudiants en sciences sociales, mais aussi plus largement à toute personne intéressée par la politique et soucieuse de mieux connaître ce phénomène caractéristique des démocraties contemporaines.
« Les organisations de jeunesse, quelle que soit leur orientation politique, sont bien des lieux ... more « Les organisations de jeunesse, quelle que soit leur orientation politique, sont bien des lieux d'apprentissage des ficelles du métier politique, métier "qui ne s'apprend pas". Pourtant, les organisations de jeunesse des partis politiques, a fortiori celles des partis aujourd'hui dominants dans l'espace politique français, étaient jusqu'à la thèse de Lucie Bargel mal connues. [...]
C'est l'incorporation progressive des savoir-faire et des savoir-être officiels et officieux de la profession politique qu'étudie Lucie Bargel, contribuant ainsi tout d'abord au renouveau des travaux sur la socialisation, politique ou non. Et elle le fait avec une double exigence qui participe de la valeur de cet ouvrage : celle de la comparaison entre une organisation de droite et une organisation de gauche ; celle de la multiplication des méthodes puisqu'on trouvera ici aussi bien des archives, une analyse quantitative de questionnaires passés auprès des membres de ces mouvements de jeunesse, qu'une longue observation au sein du MJS et des Jeunes Populaires. [...]
En effet, seule une observation longue, couplée à l'usage de la notion de carrière, per-met de décrire ce qui ne l'avait jamais été jusque-là : l'incorporation progressive des règles formelles et informelles, des plus dicibles aux plus déviantes. [...]
L'ouvrage de Lucie Bargel contribue à l'analyse de la professionnalisation et de la socialisation politiques, comme aux gender studies. Il participe enfin de la sociologie des institutions, parce qu'il montre tout du long ce que les institutions "font" à leurs membres. Mais aussi parce que Lucie Bargel parvient à décrire sous quelles conditions historiques et politiques l'accord ou le désaccord avec la tutelle partisane autorise les organisations de jeunesse à devenir ou non des filières de professionnalisation politique. »
On a souvent avancé que les femmes allaient faire de la politique autrement, voire remédier à la ... more On a souvent avancé que les femmes allaient faire de la politique autrement, voire remédier à la « crise de la représentation ». Six ans après l'entrée en vigueur de la loi sur la parité, qu'en est-il vraiment ? Le meilleur équilibre des sexes dans la représentation politique a-t-il affecté la question du genre, autrement dit les rapports sociaux historiquement établis entre le masculin et le féminin et leurs effets sur les comportements des hommes et des femmes ? Avec la parité, les stéréotypes de genre ont-ils été affaiblis ou au contraire renforcés ?
Au terme d'une enquête sociologique de plusieurs années, menée par une équipe de chercheuses et chercheurs de plusieurs universités, ce livre propose, pour la première fois, un bilan complet de la « parité » en politique.
Un bilan pour le moins contrasté, parfois surprenant...
Article écrit avec Lucie Bargel, dans N. Defaud, A. Llobet (dir.), La condition politique des sy... more Article écrit avec Lucie Bargel, dans N. Defaud, A. Llobet (dir.), La condition politique des syndicats. Approche comparée, Paris, L'Harmattan, Coll. « Cahiers politiques », à paraître.
Votre CV Vos publications académiques Vos autres publications. Causes identitaires et groupes enj... more Votre CV Vos publications académiques Vos autres publications. Causes identitaires et groupes enjeux. Base de publications de recherche de l'université Paris-Dauphine. Accueil; IRISSO (UMR 7170); IRISSO : Publications; Consulter le document. Connexion. ...
Au croisement des recherches sur le recrutement du personnel politique et de celles sur la social... more Au croisement des recherches sur le recrutement du personnel politique et de celles sur la socialisation, l’article analyse le processus d’incorporation des savoirs, savoir-faire et savoir-être qui forment le métier politique, chez les membres du Mouvement des jeunes socialistes et des Jeunes populaires. L’enquête ethnographique permet de saisir les carrières des enquêtés dans leurs dimensions objectives et subjectives, et leur socialisation politique en tant que processus progressif et réversible, modelé par une incitation et une sélection conjointes de la part des plus anciens. L’analyse de la socialisation au métier politique en train de se faire, en pratique et tacitement, permet alors d’entrer dans la « boîte noire » de la compétence politique professionnelle et du « sens pratique » propre au champ politique.
V. Becquet (dir.) Jeunesses engagées, coll. GERME, Ed. Syllepses, 2014
Qui s'engage au sein des organisations de jeunesse des deux principaux partis politiques français... more Qui s'engage au sein des organisations de jeunesse des deux principaux partis politiques français ? Quelles sont les caractéristiques sociales des membres des Jeunes populaires (UMP) et du Mouvement des jeunes socialistes ? Et, au-delà de la description, que nous apprend cette perspective ? D'abord, explorer les propriétés sociales des membres des JP et du MJS permet de rappeler l'hétérogénéité de " la jeunesse ", et de se demander, alors, de quelle jeunesse il s'agit ici. On verra dans une première partie que les Jeunes populaires et les Jeunes socialistes, comme tous les militants, ne sont guère représentatifs au sens sociologique du terme. Ils incarnent en revanche la vision dominante de la jeunesse, ce qui est à lier avec la manière dont les partis envisagent l'action publique en direction des jeunes. Ensuite, souligner dans un deuxième temps les écarts entre jeunes de gauche et jeunes de droite conduit, d'une part, à éprouver la solidité des " variables lourdes " (classe sociale, religion...) de la sociologie électorale. D'autre part, et c'est un peu plus original, cela permet dans un troisième temps de poser la question des liens entre les caractéristiques des institutions militantes et l'homogénéité ou hétérogénéité sociale de leurs membres.
Is it necessary to draw on details from a person’s ‘private life’ to describe his (or her) ‘publi... more Is it necessary to draw on details from a person’s ‘private life’ to describe his (or her) ‘public life’? During fieldwork conducted on the politics of a medium-sized French city, the authors garnered a good amount of information – real or alleged – about the sexuality of local elected officials (most often women). Rather than keeping sexuality out of the scope of their research, as is common in social sciences, the authors examine how it is used locally to interpret political life. They look at two elected municipal officials with atypical career paths whose rapid rise to power defied the common rules of political selection, and who were rumoured to engage in romantic relationships with men who benefitted from a greater political capital. The study addresses two dimensions: social explanation by sexuality, which requires analysing the social functions of rumours; and the sociological explanation of sexuality, which implies examining the political role of sexuality. For both of these dimensions, the authors draw from analyses of the political context: the use of these sexual explanations does not make sense per se, but can only be understood within the context local politics in France during the 2000s, shaped by the application of the parity law. Finally, the demonstration leads the authors to plead in favour of normalizing the analysis of intimate relationships.
« Show this Gender that I Would not See ». Gender, Sexuality, and Institutions in the Presidentia... more « Show this Gender that I Would not See ». Gender, Sexuality, and Institutions in the Presidential Election of 2012
The article analyses what the 2012 presidential campaign reveals of gender and sexual issues in France. Based on the contributions gathered in this issue, it underlines at first the centrality of gender and sexuality as political language, central for staging the nation and the candidates’ strategic identities, which leads paradoxically to depoliticize certain issues. Second, the paper emphasizes on the power of presidential, heterosexual and partisan institutions in the (re) production of gender and sexual norms, within and beyond the political sphere.
Cet article s’intéresse à la traduction proprement partisane de cette catégorie sociale et politi... more Cet article s’intéresse à la traduction proprement partisane de cette catégorie sociale et politique qu’est la « jeunesse ». Les définitions du rôle des « jeunes » en politique se construisent à travers des interactions complexes entre les partis politiques, leurs organisations de jeunesse et l’ensemble plus large des jeunes militants de gauche et de droite. Au sein de ce processus, l’âge et les limites d’âge d’un côté, l’étiquette « jeune » de l’autre, constituent des enjeux politiques clefs, aussi bien dans les stratégies de conquête électorale que dans la construction de trajectoires politiques.
This report presents the findings of a study of the application of the parity (equal gender oppor... more This report presents the findings of a study of the application of the parity (equal gender opportunity) law in political life in New Caledonia, French Polynesia and Wallis and Futuna.
Ce dossier se situe à la croisée de deux mouvements récents qui traversent la science politique f... more Ce dossier se situe à la croisée de deux mouvements récents qui traversent la science politique française. Le premier tient au constat que l’étude des partis politiques s’est largement transformée ces dernières années. D’abord, cet objet « canonique » a fait l’objet d’une attention renouvelée, et en particulier un nombre important de thèses, récemment soutenues ou en cours, y sont consacrées. Ensuite, ces travaux, émanant donc pour une large part de jeunes chercheur(se)s, ont pour point commun de s’appuyer sur des enquêtes, entendues au sens large comme des méthodes de production de données originales, que celles-ci soient qualitatives (par observations et entretiens) ou quantitatives (passation de questionnaires auprès d’adhérents d’un parti politique, par exemple). Cette multiplication de travaux empiriques sur les partis permet une confrontation des expériences d’enquête, afin de réfléchir collectivement à ces pratiques de recherche, pour elles-mêmes mais aussi pour ce qu’elles nous apprennent de l’objet de recherche parti politique. C’est ce double intérêt qui est à l’origine de ce dossier, en écho au mouvement récent portant la science politique française à accorder de l’importance et du crédit à la réflexivité méthodologique, sous l’effet notamment du décloisonnement disciplinaire en sciences sociales.
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Pourtant, la notion d’alternance au pouvoir n’a pas toujours constitué une catégorie d’entendement du jeu politique. En France, c’est dans les années 1970 que son emploi s’est répandu, tandis que dans de nombreux pays, y compris démocratiques, elle ne fait guère sens.
Comment expliquer que la compétition politique soit désormais pensée en termes d’alternance ? A quelles conditions une alternance se produit-elle ? Quels effets politiques et sociaux peut-on imputer à l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle majorité ?
Cet ouvrage regroupe une quinzaine de contributions de politistes, réparties en trois parties. La première permet de comprendre à quelles conditions une alternance produit du changement. La deuxième partie revient sur la première alternance de la 5e République, celle de 1981, pour en comprendre le caractère historique. Enfin, la troisième partie élargit le regard en étudiant l’alternance dans des espaces politiques infranationaux ou non démocratiques.
Ce livre est destiné aux chercheurs et étudiants en sciences sociales, mais aussi plus largement à toute personne intéressée par la politique et soucieuse de mieux connaître ce phénomène caractéristique des démocraties contemporaines.
C'est l'incorporation progressive des savoir-faire et des savoir-être officiels et officieux de la profession politique qu'étudie Lucie Bargel, contribuant ainsi tout d'abord au renouveau des travaux sur la socialisation, politique ou non. Et elle le fait avec une double exigence qui participe de la valeur de cet ouvrage : celle de la comparaison entre une organisation de droite et une organisation de gauche ; celle de la multiplication des méthodes puisqu'on trouvera ici aussi bien des archives, une analyse quantitative de questionnaires passés auprès des membres de ces mouvements de jeunesse, qu'une longue observation au sein du MJS et des Jeunes Populaires. [...]
En effet, seule une observation longue, couplée à l'usage de la notion de carrière, per-met de décrire ce qui ne l'avait jamais été jusque-là : l'incorporation progressive des règles formelles et informelles, des plus dicibles aux plus déviantes. [...]
L'ouvrage de Lucie Bargel contribue à l'analyse de la professionnalisation et de la socialisation politiques, comme aux gender studies. Il participe enfin de la sociologie des institutions, parce qu'il montre tout du long ce que les institutions "font" à leurs membres. Mais aussi parce que Lucie Bargel parvient à décrire sous quelles conditions historiques et politiques l'accord ou le désaccord avec la tutelle partisane autorise les organisations de jeunesse à devenir ou non des filières de professionnalisation politique. »
Frédérique Matonti
Au terme d'une enquête sociologique de plusieurs années, menée par une équipe de chercheuses et chercheurs de plusieurs universités, ce livre propose, pour la première fois, un bilan complet de la « parité » en politique.
Un bilan pour le moins contrasté, parfois surprenant...
The article analyses what the 2012 presidential campaign reveals of gender and sexual issues in France. Based on the contributions gathered in this issue, it underlines at first the centrality of gender and sexuality as political language, central for staging the nation and the candidates’ strategic identities, which leads paradoxically to depoliticize certain issues. Second, the paper emphasizes on the power of presidential, heterosexual and partisan institutions in the (re) production of gender and sexual norms, within and beyond the political sphere.
Pourtant, la notion d’alternance au pouvoir n’a pas toujours constitué une catégorie d’entendement du jeu politique. En France, c’est dans les années 1970 que son emploi s’est répandu, tandis que dans de nombreux pays, y compris démocratiques, elle ne fait guère sens.
Comment expliquer que la compétition politique soit désormais pensée en termes d’alternance ? A quelles conditions une alternance se produit-elle ? Quels effets politiques et sociaux peut-on imputer à l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle majorité ?
Cet ouvrage regroupe une quinzaine de contributions de politistes, réparties en trois parties. La première permet de comprendre à quelles conditions une alternance produit du changement. La deuxième partie revient sur la première alternance de la 5e République, celle de 1981, pour en comprendre le caractère historique. Enfin, la troisième partie élargit le regard en étudiant l’alternance dans des espaces politiques infranationaux ou non démocratiques.
Ce livre est destiné aux chercheurs et étudiants en sciences sociales, mais aussi plus largement à toute personne intéressée par la politique et soucieuse de mieux connaître ce phénomène caractéristique des démocraties contemporaines.
C'est l'incorporation progressive des savoir-faire et des savoir-être officiels et officieux de la profession politique qu'étudie Lucie Bargel, contribuant ainsi tout d'abord au renouveau des travaux sur la socialisation, politique ou non. Et elle le fait avec une double exigence qui participe de la valeur de cet ouvrage : celle de la comparaison entre une organisation de droite et une organisation de gauche ; celle de la multiplication des méthodes puisqu'on trouvera ici aussi bien des archives, une analyse quantitative de questionnaires passés auprès des membres de ces mouvements de jeunesse, qu'une longue observation au sein du MJS et des Jeunes Populaires. [...]
En effet, seule une observation longue, couplée à l'usage de la notion de carrière, per-met de décrire ce qui ne l'avait jamais été jusque-là : l'incorporation progressive des règles formelles et informelles, des plus dicibles aux plus déviantes. [...]
L'ouvrage de Lucie Bargel contribue à l'analyse de la professionnalisation et de la socialisation politiques, comme aux gender studies. Il participe enfin de la sociologie des institutions, parce qu'il montre tout du long ce que les institutions "font" à leurs membres. Mais aussi parce que Lucie Bargel parvient à décrire sous quelles conditions historiques et politiques l'accord ou le désaccord avec la tutelle partisane autorise les organisations de jeunesse à devenir ou non des filières de professionnalisation politique. »
Frédérique Matonti
Au terme d'une enquête sociologique de plusieurs années, menée par une équipe de chercheuses et chercheurs de plusieurs universités, ce livre propose, pour la première fois, un bilan complet de la « parité » en politique.
Un bilan pour le moins contrasté, parfois surprenant...
The article analyses what the 2012 presidential campaign reveals of gender and sexual issues in France. Based on the contributions gathered in this issue, it underlines at first the centrality of gender and sexuality as political language, central for staging the nation and the candidates’ strategic identities, which leads paradoxically to depoliticize certain issues. Second, the paper emphasizes on the power of presidential, heterosexual and partisan institutions in the (re) production of gender and sexual norms, within and beyond the political sphere.