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PANEL
Les centrales
de traitement
dair
AV R I L / M A I 2 0 0 9 N U M R O 6 1
BIMESTRIEL
I S S N 1 2 9 1 - 6 9 78
DOSSIER
Qualit de lair
en bloc opratoire
~teur de la publication:
_':in-Christophe Raveau
~dacteur
en chef:
el fers de la rdaction:
Laure Alloul-Marmor et
Jean-Claude Guichard de l'Aspec
_omit de rdaction:
~aniel Bertin, -Jean-Raymond Fontaine,
__an-Claude Fornerod, Bernard Gaffe!.
::;ascal Garry, Jean-Marc Hanna, Tauno
_3Ianti. Didier Meyer, Franoise Mousny,
_"an-Marie Reinwalt, Fabien Squinazi,
-"nri Thebault, Michel Thibaudon,
- Ivie Vandriessche
-ration graphique: Atelier Chvara etc.
Publicit
:lirecteur commercial: Frdric Escoffier
esponsable commercial:
arie Jugan (47 95)
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ssistante: Delphine Thimon (8878)
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urlia Lefvre (47 94)
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Edips, 17, boulevard du Champ-aux
tiers, 21800 Qutigny.
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Dpt lgal: parution.
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France, tranger: 24 .
Abonnement: 6 numros par an
France mtropolitaine: 80 .
Dom-Tom: 90 . tranger: 100 .
SALLES PROPRES est dite
par PYC dition SA
Prsident
Jean-Christophe Raveau
PYC DITION
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i",m"'i<; rp<;titIlP<;.
Faut-il rviser
la NF S 90-351 ?
Par DR FABIEN SQUINAZI, prsident de la commission Afnor X 44B
Si la norme
est devenue
la rfrence
dans les
tablissements
de sant,
elle mrite
nanmoins
un toilettage
et une remise
niveau pour
la rendre
encore plus
utilisable.
l'Aspec (www.aspec.fr)
1
en bloc opratoire
Procds
5alles propres l'hpital:
histor1ique
Transmission
::
-:S
Personnel
formation: obligation
fessionnelle et imprieuse
- cessit
_
Risque infectieux
Norme NF 5 90-351
etour d'expriences sur la
:ualification de blocs opratoires
epuis les premiers travaux de Bourdillon en 1946, la matrise de la contamination au sein des blocs
D
-
opratoires a connu bien des volutions, intgrant les nouvelles connaissances sur la dispersion des micro
organismes, les risques infectieux et microbiologique, les infections nosocomiales... Rglementations et
certifications sont venues imposer ou attester des mesures prises dans ces milieux qui sont autant de
~.:::lles propres, o la prsence de personnel ne peut par dfinition tre vite. Des contraintes impliquant une
:: -qanisation spcifique aux tablissements de soins, notamment en matire de prvention et de formation des
==
sonnels. Sur trois de ces sujets (en pages 21, 25 et 29), Salles Propres et l'Aspec ont demand
la Socit
:-anaise d'hygine hospitalire d'apporter sa vision pour une meilleure comprhension de ces enjeux.
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PROCDS
Technologie de base
La contamination de lair nest pas
un problme en soi. Le risque de
contamination rel est d au transport des contaminants par lair et
leur ventuel dpt sur les surfaces (locaux, matriel, personnes)
protger. Des contaminants qui
resteraient en lair en permanence
ne gneraient personne.
Il est indispensable de comprendre que les phnomnes physiques
qui rgissent le dpt de particules et micro-organismes sont pren-
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Amlior par Weber, le dispositif de Charnley renouvelle jusqu 700 volumes par heure.
Plafond Allander
Lvolution
des moyens
Lintrt pour la conception des
blocs opratoires date des annes
trente aux tats-Unis. Jusque-l les
salles dopration taient construites sur le principe des amphithtres danatomie avec souvent une
galerie permettant aux tudiants
de sinstruire.
La premire grande volution est
due Bourdillon [1] qui, ds 1946,
prconise la mise en place dun
systme de ventilation avec trois
tages de filtration et des sas
daccs.
Il faudra attendre les annes
soixante pour voir apparatre des
rgles de conception mises par le
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La rglementation
Les tats-Unis ont les premiers
dfini trois classes de propret ds
1976. On y diffrenciait des niveaux
de qualit dair de 1 UFC/ft3 de ceux
de 5 et 20 UFC/ft3.
Les tudes menes par Whyte [6]
en Angleterre prconisaient
1,5 UFC/m 3 pour lair en sortie
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Procd Joubert
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Flux turbulent
de sant certains secteurs disposent maintenant de leurs propres textes rglementaires fixant
des classes de propret, voire de
leurs guides de Bonnes pratiques.
Ces diffrents textes rglementaires imposent des approches, niveaux
de qualit et moyens de contrle
relativement diffrents de ceux de
la norme S 90351 sur les salles propres lhpital.
Cest le cas pour la strilisation
centralise, les prparations pharmaceutiques, les cytotoxiques, la
thrapie cellulaire et gnique, les
banques de tissus et certaines chambres disolation.
Les technologies
disponibles aujourdhui
La principale volution du traitement dair en salle dopration est
due la prise en compte des techniques danesthsie qui nimposent
plus de travailler avec des installations en air extrait. Lanesthsie
avec des circuits clos permet maintenant de recycler lair de la salle
sans risques.
nous avons pu constater que les classes de propret des salles au repos
sont exactement les mmes en flux
turbulent et en plafonds basse
vitesse. La classe en activit dpendra plus du taux de renouvellement
dair que du mode de diffusion.
noter une diffrence relle entre
la classe au niveau de la table dopration et la classe de la salle. Ce
phnomne sexplique par le manque dhomognit des taux de
brassage dans le volume du local
et par le puits form autour de la
table par lquipe opratoire et le
champ sparant lanesthsiste.
Le flux unidirectionnel a lui aussi
ses inconvnients. Le principe gnral crant un effet piston serait
parfait sil ny avait aucune interposition dobstacle entre le plafond soufflant et le site protger.
Certains se dotent de heaumes
assurant que la tte, place au-dessus de la plaie opratoire, ne puisse
tre source de contamination.
Il ne faut pas oublier dans le panorama gnral la possibilit dutiliser, pour des interventions haut
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La plaie opratoire ne sera protge que si lair pntre dans le puits constitu par
lquipe et son matriel. La situation est donc totalement diffrente entre une salle
vide et une salle en activit. Cest alors le taux de renouvellement dair qui est
Et lavenir ?
Prparer le futur cest dabord regarder lvolution des pratiques chirurgicales. Dans de nombreux cas
on observe une diminution nette
de la dimension des ouvertures.
Ce phnomne diminue limpact
de lair au niveau de la plaie opratoire mais transfre le problme
de contamination au niveau du
matriel. Il en est de mme avec
larrive des interventions assistes par robots.
Larchitecture hospitalire a elle
aussi volu. On assiste la disparition progressive des circuits sales
primordial.
Toutes ces pratiques ont une incidence directe sur le mode de traitement de lair. Dire quil doit y
avoir complmentarit et cohrence entre larchitecture, les
circuits, les procdures, les tenues
et le nettoyage nest certainement
pas un scoop. Cest pratique courante dans nombre de secteurs, y
compris en tablissement de sant.
La ncessaire adaptation du traitement dair chaque cas telle que
prconise par les normes ISO
ne milite sans doute pas en faveur
RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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burns or major wounds. Lancet (i), 601-605, 1946.
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1
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TRANSMISSION
missions de micro-organismes
dans les tablissements de sant
Par L.-S. Aho Gll1, I. Fournel1, M. Tiv2, K. Astruc1, J.-C. Cetre3,
1 CHU Dijon, 2 CHU Besanon, 3 CHU Lyon (SFHH)
CHU Dijon
e risque de pandmie grippale et auparavant lpidmie de syndrome respiratoire aigu svre (sras)
ont de nouveau attir lattention sur les infections aroportes, ainsi que sur leurs sources.
Le concept de transmission aroporte a t historiquement dcrit et
tudi en dtail par Wells (1934) et
Riley (1961), et a conduit lquation
dite de Wells-Riley [1] (figure 1).
Celle-ci permet de prdire le nombre de nouveaux cas infects par
voie aroporte (sur une priode
de temps donne, dans un envi-
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la transmission arienne). Au
Sources de contamination
Rservoirs vivants
Lhomme est la plus importante
source vivante dmission de particules dont en particulier les petits
fragments de peau desquame et
les droplet nuclei provenant du
nez et de la bouche.
La desquamation
Les particules arosolises provenant de la desquamation de la peau
ont t investigues, dabord lhpital, comme source darosols de
Staphylococcus.
Un individu desquame en
moyenne lquivalent de sa surface corporelle en un deux jours
[10]. Il limine, de manire continue, environ 3.108 squames par
jour [11]. Ces squames sont des
particules de peau, de poils, dongles et autres drivs protecteurs
de lpiderme.
La taille moyenne des squames est
denviron 13 m, mais une grande
partie dentre elles mesurent moins
de 10 m, ce qui favorise leur maintien en suspension dans lair durant
de longues priodes. Noble a montr quenviron 30 % de particules
support de staphylocoques mesuraient moins de 10 m [12].
La libration des squames, souvent
colonises par la flore commensale
de la peau, est favorise par de nombreux facteurs dont lactivit et les
frottements des vtements. Dans le
secteur hospitalier, certaines activits ont t identifies comme favorisant lmission de particules. Ainsi
la rfection des lits, par exemple,
favorise la dispersion des squames
dans lair hospitalier [13] : Greene
et al. ont montr que cette activit
pouvait entraner la libration de
plus de 6 000 UFC/m3 [14]. Il en est
de mme au bloc opratoire, au
cours de la prparation et au cours
du drapage, le nombre de bactries
dans lair tait 4,4 fois plus lev
quau cours dune intervention proprement dite (arthroplastie de la
hanche ou du genou) [15].
Les particules mises via la desquamation du chirurgien peuvent
pntrer sa tenue [16]. Habiller les
extrmits infrieures est donc
important dautant plus que la
majorit des bactries excrtes
dans lair provient de cette partie du corps [17 ; 18].
La prise dune douche peut galement augmenter la production
de bioarosol, jusqu une heure
aprs [19].
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quation de Wells-Riley
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24 DOSSIER
RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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19 R. Speers, Jr., F. W. OGrady, R. A. Shooter, H. R. Bernard et W. R. Cole, Increased
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bacterial contamination. J. Bone Joint Surg. Am., 65(3):357-62, mars 1983.
24 A. K. Pierce et J. P. Sanford, Bacterial contamination of aerosols. Archives of Internal
Medicine, 131(1):156-9, 1973.
25 R. E. Ringrose, B. McKown, F. G. Felton, B. O. Barclay, H. G. Muchmore et E. R. Rhoades,
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Internal Medicine, 69(4):719-29, 1968.
26 D. S. Hui et al. Airflows around oxygen masks: A potential source of infection? Chest,
130(3):822-6, sept. 2006.
de bioarosols sont laspiration bronchique, les thrapeutiques par inhalation, les arosols
lis la chirurgie, les laboratoires de biologie et certaines activits de mdecine dentaire. Les nbulisateurs ont t historiquement
mis en cause dans la survenue de
pneumopathie [24] et ont parfois
t lorigine dpidmie Serratia marcescens [25]. Loxygnothrapie par masque peut potentiellement contribuer la dispersion
des arosols provenant de patients
ayant une infection respiratoire,
telle que mis en vidence par le
modle de Hui et al. [26].
Le risque potentiel de transmission virale li aux arosols gnrs par les lasers CO2 utiliss dans
le traitement des tumeurs papillomavirus a t mis en vidence
exprimentalement [27].
De mme, la production darosols au laboratoire est bien connue
(conditions de centrifugation de
tubes inadaptes par exemple) et
les moyens de prvention (utilisation de poste de scurit microbienne par exemple) ont t mis
en place depuis de nombreuses
annes. Les arosols gnrs lors
daccidents de laboratoire ont t
rcemment quantifis [28].
Enfin, les bioarosols gnrs au
cours des soins dentaires conduisent
des concentrations bactriennes
suprieures celles produites par la
toux ou lternuement [29 ; 30].
Rservoirs inertes
Ce sont essentiellement les fomites des Anglo-Saxons (surfaces
verticales et horizontales, dispositifs mdicaux), auxquels on peut
rajouter les textiles, les poussires
extrieures dorigine minrale ou
vgtale et les arosols hydriques.
Les poussires saccumulent dans les
endroits difficilement accessibles au
nettoyage (cache-radiateurs, grilles
Multiplication microbienne
La multiplication active des microorganismes prsents dans les rservoirs se produit lorsquil existe une
infection chez un individu ou lorsque sont runies, dans un rservoir environnemental, toutes les
conditions nutritives, physicochimiques et microbiologiques
ncessaires la croissance de ces
micro-organismes.
Dissmination arienne
La dissmination est le troisime
lment essentiel expliquant la
contamination arienne. Les microorganismes dissminent partir
du rservoir humain, par exemple
lors de la toux ou de lternuement
dun patient (infect ou non).
Cette dissmination peut aussi se
faire partir du rservoir environnemental, partir de certains systmes dhumidification par pulvrisation deau, lors du fonctionnement
de douches ou de robinets, de tours
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Un exemple :
le bloc opratoire
pidmiologie et
physiopathologie
La majorit des infections du site
opratoire (ISO) est dorigine endogne (du patient lui-mme).
Lair est nanmoins un mode de
contamination pour les ISO en chirurgie de prothse par exemple
(REF). Ce peut tre via les squames
de lquipe chirurgicale [35], ou
plus souvent via les micro-organismes du patient [36 ; 37] .
La relation forte entre portage nasal
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La majorit
des infections
du site
opratoire
est dorigine
endogne,
du patient
lui-mme.
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26 DOSSIER
Transmission
dite aroporte
lhpital, de nombreux microorganismes peuvent tre aroports. M. tuberculosis et Aspergillus spp
sont bien connus. Il faut nanmoins
mentionner des micro-organismes
dont la transmission aroporte est
prfrentielle ou opportuniste
(en accord avec la classification de
Roy [50], tels que Acinetobacter [51],
SARM, Pseudomonas aeruginosa Certains sont des opportunistes pouvant mettre en jeu le pronostic vital
chez les patients immunodprims
Conclusion
La principale source dmission de
particules lhpital est lhomme,
via la desquamation et les gouttelettes rhinopharynges.
La limitation de lmission des particules doit tenir compte du type
de soins. En chirurgie par exemple,
elle est fonde sur le respect de quelques rgles simples associes la
ventilation adquate.
RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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36 C. Y. Bitkover, E. Marcusson et U. Ransjo, Spread of coagulase-negative staphylococci
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DOSSIER 27
A N A LY S E D E S R I S Q U E S
Parmi les diffrentes raisons pouvant gnrer une infection nosocomiale : la matrise
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28 DOSSIER
Des contrles
visuels
quotidiens,
permettent
dapprcier la
fonctionnalit
de linstallation et un
ventuel
empoussirement macroscopique.
visuels et environnementaux
que de la ralisation daudits.
Arobiocontamination
La qualit de lair au bloc opratoire est rapporter aux nombres
de particules et de contaminants
prsents dans lenvironnement des
patients et des professionnels. Larobiocontamination est la principale source de micro-organismes
environnementaux en salle dintervention. Elle a pour origine essentielle les missions cutanes et rhinopharynges humaines (gouttelettes de Flgge et droplet nuclei).
Elle peut aussi tre lie, dans une
moindre mesure, la qualit de
lair extrieur, la qualit de lentretien des surfaces (par une remise
en suspension des particules sdimentes), la qualit des textiles utiliss au cours de lintervention et aux appareils utiliss
en salle dintervention.
La mise en place dune installation
technique comprenant une centrale de traitement dair (CTA) permet de limiter le nombre de ces
particules et bactries en suspension dans lair [3]. Le traitement de
lair et la matrise des contaminations particulaires et bactriologiques ncessitent de prendre en
compte plusieurs paramtres :
la surpression, qui permet dviter la contamination en provenance de lextrieur, par les ouvertures naturelles (porte, accs) ou
par les fuites ventuelles. Celleci contribue au concept dasepsie
progressive inhrent aux secteurs
opratoires. En salle dintervention, la surpression permettra
le maintien dune pression
positive entre lintrieur de la
zone risque (salle dintervention) et les locaux adjacents de
niveau de contamination suprieur, comme les avant-salles ou
les couloirs de circulation. La
Maintenance et entretien
de lquipement
Lquipement de traitement dair,
permettant dassurer les paramtres techniques prcits, devra
faire lobjet dun programme de
maintenance et dentretien.
Dans le cadre dun processus de
matrise du systme de traitement
de lair, une surveillance doit tre
imprativement planifie et trace. Celle-ci repose tout dabord
sur des contrles visuels quotidiens, qui vont permettre dapprcier la fonctionnalit de linstallation, et un ventuel empoussirement macroscopique.
Des contrles physiques vont galement permettre de tmoigner
du bon fonctionnement de la salle
propre : temprature, hygromtrie
relative, vitesse et dbit de lair,
taux de renouvellement, surpression et intgrit des filtres.
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DOSSIER 29
Contrles particulaires
Il est recommand de mettre en
place un contrle particulaire de
lair ambiant au bloc opratoire
chaque fois quun systme de traitement dair a pour objectif dob-
Contrle darobiocontamination
Les contrles darobiocontamination sont quant eux effectus
laide darobiocollecteurs. Ces
appareils prsentent des caractristiques et des performances diffrentes en fonction des fabricants :
ergonomie (poids, encombrement,
maniabilit), capacit de prlvement (suivant les exigences de la
norme ISO/DIS 14698-1), modalits dentretien des surfaces
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30 DOSSIER
Cintique de dcontamination
particulaire
Bien que de mise en uvre plus
dlicate, la mesure rgulire de la
cintique de dcontamination particulaire constitue le contrle prfrentiel permettant dapprcier
les performances de la centrale de
traitement dair et lefficacit dynamique de cette installation [5]. Elle
doit permettre de connatre le
temps que met le niveau de contamination particulaire dune salle
dintervention venant dtre utilise pour revenir son tat initial.
Cette mesure doit se faire selon
une procdure prtablie tout
en identifiant deux approches :
soit raliser des mesures, immdiatement en fin dactivit, aprs
la sortie du patient, jusqu ce
que ce que le niveau de performance initial de la salle soit
atteint ;
soit effectuer un empoussirement artificiel de la salle et dterminer, par des mesures successives, la rduction de la concentration particulaire (en log) en
fonction du temps [6].
Par contre, il nest pas recommand
de raliser priodiquement des
mesures de la cintique de dcontamination bactriologique de la
zone protge.
France Air
il nest pas
recommand
de raliser
priodiquement des
mesures de
la cintique
de dcontamination bactriologique
Pour limiter le nombre des particules et bactries en suspension dans lair, les
dispositifs doivent sappuyer entre autres sur une diffusion de lair unidirectionnelle.
RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1
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DOSSIER 31
PERSONNEL
La formation :
obligation professionnelle
et imprieuse ncessit
Par Crespin Adjid, UHEH (SFHH)
es salles dintervention
chirurgicale ou blocs opratoires font partie des salles propres et environnements matriss. Elles
doivent tre conues, ralises et
exploites selon des dmarches
normalises [1 - 8] et des obligations rglementaires [9 ; 10] en utilisant chaque fois les connaissances scientifiques du moment
[11 ; 12]. Depuis 2004, une recommandation dexperts de la Socit
franaise dhygine hospitalire
permet aux hospitaliers, hyginistes, personnels techniques et usa-
Denis Wardzala
en milieu confin.
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32 DOSSIER
Analyse de risque
Cahier des clauses techniques
Conception
Construction
Qualification
Projet construction
qualification
Formation et information
des utilisateurs
Formation cible
Gestion spatio-temporelle
des flux
Exploitation
Maintenance
Entretien, surveillance
Fonctionnement performance
constitue un environnement
matris intensment frquent
par des personnels attitrs comme
temporaires, internes et externes ltablissement de sant.
Outre les interventions chirurgicales qui sy pratiquent, le bloc
opratoire est aussi trs frquent
par du personnel technique. En
A
effet, les exigences rglementaires relatives aux dispositifs mdicaux [14] imposent, entre autres,
au service biomdical dassurer au bloc opratoire, parmi
dautres corps de mtier, la maintenance, prventive et curative,
des quipements qui le peuplent
[15]. Diverses catgories de per-
Salles propres et
environnements
matriss apparents
Les salles propres et environnements matriss apparents permettent la matrise de la contamination particulaire et biologique
de lair des niveaux appropris
la conduite dactivits sensibles la contamination. Larospatiale, la microlectronique,
la pharmacie, les dispositifs mdicaux, la sant et lagro-alimentaire font partie des activits sensibles la contamination
Formation ducation
Information sensibilisation
Professionnels de sant :
Respect des rgles dusage et protocoles spcifiques au bloc opratoire
Visiteurs :
Respect des rgles dusage au bloc opratoire
Acteurs techniques :
Gestion de la construction et choix des matriaux
Gestion des tapes de qualification de linstallation de prvention, maintenance.
Respect des rgles dusage et protocoles spcifiques au bloc opratoire
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DOSSIER 33
Normes
Dans la norme ISO 14644-5,
annexe A relative au bon fonctionnement ou loprationnalit des
salles propres, le niveau dinstruc-
Tout individu,
y compris
le personnel
sous-traitant,
appel
pntrer dans
un bloc
opratoire
doit recevoir
une formation
approprie.
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34 DOSSIER
La formation au bloc
opratoire
La formation, dans un tablissement
de sant, de tout utilisateur de salles propres et environnements
matriss et apparents peut tre
assure en interne, par les quipes dhygine et du service biomdical par exemple, ou confie
un prestataire de service. Elle peut
se drouler de faon classique ou
sous forme de e-learning , soit dans
ltablissement de sant, soit dans
3
Recherche des causes racines dune pollution dans une salle propre (bloc opratoire)
Causes de dfaillance dans la prvention du risque
de contamination en salle propre
Matriel
Avec quoi ?
partir de quoi ?
Main duvre :
Personnels de soins, techniques
internes et/ou externes
Qui ?
Objectif :
prvenir la
contamination
en salle propre
(bloc opratoire)
= Situation
matrise
Matire : source, mode
de contamination
partir do?
Milieu : salle propre
(bloc opratoire)
O ?
Contamination
en salle propre
= Situation
non matrise
Mthode et management :
tablissement, organisation
Comment ? Conditions ?
Matriel
Caractristiques arauliques
Conception, constitution
Conception adapte
Procdures de bionettoyage
Rglement intrieur
Gestion flux
Procdures de nettoyage
Procdures de matrise
du risque technique
Bloc opratoire
sans pollution
Bloc opratoire
pollu
Sources de pollution
Conditions inhabituelles
Personnels
(utilisateurs du bloc opratoire)
Mthode et management
(tablissement de sant)
Formation adapte
Procdures
Formation
Information
Activit humaine
Qualification
ducation
Ressources
Communication
Ressources
Sensibilisation
Politique, projet
Procdure
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Mthodes
Avec le dveloppement des nouvelles technologies dinformation
et de communication, couramment appeles NTIC, le-learning
semble une aide utile. Linstallation des bornes dducation
lentre des blocs opratoires permet dassurer cette formation.
DOSSIER 35
Conclusion
Dans le cadre de la politique de
prvention du risque infectieux
associ aux soins, la formation
des professionnels de soins, mdicaux, paramdicaux et mdicotechniques, en hygine hospitalire comme en matire de gestion
du risque infectieux associ aux
soins, est une des missions du
CLIN et de lquipe dhygine
RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
NF S 90-351:2003, tablissements de sant, salles propres et
environnements matriss et apparents. Exigences relatives pour la matrise
de la contamination aroporte.
2 EN ISO 14644-1:1999, Salles propres et environnements matriss
apparents. Classification de la propret.
3 EN ISO 14644-2:2000, Salles propres et environnements matriss
apparents. Spcification pour les essais et la surveillance en vue de dmontrer
le maintien de la conformit.
4 EN ISO 14644-3, Salles propres et environnements matriss apparents.
Mtrologie et mthodes dessai.
5 EN ISO 14644-4, Salles propres et environnements matriss apparents.
Conception, construction et mise en fonctionnement.
6 EN ISO 14644-5, Salles propres et environnements matriss apparents.
Exploitation.
7 EN ISO 14698-1:2003, Salles propres et environnements matriss
apparents Matrise de la biocontamination. Principes gnraux et mthodes.
8 EN ISO 14698-2:2003, Salles propres et environnements matriss
apparents Matrise de la biocontamination. valuation et interprtation des
donnes de biocontamination.
9 Arrt du 7 janvier 1993 relatif aux caractristiques du secteur opratoire
mentionn larticle D.712-31 du code de la sant publique pour les structures
pratiquant lanesthsie ou la chirurgie ambulatoire vises larticle R.712-2-1 (b),
de ce mme code.
10 Dcret n 92-332 du 31 mars 1992 modifiant le code du travail (2e partie :
dcrets en Conseil dtat) et relatif aux dispositions concernant la scurit et la
sant que doivent observer les matres douvrage lors de la construction de
lieux de travail ou lors de leurs modifications, extensions ou transformations.
1
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36 DOSSIER
RISQUE INFECTIEUX
Dvelopper un partenariat
actif en interne
pour la prvention
Par Crespin Adjid, UHEH
de vigilance
environnementale
impliquant lvaluation
relle du risque
Au CHU dAmiens, en Picardie, des liens de collaboration active avec tous les centres de dcision ont t tablis dans chacun des
microbiologique prvalent
et la mise en uvre
de mesures adaptes
a t mise en uvre
au CHU dAmiens,
au sein dune cellule
de prvention du risque
infectieux associ
lenvironnement
(CPRIE).
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Le risque
Le risque est dfini comme la combinaison de la probabilit doccurrence dun vnement redout (lIN)
et de la gravit de ses consquences
sur une cible donne (le patient). La
gestion du risque IN est, elle, dfinie comme un processus rgulier,
continu et coordonn, intgr lensemble de lES, qui permet lidentification, lvaluation, la matrise et
le contrle du risque IN et des situations risque IN qui ont ou auraient
pu engendrer une IN chez le patient
ou le personnel. Pour un tablissement de sant, le risque peut tre
dfini comme un vnement susceptible daboutir une rupture de
la continuit des soins, une dgradation de leur qualit. La gestion
du risque IN est donc une politique
qualit qui incite chaque acteur
une constance et une cohsion
dans leffort, de mme qu une thique de la responsabilit individuelle
et collective [5 ; 9].
Risque infectieux/risque
microbiologique
Dans ses missions, une des premires tches de lhyginiste hospitalier
est de faire comprendre aux acteurs
de soins les notions essentielles en
matire de prvention du risque infectieux associ aux soins. Il sagit de
permettre de ne pas confondre :
le risque microbiologique (RM),
dfini comme la prsence identifie et quantifie ainsi que la
quation 1
DOSSIER 37
1 Prvention
persistance de micro-organismes
potentiellement dangereux pouvant tre transfrs au patient
au cours des soins, partir dun
autre individu ou de lenvironnement de soins ;
le risque infectieux (RI), qui rsulte
de lexposition de lhte un danger, le micro-organisme ou RM,
et du rsultat de la relation
hte/micro-organisme qui peut
aboutir une infection. Ce RI
peut tre dfini comme la probabilit de survenue dune infection suite lexposition un
micro-organisme potentiellement
pathogne. Ce risque dpend de
la dose et de la dure de contact
avec le patient, de la virulence
du micro-organisme et de la
dfense de lhte contre ce microorganisme. Il peut tre dfini par
lquation 1
Prvention du risque
infectieux associ
lenvironnement
Pour tre efficace, la prvention
du RI associ lenvironnement
doit relever du contrat entre le
professionnel dun tablissement
de soins, professionnel de soins
et agent technique, et le soign.
Ce contrat consiste en une politique dassurance qualit et de
vigilance environnementale en
neuf points qui garantit au soign sa prise en charge dans un
environnement sans risque surajout par rapport son tat initial (encadr 1). Cette politique
de vigilance environnementale
implique lvaluation relle du
risque microbiologique prvalent
et, en fonction du niveau du risque valu et du niveau de matrise requis, la mise en uvre de
mesures adaptes.
Cette politique, ainsi dcrite, a
t mise en uvre au CHU
dAmiens au sein dune cellule de
prvention du risque infectieux
associ lenvironnement ou CPRIE
au sein de laquelle sest installe
une troite collaboration entre
les hyginistes et, entre autres,
les agents techniques du ple dinvestissement et de la logistique
et les pharmaciens.
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38 DOSSIER
Exemple du CHU
dAmiens
Le CHU dAmiens est un tablissement de 1 598 lits dont 1 165
de MCO, 78 places et 30 postes
dhmodialyse, rpartis sur 4 sites
situs aux quatre coins de la ville.
Il compte 80 units de soins et
accueille chaque anne 98 000 personnes. En 2007, son activit correspondait 483 370 journes
dhospitalisation et 87 117 passages aux urgences. Cest le centre hospitalier pivot de la Picardie et le premier employeur de
la Somme.
En attendant le regroupement de
toutes ses activits sur le seul site
Sud pour une unit de lieu et daction, mouvement amorc dans
nombre dautres CHU de France,
le CHU dAmiens utilise des locaux
devenus vtustes ou inadapts
ses activits. Les travaux dam-
La CPRIE
Pour grer au mieux les risques
lis lenvironnement, quil y
ait ou non des travaux, et notamment ceux lis larobiocontamination, il y a t cr, en novembre 2001, une cellule de prvention
du risque infectieux li lenvironnement (CPRIE). Cette structure est
charge dinstruire tous les dossiers lis la gestion du risque infectieux dorigine environnementale
(air, eau, surfaces, dchets, travaux)
et de piloter, de concert avec les
directions du ple logistique et
investissement (PIL) et de la qualit et valuation des performances, une politique qualit de lenvironnement hospitalier. Elle est
dote dune charte de fonctionne-
RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 Ctinils, Dfinition des infections associes aux soins. Ctinils Comit technique des infections
nosocomiales et des infections lies aux soins, ministre de la sant, mai 2007.
2 Dcret n 2006-550 du 15 mai 2006 relatif aux sous-commissions de la commission
mdicale dtablissement mentionnes au II de larticle L. 6144-1 du code de la sant publique et
modifiant le mme code (dispositions rglementaires).
3 Annexe au dcret 2005-840 du 20 juillet 2005 relatif la 6e partie du code de la sant publique.
4 Code de la sant publique : signalement des infections nosocomiales et recueil des
informations les concernant, articles R 6111-12 R 6111-17.
5 E. Larson et A. E. Aiello, Systematic risk assessment methods for the infection control
professional. Am. J. Infect. Control; 34(5), 323-326, 2006.
6 C. C. Adjid, Lhyginiste hospitalier : plaidoyer pour un nouvel exercice. Techniques
hospitalires 707, sous presse, jan.-fv. 2008.
7 Circulaire du 29 mars 2004 relative aux recommandations pour la mise en place dun
programme de gestion des risques les tablissements de sant.
8 Ministre de la sant, Recommandations pour llaboration et la mise en uvre dune
politique de gestion des risques dans les tablissements de sant. 2004.
9 Anaes, Principes mthodologiques pour la gestion des risques en tablissement de sant.
Agence nationale daccrditation et dvaluation en sant, jan. 2003.
10 Anaes, Socit franaise dhygine hospitalire, Prvention du risque aspergillaire chez
les patients immunodprims (hmatologie, transplantation). Agence nationale daccrditation
et dvaluation en sant, confrence de consensus, 21 mars 2000.
11 Direction gnrale de la sant de la population et de la sant publique, Infections
nosocomiales chez les patients dtablissements de sant lies aux travaux de construction :
attnuer les risques daspergillose, lgionellose et dautres infections. Canada, 2001.
12 CCLIN Sud-Ouest, Grille dvaluation et mesures de prvention du risque infectieux suivant
la nature des travaux. 2006.
13 C. C. Adjid, I. Delattre, B. Weibel et F. Eb, La prvention des risques infectieux lis aux
travaux dans un centre hospitalier universitaire franais. Salles Propres 30, 22-26, 2004.
14 Conseil suprieur de lhygine publique de France. Gestion du risque li aux lgionelles,
nov. 2001.
15 Circulaire DGS/SD7A/SD5C-DHOS/E4 n 2002/243 du 22 avril 2002 relative la
prvention du risque li aux lgionelles dans les tablissements de sant.
16 Circulaire n 2005/323 du 11 juillet 2005 relative la diffusion du guide dinvestigation et
daide la gestion dun ou plusieurs cas de lgionellose. Annexe : Le risque li aux lgionelles :
guide dinvestigation et daide la gestion, CSHPF, 2005.
17 Circulaire DGS/SD7A-DHOS/E4 n 2003/306 du 26 juin 2003 relative la prvention du
risque li aux lgionelles dans les tours arorfrigrantes des tablissements de sant.
18 Norme EN ISO 14698-1:2003, Salles propres et environnements matriss apparents
Matrise de la biocontamination. Principes gnraux et mthodes.
19 Norme EN ISO 14698-2:2003, Salles propres et environnements matriss apparents
Matrise de la biocontamination. valuation et interprtation des donnes de biocontamination.
20 Norme EN ISO 14644-1:1999, Salles propres et environnements matriss apparents.
Classification de la propret.
21 Norme EN ISO 14644-2:2000, Salles propres et environnements matriss apparents.
Spcification pour les essais et la surveillance en vue de dmontrer le maintien de la conformit.
22 Norme EN ISO 14644-5 : Salles propres et environnements matriss apparents.
Exploitation.
23 Norme NF S 90-351:2003, tablissements de sant. Salles propres et environnements
matriss et apparents. Exigences relatives pour la matrise de la contamination aroporte.
24 Loi n85-704 du 12 juillet 1985 relative la matrise douvrage publique et ses rapports
avec la matrise duvre prive (version consolide au 28 mars 2009).
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40 DOSSIER
Conclusion
Une telle collaboration entre
agents techniques et hyginistes
est trs bnfique pour les deux
entits et surtout pour le patient
pris en charge dans ltablissement. Elle facilite lapprentissage
collectif face un problme,
permet dapprhender un souci
de prvention dans sa globalit
en considrant les cueils de
tous genres.
Elle permet aux hyginistes de ne
soccuper que des problmes de
prvention sur le plan conceptuel
en dehors de tout souci technique.
Nanmoins, elle ne peut stablir du jour au lendemain et semble dpendre trs largement des
responsables des deux entits en
face, quoiquelle ne puisse qutre
recherche et encourage.
2 Reprsentation
schmatique de la dmarche
Dcrire le projet
Localiser
Dcrire le projet technique
Dcrire le droulement chronologique
Dcrire les consquences sur :
* air (empoussirement, particules viables) ;
* rseau deau (chaude, froide) ;
* fonctionnement du service et services adjacents.
Arrter et proposer les mesures de prvention associes au projet (selon protocole local)
Recommandations techniques pour les entreprises
Recommandations pour les services/agents techniques et/ou la maintenance
Recommandations pour les services de soins concerns
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DOSSIER 41
N O R M E N F S 9 0 -35 1
Retour dexpriences
sur la qualification
de blocs opratoires
Par Philippe Bourbon, Intertek
Photo : Intertek
a rglementation impose
aux tablissements de
sant hpitaux et cliniques de protger les
patients contre tout risque
de contamination qui pourrait
les mettre en pril et demande aux
chefs dtablissement de prendre les dispositions ncessaires
pour que les contaminations soient
matrises.
Chaque tablissement de sant se
doit dorganiser la lutte contre les
infections nosocomiales. Il lui faut
instituer en son sein un comit de
lutte contre celle-ci et se doter
dune quipe oprationnelle dhygine hospitalire afin de dfinir
un programme annuel dactions,
couvrant notamment :
la mise en place des dispositifs
permettant de protger les
patients ;
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42 DOSSIER
Lannexe C
dcrit la
gestion
des tapes de
qualification
et les
principales
vrifications
effectuer.
Structure de la norme
Sans tre opposable de manire
rglementaire, ce document est
dsormais cit dans tous les
cahiers des charges pour la
construction et linstallation des
secteurs interventionnels, opratoires, postinterventionnels,
soins intensifs, ranimation, soins
protgs, pharmacie et centrales
de strilisation.
Il est structur en trois parties :
dfinition du projet dinvestissement, ralisation et qualification,
condition dexploitation. Il comprend en outre les annexes suivantes (certaines tant normatives, les
autres informatives) :
A : principe de matrise et de sparation (informative) ;
A
B : classification de la propret de
lair des salles propres et zones
propres (normative) ;
C : gestion des tapes de qualification (normative) ;
D : construction et matriaux (informative) ;
E : matrise de lambiance des salles propres (normative) ;
F : matrise de la propret de lair
(normative) ;
G : lignes directrices pour la dtermination des exigences devant
faire lobjet dun accord entre
lacheteur/utilisateur et le concepteur/fournisseur (informative).
Lannexe B4 dfinit quatre types de
dsignation de zone correspondant
quatre niveaux de risque
(tableau A). Elle spcifie quil appartient aux tablissements de sant
de raliser une analyse de risque
pour chaque type dacte mdical
pratiqu afin de leur attribuer un
niveau de risque qui dterminera
les exigences en matrise de contamination et les classes de propret
respecter avec chacun de ces actes.
Lassociation acte mdical/classe de
propret nest pas prcise par la
norme, mais il existe un consensus
pour certains cas ainsi que rfrenc, par exemple, dans le Guide
Aspec du traitement de lair.
Les diffrentes annexes de la norme
donnent les recommandations qui
permettront aux intervenants de
raliser avec succs la salle propre
Annexe B4
Type de zone
Exemples de locaux
Lannexe B4 dfinit quatre types de dsignation de zone correspondant quatre niveaux de risque.
Qualification dinstallation
Une fois linstallation termine et
les derniers rglages et nettoyages
finaliss, la qualification dinstallation doit tre mise en uvre
et requiert de documenter huit
paramtres ou points de vrification
dont la recherche dventuelles fuites indsirables de lenceinte, les
mesurages des vitesses dair, dbits,
TRH, et les tests dintgrit des systmes de filtration dair.
La qualification fonctionnelle
est ensuite mise en uvre et ncessite la documentation de sept
paramtres.
Il sagit donc dune opration mtrologique denvergure qui peut rencontrer des difficults, lesquelles
sont, daprs notre exprience de
terrain, souvent les mmes. Il est
donc utile den avoir un rpertoire
(non exhaustif). Ces difficults peuvent tre de nature purement mtrologique ou mettre en cause la bonne
ralisation de la salle.
Les difficults
de la qualification
mtrologique
Le cahier des charges
En tte labsence dun cahier des
charges de lopration mtrologique envisage. Le cas est moins frquent lorsquil existe une politique
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Le document dexcution
Faisant suite au cahier des charges, les intervenants rdigent avec
la collaboration du client le document dexcution qui, outre sa
pertinence technique, est une
base pour encadrer la partie financire. Les difficults pour se mettre daccord viennent dune
mconnaissance de la dmarche
de qualification, de ses diffrentes phases et de limportance du
temps consacrer cette dmarche. Le contexte et lorganisation
du projet font que plusieurs personnes ou socits peuvent tre
amenes intervenir lors de cette
tape, ce qui complique les choses, surtout si elles ont des points
de vue diffrents.
Le chantier
Dautres difficults primaires se
placent dans le cadre du chantier lui-mme. Un planning de fin
de chantier trs serr (respect
des dates douverture) nest pas
exceptionnel, le temps manque
pour lopration de qualification
et on dcide de faire limpasse sur
certains mesurages. Cette tentation peut tre renforce si lon a
lesprit que les rceptions de fin
de chantier sont de simples formalits administratives !
La mtrologie
Ayant surmont les difficults
ci-dessus, des problmes de nature
mtrologique peuvent tre rencontrs. Ils viennent soit de la norme
elle-mme soit dune rf lexion
amont insuffisante.
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44 DOSSIER
La norme
NF S 90-351
innove en
proposant
des classes de
propret bactriologique.
a
0
Les checs de
classification de la salle
Il arrive que les mesurages rvlent effectivement des teneurs particulaires suprieures la limite
de classe attendue. La raison est
rechercher dans des ngligences
lors de la construction des locaux
ou des rglages. On retrouve alors
frquemment les cas de figure
ci-aprs avec, dans le meilleur de
ces cas, une solution simple qui
permet de terminer sans dommage
lopration de classification.
0
b
Classes de propret
bactriologique
La norme NF S 90-351 innove en proposant des classes de propret bactriologique. On retrouve le problme
prcdent de lemplacement des
points de prlvement, auquel sajoutent dune part la difficult dobtenir un chantillon reprsentatif,
dautre part la stratgie choisir
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Lobstacle scialytique
Les turbulences occasionnes par
les scialytiques se traduisent par
2
DOSSIER 45
Laminarit compromise
Phnomne moins connu, les
contraintes techniques et les espaces entre faux-plafond du bloc opratoire et dalle du btiment obligent
dimensionner les gaines et plnum avec des arrives dair latrales gnrant un flux dair rasant
la surface amont des filtres et entranant alors, en aval des filtres, des
Conclusion
La gestion dun projet dinstallation de blocs opratoires peut
aujourdhui tre ralise selon
un rfrentiel commun pour
tous : la norme NF S 90-351. Cette
dernire a t btie avec lavis
dexperts techniques et de personnels hospitaliers et a le mrite
Effets dinduction
a
0
c
0
0
b
Exemple de contamination o les espaces interfiltres deviennent de vrais couloirs induction (a). Deux solutions techniques simples : poser une grille de laminarit en aval
des filtres (b) ou cartriser en bordure de flux (c).
Les turbulences occasionnes par les scialytiques se traduisent par des retours de