SERPENTS ET DAUPHINS
UN DOUBLE FLUX CERNUNNIEN ?
Gérard Poitrenaud
Cet article est issu de mon étude Cycle et Métamorphoses du dieu cerf (Toulouse : Lucterios, 2014) actuellement indisponible, dont je
prépare une réédition à paraître en 2016.
Commentaires, remarques et critiques sont bienvenus. Merci.
Le motif du chaudron de Gundestrup qui montre un jeune
homme montant un dauphin a été interprété par Henri Hubert
et après lui par Jean-Jacques Hatt comme l’âme humaine qui
tente de rejoindre l’île des Bienheureux, poursuivie par la mort
sous l’apparence d’une chienne monstrueuse1. Est-ce vraiment
cela ?
Le motif des deux dauphins attesté sur de nombreuses stèles
funéraires d’époque romaine est bien sûr une importation du
Fig. 1 Enfant montant un dauphin-poisson
monde méditerranéen. Il est vraisemblable que les récits
(détail du chaudron de Gundestrup)
mythiques sur les dauphins sont arrivés chez les Celtes avec les
objets de prestige étrusques et grecs, dont l’art funéraire abondait2. D’après Hatt, l’image du
dauphin entre dans l’univers symbolique des Celtes en Italie vers le début du IVe s. AC avant de
se répandre en Rhénanie puis dans l’ensemble de la keltiké3. Pourtant, à la différence du symbole
funéraire classique, il n’y a qu’un seul dauphin sur la plaque de Gundestrup, et celui-ci a des
écailles. Le motif est manifestement copié de monnaies hellénistiques, comme par ex. la
didrachme de Tarente datée entre 380-345 AC. Gricourt et Hollard ont fait remarquer que
l’enfant porte le même justaucorps que Cernunnos, et que la bête sauvage censée le poursuivre
n’est pas au même niveau, ce qui rend une poursuite moins évidente. Les deux savants proposent
de voir dans cette scène un épisode du mythe du dieu-cerf, qui le montre en tant que « fils de la
vague » après sa naissance4. Le fait qu’il soit figuré s’éloignant de Cernunnos rend cependant un
Hubert, Henri : Le carnassier androphage et la représentation de l’océan chez les Celtes. Congrès International d’Anthropologie et
d’archéologie préhistorique, XIVe session. Genève : 1912, 240-256 ; Hatt 1989, 79.
2 CIL V 7057, 7087, 7219, 7857 ; Hatt 1986, 391.
3 Hatt, 1989, 65.
4 Gricourt et Hollard 2010, 71-73.
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voyage de l’âme plus probable. Quoi qu’il en soit, ces éléments suggèrent que ce motif
d’importation peut et doit être interprété dans le contexte d’un mythe celte, dans lequel l’image
du dauphin se superpose à un symbole plus archaïque.
La vénération du « dauphin » qu’on voit en compagnie de Cernunnos vient-elle de ce qu’il
dépassait les limites fixées entre le terrestre et le marin, entre l’homme et l’animal ? Créature de la
limite et du passage comme le cerf, le dauphin conduit et protège l’âme du défunt dans l’autre
monde. Son usage funéraire est intégré dans la perspective des « doctrines de salut » qui se
propagent à l’époque romaine. Les exemples abondent : à Praunheim en Allemagne, le fronton
d’une stèle montre un croissant lunaire entre quatre étoiles entourées par deux rosaces et par
deux dauphins formant acrotères. Ce sont des dauphins qui gardent une urne sur un petit
monument de Metz. Et à Langres, le fronton d’une stèle figurant un vase à libation est orné d’un
croissant et surmonté par deux dauphins1. Sur une stèle des Pyrénées enfin, la classique tête de
Méduse flanquée de deux dauphins s’est transformée en masque solaire bizarrement couronné
d’une sorte de chapeau de gendarme formé par des dauphins stylisés au point d’être
méconnaissables2.
Dans la plus haute antiquité, la mer où s’égare Ulysse est un espace peuplé de créatures divines
opposé au monde des mortels. Les Celtes semblent avoir rapproché par jeu de mots la mer et la
mort : l’adjectif *maruos (« mort ») est dérivé d’une racine *mer qui signifie « mourir », tandis que
mori (« mer »), more dans le glossaire de Vienne, est apparenté au sanskrit maryada, qui veut dire
« frontière, limite »3. La mer qui représente la mort est un domaine divin, d’où aussi la vision
d’une l’île des bienheureux au-delà des mers. Apollon qui vient de la mer sous la forme d’un
dauphin apparaît comme un envoyé, un échappé ; mais aussi comme un représentant du monde
des morts. Bernard Sergent remarque à ce propos que le nom est proche du mot delphús qui
signifie « matrice », et que le serpent Python au nom dérivé de la racine *puth- évoquant le
pourrissement est aussi appelé delphiné4. On a longtemps cru que la pourriture donnait naissance à
la vie. Le dauphin est donc l’incarnation de la mer qui donne la mort et qui donne la vie, et peutêtre en même temps un autre aspect de Python qui doit mourir pour que le jeune dieu puisse
établir son règne.
L’absence en Gaule romaine de représentation de Dionysos avec des dauphins suffit à réfuter
l’hypothèse de Gricourt et Hollard selon laquelle, chez les Celtes aussi, le dauphin serait relié à
Dionysos en souvenir de son aventure avec les pirates. Celles d’Apollon, en revanche, ne
manquent pas : à Poitiers, une statue mutilée montre une déesse assise sur un trône et vêtue d’un
ample péplum et d’une étole. Sur son genou droit reposait un objet disparu : panier ou base de
corne d’abondance. Le trône est orné de chaque côté par des dauphins disposés en sautoir, la tête
en bas. Les dauphins ont souvent la tête en bas ! Derrière le siège, un génie ailé, peut-être le rêve
prophétique, se tient sur le dos d’un serpent replié en anneaux, muni des mêmes nageoires
Hatt 1986, 153 et 237-238 (Esp. 4373 et 3301).
Hatt 1986, 334 et fig. 2, 332.
3 Delamarre, 2001, 185 et 193-194.
4 Cf. Sergent 2004, 107-109.
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caudales que les dauphins. Le socle et le piédestal portent l’inscription « NVMINI AVGVSTORVM
ET TVTELAE APOLLINIS. MATVICIS » c’est-à-dire « À la divinité des Augustes et à la Tutelle
d’Apollon. Matuicis », de matu, « ours » et vicis « vainqueur » ; Matunus (peut-être « le tueur
d’ours ») étant le nom d’un dieu breton de la guerre1. Le serpent est rapproché du dauphin : le
personnage qui chevauche le pseudo-dauphin sur le chaudron de Gundestrup correspond ici au
génie ailé sur le dos du serpent. Sont-ils l’un et l’autre des rejetons d’un serpent-poisson qui
représenterait l’océan, et dont l’Apollon celtique serait l’incarnation anthropomorphe ? La stèle de
Vendœuvre qui représente en effet un jeune Cernunnos entouré par deux erotes debout sur les
anneaux d’un grand serpent en apporte peut-être la confirmation.
L’iconographie gallo-romaine du dauphin présente quelques
écarts par rapport à la norme classique. Ainsi, la stèle aux quatre
divinités du Pont-au-Change à Paris montre Apollon avec un
plectre en forme de dauphin dans sa main droite. Tout se passe
comme si le dauphin incarnait l’autre monde et toute la sagesse
magique qui s’y trouve. Il apparaît comme le « médiateur » de la
musique et de la prophétie divine. La musique produite par le
dieu sur sa lyre est associée au chant du dauphin dont on
supposait manifestement qu’il transmettait un message divin. Il
en est de même sur le petit bronze de Mâlain (Côte-d’Or) : le
Fig. 2 Sirona et Apollon citharède
dieu nu tient sa cithare dans la main gauche et joue de la main
Bronze de Mâlain (Côte-d’Or)
droite avec un plectre en forme de dauphin. Le motif est
récurrent. Le dauphin et le serpent sont associés par l’intermédiaire du couple Apollon-Sirona
identifiée par une inscription sur le socle. La parèdre a le buste dénudé et l’avant-bras droit
entouré par un serpent (qui caractérise aussi la déesse grecque de la santé)2. Le nom de la déesse
est apparenté au gaulois siros, « long », qui a aussi un sens temporel3 : « longue vie ? » Le serpent
« féminin » semble correspondre au dauphin « masculin », dont on a vu qu’il peut apparaître aussi
comme un grand serpent. On peut envisager en conséquence que l’Apollon celte tient son
épiclèse Belenos (du gaulois belo-, « fort, puissant, gonflé ») de la créature marine delphienne4.
Par le truchement des dauphins, les représentants de Cernunnos sont reliés à la mer et par ce
biais à l’île occidentale où séjournaient les morts, qu’on situait derrière l’océan, ou à l’embouchure
d’un fleuve. Il fallait prendre pour l’atteindre une nef solaire qu’on se représente au Ve s. AC
comme une barque en or à deux rames dans une chambre funéraire à Dürrnberg près de
Salzbourg ou comme la nef d’or à huit rames dans un dépôt votif du Ier siècle AC à Broighter en
Irlande. « Au-delà des mers » est donc une périphrase pour désigner l’autre monde, et celui qui
vient de la mer, vient aussi de la mort.
1 Cf Alain Villaret in : Aquitania XVI, 1999, 137, note 105 et Jean Hiernard. La Vienne de la Préhistoire à nos jours, 1986, 76-77.
Observations d’après la notice d’objet consultée sur le site alienor.org.
2 Cf. Deyts 1992, 109.
3 Delamarre 2001, 234.
4 Cf. Delamarre, 2001, 62. V. une dédicace Beleinos en caractères grecs provenant de Pourrières dans les Bouches du Rhône.
Thevenot 1968, 101.
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Dans le conte du Mabinogi gallois Kulhwch et Olwen, Mabon, un fils divin, mystérieusement
enlevé à sa mère trois nuits après sa naissance, chevauche un poisson. Les « Triades de l'île de
Bretagne » précisent qu’il était gardé sur une île de la Britannie à l’embouchure de la Severn avec
deux autres prisonniers « illustres » – qui avec lui incarnent peut-être une ancienne triade de dieux
de la mort. Le roi Arthur localise l’endroit où ils sont enfermés avec l’aide des « Aînés du
monde », parmi lesquels se trouve le saumon antédiluvien. Celui-ci les informe qu’il est sur une
« île de la rivière ». Ses libérateurs s’y rendent sur ses « épaules » et en reviennent avec lui. On
note en passant que le roi Arthur — qui a l’ours dans le nom — correspond curieusement à cet
Apollon vainqueur d’ours (MATVICIS ) qui chevauche un grand serpent sur le relief de Poitiers.
Ce voyage presque maritime laisse penser que le mythème du saumon primordial et celui du
dauphin ont convergé très anciennement jusqu’à se confondre. Ledit saumon se distingue par sa
grande sagesse liée manifestement au grand âge qui lui permet de traverser la frontière entre la vie
et la mort. La sagesse est le temps, et le temps est la sagesse. Dans le cycle irlandais de Finn, le
grand héros acquiert la sagesse de Finnegas le Barde en mangeant le « saumon du savoir » que
celui-ci a mis sept ans à attraper. Ce saumon avait acquis son savoir en se nourrissant des fruits de
neuf noisetiers croissant près d’un puits au fond de la mer1. Toute sagesse vient aussi de l’autre
monde et le voyage vers l’autre monde est un voyage vers la sagesse. Mais c’est une sagesse qui
guérit les maladies, prolonge la vie terrestre et permet la connaissance de l’avenir. C’était en tout
cas ce qu’espéraient les pèlerins qui visitaient les sanctuaires de l’Apollon celte jouant de la cithare
avec le plectre en forme de dauphin.
On a l’impression que le dauphin monté par un petit personnage sur la plaque de Gundestrup
a fusionné avec le saumon de la sagesse. Son cavalier apparaît à l’instar de Mabon comme un
« fils divin », un « fils de la mer », c’est-à-dire un « homme primordial » capable de servir de
médiateur entre les dieux et les hommes, et à qui le séjour dans l’autre monde a conféré la
jeunesse perpétuelle2. Ne doit-on pas penser qu’il incarne lui-même le dauphin-saumon sous une
forme rajeunie ? On se rappelle que ce petit personnage est habillé comme Cernunnos, et que les
bois que ce dernier porte sur sa tête symbolisent le renouveau, le rajeunissement. Dans la Folie
Tristan, le héros, qu’on peut rapprocher de Mabon par son enfance cachée et son enlèvement
outre-mer, est déguisé en fou quand il révèle à son auditoire :
Ma mère est une baleine.
Comme une sirène elle hante les mers.
Mais je ne sais pas où je suis né3.
Dans le manuscrit de Berne de cette œuvre, il est nommé Picol, nom qui avant d’être celui d’un
nain devin dans les chansons de geste, a pu désigner simplement le « petit » ; c’est-à-dire aussi le
« fils ». Or, Tristan est également lié au cerf, puisqu’il est un chasseur hors pair et un expert dans
le rituel du dépeçage de cet animal4. Il n’est pas question ici d’examiner plus en détail la légende
de Tristan. Constatons seulement que cette proximité renforce l’hypothèse que le petit
Green 1995, 36 et 124.
Cf. De Vries 1963, 85.
3 Lacroix et Walter 2009, 242-243, 273-281 et 284-285 ; Gricourt et Hollard 2010, 165-166.
4 Gricourt et Hollard 2010, 165-167.
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personnage monté sur le dauphin-saumon n’est autre que le dieu aux bois de cerf à une autre
station de son parcours mythique.
Un lien mythique encore à élucider unit les dauphins-saumons et les serpents. S’ils semblent
parfois interchangeables, leur représentation l’un près de l’autre indique plutôt une association ou
une complémentarité. On a fait apparaître qu’ils incarnent les eaux primordiales et d’une certaine
façon l’autre monde, océanique pour l’un, chtonien pour l’autre ; auxquels sont associées la
sagesse et la vie dont le renouveau éternel s’incarne sous les traits d’un enfant. Ces animaux
représentent-ils aussi deux aspects des eaux primordiales ? Deux courants, deux flux du cycle
vital ? Est-il envisageable que le serpent qui se lève apporte les germes de vie sur la terre tandis
que le poisson qui plonge reconduit ces germes (ou âmes ?) dans l’élément originel ? Les
monuments présentés ci-après livrent quelques éléments de réponse.
La stèle votive du Void d’Escles, entre Épinal et
Bourbonne-les-Bains (Esp. 4795) est jusqu’à présent datée
du IIIe s. PC. Elle présente une curieuse image de
dauphins combinés à des éléments d’ornementation
étrangers à l’art romain 1 : le personnage principal est
barbu et vêtu d’un large vêtement dont les manches sont
serrées aux poignets. Sa main droite est appliquée à plat
sur l’estomac, tandis que sa gauche tient obliquement une
sorte de canne à pommeau, soit pour illustrer sa position
sociale, soit pour le caractériser comme voyageur et
Fig. 3 Stèle de Void d'Escles
pèlerin. Les mèches de sa coiffure coupée à mi-front
(détail d’après Hatt 1989)
tombent en étoile depuis le haut de la tête. Cette profusion
de détails est déjà en soi étonnante ; mais le plus curieux suit : sur sa tête est perché un oiseau, un
corbeau peut-être. Son bec est tourné à droite et ses ailes à moitié déployées. Il est probable que
cet oiseau représente l’oracle accordé au défunt par les puissances divines. Mais ce n’est pas tout.
L’oiseau prophétique fait partie d’une sorte de tableau fantastique qui par une débauche de détails
manifeste une vision, voire un enseignement. La niche dans laquelle se tient le personnage n’est
pas voûtée comme souvent, mais s’incurve de plus en plus pour former une ogive (un « v »
renversé) au-dessus de la tête du corbeau. Les deux chapiteaux latéraux sont ornés chacun d’une
esse horizontale et d’une esse verticale. Au-dessus se trouvent encore des spirales qui terminent
les queues de deux serpents dont le corps s’élève symétriquement vers le milieu. Leurs têtes se
rejoignent et se posent l’une sur l’autre au-dessus du corbeau. Elles sont surmontées par une
sphère, et plus au-dessus par les queues serpentiformes de deux dauphins, qui se terminent tout
en haut en trois ou quatre pointes. Les corps des dauphins s’étirent en curieuses boucles
serpentines de part et d’autre puis s’élargissent plus classiquement vers le bas pour former une
grosse tête dotée d’un bec de canard. Sur les côtés, au-dessus des dauphins, des volutes ourlées
autour de deux cercles pourraient figurer des vagues ou des étoiles. On a l’impression qu’un
mouvement d’élévation vertical part de la tête, passe par l’oiseau puis par les deux serpents, puis
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Hatt 1989, 70 et 72, fig. 57a, 57 b, 57c.
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par la sphère, pour culminer par les queues triples ou quadruples des deux dauphins. Est-ce le
mouvement de « l’âme » qui rejoint le ciel ? Dans cet océan céleste, les dauphins plongent vers le
bas comme s’ils représentaient la déclinaison, le mouvement des cours d’eau selon la pente, et
que l’ordre de l’univers est ainsi fait qu’un mouvement descendant incarné par Apollon doit
correspondre au mouvement ascendant sous les traits d’Hermès comme suggéré sur la stèle du
Cernunnos de Reims. Le personnage était-il un druide, un augure (haruspice selon Jules
Quicherat), un médecin ou simplement un curiste ? Le geste de la main à plat sur le ventre qui
tend à le démontrer se trouve également sur une autre stèle, féminine cette fois. Ce geste semble
donc faire allusion aux bienfaits des stations thermales à proximité. Si c’est le cas, l’élévation dont
il a été question pourrait être liée à l’eau de source salutaire dans tous les sens du terme, et la
traversée suggérée par les dauphins une purification de l’âme et du corps par l’action du principe
supérieur. Le personnage, s’il est un prêtre, se présente avec les attributs du dieu dont il assure le
culte, ou au nom duquel il pratique la médecine : un (Apollon) Borvo (« Bouillonnant », qui a
donné le nom de Bourbonne-les-Bains) qu’on assimilait à Hercule parce que son pouvoir
guérisseur était extraordinaire. Une stèle en grès rouge du même endroit (Esp. 4806 et CIL XIII, 4720)
montre, dans une niche, entre deux pilastres, une tête d’homme barbu, au-dessus de laquelle un
fronton triangulaire est orné par deux dauphins placés de part et d’autre d’une rosace1. En
mettant l’accent sur la tête, les deux stèles indiquent que l’eau de la source guérit aussi l’esprit, et,
qui plus est, le met en contact avec ce qu’on peut appeler les forces divines. La profusion de
boucles qu’on peut constater sur la stèle d’Escles correspond aux esses horizontales et verticales
d’inspiration laténiennes figurées sur les chapiteaux latéraux. Elle met en évidence que le monde
et la vie sont gouvernés de toute éternité par un double flux ascendant et descendant. Si
pythagorisme il y a, c’est un pythagorisme qui s’est fondu dans un ancien enseignement
autochtone.
La stèle découverte par A. du Caurroy au lieu-dit Marissel près de Beauvais (Esp. V, 3319) était
sans doute associée à un sacellum édifié au bord d’une ancienne route. Datée du Ier s. AC, elle
montre dans un ensemble tout aussi fantastique des dauphins et des serpents à tête de bélier ; ce
qui situe le monument dans un cadre mythique gaulois. Sa face principale représente un MercureHermès barbu tenant une longue bourse, et dont l’étrange caducée se termine en une sorte
d’ornement en forme de lyre. L’oreille gauche du dieu est trop grande et trop mise en valeur pour
ne pas signifier quelque chose. Le dieu est-il censé écouter les prières ? Est-il un juge ? Ou le
symbolisme de la stèle recèle-t-il un message à bien « entendre » ? La proximité du caducée
manifestement mis en relief doit être également significative. La dédicace, d’un certain Caius Julius
Healissus, a été trop vite disqualifiée à cause de la lettre « J » pour le « I » latin, de la mise en page,
de la formule sacrum en tête de phrase et du cognomen inconnu par ailleurs. Sans faire ici une
analyse approfondie, une constatation s’impose : quel motif aurait pu conduire un (vrai) faussaire
à apposer une inscription fantaisiste sur une stèle reconnue comme authentique, et, qui plus est, à
inventer un nom inconnu. Ce nom — qui peut être lu Melissus (« le Doux » en gaulois) — plaide
au contraire pour un certain degré authenticité, car il est probable que la gravure rend en fait la
lecture naïvement améliorée de l’inscription originale presque effacée.
Simone Dufetel et Marie-Dominique Poncin : Escles : à la recherche de la ville d’Hercules, 143-156 in : Les agglomérations
secondaires de la Lorraine romaine. Besançon : 1997, 151-153.
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Plus intéressantes encore sont
les faces latérales qui figurent
chacune un serpent à cornes de
bélier d’un point de vue différent.
Sur celle de gauche, le serpent dont
la tête est tournée vers le haut,
forme comme souvent un anneau.
L’étrange correspondance entre
l’anneau formé par le corps du
serpent et l’enroulement de ses
cornes suggère-t-il qu’ils illustrent
en fin de compte la même idée ?
L’extrémité de sa queue légèrement
enflée prend appui sur une sphère
Fig. 4 Hermès barbu de Beauvais entouré de serpent à tête de bélier et de dauphin
(d’après Hatt 1989)
qui surmonte un disque. Sur la face
de droite, le corps du serpent, enroulé de façon symétrique, forme aussi un anneau. Sa queue elle
aussi légèrement enflée à l’extrémité se termine entre celles de deux dauphins, dont les têtes sont
tournées vers le bas comme pour plonger en contournant un grand disque avec une petite sphère
en son milieu. Tout en bas, se trouvent deux colombes adossées l’une à l’autre qui lèvent la queue
en forme de « V ». La dimension des disques et des sphères est trop importante pour représenter
seulement des patères1, écrit avec raison Jean-Jacques Hatt. Il suppose, plus hardiment, que les
sphères symbolisent d’un point de vue orphico-pythagoricien l’âme humaine ; le disque, le séjour
céleste des morts. Dans ce contexte, les dauphins figureraient les eaux « supérieures » que doivent
traverser les âmes des morts pour se rendre au séjour céleste symbolisé par le disque 2 .
L’hypothèse est défendable, mais trop vague en ce qui concerne les dauphins. Et Hatt n’explique
pas pourquoi ils incarnent les « eaux supérieures ». Leur mise en parallèle avec les serpents à tête
de bélier laisse certes penser qu’ils doivent comme ceux-ci conduire les germes de vie ou les âmes
vers un havre de « salut ». Mais en quoi diffèrent-ils ? On notera que la queue du serpent placée
entre celle des deux dauphins évoque discrètement une triade. Fallait-il la cacher, parce qu’elle
était considérée comme un signe druidique interdit ? Avait-elle plus de puissance magique en
étant cachée ? Un tabou empêchait-il de la représenter autrement ? On peut s’attendre à
rencontrer un Hermès en compagnie de serpents. Mais pourquoi cet Hermès a-t-il ici un attribut
classique d’Apollon ? S’agissait-il de mettre le voyage dans l’autre monde sous les auspices de
deux divinités complémentaires ?
Les dieux qu’on a déjà vus autour de Cernunnos
correspondent à deux de ses attributs : le serpent à tête de
bélier qui s’élève de la terre, et le dauphin qui plonge dans
les flots, tous deux en relation avec un énorme serpent qui
semble très proche du dieu, s’il n’est le dieu lui-même. Je
renvoie au petit bronze de Savigny près d’Étang-surArroux qui représente un Cernunnos à trois visages
1
2
Fig. 5 Cernunnos de Savigny près d'Etang-sur-Arroux
Bober 1951, 26.
Hatt 1989, 248-249. Cf. fig. 224 a, b, c.
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ceinturé par deux serpents à tête de bélier qui se terminent en queue de poisson derrière son dos.
Les deux côtés de la stèle représentent le double mouvement ascendant et descendant qui pour
les Gaulois semble se matérialiser aussi dans le caducée d’apparence très spéciale. Est-il lié au
destin des « âmes » qui sortent de l’orbe primordial ? Celles-ci y retournent-elles à la fin de la vie
terrestre ? On peut l’envisager, car à droite du dieu de Beauvais, la sphère se trouve à l’extérieur
du cercle et suit en quelque sorte le mouvement du serpent. À sa gauche au contraire, la sphère se
trouve au milieu du cercle lui-même entouré par les dauphins. Les gros pigeons qui « portent » ce
disque indiquent que celui-ci ne peut guère être associé à la lune comme Jean-Jacques Hatt l’a
supposé. Cette représentation rappelle au contraire la rouelle découverte à Nemejice en Bohème,
sur les quatre rayons de laquelle sont perchés quatre oiseaux qui picorent de la nourriture sur le
moyeu. La rouelle, solaire en un certain sens, « fonctionne » comme centre fécond de
« nourritures célestes ». C’est, semble-t-il, de là que partent les « âmes », et c’est là où elles
reviennent. En tant qu’agents d’une transmigration des âmes et/ou de la vie, les dauphins et les
serpents traversent bien des « eaux supérieures » comme l’a exprimé Hatt ; même s’il est
improbable que ces mots doivent être compris dans un sens matériel ou topographique et que les
animaux en question soient autre chose que de symboles. En fait, le bas et le haut
communiquent, car les serpents surgissent des profondeurs et les dauphins y retournent en
formant un cercle, les premiers en dessinant avec leur corps un anneau, les seconds en
contournant le disque « primordial ». Tout concourt donc à souligner l’importance religieuse du
cycle. Même le caducée, éloigné du modèle classique, est formé principalement d’un anneau sur
lequel est fixée une sorte de lyre dont on peut envisager qu’elle matérialise l’harmonie divine.
Le monument découvert dans l’ancienne cité de
Sucidava, la capitale de la tribu dace des Suci,
aujourd’hui à l’emplacement de Corabia en
Roumanie, pourrait bien attester la vénération d’un
avatar cernunnien dans l’ancienne Dacie. L’autel a
été découvert en 1979 en réemploi dans un mur de
la cité romaine édifiée sur la rive nord du Danube. Il
représente un dieu barbu assis en tailleur qui porte
sur la tête, au lieu des bois de cerf, un symbole
Fig. 6 Le « Cernunnos » de Sucidava
triangulaire avec la pointe en bas. Deux grands
(d’après S. Sanie 1987 ; Gricourt et Hollard 2010)
dauphins figurent sur les faces latérales. Le dieu tient
sur ses genoux deux formes ovales qui ressemblent à des têtes humaines. Si c’est bien le cas, elles
rappellent évidemment celles du guerrier sallyen d’Entremont. Dont-elles-elles celles d’ennemis
dont la possession glorifie le vainqueur ou celles de héros dont le sacrifice est lié à l’histoire de la
cité ? Cela revient au même, vu qu’elles matérialisent dans les deux cas des forces qui profitent à
la communauté. Le triangle en lieu et place des bois de cerf, symbolise le ciel d’après le
pythagorisme. On peut se demander s’il n’est pas en rapport avec les tricéphales, qui comme on
le verra sont liés à Cernunnos. Il montre en tout cas a contrario que les bois ne sont pas pris dans
un sens naturaliste, mais qu’ils symbolisent une idée et peuvent être remplacés par un autre
symbole.
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Les Celtes s’étaient établis vers la fin du IVe s. AC dans la région aujourd’hui en territoire
roumain et semblent s’être intégrés plus ou moins à la population dace. Des mines de plomb y
étaient exploitées. Le dieu lui-même a-t-il été vénéré en tant que créateur et gardien des richesses
souterraines ? Utilisé pour les tablettes de défixion, le plomb est lié à Chronos-Saturne, à la mort
et aux divinités souterraines. On notera aussi que le « trois » inscrit sur certaines tablettes
danubiennes avec Hécate, Nemesis et le monstre Abraxas 1 est là aussi relié aux puissances
infernales. Il semble évident que les dauphins sont en rapport avec le grand fleuve dont Sucidava
est un port important. Ils sont des conducteurs des âmes, et on peut supposer qu’ils étaient
censés emmener les « têtes », c’est-à-dire les âmes ou germes de vie, auprès du dieu protecteur, où
ils reposent désormais. Il se peut donc également que le monument est dédié accessoirement aux
morts noyés dans le fleuve. Les proportions imposantes des dauphins psychopompes montrent
en tout cas qu’ils sont un attribut majeur du dieu, et que celui-ci est sans doute lié lui aussi au
fleuve. Forment-ils avec lui la triade symbolisée aussi par le triangle ? Si la triade est bien
l’emblème par excellence du divin tel que les Celtes se l’imaginaient, il n’est ni abusif ni erroné,
comme Gricourt et Hollard le prétendent, de rapprocher Cernunnos de Jupiter. Ces auteurs
mentionnent d’ailleurs eux-mêmes, la dédicace IOM K[ernunnus] qui provient de la colonie
Carnuntum aujourd’hui en Slovénie ainsi que la mention de Jupiter Cernenus (c) dans l’ancienne
Alburnus Maior en Dacie également (CIL, III, 2, 924) où ont été exploitées des mines d’or. Mais ils
arguent que cette association ne serait due qu’au « don de transformation » de ce dieu. Mais ses
diverses apparences ne doivent-elles pas nécessairement découler de sa nature ? Ce Cernunnos
doit donc être considéré comme un dieu suprême comparable par défaut à Jupiter ; mais à un
Jupiter chtonien assimilable au grand fleuve considéré comme père universel. Est-ce la raison
pour laquelle le triangle qui couronne le dieu de Sucidava pointe vers le bas ? Hatt relève que le
collège funéraire à l’origine de la dédicace d’Alburnus Maior est celtique et que ses membres
portent des noms celtiques ou religieux. Il explique le contexte funéraire du monument par
l’habitude des Celtes de confier la protection de la tombe aux dieux de la mort2. Il faut donc
imaginer un dieu du ciel qui soit en même temps funèbre — ce qui d’ailleurs n’avait rien
d’étrange en Dacie, où le dieu suprême Zamolxys était aussi celui de la vie, de la mort et de l’audelà.
Peut-on contester le rapprochement du dieu de Sucidava
avec Cernunnos ? En l’absence d’autre explication plausible à ce
jour, il a l’avantage de rendre compte de sa station assise en
tailleur, des têtes sur ses genoux, de l’exaltation de la tête, ainsi
que des deux dauphins latéraux qui remplacent Apollon et
Mercure sur la stèle de Reims et, sur la stèle de Vendœuvres, des
deux erotes debout sur les anneaux d’un grand serpent. Si cela est,
Fig. 7 Cernunnos entouré d'erotes
sur la stèle de Vendoeuvres
la datation de l’autel remonte probablement à la période où les
Celtes ont dominé dans la région (au IIIe s. AC), car on ne peut guère imaginer qu’un motif avec
de telles connotations guerrières se soit perpétré après leur défaite. Il s’agirait donc d’une
Dumitru Tudor: Corpus Monumentorum Religionis Equitum Danuvinorum (CMRED). Brill Archive, 1969 - 309 pages, 63.
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manifestation précoce de Cernnunos, qui n’a pas encore intégré les bois de cerf mais qui déjà
« exalte » la tête divine d’une autre façon.
Les thèmes et personnages divins impliqués dans cet article sont pour la plupart examinés dans différents
passages de mon étude Cycle et Métamorphoses du dieu cerf. J’invite l’aimable lecteur qui désirerait en
savoir plus à s’y reporter pour suivre toute l’argumentation.
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