Vincent OLLIVIER 1 & 2, Michel FONTUGNE 3, Bertille LYONNET 1 Christine CHATAIGNER 4 1 PrOCauLAC - Collège de France, CNRS (UMR 7192), Paris, France,
Vincent.ollivier@college-de-france.fr 2 LAMPEA – Université de Provence, CNRS,...
moreVincent OLLIVIER 1 & 2, Michel FONTUGNE 3,
Bertille LYONNET 1 Christine CHATAIGNER 4
1 PrOCauLAC - Collège de France, CNRS (UMR 7192), Paris, France,
Vincent.ollivier@college-de-france.fr
2 LAMPEA – Université de Provence, CNRS, MCC, IRD (UMR 7269), Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme, Aix-en-Provence, France.
3 LSCE – UVSQ, CNRS (UMR 1572), Gif sur Yvette, France.
4Université de Lyon 2, Archéorient, UMR 5133, Maison de l’Orient, Lyon, France, christine.
chataigner@mom.fr
L’évolution de la mobilité relative du niveau de la mer Caspienne au cours du Quaternaire récent s’exprime selon des rythmes de haute fréquence et de moyenne à forte amplitude. Cette rythmicité est bien définie sur la période Pléistocène supérieur - Postglaciaire et de manière détaillée pour l’Holocène. Les variations eustatiques enregistrées ne sont pas systématiquement en phase avec les rétroactions habituellement connues sous contrôle climatique au niveau global. Les niveaux de terrasses marines et les deltas constituent jusqu’à présent les supports essentiels sur lesquels reposent de telles reconstructions. De nouveaux travaux, réalisés dans le cadre de l’ANR franco-allemande Ancient Kura (CNRS-DFG, sous la direction de Bertille Lyonnet de l’UMR 7192 PrOCauLAC et de Barbara Helwing du Deutsches Archäologisches Institut) de la mission Caucase (CNRS, ministère des Affaires Etrangères) et du Laboratoire international associé HEMHA (Humans and Environment in Mountainous Habitats : the case of Armenia) dirigés par Christine Chataigner, se concentrent actuellement sur les impacts des oscillations climato-eustatiques sur les dynamiques érosives et de transfert au niveau des hydrosystèmes de piémont du Petit Caucase. Les analyses géomorphologiques (stratigraphies, sédimentologie, évolution morphosédimentaire), géochronologiques (datations 14C) et géoarchéologiques (sites néolithiques, chalcolithiques et du Bronze) sont conduites sur le fleuve Kura et ses affluents, principalement dans les régions de Tovuz et d’Agjabedi au nord-ouest et au sud de l’Azerbaïdjan mais aussi dans d’autres secteurs du Petit Caucase. Ces recherches ont permis d’élaborer une première trame des rythmes de sédimentation à l’échelle régionale et de déterminer en partie l’origine, les moteurs et les impacts possibles des mutations paysagères holocènes sur les sociétés des espaces riverains de la mer Caspienne. Nos premiers résultats indiquent une forte réponse des variations de tendances morphogéniques aux oscillations eustatiques de l’extrême fin du dernier cycle climatique. Les hydrosystèmes amont réagissent aux régressions marines par de puissantes incisions régressives et aux transgressions par d’imposantes phases de remblaiements. Les rétroactions s’expriment jusqu’aux zones intramontagnardes largement distantes de la ligne de rivage. Ces différents bilans sédimentaires et les changements engendrés dans la morphologie fluviale sont faiblement influencés par l’évolution des paramètres exclusivement climatiques et tectoniques. Les sociétés occupant les vallées et systèmes de terrasses de l’hydrosystème Kura, ont vu leurs modes d’occupations concernés par ces mutations paysagères au cours du Néolithique et jusqu’à l’Age des métaux. Ce qui se traduit spatialement et de manière diachronique dans la localisation des sites (fonction des aménités sédimentaires, pédologiques et d’accessibilité à l’eau), dans les modalités de leur abandon et de leur disparition par érosion ou enfouissement. Ces nouvelles données doivent désormais être prises en compte dans les analyses géoarchéologiques concernant les régions Circumcaspiennes.