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Les Amérindiens vus par eux-mêmes : vers un dépassement de la littérature identitaire ? Fantasmé avant même d’avoir été rencontré , l’Amérindien est devenu le réceptacle de nombreuses figures occidentales de l’altérité, souvent... more
Les Amérindiens vus par eux-mêmes : vers un dépassement de la littérature identitaire ?


Fantasmé avant même d’avoir été rencontré , l’Amérindien est devenu le réceptacle de nombreuses figures occidentales de l’altérité, souvent contradictoires les unes avec les autres. Ainsi, des écrits de la Nouvelle-France jusqu’à la littérature migrante du Québec contemporain en passant par les westerns hollywoodiens, « l’Amérindien de papier »  endosse tour à tour (et parfois simultanément) les masques de l’Homme sauvage, du primitif à l’état de nature, du barbare anthropophage, du « bon Sauvage » des Lumières, du sage proche de la Nature servant de guide à l’explorateur Blanc, du guerrier sanguinaire ennemi de la civilisation, du bon converti ou bien du Jongleur diabolique, de l’initiateur sexuel permettant au Québécois de se forger son identité américaine, jusqu’à faire figure de symbole de la dépossession et des génocides, dépositaire à lui tout seul de toutes les culpabilisations occidentales.
Si la littérature en général semble assez bavarde à son sujet, qu’a à dire l’Amérindien de lui-même ? Comment se définit-il, quelle identité revendique-t-il ? Et, surtout, comment envisage-t-il son devenir au sein de l’espace québécois ?
La prise de parole revendiquée des Amérindiens dans la littérature d’expression française est très récente , et elle ne fait pour l’heure l’objet que de quelques recherches dans le domaine des littératures francophones. Mon propos est donc de m’intéresser de plus près à ce qui fait les spécificités de cette jeune littérature : s’agit-il seulement d’une littérature folklorique et marginale ou consiste-t-elle plutôt en une littérature engagée dans la voie des revendications identitaires ?
Si le retour à une racine unique, faisant la part belle aux langues, traditions, modes de vie et conceptions du monde amérindiens, est bel et bien au cœur des romans de mon corpus , cette constatation superficielle ne résiste pas à une étude plus profonde de ces textes. En effet, vivant au cœur d’une société jeune et cosmopolite dominée par les paradigmes occidentaux, les auteurs amérindiens eux-mêmes semblent se détacher de ces velléités ataviques au profit de la mise en valeur d’une identité aux multiples influences. Une identité rhizome donc, composite, métisse ou plutôt créole dans son sens le plus glissantien , c’est-à-dire aux résultats nouveaux et imprévisibles : du multilinguisme à l’oralité en passant par l’errance et la question du genre littéraire, la littérature amérindienne, en partie désillusionnée de sa vocation identitaire, apporte sa contribution dans le renouvellement de la littérature universelle.
As the most popular music genre in France, French rap reflects on and reshapes individual’s behaviors towards the increasingly urban society. Numerous songs deal with urban fears, especially regarding the haunting figure of the police,... more
As the most popular music genre in France, French rap reflects on and reshapes individual’s behaviors towards the increasingly urban society. Numerous songs deal with urban fears, especially regarding the haunting figure of the police, from Mafia K’1 Fry’s “Pour Ceux” (2004) to Niska’s “La Zone est minée” (2019), and is not circumscribed to the deprived areas (Orelsan’s “Dans ma ville, on traîne”, 2017). Drawing an overview of the urban fears in French rap, this paper then focuses on women’s perspectives on the streets with artists such as Diam’s, Shay, and Chilla, and emphasizes on the crossroad between urban imaginaries, women’s studies and “emotional” approach of the city.
As the most popular music genre in France, French rap, influenced by mediatized discourses on race, immigration, and the “banlieues,” in turn reflects on and reshapes individual’s behaviors towards the increasingly urban society. Numerous... more
As the most popular music genre in France, French rap, influenced by mediatized discourses on race, immigration, and the “banlieues,” in turn reflects on and reshapes individual’s behaviors towards the increasingly urban society. Numerous songs deal with urban (im)mobility and social segregation, claiming a strong sense of solidarity and identity attached to marginalized areas, from Destroy Man & Jhony Go’s “J’en ai assez” (1988) to Mafia K’1 Fry’s “Pour Ceux” (2004) or Niska’s “La Zone est minée” (2019). From the mediatized figure of the “savage” that they embody and reinterpret, to the fantasized hustler they perform, this paper focuses on the images of themselves mainstream French rappers present to their audience, exhibiting and challenging both urban assignations and social segregations.
Alors que nous fêterons le 250e anniversaire de sa première représentation cette année, Hirza ou les Illinois (25 mai 1767) de Sauvigny demeure une pièce relativement méconnue. Néanmoins, dans cette étude j’entends montrer que... more
Alors que nous fêterons le 250e anniversaire de sa première représentation cette année, Hirza ou les Illinois (25 mai 1767) de Sauvigny demeure une pièce relativement méconnue. Néanmoins, dans cette étude j’entends montrer que l’exploitation de la notion de patriotisme au sein de cette pièce a pu lui permettre d’être représentée à la Comédie Française, pour des raisons politiques d’abord, mais aussi afin d’expliquer la défaite française par une défection des alliés autochtones, un manque de patriotisme des colons, une mauvaise gestion des colonies par certains hommes d’Etat et, de manière plus surprenante, par une forme d’inéluctabilité du destin de ces colonies, vouées à se soulever contre leurs maîtres européens.
Kuessipan de Naomi Fontaine est-il vraiment un roman, ou fonctionne-t-il comme un pendant du blog tenu par cette auteure, Innushkuess ? Cette communication prononcée à l'occasion de la Journée des Jeunes chercheurs du CRILCQ à Québec... more
Kuessipan de Naomi Fontaine est-il vraiment un roman, ou fonctionne-t-il comme un pendant du blog tenu par cette auteure, Innushkuess ? Cette communication prononcée à l'occasion de la Journée des Jeunes chercheurs du CRILCQ à Québec tente de questionner les liens entre le roman et le blog dans l'écriture de Naomi Fontaine.
Research Interests:
Des premiers explorateurs du Nord de l’Amérique, Jacques Cartier et Samuel de Champlain en tête, à la littérature de jeunesse québécoise contemporaine en passant par les missionnaires et voyageurs de la Nouvelle-France, les grands auteurs... more
Des premiers explorateurs du Nord de l’Amérique, Jacques Cartier et Samuel de Champlain en tête, à la littérature de jeunesse québécoise contemporaine en passant par les missionnaires et voyageurs de la Nouvelle-France, les grands auteurs de la littérature canadienne-française du XIXème siècle, les almanachs du début du XXème siècle ou encore les manuels scolaires des années 1950-1970, « l’Amérindien de papier », pour reprendre la formule de Gilles Thérien, a été décrit puis écrit sous l’influence de représentations européennes parfois très anciennes et au gré des intérêts politiques, religieux, économiques ou encore philosophiques des auteurs occidentaux. Entre fascination et répulsion, il en résulte tout un réseau de figures doubles qui pourraient être résumées dans la dualité sans cesse réactualisée qui met aux prises le célèbre Bon sauvage des Lumières au guerrier sanguinaire encore présent dans les films hollywoodiens des années 1960.
En regard de cet héritage, comment les auteurs amérindiens d’expression française du Québec définissent-ils leur(s) identité(s) ? De fait, la réalité amérindienne contemporaine, bien plus complexe qu’elle ne le paraît depuis la lointaine Europe, impose aux auteurs autochtones une réflexion identitaire qui va bien au-delà de la simple revendication atavique. Entre retour à soi par l’exploration des lieux et de la mémoire, et rencontre de l’Autre en soi, notamment par l’exercice de l’écriture, si étrangère aux sociétés de tradition orale, la littérature amérindienne du Québec invite à de multiples voyages : à travers le temps,  l’espace, la langue ou encore les rêves et la spiritualité.  La littérature amérindienne semble plus encore inviter  à la pratique de la Relation au sein d’une société québécoise résolument rhizome.
Vu de France, l’Amérindien est une figure de l’imaginaire qui porte à son paroxysme la notion d’exotisme, ouvrant un large éventail de possibilités quant à la création de personnages littéraires : depuis le fier et sanguinaire guerrier à... more
Vu de France, l’Amérindien est une figure de l’imaginaire qui porte à son paroxysme la notion d’exotisme, ouvrant un large éventail de possibilités quant à la création de personnages littéraires : depuis le fier et sanguinaire guerrier à plumes combattant les cowboys du Far West jusqu’au bon et sage sauvage des bois vivant en harmonie avec la Nature. Aussi séduisantes soient-elles, ces figures méritent tout de même d’être questionnées, notamment depuis l’émergence des littératures autochtones en général et de la littérature amérindienne francophone du Québec en particulier. Par ailleurs, l’étude de cette littérature demeure problématique en raison de la complexité de la définition de l’amérindianité de ses auteurs. En effet, la question que pose la définition contemporaine de l’identité amérindienne du Québec pourrait se résumer très simplement : qu’est-ce qu’un Amérindien du Québec, et que veut dire être Amérindien au Québec en 2014 ?En quoi la figure de l’Amérindien esquissée par le roman Kuessipan. A toi de Naomi Fontaine permet-elle de repenser l’identité amérindienne dans le Québec du XXIe siècle ? Plus globalement, de quelle manière cette œuvre s’inscrit-elle dans l’histoire des représentations de l’Amérindien au Québec, et dans quelle mesure celle-ci affirme-t-elle l’importance pour les peuples amérindiens de contrôler leur image dans l’imaginaire de la société dominante ?En tant que mémoire de M1, cette étude se veut essentiellement introductive, en tant qu’elle prépare à une éventuelle poursuite de mes recherches en M2. Il convient donc de poser ici les bases à ces futurs travaux en termes historiques et sociologiques, notamment au travers de la notion d’identité et, dans le cas de la littérature amérindienne francophone du Québec, de la construction identitaire dans un contexte post-colonial.