8e Forum International Francophone de Pédagogie
des Sciences de la Santé
Cahier des présentations libres
Présentations
libres
PL-01
Métasupervision entre collègues :
l’intégrer à nos journées surchargées
Lyne Ménard, Alain Papineau
Département de médecine de famille et de médecine
d’urgence de l’Université de Montréal, Canada
Contact : lyne.menard.2@umontreal.ca
Mots clés : Métasupervision, supervision, clinicien enseignant,
développement professoral, observation par les pairs, éducation
médicale, rétroaction, habiletés d’enseignement.
Contexte : Il est reconnu qu’être un bon clinicien ne suffit pas pour être un bon enseignant. Plusieurs facultés ont un
programme de développement professoral. Cependant, les cliniciens enseignants demeurent peu observés et reçoivent peu
de rétroaction sur leurs habiletés d’enseignants. L’expansion
et la décentralisation de plusieurs programmes ont fait augmenter le besoin de formation professorale et parfois entrainé
des contraintes de distance. Une méthode d’observation et de
rétroaction par les pairs peut être utile pour répondre à ces deux
problèmes. Cette pratique peut être favorisée par l’utilisation
d’une grille simple, conviviale mais qui doit inclure l’essentiel des attributs d’un clinicien enseignant efficace tels que
déjà décrit par plusieurs auteurs. Les grilles retrouvées dans la
littérature sont souvent longues et exhaustives ce qui les rend
difficiles à utiliser dans la pratique au quotidien. C’est ce qui a
motivé l’auteure à élaborer la grille qui sera présentée.
Objectifs
•• Se familiariser avec le concept de métasupervision
•• Prendre connaissance d’une grille d’évaluation simple
•• Discuter de son application concrète comme outil de développement professoral local et continu
Méthodes :
••
••
••
••
Présentation du contexte
Discussion des bénéfices et obstacles à la métasupervision
Présentation de la grille d’évaluation
Discussion en groupe : exemples d’applications concrètes
Résultats et discussion : La métasupervion entre pairs à l’aide
d’une grille d’évaluation est un outil simple et convivial qui
facilite le développement professoral local et valorise l’intervention par les pairs (coaching).
Références
Borus, J, Pitts S, Gooding H. Acceptability of peer clinical
observation by faculty members. Clin Teach, 2018;15:309-313.
Sommer J, Lanier C, Junod Perron N, Nendaz M, Clavet D,
Audétat M-C. A teaching skills assessment tool inspired by the
Calgary–Cambridge model and the patient-centered approach.
Patient Education and Counseling, 2016;99(4):600-609.
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1): S19-S52
DOI: 10.1051/pmed/2019009
© 2019 EDP Sciences / Société Internationale Francophone d’Education Médicale
Pattison AT, Sherwood M, Lumsden CJ, Gale A, Markides M.
Foundation observation of teaching project – A developmental model of peer observation of teaching, Medical Teacher,
2012;34(2):e136-e142
Zenni E, Hageman H, Hafler J, Gusic M. Peer Feedback Tool
for Clinical Teaching. MedEdPORTAL; 2011. Available from:
www.mededportal.org/publication/8560
Mcleod PJ, Steinert Y. Peer coaching as an approach to faculty
development, Medical Teacher, 2009;31(12):1043-1044
Siddiqui ZS, Jonas-Dwyer D, Carr SE. Twelve tips for peer
observation of teaching, Medical Teacher, 2007;29(4):297-300
Lori R. Newman, David H. Roberts, Susan E. Frankl, Twelve tips
for providing feedback to peers about their teaching, Medical
Teacher, 2018, DOI: 10.1080/0142159X.2018.1521953
PL-02
« Pour une pratique éclairée », un atelier
de développement professionnel
continu adressant le surdiagnostic
et la surutilisation des soins
Guylene Theriault, René Wittmer
Département de médecine familiale, Université McGill,
Montréal, Canada
Contact : ebm.gatineau@hotmail.com
Contexte : La surutilisation des soins est d’une importance cruciale. La pérennité du système de santé est menacée si cette
problématique n’est pas adressée. Il est important que les futurs
professionnels de la santé soient outillés pour faire face à cette
problématique. Pour ce faire, le curriculum doit être repensé
pour incorporer les notions de décision partagée, de médecine
à fardeau minimal et inciter la réflexion sur la valeur de nos
soins. Les médecins enseignants représentent un public-cible
idéal pour inculquer ces notions à leurs apprenants pendant leur
formation. Né en 2016, l’atelier « Pour une pratique éclairée »
est maintenant offert à travers le Canada.
Objectifs ou questions : L’atelier « Pour une pratique éclairée » a été donné dans plusieurs unités d’enseignement à travers
le Québec. L’atelier vise à développer le sens critique et à outiller les cliniciens pour les conversations de type décision partagée. Nous partagerons les résultats de notre expérience. Nous
verrons qu’il est possible d’influencer les pratiques avec un tel
atelier. Nous explorerons aussi certains obstacles au changement soulevés par les participants.
Méthodes : L’atelier, d’une journée complète, allie approche
réflexive, discussions de cas, exploration d’outils d’aide à la
décision partagée et exposés magistraux. L’atelier est divisé en
quatre sections, chacune invitant à la réflexion sur la surutilisation
S20
des modalités diagnostiques, la surprescription, le surdépistage
des cancers et la surveillance excessive des maladies chroniques.
Un questionnaire avant la formation (pré-test), ainsi qu’un
questionnaire 6 et 12 semaines post formation (post-test) ont
permis d’apprécier l’impact perçu de la formation chez les participants. Les questionnaires utilisés sont de type qualitatif.
Résultats : Nous présenterons les résultats obtenus après près de
2 ans. Nous décrirons les changements de pratique rapportés par
les participants. Une majorité des participants rapportent avoir
changé au moins une pratique suite à leur participation à l’atelier.
Discussions et conclusions : Cet atelier a le potentiel de changer les pratiques cliniques et pédagogiques. Il est probablement
encore plus efficace lorsque des équipes s’inscrivent ensemble,
car cela facilite le changement de culture institutionnelle. Il est
évident qu’il y a plus à faire, notamment en introduisant ces
principes dans le curriculum des étudiants en médecine, mais
cet atelier représente un pas dans la bonne direction.
Mots clés : surutilisation, surdiagnostic, développement professoral, décision partagée, stewardship.
Thème : Changer l’optique des soins en enseignant différemment : comment éviter la surutilisation et maximiser la valeur
des soins prodigués.
PL-03
Évolution des approches d’apprentissage
d’étudiants en médecine le long
de leur curriculum : une étude de cohorte
sur 5 ans
Anne Baroffio, Giovani Piumatti
Unité de Développement et de Recherche en Éducation
Médicale, Faculté de médecine de l’Université de
Genève, Suisse
Contact : anne.baroffiobarbier@unige.ch
Contexte : Les approches d’apprentissage des étudiants en
médecine sont associées à leur performance et au développement de leur compétence clinique. L’approche profonde
(AP) est liée à une motivation intrinsèque et à une meilleure
performance et l’approche de surface (AS) à une motivation
extrinsèque et une performance moindre. Peu d’études ont examiné comment les approches d’apprentissage des étudiants en
médecine évoluent au long de leur cursus et comment elles sont
reliées aux caractéristiques individuelles des étudiants et à leurs
expériences de l’environnement d’apprentissage.
Objectifs ou questions : Le but de l’étude est d’analyser l’évolution des approches d’apprentissage pendant un curriculum
médical construit sur des méthodes centrées sur l’étudiant
(apprentissage basé sur des cas, cursus intégré) et d’identifier
des trajectoires individuelles de développement.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
Méthodes : Notre échantillon est composé de 268 étudiants (59 %
de femmes) de la Faculté de médecine de Genève, Suisse, qui ont
rempli le (1) le « Revised two-factor Study Process Questionnaire »
à l’an 1, 2, 3 et 5 de leur parcours de formation ; (2) le « Dundee
Ready Education Environment Measure » à l’an 2, 3 et 5 ; le
« NEO Personality » à l’an 1. Nous avons utilisé des modèles
d’équations structurelles pour estimer les niveaux initiaux et les
taux de changement pour AP et AS et pour analyser les trajectoires individuelles d’apprentissage des étudiants. Des régressions
linéaires multiples et des analyses de variance univariées ont permis de tester la relation entre la personnalité et les perceptions du
contexte éducatif avec les différentes trajectoires d’apprentissage.
Résultats : Sur le plan individuel, les AP tendent à diminuer de
la première à la cinquième année, tandis que les AS augmentent.
Plus les étudiants utilisent des AP, moins ils utilisent des AS.
Nous avons identifié deux trajectoires : 55 % des étudiants utilisent plus d’AS et moins d’AP et tendent à renforcer les AS en
progressant dans leurs années d’études (apprenants de surface) ;
45 % des étudiants utilisent plus d’AP et moins d’AS et sont
stables le long du curriculum (apprenants profonds). Être ouvert
d’esprit et consciencieux en première année prédit d’appartenir
au groupe des apprenants profonds en 2e année. En général, les
apprenants profonds perçoivent leur environnement d’apprentissage de façon plus positive que les apprenants de surface.
Discussions et conclusions : Les étudiants en médecine de
notre échantillon tendent à évoluer vers des approches de surface plutôt que vers des approches profondes pendant leur curriculum. Cette tendance concerne essentiellement les étudiants
déjà tournés vers des approches de surface. Notre contexte
d’apprentissage, conçu pour favoriser un apprentissage profond, semble ne pas avoir suffisamment contribué à accroître
les approches profondes, ni à prévenir leur diminution.
Mots clés : approche d’apprentissage, étudiants en médecine.
Population cible : Formation pré-graduée
PL-04
Comment raisonnent les médecins
de famille engagés dans le suivi
de patients avec multimorbidités ?
Résultats d’une revue systématique
de la littérature
Marie-Claude Audétat, Sarah Cairo-Notari,
Nathalie Caire Fon, Johanna Sommer, Danilo Janjic,
Anne Catherine Pereira Miozzari
(UIGP-UDREM), Faculté de médecine de l’Université de
Genève, Suisse
Contact : marie-claude.audetat@unige.ch
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
Contexte : De nombreuses recherches mettent en évidence les
enjeux relatifs à la prise en charge des patients souffrant de
multimorbidités, que ce soit en ce qui concerne le médecin, les
patients, ou encore le système de santé. Toutefois, le raisonnement relatif au suivi des patients souffrant de multimorbidités a
encore été très peu étudié.
Objectifs ou questions : Faire une revue systématique de
la littérature qui permettra par la suite de définir un plan de
recherche.
Méthodes : Méthodologie spécifique des revues systématiques
de la littérature selon les normes BEME.
Résultats : Les processus de raisonnement en lien avec la multimorbidité se distinguent du raisonnement diagnostique en
plusieurs points, et peuvent être considérés comme plus complexes, dans la mesure où ils se développent en plus étroites
communication et collaboration avec le patient (ses valeurs, ses
besoins, ses souhaits), ainsi que les autres professionnels de la
santé impliqués dans le suivi thérapeutique.
Discussions et conclusion : Un modèle intégratif sera présenté,
permettant de mettre en lumière les enjeux principaux, mais
aussi de discuter des potentielles pistes de recherche futures,
ainsi que des implications pour l’enseignement.
Mots clés : Raisonnement clinique - multimorbidité - médecine
de famille - revue systématique
Population cible : Développement professionnel continu
PL-05
Validation de l’adaptation transculturelle
en français de l’échelle 4-Habits
Coding Scheme pour l’évaluation
des compétences relationnelles
en consultation médicale
Alexandre Bellier, Philippe Chaffanjon, Pauline
Bouchet, Edward Krupat, Patrice François
Service d’Évaluation Médicale du Centre Hospitalier
Universitaire de Grenoble, France
Contact : abellier@chu-grenoble.fr
Contexte : Un instrument pour l’évaluation des compétences
en communication et relations interpersonnelles durant les
consultations médicales filmées était manquant en langue française. Or il a été démontré l’importance de la qualité de la relation médecin-patient pour la satisfaction du patient et la qualité
des soins1.
Objectifs ou questions : Notre objectif était donc de valider l’adaptation transculturelle de l’échelle 4-Habits Coding
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S21
Scheme (4-HCS) en français, une échelle américaine spécifique
pour l’évaluation de ces compétences2.
Méthodes : L’adaptation transculturelle a été menée en accord
avec les standards internationaux en termes de traduction, rétrotraduction et conciliation par deux experts indépendants. Des
consultations simulées entre des étudiants en quatrième année
de médecine et des patients standardisés, des étudiants en art du
spectacle, ont été enregistrées. À partir de ces vidéos, les compétences relationnelles ont été évaluées indépendamment par quatre
évaluateurs grâce à l’adaptation de la grille 4-HCS. La validité
concourante, de construction externe, la consistance interne ainsi
que la reproductibilité inter et intra-opérateurs ont été évaluées.
Résultats et discussions : L’adaptation transculturelle a abouti
à une échelle de 23 items en français équivalente sur le plan
sémantique. Nous avons mené 200 consultations simulées avec
767 évaluations au total. Le score moyen à l’échelle 4-HCS était
de 76,44 (± 12,34) sur 115 points. Les étudiants avec plus d’expérience clinique avaient des résultats significativement meilleurs de 10 points (p < 0,001). La corrélation inter-item globale
était de 0,42 tandis que la corrélation item-reste était de 0,63. Le
coefficient alpha de Cronbach était de 0,94 au total, allant de 0,72
à 0,88 pour les 4 sous-échelles. L’analyse factorielle exploratoire
a permis de mettre en évidence 2 dimensions. Enfin, la reproductibilité inter-opérateur était de 0,60 (coefficient de corrélation
intra-classe) et de 0,72 pour la reproductibilité test-retest.
Conclusion : Cette étude a permis de proposer un outil d’évaluation validé en français des compétences interpersonnelles en
consultation médicale. La transposabilité avec l’échelle 4-HCS
était satisfaisante, avec une validité très satisfaisante et une fiabilité suffisante pour une utilisation à des fins évaluatives aussi
bien en formation initiale qu’en formation continue.
Références
Zolnierek KBH, Dimatteo MR. Physician communication and
patient adherence to treatment: a meta-analysis. Med Care.
2009;47(8):826–34.
Krupat E, Frankel R, Stein T, Irish J. The Four Habits Coding
Scheme: validation of an instrument to assess clinicians’ communication behavior. Patient Educ Couns. 2006;62(1):38–45.
Mots clés : adaptation transculturelle, validation ; psychométrie, compétences interpersonnelles, échelle d’évaluation.
Population cible : Formation prégraduée (1er cycle universitaire), évaluation
PL-06
Simulation d’une clinique médicale
dans la province de Québec
Marie-Frederic Tremblay, Astrid Bicamumpaka Shema,
Sarah Zahabi
Université de Montréal, Canada
Contact : mariefrederic.tremblay@gmail.com
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S22
Contexte : Le système de santé est en constante évolution,
exigeant une optimisation plus efficiente des ressources
humaines et matérielles. Dans cette optique et en raison de
récents changements législatifs, les médecins du Québec
doivent pratiquer davantage en clinique ambulatoire ou en
bureau. Ainsi, le nombre de médecins confrontés à la gestion d’une clinique est en croissance constante. Or, la formation médicale est peu axée sur la gestion et les médecins
se retrouvent peu outillés. C’est pourquoi cette formation a
été créée.
Objectifs ou questions :
1) Apprendre les principales étapes de l’élaboration d’une clinique médicale au Québec en se basant sur le modèle GMF.
2) Comprendre et considérer les principaux éléments qui
influencent un budget.
3) Développer ses habiletés d’adaptation face à différentes
situations non planifiées.
4) Développer ses habiletés de communication, de négociation
et de collaboration.
5) Intégrer les différents concepts d’un plan d’affaires.
Méthodes : Lors d’un week-end, les étudiants en médecine
des quatre facultés de médecine du Québec sont invités à participer à la simulation de la création d’une clinique médicale
au Québec. En équipe de quatre, les participants sont invités à
créer leur clinique médicale fictive à l’aide d’un logiciel informatique. Chaque équipe expérimente les diverses étapes liées à
la création d’un plan d’affaires. Leur clinique est ensuite testée
dans un logiciel appelé ARENA, ce qui leur donne un aperçu
du nombre de consultations en une année ainsi qu’un ratio
dépenses/revenus.
Résultats : Deux éditions (total de 144 étudiants et résidents en médecine) ont été complétées avec succès. Grande
appréciation des étudiants et des mentors. Voici quelques
commentaires du sondage post-activité : « Nous fait réfléchir aux différents aspects de l’implantation d’une clinique
médicale tout en étant pas trop complexe. Bonne organisation avec conférences pertinentes. C’est éducatif tout
en étant amusant. Basés sur de vraies données, nous nous
sentons comme de réels médecins qui tentent d’ouvrir une
clinique. »
Discussions et conclusion : Ce projet a été créé par des étudiants en médecine pour des étudiants en médecine dans le but
de répondre à un besoin d’apprentissage en gestion médicale.
Étant donné la déficience dans le curriculum actuel, l’intégration de cette formation dans le cursus médical constitue une
activité intéressante.
Mots clés : simulation, gestion
Population cible : Formation 1er cycle, gestion d’une clinique
médicale
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
PL-07
Contribution d’un programme
de formation continue virtuel
au développement des compétences
des infirmières : un design de recherche
mixte séquentiel
Gabrielle Chicoine, José Côté, Jacinthe Pepin,
Louise Boyer, Didier Jutras-Aswad
Faculté des sciences infirmières de l’Université de
Montréal, Canada
Contact : gabrielle.chicoine@umontreal.ca
Contexte : Les contextes de pratique en évolution et les situations
de travail instables exigent des professionnels un renouvellement
continu de leurs apprentissages en situations réelles, dont les
compétences (Frenk et al., 2010). Les raisons qui sous-tendent
une telle injonction sont, notamment, de former des professionnels davantage compétents en vue de faire face à une diversité de
situations complexes et ce, dans des contextes de pratique en perpétuelle mouvance (Wittorski, 2008). Une équipe de chercheurs
du Nouveau-Mexique a développé, en 2003, un programme de
formation innovant dans le but de réunir des professionnels géographiquement dispersés, issus de disciplines et de milieux de
pratique divers, avec des professionnels détenant une expertise
dans une discipline de santé au sein d’une communauté d’apprentissage virtuelle (Arora et al., 2011). Ce dispositif de formation,
mieux connu sous le nom du programme Extension for Health
and Community Outcommes (ECHO), vise notamment à favoriser le partage des savoirs, à diminuer les iniquités de soins entre
les grands centres urbains et les régions rurales et, ultimement, à
contribuer au renouvellement continu des pratiques professionnelles et à l’amélioration de la santé des populations.
Objectifs ou questions : Le projet doctoral de l’étudiante vise
à comprendre dans quelle mesure et de quelles manières le programme de formation continue virtuel ECHO a contribué au
développement des compétences des infirmières dans leur pratique auprès de personnes ayant des problèmes de santé complexes.
Méthodes : La présente étude reposera sur un design de
recherche mixte séquentiel en deux phases, soit un devis quantitatif (étude de cohorte prospective observationnelle) et un devis
qualitatif (approche narrative).
Résultats : Les résultats quantitatifs anticipés: degrés de participation et rétention, la satisfaction, les niveaux de connaissances, d’attitudes et de sentiment d’auto-efficacité. La phase
qualitative permettra une évaluation rétrospective du processus
de construction des compétences (récit professionnel).
Discussions et conclusion : Pertinence des approches narratives en recherche qualitative pour évaluer avec la compétence
des professionnels en situation réelle.
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
Références
Arora S, Kalishman S, Dion D, Som D, Thornton K, Bankhurst
A, Yutzy S. Partnering urban academic medical centers and
rural primary care clinicians to provide complex chronic
disease care. Health Affairs, 2011;30(6):1176-1184.
Frenk J, Chen L, Bhutta ZA, Cohen J, Crisp N, Evans T,
Zurayk H. Health professionals for a new century: transforming
education to strengthen health systems in an interdependent
world. Lancet, 2010;376(9756):1923-1958.
Wittorski R. La professionnalisation. Savoirs, 2008;17(2):9-36.
DOI:10.3917/savo.017.0009
Mots clés : compétences professionnelles, communauté d’apprentissage, technologie de l’information et de la communication (TIC).
Population cible : Développement professionnel continu
PL-08
Design pédagogique itératif
et participatif d’une formation hybride
(combinant des activités en présence
et en ligne) visant à former des musiciens
professionnels à la prévention
des problèmes musculosquelettiques liés
à leur emploi
Maryse Tanguay, Marianne Roos, Anne-Marie Pinard,
Marie-Ève Lamontagne, Jean-Sébastien Roy,
Isabelle Savard
Université TÉLUQ, Canada
Contact : tanguay.maryse.2@univ.teluq.ca
Contexte : Le travail et les nombreuses heures de pratique des
musiciens classiques les rendent vulnérables à des problèmes
musculosquelettiques. Malgré les exigences physiques de
leur travail, l’éducation des musiciens n’inclut pas de notions
liées au maintien du bien-être physique et à la prévention des
blessures.
Objectifs : L’objectif est de créer un système d’apprentissage
pour contribuer au changement de culture au sein des regroupements de musiciens professionnels de façon à valoriser le caractère essentiel du bien-être physique et ainsi à reconnaître que
l’entretien du corps et la prévention des blessures constituent
des clés indispensables à la pratique de leur métier.
Méthodes : Les sujets de l’étude sont 50 musiciens (25 dans
le groupe expérimental et 25 dans le groupe témoin) issus de
conservatoires et d’orchestres symphoniques. Les musiciens du
groupe expérimental auront à exécuter quatre fois par semaine
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S23
des exercices disponibles sur vidéo sur une plateforme éducative. Deux fois par mois pendant trois mois, ils seront convoqués
en petits groupes à faire ces exercices sous la supervision d’une
physiothérapeute. En plus d’une séance d’information de départ,
deux autres séances d’information en présentiel auront lieu au
rythme d’une fois par mois. Également, des courriels informatifs
menant à des capsules éducatives leur seront acheminés tous les
mois. Ces contenus seront présents sur la plateforme, de même
que des forums d’échange entre eux et une physiothérapeute. À
la fin d’une période de trois mois, l’utilisation de la plateforme
et l’exécution des exercices se fera de manière autonome jusqu’à
sept mois plus tard. Une série de questionnaires, portant sur les
connaissances, les symptômes, les capacités fonctionnelles, et
les habitudes des musiciens leur seront administrés au début,
pendant et à la fin de l’étude.
Résultats et discussions : Une étude pilote a pu démontrer
qu’un tel programme d’exercices était efficace pour diminuer
les symptômes et améliorer les capacités fonctionnelles des
musiciens. Cette première étude n’a pas pu démontrer la rétention des habitudes à long terme, car cette variable n’a pas été
évaluée. Il est donc souhaité que le recrutement d’un plus grand
nombre de participants exposés à un programme plus long,
mieux adapté et pédagogiquement développé mène à des résultats plus durables.
Discussion et conclusion : Les catégories de réflexion descriptive, discriminante, affective et conceptuelle sont particulièrement sollicitées lors de l’utilisation des outils réflexifs. De
plus, la recherche en cours permet d’entrevoir un effet positif
sur le déploiement des compétences en enseignement notamment reliées à la planification, au pilotage de l’enseignement et
à l’engagement dans une démarche individuelle et collective de
développement professionnel.
Mots clés : Design pédagogique itératif et participatif, formation hybride, santé et sécurité au travail des musiciens, prévention, changement d’habitudes, exercices, réadaptation, synergie
des sciences de la réadaptation et de la pédagogie, motivation,
culture.
Thème : Développement professionnel continu
PL-09
Transfert des apprentissages par simulation
et modèle de rôle dans un curriculum
institutionnel pour enseigner
la compétence de suture cutanée
Quentin Ballouhey, Jehan Bataille, Céline Grosos,
Laurent Fourcade
Faculté de Médecine de Limoges, France
Contact : q.ballouhey@gmail.com
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S24
Contexte : Les apprentissages des gestes techniques pour les
étudiants en médecine sont très variables d’une institution à
l’autre. L’attente des apprenants est d’autant plus forte que
cet enseignement est le plus souvent laissé à leur initiative,
parfois durant les stages hospitaliers. La suture chirurgicale
s’inscrit pleinement dans un paradigme d’approche par compétences appelant un partenariat entre Université et stage
hospitalier.
Objectifs ou questions : Le but de cette étude était d’évaluer
l’efficacité d’un enseignement de suture par contextualisationdécontextualisation-recontextualisation dans une population
d’apprenants en début de cursus médical.
Méthodes : Tous les étudiants de 3e année étaient inclus pendant deux années universitaires consécutives. En début de cursus, la contextualisation était réalisée lors d’un stage hospitalier
d’observation par modèles de rôle. Puis la décontextualisation
à l’Université lors d’un enseignement par simulation dégageait
les invariants sur matériel inerte et évaluait la compétence technique par un score OSATS (objective structured assessment of
technical skills) dédié. À l’issue, un groupe était randomisé
pour bénéficier de recontextualisation avec compagnonnage à
la suture par un médecin senior durant le prochain stage hospitalier (groupe clinique). Les étudiants ne pratiquant pas la
suture en stage étaient inclus dans le groupe contrôle. Après un
délai de 6 mois, l’évaluation selon le même score comprenait
une épreuve de compétition pour accroître l’émulation puis un
questionnaire de satisfaction sous forme d’échelle de Lickert
rempli de manière anonyme.
Résultats : Les conditions d’inclusion étaient réunies pour
268 participants. Il n’existait pas de différence entre les
groupes clinique et contrôle. La performance était comparable entre la session initiale et l’évaluation, faisant état d’une
rémanence globale satisfaisante pour cet enseignement. Durant
l’évaluation, la performance du groupe clinique (35 apprenants) était statistiquement supérieure au groupe contrôle pour
le score OSATS (32,3 (30-33) vs. 30,0 (21-33) ; p < 0,001)
et la durée de procédure (65,7 (25-120) vs. 95,1 (29-360)
secondes ; p = 0,006). Le pourcentage d’amélioration lors de
la compétition était lui inférieur pour ce même groupe clinique (29,8 (-19-73 %) vs. 38,9 (-0,18-0,83.3 %) ; p = 0,12). Il
n’existait pas de différence de performance en fin de compétition entre les 2 groupes. Les scores de satisfaction révélaient
une conception unanime de cet atelier comme une étape cruciale de leur formation.
Discussions et conclusion : Ces activités de suture offrent une
possibilité de rémanence des compétences qui est renforcée
par la recontextualisation durant les stages hospitaliers. Cette
étude souligne la nécessaire synergie entre décontextualisation
par simulation et la contextualisation en pratique clinique pour
optimiser la formation médicale.
Mots clés : compétence, transfert, simulation
Population cible : Formation pré-graduée (1er cycle universitaire)
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
PL-10
Portrait des compétences pédagogiques
des cliniciens enseignants suisses
en cabinet : une étude qualitative
Anne Catherine Pereira Miozzari, Marie-Claude
Audetat, Johanna Sommer, Luc Côté
Faculté de Médecine de l’Université de Genève, Suisse
Contact : anne.pereira@unige.ch
Contexte : Le clinicien enseignant (CEC) doit relever un double
défi au sein de son cabinet: conjuguer son rôle de clinicien à
celui d’enseignant. Il doit pouvoir s’appuyer sur des compétences pédagogiques spécifiques et savoir utiliser des outils de
supervision adaptés au milieu ambulatoire tout en les intégrant
dans un processus dynamique d’apprentissage.
Objectifs ou questions : Notre objectif dans cette recherche
était d’évaluer la qualité du processus et du contenu pédagogiques des supervisions d’étudiants effectuées par des CEC
dans un contexte ambulatoire en utilisant un outil d’évaluation
des compétences pédagogiques validé.
Méthodes : L’étude MEDTEACH a été réalisée en Suisse en
2015 avec pour objectif de mieux comprendre les méthodes
d’enseignement des CEC en milieu ambulatoire. Quarante et
un (41) CEC ont été recrutés dans quatre instituts universitaires
en médecine de premier recours de Suisse. Chaque CEC a été
invité à superviser un étudiant senior standardisé lui présentant
trois vignettes cliniques standardisées, chaque vignette représentant une problématique pédagogique différente. Trois chercheuses ont procédé à une analyse qualitative et descriptive de
chacune des 60 supervisions des 20 CEC de Suisse Romande
s’appuyant sur le cadre conceptuel de la grille d’évaluation des
compétences pédagogiques de Sommer et al1.
Résultats et discussions : Les CEC savent instaurer un climat bienveillant en supervision. Trois CEC sur 20 rejoignent
le niveau de compétences pédagogiques défini comme « très
bon », et ce de manière relativement harmonieuse tout au long
du processus de la supervision et pour les trois vignettes. Deux
CEC sur 20 ont un niveau évalué comme faible de manière
globale. Les 15 autres CEC obtiennent un niveau de compétences « moyen », mais avec des profils se caractérisant par une
grande différence dans la maîtrise du processus des diverses
étapes de la supervision.
Les CEC font preuve de bienveillance en supervision; ce climat
ne sert toutefois pas toujours une action pédagogique ciblée.
Une majorité des CEC effectue une supervision de qualité jugée
suffisante, mais ne suit pas le processus de supervision et n’a
donc pas intégré cette démarche comme outil pédagogique. Les
CEC procèdent à certaines actions pédagogiques, mais elles
se situent dans leur domaine d’aisance et ne répondent pas au
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
besoin pédagogique spécifique de l’étudiant. L’intégration et
le développement par les CEC de « teaching scripts » comme
décrits par Irby2 pourraient leur donner les outils pour mieux
identifier et résoudre la problématique pédagogique.
Références
A teaching skills assessment tool inspired by the CalgaryCambridge model and the patient-centered approach.
SOMMER, Johanna Maria, et al. Patient Education and
Counseling, 2016;99:600-2-2.
Excellence in clinical teaching: knowledge transformation and
development required.Irby DM. Med Educ. 2014;48(8):776-84.
Mots clés : compétences pédagogiques, évaluation des enseignants, développement professoral.
Population cible : Développement professionnel continu
PL-11
Simulation chez des novices : Favoriser
la pratique réflexive par le biais de tâches
complexes
Marie-Laurence Tremblay, Jimmie Leppink, Gilles
Leclerc, Jan-Joost Rethans, Diana Dolmans
Faculté de pharmacie de l’Université Laval, Canada
Contact : marie-laurence.tremblay@pha.ulaval.ca
Contexte : La simulation par immersion clinique (IC) permet aux apprenants d’expérimenter de manière sécuritaire des
tâches réalistes et complètes dans un environnement clinique
authentique. Puisqu’ils possèdent peu d’expérience pratique,
les apprenants novices peuvent être déroutés par la complexité
que représente cette modalité d’enseignement, menant potentiellement à un apprentissage sous-optimal. Bien qu’il soit
essentiel d’adapter la complexité de la tâche au niveau d’expertise de l’apprenant, plusieurs facteurs peuvent contribuer à augmenter la perception de la complexité d’une situation clinique
donnée et ainsi affecter la résolution des problèmes rencontrés.
Objectifs ou questions : Cette étude mixte a pour objectif de
comprendre l’effet de la complexité de la tâche simulée sur la
charge cognitive d’étudiants de premier cycle en pharmacie, sur
la performance lors de la phase d’expérimentation ainsi que sur
leur perception de l’apprentissage en IC.
Méthodes : Cent-soixante-sept étudiants de deuxième année de
pharmacie ont complété de manière consécutive deux tâches de
simulation par IC, l’une simple et l’autre complexe. À l’aide
d’un questionnaire validé, la charge cognitive, intrinsèque et
extrinsèque, de même que la perception de l’apprentissage
ont été mesurées. La performance lors de la simulation et le
temps nécessaire à la réalisation des tâches ont également été
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S25
recueillis. Dans un deuxième temps, quatorze étudiants ayant
montré une variation maximale de leur charge cognitive intrinsèque ont participé à une entrevue semi-structurée visant à
comprendre leur perception de l’effet d’une tâche complexe sur
leur processus d’apprentissage.
Résultats : Les tâches complexes ont généré une charge cognitive significativement plus grande que les tâches simples. La
performance pour chacune d’elle fut très élevée, bien que les
tâches complètes aient nécessité plus de temps pour leur réalisation. Un manque d’expérience clinique, un environnement
non familier et les contraintes logistiques inhérentes à l’IC ont
tous altéré ou nuit au processus de résolution des problèmes
lors de la simulation, par exemple en priorisant les mauvais problèmes ou en obligeant certains raccourcis. Les tâches simples
ont pour effet d’augmenter la confiance en soi, alors que les
tâches complexes favorisent une plus grande pratique réflexive
lors des débreffages.
Discussions et conclusion : Bien que les tâches complexes
soient plus exigeantes et nécessitent davantage de temps à
résoudre que les tâches simples, les étudiants indiquent qu’ils
apprennent plus de celles-ci. Les tâches complexes peuvent parfois mener à plus d’erreurs de raisonnement lors de la phase
d’expérimentation, mais représentent une riche opportunité
d’apprentissage selon la perspective étudiante.
Mots clés : simulation, immersion clinique, novices, complexité, charge cognitive.
Population cible : Formation pré-gradué (1e cycle universitaire)
PL-12
Comment mettre le social
dans la validité ?
Mélanie Marceau, Meredith Young, Frances Gallagher,
Christina St-Onge
Université de Sherbrooke, Canada
Contact : melanie.marceau@usherbrooke.ca
Contexte : Récemment, nous avons identifié dans les écrits
scientifiques en pédagogie des sciences de la santé, une conceptualisation émergente de la validité : la validité en tant qu’impératif social. La description de cette conceptualisation a rendu
explicite la responsabilité qu’ont les personnes impliquées dans
le processus de validation de l’évaluation envers la société [1,2].
Afin de soutenir les personnes responsables de l’évaluation, il
est nécessaire de leur rendre accessible une opérationnalisation
du concept de validité en tant qu’impératif social.
Objectifs ou questions : Explorer les éléments à considérer
lors de l’opérationnalisation du concept de validité en tant
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S26
qu’impératif social dans un processus de validation de l’évaluation des apprentissages.
Méthodes : Nous avons réalisé une analyse thématique, informée
par une approche descriptive interprétative, à partir du matériel suivant : littérature pertinente, entrevues de groupes et individuelles
auprès d’enseignants (n = 23) et de personnes influentes (n = 7).
Deux membres de l’équipe ont réalisé un premier codage des
éléments en lien avec l’opérationnalisation de la validité en tant
qu’impératif social. Le codage a ensuite été présenté et discuté au
sein de l’ensemble de l’équipe jusqu’à l’obtention d’un consensus.
Résultats : Parmi les éléments à considérer lors de l’opérationnalisation du concept, on trouve la planification de l’ensemble
du processus de validation. Les personnes responsables de
l’évaluation doivent examiner attentivement les conséquences
négatives potentielles découlant de l’évaluation et appliquer des
mesures pour les minimiser, considérer l’enjeu lié à l’évaluation, identifier les ressources disponibles pour construire une
évaluation de qualité, documenter chacune des décisions prises
lors de l’élaboration du processus de validation et planifier l’administration de l’évaluation.
Discussions et conclusion : L’opérationnalisation du concept
de validité en tant qu’impératif social vise à mieux soutenir les
personnes responsables de l’évaluation. En intégrant la validité à la planification d’une démarche d’évaluation, il semble
possible de remettre en avant-plan la responsabilité sociale des
personnes impliquées dans l’évaluation et de valoriser leur rôle.
Ces personnes seront également sensibilisées davantage aux
conséquences positives ou négatives, prévues ou imprévues sur
l’apprenant, mais également sur l’ensemble de la société.
Références
St-Onge C, Young M, Eva KW, Hodges B. Validity: One
word with a plurality of meanings. Adv Heal Sci Educ.
2017;22(4):853-867.
Marceau M, Gallagher F, Young M, St-Onge C. Validity as a
social imperative for assessment in health professions education: a concept analysis. Med Educ. 2018;52(6):641-653.
Mots clés : évaluation des apprentissages, validité, impératif social.
Population cible : Formation pré et post-graduée (1er cycle et
cycles supérieurs), développement professoral
PL-13
Le questionnement : stratégie
d’évaluation du raisonnement clinique
Sophia Merisier, Caroline Larue, Louise Boyer
Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal,
Canada
Contact : sophia.merisier@umontreal.ca
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
Contexte : L’efficience du raisonnement clinique infirmier a
une grande incidence sur la qualité des soins et la sécurité des
patients ce qui en fait une compétence dont le développement
est au cœur de la formation des infirmières (Larue, Dubois,
Girard, Goudreau et Dumont, 2013). Bien que l’apprentissage par problèmes soit une méthode couramment utilisée au
cours de cette formation pour favoriser le développement du
raisonnement clinique infirmier, la promotion de cette compétence n’est pas une retombée automatique de l’utilisation de
l’apprentissage par problèmes (Larue et Hrimech, 2009). Les
stratégies pédagogiques utilisées au cours de la méthode, particulièrement le questionnement qui est exploité, optimisent les
bénéfices de l’apprentissage par problèmes.
Objectifs ou questions : Partager les premières recommandations qui émanent d’une étude explorant l’influence du questionnement en approche par problèmes sur le raisonnement
clinique d’étudiantes infirmières.
Méthodes : Une étude exploratoire de cas multiples selon la
perspective interprétative de Stake a été réalisée dans une université où l’approche par problèmes est la principale méthode
pédagogique utilisée dans le programme de 1er cycle universitaire en sciences infirmières. Des données d’observations, ainsi
que celles issues d’entrevues de groupe avec les étudiantes et
d’entrevues individuelles avec les formateurs, ont été analysées
à l’aide de la méthode d’analyse inductive de Thomas.
Résultats : Le questionnement permet de promouvoir le raisonnement clinique infirmier lorsqu’il suscite des questions
qui incitent les étudiantes infirmières à faire des liens entre les
concepts. Les dimensions cognitives, métacognitives et affectives du raisonnement clinique ont une grande influence sur le
questionnement et vice versa.
Discussions et discussions : L’art de questionner doit être enseigné aux formateurs, mais également aux étudiants (Merisier,
Larue et Boyer, 2017).
Références
Larue C, Dubois S, Girard F, Goudreau, J, Dumont, K. Le
développement continu des compétences de raisonnement clinique et de leardership : facteurs personnels et facteurs organisationnels. Recherche en soins infirmiers, 2013;1(112):76-87.
DOI:10.3917/rsi.112.0076.
Larue C, Hrimech M. (2009). Analyse des stratégies d’apprentissage dans une méthode d’apprentissage par problèmes : le
cas d’étudiantes en soins infirmiers. Revue internationale de
pédagogie de l’enseignement supérieur, 25(2). Repéré à http://
ripes.revues.org/
Merisier S, Larue C, Boyer L. How does questioning influence
nursing students’ clinical reasoning in problem-based learning?
A scoping review. Nurse Education Today, 2018;65:108-115,
DOI:10.1016/j.nedt.2018.03.006.
Mots clés : questionnement, raisonnement clinique, approche
par problèmes, stratégies d’apprentissage
Population cible : Pré-gradué
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
PL-14
Construction collaborative
d’une évaluation par compétences
en formation initiale sage-femme.
Retour d’une expérience
Marie-Christine Leymarie, Anne Demeester
École de sages-femmes de Clermont-Ferrand, France
Contact : mcleymarie@chu-clermontferrand.fr
Contexte : Dans le contexte actuel de transformation de l’enseignement supérieur français, l’approche par compétences
(APC), s’impose à l’ensemble des formations aux professions de santé. Les sages-femmes disposent d’un référentiel
métier et compétences depuis 2006, mais il n’existe pas à ce
jour de référentiels de compétences communs pour la formation et l’évaluation. Chacune des 34 écoles du territoire a donc
la responsabilité de les définir. Comment articuler référentiel
métier et référentiel pour la formation ? Comment évaluer les
compétences de futurs professionnels de santé à haut niveau de
responsabilité ?
S27
Résultats : Dans une vision commune et partagée, l’équipe
pédagogique a pris le temps de porter un regard critique sur
le dispositif d’apprentissage. Le référentiel d’évaluation a été
entièrement repensé par compétences introduisant un portfolio de suivi des apprentissages (Tardif, 2006 ; Poumay, Tardif,
George, 2017). Cette démarche a pour effet d’augmenter la
lisibilité du parcours de formation, sa cohérence (alignement
pédagogique ; Biggs, 1996) et sa pertinence.
Conclusion : Le nouveau dispositif d’évaluation, centré sur
les compétences professionnelles attendues au lendemain de
l’obtention du diplôme, renforce le caractère professionnalisant
de la formation et inscrit résolument l’équipe pédagogique dans
une démarche qualité collaborative.
Références
Objectifs ou questions : Partager l’expérience d’une transformation pédagogique, depuis un référentiel métier vers un
référentiel d’évaluation des compétences en formation initiale
sage-femme.
N’Guyen D-Q, Blais J-G. Approche par objectifs ou approche
par compétences ? Repères conceptuels et implications pour
les activités d’enseignement, d’apprentissage et d’évaluation au cours de la formation clinique. Pédagogie Médicale,
2007;8:232-51.
Vial M. Se repérer dans les modèles de l’évaluation, méthodes
dispositifs, outils. Bruxelles : De Boeck, 2012.
Parent F, Jouquan J. Comment élaborer et analyser un référentiel de compétences en santé ? De Boeck, 2015.
Tardif J. L’Evaluation des compétences – documenter le parcours de développement. Chenelière Education, 2006.
Poumay M, Tardif J, Georges F. Organiser la formation à partir
des compétences : un pari gagnant pour l’apprentissage dans le
supérieur. Louvain-la-Neuve, Belgique : De Boeck, 2017.
Méthodes : Depuis près de vingt ans, l’école de sages-femmes
de Clermont-Ferrand inscrit son projet de formation initiale
dans la pédagogie par objectifs. Suite au constat des limites de
cette approche (multiplicité des objectifs, découpage excessif
des tâches, perte de sens et défaut de pertinence de l’évaluation ; N’Guyen & Blais, 2007), l’équipe a fait le choix de s’engager dans une transformation pédagogique de type approche
par compétences. Afin d’assurer la transposition didactique
du référentiel métier vers les référentiels pour la formation,
l’équipe a sollicité un accompagnement, dans une démarche
collaborative et réflexive.
PL-15
Apprentissage de la thérapeutique
dans un cursus médical de base selon
une approche multidisciplinaire
et en classe inversée
Différents apports sur l’approche par compétences (cadre
conceptuel, enjeux, conditions de mise en œuvre …) ont été
donnés. La stratégie de transformation a ciblé l’évaluation des
acquis d’apprentissage et la validation des compétences, retenant comme cadre théorique l’évaluation située (Vial, 2012).
La communication s’attachera à présenter les différentes étapes
de transposition didactique et traduction pédagogique (Parent
& Jouquan, 2015) : approche critique de la dernière version
du référentiel métier (2010), définition du référentiel de compétences pour la formation, trajectoire de développement des
compétences tout au long de la formation, référentiels de formation et d’évaluation. Des propositions concrètes sur les situations et outils retenus seront exposées.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Mots clés : référentiel, compétences, formation initiale sagefemme, évaluation des compétences.
Valérie Massart, Jean Luc Belche, Thida Kang,
Didier Giet
Département Médecine générale Université de Liège,
Belgique
Contact : v.massart@chuliege.be
Contexte : Les patients présentant une multimorbidité sont
très souvent sujets à une polymédication. La fragmentation
des soins de santé reste la règle, ses conséquences sont bien
connues. Chaque médecin, quelle que soit sa spécialité, partage
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S28
Présentations libres
la responsabilité de protéger le patient des effets de cette fragmentation. L’enseignement de la médecine n’échappe pas à ses
effets néfastes. Aussi est-il important de proposer à tout futur
médecin un enseignement intégré et multidisciplinaire de la
thérapeutique.
PL-16
SimUTED : la simulation en pédagogie
au service des soins pour les personnes
autistes
Objectifs ou questions : L’objectif du dispositif développé en
dernière année du cursus médical de base est d’implémenter
une méthode d’apprentissage multidisciplinaire et intégrée en
thérapeutique. Le cours concerne 220 étudiants et quatre disciplines médicales.
Christine Ammirati, Ingrid Vasselin, Béatrice Jamault,
Carole Amsallem, Aurore Malpart, Laure Boissel,
Maxime Gignon
Méthodes : Les principes pédagogiques souhaités (étudiants au
centre, activités qui ont du sens, apprentissage actif, accessibilité et qualité des ressources, feedbacks rendus aux étudiants,
méthode isomorphe) sont rencontrés dans la méthode de la
classe inversée.
Des ressources vidéos et des cas cliniques intégrés ont été
construits pour répondre au principe général « apprentissage à
la maison et devoir en classe ».
A la maison, les étudiants individuellement visualisent vidéos
et contenus, créés par les enseignants multidisciplinaires.
En présentiel et en petits groupes, les étudiants analysent
ensemble un cas clinique et répondent en ligne à des QCM.
Ensuite en plénière, les étudiants interrogent le groupe multidisciplinaire d’enseignants, un feedback leur est rendu. Après
le cours, un débriefing entre enseignants permet de réguler le
dispositif.
Résultats : Les vidéos postées en ligne ont été visualisées
par 95 % des étudiants. Les sessions plénières ont été suivies
par 50 % des étudiants sans incitant. En moyenne, près de
25 % des étudiants ont donné leur avis. Ils sont satisfaits du
format de la classe inversée. Ils apprécient les sujets prévalents basés sur des vignettes cliniques réelles, ainsi que les
vidéos qu’ils jugent claires et intéressantes. Ils apprécient
l’intervention de nombreux enseignants. Mais les étudiants
déplorent manquer de temps dans leur horaire pour préparer
le cours.
Discussions et conclusions : Les enseignants sont enthousiastes.
L’investissement financier et en temps est important. Dans le
futur, il serait souhaitable que naissent des occasions d’intégrer
les matières tout au long du cursus médical et des dispositifs
d’apprentissage interdisciplinaires entre étudiants de différentes
filières.
Mots clés : Classe inversée, thérapeutique, multidisciplinarité,
cursus médical de base
Références
Dumont A, Berthiaume D. La pédagogie inversée. Enseigner
autrement dans le supérieur par la classe inversée. Bruxelles :
De Boeck, 2016.
Viau, R. La motivation en contexte scolaire. Bruxelles :
Bruxelles : De Boeck, 1998
Population cible : Formation pré-graduée
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
SimUSanté - CHU Amiens, France
Contact : christine.ammirati@chu-amiens.fr
Contexte : « SimUTED » a été co-construit par des formateurs
en santé à SimUSanté ainsi que des personnes autistes-Asperger, des parents, des professionnels de santé spécialisés et des
enseignants du milieu scolaire.
Objectifs ou question : Développé par le centre de pédagogie
SimUSanté, l’objectif du programme « SimUTED© » (Troubles
Envahissants du Développement) est d’utiliser la simulation
authentique auprès des personnes autistes pour dédramatiser
le milieu de soins tout en formant les étudiants et personnels
soignants.
Méthodes en 3 axes :
1) Anticipation : construction de séquentiels photo ou vidéos,
disponibles en ligne pour préparer les soins en les visionnant
régulièrement avant la simulation.
2) Habituation : simulations de parcours de soins à SimUSanté
(salle d’attente, scanner, échographie…) par les personnes
autistes avec leur entourage puis débriefing.
3) Sensibilisation : participation des étudiants en santé et professionnels aux simulations et formations complémentaires.
Résultats : Depuis un an, 30 professionnels de santé, 30 étudiants en médecine et manipulateurs en électroradiologie ont
été acteurs lors des simulations et ont assuré 30 séances pour
12 personnes autistes et sept accompagnateurs. Depuis l’arrivée
au secrétariat et en salle d’attente, les parcours de soins simulés
ont concerné l’imagerie médicale (radiographie, échographie,
scanner) et le bloc opératoire (chambre d’hospitalisation, sas,
bloc). L’environnement pédagogique permettant de visionner
en direct et à distance, l’intégralité des parcours a été filmée et
a facilité une évaluation collégiale lors des débriefings. Les participants autistes pouvaient toucher, découvrir, tester les lieux
sans limite de temps. Plusieurs séances pouvaient être requises :
il était indispensable de ne surtout pas forcer l’action.
Discussion : Cinq participants ont eu à vivre réellement un
soin : scanner cérébral, thoraco-abdominal, échographie pelvienne, extraction dentaire et intervention ORL. Aucune anesthésie n’a été nécessaire et les parcours au bloc opératoire ont
été vécus en sérénité. Préalablement, trois d’entre eux avaient
dû être anesthésiés pour l’imagerie et le passage au bloc avait
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
nécessité une contention traumatisante pour les deux autres.
Ainsi, la pédagogie a servi la clinique : l’habitude des débriefings et des pratiques simulées a été facilitante pour analyser
les situations, pointer invariants et spécificités. De plus, les
professionnels et étudiants ont considéré ces séances comme
une réelle formation personnelle, changeant le regard porté
vers ce handicap et développant une nécessaire adaptation des
pratiques.
Conclusion : Ce programme innovant basé sur la simulation
en pratique pédagogique, combinant anticipation, habituation
et sensibilisation est actuellement en cours de déploiement sur
notre territoire.
Mots clés : autisme, habituation, simulation, debriefing,
formation
Population cible : Prégradué, post gradué (1er cycle universitaire et cycles supérieurs) et développement professionnel
continu
PL-17
Intégration de la sécurité des patients,
expérience du programme de résidence
en ORL CCF de l’Université Laval
François Thuot, Sophie Lachance, Marie-Noëlle
Corriveau, Matthieu Guitton
Université Laval, Canada
Contact : francois.thuot@fmed.ulaval.ca
Contexte : La formation sur la sécurité des patients est une
exigence du cadre de compétences CanMeds 2015 du Collège
Royal des Médecins et Chirurgiens du Canada. Le programme
ASPIRE (atelier visant à promouvoir la sécurité des patients
dans la formation des résidents) a été créé conjointement par
le Collège Royal et l’Institut canadien pour la sécurité des
patients. La mise en place d’un curriculum sur la sécurité sera
obligatoire pour l’agrément de tout programme de résidence au
Canada. Nous présentons l’expérience avant-gardiste du programme de résidence en ORL CCF de L’Université Laval dans
l’intégration d’un curriculum ASPIRE multimodal par ateliers,
simulations, clubs de lecture et réunions de qualité.
Objectifs : Évaluer la vision et la satisfaction des résidents face
à ce nouveau curriculum.
Méthodes : Aussi bien le contenu que les méthodes d’apprentissage novatrices et variées sont démontrés. Nous présentons
les résultats d’une analyse de la satisfaction des résidents après
deux années de fonctionnement du curriculum en utilisant un
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S29
questionnaire confidentiel à échelle de Likert ainsi que par
réponses ouvertes courtes.
Résultats : L’analyse des réponses des résidents indique des
indices de satisfaction élevés. Au-delà de l’appréciation du
sujet-même, nous constatons un regard prépondérant sur les
méthodes pédagogiques. Parmi ces méthodes, c’est l’atelier en petit groupe et l’interactivité qui prédominent largement. L’impact envisagé sur leur pratique est important. Pour
la majorité, l’impact est centré sur soi-même en situation
d’apprentissage.
Discussions et conclusions : Le curriculum établi par ce programme est efficace et atteint un haut niveau de satisfaction
des résidents. Son évaluation par notre questionnaire Likert et
réponses ouvertes a fourni des indices élevés de performance en
plus de pistes intéressantes en vue de l’améliorer.
Références
Kohn LT, Corrigan JM, Donaldson MS. (Institute of Medicine)
To err is human: building a safer health system. Washington,
DC: National Academy Press, 2000.
National Patient Safety Foundation. Free from Harm:
Accelerating Patient Safety Improvement Fifteen Years after To
Err Is Human. Boston, MA: National Patient Safety Foundation;
2015.
Gettelfinger JD, Paulk PB, Schmalbach CE. Patient Safety
and Quality Improvement in Otolaryngology Education: A
Systematic Review.Otolaryngology--head and neck surgery:
official journal of American Academy of Otolaryngology-Head
and Neck Surgery, 2017;156(6):991.
McCormick ME, Stadler ME, Shah RK. Embedding quality and safety in otolaryngology–head and neck surgery education.Otolaryngology--Head and Neck Surgery,
2015;152(5):778-782.
Mots clés : sécurité des patients, oto-rhino-laryngologie, formation des résidents, éducation.
Population cible : Post-gradué (cycles supérieurs universitaires)
PL-18
Processus de remédiation des difficultés
pédagogiques en ostéopathie
Andrée Aubin, Claudine Boulanger, Chantal Morin
Centre ostéopathique du Québec, Canada
Contact : andree.aubin@videotron.ca
Contexte : Les professionnels de la santé doivent développer
des compétences de raisonnement clinique pour leur permettre
d’agir avec compétence. Ils doivent aussi pouvoir identifier leurs besoins d’apprentissage et entreprendre des actions
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S30
nécessaires pour maintenir et améliorer leurs compétences pendant toute leur vie professionnelle. À ces fins, l’autorégulation
des apprentissages devrait être au cœur de l’apprentissage des
sciences de la santé ; la quantité et la qualité de la rétroaction
disponible y étant essentielles [1].
Objectifs ou questions : Une des avenues pour améliorer la
réussite des étudiants est la création de processus de remédiation [2-4]. Un tel programme a été développé au Centre
ostéopathique du Québec (COQ) depuis 2013 pour détecter précocement les difficultés pédagogiques éprouvées par
les étudiants en ostéopathie et leur proposer des mesures
d’aide efficaces. Il est fondé sur l’appréciation générale du
parcours pédagogique et est défini selon quatre axes avec,
comme finalités, le développement optimal des processus
de raisonnement clinique et la capacité d’autorégulation des
apprentissages.
Méthodes : Une compilation des résultats des processus de
remédiation depuis 2013 et un sondage de satisfaction auprès
des étudiants du COQ ont été menés.
Résultats : Les résultats montrent un taux de satisfaction élevé
des étudiants et une amélioration notable de la réussite scolaire
[5].
Discussions et conclusions : Des recherches restent à faire pour
mieux définir les meilleures pratiques pédagogiques à offrir aux
étudiants. Une catégorisation des difficultés pédagogiques est
sans doute une avenue intéressante pour optimiser l’utilisation
et les résultats d’un processus de remédiation.
Références
1. Brydges R, Butler D. A reflective analysis of medical education research on self-regulation in learning and practice.
Medical Education 2012;46:71-9.
2. Sanche G, Béland N, Audétat M-C. La création et l’implantation réussie d’un outil de remédiation en résidence de médecine
familiale. Canadian Family Physician - Le Médecin de famille
canadien 2011;57:e468-72.
3. Lacasse M, Théorêt J. Situations d’apprentissage problématiques en éducation médicale. Outils novateurs et structurés pour
l’évaluation, le diagnostic pédagogique et la prise en charge.
Partie 1 : cueillette des données. Candian Family Physician - Le
médecin de famille canadien 2012;58(Avril): e234-e7.
4. Guerrasio J. Remediation of the struggling medical learners.
Irwin: Assocation for Hospital Medical Education; 2013.184p.
5. Aubin A, Boulanger C, Morin C. Processus de remédiation pédagogique du Centre ostéopathique du Québec. 4e de
la conférence internationale sur le raisonnement clinique;
Montréal 2018.
Mots clés : Remédiation, autorégulation des apprentissages,
raisonnement clinique
Population cible : Développement professionnel continu
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
PL-19
Apprenants comme partie-prenantes
de leurs apprentissages : l’apport
du dispositif méthodologique de
Bennelli
Julie Ouellet
Société des médecins de l’Université de Sherbrooke,
Canada
Contact : julie.ouellet2@uqtr.ca
Contexte : Le modèle d’enseignement par préceptorat longitudinal a longtemps été utilisé pour contribuer à la professionnalisation des médecins. Aujourd’hui, ce modèle est encore
largement utilisé pour enseigner la pratique sage-femme
puisqu’il correspond à la philosophie de continuité des soins
auprès de la clientèle et optimise potentiellement la qualité du
transfert des savoir-être et savoir-faire nécessaires à cette profession. Paradoxalement, il est reconnu que les professionnels
des métiers de « care » éprouvent des difficultés à prendre
conscience et nommer la mise en œuvre de leurs savoirs, étant
donné leur aspect invisible, souvent perçu comme étant vocationnellement inné. Le dispositif méthodologique proposé par
Benelli pour faire apparaître le travail et les compétences invisibles chez les travailleuses sociales a été transposé dans un
contexte d’apprentissage de la pratique sage-femme.
Objectifs ou questions : L’objectif de cette présentation est
d’explorer l’apport du dispositif méthodologique de Benelli
pour outiller les apprenants à devenir des parties prenantes de
leurs apprentissages en mobilisant et en utilisant leur sensibilité
de « profanes » face aux événements d’apprentissage en milieu
de travail.
Méthodes : Sous la direction de Elsa Galerand et Éric Pineault,
l’auteure a réalisé une étude de cas à la Maison de naissance
de l’Estrie dans le cadre de sa maîtrise en sociologie, et dans le
contexte où la chercheure effectuait au même moment sa formation pour devenir sage-femme.
Résultats : Sur une période de trois ans, pendant les accouchements, elle a utilisé ce dispositif méthodologique pour constater
l’écart manifeste entre ses propres réactions émotionnelles de
profanes d’avec celles de ces préceptrices. Cet écart lui a permis de prendre conscience et d’intégrer progressivement à ses
aptitudes ce travail émotionnel de maîtrise de soi, d’acceptation
de la tension entre implication et distanciation et, finalement,
celui de la différentiation entre les besoins de la sage-femme
et ceux de la femme pour lui assurer sa pleine autonomie dans
ce processus.
Discussions : La position d’apprenti, avec ce qu’elle comporte de difficultés vers la professionnalisation, représente une
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
richesse méconnue et inexploitée pouvant contribuer à faire
apparaître le travail invisible chez les professionnels de la santé.
L’utilisation du dispositif méthodologique de Benelli pourrait
non seulement outiller les apprenants dans leur propre formation, mais également enrichir l’expérience des enseignants à
enseigner l’invisible.
Références
Ouellet J. Réflexions sur les pratiques prénatales obstétricales
et sage-femme dans le contexte de l’humanisation de la médicalisation, mémoire non-publié, 2015, 179 p.
Benelli N, Modak M. Analyser un objet invisible : le travail de
care. Revue française de sociologie, 2010;51(1):39-60.
Mots clés : dispositif méthodologique, préceptorat, travail invisible, métier de care.
Population cible : Pré-gradué
PL-20
« L’identité professionnelle en formation
pendant la résidence » - Élaboration
d’un atelier et évaluation de son impact
Hajar El Kamouni, Martin Plaisance
Université de Sherbrooke, Canada
Contact : hajar.el.kamouni@usherbrooke.ca
Contexte : L’identité professionnelle en médecine se construit
de façon dynamique à travers la socialisation. Il s’agit d’un
phénomène décrit comme l’interaction de l’individu avec sa
communauté de pratique1. Une mauvaise compréhension de
cette interaction peut mener à des tensions intérieures qui se
reflètent à travers soit un état d’épuisement personnel, soit un
comportement non professionnel. Ainsi, l’enseignement formel
du concept d’identité professionnelle s’impose.
Objectifs ou questions : L’objectif de cette étude est d’évaluer
la pertinence d’un atelier ponctuel, portant sur l’identité professionnelle en médecine, chez les résidents de médecine interne
tronc commun (MITC).
Notre objectif secondaire est d’évaluer l’efficacité de l’atelier sur la réflexion personnelle des résidents.
S31
Par la suite, un questionnaire d’évaluation de l’atelier est
envoyé par voie électronique, à tous les résidents ayant assisté
à cette activité académique.
Résultats : Parmi les 53 résidents ayant complété le questionnaire d’évaluation de l’atelier, 94,3 % ont trouvé les objectifs
clairs. Notons que le niveau d’intérêt initial à participer à l’atelier était très élevé chez seulement 73,6 % des répondants, alors
que 100 % ont fini par trouver l’atelier très pertinent (statistiquement significatif). Par ailleurs,100 % des répondants aimeraient que l’atelier soit répété annuellement.
La participation à l’atelier a favorisé une réflexion personnelle
chez 100 % des répondants, a mené à un changement de la perception de l’identité professionnelle chez 77,4 %, et 81,1 %
pensent que l’atelier aura un impact sur leur pratique médicale
de tous les jours.
Plusieurs aspects de l’activité ont été appréciés, dont : les
concepts discutés, le format interactif et structuré en petits
groupes, et également le fait que c’était un moment dédié exclusivement à la réflexion, au partage avec les pairs, dans un environnement convivial non menaçant.
Discussions et conclusions : L’atelier portant sur l’identité professionnelle constitue une innovation pédagogique bien appréciée par les résidents de MITC.
Nous pensons que chaque programme de résidence devrait se
doter d’un curriculum formel discutant de l’identité professionnelle en médecine pour permettre à chaque résident de développer une vision holistique de son identité en tant que médecin au
service du patient et de la société.
Références
Cruess RL, et al. A schematic representation of the professional identity formation and socialization of medical students
and residents: a guide for medical educators. Acad Med.
2015;5:718–25.
Mots clés : identité professionnelle, éducation médicale,
résidence.
Population cible : post-gradué (cycles supérieurs universitaires)
PL-21
L’influence de la dynamique de groupe
sur l’apprentissage en petits groupes
des étudiants de premier cycle : examen
de la portée
Méthodes : L’atelier, d’une durée de deux heures, est sous
forme de discussion en petits groupes (résidents de différents
niveaux), animée par un mentor-facilitateur.
Marjolaine Dionne Merlin, Stéphan Lavoie,
Frances Gallagher
Durant cet atelier, les résidents discutent de leurs valeurs personnelles et professionnelles et des différents aspects de la réalité quotidienne du médecin résident.
Université de Moncton et Université de Sherbrooke,
Canada
Contact : marjolaine.dionne.merlin@umoncton.ca
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S32
Présentations libres
Contexte : Les activités pédagogiques en petits groupes sont
fréquentes dans les programmes de premier cycle en sciences
de la santé depuis plusieurs années afin de favoriser l’apprentissage des étudiants. À ce jour, les éléments de la dynamique de
groupe qui ont une influence sur l’apprentissage des étudiants
dans un contexte d’activités en petits groupes ne sont pas clairement définis dans la littérature. Ceci constitue un défi pour
les éducateurs qui cherchent à promouvoir un environnement
propice à l’apprentissage.
Objectifs ou questions : Explorer la littérature sur les éléments
de la dynamique de groupe qui influencent l’apprentissage en
petits groupes pour les étudiants de premier cycle universitaire
et identifier les lacunes dans la littérature existante. En cohérence avec les objectifs poursuivis, la question de recherche
était la suivante: quels sont les éléments de la dynamique de
groupe qui influencent l’apprentissage en petits groupes pour
les étudiants de premier cycle ?
Méthodes : Un examen de la portée a été réalisé, inspiré de
l’approche en cinq étapes d’Arksey et O’Malley (2005). La
qualité des articles scientifiques a été analysée à l’aide de la
méthodologie suggérée par l’institut Joanna Briggs. Diverses
bases de données ont été explorées. Au moins deux chercheurs
ont analysé les études pertinentes. Les données ont été extraites
afin de dégager les thèmes et de décrire les éléments de la
dynamique de groupe qui influencent l’apprentissage en petits
groupes pour les étudiants de premier cycle.
Résultats : Trente articles ont été retenus pour l’examen de
la portée. De l’analyse des données ont émergé cinq thèmes
principaux: le niveau d’engagement, le niveau d’ouverture, le
niveau de soutien, la qualité de la communication et les types
de comportements dominants.
Discussions et conclusions : D’une part, l’importance de créer
une dynamique de groupe favorable à l’apprentissage en petits
groupes est reconnue. D’autre part, l’identification des éléments
spécifiques de cette dynamique de groupe et qui influencent
l’apprentissage des étudiants lors d’activités en petits groupes
demeure sommaire. Le présent examen de la portée constitue une
première étape pour explorer ces éléments dans différentes activités pédagogiques en petit groupe avec des étudiants de diverses
disciplines. Les résultats contribuent à une meilleure compréhension par les éducateurs et les étudiants des éléments qui
influencent la dynamique de groupe et favorisent l’apprentissage.
Références
Arksey H, O’Malley L. Scoping Studies: Towards a methodological framework. International Journal of Social Research
Methodology, 2005;8(1):19-32, https://doi.org/10.1080/13645
57032000119616.
Mots clés : apprentissage en petit groupe, dynamique de
groupe, examen de la portée, étudiants de premier cycle.
Population cible : Formation pré-graduée (1 cycle universitaire)
er
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
PL-22
Effet d’un podcast comparé
à un enseignement traditionnel
sur l’évaluation sommative
et les processus d’apprentissage
Anaick Perrochon, Nicole Pignier, Michèle Briansoulet,
Jean-Yves Salle
ILFOMER, Université de Limoges, France
Contact : anaick.perrochon@unilim.fr
Contexte : Les universités françaises optent de plus en plus
pour l’utilisation du podcast pour l’enseignement. Un podcast
est un fichier audio et/ou vidéo publié sur Internet et automatiquement téléchargeable sur un ordinateur ou un support mobile
par l’intermédiaire d’un flux de syndication – flux RSS – pour
une écoute ou un visionnement ultérieur. Des études récentes
ont utilisé l’eye-tracking pour mesurer les stratégies d’exploration du podcast, mais aucune étude n’a comparé ces stratégies
avec celles d’un cours en présentiel.
Objectifs ou questions : L’objectif de cette étude est d’évaluer
l’utilisabilité du podcast par rapport à un cours présentiel (cours
magistral) chez des étudiants de première année de l’ILFOMER
(Institut de Formation aux Métiers de la Réadaptation).
Méthodes : Cette étude a été réalisée lors d’un enseignement
de Neurosciences sur l’année universitaire avec tous les étudiants de première année de l’ILFOMER (masso-kinésithérapie,
orthophonie, ergothérapie). Il s’agit d’une étude à devis croisé
puisque tous les étudiants alternent chaque semestre entre le
groupe expérimental (podcast) et le groupe contrôle (présentiel).
Les deux groupes ont suivi l’intégralité du cours selon deux
formules différentes : i) le groupe expérimental a accédé en
illimité seulement aux cours en podcast via une plateforme
Moodle, ii) le groupe contrôle avait seulement le cours présentiel. Le plan de la caméra permettait de filmer l’enseignant et le
diaporama du cours présentiel.
Nous avons évalué : i) les connaissances des étudiants par
QCM à chaque semestre, ii) l’acceptabilité du podcast par autoquestionnaire, iii) les stratégies d’exploration du cours par un
système d’eye-tracking. Nous avons utilisé un système portatif
(Tobii Glasses 2) pour le cours présentiel et un système fixe
(barre X2-30) pour la lecture du cours en podcast sur ordinateur. Les paramètres oculomoteurs retenus sont le nombre et
la durée totale des fixations dans les différentes zones d’intérêt
telles que l’enseignant et le diaporama.
Résultats et discussions : Soixante et un (61) étudiants ont participé à cette étude. Il n’y a pas de différence significative au
niveau de la note entre les deux groupes.
Mots clés : podcast, cours traditionnel, eye-tracking, apprentissage
Population cible : Pré-gradué
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
PL-23
Le partenariat patient, la collaboration
interprofessionnelle et le numérique :
un ménage « adroit »
S33
Discussions et conclusions : Ce contexte préparerait les étudiants à favoriser le partenariat patient une fois en milieu de
pratique tel que certains auteurs le conçoivent. Les étudiants
semblent avoir été initié au « réseautage », un type de travail
interprofessionnel [1].
Références
Audrey Raynault, Paule Lebel, Isabelle Brault, Thierry
Karsenti
Université de Montréal, Canada
Contact : audrey.raynault@umontreal.ca
Xyrichis A, Reeves S, Zwarenstein, M. Examining the nature
of interprofessional practice: An initial framework validation
and creation of the InterProfessional Activity Classification
Tool (InterPACT). Journal of Interprofessional Care,
2018;32(4) :416-425.
Mots clés : Collaboration interprofessionnelle; partenariat
patient; apprentissage collaboratif/technologies/compétences
Contexte : En 2010, l’Université de Montréal (UdeM) a intégré
avec succès des patients partenaires dans ses cours hybrides (en
ligne et en présence) d’éducation à la collaboration interprofessionnelle (EIP) en partenariat avec le patient. Des étudiants de
ces cours ont souligné que la présence du patient lors de l’atelier interprogramme en présentiel aurait facilité l’apprentissage
de l’approche de partenariat patient. Certes, plusieurs universités enseignent l’EIP pour ses nombreux avantages, notamment
offrir de meilleurs soins aux patients, mais l’EIP est confrontée
à des défis liés à la logistique, au cloisonnement des professions
ainsi qu’au manque de communication. Pour franchir ces obstacles, les cours d’EIP à l’UdeM se sont tournés vers l’usage
des technologies pour permettre aux étudiants de collaborer
au moment de leur choix sur une plus longue période. Depuis
2015, tous les ans, 5 000 étudiants collaborent virtuellement en
équipe interprofessionnelle pour réaliser des activités d’apprentissage collaboratif préparatoires à l’atelier interprogramme en
présentiel dans un Journal de Bord Collaboratif (JBC).
PL-24
Construire des connaissances utiles
pour le raisonnement clinique
dès le pré-gradué : une approche
pédagogique informée par les données
probantes combinant l’auto-explication
et le raisonnement structuré
Objectifs ou questions : Cette étude doctorale vise à identifier
les compétences du Référentiel de la pratique collaborative et
de partenariat patient en santé et services sociaux mobilisées
par des étudiants.
Université de Sherbrooke, Canada
Contact : martine.chamberland@usherbrooke.ca
Méthodes : Nous avons observé les pratiques des compétences effectives du Référentiel de la Pratique collaborative
et de partenariat patient mobilisées dans le JBC de 12 équipes
interprofessionnelles d’étudiants. Ces données qualitatives ont
été triangulées avec les données quantitatives récoltées par
un questionnaire sur la collaboration rempli par 321 étudiants
d’une cohorte de 1440 étudiants de 2e nnée au baccalauréat
(1er cycle universitaire).
Résultats et discussions : Les équipes ont majoritairement
mis en action les compétences de travail d’équipe, d’éducation
thérapeutique et de la clarification des rôles en surmontant les
défis de synchronisation, de communication et de coordination
que la collaboration en ligne a imposés. Le patient a favorisé la
coordination pendant la collaboration en présentiel. Soixantequize pourcent (75 %) des équipes auraient adopté l’approche
de partenariat patient dans la cocréation des activités réalisées
en ligne.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Population cible : Pré-graduée (1er cycle universitaire)
Martine Chamberland, Jean Setrakian, Linda Bergeron,
Christina St-Onge, Martin Plaisance, Lara Varpio, Aliki
Thomas
Contexte : L’auto-explication (AE) et le raisonnement structuré
(RS), deux stratégies ciblant le développement et l’organisation
des connaissances spécifiques, ont un impact positif documenté
sur la performance diagnostique1-3. Nous avons développé et
implanté une activité novatrice combinant ces deux stratégies
pour des étudiants de médecine en formation pré-clinique.
L’activité AE-RS, individuelle et en ligne, comprend 10 sessions de 90 minutes au cours des 2 premières années du cursus.
L’étudiant résout au plan diagnostique et thérapeutique trois
situations cliniques en lien avec ses apprentissages du moment.
Il utilise l’AE à voix haute et enregistrée en audio et complète
le tableau écrit de RS comparant et contrastant les hypothèses
principales. Il reçoit en rétroaction une grille de RS complétée
pour chaque situation clinique.
Objectifs ou questions : Présenter le développement, l’implantation et le monitorage d’une activité pédagogique longitudinale combinant AE et RS.
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S34
Méthodes : Des données anonymes d’implantation ont été collectées via la plateforme numérique utilisée pour déployer l’activité pédagogique (ex. : temps), à l’aide de questionnaires (ex. :
satisfaction), et lors de groupes de discussions avec diverses
parties prenantes (ex. : barrières et facilitateurs).
Résultats : L’activité AE-RS est proposée à tous les étudiants de
la cohorte (n = 204). Au terme de la première année d’implantation, une moyenne de 87,6 % (ET = 2,07) des étudiants ont complété l’ensemble des activités. La majorité de ceux-ci considère :
que l’AE permet d’approfondir leurs connaissances en lien avec
les situations cliniques (92 %); que le RS aide à réviser les scripts
de maladies; que les deux stratégies leur permettent d’identifier
des ambiguïtés ou des manques dans leurs connaissances potentiellement utiles pour cibler l’étude subséquente (96 %).
Discussions et conclusions : Une activité combinant AE et RS
implantée pour l’ensemble des étudiants via un environnement
numérique est perçue par les étudiants comme un outil individuel
utile pour construire leurs connaissances. La contribution spécifique
de ces stratégies, en contexte éducatif authentique, sur le raisonnement clinique des étudiants nécessite des études supplémentaires.
Références
Schmidt HG, Mamede S. How to improve the teaching of clinical reasoning: a narrative review and a proposal. Med Educ.
2015;49(10):961-73.
Chamberland M, St-Onge C, Setrakian J, Lanthier L, Bergeron
L, Bourget A, Mamede S, Schmidt H, Rikers R. The influence
of medical students’ self-explanations on diagnostic performance. Med Educ. 2011;45(7):688-95.
Mamede S, van Gog T, Moura AS, et al. Reflection as a strategy
to foster medical students’ acquisition of diagnostic competence. Med Educ. 2012;46(5):464-72.
Mots clés : raisonnement clinique, méthodes pédagogiques,
auto-explication, raisonnement structuré.
Population cible : Pré-gradué
PL-25
Élaboration d’un enseignement
de sensibilisation aux risques
professionnels auprès d’étudiants
en troisième cycle de médecine générale
(post gradués)
Laetitia Bourdon, Elisabeth Mauviard
Département de médecine générale de l’Université de
Rouen, France
Contact : bourdonlaet@gmail.com
Contexte : Les internes subissent des pressions en termes de
charge de travail et de charge mentale, s’ajoutant aux risques
infectieux et aux risques d’accidents professionnels.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
Les internes utilisent plus les ressources disponibles en termes
de prévention, à savoir, la médecine du travail.
Objectifs ou questions : Élaborer un enseignement interactif
s’appuyant sur les représentations des participants sur leurs
risques professionnels et mesurer son impact sur leur intention
de prise en charge de leur santé.
Méthodes : Élaboration d’un questionnaire d’audit à partir
des résultats d’une thèse d’exercice qui étudiait par méthode
qualitative les risques professionnels inquiétant les internes de
médecine générale et les raisons énoncées à la non-utilisation
des ressources possibles.
Élaboration d’un diaporama répondant aux préoccupations
énoncées lors des entretiens de l’étudiante en thèse.
Résultats : Nous avons construit un enseignement qui débutait
par la distribution et le remplissage du questionnaire d’audit.
Ensuite nous avons procédé à un métaplan pour faire émerger
les risques professionnels connus des internes de médecine
générale. Puis nous avons diffusé le diaporama, commenté par
le chef de service du service de médecine du travail du CHU.
Après un temps d’échanges entre les internes et l’expert, une
discussion s’est ouverte sur les ressources possibles en cas de
soucis de santé personnel ou d’un pair.
En fin d’enseignement la réponse à un nouveau questionnaire
démontre que les internes s’autorisent plus souvent à être
patients et envisagent de consulter.
Discussions et conclusions : L’enseignement a été bien perçu
par les étudiants, et leur a permis d’identifier les départements
universitaires de médecine générale et le service de médecine
du travail comme des ressources en cas de difficultés.
Nous avons comme perspectives de lister les personnes ressources pour diffusion aux étudiants, de faire des campagnes
de prévention, d’organiser des groupes Balint, d’encourager les
étudiants à consulter leur médecin traitant.
Nous réitérerons cette première expérience auprès des étudiants de deuxième cycle (pré-gradués), mais aussi aux internes
d’autres spécialités et les médecins en exercice lors de soirées
de formation médicale continue.
Références
Mourgues JM, Le Breton G. Rapport CNOM : Santé et jeunes
médecins-2016. https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/
default/files/sante_et_jeunes_medecins.pdf.
Linant M, Evaluation des besoins de suivi médical des internes
en médecine générale de la faculté de Rouen ; Thèse soutenue
à Rouen en 2018.
Gogny-Delbrouque C, Ressenti et pratique des internes de
médecine générale face à la prise en charge de leur santé : étude
qualitative auprès d’internes ; Thèse soutenue à Lille en 2018.
Mots clés : risques professionnels, santé des internes en médecine générale, formation post graduée, enseignement.
Population cible : Formation post graduée
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
PL-26
Guide-outil pour la période
de rétroaction dans le contexte
de la Clinique SPOT : une démarche
ancrée pour soutenir la collaboration
interprofessionnelle dans l’offre de soins
à des personnes marginalisées
Emmanuelle Careau, Amélie Richard, Geneviève
Olivier d’Avignon, Gabriel Bernard, Annie Bérubé
Faculté de médecine de l’Université Laval, Canada
Contact : emmanuelle.careau@fmed.ulaval.ca
Contexte : La clinique communautaire de santé et d’enseignement Santé Pour Tous (SPOT) est un organisme à but nonlucratif fondé en 2014 dont la mission comprend deux volets :
améliorer l’état de santé des personnes en situation de marginalisation et de désaffiliation et former une relève professionnelle
sensibilisée aux enjeux de ces personnes. Chaque semaine, des
blocs de soins sont offerts par une équipe interprofessionnelle,
incluant un pair-aidant, dans différents milieux communautaires. Chaque bloc de soins est suivi d’une période de rétroaction menée en équipe.
Après quelques années d’existence, l’organisme a senti le
besoin de pérenniser les pratiques en place et d’identifier des
moyens pour soutenir la pratique réflexive lors des périodes
de rétroaction. De plus, l’organisation a manifesté la volonté
d’ancrer les pratiques interprofessionnelles dans les meilleures
pratiques reconnues et de formaliser les mécanismes de soutien
des stagiaires. Ces différents besoins ont mené à un projet de
recherche pour développer un guide-outil pour la période de
rétroaction.
Objectifs ou questions :
1) Assurer la pérennité des pratiques.
2) Soutenir les stagiaires et le développement continu des
intervenants.
3) Formaliser et soutenir la collaboration interprofessionnelle.
4) Soutenir la pratique réflexive.
Méthodes : Une démarche ethnographique a été effectuée au sein
de l’équipe de SPOT par le biais d’observations de la période de
rétroaction, d’entrevues individuelles, d’analyses documentaires
et d’ateliers de travail. Un comité consultatif, regroupant des
membres de l’équipe de SPOT, des professeurs et des chercheurs,
a été constitué. Les travaux se sont effectués de façon itérative
entre les séances du comité consultatif, les ateliers de travail et la
consultation de membres de l’équipe de SPOT.
Résultats : Un guide-outil a été développé, entériné par le
conseil d’administration de l’organisme, puis présenté officiellement aux membres de l’équipe. Une démarche d’appropriation
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S35
a par la suite été effectuée afin d’implanter l’outil et d’évaluer
sa validité et sa pertinence.
Discussions et conclusions : Le guide-outil permet de formaliser les processus mis en place et d’assurer leur pérennité. Il
offre également des fondements théoriques soutenant la pratique réflexive et l’actualisation de modalités de collaboration
efficientes.
Références
Careau E, et al. Continuum des pratiques de collaboration interprofessionnelle en santé et services sociaux - Guide explicatif.
RCPI, 2017.
CPIS. Référentiel national de compétences en matière d’interprofessionnalisme. Vancouver: College of Health Disciplines,
Université BC, 2010.
Mots clés : recherche collaborative, clinique communautaire de santé et d’enseignement, rétroaction, collaboration
interprofessionnelle.
Thème : Guide-outil pour soutenir la rétroaction en contexte
interprofessionnel
PL-27
Evaluation de la formation initiale
par simulation chez des internes
en médecine d’urgence selon le modèle
de Kirkpatrick : enquête régionale
Daniel Aiham Ghazali, Isabelle Etienne, Sid-Ahmed
Remini, Patrick Plaisance
Centre de Simulation de l’Université Paris-Diderot,
France
Contact : aiham@hotmail.com
Contexte : Évaluation de l’impact d’une formation par simulation pour les internes débutants leur spécialité de médecine
d’urgence. En France, cette discipline a pleinement intégré
la simulation comme stratégie pédagogique d’apprentissage
depuis novembre 2018. Tous les internes en première année de
spécialité de Paris et de la région parisienne ont eu deux jours
de formation en simulation incluant deux simulations hautefidélités d’équipe sur le choc anaphylactique et hémorragique.
Le but de cette étude était de réaliser une auto-évaluation sur
l’impact de cette formation.
Questions : Quels sont les bénéfices de la première formation
en simulation développée à l’échelle régionale pour les étudiants débutant le cursus de formation post-graduée ?
Méthodes : Les internes ont été interrogés immédiatement
en fin de formation par questionnaire. Les résultats étaient
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S36
anonymes. L’auto-évaluation de la formation reposait sur la
pyramide de Kirkpatrick (1). Trois niveaux ont été abordés :
niveau 1 : satisfaction, niveau 2 : gain en termes d’apprentissage (connaissances, compétences et attitudes) et niveau 3 :
changement de pratique professionnelle. Les variables catégorielles ont été résumées par des pourcentages (%).
Résultats : Les 88 internes de Paris et de la région parisienne
(100 %) ont été inclus. Soixante-six (66) d’entre eux (75,0 %)
ont répondu au questionnaire. Tous étaient très satisfaits
(78,8 %) ou satisfaits (21,2 %) du cours. 98,5 % estimaient que
les scénarios étaient très réalistes. Tous les répondants (100 %)
ont perçu un gain en connaissances, 98,0 % en compétences
pratiques et 80,3 % décrivent une amélioration de la confiance
en soi. Parmi les changements apportés à la pratique clinique,
81,8 % impliquaient l’anticipation, 87,8 % les compétences
procédurales, 86,3 % les algorithmes, 77,3 % la communication
et le travail d’équipe. Tous (100 %) ont exprimé le souhait de
répéter les sessions de simulation.
Discussions et conclusions : L’évaluation était largement favorable à la pédagogie par simulation en termes de satisfaction,
de connaissances et de changements dans la pratique clinique.
L’auto-évaluation représente le principal retour d’information
pour ce type de formation. Selon les participants, cette formation
a permis une prise de conscience de la nécessité de répéter les
entraînements de ce type. Cela pourrait permettre aux internes
de médecine d’urgence de gérer les événements mettant en jeu le
pronostic vital des patients de manière plus sereine et sécurisée.
Il serait intéressant d’évaluer, dans les études futures, le transfert à long terme des compétences après la formation initiale
par simulation et d’en étudier l’impact clinique pour le patient.
Références
Kirkpatrick DL. Techniques for evaluating training programs. Journal of American Society of Trainings Directors
1959;13:3-9.
Mots clés : formation initiale, simulation, internes, médecine
d’urgence, évaluation, Kirkpatrick.
Population cible : Formation post-graduée
PL-28
Le service sanitaire des étudiants
en santé : l’ingénierie d’une formation
interprofessionnelle en mode gestion
de projet
Jacques Monteil, Nicolas Picard, Maggie Rousselle,
Pierre-Yves Robert, Jean-Luc Duroux, Jean-Yves Salle
Facultés de Médecine de l’Université de Limoges, France
Contact : jacques.monteil@unilim.fr
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
Contexte : Le service sanitaire des étudiants en santé a été
mis en place en France à la rentrée 2018 pour répondre aux
enjeux de santé publique de promotion des comportements
favorables à la santé et de réduction des inégalités sociales
et territoriales en matière de santé. Il est obligatoire dans
leur formation initiale et consiste en la réalisation d’actions
concrètes de prévention auprès de publics prioritaires. Il
nécessite des compétences en matière de gestion de projet
et de communication. L’envergure régionale du projet impliquant une cohorte de 700 étudiants avec des centres de formation répartis sur plusieurs départements nécessitait de
s’appuyer sur une formation en grande partie dématérialisée.
Sa mise en place dans des délais contraints avec une dimension interprofessionnelle et une synchronisation de tous les
intervenants (acteurs du service sanitaire et responsables de
formation) représentait un défi majeur en termes d’ingénierie
pédagogique.
Objectifs : Nous souhaitions accompagner les étudiants dans la
réalisation de leur service sanitaire en imposant une dimension
interprofessionnelle aux formations dispensées comme aux
actions menées et en travaillant en mode gestion de projet.
Méthodes : L’ingénierie de cette formation a été initiée avant
la parution des décrets d’application et a mobilisé des équipes
pédagogiques rattachées à de multiples structures ainsi que
des formateurs ayant une expérience préalable en matière de
gestion de projet. Le développement d’un espace numérique
unique a été indispensable pour réunir, former, composer les
groupes de travail, les encadrer, accompagner la progression du travail et évaluer l’action concrète des étudiants. Un
module de formation théorique venant compléter les connaissances étudiants sur les thèmes retenus pour les actions
de prévention a été proposé en e-learning entre octobre et
décembre 2018. Il était complété par un module dédié à la
gestion de projets et à la communication pour accompagner
les groupes dans la construction et la réalisation de leur projet. Ce module était ponctué de «livrables », devant être issus
du travail de groupe.
Résultats : Sept cents (700) étudiants ont été répartis en
167 groupes pour conduire une action dans 167 établissements
de la région. Le mois de février 2019 est consacré à la finalisation et à l’évaluation des projets avec une phase initiale
d’évaluation par le pair puis une seconde par des équipes enseignantes multidisciplinaires. La réalisation des actions de prévention dans les 167 sites scolaires se déroule sur une semaine
banalisée pour l’ensemble des étudiants du 18 au 22 mars 2019.
Discussions : Les livrables rythment la construction progressive et harmonieuse du projet avec une dimension réflexive sur
les attentes de la population cible, l’évaluation de l’action et de
la formation.
Mots clés : inter-professionnalité, santé publique, gestion de
projet, communication, population cible.
Population cible : Formation pré-graduée
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
PL-29
Déployer la responsabilité sociale
en santé : perspectives et implications
pour les facultés de médecine du Québec
Ahmed Maherzi, Marie-Claire Bérubé, Christian
Bourdy, Emmanuelle Careau, Réjean Duplain, Éric
Lachance, Saleem Razack
Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Canada
Contact : ahmed.maherzi@umontreal.ca
Contexte : La responsabilité sociale (RS) des facultés de
médecine (FM) est l’obligation d’orienter la formation, les
recherches et les services vers les principaux problèmes de
santé de la communauté, région et/ou nation qu’elles ont
comme mandat de servir. L’inclusion des principes de RS dans
les normes d’agrément constitue un tournant dans le fonctionnement de nos facultés : de l’obligation morale, cela est devenu
une obligation académique.
Objectifs et méthodes : Par l’animation de plénières, d’ateliers
participatifs et de présentations de courtes vidéos, nous avons
entamé une démarche stratégique de planification collective à
l’égard de la RS, reposant sur les objectifs suivants :
1) se donner des assises communes interfacultaires à l’égard de
la RS,
2) explorer et réfléchir ensemble pour mieux comprendre les
enjeux et les implications concrètes de notre mission,
3) prioriser et décider ensemble des prochaines actions à mener
conjointement au sein de notre comité.
Résultats : Soixante-douze (72) représentants de toutes les
facultés de médecine du Québec des Universités de Laval,
Montréal, Mc Gill et Sherbrooke, incluant les doyens, les vicedoyens, des enseignants et étudiants en médecine et autres
sciences de la santé ainsi que des patients partenaires ont activement participé à ce symposium. Des points importants ressortent des travaux de cette rencontre:
1) La nécessité d’inculquer la culture de la RS à nos étudiants
et nos enseignants,
2) Des propositions d’actions concrètes à réaliser en 2019,
3) Les engagements émanant de l’énoncé de position des
doyens qui nous placent dans une démarche et une dynamique d’opérationnalisation.
Discussions et conclusions : Ce premier symposium interfacultaire sur la responsabilité sociale a permis aux FM du Québec
de s’entendre sur une vision commune d’orientation de la responsabilité sociale en santé dans notre réalité québécoise. Ce
fut une occasion privilégiée pour discuter des implications pour
nos facultés et partager des expériences, outils et ressources
permettant le déploiement de stratégies concrètes.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S37
Mots clés : responsabilité sociale, formation, partenariat,
besoins prioritaires
Thème : Responsabilité sociale des facultés de médecine
PL-30
Des groupes d’échanges thématisés
tutorés sur la relation médecin-patient
Florence Durrieu, Laëtitia Gimenez, Odile Bourgeois,
Pierre Mesthé
Faculté de Médecine de Toulouse Rangueil, France
Contact : florence.durrieu@dumg-toulouse.fr
Contexte : La formation de nos internes de médecine générale à
la relation médecin-patient est un objectif clairement défini par
la dernière réforme des diplômes d’études spécialisées (DES)
en 2017. Notre Département de médecine générale (DMG) a
organisé notre région en 12 groupes pédagogiques de proximité
(GPP) réunissant dans chaque bassin de santé les internes en
stage et les Maîtres de stages des universités locaux (MSU).
Chaque GPP organise trois groupes d’échanges de pratiques
(GEP) en petit groupe d’internes par semestre, obligatoires
dans le parcours du DES.
Objectifs : Lors de la rentrée universitaire 2017, la direction
du DMG a proposé d’intégrer le travail réflexif sur la relation
médecin-patient dans le cadre d’un des trois GEP par semestre
avec un encadrement par des tuteurs expérimentés.
Méthodes : Le deuxième GEP de chaque semestre a été transformé en groupe thématisé tutoré (GTT). Les internes répartis
en groupes de six sont encadrés par deux à trois tuteurs expérimentés. Ils doivent apporter et soumettre à l’échange une situation de soins dans laquelle des difficultés ont été rencontrées
dans la relation médecin-patient. Les tuteurs peuvent avoir dans
ce contexte un avis d’expert. Les résultats des échanges doivent
ensuite être inscrits sur leur portfolio électronique.
Résultats : Les GTT du premier semestre de l’année universitaire 2017- 2018 se sont correctement déroulés sur des séances
de trois heures. Lors du questionnaire de satisfaction de fin de
séance, les internes ont plébiscité la méthode. Sur l’ensemble
de la région, de nombreuses problématiques ont été abordées
comme par exemple : refus de soins, suspicion de maltraitance
à enfants, refus de vaccination, demandes de certificats non justifiés, patients exigeants, etc.
Les MSU/tuteurs moniteurs de séance ont repéré quelques
internes mis en difficulté devant le groupe et ont pu mettre en
œuvre des conseils et des mesures de réassurance.
Discussions et conclusions : Ces nouvelles modalités pédagogiques méritent une analyse plus fine, voire des travaux
d’évaluation de type qualitatif auprès de nos internes. Elles
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S38
s’intègrent cependant dans l’ensemble de notre architecture
pédagogique basée sur une approche par compétences par
mises en situation. Elles permettent un enrichissement des
acquisitions par échanges de pratique en harmonie avec les
exigences de la réforme du DES et répondent aux exigences
réglementaires de la réforme.
Références
Arrêté du 12 avril 2017 portant sur l’organisation du
troisième cycle des études médicales, Direction générale de l’offre de soins (DGOS), https://solidarites-sante.
gouv.fr/professionnels/se-former-s-installer-exercer/
etudes-de-medecine-reforme-du-3eme-cycle/r3c.
Richard C, Lussier M-T, Galarneau S, Jamoulle O. Compétence
en communication professionnelle en santé, Pédagogie
Médicale 2010;11:255–272.
Mots clés : relation médecin-patient, groupe d’échange de
pratique
Population cible : Post-gradué
PL-31
Le transfert du rapport d’évaluation
au superviseur suivant influence-t-il
sa manière d’évaluer ?
Valérie Dory, Deborah Danoff, Laurie H Plotnick,
Beth-Ann Cummings, Carlos Gomez-Garibello,
Nicole E Pal, Stephanie T Gumuchian, Meredith Young
Université McGill, Canada et Université catholique de
Louvain, Belgique
Contact : valerie.dory@gmail.com
Contexte : Le transfert du rapport d’évaluation d’un stage à
un autre pourrait permettre de créer une plus grande continuité
dans la formation clinique, particulièrement souhaitable dans
une approche par compétences. Le risque est toutefois de biaiser les évaluations ultérieures.
Objectifs ou questions : Est-ce que le transfert d’un rapport
d’évaluation influence les scores octroyés et le contenu de la
rétroaction ultérieurs ?
Méthodes : Nous avons recruté des superviseurs cliniques dans
les programmes post-gradués de médecine interne, médecine de
famille, médecine d’urgence, pédiatrie et chirurgie pour participer à une étude expérimentale en ligne, comprenant le visionnement et l’évaluation, à l’aide d’une grille mini-CEX adaptée,
de deux enregistrements vidéo de consultations simulées de
résidents. Au préalable, les participants avaient été répartis de
manière aléatoire dans trois groupes : pas d’information sur les
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
résidents, rapport d’évaluation du stage précédent mentionnant
des faiblesses en matière d’expertise médicale, rapport d’évaluation mentionnant des faiblesses en matière de communication. Nous avons examiné les différences entre les trois groupes
en termes de scores et de contenu des évaluations (proportion
de commentaires négatifs, proportion de commentaires portant
sur l’expertise et sur la communication), à l’aide d’analyses de
variance.
Résultats et discussions : Soixante-douze superviseurs ont
participé. Les scores ne différaient pas par groupe (vidéo 1
F(2,69) = 0,770, p = 0,467 ; vidéo 2 F(2,69) = 0,188, p = 0,829) ;
la proportion de commentaires négatifs non plus (F(2,60) =
0,327, p = 0,723). Le contenu des commentaires variait en
revanche d’un groupe à l’autre (expertise F(2,60) = 10,169,
p < 0.001 ; communication F(2,60) = 5,597, p = 0,006). Dans
le groupe ayant reçu un rapport mentionnant des faiblesses en
communication, la proportion de commentaires sur la communication était plus élevée que dans le groupe contrôle (63 % vs.
50 %, p = 0,027). En revanche, dans le groupe ayant reçu un
rapport mentionnant des faiblesses en expertise, la proportion
de commentaires portant sur l’expertise était similaire à celle
du groupe contrôle (46 % vs. 47%, p = 0,978).
Discussion et conclusions : Cette étude expérimentale fournit
des données empiriques concernant l’impact du transfert du rapport d’évaluation sur les évaluations ultérieures. Les résultats
sont rassurants : des rapports mentionnant des faiblesses modérées n’ont pas influencé les scores octroyés par les superviseurs.
Par ailleurs, la rétroaction était plus ciblée lorsque les faiblesses
mentionnées concernaient la communication. D’autres études
devront confirmer nos résultats et les étendre, notamment
lorsque les faiblesses rapportées sont plus marquées.
Mots clés : évaluation, évaluation en milieu clinique, biais,
transfert évaluation, évaluation en milieu clinique, biais,
transfert
Population cible : Formation post-graduée
PL-32
Programme de Médecine
et Développement durable : analyse
des cours pré-cliniques et identification
des opportunités et freins à l’intégration
des notions par les enseignants
Gabrielle Bujold (co-auteures à titre égal), Roxanne
Lemieux (co-auteures à titre égal), Pénélope Daignault,
Vincent Richard, Céline Campagna
Faculté de médecine de l’Université Laval, Canada
Contact : roxanne.lemieux.4@ulaval.ca
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
Contexte : Le développement durable (DD) occupe aujourd’hui
une place prédominante au sein des débats de société, notamment en santé. L’Université Laval (UL) fait office de pionnière
dans l’intégration du DD sur son campus. Or, peu d’initiatives
facultaires ont été effectuées en ce sens. La faculté de médecine, soucieuse d’intégrer la santé durable dans ses programmes
tel qu’indiqué dans sa planification stratégique 2015-19, désirait entamer une analyse de ceux-ci au regard du DD.
Objectifs ou questions : L’objectif principal du projet était
d’analyser les cours du pré-externat du doctorat en médecine
de l’UL au regard de leurs objectifs et contenus en fonction du
DD. Les sous-objectifs du projet étaient : 1) analyser les plans
de cours, 2) analyser les objectifs des compétences associées
CanMEDS, et 3) développer des outils pour faciliter l’intégration du DD par les enseignants dans les cours.
Méthodes : L’analyse des plans de cours du préclinique
et des compétences CanMEDS a été effectuée à partir du
cadre d’analyse du Comité-Conseil d’Offre de Formation en
Développement Durable (CCOFDD, 2016; Wiek, 2011) de
l’UL. Ce cadre comprend quatre thèmes reliés au DD : pensée
systémique, anticipation, norme et stratégie, et permet l’attribution de la mention « cours en DD » par un questionnaire
auto-évaluatif. Les plans de cours et les compétences CanMeds
ont d’abord été analysés par les deux auteurs. Des entretiens
individuels auprès des médecins-enseignants ont également
été réalisés afin d’effectuer une rétroaction sur l’évaluation de
leur cours et sonder leur compréhension, leurs besoins et leurs
craintes relativement à l’intégration de notions de DD dans
leurs cours respectifs.
Résultats et discussions : La majorité des plans de cours du
pré-clinique n’ont pas démontré une intégration des thèmes
reliés au DD ; 21 % des cours offerts au pré-clinique développent de façon significative le développement durable selon
les critères du CCOFDD. Les compétences CanMeds, elles,
possèdent de forts liens avec les compétences en DD, obtenant
la mention « approfondissement en DD ».
Discussions et conclusions : Les entretiens avec les enseignants ressortent un principal besoin, soit l’accès à des outils
d’aide à l’intégration des notions de DD en santé. Dans cette
perspective, de tels outils sont actuellement en élaboration.
Cette démarche institutionnelle est la première, à notre connaissance, à effectuer de manière systématique l’analyse des plans
de cours en fonction d’un cadre d’analyse en DD. En médecine,
une meilleure intégration des CanMeds dans les plans de cours
bonifierait l’offre de formation en DD.
Références
CCOFDD, Guide de reconnaissance de l’offre de formation en
développement durable, Université Laval, 2016.
Wiek, Arnim, Key competencies in sustainability: a reference
framework for academic program development, Arizona State
University, 2011, 16 p.
Mots-clés : développement durable, développement professoral.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S39
PL-33
Évaluer le développement de l’agir
compétent en situation professionnelle
des étudiants en médecine
Sylvie Mathieu, Sylvie Houde, Ghislaine Houde,
Geneviève Baron, Évelyne Cambron Goulet, Paul
Chiasson, Véronique Lisée, Geneviève Petit, Martin
Plaisance, Guylaine Séguin
Université de Sherbrooke, Canada
Contact : sylvie.mathieu@usherbrooke.ca
Contexte : Dans toute formation médicale, les outils d’évaluation doivent être cohérents avec les caractéristiques du
programme. La modification du curriculum selon un parcours
de professionnalisation implique des changements importants
(approche programme, décloisonnement disciplinaire, mobilisation précoce des connaissances et habiletés en situations
professionnelles, développement progressif de l’agir compétent). Ces changements provoquent la nécessité d’innover pour
développer des outils d’évaluation qui vont au-delà des outils
traditionnels centrés sur l’accumulation des connaissances et
des habiletés cliniques.
Objectifs ou questions : Développer des outils d’évaluation
qui soutiennent le développement progressif de l’agir compétent en situation professionnelle (ACSP) pendant le parcours de
professionnalisation et qui permettent d’attester du niveau de
maîtrise attendu aux termes de chaque étape.
Méthodes : S’appuyant sur les écrits de Le Boterf, Tardif et
Scallon sur l’ACSP, son développement et son évaluation, un
processus d’élaboration d’outils d’évaluation a été mis au point.
Ce processus se résume par la détermination des objets d’évaluation; la conception et la validation d’outils d’évaluation;
l’ajustement aux contraintes administratives; l’harmonisation et
l’uniformisation des outils; l’approbation finale; l’expérimentation et les ajustements.
Résultats : Des outils d’évaluation comprenant une rubrique
(échelle descriptive globale), un tableau d’observations/rétroactions et deux échelles d’appréciation (évaluation enjeu faible
et élevé) ont été développés. Ils permettent de s’inscrire dans
une logique de soutien à l’apprentissage, de tenir compte de
multiples sources d’information qui renseignent sur la progression de l’ACSP, de rendre explicites les éléments qui fondent le
jugement global sur l’ACSP, tout en s’éloignant d’une logique
de mesure et de classement.
Conclusion : L’évaluation du développement de l’ACSP
exige d’utiliser des outils peu répandus dans la formation en
médecine. Le processus d’élaboration de tels outils demande
une grande collaboration de professeurs engagés et ouverts
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S40
Présentations libres
à voir l’évaluation autrement. Ce changement majeur de la
vision d’évaluation est nécessaire afin de soutenir les professeurs à porter un jugement global sur l’ACSP. Bien que
ces outils soient largement utilisés dans le programme, la
vision développée devra être consolidée au cours des prochaines années et l’amélioration continue des outils devra
être systématique.
Objectifs ou questions : Évaluer les impacts de l’intégration
d’une capsule pédagogique (CP) dans le contexte de briefing
offert aux étudiants en sciences infirmières dans le cadre d’une
simulation haute-fidélité en soins d’urgence. Plus précisément, mesurer les effets perçus de la CP sur le travail d’équipe
et vérifier l’acceptabilité de l’utilisation d’une CP auprès des
participants.
Références
Méthodes : Un essai pré-post test avec groupe témoin a été
réalisé auprès d’étudiants du 1er cycle en sciences infirmières.
Les participants volontaires (n = 125) ont été répartis aléatoirement en deux groupes : a) témoin (n = 50), briefing avec simulation et b) expérimental (n = 75), briefing avec visionnement
d’une CP préalable à la simulation. Cette capsule comporte un
exemple de pratiques exemplaires d’une équipe interdisciplinaire du CRM dans le cadre d’une simulation au sujet d’une
réanimation cardiovasculaire. Des questionnaires auto-administrés ont été complétés par les participants avant la simulation pour mesurer le travail d’équipe (Malec et al., 2007) et
le niveau d’acceptabilité de l’utilisation d’une CP réalisé par
l’équipe de recherche.
Le Boterf, G. Construire les compétences individuelles et collectives, 5e éd., Éditions d’Organisation, Paris. 2010.
Tardif, J. L’évaluation des compétences. Documenter le parcours de développement. Montréal, Chenelière Éducation.
2006.
Scallon, G. Des savoirs aux compétences. Explorations en évaluation des apprentissages. ERPI Éducation, Montréal. 2015.
Mots clés : outils d’évaluation, développement de l’agir compétent en situation professionnelle
PL-34
Impacts d’une capsule pédagogique
intégrée au briefing sur le travail
d’équipe offert aux étudiants
en sciences infirmières dans un contexte
de simulation
Isabelle Ledoux, Mélanie Marceau, Stéphan Lavoie,
Christian Vincelette, Charles Bilodeau
Université de Sherbrooke, Canada
Contact : Isabelle.Ledoux@USherbrooke.ca
Contexte : Le briefing est une préparation essentielle au bon
déroulement d’une simulation (Chamberlain, 2015; Lioce et
al., 2015). Il consiste en une étape préparatoire cruciale dont
l’objectif final est de créer un climat d’apprentissage favorable
afin de mettre à l’aise les participants et de favoriser leur sécurité affective (Savoldelli et Boet, 2013). Dans le cadre d’une
simulation haute-fidélité en contexte de soins d’urgence, il fut
proposé de réaliser une capsule pédagogique au sujet des pratiques exemplaires du Crisis Ressource Management (CRM)
d’une équipe interdisciplinaire afin de favoriser les apprentissages des apprenants dans un contexte de briefing. En effet, le
fait d’avoir recours à un dispositif vidéo permet d’accélérer la
compréhension, faciliter la mémorisation, soutenir l’attention
et structurer l’animation (Laure, 2018). Toutefois, le recours à
ce type de stratégie pédagogique pour augmenter les habiletés
en ce qui a trait au travail d’équipe en contexte de simulation
requiert des recherches plus approfondies sur le sujet (Foster,
Gilbert, Hanson, Whitcomb et Graham, 2018).
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Résultats : Les résultats obtenus pour le travail d’équipe (expérimental x̄ = 9,58 ; témoin x̄ = 9,72 ; t = -0,263 ; p = 0,79) sont
non significatifs. Les participants reconnaissent l’acceptabilité
de la CP (efficacité, pertinence, commodité et disposition à
recevoir la CP) comme une innovation pédagogique susceptible
d’améliorer la qualité du briefing.
Discussions : Les résultats obtenus nous permettent de croire
que le travail d’équipe pourrait être influencé par son utilisation
en termes d’acceptabilité favorable à son utilisation des étudiants en sciences infirmières.
Mots clés : briefing, simulation, capsule pédagogique, travail
d’équipe
PL-35
Évaluer les pratiques d’éducation
à la santé en contexte scolaire :
quels modèles ? quelles pratiques ?
Fatma Said Touhami, Valérie Baranes, Anne Demeester
Université d’Aix-Marseille, France
Contact : fatma.said@univ-amu.fr
Contexte : Depuis la conférence d’Ottawa (1986), des dispositions législatives successives ont été prises par le ministère en
charge de l’éducation nationale (EN) pour la promotion de la
santé en termes d’éducation, de prévention et de protection des
élèves, futurs citoyens. Renforcées depuis cinq ans (lois et circulaires), ces dispositions introduisent notamment le parcours
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
éducatif de santé (PES) et confèrent à l’EN « la compétence
exclusive de la gouvernance et du pilotage de la politique éducative sociale et de santé en faveur des élèves ».
Plus récemment (septembre 2018), le service sanitaire des étudiants en santé (SSES) a été instauré dans les parcours de formation initiale des futurs infirmiers, médecins, sages-femmes,
chirurgiens-dentistes, pharmaciens et kinésithérapeutes. Il
s’agit de développer des actions de prévention auprès de
publics prioritaires et dans différents lieux, dont les établissements scolaires du premier et second degré. Le SSES vise le
développement des connaissances et compétences spécifiques
de ces étudiants.
Question : L’étude des prescriptions montre une convergence
ténue entre les dispositifs PES de l’EN et le SSES. L’EN cible
la promotion de la santé de l’élève. Le SSES vise principalement le développement de compétences éducatives des futurs
professionnels. Dès lors, il convient de s’interroger sur la façon
dont ces deux dispositifs nationaux s’articulent et comment
les différents acteurs de la promotion pour la santé des élèves
s’emparent de cette mission.
Méthode et résultats : Le laboratoire ADEF (Apprentissage,
Didactique, Évaluation et Formation) met en œuvre un large
dispositif de recherche mixte de type explicatif, sur une durée
de deux ans au sein de l’académie d’Aix-Marseille. Le cadre
théorique fait référence, d’une part aux modèles d’éducation
en santé proposés par Eymard (2010, in Foucaud et al.) issus
des modèles de santé combinés aux théories de l’apprentissage,
d’autre part au modèle d’enseignement-apprentissage prototypique de Lebeaume (2000), ainsi que la référence à la pensée
complexe (Morin, [1990]2015).
La communication s’attachera à décrire les dispositifs mis en
œuvre dans l’académie d’Aix-Marseille tant du côté de l’EN
que du SSES ainsi que les résultats d’un premier recueil de données sous forme de questionnaire semi-ouvert visant à montrer
dans quel modèle (biomédical, biopsychosocial, environnemental) les personnels titulaires de l’EN positionnent majoritairement leurs actions éducatives en santé, la manière dont
ils évaluent leurs actions et à vérifier si ces modèles, ainsi que
les évaluations de ces actions sont influencés par l’ancienneté
d’exercice des interrogés.
Références
Foucaud J, Bury JA, Balcou-Debussche M, Eymard C.
Éducation thérapeutique du patient. Modèles, pratiques et évaluation (pp. http-www), 2010.
Lebeaume J. L’éducation technologique: Histoires et méthodes
(Vol. 27). Georg Olms Verlag, 2000.
Morin E. Introduction à la pensée complexe. Le Seuil
([1990]2015).
Mots clés : éducation à la santé, service sanitaire, parcours éducatif de santé, études de santé, contexte scolaire.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S41
PL-36
Comment intégrer les patients
partenaires à la formation en ligne
universitaire sur la collaboration
interprofessionnelle et le partenariat
avec le patient ?
Isabelle Brault, Marie-Claude Vanier, Marie Achille,
Annie Descoteaux, Jean-François Lemay, Audrey
Raynault, Merlaud Hazoume I, Tania Deslauriers
Université de Montréal, Canada
Contact : isabelle.brault@umontreal.ca
Contexte : Les cours Collaboration en Sciences de la Santé
(CSS) de l’Université de Montréal permettent aux étudiants
de 13 disciplines de s’exercer à la collaboration interprofessionnelle en partenariat avec le patient. Cette formation
adopte un modèle relationnel et intègre des patients partenaires à certaines activités de formation [1]. Les cours comportent trois volets : 1) une formation en ligne incluant un
outil de collaboration virtuelle, le Journal de bord collaboratif (JBC) ; 2) une activité intradisciplinaire 3) un atelier
interdisciplinaire [2]. À ce jour, les patients n’ont jamais été
impliqués dans le JBC.
Objectifs ou questions : L’objectif est d’impliquer les patients
partenaires dans la formation en ligne et plus spécifiquement
dans le JBC et de déterminer les caractéristiques de leur implication auprès des étudiants.
Méthodes : Un devis qualitatif descriptif a été retenu. Le
groupe à l’étude est composé de 50 étudiants divisés en dix
équipes interprofessionnelles (n = 5/équipe). Les équipes
sélectionnées avaient un patient partenaire à leur disposition
dans le JBC pour les aider à intégrer la perspective du patient
dans la complétion de leurs activités pédagogiques. Aucune
consigne spécifique sur la façon d’intégrer le patient n’a été
précisée aux équipes. Nos données proviennent de six groupes
de discussion; réunissant des étudiants (n = 5) et des patients
(n = 1).
Résultats : Sur les dix équipes sélectionnées pour le projet, cinq
n’ont pas impliqué le patient partenaire dans leur JBC. Deux
raisons principales expliquent ce fait 1) la méconnaissance du
rôle du patient dans la formation en ligne; 2) une des deux activités demandées dans le JBC se prêtait moins à l’intégration du
patient. Les équipes qui ont fait appel au patient ont constaté
l’expertise du patient en ce qui concerne le « vivre avec la maladie ». Ces équipes ont mobilisé davantage la compétence du
leadership collaboratif et intégré l’expertise du patient dans la
construction des activités.
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S42
Discussions et conclusions : Les résultats permettent de mieux
comprendre comment les étudiants ont sollicité les patients
dans les activités en ligne et d’identifier les raisons pour lesquelles les étudiants ne les ont pas sollicités. Ce projet suggère
l’importance de se pencher sur la définition des rôles respectifs
pour favoriser le partenariat patient. Il apporte également un
éclairage sur la perspective qu’ont les patients d’agir comme
partenaire dans un contexte virtuel.
Références
Pomey M-P, et al. Le « Montreal model » : enjeux du partenariat relationnel entre patients et professionnels de la santé.
Santé publique, 2015;1(HS):41-50.
Vanier MC, et al., Innovating in teaching collaborative practice
with a large student cohort at University of Montreal. J Allied
Health, 2013;42(4):e97-e106.
Mots clés : enseignement, partenariat patient, formation en
ligne
Population cible : Pré-gradué
Présentations libres
faite à l’aide d’Excel pour présenter le profil sociodémographique et de NVivo pour le contenu qualitatif.
Résultats : Dix-neuf (19) participants ont répondu. La moyenne
de la durée de la participation des PS aux cliniques simulées est
de 8,5 ans. Les données qualitatives révèlent qu’une meilleure
compréhension du scénario et des caractéristiques du personnage à jouer contribuent à améliorer la satisfaction des PS. Une
grande majorité des participants estime que ce nouveau format
de briefing augmente leur sentiment de réalisation lors des cliniques simulées, leur sécurité à jouer le rôle du personnage
et leur inclusion à l’équipe de PS. Les participants suggèrent
d’uniformiser leur processus de rétroaction aux étudiants aussi
bien pour la démarche que pour le contenu.
Conclusion : Le briefing en cinq étapes permet de former en peu
de temps les PS pour qu’ils se sentent confiants et motivés à jouer
leur rôle. La rétroaction faite par le PS à l’étudiant reste une faiblesse de ce briefing qu’il convient d’adresser par une formation de
base offerte à tout PS en dehors de l’horaire des cliniques simulées.
Références
PL-37
Intérêt du nouveau format
du briefing des patients simulés
(PS) dans les cliniques simulées
du pré-externat en médecine
Isabelle Burnier, Salomon Fotsing, Selya Amrani, Diane
Bouchard Lamothe, Marie Noëlle Nicole, André Bléoo
Université d’Ottawa, Canada
Contact : iburnier@uottawa.ca
Contexte : La simulation basée sur les Patients Simulés (PS)
reste une modalité tout à fait adaptée à l’apprentissage des compétences élargies (communication, professionnalisme, expertise,
gestion) exigées des professionnels de santé. Dans un contexte
de simulation, les PS ont pour tâche de jouer le rôle d’un patient
et de donner de la rétroaction à l’étudiant. Un briefing en cinq
étapes inspirées de Nestel, proposé trente minutes avant les
séances de clinique simulée, semble pertinent pour répondre
aux défis financiers et temporels de formation de ces PS.
Objectif : Cette recherche vise à analyser l’impact de ce briefing sur le confort et la motivation des PS à s’impliquer dans
l’éducation des professionnels de santé.
Méthode : Nous avons recruté des PS ayant plus de trois (3)
années d’expérience dans les cliniques simulées en suivant un
échantillonnage non intentionnel. La collecte des données a été
effectuée grâce à Survey Monkey. L’analyse des données a été
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Bokken L, Rethans J-J, Scherpbier AJJA, van Der Vleuten CPM.
Strengths and weaknesses of simulated and real patients in the
teaching of skills to medical students: a review. Simulation in
healthcare: journal of the Society for Simulation in Healthcare,
2008;3(3):161, DOI:10.1097/SIH.0b013e318182fc56.
Lewis, et al. Advances in Simulation (2017) The Association
of Standardized Patient Educators (ASPE) Standards of Best
Practice (SOBP) 2017;2:10, DOI:10.1186/s41077-017-0043-4.
Nestel, D, Bearman, M. Simulated patient methodology:
theory, evidence, and practice: Chichester, West Sussex;
Malden, MA: Wiley Blackwell, 2015.
Mots clés : clinique simulée, patient simulé, briefing, rétroaction formative.
Population cible : pré gradué
PL-38
Un programme d’exercices
de pleine présence en développement
professionnel continu : une intervention
contribuant à cultiver une pratique
médicale attentionnée
Lixin Zhang; Robert Gagnon, Vincent Jobin,
Hugues Cormier
Faculté de médecine de l’Université de Montréal,
Canada
Contact : elizabethlxzhang@gmail.com
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
Contexte : Bien que plusieurs bénéfices potentiels de la pratique de la mindfulness chez les cliniciens aient été soulignés
dans les études récentes, notamment la réduction de l’épuisement professionnel, l’accroissement de l’empathie et l’amélioration des soins centrés sur le patient, peu de littérature est
disponible concernant les programmes offrant en français la
formation d’exercices de pleine présence en développement
professionnel continu (DPC) [1].
Objectifs ou questions : Déterminer si une formation d’exercices de pleine présence dans le cadre du DPC sous forme de
trois séances de trois heures peut améliorer les compétences
dans la pratique de la mindfulness et des CanMEDS chez les
cliniciens.
Méthodes : Des questionnaires en ligne ont été administrés à
quatre groupes de 10 à 16 cliniciens ayant suivi la formation
à l’Université de Montréal de 2017 à 2018 afin de recueillir des données sur leur profil professionnel, ainsi qu’une
auto-évaluation sur le niveau de confort pré/post formation
par rapport à : i) cultiver une vie et une pratique médicale
attentionnée, ii) se familiariser avec un éventail d’exercices
de méditation, et iii) vivre différemment certains défis du
quotidien et de la vie professionnelle par la pratique d’exercices mindfulness. Les participants ont été questionnés sur
les compétences en médecine CanMEDS qui ont été abordées dans la formation. L’état de pleine présence avant et
après la formation a été mesuré pour un groupe au moyen
du Mindful Attention Awareness Scale (MAAS), une échelle
de 90 points. La différence a été évaluée avec le test de classement de Wilcoxon.
Résultats et discussions : Il y a eu 52 participants (14 hommes),
dont 28 omnipraticiens, 7 spécialistes, 5 autres et 12 qui n’ont
pas spécifié le type de pratique. Avant l’intervention, les répondants se déclaraient être peu ou pas du tout confortable avec
les compétences ciblées par les objectifs i), ii) et iii) à 75,0 %,
88,9 % et 88,0 % respectivement (N = 28, N = 27, N = 25), tandis qu’ils étaient devenus à 96,3 %, 88,9 % et 88,0 % assez ou
très confortable avec chacun des objectifs après l’intervention
(N = 27, N = 26, N = 26). Sur les 18 ayant indiqué les compétences CanMEDS améliorées par la formation, 16 (88,9 %)
ont répondu « Communicateur », 15 (83,3 %) « Promoteur
de la santé », 11 (61,1 %) « Professionnel », 7 (38,9 %)
« Collaborateur », 3 (16,7 %) « Expert en médecine familiale »,
3 (16,7 %) « Érudit », et 1 (5,6 %) « Gestionnaire ». Les scores
du MAAS post-formation (53,9 ± 14,5), par rapport aux scores
pré-formation (45,4 ± 12,4), ont augmenté de façon significative (N = 7, z = -2.366, p = 0,012).
Conclusion : Une telle formation d’exercices de pleine présence en DPC semble améliorer l’état de mindfulness chez les
médecins et leurs compétences dans la pratique. Il apparaît
indiqué à l’avenir de porter attention à des interventions aidant
au maintien de ces aptitudes à long terme.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S43
Références
Beach MC, Roter D, Korthuis PT, Epstein RM, Sharp V,
Ratanawongsa N, Cohn J, Eggly S, Sankar A, Moore RD, Saha
S. A multicenter study of physician mindfulness and health care
quality, Ann Fam Med 2013;11(5):421-428.
Mots clés : méditation, présence attentionnée, mindfulness
Population cible : Développement professionnel continu/développement professoral
PL-39
Les baladodiffusions comme stratégies
d’évaluation pour les étudiants
à la maîtrise en sciences infirmières
Frédéric Douville, Kim Desgagné
Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval,
Canada
Contact : frederic.douville@fsi.ulaval.ca
Contexte : Les baladodiffusions sont utilisées depuis plusieurs
années comme une stratégie d’apprentissage, parfois en supplément aux présentations magistrales en classe. Cette stratégie
n’a pas ou peu été utilisée pour évaluer les apprentissages des
étudiants.
Objectifs ou questions : Évaluer l’impact de la baladodiffusion
comme stratégie d’évaluation pour les étudiants à la maîtrise en
sciences infirmières
Méthodes : Une évaluation à devis transversal qualitatif a
été effectuée auprès de 23 étudiants à la maîtrise en sciences
infirmières à la suite de l’implantation d’une nouvelle stratégie d’évaluation dans un cours de méthodologie quantitative : un club de lecture en baladodiffusion. En équipes de
trois, les étudiants devaient résumer et critiquer un article
scientifique en format audio et le déposer sur le portail web
du cours. Ils étaient évalués sur leur compréhension de l’article, leurs habiletés de lecture critique, et l’interaction dans
l’animation. Un questionnaire rétrospectif pré/post distribué à la fin du cours a permis d’évaluer la satisfaction, les
apprentissages, la charge de travail, ainsi que la numératie
des étudiants.
Résultats : Les étudiants ont démontré une grande satisfaction
envers les stratégies d’évaluation, principalement les baladodiffusions. Cette stratégie d’évaluation n’a pas été corrélée avec le
niveau de numératie, les apprentissages ou la charge de travail.
Toutefois, la satisfaction est fortement corrélée à la satisfaction
face aux baladodiffusions.
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S44
Présentations libres
Discussions et conclusions : Peu ou pas d’études ont eu
recours à la baladodiffusion comme stratégie d’évaluation des
apprentissages dans un cours. Dans le cadre d’un cours de maîtrise en sciences infirmières sur les méthodes quantitatives et
statistiques, l’utilisation de baladodiffusion comme stratégie
d’évaluation a été fortement appréciée des étudiants. Cela suggère la possibilité de transformer des stratégies d’apprentissage
en stratégies d’évaluation. Il serait pertinent d’évaluer l’utilisation des baladodiffusions comme méthode d’apprentissage et
d’évaluation dans un même cours afin de vérifier la meilleure
utilisation de cette stratégie.
Méthodes : De juin 2016 à décembre 2018, une équipe interdisciplinaire (sciences de l’éducation, médecine, sciences infirmières, administration de la santé) et internationale a inclu
toutes les parties prenantes dans le développement d’ACPPASME 2. En combinant la méthodologie de la recherche basée
sur le design ou « Design-Based Research », et le modèle de
développement d’un curriculum de Kern, nous avons : i) analysé les besoins et élaboré des objectifs de formation, ii) identifié des stratégies éducatives, iii) déployé la première formation,
iv) évalué la formation, v) produit la version finale de la formation et vi) déployé la cascade de formation.
Références
Résultats : Il s’agit d’une formation continue, interprofessionnelle, en présentiel, d’une durée de 20 heures et sexo-spécifique puisqu’elle reconnaît les besoins différenciés des hommes
et des femmes et les aborde tant dans le contenu que dans l’organisation de la formation. Plusieurs approches pédagogiques (présentations magistrales, ateliers en petits groupes, discussions en
plénières, jeux de rôle, présentations de films d’animation) ont
été utilisées dans cette formation de cinq thèmes : 1) la dimension biospychosociale des soins (perspective biopsychosociale,
déterminants de la santé et santé durable) ; 2) la patiente en tant
que personne (patiente-corps malade versus patiente-personne,
accueil et communication, approche genre) ; 3) l’alliance thérapeutique (notion de pouvoir, collaboration et partenariat, prise de
décision partagée) ; 4) le partage du pouvoir et des responsabilités
(transformations sociétales, savoir expérientiel, chartes et codes
en vigueur dans le pays) ; 5) le professionnel en tant que personne
(interprofessionnalisme, obstacles à l’ACP et pratique réflexive).
Paterson QS, Thoma B, Kenneth W, Lin M, Chan TM. A systematic review and qualitative analysis to determine quality
indicators for health professions education blogs and podcasts.
Journal of Graduate Medical Education, 2015.
Walls SM, Kucsera JV, Walker JD, Acee TW, McVaugh NK.
Podcasting in education: are students as ready and eager as we
think they are? Computers & Education, 2010;54:371-378.
Mots clés : baladodiffusion, évaluation, sciences infirmières
Population cible : Gradué
PL-40
Approche participative
et interdisciplinaire au développement
d’une formation interprofessionnelle
portant sur l’approche centrée
sur la personne pour une meilleure santé
des mères et des enfants au Burkina Faso
Johanne Ouedraogo, Seydou Barro, Thècle
Twungubumwe, Josette Castel, Isabelle Savard, Jean
Ramdé, André Côté, Judith Lapierre, Isabelle Auclair,
Marie-Julie Babin, Marlyse Mbakop, Mory Gbane,
Inheldia Cossou-Gbeto, Ruth Ndjaboue, Joyce Dogba
Université Laval, Canada
Contact : joyce-maman.dogba@fmed.ulaval.ca
Contexte : La deuxième phase du Programme d’amélioration
de la santé des mères et des enfants (PASME-2) visait le développement d’une formation portant sur l’approche centrée sur la
personne (ACP), pour de meilleurs soins maternels et infantiles.
Objectifs ou questions : Cette présentation décrit le processus
de développement et d’implantation de ladite formation, ciaprès nommée formation ACP-PASME 2 et discute des défis
dans l’adoption d’une approche participative et interdisciplinaire dans un contexte international.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Discussions et conclusions : Cette formation initialement
conçue pour le renforcement de compétences des professionnels
sur le terrain pourrait être intégrée à la formation initiale des professionnels dans les écoles de formation. De plus, les réflexions
se poursuivent pour un accompagnement virtuel des apprenants
dans les changements d’habitudes dans leurs pratiques.
Mots clés : approche centrée sur la personne, mortalité maternelle, PASME 2, design based research, Kern, Burkina Faso
Population cible : Développement professionnel continu
PL-41
Impact d’une simulation en ligne
sur l’intention de mettre en œuvre
un nouvel algorithme d’investigation,
de traitement et de suivi en cancer
du poumon
Sam J. Daniel, Martin Tremblay, Beatriz Merlos,
Patricia Wade
Fédération des médecins spécialistes du Québec, Canada
Contact : mtremblay@fmsq.org
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
Contexte : L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux a publié un nouvel algorithme d’investigation, de
traitement et de suivi en cancer du poumon en 2014. Les spécialistes ont signalé que le document de 269 pages n’était pas
convivial. Une formation a été développée pour permettre aux
médecins spécialistes de comparer leur raisonnement clinique
dans la prise en charge des patients atteints d’un cancer du poumon aux nouvelles lignes directrices.
Objectifs ou questions : Notre objectif était d’utiliser le questionnaire DPC REACTION afin de quantifier l’intention de
mettre en œuvre les nouvelles directives de l’algorithme chez
les apprenants.
Méthodes : Nous avons développé un programme d’évaluation des connaissances agréé selon les normes de la section 3 et
mis en ligne de novembre 2015 à novembre 2018. Au cours de
cette formation, les participants sont confrontés à des options,
des conséquences et des voies alternatives associées au suivi
ou non de l’algorithme. Utilisant une étude de cas, les participants doivent indiquer leur approche clinique en se basant sur
les informations fournies. Ensuite, ils sont guidés dans le même
cas, mais en utilisant l’algorithme. Cet exercice leur permet de
comparer leur raisonnement clinique avec les nouvelles directives. Le questionnaire DPC REACTION a été administré à la
suite de la formation.
Résultats : L’intention autodéclarée de changer leur pratique
était élevée (76 %) et validée par une valeur moyenne de 6,2/7
sur le questionnaire DPC REACTION. Les indicateurs de
changement les plus importants étaient l’influence des normes
sociales (moyenne de 5,9/7) et morales (moyenne de 6,2/7), car
les apprenants pensaient que l’utilisation de l’algorithme présentait des avantages, tant pour les patients que pour le système
de santé. À la suite de le formation, le pourcentage de participants ayant déclaré être confiant ou très confiant dans l’utilisation des algorithmes est passé de 83 % à 97 %, mais le score
DPC REACTION a indiqué des doutes résiduels (moyenne de
4,2/7) quant à la capacité de mettre en œuvre les directives de
l’algorithme dans leur pratique.
Discussions et conclusions : Les participants ont identifié
plusieurs obstacles à cette mise en œuvre. Tous les répondants
ont indiqué que la formation a atteint leurs objectifs d’apprentissage et qu’ils participeraient encore à une simulation en
ligne comme approche pédagogique. Bien que les algorithmes
offrent des avantages pour les soins des patients, la dissémination passive ne conduit pas nécessairement à des changements
de comportement. Des activités de DPC combinées à des outils
pouvant être utilisés sur le lieu d’intervention augmentent les
chances de leur application.
Mots clés : DPC, oncologie, e-learning, médecins spécialistes
Population cible : Développement professionnel continu
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
S45
PL-42
Évaluation de l’implantation
et des effets de la formation portant
sur l’approche centrée sur la personne
dans le cadre du projet d’amélioration
de la santé des mères et des enfants
au Burkina Faso
Inheldia Cossou-Gbeto, Johanne Ouedraogo, Landry
Traoré, Seydou Barro, Thècle Twungubumwe, Josette
Castel, Isabelle Savard, Jean Ramdé, André Côté, Ruth
Ndjaboue
Université Laval, Canada
Contact : inheldia.cossou-gbeto.1@ulaval.ca
Contexte : La deuxième phase du programme d’amélioration
de la santé des mères et des enfants (PASME2) au Burkina Faso
a permis de développer une formation portant sur l’approche
centrée sur la personne (ACP) et destinée aux professionnels
de la santé. D’octobre à décembre 2018, un total de 250 professionnels ont bénéficié de cette formation à Koudougou au
Burkina Faso.
Objectifs ou questions :
1) Évaluer la fidélité de l’implantation de la formation ACP
2) Évaluer les déterminants contextuels ayant influencé son
implantation et
3) Évaluer les effets immédiats (satisfaction, apprentissages et
intentions de changements d’habitudes dans les pratiques).
Méthodes : Il s’agit d’une recherche évaluative participative
combinant des méthodes qualitatives et quantitatives. La composante qualitative comporte une analyse documentaire (documents de planification du projet, rapports mensuels ou annuels
et tout autre document pertinent) et des entrevues de groupe
auprès des acteurs impliqués dans le projet afin d’obtenir leurs
opinions sur la mise en œuvre de la formation. La composante
quantitative se fera à l’aide de trois questionnaires : 1) de satisfaction pour examiner la satisfaction des participants à la suite
de la formation, 2) d’apprentissage pour évaluer l’apprentissage
des participants avant la formation (T0) et juste après la formation (T1) et 3) de mesure de l’intention d’appliquer les notions
apprises lors de la formation. Cette mesure sera faite à l’aide du
questionnaire DPC-Réaction qui permet d’évaluer l’intention
de changement de comportement des participants à la fin d’une
formation.
Résultats : Composante qualitative : l’approche participative
a par sa flexibilité permis des ajustements constants dans la
conception, la mise en œuvre de la formation. L’absence de
personnages africains préexistants, l’accès limité à l’internet et aux ordinateurs ont nécessité l’adoption de solutions
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S46
innovantes (sous-traitance avec des compagnies locales,
tournage de films par les membres de l’équipe). Composante
quantitative : 97,15 % des participants sont satisfaits ou très
satisfaits de la formation ; 96,16 % des participants pensent
que cette formation leur a permis d’augmenter leur niveau
de connaissances et d’habiletés ; 92,31 % comptent mettre
en application ces nouvelles compétences acquises dans leur
pratique quotidienne. Par ailleurs, la moyenne des participants qui ont l’intention d’appliquer l’ACP est de 6,65 sur
une échelle de 7. Les concepts les moins bien maîtrisés par
les participants sont la prise de décision partagée et les droits
des patientes.
Discussion : Un accompagnement virtuel des apprenants dans
les changements d’habitudes dans leurs pratiques est en cours
surtout pour les aspects moins maîtrisés de la formation.
Mots clés : évaluation, formation, Burkina Faso, approche centrée sur la personne
PL-43
Évaluation des caractéristiques
de questions d’examen écrit portant
sur le raisonnement clinique :
peut-on s’entendre ?
Évelyne Cambron-Goulet, Christina St-Onge, JeanPierre Dumas, Linda Bergeron
Université de Sherbrooke, Canada
Contact : evelyne.cambron-goulet@usherbrooke.ca
Présentations libres
d’apprenants = 1 à 26 ans) ont utilisé les consignes de rédaction
de questions pour évaluer les questions en indiquant la présence
ou non des caractéristiques proposées dans ces consignes. Des
coefficients de corrélation et des pourcentages d’accord ont
été calculés pour connaître l’accord sur les questions intra et
inter-groupes.
Résultats : Il y a un bon niveau d’accord lorsqu’on demande
aux professeurs experts de donner une impression globale sur la
capacité des questions à évaluer le RC (ICC : 0,85 (0.76-0.90)).
Toutefois, lors de l’utilisation des consignes de rédaction de
questions, l’accord entre les professeurs sur la présence ou non
des différentes caractéristiques proposées varie de 35 % à 93 %.
L’élément sur lequel ils s’entendent le mieux est la présence
ou l’absence d’un cas clinique dans la question. Les questions
pour lesquelles il y a un accord unanime qu’elles comportent un
cas clinique sont cotées de façon plus élevée pour leur capacité
à évaluer le RC par les professeurs ayant porté un jugement
global.
Discussions et conclusions : L’objectif des consignes de rédaction de question est d’aider les éducateurs lors de la rédaction
de questions d’examens écrits qui visent à évaluer le RC. La
présente étude montre toutefois qu’il semble difficile pour des
experts de s’entendre sur la présence (ou absence) d’éléments
qui pourraient caractériser des questions qui permettent d’évaluer le RC. Il est par conséquent difficile à ce jour d’émettre
des lignes directrices à ce sujet, outre de souligner l’importance
d’intégrer un cas clinique dans les questions dont l’objectif est
d’évaluer le RC chez les apprenants en sciences de la santé.
Mots clés : raisonnement clinique, évaluation, consignes de
rédaction de questions
Thème : Évaluation du raisonnement clinique dans le curriculum médical pré-doctoral
Contexte : Le raisonnement clinique (RC) est au cœur de la
compétence médicale. Afin d’en démontrer l’importance et
d’en soutenir l’apprentissage dès le début des programmes, il
est essentiel d’évaluer le développement du RC des apprenants.
Dans une étude précédente, nous avons identifié les principales
caractéristiques de questions d’examen écrit permettant d’évaluer le RC.
PL-44
Une approche par compétences
sous forme de parcours :
une innovation pédagogique
Objectifs ou questions : L’objectif de la présente étude est
d’explorer si des juges de différents niveaux d’expertise et utilisant différentes modalités peuvent s’entendre sur la capacité de
questions d’examens écrits à évaluer le raisonnement clinique.
Frances Gallagher, Louise O’Reilly, Line Saintonge,
Mélanie Marceau, Annie Corriveau, Patricia Bourgault
Méthodes : Soixante questions utilisées dans les examens écrits
pour les étudiants de troisième année de médecine ont été choisies au hasard (25 questions à choix multiples, 25 questions à
réponse ouverte courte et 10 questions à menu élaboré). Trois
professeurs (expérience d’enseignement pour ce niveau d’apprenants > 10 ans) ont évalué la capacité de chacune des questions à évaluer le RC de façon globale sur une échelle de 0 à 10.
Cinq professeurs (expérience d’enseignement pour ce niveau
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
École des sciences infirmières de l’Université de
Sherbrooke, Canada
Contact : Frances.Gallagher@usherbrooke.ca
Contexte : Plusieurs programmes de formation de premier
cycle en sciences infirmières s’appuient sur une approche par
compétences afin de préparer la relève infirmière à agir avec
compétence dans diverses situations professionnelles. Rendre
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
S47
visible la progression attendue du savoir agir avec compétence
au cours du programme d’étude demeure toutefois un défi.
L’École des sciences infirmières de l’Université de Sherbrooke
propose une formation initiale sous forme de parcours de
professionnalisation.1,2
PL-45
La rétroaction multisources en formation
post-graduée : de l’information utile
et pertinente
Objectifs ou questions : Concevoir et implanter un programme de formation initiale en sciences infirmières selon
une approche par compétences enchâssée dans un parcours de
professionnalisation.
Véronique Castonguay, Patrick Lavoie,
Philippe Karazivan, Judy Morris
Méthodes :
Phase 1 : 1) définir le profil de sortie par l’identification de
situations professionnelles types représentatives du milieu professionnel et des activités infirmières associées; 2) formuler
les critères de réalisation de ces activités; 3) identifier les ressources à mobiliser lors des activités infirmières.
Phase 2 : 1) établir un cheminement progressif vers le profil
de sortie; 2) répartir les activités pédagogiques et ressources
requises pour chaque cible de formation.
Phase 3 : mettre en place une structure collaborative pour développer et implanter les activités pédagogiques.
Phase 4: documenter l’implantation du programme.
Résultats : Les résultats illustrent les jalons du parcours de professionnalisation pour les cibles finales de formation, soit un
savoir agir avec compétence dans le cadre de situations professionnelles concernant 1) le prendre soin de personnes de tous
âges et de leur famille, ou de groupes de personnes, qui vivent
une expérience de santé maladie en contextes complexes de
soins et 2) le fait de gérer les activités de soins et de participer à
l’amélioration de la qualité des soins. La structure pour la mise
en place (organigramme, mandat des équipes et de la conseillère pédagogique) ainsi que les principaux indices de l’implantation du programme sont décrits. Les défis liés à l’approche
sont relevés.
Discussions et conclusions : Cette innovation pédagogique
facilite l’appropriation par les étudiants de leur rôle professionnel en rendant visible le parcours de professionnalisation.
Références
Le Boterf G. Repenser la compétence. Pour dépasser les idées
préconçues : 15 propositions (2e éd.). Paris, France : Éditions
d’Organisation, Groupe Eyrolles, 2010.
Tardif J. L’évaluation des compétences : documenter le parcours de développement. Montréal, QC: Chenelière, 2006.
Université de Sherbrooke. Cadre de référence sur les parcours
de professionnalisation : agir avec compétence. Vice-rectorat
aux études, 2009.
Mots clés : approche par compétence, parcours de professionnalisation, innovation pédagogique, baccalauréat
Population cible : pré-gradué
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Canada
Contact : veronique.castonguay@umontreal.ca
Contexte : La rétroaction offerte par les médecins enseignants
occupe une place centrale dans le développement des compétences des résidents. Certaines compétences, comme l’expertise médicale, sont plus susceptibles d’être abordées par les
médecins en milieu clinique que d’autres compétences. Pour
répondre à cette problématique, le concept de rétroaction multisources a été proposé. Cette approche est considérée comme
étant l’une des meilleures pour donner une rétroaction pertinente sur les compétences moins abordées par les médecins.
Toutefois, encore très peu d’études se sont intéressées à la perception de ces rétroactions par les résidents.
Objectifs ou questions : Ce projet de recherche explore la perception de résidents en médecine d’urgence suite à l’obtention
d’une rétroaction provenant de leurs médecins enseignants,
d’infirmiers avec qui ils ont travaillé et de patients qu’ils ont
soignés.
Méthodes : Sur une période de neuf mois, un programme de
rétroaction multisources a été implanté dans un département
d’urgence d’un hôpital universitaire pour des résidents en
médecine d’urgence. Dix résidents ont recueilli suffisamment
de questionnaires (minimum de 5 questionnaires par source)
pour recevoir une rétroaction multisources personnalisée. Afin
d’évaluer leurs perceptions de cette rétroaction, des entrevues
de groupes impliquant les résidents ont permis d’obtenir des
données qui ont été transcrites et analysées selon une approche
d’analyse thématique.
Résultats : Selon les résidents, la rétroaction multisources a
permis de recevoir de l’information nouvelle portant sur des
compétences rarement abordées par les méthodes usuelles.
Chaque source a fourni des informations qui différaient substantiellement dans leur contenu. Les médecins ont principalement
rapporté des commentaires portant sur l’expertise médicale; les
infirmiers ont apporté de l’information nouvelle sur les compétences de leadership, collaboration et communication et les
patients ont abordé les compétences de communication et le
professionnalisme dans un angle unique.
Discussions et conclusions : Les résidents ont jugé qu’obtenir
une rétroaction multisources, surtout celle provenant des infirmiers et des patients était utile dans leur formation. Plusieurs
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S48
résidents affirment avoir pris conscience et modifié certains comportements en lien avec les compétences moins fréquemment
abordées par les médecins. La rétraoction multisources a permis
d’obtenir de l’information qui s’avère crédible, pertinente et utile
afin de développer différentes compétences CanMEDS.
Références :
Lockyer J. Multisource feedback in the assessment of physician
competencies. J Contin Educ Health Prof. 2003;23:4-12.
Joshi R, et al. Assessment of a 360-degree instrument to evaluate residents’ competency in interpersonal and communication skills. Acad Med. 2004;79:458-463.
Mots clés : rétroaction multisources, évaluation 360, compétence, urgence, formation post-graduée
Population cible : Post-gradué
PL-46
Formation de masse aux gestes
d’urgence : évaluation d’un tutoriel vidéo
Exemple du garrot
Carole Amsallem, Alban Guillier, Laurence Gambier,
Maxime Gignon, Christine Ammirati
Centre d’enseignement des soins d’urgence SimUSanté - Université Picardie Jules Verne, France
Contact : amsallem.carole@chu-amiens.fr
Contexte : L’apprentissage de masse des gestes de secours par
les citoyens est un défi pédagogique, car les études prouvent une
faible rétention après quelques mois. Quelle peut être la place
d’un tutoriel vidéo dans cet apprentissage ? Le thème choisi
était la réalisation du garrot compte tenu des risques d’attentats.
Objectifs ou questions : Le but de notre travail est de comparer les performances pratiques et théoriques immédiates et à
distance en fonction des modalités d’apprentissage : présentiel,
numérique et hybride.
Matériel et méthodes : Trois cohortes d’étudiants ayant validé
leur première année de médecine étaient tirées au sort selon
la modalité pédagogique suivie : présentiel (P), tutoriel vidéo
(T) et hybride combinant le présentiel et le tutoriel (PT). Après
un temps de formation équivalent de 30 minutes pour chaque
cohorte, les performances de la réalisation du garrot ont été
évaluées à T0 puis à T1 (cinq mois après) par des simulations
(critères d’efficacité : garrot réalisé, en moins de deux minutes,
emplacement correct, garrot serré et maintenu) et le savoir théorique par un questionnaire avec 15 questions fermées à degré de
certitude (pourcentage de bonnes réponses, nombre moyen de
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
participants avec degré de certitude > 50 % pour les réponses
correctes).
Résultats : Deux cent quatorze (214) étudiants ont participé
à cette étude (70 P, 71 PT, 73 T). À T0, les performances de
réussite sont respectivement de 44,3 % (n = 31) pour P ; 47,9 %
(n = 34) pour T et 52 % (n = 38) pour PT. Il n’y a pas de différence significative entre chaque cohorte (p = 0,54).
À T1, les performances sont augmentées pour P avec 54,3 %
(n = 38), et équivalente pour T et PT avec 47,9 % (n = 34) et
49,3 % (n = 36), mais il n’y a pas de différence significative
entre les cohortes (p = 0,53). L’écart de performance entre T0 et
T1 n’est pas significatif (p = 0,89).
Pour les connaissances théoriques, les résultats sont de 84,7 %
de bonnes réponses pour P (m = 59,3), 82,7 % pour T (m = 58,7)
et 86,4 % pour PT (m = 63,1) à T0. Il n’y a pas de différence
significative entre les groupes (p = 0,82). Cinq mois plus tard, les
valeurs sont sensiblement identiques avec 80,5 % de réponses
correctes pour P (m = 56,3), 80,5 % pour PT (m = 58,7) et 80 %
pour le groupe T (m = 56,8).
Il n’y a pas de différence significative entre les modalités pédagogiques (p = 0,997) à T1, ni de différence significative sur les
résultats entre T1 et T0 (Fisher : p = 0,46).
Discussions : Les modalités d’enseignement ne semblent pas
influencer les performances pratiques des apprenants, ni leurs
connaissances théoriques immédiatement après ou à distance
de l’apprentissage. Bien qu’encourageant, il est difficile d’affirmer que ce résultat serait transposable en situation réelle.
Conclusion : Un tutoriel vidéo a sa place dans l’apprentissage
des gestes de secours et devrait vraisemblablement être proposé comme support numérique de remédiation pour faciliter
la rétention.
Mots clés : garrot, secours, vidéo, numérique, rétention
PL-47
Le monitorage d’implantation
de curriculum : un processus souvent
négligé ?
Isabelle Moreau, Frédéric Pinard, Annabelle Cumyn,
Sondos Samandi, Sylvie Mathieu, Ghislaine Houde,
Ève-Reine Gagné
Université de Sherbrooke, Canada
Contact : Frederic.Pinard@USherbrooke.ca
Contexte : L’implantation d’un nouveau curriculum universitaire mobilise un nombre considérable de ressources. Son
succès dépend de plusieurs facteurs allant de l’appui facultaire
jusqu’au respect des modalités pédagogiques prévues. Étant
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
donné les enjeux, le processus d’évaluation de programme
prend une place centrale dans le suivi post changement.
Toutefois, l’évaluation axée sur les activités d’apprentissage ne
permet pas toujours de cerner les causes plus systémiques et
transversales des problèmes identifiés.
Objectifs ou questions : Le monitorage d’implantation du curriculum constitue une stratégie prometteuse. Cette approche
structurée permet de suivre le curriculum implanté, de colliger les
données nécessaires pour confirmer la fidélité avec le curriculum
planifié et de situer les problématiques identifiées. Nous partagerons l’expérience d’implantation du parcours de professionnalisation pour le doctorat de médecine de l’Université de Sherbrooke.
Méthodes : En 2017, l’Université de Sherbrooke a lancé un
programme de doctorat en médecine se caractérisant par un
cheminement visible, explicite et progressif pour agir avec
compétence dans des situations professionnelles authentiques.
Pour accompagner ce changement curriculaire majeur, nous
avons développé une stratégie de monitorage d’implantation
qui se détaille en trois volets : a) le respect des caractéristiques
fondamentales du curriculum planifié ; b) l’implantation adéquate des nouvelles modalités pédagogiques, et c) le respect des
grandes orientations soutenant la réforme curriculaire. Cette
stratégie a été conçue à partir de l’analyse de documents facultaires, des principes qui sous-tendent un curriculum professionnalisant et des préoccupations des responsables des modalités
pédagogiques. La collecte de données a été planifiée pour s’inscrire dans le processus d’évaluation de programme existant.
Résultats : Nous avons élaboré une structure de collecte de
données fondée sur 94 indicateurs définis en lien avec les trois
volets de la stratégie de monitorage. En plus d’avoir recours aux
outils d’évaluation, des outils complémentaires ont été développés pour répondre à 19 des 94 indicateurs. Un certain nombre
d’écueils de nature systémiques et transversaux ont été notés.
À la suite de la première année d’implantation, un rapport de
synthèse comportant des recommandations sur le monitorage et
l’implantation du curriculum a été présenté à la Faculté.
S49
PL-48
Un centre de simulation universitaire
à disposition des enseignants de lycée
pour la formation des élèves de filières
santé
Carole Amsallem, Maryse Burger, Laurence Galland,
Sabine Carotti, Chantal Menu, Christine Ammirati
Académie d’Amiens, France
Contact : amsallem.carole@chu-amiens.fr
Contexte : SimUSanté, centre pédagogique hospitalo-universitaire, est un espace d’apprentissage partagé par tous les acteurs
en santé, de la formation initiale à la formation continue : professionnels, patients et aidants. Son ouverture aux enseignants
des lycées professionnels a permis de mettre en place une
formation nationale innovante à la simulation, applicable aux
élèves de la seconde à la terminale.
Nos correspondants de l’éducation nationale avaient constaté
que les élèves de la filière professionnelle « santé-aide à la personne » vivaient souvent mal les premiers stages auprès des
résidents avec une anxiété et une inquiétude exprimée. Nous
avons proposé une formation de trois jours à destination des
enseignants pour maîtriser les principes de la simulation et
transférer cette technique pédagogique dans le cursus des
élèves du secondaire.
Les environnements contextualisés à type de domicile avec
chambre et lit médicalisé correspondaient au souhait des
enseignants.
Mots clés : monitorage
Résultats : Après deux ans d’expérience pilote sur l’académie,
56 enseignants ont été formés à la pratique de la simulation
avec des scénarios adaptés au contexte de stage des élèves
et à leur futur métier. Soutenue par les autorités, cette action
impliquait une mise en pratique en classe. Les résultats d’un
questionnaire-enseignant ont indiqué que 78,5 % se sentaient
capables de réaliser ce format pédagogique après la formation.
À l’aide d’un auto-questionnaire, le rectorat a souhaité comparer le ressenti d’élèves ayant bénéficié de simulations authentiques à celui d’élèves ayant suivi le cursus habituel (répétition
de tâches sans mise en situation). Les 80 premiers résultats
indiquent une plus grande sérénité et une moindre anxiété significatives dans le premier groupe.
Population cible : Pré-gradué
Mots clés : simulation, lycée, évaluation, université.
Discussions et conclusions : Le monitorage d’un nouveau curriculum est essentiel pour assurer une cohérence entre le curriculum planifié et le curriculum implanté ainsi que pour donner
un sens aux résultats des évaluations. Parallèlement au processus
habituel d’évaluation, nous avons jumelé une stratégie de monitorage qui se caractérise par son agilité, sa rigueur et sa dépendance
à peu de ressources supplémentaires. Cette stratégie de monitorage pourrait servir d’exemple pour maximiser l’amélioration
continue post implantation de tout curriculum universitaire.
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
S50
PL-49
Intimidation en chirurgie :
Perceptions divergentes
entre les étudiants en médecine
et les autres membres de l’équipe
chirurgicale
Léamarie Meloche-Dumas, Kerianne Boulva, Adam
Dubrowski, Michèle Beniey, Camélie Deschamps, Rémi
Coignard-Friedman, Saima Hassan, Érica Patocskai
Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM),
Canada
Contact : leamarie.meloche@gmail.com
Contexte : Malgré la mise en place de mesures visant à lutter contre la maltraitance des étudiants en médecine, la littérature continue de faire état de taux d’intimidation stagnants en
milieu hospitalier, avec une prévalence plus élevée en chirurgie.
L’intimidation a des répercussions à long terme sur les étudiants
et augmente les erreurs médicales. Une étude récente rapporte
que les chirurgiens peuvent être en désaccord avec les définitions de l’intimidation érigées par les organisations nationales.
Objectifs ou questions : Cette étude vise à comparer les perceptions de l’intimidation parmi les étudiants en médecine, les
chirurgiens, les anesthésistes, les résidents et les infirmières en
chirurgie, afin de développer et de valider des scénarios cliniques pouvant être utilisés à des fins d’enseignement.
Méthodes : Un sociologue a d’abord mené des entrevues individuelles avec des chirurgiens, anesthésistes, résidents, infirmières et étudiants, durant lesquelles les participants ont décrit
l’intimidation dans leur milieu professionnel. Les entrevues ont
été analysées et huit thèmes récurrents liés à l’intimidation ont
été identifiés et intégrés dans un sondage sous forme de huit
scénarios cliniques. Les membres de l’équipe chirurgicale ont
été invités à répondre au sondage en identifiant les scénarios
impliquant de l’intimidation, et ce, à l’aide d’une échelle de
Likert en cinq points. Un test de Kruskal-Wallis a été réalisé
pour corréler les variables indépendantes.
Résultats : Dix-sept participants ont pris part aux entrevues.
Parmi les 188 répondants au sondage, nous comptions 77 étudiants en médecine, 56 chirurgiens de 11 spécialités, 24 résidents, 17 infirmières et 14 anesthésistes. Deux scénarios ont
souligné une divergence d’opinions entre les perceptions de
l’intimidation du personnel chirurgical. Dans un scénario où un
chirurgien répond sèchement à une infirmière de salle d’opération pendant une étape critique d’une chirurgie, l’âge du
participant, son rôle dans l’équipe chirurgicale, son statut d’enseignant (chirurgiens et anesthésistes) et son intérêt pour une
carrière chirurgicale (externes) ont eu un impact statistiquement
significatif sur leur perception de l’intimidation (p < 0,001).
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
Présentations libres
Des résultats similaires ont été obtenus dans un scénario dans
lequel deux chirurgiens de sexe masculin critiquent le départ
d’une collègue en congé de maternité.
Discussions et conclusions : Ces trouvailles dénotent que des différences générationnelles et culturelles existent entre les membres
de l’équipe chirurgicale et pourraient engendrer des perceptions
divergentes de l’intimidation. Nos scénarios peuvent être utilisés
pour créer des occasions d’enseignement, par simulation notamment, afin d’aider les membres de l’équipe chirurgicale à reconnaître, gérer et résoudre ces conflits de manière plus efficace.
Références
Dull (2010) Am J Med Qual.
Halim (2018) Br J Surg.
Huang (2018) World J Surg.
Mots clés : intimidation, chirurgie
Population cible : Pré-gradué
PL-50
Le développement et l’évaluation
de la collaboration interprofessionnelle
chez les étudiants pré-gradués :
une perspective innovante basée
sur la pratique réflexive
Amélie Richard, Emmanuelle Careau, Sébastien
Yergeau, Mathi Gagnon
Faculté de médecine de l’Université Laval, Canada
Contact : amelie.richard.1@ulaval.ca
Contexte: La formation interprofessionnelle (FIP) est un facteur clé du développement des compétences à la collaboration.
Différents enjeux sont cependant présents en FIP, notamment en
lien avec l’hétérogénéité des profils des participants, ainsi qu’avec
des difficultés dans le raisonnement clinique en collaboration.
L’une des voies les plus prometteuses pour faire face à ces enjeux
est le recours à la pratique réflexive. Si l’importance de la pratique
réflexive en FIP est de plus en plus soutenue, on retrouve encore
peu de littérature à ce sujet et les initiatives mises en place sont
souvent mal opérationnalisées et non fondées théoriquement.
Basée sur une recension des écrits sur la pratique réflexive en collaboration interprofessionnelle et sur un relevé exhaustif de littérature sur l’enseignement de la pensée critique, une initiative
pédagogique a été développée dans le cadre d’un cours axé sur
la FIP offert aux étudiants de six Facultés de l’Université Laval.
Cette initiative vise la mise en place d’une pratique réflexive lors
de la résolution de cas cliniques en collaboration. Les outils développés, issus de la logique formelle et informelle, permettent aux
participants de devenir entre eux des catalyseurs pour approfondir et structurer le raisonnement clinique en collaboration.
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)
Présentations libres
S51
Objectifs ou questions:
1) Familiariser les participants aux difficultés de raisonnement
clinique en collaboration.
2) Présenter des modalités concrètes d’intervention basées sur
la pratique réflexive.
3) Sensibiliser les participants à l’analyse de discussions cliniques interprofessionnelles selon cette perspective.
Méthodes: Recension des écrits sur la pratique réflexive en
FIP, Relevé de littérature sur le développement de la pensée
critique en santé et services sociaux, Analyse de discussions de
cas interprofessionnelles entre étudiants, Questionnaires auprès
d’intervenants du cours de FIP.
Résultats: Certaines équipes d’étudiants utilisent une variété
d’habiletés de pensée (outils de la logique formelle et informelle) lors de discussions cliniques interprofessionnelles alors
que d’autres en utilisent peu ou de façon inadéquate.
Discussion et conclusions : Les discussions interprofessionnelles menées avec l’utilisation adéquate d’habiletés de pensée
(outils de la logique formelle et informelle) sont plus efficaces
et mènent à l’atteinte d’une prise de décision partagée basée sur
une compréhension commune du problème.
Références
Schön DA. Educating the reflective practitioner. San Francisco,
Jossey-Bass publishen, 1987.
Abrami, et al. Instructional interventions affecting critical thinking skills and dispositions. Review of Educational
Research, 2008;78(4):1102-1134;
Oandasan & Reeves. Key elements for interprofessional education, part 1. JIC, 2005;19(suppl 1):8-20.
Mots clés: collaboration interprofessionnelle,
réflexive, démarche clinique, pensée critique
pratique
Population cible : Formation pré-graduée
PL-51
L’évaluation de programme à l’appui
de la conception rigoureuse
de programmes de formation
et d’intervention en santé
Maud Mediell, Eric Dionne
Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, Canada
Contact : mmediell@uottawa.ca
Contexte: « Développer » signifie améliorer, évoluer, créer, changer, maturer, etc. (Patton, 1994), et souligne le caractère itératif
du processus de conception et d’implantation d’un programme.
Tributaires d’un environnement en constante mouvance, animé
de nombreuses contraintes sociopolitiques, les conditions d’implantation d’un programme peuvent générer chez les parties clés
© 2019 EDP Sciences / SIFEM
(administrateurs, gestionnaires, intervenants, etc.) de nombreuses
incertitudes susceptibles d’affecter sa qualité et son efficacité
(Asher et al., 2016). La phase de conception représente ainsi un
moment critique qui implique la réalisation rigoureuse de différentes activités, telles que l’évaluation diagnostique (analyse des
besoins, des contraintes, etc.), l’identification de la population
ciblée, la définition et l’opérationnalisation des objectifs spécifiques, l’identification des intrants disponibles, la planification
des procédures d’implantation et d’évaluation des résultats, etc.
Dans le domaine de la santé, les pratiques évaluatives semblent plus
axées sur l’efficience et la reddition de compte. En effet, parmi les
contributions de l’évaluation de programme (ÉP), la plus reconnue
est sa capacité à se prononcer sur la qualité et l’efficacité d’un programme. Pour nous, sa richesse repose sur ce qu’elle a à offrir au
moment de sa conception. En effet, l’ÉP est trop souvent initiée une
fois qu’un programme existe depuis un certain temps, faisant émerger des imperfections qui auraient pu être évitées dès sa phase de
conception. Sollicitée beaucoup plus tôt, celle-ci faciliterait l’exécution des tâches essentielles de conception, renforçant ainsi la qualité
du programme dès sa première implantation (Patton, 2016).
Objectifs : Dans le cadre de cette communication orale, nous
désirons initier les professionnels de la santé à la démarche d’ÉP
et leur présenter différents outils qui permettent la conception
de programmes de formation et d’intervention rigoureux, tout
en s’adaptant de manière efficace à l’environnement complexe
dans lequel ils exercent.
Méthodes: La structure de la présentation reflète celle de la
phase de conception et de planification d’un programme, et de
son évaluation. Aussi, nous parcourrons les premières activités développementales d’un projet de formation avec l’appui
de vignettes conceptuelles et pédagogiques ainsi que la présentation d’outils incontournables (p.ex., modèle logique, charte
d’implantation, liste de vérification).
Résultats: À la fin de cette présentation, les professionnels de
la santé repartiront avec des ressources pédagogiques et méthodologiques qui, nous l’espérons, les accompagneront dans leurs
prochaines entreprises de conception de programmes.
Références
Asher J, Foote N, Radner J, Warren T. Sciences and How We
Care for Needy Young Children: The Frontiers of Innovation
Initiative. Dans M.Q. Patton, K. McKegg et N. Wehipeihana
(dir.), Developmental Evaluation Exemplars: Principles in
Practice (p. 103-124). New York, NY: Guilford Press, 2016.
Patton MQ, State of the Art and Practice of Developmental
Evaluation. Dans M.Q. Patton, K. McKegg et N. Wehipeihana
(dir.), Developmental Evaluation Exemplars: Principles in
Practice (p. 1-24). New York, NY: Guilford Press, 2016.
Patton MQ. Developmental evaluation. American Journal of
Evaluation, 1994;15(3):311-319.
Mots clés: évaluation de programme, outils de conception de
programme
Thème: L’évaluation au service de la conception de programmes de formation et d’intervention en santé.
Pédagogie Médicale 2019; 20 (Suppl. 1)