10 Logarithme Neperien
10 Logarithme Neperien
10 Logarithme Neperien
Au collge, nous savions rsoudre dans [0, +[ lquation x2 = 4. Cette quation a une solution positive et une
seule savoir x = 2 car 22 = 4. Mais pour rsoudre dans [0, +[ lquation x2 = 2, nous navions pas de solution
vidente de cette quation et nous avons d crer une nouvelle fonction : la fonction racine carre.
Une fois cette fonction cre, nous disposions dun symbole pourrsoudre dans [0, +[ lquation x2 = 2 : cette
quation admet une solution positive et une seule savoir x = 2.
Nous ne connaissons pas la valeur exacte de 2 et nous devons prendre la calculatrice pour lire 2 = 1, 414 . . .
Le principe est le mme avec la fonction exponentielle. A ce niveau du cours, on sait rsoudre lquation ex = 1
(cette quation admet une solution et une seule savoir x = 0) ou bien on sait rsoudre lquation ex = e2 (cette
quation admet une solution et une seule savoir x = 2).
Mais on ne sait pas encore rsoudre lquation ex = 2. On cre pour cela une nouvelle fonction : la fonction
logarithme nprien.
y = ex
7
4
k
3
b
2
1
ln(k)
4 3 2 1 ln(2)1 2 3
Graphiquement lquation e = 2 admet une solution et une seule dans ]0, +[. Cette solution est note ln(2) par
x
dfinition, ln(2) se lisant logarithme nprien de 2 . Le mot nprien vient du nom dun mathmaticien
cossais John Neper qui inventa les logarithmes (Neper tant la version francise du nom cossais Napier).
Nous ne connaissons pas la valeur exacte de ln(2) et nous devons prendre la calculatrice pour lire ln(2) = 0, 693 . . .
De manire gnrale, un corolaire du thorme des valeurs intermdiaires permet de montrer que pour tout rel
strictement positif k, lquation ex = k admet une solution et une seule dans R. Cette solution est par dfinition
ln(k), le logarithme nprien du nombre rel strictement positif k. On peut noncer :
Dfinition 1. Soit x un rel strictement positif. Le logarithme nprien de x est lunique rel dont
lexponentielle est gale x. Il est not ln(x).
On dfinit ainsi une fonction sur ]0, +[, la fonction ln.
y = ln (ex ) ey = ex y = x,
et donc ln (ex ) = x.
2) Soit x un rel strictement positif. Par dfinition, ln(x) est lunique rel dont lexponentielle est gale x et donc
eln(x) = x.
Thorme 3. ln(1) = 0.
ln(5) 1
e3x+1 = 5 3x + 1 = ln(5) x = .
3
ln(5) 1
Lensemble des solutions de lquation e3x+1 = 5 est { }.
3
2) Soit x un rel.
1) Relation fonctionnelle
Thorme 4. Pour tous rels strictement positifs x et y, ln(x y) = ln(x) + ln(y).
et donc ln ( ) = ln(x).
1
x
3) Soient x et y deux rels strictement positifs.
On a montr par rcurrence que pour tout entier naturel n, ln (xn ) = n ln(x).
Soit n un entier relatif ngatif. Alors n est un entier positif puis
ln (xn ) = ln ( ) = ln (xn )
1
xn
= (n ln(x)) (car n est positif)
= n ln(x).
Commentaire. On pouvait aussi dduire chacune des formules de 2) 5) de la formule correspondante pour la
fonction exponentielle en calculant chaque fois lexponentielle des deux membres de lgalit tablir.
Ainsi, le logarithme nprien transforme un produit en somme (le logarithme nprien dun produit est la somme
des logarithmes) et lexponentielle transforme les sommes en produit (lexponentielle dune somme est le produit
des exponentielles.
Plus gnralement, le logarithme transforme toute notion lie la multiplication en son quivalent pour laddition.
Par exemple, lquivalent pour laddition de la phrase le produit dun nombre non nul par son inverse est gal
1 est la phrase la somme dun nombre et de son oppos est 0 .
Le logarithme transforme donc 1 en 0 et linverse en loppos.
ln (xn ) = n ln(x)
lexponentielle transforme
Les sommes en produits
ex+y = ex ey
exp(x + . . . + x) ex . . . ex
en
n termes n facteurs
= (ex )
n
enx
1) A = ln(4) 2 ln(8) + ln ( ).
1
2
2) B = ln (3 2) + ln (3 + 2).
Solution. 1)
exp (ln(x)) ln (x) = 1 puis exp(ln(x)) ln (x) = 1 puis x ln (x) = 1 et finalement ln (x) =
1
.
x
Dmonstration 2. Soient x0 et x deux rels strictement positifs et distincts. Posons y0 = ln(x0 ) et y = ln(x) de
sorte que x0 = ey0 et x = ey . Puisque x x0 , on a encore ey ey0 puis y y0 . On peut donc crire :
ln(x) ln(x0 ) y y0
= y = y
1
x x0 e ey0 e e 0
y .
y y0
Dans cette dmonstration, on admet la continuit de la fonction ln sur ]0, +[. Quand x tend vers x0 , ln(x)
tend vers ln(x0 ) ou encore y tend vers y0 . Par suite, puisque exp (y0 ) = ey0 0,
ln(x) ln(x0 )
= lim y y = = =
1 1 1 1
x x0 yy0 e e 0 exp (y0 ) ey0 x0
lim .
xx0
y y0
Solution. 1) La fonction f est drivable sur ]0, +[ en tant que somme de fonctions drivables sur ]0, +[
et pour tout rel x > 0,
1x
f (x) =
1=
1
.
x x
Pour tout rel x de ]0, +[, f (x) est du signe de 1 x. En tenant compte de
f (1) = ln(1) 1 + 1 = 0,
on en dduit le tableau de variations de le fonction f .
x 0 1 +
f (x)
+ 0
0
f
2) La position relative de C et D est donne par le signe de ln(x) (x 1) cest--dire f (x) en fonction de x.
Daprs la question prcdente, la fonction f est strictement croissante sur ]0, 1]. Donc, si 0 < x < 1, alors
f (x) < f (1) ou encore f (x) < 0.
De mme, la fonction f est strictement dcroissante sur [1, +[ et donc si x > 1, alors f (x) < f (1) ou
encore f (x) < 0.
Enfin, f (1) = 0.
En rsum, la fonction f est strictement ngative sur ]0, 1[]1, +[ et sannule en 1. On en dduit que la droite D
2
ln(2) = dt = aire de D en units daire
1
2 1 t
= 0, 693 . . .
1 2 3
Plus gnralement, si x 1, ln(x) est laire de lensemble des points du plan situs entre laxe des abscisses et la
courbe reprsentative de la fonction t et dont labscisse est comprise entre 1 et x,
1
t
x
ln(x) = dt = aire de D
1
2 1 t
x
1 2 3
dt = dt = aire de D
x 1 1
ln(x) =
1
2 1 t x t
x
1 2 3
Notons enfin une interprtation gomtrique du nombre e. e est le rel strictement plus grand que 1 tel que le
domaine D ait une aire gale une unit daire.
e
dt = 1 u.a.
1
2
1 t
e = 2, 718 . . .
e
1 2 3
Dmonstration. La fonction logarithme nprien est drivable sur ]0, +[ et pour tout rel x > 0, ln (x) =
1
.
x
ln est strictement positive sur ]0, +[. Donc, la fonction logarithme nprien est strictement croissante sur ]0, +[.
Le thorme prcdent a des consquences pour la rsolution des quations et des inquations.
Thorme 7. 1) a) Pour tous rels strictement positifs a et b, ln(a) < ln(b) a < b.
b) Pour tous rels strictement positifs a et b, ln(a) = ln(b) a = b.
2) Pour tout rel strictement positif x, ln(x) > 0 x > 1, ln(x) = 0 x = 1, ln(x) < 0 0 < x < 1.
Lensemble des solutions de linquation ln(2x + 3) > ln(x + 7) est ]4, +[.
3) Soit x un rel.
Puisque 3 2 nest pas strictement suprieur 0, lquation ln(5x + 10) = ln(x 2) na pas de solution.
2n 109 ln(2n ) ln(109 ) (par stricte croissance de la fonction ln sur ]0, +[)
n ln(2) 9 ln(10)
4) Limites de ln(x) en 0 et +
Thorme 8. lim ln(x) = + et lim ln(x) = .
x+ x0
x>0
Dmonstration. Soit A un rel. Pour x > eA , on a ln(x) > ln(eA ) ou encore ln(x) > A. Ainsi, tout intervalle de
la forme ]A, +[ contient ln(x) pour x suffisamment grand. Ceci montre que
lim ln(x) = +.
x+
Ensuite, en posant X =
1
, on obtient
x
lim ln(x) = lim ln ( ) = lim ln(X) = .
1
x0
x>0
X+ X X+
Solution. 1) lim ln(x) = + et donc lim 2 ln(x) = +. Ensuite, lim x2 3 = +. En additionnant les
x+ x+ x+
deux fonctions, on obtient lim x2 + 2 ln(x) 3 = +.
x+
2) lim ln(x) = . Dautre part, lim = + et donc lim = . En additionnant les deux fonctions,
1 1
x0 x0 x x0 x
x>0 x>0 x>0
= 0 et lim x ln(x) = 0.
ln(x)
Thorme 9. lim
x+ x x0
x>0
= lim X = lim X = 0,
ln(x) X 1
X+ e /X
lim
x+ x X+ e
eX
= +. Puis en posant X = ,
1
car lim
X+ X x
Les deux fonctions x ln(x) et x x tendent vers + en croissant. Mais la croissance de la fonction x ln(x)
vers + est bien plus lente que celle de la fonction x x. La fonction x x lemporte sur la fonction x ln(x)
en + et on a de mme, en 0.
Exercice 7.
1) Dterminer lim (x ln(x)).
x+
= 0 et donc lim (1 ) = 1.
ln(x) ln(x)
Daprs un thorme de croissances compares, lim
x+ x x+ x
Dautre part, lim x = +.
x+
= +
1
Dautre part, lim
x0
x>0
x
x 0 +
ln (x)
+
+
ln
Puisque lim ln(x) = , laxe (Oy) est asymptote la courbe reprsentative de ln.
x0
x>0
On sait que lim ln(x) = + et que lim = 0. Graphiquement, cela se traduit par le fait que la courbe
ln(x)
x+ x
x+
reprsentative de la fonction logarithme nprien a la mme allure que la courbe reprsentative de la fonction
x x quand x tend vers +. Attention, on peut montrer que ln(x) tend vers + beaucoup lentement que x
ou encore on peut montrer que lim = 0.
ln(x)
x+ x
ln (1) = = 1. Ecrivons explicitement la limite que fournit cette galit. Pour tout rel
1
1
ln(x) ln(1) ln(x)
=
x1 x1
strictement positif x, et donc
= 1,
ln(x)
x1 x 1
lim
ln(1 + h)
lim = 1,
h0 h
Ainsi, le coefficient directeur de la tangente la courbe reprsentative de ln au point de coordonnes (1, 0) est gal
1. Cette tangente est donc la droite dquation y = x 1.
Voici le graphe de la fonction logarithme nprien.
)
y = ln(x
2
1
x
1 b
=
y
4 3 2 1
e
1 2 3 4 5 6 7
1
A C y = ln(x) x = ey B C .
Ainsi, un point du plan appartient la courbe reprsentative de la fonction ln si et seulement si son symtrique
par rapport la droite dquation y = x appartient la courbe reprsentative de la fonction exponentielle. Cela
signifie que les deux courbes sont symtriques lune de lautre par rapport la droite dquation y = x.
Ainsi, par exemple, les points de coordonnes respectives (1, 0) et (e, 1) appartiennent la courbe reprsentative
de la fonction logarithme et leurs symtriques par rapport la droite dquation y = x, savoir les points de
coordonnes respectives (0, 1) et (1, e), appartiennent la courbe reprsentative de la fonction exponentielle.
y = ex
7
x
=
y
5
b
3 b
)
y = ln(x
2
b
1 b b
4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7
1
ln (1 + )
1
1) Montrer que pour tout entier naturel non nul n, vn = n .
1
n
2) En dduire lim vn puis lim un .
n+ n+
ln (1 + )
1
1 n
vn = ln ((1 + ) ) = n ln (1 + ) = ln (1 + ) =
1 1 1 n .
n n 1/n n 1
n
1 n
lim (1 + ) = e.
n+ n
Thorme 10. Soit u une fonction drivable sur un intervalle I et strictement positive sur I. Soit f la
fonction dfinie sur I par :
pour tout rel x de I, f (x) = ln(u(x)).
La fonction f est drivable sur I et
u (x)
pour tout rel x de I, f (x) = .
u(x)
On retiendra
(ln(u)) =
u
.
u
Exercice 9. Pour tout rel x de ] 1, 1[, on pose :
1+x
f (x) = ln ( ).
1x
Montrer que f est drivable sur ] 1, 1[ et dterminer sa drive.
1+x
Solution. Pour x ] 1, 1[, posons u(x) = de sorte que pour tout x de ] 1, 1[, f (x) = ln(u(x)).
1x
Puisque pour tout x de ] 1, 1[, on a 1 x 0, la fonction u est drivable sur ] 1, 1[ en tant que fonction
rationnelle dfinie sur ] 1, 1[. De plus, pour tout x de ] 1, 1[, on 1 + x > 0 et 1 x > 0 et donc, pour tout x
de ] 1, 1[, u(x) > 0.
En rsum, la fonction u est drivable sur ] 1, 1[ et strictement positive sur ] 1, 1[. On en dduit que la fonction
f est drivable sur ] 1, 1[.
1 re drivation. Pour tout x de ] 1, 1[,
1 (1 x) (1 + x) (1)
u (x)
(1 x)2 1x+1+x 1x
f (x) = = =
u(x) 1+x (1 x)2 1+x
1x
2(1 x)
= = =
2 2
(1 x)2 (1 + x) (1 x)(1 + x) 1 x2
.
1 1x+1+x
f (x) = = + = =
1 1 1 2
1 + x 1 x 1 + x 1 x (1 + x)(1 x) 1 x2
.
Thorme 11. 1) Les primitives sur ]0, +[ de la fonction x sont les fonctions de la forme x ln(x)+k
1
x
o k est un rel.
2) Plus gnralement, soit u une fonction drivable sur un intervalle I et strictement positive sur I.
u (x)
Les primitives sur I de la fonction x sont les fonctions de la forme x ln(u(x)) + k o k est un rel.
u(x)
On retiendra
ex
5) f (x) = x
e +1
sur R.
Solution. 1) Pour x > 1, posons u(x) = x + 1. Alors, u est drivable sur ] 1, +[ puis pour tout rel x > 1,
u (x)
u (x) = 1. Par suite, pour tout rel x > 1, f (x) = . De plus, la fonction u est strictement positive sur
u(x)
] 1, +[. Une primitive de la fonction f sur ] 1, +[ est la fonction x ln(x + 1).
1 1
2) Pour tout rel x < 0, f (x) = =
x x
.
Pour x < 0, posons u(x) = x. Alors, u est drivable sur ] , 0[ puis pour tout rel x < 0,
u (x)
u (x) = 1. Par suite, pour tout rel x < 0, f (x) = . De plus, la fonction u est strictement positive sur
u(x)
] , 0[. Une primitive de la fonction f sur ] , 0[ est la fonction x ln(x).
log(x) =
ln(x)
.
ln(10)
Le logarithme dcimal a les mmes proprits algbriques que le logarithme nprien (log(1) = 0,
log(x y) = log(x) + log(y), . . . ).
De la mme manire que lon dfinit ex pour x rel, on peut dfinir 10x pour x rel de sorte que les deux fonctions
x log(x) et x 10x sont rciproques lune de lautre mais on doit noter que la fonction x 10x nest pas au
programme de la classe de terminale S en mathmatiques.
Les physiciens utilisent le logarithme dcimal dans diffrentes situations. Citons
le pH pour mesurer lacidit. Le pH est : moins le logarithme dcimal de la concentration en ions H3 O+ .
les dcibels pour mesurer par exemple les intensits sonores. Si P0 et P1 sont deux puissances, la valeur du rapport
de puissances exprim en decibels (dB) est 10 log ( ).
P1
P0