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Université de Montréal Présentation et analyse d’un leader par Khrystyna Lastovetska Département d’administration et fondements de l’éducation Faculté des sciences de l’éducation Travail présenté à Emmanuel Poirel pour satisfaire aux exigences du cours ETA6925 Juillet, 2013 Introduction Le pouvoir est aussi important pour un gestionnaire d’école que le dollar l’est dans le monde économique ou encore que l’affection l’est pour sa santé mentale. Sans pouvoir le directeur ne peut jamais piloter avec succès son établissement scolaire ! C’est le moyen par lequel il intervient dans son environnement pour obtenir satisfaction à nombre de besoins. L’autorité est un pouvoir qui lui permet d’être reconnu par les collègues. Une personne peut être en autorité sans avoir d’autorité. On peut avoir beaucoup de pouvoir sur les gens sans qu’ils nous reconnaissent de l’autorité. Les chercheurs affirment : pour avoir du pouvoir, il faut exercer du leadership! Et cela, c’est plus qu’être en autorité et plus qu’avoir du pouvoir formel. C’est avoir un pouvoir d’entraînement sur les employés, c’est être capable d’inciter les autres à vouloir se dépasser vers un but commun afin d’atteindre un résultat (6, p. 23), c’est engager les collègues au travail en leur donnant la possibilité d’augmenter leur capacité professionnelle (1, p.8). Les traits personnels du leader, son caractère et ses attitudes sont la source inépuisable qui alimente les stratégies de son leadership. Cela présuppose non seulement une reconnaissance du pouvoir exercé, mais aussi une acceptation et un consentement à son exercice. Dans ce travail, j’aimerais présenter un leader positif et analyser la manifestation de son leadership dans le cadre du travail qu’il exécutait. Pour ce faire, j’ai choisi une personne que je connais depuis plusieurs années et qui a fait une preuve irréfutable des comportements d’un vrai leader. Afin de bien comprendre les facteurs psychologiques sur lesquels son leadership se base, j’aimerais plonger dans l’analyse approfondie des traits de caractère du leader choisi. Cela me permettrait de mieux reconnaître les instruments du leader lui permettant d’exercer de l’influence. Étant donné que le leader mobilise les autres pour atteindre le but fixé, la capacité à motiver les gens occupe une majeure partie de l’exercice du leadership. Dans ce travail, je voudrais toucher les modèles du leadership charismatique, transformateur, et ce transactionnel pour encadrer les approches de motivation que le leader choisi mettait à profit pour stimuler les autres à faire preuve du niveau de performance souhaité. Selon moi, c’est grâce aux compétences de leadership que cet acteur dynamique et vivant a réussi à gagner la confiance des collègues, a acquis de la crédibilité auprès de la direction supérieure ainsi qu’il a établi dans la collectivité un climat agréable et une collaboration efficace. À mon avis, tout le pouvoir, l’autorité et le leadership se retrouvent dans un gestionnaire qui a été mon ancien employeur. Compte tenu de ce qui précède, c’est justement sa personnalité que j’aimerais vous faire découvrir. Présentation du contexte dans lequel évolue le leader choisi M.Golod, directeur de la chaire de linguistique à l’Université de Médecine d’Ivano-Frankivsk (Ukraine) est une des personnes les plus charismatiques que j’aie rencontrées au cours de ma vie. Son statut était reconnu par ses collègues de même que sa crédibilité de leader était évidente. M.Golod est titulaire d’un diplôme de Ph.D en linguistique générale. Il possède 15 ans d’expérience comme directeur de la chaire de linguistique à l’université susmentionnée. De plus, il a été nommé le meilleur gestionnaire de l’Université de Médecine d’Ivano-Frankivsk de l’année 2010. La chaire qu’il gérait comptait 90 personnes. L’établissement réunissait quatre sections linguistiques : département d’anglais, département d’allemand, département de français et département d’ukrainien. En outre, M.Golod s’impliquait aussi dans le travail scientifique : il rédigeait des articles didactiques, il faisait des recherches et plusieurs étudiants ont fait leur thèse de doctorat sous son monitorat. Par sa propre façon de gérer la chaire, M.Golod a réussi à atteindre la stabilité de l’organisation et de fonctionnement de la chaire sans heurts. Son leadership favorisait la facilitation de l’adaptation et l’instauration des changements nécessaires. Les traits personnels du gestionnaire de la chaire Plusieurs théories affirment que la confiance en soi ainsi que le sentiment d’efficacité personnelle sont des traits personnels le plus importants à posséder pour exercer n’importe quel type de leadership (1, p.43). Elle permet au leader d’avoir foi en ses compétences et en ses habiletés. La confiance en soi inclut l’estime de soi, l’assurance ainsi que la certitude que l’on peut faire une différence. Comme le leadership consiste à exercer de l’influence, la confiance en soi rassure le leader quant à ses capacités d’influencer les autres et le conforte dans ses actions. Afin de bien piloter un établissement scolaire, le gestionnaire doit avoir un fort sens de l’efficacité personnelle et croire en son affaire. La confiance générale en soi ainsi que la confiance aux autres étaient un trait personnel de M.Golod qui jouait un rôle déterminant dans la poursuite de sa brillante carrière. Il avait une totale confiance en lui et un sentiment d’efficacité personnelle, ce qui lui permettait d'avancer à pas de géant, d'être audacieux, inflexible et capable de "retomber sur ses pieds" dans les rares cas où il échouait. Par ailleurs, le directeur de la chaire de linguistique était tellement autonome qu’il n’avait pas besoin de rechercher constamment l’approbation, l’admiration et la reconnaissance des autres. Il est vrai que M.Golod était mû par une force, une maturité et une énergie innée. Il était très conscient de ses propres forces et faiblesses, ainsi que de l'impact qu'il exerçait sur les autres. Le gestionnaire croyait qu’il était impossible de gagner la confiance des collègues sans avoir cette dernière en lui-même ainsi qu’en ceux avec lesquels il travaillait. Pour mieux décrire M.Golod, je voudrais parler de la vitalité et de la résistance au stress qui étaient les traits significatifs de caractère de mon ancien directeur. C’est vrai que la communication est l’art majeur de celui qui veut gagner du pouvoir. Et si la discussion se passe dans le contexte défavorable et tendu... J’ai été témoin de nombreuses situations difficiles, conflictuelles et problématiques que M.Golod gérait avec excellence. Une telle caractéristique personnelle comme la tolérance au stress lui permettait de porter les jugements, prendre les décisions, régler les conflits et travailler efficacement sous pression. Ce trait personnel du caractère de gestionnaire favorisait beaucoup son rendement dans les situations où il fallait faire face aux critiques, aux accusations ainsi qu’aux discussions négatives. La résistance au stress le laissait dialoguer harmonieusement avec les autres en manifestant tact et diplomatie et en s’exprimant avec facilité. Cette caractéristique personnelle du directeur lui permettait de défendre et de maintenir son point de vue dans les situations où le climat était assez tendu et conflictuel. Par exemple, je me rappelle de l’arrivée des agents municipaux qui avaient la mauvaise intention de vendre notre local au centre-ville, tout rénové et approprié aux études et nous faire déménager dans un local d’ un ancien hôpital militaire. Lors de leur discussion, vive mais fructueuse, le directeur de la chaire a réussi à influencer ses interlocuteurs d’annuler la décision visant la vente de notre local. De plus, M.Golod les a convaincus de la nécessité d’investir de l’argent dans la modernisation des locaux d’études. Quoi qu’on en dise, son leadership était fort et son empathie était évidente! Les experts en gestion de carrière affirment que l'empathie, la conscience de soi, la détermination, l'autodiscipline, l'intuition et les compétences sociales sont les clés d'un leadership réussi et sont tous associés à un haut niveau d'intelligence émotionnelle. L'affinité, la capacité à se mettre à la place des autres et à lier des relations avec eux, la capacité à lire entre les lignes et analyser l'impulsion d'une relation ou situation, la capacité à se concentrer sur le positif et à négliger le négatif et les attitudes et comportements d'autodéfiance sont tous les éléments de l'intelligence émotionnelle qui contribuent au succès du leadership, croient les chercheurs (5, p.2). Je pense que M.Golod a atteint sa pleine maturité émotionnelle. Il disait que trop d’émotivité le rendait vulnérable. Voilà pourquoi son comportement restait stable, il savait être calme et maître de lui. Il acceptait les gens tels qu’ils étaient et non comme il voulait qu’ils soient. De plus, il était attentif et reconnaissant envers ses collaborateurs. Grâce à ses excellentes aptitudes cognitives, à son intelligence ainsi qu’à ses compétences sociales, il recueillait, il assimilait et il maniait l’information d’une façon efficace. Il était persévérant et tenace devant l’adversité. Il savait convaincre. Il savait dire non sans agressivité et tout en maintenant un bon climat. La présentation du leadership exercé par le leader choisi en utilisant les notions de leadership charismatique, transactionnel et transformateur En analysant les modèles du leadership exercé par le directeur de la chaire, je l’ai vu assumer trois types : leadership charismatique, leadership transactionnel et leadership transformateur. Selon la théorie de Robert House, le leadership charismatique c’est un type de leadership où le dirigeant, uniquement grâce à sa personnalité, parvient à exercer une influence forte et profonde sur ses subordonnés (2, p.333). A mon avis, M.Golod exerçait le type du leadership susmentionné, car il se distinguait par un fort besoin de pouvoir et par la confiance en ses capacités. Il était tellement sûr de lui-même, de ses points de vue que ces sentiments le poussaient à devenir le leader. Le sentiment de ses compétences et de ses capacités était un élément qui nourrisait l’exercice du leadership charismatique. Le pouvoir du gestionnaire est essentiellement altruiste. Il favorise l’autonomisation de ses subordonnés et il les responsabilisent. Selon la théorie de House, un tel modèle de l’exercice du pouvoir fait preuve de leadership charismatique positif (2, p.335). Afin de démontrer son leadership charismatique, j’aimerais donner un exemple. Au cours de son travail à la chaire, il lui est arrivé d’impliquer un changement. Il s’agissait de l’introduction de la transformation du système d’études ukrainiennes pour celui de Bologne (européen). C’était une innovation difficile, proposée par le Ministère de l’Éducation de l’Ukraine. En réalité, M.Golod a réussi l’introduction de ce changement, en traversant trois étapes du modèle du leadership, élaboré par Jay Conjer et Rabindra Kanungo (2, p.335). Pour ce faire, il a commencé la mise en oeuvre de la transformation par l’évaluation de l’état actuel des choses. Il faisait attention aux lacunes du système présent. Ensuite, il fixait les grandes lignes des objectifs à atteindre. En prenant la mesure des capacités et des aptitudes de ses collègues, qui devaient subir le changement, M.Golod agissait toujours de concert avec leurs besoins ainsi qu’il n’oubliait pas de stimuler la satisfaction professionnelle de ses subordonnés. Dans la deuxième étape, le leader exprimait les objectifs à atteindre, la vision à adopter ainsi que l’idéal vers lequel tendre. Par la suite, le directeur expliquait comment concrétiser ses objectifs et il proposait les moyens d’y arriver. Afin de développer des compréhensions communes, le gestionnaire diffusait l’information, clarifiait la cible ainsi qu’il partageait la responsabilité des efforts et des processus. Dans l’intention de favoriser le travail, il apportait un grand soutien aux professeurs en les encourageant à persévérer malgré les difficultés. Pour atteindre le but fixé, l’administrateur fournissait un feedback constructif. Sans avoir oublié d’exprimer ses appréciations ainsi que la reconnaissance des collègues, il favorisait l’exécution des tâches difficiles de leur travail. Selon la théorie des caractéristiques des leaders charismatiques proches et éloignés, élaborée par le chercheur Shamir, j’ai établi le leadership charismatique du directeur de la chaire par le fait qu’il maintenait un contact étroit avec ses subordonnés. Alors, on peut le considérer comme le leader proche (2, p.335). Le gestionnaire est sociable, intelligent et il possède un excellent sens de l’humour ce qui lui permet d’établir facilement les contacts avec ses collègues. En s’appuyant sur les notions du leadership transactionnel et ce transformateur, j’aimerais mettre en lumière le leadership transactionnel, assumé par le directeur de la chaire. La théorie de ce modèle de leadership repose sur les échanges nécessaires entre le leader et ses subordonnés pour atteindre au jour le jour le rendement convenu (3, p.122). De ce point de vue, M.Golod, en tant que leader transactionnel, échangeait avec ses collaborateurs des choses que ceux derniers valorisaient. Quand les travailleurs atteignaient les objectifs fixés, le gestionnaire leur procurait les récompenses que ces derniers souhaitent en échange du degré de leurs efforts. Comme le directeur n’avait pas de possibilité de leur offrir l’augmentation salariale, il démontrait son appréciation et sa gratitude aux professeurs ainsi que le respect professionnel dû aux travaux bien exécutés. Son influence découlait du fait qu’il était dans le meilleur intérêt de ses collègues d’agir comme M.Golod le souhaitait. Selon la théorie du leadership transactionnel, les échanges effectués par M. Golod, se caractérisaient par le comportement d’attribution de récompenses en fonction du rendement. Le leadership transformateur, assumé par le directeur de la chaire se manifestait par l’invitation du gestionnaire qu’il adressait à ses subordonnés, d’élargir leurs horizons ainsi que de mieux comprendre les objectifs et la mission du travail d’enseignement. Lors de son travail, M.Golod expliquait aux professeurs l’importance de leur appropriation à ces objectifs. Son leadership portait un caractère incitatif, axé sur la stimulation des enseignants à une excellente exécution de leurs tâches. Concentré sur la mission supérieure de l’Université, M.Golod consacrait ses efforts à l’assurance aux étudiants de la meilleure qualité possible de la formation académique. Étant donné que le leadership transformateur se fonde sur telles dimensions que charisme, inspiration, stimulation intellectuelle et reconnaissance individuelle (3,p.123), j’aimerais analyser le leadership, exercé par M.Golod à travers le prisme de ces dimensions. Grâce à son charisme, le directeur ralliait ses collègues autour d’une vision et il leur transmettait la fierté, le respect, la confiance et la conviction d’accomplir une mission importante. Le gestionnaire n’oubliait pas de donner de l’inspiration aux collègues. En tant que leader, il alimentait le feu de la consécration de ses subordonnés au travail en les encourageant et en renforçant leur désir de contribuer à la réussite des étudiants. De cette manière, il faisait preuve d’une vraie source d’inspiration à la chaire. En ayant pour but la stimulation intellectuelle de ses collègues, M.Golod faisait appel à l’intelligence et à la rationalité dans la résolution des problèmes. Et enfin, il apportait une attention particulière à la reconnaissance individuelle. Dans les cadres de son leadership, le gestionnaire traitait chacun de ses collègues comme un être unique, en valorisant la personnalité unique de chacun. Conclusion Par définition, le leader - "guide" en anglais - est celui qui a la capacité de mener des personnes ou des organisations vers l'atteinte d'objectifs (4.p.1). Le directeur de la chaire linguistique, que je viens d’analyser, était un leader qui est reconnu comme le promoteur et l’initiateur de l’établissement. Il exerçait une fonction officielle d’autorité et de responsabilité sur la collectivité pédagogique ainsi qu’une influence marquante sur le personnel et sur le fonctionnement de la chaire en général. Son style de leadership, sa manière de se comporter et d’exercer son rôle, de piloter son établissement étai donc étroitement liée à ce qu’il était comme personne, c’est-à-dire à ses traits de caractère et à son expérience, à sa manière de raisonner et d’exercer son jugement, à ses valeurs et ultimement à son être profond. Il est impossible d’influencer les autres sans être sûr de soi-même, de son affaire et sans croire en ses forces. C’est grâce à ses caractéristiques personnelles que M.Golod a fait preuve d’un excellent exercice de leadership et a fait une bonne carrière. Sa confiance en lui-même, sa résistance au stress, ses capacités de résoudre les conflits ainsi que sa diplomatie ont joué un grand rôle dans le développement de sa personnalité charismatique ainsi que dans le renforcement de ses capacités d’influencer les autres. La réflexion profonde sur les types de leadership, sur les traits de caractère de ceux qui méritent d’être nommés des leaders et l’analyse détaillé de la personnalité de M.Golod me donnent la possibilité de mieux comprendre la notion du leadership en général. Je conclus que pour assumer un fort leadership, il faut posséder de grandes qualités personnelles ainsi qu’exercer les différents types de ce dernier. Il est impossible d’avoir le pouvoir en s’appuyant juste sur le leadership charismatique ou transactionnel. Un vrai leader possède partiellement presque tout type de leadership. Voilà pourquoi j’ai abouti à une idée que mon ancien directeur a réussi sa carrière de gestionnaire, parce qu’il exerçait plusieurs styles du leadership et cela lui a permis de créer son propre style de direction, bien empathique et efficace. Bibliographie Luc, Édith. Le leadership partagé. 2e éd., Les Presses de l’Université de Montéal, 2010. John R. Shermerhorn, Jr.,James G.Hunt, Richard N. Osborn, Claire de Billy. Comportement humain et organisation. 4e éd., Saint-Laurent, Québec : ERPI 2010. Lainey, Pierre. Le leadership organisationnel. De la théorie à la pratique. Les Éditions de la Chenelière inc. 2008. Carine Grzesiak. Savoir quel type de leader on est. Le Journal du Net. http://www.journaldunet.com/management/0712/affirmer-leadership/1.shtml Bayt Internationale. Douze traits de caractère d'un leader réussi. Articles de carrière. http://www.bayt.com/fr/career-article-1621/ Poirel, Emmanuel. Document Power Point. ETA 6925 Leadership et animation. Session d’été 2013. Jours 1.