Thérapies familiales et familles musulmanes
اﻟﻌﻼج اﻷﺳﺮي و اﻷﺳﺮة اﻟﻤﺴﻠﻤﺔ
Dr. Zoubir Benmebarek
Mila Algérie
zoubirbenmeb@gmail.com
Résumé : La famille est une institution socio culturelle. En Islam, la famille est une
entité partiellement divine, partiellement humaine ; elle est le socle de la communauté des
musulmans (Oumma) et sa stabilité est un objectif majeur de la religion. La conception de
la famille musulmane diffère de façon substantielle de la définition actuelle de la famille
en Occident. En cas de dysfonctionnement ou de conflits familiaux les solutions proposées
ne sauraient donc être les mêmes. Dans cette brève synthèse seront revus à la fois la notion
de famille en occident et en Islam, les particularités de la dynamique familiale musulmane et
quelques principes de la thérapie familiale avec les familles musulmanes.
Mots-clés : famille ; Islam ; occident ; thérapie familiale
ة اﻟ ﻲ ﺗ "ﻰ ﻋﻠ ﻬﺎ اﻻﻣﺔ اﻻﺳﻼﻣ ﺔ و# $ ن اﻷﺳﺎﺳﻲ ﻟﻠ & ﻊ و اﻟ
اﻷﺳ ة ﻓﻲ اﻹﺳﻼم اﻟ
ﺗُﻌ:
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ﻞ ﻓ د ﻣ ﻠﻒ$ ﯾ* و, اﻟ, ﻣ ﻬﺎ ﻣ* ﻣﻘﺎﺻ/ ﻋﻠﻰ اﺳ ﻘ ارﻫﺎ و د2ﻔﺎ4ﺔ ﺗ&ﻌﻞ ﻣ* اﻟ5ﻠﺔ ﺗﺎﺑ7ﻘ اﻧ * ﻣﻔ9 ﻬﺎ اﻟ; ع7ﺧ
ﺔ اﻟﻌﻼﺟ ﺔCﺎﻟ ﺎﻟﻲ ﻓﺈن اﻟ ﻘﺎر9 ﺔ اﻟ ﻌﺎﺻ ة وC ة اﻟﻐE" ة اﻹﺳﻼم إﻟﻰ اﻷﺳ ة ﻋ* اﻟE ﻠﻒ ﻧF ﺗ.=ﺎﻟ@ﻌﻲ إﻟﻰ ذﻟ9
ﻋ* واﻗﻊ اﻷﺳ ة ﻓﻲ اﻟﻐ ب و ﻓﻲ اﻻﺳﻼم و#ﻩ اﻟ رﻗﺔ ﻋ ض ﻣ ﺟQ ﻓﻲ ﻫ.ﺎH/ ﻠﻒ أFﺔ ﺗJ ﻼﻓﺎت اﻷﺳFﻟﻠ ;ﺎﻛﻞ و اﻟ
.ﺎﻷﺳ ة اﻟ @ﻠ ﺔ9 ﺎصF اﻟS اﻟﻌﻼج اﻷﺳUﺎدV ﻣWﻌ9 و دﯾ"ﺎﻣ ﺔ اﻷﺳ ة اﻟ @ﻠ ﺔ و
.S اﻷﺳ ة ؛ اﻻﺳﻼم ؛ اﻟﻐ ب ؛ اﻟﻌﻼج اﻷﺳ: اﻟ ﻠ ﺎت اﻟ ﻔ ﺎﺣ ﺔ
Abstract: Family is a socio-cultural construct. The Muslim family, conceived as partly
divine and fixed and partly human and variable, is the basis of the Muslim community
(Ummah) which well-being and stability is one of the goals of religion. The concept of
family in Islam differs greatly from western’s one and dysfunctional families are dealt with
differently. In this brief review, we outline divergences between families in Islam and in the
west, the dynamic of Muslim families and some principles of family therapy for Muslim
families.
Key words: Family; West, Islam, Family therapy
ﺗُﻌﺘﺒﺮ اﻷﺳﺮة ﻓﻲ اﻹﺳﻼم
اﻟﻤﻜﻮن اﻷﺳﺎﺳﻲ ﻟﻠﻤﺠﺘﻤﻊ و
اﻟﺮﻛﻴﺰة اﻟﺘﻲ ﺗﺒﻨﻰ ﻋﻠﻴﻬﺎ اﻻﻣﺔ
اﻻﺳﻼﻣﻴﺔ و ﺧﺼﻬﺎ اﻟﺸﺮع
ﺑﻘﻮاﻧﻴﻦ ﻣﻔﺼﻠﺔ ﺗﺎﺑﺜﺔ ﺗﺠﻌﻞ
ﻣﻦ اﻟﺤﻔـﺎظ ﻋﻠﻰ اﺳﺘﻘﺮارﻫﺎ و
دﻳﻤﻮﻣﺘﻬﺎ ﻣﻦ ﻣﻘـﺎﺻﺪ اﻟﺪﻳﻦ
و ﻛﻞ ﻓﺮد ﻣﻜﻠﻒ ﺑﺎﻟﺴﻌﻲ إﻟﻰ
Introduction
Les thérapies familiales sont apparues dans le courant des années 1950 aux
États-Unis, par la démarcation de certains cliniciens des traditions
psychanalytiques classiques pour privilégier les expériences des rencontres avec
les familles confrontées à des problèmes psychiatriques, socio-éducatifs,
policiers ou judiciaire (Miermont & Barrière, 2017). Considéré comme une
innovation à caractère «révolutionnaire» (Salem & Frenck, 2011 p 1), le
mouvement des thérapies familiales a été marqué depuis son origine par
l’influence de « grandes personnalités originales »: N.-W. Ackerman (la
complexité, la spécificité et l’interconnexion des systèmes personnels, familiaux
et sociaux), V. Satir (la transformation du négatif en positif, le passage du
ﺗﺨﺘﻠﻒ ﻧﻈﺮة اﻹﺳﻼم.ذﻟﻚ
إﻟﻰ اﻷﺳﺮة ﻋﻦ اﻟﻨﻈﺮة
اﻟﻐﺮﺑﻴﺔ اﻟﻤﻌﺎﺻﺮة و ﺑﺎﻟﺘﺎﻟﻲ
ﻓـﺈن اﻟﻤﻘـﺎرﺑﺔ اﻟﻌﻼﺟﻴﺔ
ﻟﻠﻤﺸﺎﻛﻞ و اﻟﺨﻼﻓـﺎت اﻷﺳﺮﻳﺔ
ﻓﻲ ﻫﺬﻩ اﻟﻮرﻗﺔ.ﺗﺨﺘﻠﻒ أﻳﻀﺎ
ﻋﺮض ﻣﻮﺟﺰ ﻋﻦ واﻗﻊ اﻷﺳﺮة
ﻓﻲ اﻟﻐﺮب و ﻓﻲ اﻻﺳﻼم و و
دﻳﻨﺎﻣﻴﺔ اﻷﺳﺮة اﻟﻤﺴﻠﻤﺔ و
ﺑﻌﺾ ﻣﺒﺎدئ اﻟﻌﻼج اﻷﺳﺮي
اﻟﺨﺎص ﺑﺎﻷﺳﺮة اﻟﻤﺴﻠﻢﺓ
Les thérapies
familiales sont apparues
dans le courant des années
1950 aux États-Unis,
par la démarcation de
certains cliniciens des
traditions
psychanalytiques
classiques pour privilégier
les expériences des
rencontres avec les familles
confrontées à des problèmes
psychiatriques, socioéducatifs, policiers ou
judiciaire
au départ, la majorité
des pionniers de cette
discipline se sont situés
dans un mouvement en
rupture avec les autres
disciplines de la santé
mentale, contre
l’establishment
psychiatrique et les
psychothérapies
traditionnelles
dysfonctionnement à l’harmonie familiale), C. Whitaker (la thérapie de et par
l’absurde), D.-D. Jackson (l’homéostasie familiale et le double bind
thérapeutique), M. Erickson (la thérapie hors du commun et l’hypnose sans
hypnose) (Miermont & Barrière, 2017). Mais l’engouement qu’a suscitée la
thérapie familiale dans les années 60 et jusqu’aux années 80 a disparu et elle
n’est plus utilisée de façon systématique même dans les domaines où son emploi
parait des plus logiques et cette marginalisation est intimement liée aux origines
du mouvement ; au départ, la majorité des pionniers de cette discipline se sont
situés dans un mouvement en rupture avec les autres disciplines de la santé
mentale, contre l’establishment psychiatrique et les psychothérapies
traditionnelles (Villeneuve, 2018).
Toute thérapie familiale présuppose une conception théorique de la famille
qui va servir de modèle permettant de désigner les contours de la famille à
fonctionnement normal et savoir à quel niveau et de quelle façon intervenir en
cas de dysfonctionnement. Les thérapeutes familiaux reconnaissent l’influence
de leur propre culture et de leurs valeurs sur le processus d’évaluation et sur les
interventions thérapeutiques et admettent que les modèles théoriques et pratiques
reflètent le milieu où ces thérapies se sont développées ; donc comprendre le
contexte socioculturel et écologique devient essentiel pour l’interprétation du
sens et de la fonction du comportement familial (Kaslow et al., 1995).
Généralement la définition de la famille modèle est la famille nucléaire qui est
la référence de la classe blanche américaine WASP (White Anglo-Saxon
Protestant) et la plupart des théories familiales sont ancrées dans le modèle
Parsonien structuraliste et fonctionnaliste (Kaslow et al., 1995).
En dehors de la sphère occidentale toutes les thérapies familiales y compris
celles qui sont à vocation ‘universelle’ comme les thérapies systémiques, les
thérapies cognitivo- comportementales et les thérapies centrées sur la résolution
des problèmes nécessitent des adaptations et des ajustements dans leurs
applications ainsi que la prise en considération de la part des thérapeutes de la
culture d’origine, de la dynamique propre à chaque famille et de l’écosystème
dans lequel ces familles évoluent qui est partiellement ou totalement différent du
modèle occidental (Nath & Craig, 1999 ; Baptiste, 2005 ; Epstein et al., 2012 ;
Santisteban et al., 2013 ; Cheung & Jahn, 2017).
Dans le monde arabo musulman la réalité des pratiques des thérapies
familiales est peu connue. Les études concernant les thérapies familiales sont
rares et ne permettent pas de se faire une idée sur le sujet. La psychoéducation
des familles des malades mentaux a été l’un des rares thèmes qui a fait l’objet
d’études (Okasha et al., 2012). Il semblerait que la thérapie familiale n’est pas
sans créer des difficultés quant à leur application à cause des modèles familiaux
différents et complexes qu’ils soient d’origine culturels, contextuels ou liés à
l’acculturation (Lambert et al., 2002 ; Bargach et al., 2011 ; Aïssaoui, 2012).
Les recherches concernant les thérapies familiales avec des familles
musulmanes émigrées sont plus fréquentes ; des livres présentant une synthèse
de ces pratiques ont été publiés (Yahiaoui, 2010 ; Daneshpour, 2017). Toutefois,
l'émigration crée des problématiques supplémentaires aux modèles familiaux
musulmans autochtones déjà complexes car en plus des thèmes récurrents de la
dissonance culturelle concernant la conception de la famille s’y ajoute les
problèmes de l’exil, de l’adaptation, de l’intégration, de la marginalisation, de la
ségrégation et du racisme qui complexifient à la fois la situation des familles
musulmanes et des thérapies familiales.
Cet article, qui est une brève synthèse sur les thérapies familiales, essaye de
dresser en premier lieu les contours de la famille en occident et dans la tradition
islamique classique mais aussi dans le contexte actuel où la famille subit des
Les thérapeutes
familiaux reconnaissent
l’influence de leur propre
culture et de leurs valeurs
sur le processus
d’évaluation et sur les
interventions thérapeutiques
et admettent que les
modèles théoriques et
pratiques reflètent le
milieu où ces thérapies se
sont développées
comprendre le contexte
socioculturel et écologique
devient essentiel pour
l’interprétation du sens et
de la fonction du
comportement familial
Dans le monde arabo
musulman la réalité des
pratiques des thérapies
familiales est peu connue.
Les études concernant les
thérapies familiales sont
rares et ne permettent pas
de se faire une idée sur le
sujet
Les recherches
concernant les thérapies
familiales avec des
familles musulmanes
émigrées sont plus
métamorphoses rapides et des changements profonds dans le statut de la femme,
de la grande famille et des parents. Les principes et les fondements de la famille
musulmane traditionnelle tels que énoncés par le Coran et la Sunna seront décrits
pour permettre une meilleure connaissance du cadre familial strictement
musulman contre lequel va se mesurer la réalité de la famille musulmane
contemporaine ; ceci permettrait de saisir les différents types de familles
rencontrées en pratique clinique. On présentera ensuite une perspective générale
des thérapies familiales et leurs particularités chez les musulmans fruits de
l’expérience de professionnels de différents horizons.
Famille en occident, famille en Islam
1- La famille et son évolution dans la société occidentale
La famille est un concept intuitivement évident mais formellement difficile à
spécifier car renvoyant à plusieurs réalités sociologiques et psychologiques ;
habituellement la définition implicite de la famille renvoie à la famille dite
« nucléaire », soit l’organisation d’un foyer autour de deux parents mariés, de
première union, avec leurs enfants biologiques (et éventuellement adoptés)
(Favez, 2010).
D'une perspective historique la famille en occident a subi des métamorphoses
sous l'influence de l’évolution des systèmes idéologiques et politiques tel le
protestantisme,
l’humanisme libéral, le sécularisme, le communisme,
l’évolutionnisme et enfin le féminisme ( 2009 ،)ﻛﺮﺍﺭ ﺍﻟﺸﻴﺦ ﺍﻟﻄﻴﺐ ﺑﺪﺭ
Dans le récit biblique, la famille est le socle du développement de l’histoire ;
dans l’antiquité romaine le système familial est patriarcal et le mariage est décidé
par les parents pour le choix du conjoint. Au moyen âge, l’Église impose le
mariage, peu courant dans les mœurs ainsi que le nom de famille à la population
afin de fixer le groupe familial et d’en assurer la continuité religieuse. Le 19ème
siècle va consacrer le triomphe des valeurs conservatrices de la bourgeoisie, on
voit naître la famille conjugale au moment de la révolution industrielle et du
déplacement des populations rurales vers les usines et les milieux urbains,
mariage arrangé par les parents, plus que le mariage d’inclination, demeure en
vigueur dans les familles. Le 20ème siècle va connaître de grands
bouleversements politiques et sociaux qui auront des conséquences sur le
système familial, avec les changements économiques l’institution mariage perd
ses rituels et n’est plus au centre de la famille, le mariage d’amour a
profondément transformé la famille, la liberté sexuelle des années 1970 dans le
couple et hors du couple, ainsi que l’arrivée de la contraception entraînent
d’autres conceptions de la famille (Weiss, 2010).
La famille moderne s’est construite à partir d’un changement de principes et
de valeurs de la société puisées dans les idées véhiculées au siècle des Lumières ;
liberté, égalité en sont les maîtres-mots. De ces valeurs découle le processus
d’individualisation ; ce processus n’a été possible que parce qu’il était soutenu
par l’État démocratique (Annezo, 2011). La famille n’est pas le lieu clos d’un
domaine privé, coupée du reste de la société ; les formes de la vie familiale sont
liées à celles de la vie sociale ; changement social et changement familial sont
intimement articulés (Marquet, 2001).
Ceci a donné à la famille des formes multiples qui, malgré des différences
fondamentales dans la forme et l’organisation, conservent le nom de famille ; la
famille nucléaire, icône du milieu du 20ème siècle dans les sociétés occidentales
industrialisées, n’est donc qu’une entité parmi d’autre et qui n’a pas de valeur
intrinsèquement supérieure à une autre organisation familiale (Favez, 2010). La
réalité contemporaine de la famille est encore bien plus complexe, avec de
fréquentes
Cet article, qui est une
brève synthèse sur les
thérapies familiales,
essaye de dresser en
premier lieu les contours de
la famille en occident et
dans la tradition
islamique classique mais
aussi dans le contexte
actuel où la famille subit
des métamorphoses rapides
et des changements
profonds dans le statut de
la femme, de la grande
famille et des parents
nombreuses formes d’organisation « non nucléaires » : familles dites
monoparentales (qui sont au sens strict relativement rares, la plupart des monoparents étant de fait en couple ; le terme est employé en général pour les parents
non remariés, des mères célibataires et des parents veufs/veuves), familles
recomposées (sous de multiples formes, avec des enfants de l’un des conjoints,
des deux, et éventuellement des enfants propres au nouveau couple), familles
homoparentales (dont l’existence est plus cachée, en raison des tabous sociaux
qui entourent ce type de relation – qui peut de plus être prohibée de droit dans
certains pays, bien qu’elle soit répandue), les mères porteuses et les mères de
substitution, des hommes stériles acceptant qu’un autre homme insémine leur
compagne et des femmes stériles qui acceptent que d’autres femmes soit
inséminés par leur compagnon (Godolier, 2007 ; Favez, 2010).
On retrouve aussi la multiplication des unions libres ; le couple n’est plus la
famille et la notion d’enfant bâtard a disparu ; le divorce par consentement
mutuel a ouvert la voie à la multiplication des mariages, l’autorité paternelle a
disparu au profit de l’autorité parentale. Celle-ci implique que l’autorité des
parents sur les enfants est également partagée entre l’homme et la femme et
qu’elle ne cesse pas après leur divorce, c’est-à-dire est indépendante des
transformations dans les rapports entre les parents (Godolier, 2007). Pour le
sociologue François de Singly, la valorisation de l’autonomie concomitante à la
dévalorisation des liens de dépendance vis-à-vis des institutions et des personnes
se traduit par un refus d’une vie conjugale ou familiale qui serait perçue comme
un enfermement (Marquet, 2001).
2- La famille dans tradition musulmane, la famille dans la société
musulmane
A- La famille dans la tradition musulmane
On présentera ensuite
une perspective générale
des thérapies familiales et
leurs particularités chez
les musulmans fruits de
l’expérience de
professionnels de différents
horizons
La famille est un
concept intuitivement
évident mais formellement
difficile à spécifier car
renvoyant à plusieurs
réalités sociologiques et
psychologiques
Le mot famille qui veut dire bouclier et captivité en langue arabe (Ousra),
donne une idée du concept et de la perception de la famille en Islam ; protection
et force d'une part et lien solide et durable d'autre part (2008 ، ) ﺍﻟﺮﺷﻮﺩﻱ.
La famille tient une place centrale en Islam, elle est le noyau fondamental sur
lequel se construit la cohésion sociale et qui participe activement à l’édification de
la communauté des musulmans (Oumma). La famille désigne une forme
particulière de structure dont les membres sont unis par les liens du sang et/ou par
les liens du mariage et dont la relation est de nature à produire des attentes mutuelles
définies par la religion, renforcées par la loi et intériorisées par les individus (ʻAbd
al-ʻĀṭī, 1977 p 19 ). La famille nait d’abord par l’union d’un homme et une femme
puis s’élargit à tout ce qui en découle de cette union enfants, tantes, oncles, neveux
et grands parents (32 ﺹ2009 ،)ﻛﺮﺍﺭ ﺍﻟﺸﻴﺦ ﺍﻟﻄﻴﺐ ﺑﺪﺭ.
La famille est considérée comme une entité partiellement divine fixe,
partiellement humaine variable (ʻAbd al-ʻĀṭī, 1977 ; p 32). Elle se base sur
l’égalité dans les droits liée à la nature humaine identique de l’homme et de la
femme et sur la différenciation et la complémentarité des rôles impartis à
l’homme et à la femme ; la famille est enjointe de respecter les principes de
l’Islam et les recommandations divines ( 23 ﺹ2003 ، )ﺍﻟﺰﺣﻴﻠﻲ.
On peut distinguer en général trois fromes de la famille : petite (les époux et
les enfants) moyenne (fratrie, oncles et tantes, grands- parents et proches du 2ème
degré) et grande (voisinage, société...) ( 20 ﺹ2003 ، )ﺍﻟﺰﺣﻴﻠﻲMais pour certains,
il n’y a pas de forme fixe et pré établie de la famille en Islam et son organisation
reste ouverte et souple ; celle-ci n’est pas définie par le lieu de résidence, peut
être nucléaire ou étendue, mono ou polygame. Les obligations mutuelles et les
règles qui régissent les rapports entre les membres de la famille sont immuables
quel que soit la forme de la famille ; ces règles, tirées des préceptes de l'Islam
Le 20ème siècle va
connaître de grands
bouleversements politiques
et sociaux qui auront des
conséquences sur le système
familial
le mariage d’amour a
profondément transformé la
famille, la liberté sexuelle
des années 1970 dans le
couple et hors du couple,
ainsi que l’arrivée de la
contraception entraînent
d’autres conceptions de la
famille
La famille moderne
s’est construite à partir
d’un changement de
principes et de valeurs de
la société puisées dans les
idées véhiculées au siècle
des Lumières ; liberté,
égalité en sont les
maîtres-mots
On retrouve aussi la
multiplication des unions
libres ; le couple n’est
plus la famille et la notion
d’enfant bâtard a disparu
; le divorce par
consentement mutuel a
ouvert la voie à la
multiplication des
mariages, l’autorité
paternelle a disparu au
(Coran et Sunna), sont un élément crucial pour la stabilité de la famille,
préservent les droits de chacun et instaurent une équité entre les membres de la
famille (ʻAbd al-ʻĀṭī, 1977 p 20) ( 39 ﺹ2009 ،)ﻛﺮﺍﺭ ﺍﻟﺸﻴﺦ ﺍﻟﻄﻴﺐ ﺑﺪﺭ.
Les devoirs et les obligations de la famille ne sont pas une affaire privée
familiale mais concernent toute la société. Certes, il est recommandé aux époux
de gérer leur propres affaires mais une fois la situation devient dommageable
l’Islam enjoint la société d’intervenir pour maintenir l’équilibre et l’harmonie et
réduire les tensions ( ʻAbd al-ʻĀṭī, 1977 p 21 ) ( 40 ﺹ2009 ،)ﻛﺮﺍﺭ ﺍﻟﺸﻴﺦ ﺍﻟﻄﻴﺐ ﺑﺪﺭ
L’islam insiste sur le respect, la sauvegarde, la préservation, la continuité des
liens de consanguinité et de miséricorde ( bienfaisance) ; ces liens de consanguinité
marqués par la protection, la solidarité, la permanence, la bienfaisance débordent le
cadre des parents pour concerner tout un réseau composé des enfants eux-mêmes,
des grands parents, des oncles et tantes, des cousins, des mères frères et sœurs de
lait, des proches de toutes catégories et de manière beaucoup plus étendue le clan ou
famille très élargie (Yahiaoui, 2010 p 39 ).
Parmi les éléments spécifiques de l’Islam on dénombre le droit des parents (
obéissance et respect ), le droit de l’époux sur l’épouse (l’autorité avec ses
corollaires obéissance et responsabilité et chefferie de la famille), droit de
l’épouse sur l’époux ( dot, justice et égalité, responsabilité financière, bonne
entente, patience ), droit des enfants (éducation , instruction, équité ) droit des
autres membres de la famille ( préserver les liens de parenté, aide financière au
besoin) ( Al-Sheha, 2009).
L’Islam insiste aussi sur l’identité linéalogique (ʻAbd al-ʻĀṭī, 1977 ; p 30) en
considérant la préservation de la progéniture comme une des finalités (Maqasid)
de la religion. Les généalogies dans le monde arabo-musulman témoignent du
rôle de la filiation patrilinéaire, remontant parfois jusqu’au premier homme créé,
tout en passant, pour les plus nobles, par des figures islamiques importantes
comme le Prophète ou l’un de ses compagnons. Compte tenu de l’importance
sociale que revêt la généalogie, il n’est pas de plus grande ignominie que de ne
pas avoir de filiation ou nasab, et de porter, conséquemment, le nom de sa mère.
La filiation se définit en Islam par le fait de porter le nom de son père et de
pouvoir hériter de lui, cette dernière disposition découlant juridiquement de la
première dans le droit musulman classique (Fortier, 2010).
B- La famille dans la société musulmane
La famille musulmane a connu, depuis la colonisation et jusqu’à la
mondialisation, des bouleversements substantiels dans le sillage de l’influence de
la culture occidentale engendrant des problèmes intra et inter familiaux
multidimensionnels et complexes. Ces changements ont touché à la fois la
structure de la famille avec des signes de rupture avec la famille traditionnelle (
on y rencontre de plus en plus de familles nucléaires avec distanciation et
indépendance par rapport à la grande famille, moins d’influence de la famille
élargie), un changement dans les rapports parents-enfants avec une plus grande
individuation et autonomie des adolescents, un nouveau statut pour les enfants et
les sujets âgés et un changement des rapports entre les sexes avec le travail
féminin et les formes du mariage (El Harras, 2006) (2015، ) ﺭﺣﻤﺎﻧﻲ.
S’il est classique de classer la famille dans les pays musulmans en famille
traditionnelle et famille moderne la réalité est beaucoup plus complexe et les
frontières entre les deux types de familles sont floues. Ni la famille moderne
n’est totalement imperméable aux traditions et à l’influence de la culture
musulmane, ni la famille traditionnelle ne semble complètement immunisée
contre l’influence de la culture occidentale. Cependant, l'une et l'autre forme
semblent être un état transitoire évoluant vers l'une ou l'autre forme, comme si la
profit de l’autorité
parentale
société n'avait pas fixé la forme familiale de la reproduction sociale. Même s'il y
a des couples avec enfants, formant des ménages spatialement autonomes, il est
difficile de les considérer comme des familles conjugales lorsqu'on considère la
nature des relations entretenues avec la famille souche et ses membres. La
déstructuration sociale a transformé la famille patriarcale en famille élargie où
les statuts et les rôles des uns et des autres ne correspondent pas à la réalité
environnante, et c'est un lieu commun de dire qu'elle est en crise (Addi, 2016).
la valorisation de
l’autonomie concomitante à
la dévalorisation des liens
de dépendance vis-à-vis
des institutions et des
personnes se traduit par
un refus d’une vie
conjugale ou familiale qui
serait perçue comme un
enfermement
Le modèle familial actuel est aussi infiltré des us et coutumes ; la tradition
coutumière qui, si elle essaye de garder la forme de la religion musulmane ou
certains de ses aspects, dénature son essence et la dévoie de ses objectifs comme on
le voit avec le hidjab à la mode ; le coût élevé des mariages, la promotion de la
liberté individuelle telle véhiculée par les médias et la culture occidentale, la
récession du rôle de l’homme en tant que responsable et ayant une autorité sur sa
famille, les critères du mariage en désaccord avec les principes de la religion. Tout
cela renforce d’une façon ou d’une autre le caractère individualiste et égoïste du
couple sans pour autant garantir sa stabilité et sa pérennité ( 2015 ،)ﺭﺣﻤﺎﻧﻲ.
Thérapie familiale avec les familles musulmanes
1- Dynamique de la famille musulmane
Le mot famille qui veut
dire bouclier et captivité en
langue arabe (Ousra),
donne une idée du concept
et de la perception de la
famille en Islam ;
protection et force d'une
part et lien solide et
durable d'autre part
On peut distinguer en
général trois fromes de la
famille : petite (les époux
et les enfants) moyenne
(fratrie, oncles et tantes,
grands- parents et proches
du 2ème degré) et grande
(voisinage, société...)
Les obligations
mutuelles et les règles qui
En Islam la famille est une institution d’inspiration divine, elle est née avec le
premier homme et son organisation fondamentale n’a pas évolué avec le temps.
Les époux doivent être une source de confort l’un pour l’autre qui va au-delà des
plaisirs sexuels pour vivre une vie cordiale pleine de compassion. La liberté du
choix du partenaire est fondamentale en Islam et le mariage reste un contrat entre
deux êtres humains (Daneshpour, 1998 ; Daneshpour, 2012).
Les musulmans, en tant que personnes puis en tant que familles font partie de
la Oumma (communauté des musulmans) qui transcende toute individualité; la
cohésion, l’interconnexion et l’interdépendance familiale et sociale sont plus
importantes que les besoins individuels (Al-Mateen & Afzal, 2004 ;
Weatherhead & Daiches, 2015). Le mariage est plus une intégration dans un
système familial plus complexe (la belle-famille) qu’un processus de séparation
individuation (Daneshpour, 1998) et pour maintenir une homéostasie entre
l’individu et son environnement il est important de préserver les liens familiaux
et respecter la hiérarchie dans la famille et dans la société, (Haj-Yahia, 1995 ;
Haboush, 2007). C'est la famille qui protège les individus et pourvoit à leurs
besoins ; les amis et les autres connaissances sont considérés comme secondaires
(Haj-Yahia, 1995 ; Abu-Ras & Azhar, 2020). Les décisions importantes de la vie
sont prises en concertation avec la famille ; le père prend parfois sur lui le devoir
de marier ses enfants et même de leur construire une maison ; la situation
économique impose la famille large et les ressources communautaires
informelles (familles, parents, imam, leaders religieux, membres de la
communauté) sont primordiaux pour l'équilibre familial (Baker, 2003; AlKrenawi & Graham, 2005).
Le mariage est l'affaire de deux familles et non de deux personnes; le père est
autoritaire et peut être même vu, d’une perspective occidentale, comme
autocratique et les mariages arrangés sont fréquents (Al-Krenawi & Graham,
2000 ; Al-Krenawi & Graham, 2005), bien que ces dernières années la tendance
est vers la diminution des mariages arrangés (Haj-Yahia, 1995).
Les familles musulmanes se distinguent par le rôle clair, défini et fixe de
chaque genre; les femmes considérées faibles et soumises s’occupent du foyer et
des enfants ; les hommes plus forts et autoritaires ont la responsabilité du gain,
des finances et de la prise de décision. (Daneshpour, 1998 ; Al-Krenawi &
régissent les rapports entre
les membres de la famille
sont immuables quel que
soit la forme de la famille
; ces règles, tirées des
préceptes de l'Islam
(Coran et Sunna), sont
un élément crucial pour la
stabilité de la famille
Les devoirs et les
obligations de la famille ne
sont pas une affaire privée
familiale mais concernent
toute la société
Graham, 2000 ; Springer et al., 2009 ; Weatherhead & Daiches, 2015). La
disparité entre le rôle des hommes et des femmes et donc des époux et des
épouses est toujours présente et la répartition des tâches reste rigide malgré
l'implication de plus en plus de femmes dans la vie publique et le travail à
l'extérieur (Baker, 2003 ; Abu-Ras & Azhar, 2020). Si les femmes négocient
continuellement le pouvoir des hommes, elles le font discrètement ; il est attendu
que les femmes acceptent leur rôle de soumises ; la femme qui travaille doit
accepter l’autorité du mari dans la maison. Cette situation a connu des
bouleversements ces derniers temps et ce changement du rôle du mari, dont
l'autorité est contestée, est un des facteurs des problèmes conjugaux (Al-Krenawi
& Graham, 2000, Abu-Ras & Azhar 2020). Entre les deux modes de vie
traditionnel et moderne, c'est les traditions qui prennent le dessus ce qui crée des
tensions intra et inter familiaux (Baker, 2003).
La famille musulmane est décrite comme patriarcale (Al-Krenawi & Graham,
2000 ; Springer et al., 2009). Le terme patriarcat est à interpréter avec précaution
car il véhicule des acceptions différentes, toujours évolutives sous l’influence
des changements sociaux et culturels. Actuellement, et dans les suites du
féminisme, il a un sens plutôt péjoratif lié à l’oppression et à l’abus d’autorité par
les hommes ce qui est en contradiction avec les principes de l’équité et de la
justice de l’Islam incarnés par la Qiwama (responsabilité).
Le père est une figure dominante et charismatique de la famille ; le père de la
famille nucléaire est soumis à son père qui lui-même dépend du chef de clan (AlKrenawi & Graham, 2000).
L’islam insiste sur le
respect, la sauvegarde, la
préservation, la continuité
des liens de consanguinité
et de miséricorde (
bienfaisance)
Parmi les éléments
spécifiques de l’Islam on
dénombre le droit des
parents ( obéissance et
respect ), le droit de
l’époux sur l’épouse
(l’autorité avec ses
corollaires obéissance et
responsabilité et chefferie
de la famille),
L’Islam incite les croyants à sauvegarder le secret en invitant les partenaires
du couple à être une couverture l’un pour l’autre et à préserver leurs secrets
mutuels. Il encourage ces derniers à éduquer leurs enfants dans le respect, la
pudeur, l’humilité et la protection du secret. Les hadiths qui abondent dans ce
sens ne manquent pas au point où on pourrait considérer que la conservation, la
protection du secret fait partie des qualités fondamentales d’un bon musulman et
de chaque membre d’une famille (Yahiaoui, 2010 p 43). Imprégnée par cette
prescription, la famille arabo-musulmane tient, plus qu’à toute autre chose, à ses
secrets et se dote de tous les moyens pour les protéger et pour les garder à
l’intérieur de son espace intime. Elle fait de cela une question d’honneur qu’elle
cherche à défendre de toute intrusion étrangère (Yahiaoui 2010, p 44).
Le sexe avant le mariage est interdit en Islam de même que les rendez-vous et les
sorties mixtes. Respecter les convenances sociales et la bienséance est important
dans la relation homme femme que ce soit chez la famille traditionnelle ou moderne
(Al-Mateen & Afzal, 2004). La perspective islamique sur l’éducation sexuelle
implique les connaissances sur l’anatomie, la physiologie et la contraception mais
aussi sur la morale de la sexualité ; les parents sont encouragées à discuter de ces
problèmes et expliquer aux enfants les bonnes et les mauvaises conduites selon les
principes de l'Islam (Al-Mateen & Afzal, 2004).
Le processus de séparation individuation qui est important dans l’éducation
des enfants en occident ne se pose pas chez les familles musulmanes ; il peut
même être une source de conflits avec le groupe ; l’attachement à la mère est
tellement fort qu'il peut se concevoir comme anormal au regard des standards
occidentaux (Al-Mateen & Afzal, 2004 ; Springer et al., 2009).
Les enfants sont instruits à pas être une source de honte pour leur famille par
leur comportement ; la honte liée à un écart de conduite extériorisé par rapport
aux normes sociales est plus prégnante que la culpabilité qui reflète un écart par
rapport à des principes intériorisés (Haboush, 2007).
droit de l’épouse sur
l’époux ( dot, justice et
égalité, responsabilité
financière, bonne entente,
patience ), droit des
enfants (éducation ,
instruction, équité )
Les généalogies dans le
monde arabo-musulman
témoignent du rôle de la
filiation patrilinéaire,
remontant parfois
jusqu’au premier homme
créé, tout en passant, pour
les plus nobles, par des
figures islamiques
importantes comme le
Prophète ou l’un de ses
compagnons
La famille musulmane
a connu, depuis la
colonisation et jusqu’à la
mondialisation, des
bouleversements
substantiels dans le sillage
de l’influence de la culture
occidentale engendrant des
problèmes intra et inter
familiaux
multidimensionnels et
complexes
Les époux doivent être
une source de confort l’un
pour l’autre qui va au-
2- Principes généraux de la thérapie familiale
Habituellement la famille musulmane ne va pas au thérapeute pour exposer
ses problèmes ; elle se tourne d’abord vers la grande famille qui propose des
solutions mais peut aussi aggraver le problème (Baker, 2003). Quand un arabe a
un problème il cherche de l’aide dans son entourage homme pour homme ,
femme pour femme, jeune pour jeune, vieux pour vieux et le psychothérapeute
est vu en dernier recours après échec de l'entourage à trouver des solutions aux
conflits et généralement à ce stade, tout le monde est au courant du conflit
(Baker, 2003 ; Al-Krenawi & Graham, 2005).
Les thérapies verbales sont le corollaire du développement de
l’individualisme libéral en occident (Haboush, 2007). Les musulmans pourraient
ne pas apprécier la valeur de la parole dans la résolution des problèmes et
doutent qu’elle peut aider ; l’expression des sentiments n’est pas encouragée par
la culture arabe et les individus peuvent hésiter à s’exprimer ouvertement dans
une session familiale avec les autres membres de la famille (Daneshpour, 1998 ;
Haboush, 2007).
Les clients arabes peuvent considérer que consulter un professionnel est la
version moderne de l’ingérence sociale usuelle dans les problèmes conjugaux et
familiaux ; ils ont ainsi des attentes irréalistes du thérapeute et seront vite déçus.
Un couple exprime rapidement le problème pour avoir une solution sur le champ
et un arbitrage immédiat désignant le fautif pensant que le thérapeute peut jouer
le rôle de la famille large (Baker, 2003). Le thérapeute doit aussi savoir que la
famille a une connaissance limitée sur la thérapie et qu’elle peut considérer la
consultation plutôt comme une activité sociale et non une psychothérapie et peut
en conséquence éviter d'aborder les problèmes (Al-Krenawi & Graham, 2005).
Toute tentative d’appliquer les modèles de thérapie familiale aux musulmans
sans prendre en considération le contexte est vouée à l’échec avec risque de
désengagement et de discontinuation de la thérapie. La culture doit participer de
façon active et tangible. Les propositions en dehors de la culture du couple ne
seront ni respectées ni appliquées (Al-Krenawi & Graham, 2005). Par exemple,
la culture occidentale favorise la lutte et le contrôle alors que la culture arabe
favorise l’homéostasie et l’équilibre (Haj-Yahia, 1995).
La religion est une entité centrale dans l'identité culturelle des musulmans et il
est toujours utile d'intégrer la religion comme source et support pour faire face
aux problèmes (Haboush, 2007).
L’implication de la grande famille dans la recherche du traitement et des soins
en matière de maladies mentales est importante voire cruciale et maintenir l’unité
de la famille est un point central à la réussite de la thérapie (Al-Krenawi &
Graham, 2000 ; Abu-Ras & Azhar, 2020)
Il est nécessaire d'avoir une approche intégrative structurale et stratégique
(Weatherhead & Daiches, 2015).
Il n’y a pas de modèle spécifique établi et étudié de la thérapie familiale pour
les musulmans (Daneshpour, 1998) ; mais certaines thérapies familiales
pourraient ne pas être compatibles avec les musulmans à cause de leur
orientation psychanalytique (Rassool, 2016 p 178) ou ne prenant pas en
considération le genre, l'ethnicité ou la classe sociale comme la thérapie
bowenienne (Daneshpour, 2017 p 130).
Il est utile d’adopter une attitude holistique et écologique qui prend en
considération la dynamique psychologique, sociale, spirituelle, inter et
intrafamiliale plutôt qu’une attitude réductionniste ne considérant que l’individu
ou la famille nucléaire ; l’intervention inclura la grande famille voire même le
delà des plaisirs sexuels
pour vivre une vie cordiale
pleine de compassion
La liberté du choix du
partenaire est
fondamentale en Islam et
le mariage reste un contrat
entre deux êtres humains
Le mariage est plus
une intégration dans un
système familial plus
complexe (la belle-famille)
qu’un processus de
séparation individuation
C'est la famille qui
protège les individus et
pourvoit à leurs besoins ;
les amis et les autres
connaissances sont
considérés comme
secondaires
La disparité entre le
rôle des hommes et des
femmes et donc des époux
et des épouses est toujours
présente et la répartition
des tâches reste rigide
malgré l'implication de
plus en plus de femmes
dans la vie publique et le
travail à l'extérieur
clergé ( Haj-Yahia, 1995 ; Krenawi & Graham, 2005 ; Weatherhead & Daiches,
2015 ; Abu-Ras & Azhar, 2020).
Le modèle familial est circulaire plutôt que linéaire ; la famille aspire à la
stabilité même au prix d’un dysfonctionnement, les systèmes familiaux ont des
sous-systèmes qui peuvent aider ou aggraver les choses ; les sous-systèmes au
sein de la famille étendue sont séparées par des limites et des interactions qui
sont régies par des règles implicites (Daneshpour, 2012).
3- Considérations pratiques
a - Relation avec le thérapeute
Pour les arabes et les musulmans il est plus important de nouer une relation
que de résoudre les problèmes et les relations se construisent sur la confiance
telle conçue par les arabes. Vu la tradition hospitalière chez la famille
musulmane, le thérapeute devrait s'attendre à une socialisation rapide et une
certaine familiarité de la part des membres de la famille et par là devrait éviter
d'adopter une attitude formelle froide qui peut être un frein à l'établissement une
bonne relation avec la famille (Al-Krenawi & Graham, 2000 ; Haboush, 2007).
Il est attendu à ce que les patients musulmans soient calmes et disciplinés
voire passifs face au thérapeute et font preuve d'une certaine retenue. Il y a aussi
l'effet blouse blanche qui fait que les clients acquiescent toujours pour ne pas
contrarier ou s'opposer au médecin, à accepter les recommandations et à ne pas
dire non, même s'ils pensent le contraire au fond d'eux à cause de la perception
sociale qui fait que dire non peut paraitre rude et traduit un manque de respect et
que le désaccord peut être perçu comme une confrontation (Haj-Yahia, 1995 ;
Al-Krenawi & Graham, 2000 ; Springer et al., 2009).
La notion du temps est plus fluide qu’en occident et souvent les rendez-vous
ne sont pas respectés (Al-Krenawi & Graham, 2000). Les familles sont plus à
l’aise avec les séances qui se font à un rythme lent avec le moins de ponctualité
possible (Al-Krenawi & Graham, 2000 ; Haboush, 2007).
La relation avec un thérapeute du sexe opposé peut être compliquée et peut
poser certaines difficultés pratiques (Al-Krenawi & Graham, 2000).
Il faut respecter le rôle du père dans la famille et ne pas remettre en cause sa
figure autoritaire ; s’il hésite à s'impliquer il peut prendre le rôle de link therapist
(Daneshpour, 1998 ; Springer et al., 2009). Le mari peut considérer la
participation en thérapie familiale comme dégradante pour lui car elle signifie
d’une façon ou d’une autre une de faiblesse de sa part (Haj-Yahia, 1995) ; une
femme peut critiquer ouvertement son mari en son absence mais ne peut pas le
faire dans une session collective à cause de la hiérarchie familiale ; de même que
le mari ne peut critiquer sa femme en sa présence de peur de perdre la face et son
image autoritaire (Daneshpour, 1998). La femme pourrait compter sur le
thérapeute pour restaurer l’équilibre dans les relations entre elle et le mari et lui
permettre d’exprimer les sentiments négatifs envers le mari et le mariage ; si le
thérapeute est un homme elle pourrait redouter qu’il prenne le parti du mari et si
le thérapeute est une femme le mari pourrait remettre en cause le comportement
du thérapeute ; le thérapeute doit respecter certains hommes très autoritaires et
dominants qui pourront quitter la thérapie s’ils sont contrecarrés (Al-Krenawi &
Graham, 2005).
Souvent le locus de contrôle dans l’attribution des problèmes familiaux est
externe (mauvais œil, sorcellerie..) et il n'y a pas de corrélation entre le niveau
d’instruction et l’attribution des problèmes à des causes externes même
surnaturelles (Al-Krenawi & Graham, 2000).
b- Style de communication :
Entre les deux modes
de vie traditionnel et
moderne, c'est les
traditions qui prennent le
dessus ce qui crée des
tensions intra et inter
familiaux
Le père est une figure
dominante et charismatique
de la famille ; le père de
la famille nucléaire est
soumis à son père qui luimême dépend du chef de
clan
Avec la famille musulmane le style de communication est plus indirect que
direct, plus fermé qu’ouvert, plus réservé qu’expressif et plus implicite qu'explicite
(Daneshpour, 1998 ; Al-Krenawi & Graham, 2000 ; Springer et al., 2009).
La communication indirecte entraine un fort lien entre celui qui parle et celui
qui écoute ; c'est une sorte de communication intuitive. Les familles musulmanes
n’aiment pas la confrontation et la communication directe car elle entraîne une
différentiation, laisse transparaître l’égoïsme, la focalisation sur les sentiments
personnels et l’indifférence à l’harmonie du groupe et peut créer des problèmes
dans le système familial (Daneshpour, 1998 ; Al-Mateen & Afzal, 2004).
c- Génogramme :
Le génogramme devrait être étendu à la famille large ; le génogramme d’au
moins trois générations est nécessaire pour comprendre la famille et la culture
familiale et pour éliciter le pattern transgénérationnel mais aussi pour illustrer
l’image générale de la famille (Daneshpour, 1998 ; Al-Mateen & Afzal, 2004).
d- Echelles de mesure :
A cause du peu d’intérêt pour l’introspection et l’expression verbale des
émotions et du besoin de maintenir l’honneur familial l’évaluation du
tempérament peut être difficile. Utiliser plutôt les échelles d’évaluation du
comportement et de la personnalité (Haboush, K. L. 2007 ; Springer et al., 2009).
5- Interventions :
- Evaluer la famille.
- Lever les résistances.
la famille arabomusulmane tient, plus
qu’à toute autre chose, à
ses secrets et se dote de
tous les moyens pour les
protéger et pour les garder
à l’intérieur de son espace
intime
- Déterminer le niveau d’acculturation et de ré acculturation (Al-Krenawi &
Graham, 2000 ; AlKrenawi & Graham, 2005 ; Springer et al., 2009 ; Rassool, 2016 p 182).
- Evaluer la religiosité du couple/ de la famille (Rassool, 2016 p 182).
- Le thérapeute peut d’abord voir chaque membre de la famille seul avant de
programmer une session collective (Daneshpour, 1998).
- Encourager la communication du couple avec le thérapeute et non entre eux
(Al-Krenawi & Graham, 2005).
- Se baser sur les points forts du couple plutôt que les points conflictuels (AlKrenawi & Graham, 2005).
Le sexe avant le
mariage est interdit en
Islam de même que les
rendez-vous et les sorties
mixtes
- Se focaliser sur l’écoute plus que sur l’assertivité ( Al-Mateen & Afzal, 2004).
- Explorer l’enfance, s’enquérir sur les humeurs quotidiennes est inutile ; les
histoires qui insistent sur le développement de la famille et de l’individu ou les
solutions trop philosophiques et abstraites sont à éviter (Haj-Yahia, 1995 ;
Daneshpour, 1998 ; Al-Krenawi & Graham, 2005)
- Etre conscient de l’influence de la famille étendue, de son pouvoir et de son
rôle, prendre en considération et comprendre la relation de pouvoir et le soutien
entre eux (Al-Krenawi & Graham, 2005).
La perspective
islamique sur l’éducation
sexuelle implique les
connaissances sur
l’anatomie, la physiologie
et la contraception mais
aussi sur la morale de la
- Le problème de leadership dans la famille (qui dirige le processus
thérapeutique) devrait être spécifié dès le début de la thérapie. Le thérapeute doit
prendre en considération le rôle de leader et de figure autoritaire du mari et
qu’une compétition est possible entre le thérapeute et le mari, ce qui peut être vu
comme une situation embarrassante pour la femme qui est habituée à voir le mari
comme la figure autoritaire ; le mari peut se sentir gêné de perdre le rôle
autoritaire habituel (Al-Krenawi & Graham, 2005).
sexualité
Habituellement la
famille musulmane ne va
pas au thérapeute pour
exposer ses problèmes ; elle
se tourne d’abord vers la
grande famille qui
propose des solutions mais
peut aussi aggraver le
problème
Les musulmans
pourraient ne pas
apprécier la valeur de la
parole dans la résolution
des problèmes et doutent
qu’elle peut aider
l’expression des
sentiments n’est pas
encouragée par la culture
arabe et les individus
peuvent hésiter à
s’exprimer ouvertement
dans une session familiale
avec les autres membres de
la famille
Les clients arabes
peuvent considérer que
consulter un professionnel
est la version moderne de
l’ingérence sociale usuelle
dans les problèmes
conjugaux et familiaux
Toute tentative
d’appliquer les modèles de
thérapie familiale aux
musulmans sans prendre
en considération le contexte
est vouée à l’échec avec
risque de désengagement et
- Les familles s’attendent à ce que le thérapeute trouve des solutions avec le
moins de contribution possible de la part de la famille (Al-Krenawi & Graham,
2000).
- Le thérapeute doit être plus actif quand il s’agit de travailler avec le couple
arabe ; la famille musulmane s’attend à ce que l’aide soit pratique et centrée sur
des solutions aux problèmes présentés, intérêt de se focaliser sur l'ici et le
maintenant ; privilégier donc les thérapies brèves et directives ; le thérapeute doit
expliquer et expliciter utilisant les techniques d'apprentissage éducatif et social
(Haj-Yahia, 1995 ; Daneshpour, 1998 ; Al-Krenawi & Graham, 2000 ; Valiante,
2003 ; Al-Mateen & Afzal, 2004 ; Al-Krenawi & Graham, 2005 ; Rassool, 2016
p 180 ).
- Les interventions qui insistent sur l’instruction et le progrès des enfants est
très importante (Daneshpour, 1998).
- La première séance ne doit pas se terminer sans une intervention, un plan ou
un avis qui sera vite appliqué ; le couple s’attend à ce que le thérapeute soit plus
efficace que l’entourage social donc il a besoin de résultats immédiats et
palpables (Baker, 2003).
- Les pratiques indigènes et les aides individuelles de tierces personnes
devraient être respectées et intégrées de façon appropriée (Krenawi & Graham,
2005).
- Utiliser la religion comme support et force pour faire face aux problèmes
(Valiante, 2003).
- Se focaliser sur le comportement individuel et ses points forts plutôt que sur
le passé ; le choix personnel et la responsabilité pour le comportement individuel
est un élément central en Islam ;
le passé n’est important qu’en tant que fort prédicteur du comportement
actuel (Valiante, 2003).
- Se focaliser sur l’action plutôt que sur la compréhension de la pathologie ou
du problème ; selon l’Islam la réussite n’est pas limitée à l’épanouissement intra
personnel mais le développement personnel se fait au travers de la relation avec
Allah et avec les autres (Valiante, 2003).
- Se focaliser sur l’individu plutôt que sur le genre ; l’Islam considère la
femme comme un être humain à part entière de la même façon que l’homme ;
hommes et femmes seront jugées selon la Taqwa (foi et action) et la récompense
se fait selon le mérite et non selon le genre (Valiante, 2003).
Conclusion
La famille musulmane qui se construit sur des règles définis et fixes est
différente de la famille occidentale qui subit des changements permanents. La
thérapie familiale occidentale montre des limites dans son application à la
famille musulmane. C’est une des raisons qui expliquent le peu d’engouement
pour ce genre de thérapie dans le monde musulman. Des thérapeutes musulmans
ont essayé de dresser les contours de thérapie familiale qui s’adapte au contexte
et intègre les principes traditionnels musulmans. Ces efforts individuels restent
cependant marginaux, limités et peu connus alors que les familles musulmanes
vivent des situations de crises multiformes. Un travail institutionnalisé est plus
que nécessaire pour développer des modèles de thérapie familiale compatible
avec la religion musulmane et acceptée par la société afin de venir en aide à une
institution sacrée en Islam qu’est la famille.
de discontinuation de la
thérapie
La religion est une
entité centrale dans
l'identité culturelle des
musulmans et il est
toujours utile d'intégrer la
religion comme source et
support pour faire face
aux problèmes
mais certaines
thérapies familiales
pourraient ne pas être
compatibles avec les
musulmans à cause de leur
orientation psychanalytique
Le modèle familial est
circulaire plutôt que
linéaire ; la famille aspire
à la stabilité même au prix
d’un dysfonctionnement,
les systèmes familiaux ont
des sous-systèmes qui
peuvent aider ou aggraver
les choses
La notion du temps est
plus fluide qu’en occident
et souvent les rendez-vous
ne sont pas respectés
Il faut respecter le rôle
du père dans la famille et
ne pas remettre en cause
sa figure autoritaire ; s’il
hésite à s'impliquer il peut
prendre le rôle de link
therapist
اﻟﻤﺮاﺟﻊ
| ﺍﻟﺘﻤﺎﺳﻚ ﺍﻷﺳﺮﻱ ﻓﻲ ﻇﻞ ﺍﻟﻌﻮﻟﻤﺔ.(2008) ﻭﻟﻴﺪ،ﺍﻟﺮﺷﻮﺩﻱ
ﺗﻢ ﺍﺳﺘﺮﺟﺎﻋﻪ ﺑﺘﺎﺭﻳﺦ.ﻣﻮﻗﻊ ﺍﻟﻤﺴﻠﻢ
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ﺍﻻﺳﺮﺓ ﺍﻟﻤﺴﻠﻤﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻌﺎﻟﻢ.(2000) ﻭﻫﺒﺔ،ﺍﻟﺰﺣﻴﻠﻲ
ﺩﺍﺭ ﺍﻟﻔﻜﺮ.ﺍﻟﻤﻌﺎﺻﺮ
ﺃﺛﺮ ﺍﻟﻌﺮﻑ ﻭ ﺍﻟﺘﺤﻮﻻﺕ.(2015) ﺇﺑﺮﺍﻫﻴﻢ،ﺭﺣﻤﺎﻧﻲ
ﻓﻲ ﻋﻜﺎﺷﺔ ﺭﺍﺋﺪ ﺟﻤﻴﻞ ﻭ. ﺍﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﺔ ﻓﻲ ﺍﻻﺳﺮﺓ ﺍﻟﻤﺴﻠﻤﺔ
ﺍﻻﺳﺮﺓ ﺍﻟﻤﺴﻠﻤﺔ ﻓﻲ ﻇﻞ. (ﻣﻨﺬﺭ ﻋﺮﻓﺎﺕ )ﺗﺤﺮﻳﺮ
ﺯﻳﺘﻮﻥ
( ﺍﻟﻤﻬﻌﺪ ﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻲ ﻟﻠﻔﻜﺮ358-315 ﺍﻟﺘﻐﻴﺮﺍﺕ ﺍﻟﻤﻌﺎﺻﺮﺓ )ﺹ ﺹ
ﻋﻤﺎﻥ ﺩﺍﺭ ﺍﻟﻔﺘﺢ ﻟﻠﻨﺸﺮ ﻭ ﺍﻟﺪﺭﺍﺳﺎﺕ ﻛﺮﺍﺭ ﺍﻟﺸﻴﺦ.ﺍﻻﺳﻼﻣﻲ
ﺃﺳﺒﺎﺏ ﺗﻐﻴﻴﺮ: ﺍﻷﺳﺮﺓ ﻓﻲ ﺍﻟﻐﺮﺏ.(2009) ﺧﺪﻳﺠﺔ،ﺍﻟﻄﻴﺐ ﺑﺪﺭ
. ﺩﺍﺭ ﺍﻟﻔﻜﺮ. ﺩﺭﺍﺳﺔ ﻧﻘﺪﻳﺔ ﻭ ﺗﺤﻠﻴﻠﻴﺔ.ﻣﻔﺎﻫﻴﻤﻬﺎ ﻭ ﻭﻇﻴﻔﺘﻬﺎ
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Le mari peut
considérer la participation
en thérapie familiale
comme dégradante pour lui
car elle signifie d’une
façon ou d’une autre une
de faiblesse de sa part
La femme pourrait
compter sur le thérapeute
pour restaurer l’équilibre
dans les relations entre elle
et le mari et lui permettre
d’exprimer les sentiments
négatifs envers le mari et
le mariage
Avec la famille
musulmane le style de
communication est plus
indirect que direct, plus
fermé qu’ouvert, plus
réservé qu’expressif et plus
implicite qu'explicite
Les familles
musulmanes n’aiment pas
la confrontation et la
communication directe car
elle entraîne une
différentiation, laisse
transparaître l’égoïsme,
Le thérapeute doit être
plus actif quand il s’agit
de travailler avec le couple
arabe ; la famille
musulmane s’attend à ce
que l’aide soit pratique et
centrée sur des solutions
aux problèmes présentés,
intérêt de se focaliser sur
l'ici et le maintenant
privilégier donc les
thérapies brèves et
directives ; le thérapeute
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Genre, filiation et bioéthique. Droit et cultures.
doit expliquer et expliciter
utilisant les techniques
d'apprentissage éducatif et
social
Utiliser la religion
comme support et force
pour faire face aux
problèmes
Se focaliser sur le
comportement individuel et
ses points forts plutôt que
sur le passé ; le choix
personnel et la
responsabilité pour le
comportement individuel est
un élément central en
Islam
Se focaliser sur le
comportement individuel et
ses points forts plutôt que
sur le passé ; le choix
personnel et la
responsabilité pour le
comportement individuel est
un élément central en
Islam
selon l’Islam la
réussite n’est pas limitée à
l’épanouissement intra
personnel mais le
développement personnel se
fait au travers de la
relation avec Allah et avec
les autres
Se focaliser sur
l’individu plutôt que sur le
genre ; l’Islam considère
la femme comme un être
humain à part entière de
Revue internationale interdisciplinaire, 59, 15 40.
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la même façon que
l’homme ; hommes et
femmes seront jugées selon
la Taqwa (foi et action)
et la récompense se fait
selon le mérite et non selon
le genre
Un travail
institutionnalisé est plus
que nécessaire pour
développer des modèles de
thérapie familiale
compatible avec la religion
musulmane et acceptée par
la société afin de venir en
aide à une institution
sacrée en Islam qu’est la
famille
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**** **** ****
ﺷﺒﻜﺔ اﻟﻌﻠﻮم اﻟﻨﻔﺴﻴﺔ اﻟﻌﺮﺑﻴﺔ
ﻧﺤﻮ ﺗﻌﺎون ﻋﺮﺑﻲ رﻗﻴﺎ ﺑﻌﻠﻮم وﻃﺐ اﻟﻨﻔﺲ
اﻟﻤﻮﻗﻊ اﻟﻌﻠﻤﻲ
http://www.arabpsynet.com/
اﻟﻤﺘﺠﺮ اﻻﻟﻜﺘﺮوﻧﻲ
http://www.arabpsyfound.com
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( ﻟـ " ﺷﺒﻜﺔ اﻟﻌﻠﻮم اﻟﻨﻔﺴﻴﺔ اﻟﻌﺮﺑﻴﺔ " )اﻻﺻﺪار اﻟﺘﺎﺳﻊ2021 اﻟﻜﺘﺎب اﻟﺴﻨﻮي
ﻋﻠﻰ اﻟﻮﻳﺐ18 ﻣﻦ اﻟﺘﺄﺳﻴﺲ و21 اﻟﺸﺒﻜﺔ ﺗﺪﺧﻞ ﻋﺎﻣﻬﺎ
ﻋﺎﻣ ــﺎ ﻣﻦ اﻹﻧﺠﺎزات18 ... ﻋﺎﻣـ ــﺎ ﻣﻦ اﻟ ــﻜﺪح21
( 2003/06/13 : ﻋﻠﻰ اﻟﻮﻳﺐ- 2000/01/01 :) اﻟﺘﺄﺳﻴﺲ
http://www.arabpsynet.com/Documents/eBArabpsynet.pdf
2021 اﺷﺘﺮاﻛﺎت اﻟﻌﻀﻮﻳﺔ ﺑﻤﻮﺳﺴﺔ اﻟﻌﻠﻮم اﻟﻨﻔﺴﻴﺔ اﻟﻌﺮﺑﻴﺔ ﻟﻠﻌﺎم
اﺷﺘﺮاﻛﺎت اﻟﻌﻀﻮﻳﺔ
" "اﻟﺸﺮﻳﻚ اﻟﻔﺨﺮي اﻟﻤﺎﺳﻲ/ "ﻋﻀﻮﻳﺔ "اﻟﺸﺮﻳﻚ اﻟﻔﺨﺮي اﻟﻤﺎﺳﻲ اﻟﻤﻤﻴّﺰ
" ﻋﻀﻮﻳﺔ "اﻟﺸﺮﻳﻚ اﻟﺸﺮﻓﻲ اﻟﺬﻫﺒﻲ
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