Résumé (then Abstract) Comme dans la plupart des civilisations, la couleur de la peau apparaît comme un véritable marqueur culturel dans le monde médiéval. Ainsi est-elle souvent signifiante dans la peinture préromane et romane, même si...
moreRésumé (then Abstract)
Comme dans la plupart des civilisations, la couleur de la peau apparaît comme un véritable marqueur culturel dans le monde médiéval. Ainsi est-elle souvent signifiante dans la peinture préromane et romane, même si des couleurs arbitraires ont été parfois utilisées dans un but purement décoratif. Plusieurs études de cas sont présentées, qui servent de base à des considérations sur les différents facteurs qui ont déterminé l'utilisation de telle ou telle couleur plutôt qu'une autre, et aussi sur le poids de certaines traditions. C'est ainsi qu'une place importante est réservée à la représentation de la peau noire, souvent connotée négativement, ainsi qu'aux traditions exégétiques du baptême et de la conversion comme changement de couleur. Parallèlement, une réflexion est notamment menée sur le concept de peau-frontière, entre le dehors et le dedans. Enfin, il est question des causes supposées de la coloration de la peau, du mécanisme de transmission de la couleur des parents aux enfants et de la couleur de la peau comme critère de différentiation sexuelle dans l'art. En conclusion, il appert que malgré quelques récurrences et permanences, aucune généralisation n'est possible dans ce domaine, la couleur de la peau revêtant souvent un aspect paradoxal qui échappe à toute catégorisation.
Abstract
As in most civilisations, the colour of the skin appears as a true cultural marker in the medieval world. Thus it is significant for the Pre-Romanesque and the Romanesque painting even if arbitrary colours were often used in a purely decorative goal. Several case studies are introduced, which are used as bases for considerations on the different factors which have determined the use of such or such a colour more than another, and also on the weight of some traditions. Thus, an important seat is given to the representation of the black skin, often badly connoted, and to exegetic traditions of the baptism and of the conversion as a change of colour. In parallel, a reflection is in particular being lead ont the concept of border-skin, between the exterior and the interior. At last, the problematics at stake are the supposed causes of the colouring of the skin, the mechanism of transmission of the parent's colour to their children and of the colour of the skin as a criterion of sexual differentiation in the art. To conclude, it appears that in spite of some recurrences and situations of durability, a generalization is not possible in this field, the colour of the skin having often a paradoxal aspect which escapes from all categorisations.