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Sabina  Gola
  • ULB
    Département de Langues et Lettres, CP 175
    Av. F.D. Roosevelt 50
    B-1050 Bruxelles
La troisième guerre d’indépendance dans les pages du « roman d’un géologue » de Xavier De Reul : souvenirs d’amour et de guerre. « Je traversais pour la première fois le mont Cenis, au mois de mai 1866 », ainsi commence le Roman d’un... more
La troisième guerre d’indépendance dans les pages du « roman d’un géologue » de Xavier De Reul : souvenirs d’amour et de guerre.

« Je traversais pour la première fois le mont Cenis, au mois de mai 1866 », ainsi commence le Roman d’un géologue (étude de mœurs) de Xavier de Reul (Bombay, Liège, 1830 – Bruxelles, 1895). Dès l’âge de 19 ans, de Reul quitte la Belgique pour se rendre à plusieurs reprises en France, Allemagne, Suisse et Italie, pour retourner définitivement dans son pays natal en 1870. En Italie, il séjournera entre 1853 et 1854 ainsi qu’en 1865-1869. Ce roman, son premier, fut publié en 1874, mais c’est en 1860 qu’il en commence l’écriture. C’est un roman autobiographique dans lequel De Reul revit sa malheureuse histoire d’amour avec une jeune chanteuse suisse, qu’il avait connu pendant son séjour à Rome en 1853, morte soudainement quelques mois après. Le protagoniste du roman, Paul Ritter, un géologue belge en voyage au Piémont à la recherche de fossiles pour sa collection, connaît une jeune chanteuse tyrolienne en voyage en Italie avec son frère pour guérir de sa maladie de langueur. Il tombe amoureux d’elle, mais malheuresement leur histoire d’amour finira tragiquement à cause de la mort de la jeune Hulda. Les événements qui secouèrent l’Italie en juin 1866 ainsi que les guerres qui bouleversèrent le scénario européen (la defaite de l’Autriche à Sadowa) servent de cadre à ce triste amour. Au moment de la fête de ses fiançailles, il se trouve dans un petit village piémontais avec des amis italiens qui, après la déception de Custoza (« Toute cette journée et celle du lendemain furent pleines d'agitation. À chaque nouveau convoi c'étaient de nouveaux bruits, de fausses rumeurs sur les événements, qui mettaient en émoi notre petite population. Le désastre était confirmé, quelque chose de funeste se répandait dans l'air », p. 182), célèbrent la défaite de l’Autriche : « Mes fiançailles et la bataille de Sadowa furent confondues dans une même célébration, à grand renfort de brindisis et de coups de fusils », p. 210. Xavier De Reul reconstruit le climat de guerre qui caractérisait les villes italiennes du nord de l’Italie (trains réquisitionnés, mouvements de soldats …), ébauche les événements principaux de la defaite de Custoza (stratégie des batailles, les noms des généraux de l’armée italienne ), fait référence à des commentaires lus dans les journaux, et donne de surcroît une touche réaliste à sa narration en insérant des phrases en italien et en piémontais. Nous essayerons de mettre en évidence comment De Reul dans son roman présente les événements de 1866 en tenant compte aussi de la tradition des récits de voyage en Italie rédigés par d’autres Belges qui furent témoins de moments importants de l’histoire italienne du XIXe siècle.
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