Religious Politics
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De tous les évangélistes, Matthieu est l'un de ceux qui s'attachent le plus à la question du pouvoir. La question du pouvoir politique ou religieuse est essentielle 2. La survie même de la communauté matthéenne en dépend et les débats... more
De tous les évangélistes, Matthieu est l'un de ceux qui s'attachent le plus à la question du pouvoir. La question du pouvoir politique ou religieuse est essentielle 2. La survie même de la communauté matthéenne en dépend et les débats sont brûlants entre Jésus et ses différents interlocuteurs. La mise en scène de l'exercice du pouvoir s'articule autour de plusieurs figures qui en font usage sous diverses formes. Pharisiens, représentants du parti au pouvoir, et les hérodiens abordent souvent Jésus sur des sujets en lien avec le pouvoir (Mt 22.21). En même temps, en lisant l'Évangile de Matthieu, l'on se rend compte que l'exercice du pouvoir suscite nécessairement des motifs de clivage et soulève la question des limites. L'on remarque également que l'usage du pouvoir chez Matthieu est source de beaucoup de controverses et les sentiments à son endroit se révèlent souvent très équivoques. Le pouvoir suscite tantôt la peur, tantôt l'attrait, tantôt le mépris, tantôt l'admiration. Bref, pour la plupart des cas, le pouvoir est un culte de la force chez Matthieu. Plus encore, de façon plus concrète, la plupart des récits montrent qu'en réalité le conflit de pouvoir se joue entre Dieu lui-même, qui assiste efficacement Son Fils, et les pouvoirs politique et religieux. De ce fait, A. Malraux pointe certaines raisons qui poussent l'homme à la propension au pouvoir: « les hommes sont peut-être indifférents au pouvoir... Ce qui les fascine dans cette idée, voyez-vous, ce n'est pas le pouvoir réel, c'est l'illusion du bon plaisir. Le pouvoir du roi, c'est de gouverner, n'est-ce pas ? Mais, l'homme n'a pas envie de gouverner : il a envie de contraindre. D'être plus qu'homme dans un monde d'hommes. Échapper à la condition humaine. Non pas puissant : tout-puissant. La maladie chimérique, dont la volonté de puissance n'est que la justification intellectuelle, c'est la volonté de déité : tout homme rêve d'être Dieu 3 ». Ainsi, la question du pouvoir serait moins celle de sa possession que celle de son sens. Autrement dit, le pouvoir est en soi une réalité neutre. C'est la possibilité d'accomplir une action, c'est une puissance détenue par quelqu'un. Mais le propre de l'être humain est de se servir du pouvoir au profit de son désir d'être dieu 4. Dans cette logique de la divinisation par le pouvoir, il est courant de chercher un fondement ultime, une légitimité au pouvoir que l'on possède afin de satisfaire cette volonté de déité affichée. Ainsi, le pouvoir a donc tendance à faire croire qu'il est de droit divin, et que ses enjeux sont les enjeux de Dieu lui-même. Plutarque, dans sa Vie de Sylla, voit dans l'exercice du pouvoir absolu une cause d'altération des caractères qui deviennent « inconstants, vaniteux et inhumains » (30.6) 5 et Dion Chrysostome, chez qui l'hybris née d'un trop grand pouvoir s'incarnant en la figure d'Agamemnon, est présenté à plusieurs reprises comme un homme à qui le pouvoir a fait
Much of the recent literature on the evolution of political Islam in the Middle East and North Africa has debated the extent to which Islamist political parties have become “secularized” in their political goals and rhetoric. In these... more
Much of the recent literature on the evolution of political Islam in the Middle East and North Africa has debated the extent to which Islamist political parties have become “secularized” in their political goals and rhetoric. In these studies, a comparison between the political secularization of Islamism and Christian Democracy is often alluded to, but rarely explored in depth. The two political religious movements share much in common with regards to their historical encounter with political liberalism and their intuitions about an ideal religious society. An uncritical comparison, however, obscures significant differences in the relationship of either movement to democratic institutions, traditional sources of religious authority, and the religious citizens of their nations. This paper qualifies the historical, institutional, and theological similarities of political Islam and political Catholicism. In doing so, it emphasizes the importance of the legacies of Catholic Christendom and Muslim Dar al-Islam as transnational, pre-Westphalian religious political orders and the idea of religious authority found in either. After articulating these bases of comparison, the paper considers how these religious legacies remain present in the transition to Christian or Muslim Democracies by exploring the rhetoric of Catholic civilization or Muslim civilization found in Pope Pius XII and Rachid Ghannouchi’s discourses on democracy.