Un projet de fouille programmée a été initié cette année par le biais d'une première campagne de sondages géoarchéologiques sur des vestiges d’un réseau de tranchées en premières lignes. Les objectifs initiaux de cette première phase sont... more
Un projet de fouille programmée a été initié cette année par le biais d'une première campagne de sondages géoarchéologiques sur des vestiges d’un réseau de tranchées en premières lignes. Les objectifs initiaux de cette première phase sont de (1) quantifier la vitesse d’érosion de vestiges centenaires en tant que modèle pour l’archéologie et de (2) mesurer la résilience et l’impact de tels vestiges sur le paysage actuel d’un petit secteur de la forêt d’Argonne.
Cette opération a consisté à sonder mécaniquement les 3 premières lignes françaises et allemandes séparées par le no man’s land afin d’observer les modalités d’édification, d’enfouissement et d’érosion de parallèles ayant fonctionné pendant trois années (entre 1915 et 1918). Le mobilier découvert, essentiellement constitué de munitions de petit calibre et d’éclats d’obus, permet d’avoir une image quantitative et chronologique de la guerre de position. Le très bon état de conservation et la qualité variable des aménagements de fond de tranchée reflète une diversité stratégique selon la position par rapport à la ligne de front. Ils reflètent en outre la vie quotidienne des soldats souvent affectée à l’entretien des ouvrages. La très faible quantité de matériaux architecturaux semble traduire le nettoyage et la récupération des éléments recyclables (bois, fer) après les offensives alliées de 1918. L’ensemble des premiers résultats incitent le projet à être prolongé vers des problématiques complémentaires afin de fournir une image exhaustive de la résilience de ce champ de bataille cent ans après son abandon et son enfouissement sous une forêt dense. Les résultats définitifs permettront idéalement de fournir un modèle concret de la conservation de vestiges archéologiques bien contraints dans le temps et dans l’espace.
The Franco-German front lines of the Argonne Forest in northern France, now partially preserved under forest cover, were the subject of a geoarchaeological survey that aimed at documenting the geomorphic impact of WW1 on battlefield... more
The Franco-German front lines of the Argonne Forest in northern France, now partially preserved under forest cover, were the subject of a geoarchaeological survey that aimed at documenting the geomorphic impact of WW1 on battlefield topography. An archaeological field program, including pedestrian survey and excavation, was combined with geoarchaeological survey, archival research, and a large-scale lidar survey, the goal being to map and quantify all surface war remains within the study area and their postwar morphological history. These data allowed for the calculation of variations in landscape relief (as displaced sediment volume) related to the construction of the trenches as well as sediment displaced through artillery shelling. Results show that displaced sediment volumes range between 1000 and 2000 m³/ha, and reflect the intensity of trench warfare on the landscape; we are able to document differences in trench building and maintenance between the French and German sides, as well as how artillery shelling altered the landscape. The lidar data, when combined with military maps produced during the war, as well as field verification, highlight the persistence of the now long-abandoned trenches and wider landscape.
Les questions d’identité culturelle, de patrimoine culturel et de pratiques culturelles se trouvent souvent au coeur des conflits et des situations d’urgence contemporains. En reconnaissant cela, nous soulevons des questions telles que i)... more
Les questions d’identité culturelle, de patrimoine culturel et de pratiques culturelles se trouvent souvent au coeur des conflits et des situations d’urgence contemporains. En reconnaissant cela, nous soulevons des questions telles que i) comment les menaces pesant sur le patrimoine culturel et les biens culturels peuvent s’intensifier ou évoluer durant un conflit armé, ii) comment préserver les biens culturels sur le court-terme en optimisant les actions qui peuvent être menées dans un contexte d’urgence complexe, mais aussi iii) comment créer des ponts entre la protection du patrimoine et des biens culturels, et la nature centrale des politiques identitaires et du patrimoine du point de vue de la cohésion sociale, du maintien de la paix et des droits culturels. C’est essentiellement cette dernière question que je souhaiterais traiter ici.