Jeremy Artru
Ecole française de Rome, Section Antiquité, Department Member
- Sujet de thèse (histoire ancienne) : "Carthage. Monnaie et histoire, de la prise de Sélinonte à la Troisième Guerre p... moreSujet de thèse (histoire ancienne) : "Carthage. Monnaie et histoire, de la prise de Sélinonte à la Troisième Guerre punique (409-146 av. n. è.)"
Le projet de cette thèse est de mettre en relation les sources littéraires, archéologiques et épigraphiques habituellement utilisées par les historiens de Carthage avec l’étude renouvelée de la documentation numismatique. Le regard est porté d'une part sur le fonctionnement institutionnel de la cité, d'autre part sur la complexité et la multiplicité de ses interactions en Méditerranée occidentale.
Dans sa dimension numismatique, ce travail inclut la constitution d'un corpus des monnaies d'or et d'argent carthaginoises. La démarche s’appuie de plus sur les apports d’analyses de composition élémentaire de monnaies d'or et d'argent réalisées par LA-ICP-MS à l'IRAMAT-CEB. Ces analyses archéométriques, qui permettent de connaître les teneurs des éléments majeurs et traces présents dans les alliages, sont un moyen privilégié pour appréhender les politiques de production monétaire, la provenance des métaux et leur circulation.
Carthage: Coinage and History, from the taken of Selinunte to the Third Punic War (409-146 BC)
The project of this thesis is to put in relation the literary, archaeological and epigraphic sources commonly used by the historians of Carthage with the renewed study of numismatic documentation. On one hand, we focus on the institutions of the city and, on the other hand, on the interactions in the Western Mediterranean, which are complex and multifaceted.
In its numismatic dimension, this work includes the constitution of a large corpus of Carthaginian gold and silver coins. The approach is also based on the contribution of analyses of the elemental composition of gold and silver coins carried out by LA-ICP-MS at the IRAMAT-CEB laboratory. The purpose of these archaeometric analyses, which provide information on the contents of the major and trace elements present in the alloys, is (at least) twofold: 1) to take a close look at the evolution of gold and silver contents and 2) to identify several metal stocks, their sources and circulation (using minor elements).edit - M. Arnaud Suspène (Univ. Orléans - IRAMAT-CEB), Mme Frédérique Duyrat (BnF), M. Guillaume Sarah (IRAMAT-CEB)edit
Abstract : While it has been disputed for many years, the hypothesis of a substantial Carthaginian supply of African gold has long been favoured by the numismatic literature. Since the work of G.-K. Jenkins and R.-B. Lewis (1963) in... more
Abstract :
While it has been disputed for many years, the hypothesis of a substantial Carthaginian supply of African gold has long been favoured by the numismatic literature. Since the work of G.-K. Jenkins and R.-B. Lewis (1963) in particular, it has been widely accepted that the abundant gold minting struck by Carthage in the 4th and 3rd centuries BC was made possible by the importation of sub-Saharan gold to the Punic city. Although they do not provide a definitive answer to this question, the archaeometric analyses conducted by LA-ICP-MS on Carthaginian gold coins tend to reinforce the criticisms made against this hypothesis and invite us to examine a Mediterranean origin for Punic gold.
Résumé :
Bien que remise en cause depuis plusieurs décennies, l'hypothèse d'un large approvisionnement carthaginois en or africain est longtemps restée dominante dans la littérature numismatique. Depuis le travail de G.-K. Jenkins et R.-B. Lewis (1963) en particulier, il a été largement accepté que l'abondant monnayage d'or frappé par Carthage aux IVe et IIIe siècles av. J.-C. fut rendu possible par l'importation d'or subsaharien par la cité punique. Bien qu'elles ne permettent pas de trancher définitivement la question, des analyses archéométriques réalisées par LA-ICP-MS sur des monnaies d'or carthaginoises tendent à renforcer les critiques déjà portées à l'encontre de cette hypothèse et invitent à considérer une origine méditerranéenne de l'or punique.
While it has been disputed for many years, the hypothesis of a substantial Carthaginian supply of African gold has long been favoured by the numismatic literature. Since the work of G.-K. Jenkins and R.-B. Lewis (1963) in particular, it has been widely accepted that the abundant gold minting struck by Carthage in the 4th and 3rd centuries BC was made possible by the importation of sub-Saharan gold to the Punic city. Although they do not provide a definitive answer to this question, the archaeometric analyses conducted by LA-ICP-MS on Carthaginian gold coins tend to reinforce the criticisms made against this hypothesis and invite us to examine a Mediterranean origin for Punic gold.
Résumé :
Bien que remise en cause depuis plusieurs décennies, l'hypothèse d'un large approvisionnement carthaginois en or africain est longtemps restée dominante dans la littérature numismatique. Depuis le travail de G.-K. Jenkins et R.-B. Lewis (1963) en particulier, il a été largement accepté que l'abondant monnayage d'or frappé par Carthage aux IVe et IIIe siècles av. J.-C. fut rendu possible par l'importation d'or subsaharien par la cité punique. Bien qu'elles ne permettent pas de trancher définitivement la question, des analyses archéométriques réalisées par LA-ICP-MS sur des monnaies d'or carthaginoises tendent à renforcer les critiques déjà portées à l'encontre de cette hypothèse et invitent à considérer une origine méditerranéenne de l'or punique.
Research Interests:
Au même titre que ceux des cités grecques et de Rome, le monnayage de Carthage constitue un maillon important de notre compréhension de la place et de la circulation de l'or en Méditerranée occidentale. Dans le cadre du projet AUREUS,... more
Au même titre que ceux des cités grecques et de Rome, le monnayage de Carthage constitue un maillon important de notre compréhension de la place et de la circulation de l'or en Méditerranée occidentale. Dans le cadre du projet AUREUS, cette communication se propose de présenter les monnaies d'or puniques, qui sont émises à partir du milieu du IVe siècle et jusqu'à la destruction de la cité, en 146 avant notre ère.
L’accent est tout particulièrement mis sur les résultats apportés par les analyses élémentaires (méthode LA-ICP-MS), tant du point de vue des éléments majeurs (Au, Ag) que des éléments traces (Pt, Pd). L’objectif est de faire ressortir certaines grandes tendances de ces monnayages d’or carthaginois, en particulier liées à la fluctuation du titre et à la définition des stocks métalliques employés.
Ces données apportées par les analyses physico-chimiques sont à même de nourrir des problématiques historiques que cette communication ne fait qu'effleurer. L'identification des stocks métalliques employés pour frapper monnaie, en particulier, peut être mise en lien avec des questions d'approvisionnement et de circulation de l'or en Méditerranée occidentale.
L’accent est tout particulièrement mis sur les résultats apportés par les analyses élémentaires (méthode LA-ICP-MS), tant du point de vue des éléments majeurs (Au, Ag) que des éléments traces (Pt, Pd). L’objectif est de faire ressortir certaines grandes tendances de ces monnayages d’or carthaginois, en particulier liées à la fluctuation du titre et à la définition des stocks métalliques employés.
Ces données apportées par les analyses physico-chimiques sont à même de nourrir des problématiques historiques que cette communication ne fait qu'effleurer. L'identification des stocks métalliques employés pour frapper monnaie, en particulier, peut être mise en lien avec des questions d'approvisionnement et de circulation de l'or en Méditerranée occidentale.
Research Interests:
Les monnaies carthaginoises en or et en argent conservées par le département des Monnaies, Médailles et Antiques de la BnF : étude numismatique, archéométrique et historique. Mémoire soutenu à l'Université d'Orléans en 2015, sous la... more
Les monnaies carthaginoises en or et en argent conservées par le département des Monnaies, Médailles et Antiques de la BnF : étude numismatique, archéométrique et historique.
Mémoire soutenu à l'Université d'Orléans en 2015, sous la direction de M. Arnaud Suspène et Mme Frédérique Duyrat et le co-encadrement de Mme Maryse Blet-Lemarquand.
Ce travail repose sur l'étude approfondie des monnaies carthaginoises en or et en argent conservées à la Bibliothèque nationale de France (Département des Monnaies, Médailles et Antiques) ainsi que sur les résultats des analyses physico-chimiques réalisées par LA-ICP-MS à l'IRAMAT-CEB.
Afin d'en mesurer les apports réels ou potentiels, ces résultats sont mis en lien avec des contextes historiques connus et documentés par d'autres sources.
Mémoire soutenu à l'Université d'Orléans en 2015, sous la direction de M. Arnaud Suspène et Mme Frédérique Duyrat et le co-encadrement de Mme Maryse Blet-Lemarquand.
Ce travail repose sur l'étude approfondie des monnaies carthaginoises en or et en argent conservées à la Bibliothèque nationale de France (Département des Monnaies, Médailles et Antiques) ainsi que sur les résultats des analyses physico-chimiques réalisées par LA-ICP-MS à l'IRAMAT-CEB.
Afin d'en mesurer les apports réels ou potentiels, ces résultats sont mis en lien avec des contextes historiques connus et documentés par d'autres sources.