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10 Logarithme Neperien

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Chapitre 10.

La fonction logarithme nprien


I. Dfinition de la fonction logarithme nprien

Au collge, nous savions rsoudre dans [0, +[ lquation x2 = 4. Cette quation a une solution positive et une
seule savoir x = 2 car 22 = 4. Mais pour rsoudre dans [0, +[ lquation x2 = 2, nous navions pas de solution
vidente de cette quation et nous avons d crer une nouvelle fonction : la fonction racine carre.
Une fois cette fonction cre, nous disposions dun symbole pourrsoudre dans [0, +[ lquation x2 = 2 : cette
quation admet une solution positive et une seule savoir x = 2.
Nous ne connaissons pas la valeur exacte de 2 et nous devons prendre la calculatrice pour lire 2 = 1, 414 . . .
Le principe est le mme avec la fonction exponentielle. A ce niveau du cours, on sait rsoudre lquation ex = 1
(cette quation admet une solution et une seule savoir x = 0) ou bien on sait rsoudre lquation ex = e2 (cette
quation admet une solution et une seule savoir x = 2).
Mais on ne sait pas encore rsoudre lquation ex = 2. On cre pour cela une nouvelle fonction : la fonction
logarithme nprien.

y = ex
7

4
k
3

b
2

1
ln(k)

4 3 2 1 ln(2)1 2 3
Graphiquement lquation e = 2 admet une solution et une seule dans ]0, +[. Cette solution est note ln(2) par
x

dfinition, ln(2) se lisant logarithme nprien de 2 . Le mot nprien vient du nom dun mathmaticien
cossais John Neper qui inventa les logarithmes (Neper tant la version francise du nom cossais Napier).
Nous ne connaissons pas la valeur exacte de ln(2) et nous devons prendre la calculatrice pour lire ln(2) = 0, 693 . . .
De manire gnrale, un corolaire du thorme des valeurs intermdiaires permet de montrer que pour tout rel
strictement positif k, lquation ex = k admet une solution et une seule dans R. Cette solution est par dfinition
ln(k), le logarithme nprien du nombre rel strictement positif k. On peut noncer :

Dfinition 1. Soit x un rel strictement positif. Le logarithme nprien de x est lunique rel dont
lexponentielle est gale x. Il est not ln(x).
On dfinit ainsi une fonction sur ]0, +[, la fonction ln.

Par construction de la fonction logarithme nprien, on obtient le thorme suivant

Thorme 1. 1) Pour tout rel a et tout rel strictement positif b, ea = b a = ln(b).


2) Pour tout rel strictement positif a et tout rel b, ln(a) = b a = eb .

Ceci a pour consquence le thorme :

Thorme 2. 1) Pour tout rel x, ln (ex ) = x.


2) Pour tout rel strictement positif x, eln(x) = x.

Dmonstration. 1) Soit x un rel et y un rel strictement positif.

y = ln (ex ) ey = ex y = x,
et donc ln (ex ) = x.
2) Soit x un rel strictement positif. Par dfinition, ln(x) est lunique rel dont lexponentielle est gale x et donc
eln(x) = x.

Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits rservs. 1 http ://www.maths-france.fr


Commentaire. On dit que la fonction exponentielle et la fonction logarithme nprien sont rciproques lune
de lautre. Cest le mme principe pour les fonctions carr et racine carre : pour tous rels positifs a et b,

a2 = b a = b et a = b a = b2

et aussi pour tout rel positif x,


2
( x) = x et x2 = x.

Thorme 3. ln(1) = 0.

En effet, lunique rel dont lexponentielle est gale 1 est le rel 0.

Exercice 1. Rsoudre dans R les quations suivantes :


1) e3x+1 = 5.
2) ln(2x + 3) = 2.

Solution. 1) Soit x un rel.

ln(5) 1
e3x+1 = 5 3x + 1 = ln(5) x = .
3
ln(5) 1
Lensemble des solutions de lquation e3x+1 = 5 est { }.
3
2) Soit x un rel.

ln(2x + 3) = 2 2x + 3 > 0 et 2x + 3 = e2 2x + 3 = e2 (car e2 > 0)


e2 3
x= .
2
e2 3
Lensemble des solutions de lquation ln(2x + 3) = 2 est { }.
2

II. Proprits algbriques de la fonction logarithme nprien

1) Relation fonctionnelle
Thorme 4. Pour tous rels strictement positifs x et y, ln(x y) = ln(x) + ln(y).

Dmonstration. Soient x et y deux rels strictement positifs. exp(ln(x y)) = x y et

exp(ln(x) + ln(y)) = exp(ln(x)) exp(ln(y)) = x y.


Ainsi, les deux rels ln(x y) et ln(x) + ln(y) ont la mme exponentielle. On en dduit que ces deux rels sont
gaux. On a donc montr que ln(x y) = ln(x) + ln(y).

2) Proprits algbriques de la fonction logarithme nprien


Thorme 4.
1) Pour tous rels strictement positifs x et y, ln(x y) = ln(x) + ln(y).
2) Pour tout rel strictement positif x, ln ( ) = ln(x).
1
x
3) Pour tous rels strictement positifs x et y, ln ( ) = ln(x) ln(y).
x
y
4) Pour tout rel strictement positif x et tout entier relatif n, ln (xn ) = n ln(x).

5) Pour tout rel strictement positif x, ln ( x) = ln(x).
1
2
Dmonstration. On dduit les proprits 2), 3) 4) et 5) de la relation fondamentale 1) et de lgalit ln(1) = 0.
2) Soit x un rel strictement positif.

Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits rservs. 2 http ://www.maths-france.fr


ln(x) + ln ( ) = ln (x ) = ln(1) = 0,
1 1
x x

et donc ln ( ) = ln(x).
1
x
3) Soient x et y deux rels strictement positifs.

ln ( ) = ln (x ) = ln(x) + ln ( ) = ln(x) ln(y)


x 1 1
y y y
4) Soit x un rel strictement positif. Montrons par rcurrence que pour tout entier naturel n, ln (xn ) = n ln(x).
ln(x0 ) = ln(1) = 0 = 0 ln(x) et donc lgalit est vraie quand n = 0.
Soit n 0. Supposons que ln (xn ) = n ln(x) et montrons que ln (xn+1 ) = (n + 1) ln(x).

ln (xn+1 ) = ln (xn x) = ln (xn ) + ln(x)


= n ln(x) + ln(x) (par hypothse de rcurrence)
= (n + 1) ln(x).

On a montr par rcurrence que pour tout entier naturel n, ln (xn ) = n ln(x).
Soit n un entier relatif ngatif. Alors n est un entier positif puis

ln (xn ) = ln ( ) = ln (xn )
1
xn
= (n ln(x)) (car n est positif)
= n ln(x).

On a montr que pour tout entier relatif n, ln (xn ) = n ln(x).


5) Soit x un rel strictement positif.
2
2 ln ( x) = ln (( x) ) = ln(x),

et donc ln ( x) = ln(x).
1
2

Commentaire. On pouvait aussi dduire chacune des formules de 2) 5) de la formule correspondante pour la
fonction exponentielle en calculant chaque fois lexponentielle des deux membres de lgalit tablir.
Ainsi, le logarithme nprien transforme un produit en somme (le logarithme nprien dun produit est la somme
des logarithmes) et lexponentielle transforme les sommes en produit (lexponentielle dune somme est le produit
des exponentielles.
Plus gnralement, le logarithme transforme toute notion lie la multiplication en son quivalent pour laddition.
Par exemple, lquivalent pour laddition de la phrase le produit dun nombre non nul par son inverse est gal
1 est la phrase la somme dun nombre et de son oppos est 0 .
Le logarithme transforme donc 1 en 0 et linverse en loppos.

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le logarithme nprien transforme
Les produits en sommes
ln(x y) = ln(x) + ln(y)

Les quotients en diffrences


ln ( ) = ln(x) ln(y)
x
y
Linverse en loppos
ln ( ) = ln(x)
1
x
1 en 0
ln(1) = 0

ln(x . . . x) ln(x) + . . . + ln(x)



en
n facteurs

n termes

ln (xn ) = n ln(x)

La racine carre en la moiti



ln ( x) =
1
ln(x)
2

lexponentielle transforme
Les sommes en produits
ex+y = ex ey

Les diffrences en quotients


ex
exy =
ey
Loppos en linverse
=
1
ex
ex
0 en 1
e 0
= 1

exp(x + . . . + x) ex . . . ex

en
n termes n facteurs

= (ex )
n
enx

La moiti en la racine carre



ex/2 = ex

Exercice 2. Simplifier les expressions suivantes :

1) A = ln(4) 2 ln(8) + ln ( ).
1
2
2) B = ln (3 2) + ln (3 + 2).

Solution. 1)

A = ln(4) 2 ln(8) + ln ( ) = ln(22 ) 2 ln(23 ) ln(2) = 2 ln(2) 2 3 ln(2) ln(2)


1
2
= 5 ln(2).
2)
2
B = ln (3 2) + ln (3 + 2) = ln ((3 2) (3 + 2)) = ln (32 2 ) = ln(7).

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III. Proprits analytiques de la fonction logarithme nprien

1) Drive de la fonction logarithme nprien


Thorme 5. La fonction ln est drivable sur ]0, +[ et
pour tout rel strictement positif x, ln (x) =
1
.
x
Dmonstration 1. Dans cette dmonstration, on admet que ln est drivable sur ]0, +[.
Pour tout rel strictement positif x, on a exp(ln(x)) = x. En drivant cette galit, pour tout rel x strictement
positif, on obtient

exp (ln(x)) ln (x) = 1 puis exp(ln(x)) ln (x) = 1 puis x ln (x) = 1 et finalement ln (x) =
1
.
x
Dmonstration 2. Soient x0 et x deux rels strictement positifs et distincts. Posons y0 = ln(x0 ) et y = ln(x) de
sorte que x0 = ey0 et x = ey . Puisque x x0 , on a encore ey ey0 puis y y0 . On peut donc crire :

ln(x) ln(x0 ) y y0
= y = y
1
x x0 e ey0 e e 0
y .

y y0
Dans cette dmonstration, on admet la continuit de la fonction ln sur ]0, +[. Quand x tend vers x0 , ln(x)
tend vers ln(x0 ) ou encore y tend vers y0 . Par suite, puisque exp (y0 ) = ey0 0,

ln(x) ln(x0 )
= lim y y = = =
1 1 1 1
x x0 yy0 e e 0 exp (y0 ) ey0 x0
lim .
xx0
y y0

Par suite, la fonction ln est drivable en x0 et ln (x0 ) =


1
.
x0

Exercice 3. Soit f la fonction dfinie sur ]0, +[ par :


pour tout rel x, f (x) = ln(x) x + 1.
1) Etudier les variations de la fonction f sur ]0, +[.
2) En dduire la position relative de la courbe reprsentative C de la fonction ln
et de la droite D dquation y = x 1.
3) Vrifier que D est la tangente la courbe C en son point dabscisse 1.

Solution. 1) La fonction f est drivable sur ]0, +[ en tant que somme de fonctions drivables sur ]0, +[
et pour tout rel x > 0,
1x
f (x) =
1=
1
.
x x
Pour tout rel x de ]0, +[, f (x) est du signe de 1 x. En tenant compte de

f (1) = ln(1) 1 + 1 = 0,
on en dduit le tableau de variations de le fonction f .

x 0 1 +
f (x)

+ 0

0
f

2) La position relative de C et D est donne par le signe de ln(x) (x 1) cest--dire f (x) en fonction de x.
Daprs la question prcdente, la fonction f est strictement croissante sur ]0, 1]. Donc, si 0 < x < 1, alors
f (x) < f (1) ou encore f (x) < 0.
De mme, la fonction f est strictement dcroissante sur [1, +[ et donc si x > 1, alors f (x) < f (1) ou
encore f (x) < 0.
Enfin, f (1) = 0.
En rsum, la fonction f est strictement ngative sur ]0, 1[]1, +[ et sannule en 1. On en dduit que la droite D

Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits rservs. 5 http ://www.maths-france.fr


est strictement au-dessus de la courbe C sur ]0, 1[]1, +[ et dautre part, la droite D et la courbe C ont un point
commun et un seul, le point de coordonnes (1, 0) (car ln(1) = 0).
3) Une quation de la tangente C en son point dabscisse 1 est y = ln (1)(x 1) + ln(1). Or ln(1) = 0 et
ln (1) = = 1 (car pour tout rel x > 0, ln (x) = ). Une quation de la tangente C en son point dabscisse 1
1 1

est y = x 1. Cette tangente est donc la droite D.


1 x

2) Interprtation de ln(x). Nouvelle dfinition de la fonction ln


Le thorme 5 nous fournit un autre clairage sur la fonction logarithme nprien. Nous aurions aussi pu prendre
comme dfinition :

Dfinition 2. La fonction ln est la primitive sur ]0, +[ de la fonction continue x


1
qui sannule en 1.
x
Dit autrement,

pour tout rel x > 0, ln(x) =


x 1
dt.
1 t
21
Par exemple, le nombre ln(2) est gal dt cest--dire laire du domaine du plan situ entre laxe des abscisses
1 t

et lhyperbole dquation y = dune part et les droites dquation x = 1 et x = 2 dautre part.


1
x

2
ln(2) = dt = aire de D en units daire
1
2 1 t

= 0, 693 . . .

1 2 3

Plus gnralement, si x 1, ln(x) est laire de lensemble des points du plan situs entre laxe des abscisses et la
courbe reprsentative de la fonction t et dont labscisse est comprise entre 1 et x,
1
t

x
ln(x) = dt = aire de D
1
2 1 t

x
1 2 3

Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits rservs. 6 http ://www.maths-france.fr


et si 0 < x < 1, ln(x) est loppos de laire de lensemble des points du plan situs entre laxe des abscisses et la
courbe reprsentative de la fonction t et dont labscisse est comprise entre x et 1. Par exemple,
1
t
ln ( ) = ln(2) = 0, 693 . . ..
1
2

dt = dt = aire de D
x 1 1
ln(x) =
1
2 1 t x t

x
1 2 3

Notons enfin une interprtation gomtrique du nombre e. e est le rel strictement plus grand que 1 tel que le
domaine D ait une aire gale une unit daire.

e
dt = 1 u.a.
1
2
1 t

e = 2, 718 . . .

e
1 2 3

3) Sens de variation de la fonction logarithme nprien


Thorme 6. La fonction logarithme nprien est strictement croissante sur ]0, +[.

Dmonstration. La fonction logarithme nprien est drivable sur ]0, +[ et pour tout rel x > 0, ln (x) =
1
.
x
ln est strictement positive sur ]0, +[. Donc, la fonction logarithme nprien est strictement croissante sur ]0, +[.

Le thorme prcdent a des consquences pour la rsolution des quations et des inquations.

Thorme 7. 1) a) Pour tous rels strictement positifs a et b, ln(a) < ln(b) a < b.
b) Pour tous rels strictement positifs a et b, ln(a) = ln(b) a = b.
2) Pour tout rel strictement positif x, ln(x) > 0 x > 1, ln(x) = 0 x = 1, ln(x) < 0 0 < x < 1.

Exercice 4. 1) Rsoudre dans R lquation ln(2x + 3) = ln(x + 7).


2) Rsoudre dans R linquation ln(2x + 3) > ln(x + 7).
3) Rsoudre dans R linquation ln(2x + 3) < ln(x + 7).
4) Rsoudre dans R linquation ln(5x + 10) = ln(x 2).

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Solution. 1) Soit x un rel.

ln(2x + 3) = ln(x + 7) x + 7 > 0 et 2x + 3 = x + 7 x = 4 et x + 7 > 0


x = 4 (car 4 + 7 > 0).

Lensemble des solutions de lquation ln(2x + 3) = ln(x + 7) est {4}.


2) Soit x un rel.

ln(2x + 3) > ln(x + 7) x + 7 > 0 et 2x + 3 > x + 7 x > 7 et x > 4


x > 4.

Lensemble des solutions de linquation ln(2x + 3) > ln(x + 7) est ]4, +[.
3) Soit x un rel.

ln(2x + 3) < ln(x + 7) 2x + 3 > 0 et x + 7 > 2x + 3 x > et x < 4


3
2
< x < 4.
3
2

Lensemble des solutions de linquation ln(2x + 3) < ln(x + 7) est ] , 4[.


3
2
4) Soit x un rel.

ln(5x + 10) = ln(x 2) x 2 > 0 et 5x + 10 = x 2 x = 3 et x 2 > 0

Puisque 3 2 nest pas strictement suprieur 0, lquation ln(5x + 10) = ln(x 2) na pas de solution.

Exercice 5. Dterminer le plus petit entier naturel n tel que 2n 109 .

Solution. Soit n un entier naturel.

2n 109 ln(2n ) ln(109 ) (par stricte croissance de la fonction ln sur ]0, +[)
n ln(2) 9 ln(10)

n (car 2 > 1 ln(2) > ln(1) ln(2) > 0)


9 ln(10)
ln(2)
n 29, 8 . . .
n 30 (car n est un entier naturel).

Le plus petit entier naturel n tel que 2n 109 est 30.

4) Limites de ln(x) en 0 et +
Thorme 8. lim ln(x) = + et lim ln(x) = .
x+ x0
x>0

Dmonstration. Soit A un rel. Pour x > eA , on a ln(x) > ln(eA ) ou encore ln(x) > A. Ainsi, tout intervalle de
la forme ]A, +[ contient ln(x) pour x suffisamment grand. Ceci montre que

lim ln(x) = +.
x+

Ensuite, en posant X =
1
, on obtient
x
lim ln(x) = lim ln ( ) = lim ln(X) = .
1
x0
x>0
X+ X X+

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Exercice 6.
1) Dterminer lim (x2 + 2 ln(x) 3).
x+

2) Dterminer lim (ln(x) ).


1
x0
x>0
x

Solution. 1) lim ln(x) = + et donc lim 2 ln(x) = +. Ensuite, lim x2 3 = +. En additionnant les
x+ x+ x+
deux fonctions, on obtient lim x2 + 2 ln(x) 3 = +.
x+

2) lim ln(x) = . Dautre part, lim = + et donc lim = . En additionnant les deux fonctions,
1 1
x0 x0 x x0 x
x>0 x>0 x>0

on obtient lim (ln(x) ) = .


1
x0
x>0
x

5) Deux thormes de croissances compares


Quand x tend vers +, ln(x) tend vers + et x tend vers +. Nous ne savons donc momentanment pas calculer
ln(x)
lim puisque nous sommes en prsence dune forme indtermine. Le thorme suivant lve cette
x+ x
indtermination et une autre indtermination.

= 0 et lim x ln(x) = 0.
ln(x)
Thorme 9. lim
x+ x x0
x>0

Dmonstration. En posant X = ln(x) de sorte que x = eX , on obtient

= lim X = lim X = 0,
ln(x) X 1
X+ e /X
lim
x+ x X+ e

eX
= +. Puis en posant X = ,
1
car lim
X+ X x

lim x ln(x) = lim ln ( ) = lim = 0,


1 1 ln(X)
x0
x>0
X+ X X X+ X

Les deux fonctions x ln(x) et x x tendent vers + en croissant. Mais la croissance de la fonction x ln(x)
vers + est bien plus lente que celle de la fonction x x. La fonction x x lemporte sur la fonction x ln(x)
en + et on a de mme, en 0.

Exercice 7.
1) Dterminer lim (x ln(x)).
x+

2) Dterminer lim (ln(x) + ).


1
x0
x>0
x

Solution. 1) Pour tout rel x > 0, x ln(x) = x (1 ).


ln(x)
x

= 0 et donc lim (1 ) = 1.
ln(x) ln(x)
Daprs un thorme de croissances compares, lim
x+ x x+ x
Dautre part, lim x = +.
x+

En multipliant les deux fonctions, on obtient lim x ln(x) = lim x (1 ) = +.


ln(x)
x+ x+ x
1 1 + x ln(x) 1
2) Pour tout rel x > 0, ln(x) + = = (1 + x ln(x)).
x x x
Daprs un thorme de croissances compares, lim x ln(x) = 0 et donc lim 1 + x ln(x) = 1.
x0 x0
x>0 x>0

= +
1
Dautre part, lim
x0
x>0
x

En multipliant les deux fonctions, on obtient lim (ln(x) + ) = lim (1 + x ln(x)) = +.


1 1
x0
x>0
x x0
x>0
x

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6) Graphe de la fonction logarithme nprien
On connat dj le sens de variation de la fonction logarithme nprien sur ]0, +[ ainsi que les limites de cette
fonction en 0 et +. On peut rsumer ces diffrents rsultats dans un tableau de variations.

x 0 +
ln (x)

+
+
ln

Puisque lim ln(x) = , laxe (Oy) est asymptote la courbe reprsentative de ln.
x0
x>0

On sait que lim ln(x) = + et que lim = 0. Graphiquement, cela se traduit par le fait que la courbe
ln(x)
x+ x
x+

reprsentative de la fonction logarithme nprien a la mme allure que la courbe reprsentative de la fonction
x x quand x tend vers +. Attention, on peut montrer que ln(x) tend vers + beaucoup lentement que x
ou encore on peut montrer que lim = 0.
ln(x)
x+ x

ln (1) = = 1. Ecrivons explicitement la limite que fournit cette galit. Pour tout rel
1
1
ln(x) ln(1) ln(x)
=
x1 x1
strictement positif x, et donc

= 1,
ln(x)
x1 x 1
lim

ou aussi en posant x = 1 + h o cette fois-ci h tend vers 0,

ln(1 + h)
lim = 1,
h0 h
Ainsi, le coefficient directeur de la tangente la courbe reprsentative de ln au point de coordonnes (1, 0) est gal
1. Cette tangente est donc la droite dquation y = x 1.
Voici le graphe de la fonction logarithme nprien.

)
y = ln(x
2
1

x

1 b
=
y

4 3 2 1
e
1 2 3 4 5 6 7
1

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On va voir que le graphe de la fonction logarithme nprien se dduit simplement du graphe de la fonction
exponentielle. On note C la courbe reprsentative de la fonction ln et C la courbe reprsentative de la fonction
exponentielle.
Soient x un rel strictement positif puis y un rel. Soient A le point de coordonnes (x, y) et B le point de
coordonnes (y, x). Les points A et B sont symtriques lun de lautre par rapport la droite dquation y = x.
De plus,

A C y = ln(x) x = ey B C .
Ainsi, un point du plan appartient la courbe reprsentative de la fonction ln si et seulement si son symtrique
par rapport la droite dquation y = x appartient la courbe reprsentative de la fonction exponentielle. Cela
signifie que les deux courbes sont symtriques lune de lautre par rapport la droite dquation y = x.
Ainsi, par exemple, les points de coordonnes respectives (1, 0) et (e, 1) appartiennent la courbe reprsentative
de la fonction logarithme et leurs symtriques par rapport la droite dquation y = x, savoir les points de
coordonnes respectives (0, 1) et (1, e), appartiennent la courbe reprsentative de la fonction exponentielle.

y = ex
7

x
=
y
5
b

3 b

)
y = ln(x
2
b

1 b b

4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7
1

Exercice 8. Soit (un )nN la suite dfinie par :


1 n
pour tout entier naturel non nul n, un = (1 + ) .
n
Pour tout entier naturel non nul n, on pose vn = ln (un ).

ln (1 + )
1
1) Montrer que pour tout entier naturel non nul n, vn = n .
1
n
2) En dduire lim vn puis lim un .
n+ n+

Solution. 1) Soit n un entier naturel non nul.

ln (1 + )
1
1 n
vn = ln ((1 + ) ) = n ln (1 + ) = ln (1 + ) =
1 1 1 n .
n n 1/n n 1
n

= 0 et donc, daprs une limite de cours, en posant h = ,


1 1
2) lim
n+ n n

Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits rservs. 11 http ://www.maths-france.fr


)
ln (1 +
1
ln (1 + h)
lim vn = lim n = lim = 1.
n+ n+ 1 h0 h
n
Enfin, pour tout entier naturel non nul n, vn = ln(un ) et donc un = evn . Puisque vn tend vers 1 quand n tend
vers +, on en dduit que un tend vers e1 = e quand n tend vers +.

1 n
lim (1 + ) = e.
n+ n

7) Drive de la fonction x ln(u(x))


Le thorme de drivation dune fonction compose fournit immdiatement :

Thorme 10. Soit u une fonction drivable sur un intervalle I et strictement positive sur I. Soit f la
fonction dfinie sur I par :
pour tout rel x de I, f (x) = ln(u(x)).
La fonction f est drivable sur I et
u (x)
pour tout rel x de I, f (x) = .
u(x)
On retiendra

(ln(u)) =
u
.
u
Exercice 9. Pour tout rel x de ] 1, 1[, on pose :
1+x
f (x) = ln ( ).
1x
Montrer que f est drivable sur ] 1, 1[ et dterminer sa drive.

1+x
Solution. Pour x ] 1, 1[, posons u(x) = de sorte que pour tout x de ] 1, 1[, f (x) = ln(u(x)).
1x
Puisque pour tout x de ] 1, 1[, on a 1 x 0, la fonction u est drivable sur ] 1, 1[ en tant que fonction
rationnelle dfinie sur ] 1, 1[. De plus, pour tout x de ] 1, 1[, on 1 + x > 0 et 1 x > 0 et donc, pour tout x
de ] 1, 1[, u(x) > 0.
En rsum, la fonction u est drivable sur ] 1, 1[ et strictement positive sur ] 1, 1[. On en dduit que la fonction
f est drivable sur ] 1, 1[.
1 re drivation. Pour tout x de ] 1, 1[,

1 (1 x) (1 + x) (1)
u (x)

(1 x)2 1x+1+x 1x
f (x) = = =
u(x) 1+x (1 x)2 1+x
1x
2(1 x)
= = =
2 2
(1 x)2 (1 + x) (1 x)(1 + x) 1 x2
.

2 me drivation. Pour tout x de ] 1, 1[, on a 1 + x > 0 et 1 x > 0. On peut donc crire

pour tout x de ] 1, 1[, f (x) = ln(1 + x) ln(1 x),

puis pour tout x de ] 1, 1[

1 1x+1+x
f (x) = = + = =
1 1 1 2
1 + x 1 x 1 + x 1 x (1 + x)(1 x) 1 x2
.

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8) Primitives

Thorme 11. 1) Les primitives sur ]0, +[ de la fonction x sont les fonctions de la forme x ln(x)+k
1
x
o k est un rel.
2) Plus gnralement, soit u une fonction drivable sur un intervalle I et strictement positive sur I.
u (x)
Les primitives sur I de la fonction x sont les fonctions de la forme x ln(u(x)) + k o k est un rel.
u(x)
On retiendra

si u > 0, une primitive de


u
est ln(u).
u
Exercice 10. Dans chacun des cas suivants, justifier le fait que la fonction f admet une primitive sur
lintervalle I puis fournir une primitive de f :

1) f (x) = sur ] 1, +[.


1
x+1
2) f (x) = sur ] , 0[.
1
x
3) f (x) = sur ] , +[.
1 1
2x 1 2
2x + 1
4) f (x) = 2
x +x+1
sur R.

ex
5) f (x) = x
e +1
sur R.

Solution. 1) Pour x > 1, posons u(x) = x + 1. Alors, u est drivable sur ] 1, +[ puis pour tout rel x > 1,
u (x)
u (x) = 1. Par suite, pour tout rel x > 1, f (x) = . De plus, la fonction u est strictement positive sur
u(x)
] 1, +[. Une primitive de la fonction f sur ] 1, +[ est la fonction x ln(x + 1).
1 1
2) Pour tout rel x < 0, f (x) = =
x x
.
Pour x < 0, posons u(x) = x. Alors, u est drivable sur ] , 0[ puis pour tout rel x < 0,
u (x)
u (x) = 1. Par suite, pour tout rel x < 0, f (x) = . De plus, la fonction u est strictement positive sur
u(x)
] , 0[. Une primitive de la fonction f sur ] , 0[ est la fonction x ln(x).

3) Pour tout rel x > , f (x) = =


1 1 1 2
2x 1 2 2x 1
.
2
Pour x > , posons u(x) = 2x 1. Alors, u est drivable sur ] , +[ puis pour tout rel x > ,
1 1 1
2 2 2
1 u (x)
u (x) = 2. Par suite, pour tout rel x > , f (x) =
1
. De plus, la fonction u est strictement positive sur
2 2 u(x)
] , +[. Une primitive de la fonction f sur ] , +[ est la fonction x ln(2x 1).
1 1 1
2 2 2
4) Pour tout rel x, posons u(x) = x2 + x + 1. Le discriminant de ce trinme est = 12 4 = 3 < 0. Donc, le trinme
x2 + x + 1 est de signe constant sur R gal au signe du coefficient de x2 . Par suite, pour tout rel x, x2 + x + 1 > 0.
En particulier, pour tout rel x, u(x) 0 et donc la fonction f est continue sur R en tant que fraction rationnelle
dfinie sur R.
2x + 1 u (x)
La fonction u est drivable sur R et strictement positive sur R et pour tout rel x, f (x) = 2 =
x + x + 1 u(x)
.
Donc, une primitive de la fonction f sur R est la fonction x ln (x2 + x + 1).
5) Pour tout rel x, posons u(x) = ex + 1. Alors, u est drivable sur R puis pour tout rel x,
u (x)
u (x) = ex . Par suite, pour tout rel x, f (x) = . De plus, pour tout rel x, ex + 1 > 1 et en particulier,
u(x)
la fonction u est strictement positive sur R. Une primitive de la fonction f sur R est la fonction x ln (ex + 1).

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IV. Le logarithme dcimal

Dfinition 3. Soit x un rel strictement positif.


Le logarithme dcimal du rel x, not log10 (x) ou plus simplement log(x), est

log(x) =
ln(x)
.
ln(10)

On note que log(10) = = 1 et plus gnralement, pour tout entier relatif n,


ln(10)
ln(10)
ln (10n ) n ln(10)
log (10n ) = = = n.
ln(10) ln(10)
Ainsi, le rle que tenait le nombre e pour la fonction logarithme nprien (ln(e) = 1 et plus gnralement, pour
tout entier relatif n, ln (en ) = n) est maintenant tenu par le nombre 10 pour la fonction logarithme dcimal.
Voici un tableau de valeurs :
x 0, 001 0, 01 0, 1 1 10 47 89 100 1000
log(x) 3 2 1 0 1 1, 67 . . . 1, 94 . . . 2 3

Le logarithme dcimal a les mmes proprits algbriques que le logarithme nprien (log(1) = 0,
log(x y) = log(x) + log(y), . . . ).
De la mme manire que lon dfinit ex pour x rel, on peut dfinir 10x pour x rel de sorte que les deux fonctions
x log(x) et x 10x sont rciproques lune de lautre mais on doit noter que la fonction x 10x nest pas au
programme de la classe de terminale S en mathmatiques.
Les physiciens utilisent le logarithme dcimal dans diffrentes situations. Citons
le pH pour mesurer lacidit. Le pH est : moins le logarithme dcimal de la concentration en ions H3 O+ .

pH= log ([H3 O + ]).


On passe du pH la concentration en H3 O+ et vice versa grce lquivalence

pH= log ([H3 O+ ]) [H3 O+ ] = 10pH .

les dcibels pour mesurer par exemple les intensits sonores. Si P0 et P1 sont deux puissances, la valeur du rapport
de puissances exprim en decibels (dB) est 10 log ( ).
P1
P0

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