Le présent mémoire se penche sur les fondements socio-historiques de la crise écologique. Aujourd’hui associé aux changements climatiques, la perte massive de biodiversité, la pollution des écosystèmes, la transgression des cycles...
moreLe présent mémoire se penche sur les fondements socio-historiques de la crise écologique. Aujourd’hui associé aux changements climatiques, la perte massive de biodiversité, la pollution des écosystèmes, la transgression des cycles naturels et l’épuisement des ressources, cet enjeu planétaire connaît un intérêt sans cesse croissant. Depuis vingt ans, le sociologue de l’environnement John Bellamy Foster offre une contribution originale aux débats sur la source de notre rapport problématique à la nature. Pierre angulaire de l’École de l’Oregon et reconnus mondialement, ses travaux feront ici l’objet d’une étude approfondie.
Selon la théorie de la rupture métabolique développée par Foster et l’École de l’Oregon, une scission entre les processus sociaux et naturels apparaît lors de l’industrialisation de la Grande-Bretagne. Le système de relations sociales capitalistes serait donc au cœur des problèmes environnementaux actuels. Or, si ce courant d’inspiration marxienne considère que l’étude de la crise écologique requiert un examen détaillé de la dynamique du système capitaliste, ne faudrait-il pas également en comprendre l’origine historique? Se pencher sur le phénomène de l’accumulation primitive du capital nous aiderait-il à clarifier les caractéristiques fondamentales du capitalisme? En retour, cela permettrait-il de mieux comprendre le caractère global de la crise écologique et son ancrage historique?
C’est à cette tâche que nous nous adonnerons ici en enrichissant l’analyse de Foster avec celle du marxisme politique; un courant des sciences sociales qui explique la transition du féodalisme au capitalisme à l’aide de la théorie des relations sociales de propriété. Palliant aux failles de la théorie du système-monde telle qu’adoptée par l’École de l’Oregon, nous croyons qu’elle nous permettra d’articuler adéquatement entre eux la naissance du capitalisme et l’apparition de ruptures métaboliques en tant que source de la crise écologique. Pour ce faire, nous soutiendrons que l’internationalisation de la rupture métabolique prend racine dans les impératifs socio-économiques du capitalisme britannique.
THE ORIGIN OF THE ECOLOGICAL CRISIS:
AN ANALYSIS OF THE THEORY OF METABOLIC RIFT IN JOHN BELLAMY FOSTER’S SOCIOLOGY
This thesis traces the socio-historical roots of the ecological crisis. Associated to climate change, massive biodiversity loss, pollution of the ecosystems, transgression of natural cycles and the depletion of resources, there is a growing interest today for this global issue. Over the last twenty years, environmental sociologist John Bellamy Foster has offered an original contribution to the debates on the origins of our problematic relationship with nature. Recognized throughout the world and the corner stone of the Oregon School, his work will be here the subject of a thorough study.
According to the Theory of Metabolic Rift developed by Foster and the Oregon School, a rift between social and natural processes appeared during the industrialization of Britain. Therefore, the environmental problems humanity is now facing would result from the dynamics of the capitalist system. However, the origin of this system has received less attention by the Oregon School and requires a more detailed analysis.
In order to overcome the limits of World-Systems Theory adopted by Foster for the study of the transition to capitalism, we will confront and enrich his analysis with the Theory of Social Property Relations which is proposed by Political Marxism. This will allow us to develop a better understanding of the origin of capitalism and the emergence of multiple metabolic rifts as the source of the ecological crisis. We will argue that the internationalization of the metabolic rift took roots in the socio-economic imperatives of British capitalism.