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Magie - La Prestidigitation Sans Bagages 01 PDF

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La prestidigitation sans bagages

Extrait du chapitre I, ALLUMETTES ET BOÎTES D'ALLUMETTES

Sommaire

1
PROBLÈMES D'APPARENCE GÉOMÉTRIQUE

I. - Pour faire un carré, il faut 4 all. (1); alors, pour faire 2 carrés, il faut 8 all. Erreur ! 7 suffisent (fig. 1)

II. - Voici 6 carrés (fig. 2) faits avec 17 all. ; il s'agit d'enlever 1 all. et d'en déplacer 3, pour n'avoir plus que 4 carrés. Solution : fig. 3.

III. - Voici 4 carrés formés avec 12 all. (fig. 4) ; il faut former 3 carrés en déplaçant 4 all. et sans en supprimer. Solution : fig. 5.

IV. - La fig. 6 montre une espèce de spirale à angles droits faits avec 24 all. Il s'agit de former 3 carrés en déplaçant 4 all. Solution: fig. 7.

V. - Avec 17 all. on forme 6 carrés (fig. 2). Supprimer la moitié du nombre des carrés en n'enlevant que 5 all. Solution : fig. 8.

VI. - Dans la fig. 9, on compte 7 all. de A à B comme de A à C ou de A à D. Il faut, après avoir enlevé 2 all. pouvoir toujours compter 7 all. de bas
en haut et du bas aux extrémités de la croix. Solution : fig. 10.
VII. - Du même genre, le problème suivant, qui peut s'appliquer à des objets différents des all. : faire disparaître l'all. B du milieu des trois (fig. 11)
sans la toucher. Il suffit de déplacer C (fig. 12).

VIII. Voici (fig. 13) 4 triangles formés avec 9 all. : Il s'agit d'enlever 3 all. pour qu'il ne reste qu'un triangle ou bien d'en enlever deux, pour qu'il
reste deux triangles. Solution: fig. 14 et 15.

IX. - La fig. 16 montre 4 all. disposées en croix (1). Il faut, en déplaçant une all. former un carré. Pour cela, tirer l'all. A vers la droite de quelques
millimètres représentant l'épaisseur d'une all. Il se forme, au centre C, le carré en question (fig. 17; l'épaisseur relative des all. a été exagérée pour
mieux montrer le carré formé).
X. - Le passage de la rivière. Celle-ci est représentée, formant un coude, par 10 all. (fig. 18). Il s'agit de fabriquer un pont avec 2 all. pour passer de
A en B en faisant observer que la largeur de la rivière est juste d'une all. Solution : fig. 19 ; on met d'abord l'all. m n, puis l'all. o p (les all. formant
la rivière doivent se toucher).

XI. - Faites un triangle avec 3 all. mises sur la table ; ce triangle sera équilatéral. Pariez que vous ferez 3 autres triangles identiques à celui-là avec 3
autres all. seulement, ce qui fera, en tout 4 triangles.
Pour résoudre ce problème, il faut penser à la géométrie dans l'espace et non plus à la géométrie plane; il suffira, en effet, de placer les 3 all.
supplémentaires en pyramide ayant pour base le triangle primitif. Cette base sera le premier triangle, les 3 côtés de la pyramide seront les trois
autres triangles.

(1) dans tout ce chapitre le mot allumette sera remplacé par l'abréviation : all.

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2
PROBLÈMES FANTAISISTES

XII. - Disposez 9 all. parallèlement (fig. 20) et prouver en en déplaçant 3, que 9=8, ou encore que 6 et 3 font 8. Solution : fig.21

XIII. - Disposer 36 all. de telle façon qu'il reste, sur la table, une all., et pourtant, on en enlève aucune. Solution : fig. 22.

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PROBLÈMES AVEC DES CHIFFRES ROMAINS

XIV. - Avec 2 all. en faire 10. Il n'y a qu'à les mettre en croix de Saint-André qui signifie 10.

XV.- Prouver que 4 et 6 font 11. Solution : fig. 23.

XVI.- Montrer, en déplaçant 1 all. que 7 vaut 1. Solution : fig. 24 (la racine carrée de 1, c'est 1).

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DEUX PROBLÈMES - DEVINETTES

XVII. - Avec 8 all. faire les titres de deux opérettes qui furent très en vogue. Solution : fig. 25 ; Phi-Phi et Dédé (1)

XVIII.- Avec 8 all. faire de l'eau chaude. Solution : fig. 26.

(1) Il y a une suite assez drôle, c'est de faire avec les mêmes 8 all. les titres de deux autres opérettes ; mais la solution étant très osée, je ne puis la donner ici. Je me contenterai de dire que les deux titres en
questions sont : "La Veuve Joyeuse" et "La Chaste Suzanne", mais comment les figurer avec 8 all. ? C'est un petit rébus que je laisse chercher aux lecteurs.

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QUELQUES PROBLÈMES D'APPARENCE MECANIQUE

XIX.- Faire reposer, d'une façon relativement solide, chacune sur une seule extrémité, 3 all. qui sont ensembles : en somme, faire un trépied avec
ces 3 all. Solution : fig. 27.

XX. - Fendez une all. à l'extrémité opposé au phosphore, taillez-en une seconde B en biseau (fig. 28) et emmanchez l'une dans l'autre pour leur faire
former un angle aigu. un V que vous posez sur la table, la pointe en l'air ; vous placez une troisième all. C arc-boutée sur cette pointe, ce qui forme
une pyramide. Il s'agit de soulever le tout avec une quatrième all. D. Pour cela, placez cette dernière sous l'angle trièdre formé par les 2 all.
associées A et B et par la troisième C; appuyez d'abord légèrement sur A B pour les rapprocher un peu de la verticale : C tombera sur D; baissez un
peut D, cela fera engager C dans l'angle formé par A et B et son extrémité se trouvera passé entre l'intérieur de l'angle et l'all. D. En élevant cette
dernière, C restera coincée et l'ensemble A, B et C pourra être levé en l'air (fig. 29) sans se dissocier.
XXI. - Les deux all. emboîtées du problème précédent vont nous servir pour montrer nos menus mouvements involontaires et inconscients, et, avec
ce système des deux all., vous pourrez instituer un amusant concours. Mettez ces deux all. à cheval sur un couteau et faites-les tenir de telle façon
que les bouts phosphorés ne quittent jamais la surface de la table qu'elles doivent toucher légèrement ; ni le bras, ni la main tenant le couteau, la
pointe un peu inclinée, ne doivent s'appuyer sur la table. Dans ces conditions, malgré tous les efforts de la personne qui tient le couteau, le système
des deux all. s'avancera sur la lame et finira par tomber. Donnez à tenir le même système à plusieurs personnes; la moins nerveuse; la plus
maîtresse de ses mouvements, sera celle dont les all. quitteront le couteau le moins vite.

XXII.- Enlevez 11 all. avec une seule. Posez à plat sur une table, une all. A et, sur elle, perpendiculairement à elle, une dizaine d'autres, disposées
alternativement. Il s'agit d'enlever le tout à l'aide d'une seule et dernière all. Pour cela, soulevez A, sur laquelle reposent les 10 autres; celles-ci vont
former, par leur entrecroisement, une espèce d'X (fig. 30). Dans l'angle d'ouverture et parallèlement à A, placez votre dernière all. B qui empêchera
l'angle de se fermer et retiendra les autres all. dans leur glissement. Continuez à soulever A en appuyant sur B jusqu'à ce que le système entier soit
en l'air; alors, vous pouvez lâcher B avec précaution sans qu'aucune all. ne tombe (employez de préférence des all. de cuisine).

XXIII. - Voici 2 cercles éloignés (fig. 31). Dans l'un (A) se trouve une pièce et dans l'autre (B) une all. Il s'agit de soulever la pièce en appuyant sur
l'all. de B sans les faire sortir de leur cercle et en ne se servant comme intermédiaire de la boîte d'all. placée entre les deux cercles.
Pour résoudre ce curieux problème, il faut disposer les all. tirées de la boîte, de la façon indiquée par la fig. 32. La pièce, placée sur la dernière all.
du système, se soulèvera quand on appuiera sur la première en B.
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6
RECRÉATIONS AVEC DES ALLUMETTES BRISÉES

Voici quelques récréations utilisant ce phénomène d'hygrométrie : une all. incomplètement brisée en la pliant se redresse quand on laisse tomber
une goutte d'eau sur le point de cassure (se servir, de préférence, d'all. de cuisine).

XXIV. - Pliez 2 all. en les cassant incomplètement. Placez, en outre, deux morceaux pris dans une troisième all. comme l'indique la fig. 33. Cela
représente vaguement un bonhomme. En faisant tomber une goutte d'eau sur les points de cassure, les jambes s'écarteront tandis que les bras
s'abaisseront.

XXV. - Tracez une circonférence et marquez deux ronds pour les yeux (fig. 34). Disposez des morceaux d'all. pliés en guise de sourcils, nez et
bouche. En laissant tomber une goutte d'eau aux points de cassure, vous obtiendrez une physionomie mobile et curieusement expressive.
XXVI.- Brisez incomplètement comme pour les expériences précédentes, 4 all. et disposez-les comme l'indique la fig. 35. Le problème consiste à
former avec elles une étoile complète. Il vous suffira d'une goutte d'eau aux 4 points de cassure pour que les all. se redressent et pour que leurs
extrémités se rejoignent, formant ainsi l'étoile en question (fig. 36).

XXVII.- Sur le goulot d'une bouteille, placez une all. brisée à moitié en forme de V et sur l'all. une pièce de 10 sous. Il faut faire tomber l'allumette
dans la bouteille sans toucher à rien. Comme précédemment, une goutte d'eau au point de cassure fera ouvrir les deux branches du V soutenant la
pièce, et celle-ci tombera dans la bouteille.

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7
LES ALLUMETTE SONT COMME LES ENFANTS

Appelez des enfants pour faire leur toilette; il en est plus d'un qui tournera le dos et voudra échapper à la "corvée". Montrez-leur une sucrerie, ils
accourront tous! Les all. sont pareilles : mettez-en une sur l'eau d'une cuvette et plongez, à quelques millimètre d'une de ses extrémités, un morceau
de savon taillé en pointe : elle fuira ; si c'est un morceau de sucre, elle sera attirée!

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8
LE JEU DES 14 ALLUMETTES

Disposez 14 all. de la façon indiquée par la fig. 38 et proposez une partie avec les règles suivantes : chacun des deux joueurs a le droit
d'enlever, à son tour, ce qu'il veut dans une seule ligne à la fois, mais au minimum une. Celui qui gagne est celui qui arrive à laisser la
dernière all. à son adversaire.
Pour cela, il faut viser à obtenir l'égalité des deux rangées (mais par 1 et 1), la troisième rangée ayant été éliminée. On peut aussi
gagner en arrivant à 1 all. à chacune des trois rangées, mais c'est moins facile à obtenir que l'égalité dans deux rangées; c'est pour cela
qu'il y a intérêt à en supprimer une dès le début.

Du même genre est le jeu des 15 all. Ces 15 all. sont étalées sur la table et chacun des deux joueurs doit prendre 1, 2 ou 3 all. à son choix; comme
dans le jeu précédent, c'est celui qui est forcé de prendre la dernière qui est le perdant.
Le secret : s'assurer la deuxième, sixième, dixième et enfin, quatorzième all.

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9
LE TIR AUX ALLUMETTES

Placez une all. à deux doigts du bord d'une table parallèlement à ce bord; mettez perpendiculairement à celle-ci, une autre all. de façon à ce qu'elle
dépasse d'un centimètre environ le bord de la table. Il s'agit de projeter l'all. dans un plateau ou une assiette placée à une certaine distance, (1 m. 50
par exemple) par une chiquenaude donnée sur l'extrémité dépassante de l'all. ou par le choc d'une lame assez flexible de couteau maniée comme un
ressort ; en ce cas, vous pouvez mettre le but à plusieurs mètres. Avec un peu d'exercice, et d'adresse, on arrive à une précision curieuse.

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10
L'ALLUMETTE BRISÉE ET RACCOMMODÉE

Effet. - Une all. choisie par un spectateur ou vérifiée par lui et marquée s'il le désire, est placée dans un mouchoir que vous repliez. Vous faites
briser l'all. à travers le mouchoir, et vous faites constater, par plusieurs personnes qui la palpent, qu'elle a bien été cassée.
Pourtant, quelques passes magiques suffisent à la raccommoder; en effet, vous dépliez votre mouchoir et l'all. apparaît intacte.

Explication. - Ce que vous donnez à briser n'est pas l'all. du spectateur, c'est un duplicata qui se trouvait caché dans l'ourlet du mouchoir du côté qui
doit être près de vous quand vous l'avez étalé.
L'all. du spectateur étant placé au milieu du mouchoir, vous le pliez en trois dans le sens de la largeur, en commençant par le côté contenant le
duplicata; vous le repliez ensuite, également en trois, dans l'autre sens.
A ce moment, vous saisissez le mouchoir plié, par le milieu, là justement où se trouve l'all. du spectateur et vous secouez légèrement; comme pour
la faire tomber dans le pli inférieur. En réalité, vous conservez ladite all. entre vos doigts, et c'est celle qui est dans l'ourlet, au niveau du pli
inférieur du mouchoir, que vous faites palper, puis briser.
Il est donc très simple ensuite, en dépliant le mouchoir et en le secouant sur la table, de faire voir l'all. intacte, ou plutôt, raccommodée (?).
Ayez bien soin d'exhiber, finalement, les deux côtés, le mouchoir, délicatement tenu par deux coins, pour bien montrer - sans le faire remarquer
toutefois par vos paroles, car il ne faut pas trop insister - qu'il n'y a rien dans le mouchoir, ni dans vos mains.
Ce tour est charmant et il pourrait, à la rigueur, être recommencé tout de suite (si vous avez eu la précaution de garnir l'ourlet d'une autre all.) ; il
commence, malheureusement, à être trop connu.
Voici une variante qui le modernise ; exécuté de cette nouvelle façon, il étonnera ceux qui connaissent le truc précédent.
Vous posez l'all. du spectateur sur votre cuisse et vous l'y enfermez dans un pli transversal que vous faites dans le pantalon. Vous recouvrez le tout
d'un mouchoir emprunté et, par conséquent, nullement truqué. A travers le mouchoir et le pli du pantalon vous faites palper, puis briser l'all.
Pourtant, vous enlevez le mouchoir, vous défaites le pli de l'étoffe, et l'all. apparaît intacte.
Pour cette présentation, l'all. duplication est suspendue à l'intérieur du pantalon, par deux fils d'environ 35 centimètres de longueur (un à chaque
extrémité de l'all.) aboutissant à une épingle anglaise. Celle-ci est fixée à l'intérieur de la ceinture du pantalon, de telle façon que, lorsque vous vous
asseyez, l'all. se place transversalement et à peu près au milieu de la face antérieure de la cuisse. C'est deux travers de doigts plus bas que vous
ferez le pli pour loger l'all du spectateur.

Une autre façon de rajeunir ce tour est de l'exécuter à table avec une serviette que vous a donnée votre amphitryon : j'ai vu présenter ainsi l'all
brisée et raccommodée par un amateur, l'acteur José Noguero, sans que personne se soit aperçu qu'il avant, tout en causant, pendant le repas, fait
sauter l'extrémité de l'ourlet et introduit dedans l'all. duplicata.

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11
LA CHASSE AUX ALLUMETTES

Elle peut se faire comme la chasse aux cigarette, c'est-à-dire avec une demi-anneau enserrant la troisième phalange du médius et portant un
morceau d'aiguille dans lequel on pique l'extrémité non phosphorée de l'all. Il est bien préférable de se servir d'un morceau de papier collant ou de
cire avec lequel vous collez l'extrémité de l'all. sur l'ongle du médius, le reste de cette all. longeant le dos de ce doigt.
Vous étendez la main, paume vers les spectateurs et vide par conséquent; vous faites un mouvement de bras simulant la prise de quelque chose dans
l'espace et, en même temps, vous pliez les doigts, particulièrement le médius, sur l'ongle duquel vient s'appuyer votre pouce. L'all. cachée derrière
le médius est ainsi apparue. En plaçant la main dans un chapeau ou une boîte, soit-disant pour y déposer l'all. vous redressez le médius et vous
ressortez la main étendue, paume en avant et vide, mais prête à recommencer le même mouvement que précédemment, pour l'apparition d'un
deuxième all. et ainsi de suite.
Les mouvement et les apparences des prises ne peuvent être variés, comme dans la chasse aux pièces; il fait donc éviter de prolonger cette chasse
aux all. et il est préférable de la limiter à 7 ou 8. Après la dernière apparition, vous détachez facilement l'all. fixée à l'ongle et elle tombe parmi les
autres que vous aviez introduites dans le chapeau ou dans la boîte, avant l'expérience, cela va sans dire.

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12
L'ALLUMETTE ÉQUILIBRISTE

Vous pouvez faire tenir une all. en position verticale de plusieurs façons:
D'abord sur le pouce, à quelques millimètres plus bas que l'ongle ; il vous suffit de l'y appuyer assez fortement et elle tiendra très bien debout. Vous
la présentez ensuite en équilibre sur le dos d'un des doigts; vous pouvez la faire tenir ainsi au niveau de presque toutes les articulations qui se
trouvent entre les secondes et les troisièmes phalanges. Pour cela, pliez le doigt, placez l'all. là où il y avait une ride et redressez le doigt; le pli
reformé pincera l'all. à sa base et elle restera droite quand vous l'abandonnerez... Mais, observez bien qu'il faut cacher ces mouvements avec la
main qui tient l'all., et qui doit former masque à ce moment là.

On peut encore faire tenir une all. debout à peu près n'importe où : sur sa boîte, sur une table, sur un marbre. etc... en grattant l'extrémité non
phosphoré de cette all. sur les dents au ras des gencives ; il s'y dépose un peu de substance collante, qui fait adhérer cette extrémité là où on la pose.
Évidement, il ne faut pas laisser voir quand et comment vous allez recueillir cette colle... spéciale.
Je tiens ce petit procédé de mon ami l'excellent prestidigitateur Renoff.

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13
LES ALLUMETTES ÉLECTRIQUES

Effet. - Étendez votre main gauche paume en l'air et doigts serrés. Sur chacune des 3 gouttières formées par les
doigts réunis, mettez une all. de façon que sa tête dépasse d'environ un centimètre. Frictionnez une autre all. sur
votre manche et approchez sa tête de la tête de celles qui reposent sur vos doigts gauches ; vous les verrez sauter
en l'air l'une après l'autre.

Explication. - Il faut que l'all. tenue avec la main droite saisie par sa moitié inférieure, entre le pouce dessus et
l'index dessous, qui la serrent bien; l'ongle du médius accroche alors l'extrémité de l'all. (fig. 39) et quand la tête de cette all. est juste sous la tête de
l'une des 3 autres, l'ongle se laisse échapper brusquement; l'all. tenue de la main droite donne ainsi un coup sec, comme par un ressort qui se détend,
sous l'autre all. et la projette en l'air.
Inutile d'ajouter que la friction sur la manche "pour développer de l'électricité" n'a rien à voir dans la réussite de l'expérience et n'est faite que pour
dérouter le spectateur.

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14
L'ALLUMETTE PROJETÉE PAR LE GILET

Effet. - Vous placez l'extrémité d'une all. sur votre gilet, entre deux boutons, et elle bondit à un mètre - et même plus - de distance.

Explication. - Cette expérience repose sur un principe analogue au précédent. L'all. est tenue bien serrée entre l'index dessous et l'ongle du pouce
sur le milieu de la face supérieure de l'all. Vous l'appuyez assez fortement sur votre gilet en tendant l'étoffe avec l'autre main; alors, faisant
échapper, sur le côté droit de l'all. l'ongle du pouce, vous la projetez beaucoup plus loin qu'on ne l'imaginerait.
C'est mon ami, le grand prestidigitateur O' Connor, qui m'avait montré ces deux dernières expériences et j'aurais eu scrupule à les dévoiler si elles
n'avaient paru dans des journaux magiques étrangers et dans une récente publication française.

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15
L'ALLUMETTE MAGNÉTISÉE
(J. Hédolt)

Effet. - Prenez une all. de bois, suédoise de préférence, et donnez-la à visiter ; montrez vos mains de près et faites bien remarquer que vous n'avez,
au bout des doigts, ni colle, ni cire. Reprenez l'all. et placez-la entre le pouce et l'index gauches : faites quelques passes dessus et écartez les doigts :
l'all. restera adhérente à l'extrémité de l'index.

Explication. - Vous reprenez l'all. à la personne qui l'a visitée, de la main droite, de telle façon que le milieu de cette all. soit entre le pouce d'un
côté et l'index et le médius de l'autre côté. Enfoncez le pouce, l'all. se cassera incomplètement en formant un angle obtus. Appuyez le sommet de
cet angle sur la pulpe de l'index gauche et redressez l'all. ; une minuscule partie d'épiderme sera prise dans la cassure du bois et retiendra l'all.
parfaitement adhérente à cet endroit.
Inutile d'ajouter que les petits mouvements de cassure d'abord et de redressement ensuite ne doivent pas être aperçus des spectateurs, et cela est très
facile à dissimuler, comme vous pourrez vous en convaincre après quelques essais.

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16
LES ALLUMETTES AIMANTÉES

Effet. - Mettez votre main gauche paume en haut; repliez les droits derniers doigts et étendez l'index. Sur l'extrémité de ce doigt placez
transversalement, en équilibre, une all. A tête vers votre droite.
Frottez la tête d'une autre all. B sur votre pantalon "pour y développer une aimantation" et amenez-la à quelques millimètres de la tête de A ; faites
avec B, un mouvement d'un quart de cercle vers vous et vers votre gauche, exactement comme vous le feriez si les objets étaient respectivement
une aiguille et un barreau aimanté et comme si vous vouliez faire tourner l'aiguille. L'all. A va se comporter comme se comporterait l'aiguille, c'est-
à-dire qu'elle va faire un quart de tour sur l'extrémité de l'index.

Explication. - L'aimantation n'a évidemment rien à voir ici ; ce qui fait tourner l'all., c'est vous qui soufflez doucement - et s'en qu'on puisse s'en
apercevoir - sur le bout non soufré de l'all. A qui est à gauche.
Si l'all. n'a pas fait un quart de tour entier, vous pouvez recommencer l'expérience en sens inverse, en soufflant, cette fois sur la tête de l'all. A, ce
qui rétablit la position primitive. Vous pouvez, avant de souffler, présenter, cette fois, à l'all. A l'autre bout de l'all. B, en invoquant la puissance du
pôle néfatif (?).
J'ajoute que l'expérience peut être faite aussi sur une table, en ce cas, il faut mettre l'all. A en équilibre sur une autre all. placée perpendiculairement
à elle sur la table.

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17
L'ALLUMETTE A TRAVERS LA JOUE

Effet. - Vous enfoncez une all. dans votre joue, et elle réapparaît entre vos lèvres.

Explication. - L'all. est saisie par une extrémité, entre le pouce d'un côté, l'index et le médius accolés de l'autre. Vous faites semblant de l'enfoncer
dans la peau de la joue; mais en réalité, vous glissez les doigts tout le long de l'all. jusqu'au contact avec la peau de la joue; à ce moment, vous
pincez l'all. entre les parties latérales de l'index et du médius qui se resserrent et vous écartez le pouce; puis vous abaissez la main qui paraît ne plus
rien contenir. L'all. a disparu aux yeux des spectateurs et elle semble avoir été enfoncée dans la joue; mais tout de suite son duplicata placé dans la
bouche avant l'expérience, est poussé par la langue entre les lèvres qui la retiennent quand elle est sortie presque entièrement.
Un heureux perfectionnement m'a été montré par mon ami Renoff : il fait semblant de reprendre cette all. entre les lèvres avec la main qui a
empalmé l'autre ; en réalité, il la renfonce dans la bouche et exhibe celle qui était pincée entre son index et son médius et qu'il a retournée de bout
en bout. Il est ainsi prêt à recommencer; seulement, cette fois, il fait l'enfoncement par le dessous du menton, changement qui ne nuit pas dans
l'effet de ce petit tour.
Observez de faire sortir l'all. de la bouche par la même extrémité que vous avez fait semblant d'entrer l'autre dans la joue, et retenez que, malgré
leur apparente facilité, il y a là des mouvements qui demandent à être bien étudiés devant une glace.

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18
L'ALLUMETTE QUI CHANGE DE BOUT

Effet. - Vous roulez une carte de visite pour en faire un petit tube que vous maintenez, si c'est nécessaire, avec un petit bracelet de caoutchouc ou
un bout de fil.
Dans ce tube improvisé, tenu en main gauche, et dont vous bouchez l'orifice inférieur avec le petit doigt, vous introduisez une all. suédoise tête en
bas, en le faisant bien remarquer. Cependant, en retirant par le bas du tube l'all. qui l'a traversé, vous montrez qu'elle sort la tête en haut. Vous
donnez tout de suite le tube et l'all. à visiter.

Explication. - Une tête postiche d'all. en métal peint est nécessaire pour ce tour. Vous l'avez adaptée à l'extrémité non phosphorée d'un all. et vous
avez remis celle-ci parmi les autres dans la boîte; celle allumette a donc, en somme, deux têtes; vous la saisissez dans sa boîte par sa vraie tête, qui
se trouve ainsi cachée dans vos doigts et vous l'introduisez dans le tube, fausse tête en bas. Quand vous la reprenez après son passage dans le tube,
vous la saisissez par cette fausse tête qui vous reste entre les doigts, lorsque vous donnez l'allumette à visiter. Le seul temps à ne pas laisser voir,
c'est la prise de la fausse tête à la sortie du tube, question de synchronisme entre l'abaissement du petit doigt gauche et le rapprochement du médius
et de l'index droits qui vont pincer la tête. il faut retirer l'all. du tube très lentement, pour que l'on voie bien que la tête est en haut, quand elle sort.
J'ai décrit, dans le "Journal de la Prestidigitation", n° 47, page 14, un petit truc pour improviser une tête postiche : il suffit de couper la tête d'une
autre all. et de l'adapter avec un peu de cire de prestidigitateur.

Avec deux têtes postiches et une all. à laquelle vous aurez supprimé la braie tête, vous pouvez réaliser le tour suivant, variante du précédent : Vous
tenez, cachée entre votre pouce et votre index gauches, l'une des têtes postiches, et vous présentez aux spectateurs une all. munie de l'autre tête
postiche qui la fait paraître ordinaire. Vous saisissez alors cette all. par sa tête (postiche) et vous la faites pénétrer entre vos doigts gauches qui
tiennent l'autre tête postiche; dans ce geste, vous adaptez cette tête à l'all., et vous continuez à enfoncer le tout; quand il ne reste plus en haut qu'un
cinquième de l'all. vous la maintenez avec les doigts gauches, tandis que les doigts droits l'abandonnent, en gardant la tête postiche qu'ils tenaient.
Votre all. dont vous laissez voir, à ce moment, ce qui dépasse par en bas de vos doigts gauches, paraît s'être retournée entre ces doigts.
L'inconvénient de cette présentation, c'est que vous ne pouvez, ni avant, ni après, donner l'all. à visiter.

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DES POINTS SUR LES ALLUMETTES

Effet. - Des points faits au crayon sur deux all. disparaissent et reparaissent à volonté.

Explication. - Marquez, au crayon, 3 points (1), à 4 ou 5 millimètres de distance, sur la partie médiane de la face supérieure de chaque all., tenues
l'une près de l'autre (mais à 3 millimètres de distance) par leurs extrémités, entre le pouce et l'index gauches, et montrez les 6 points. Mettez le
pouce sur les 6 points et l'index sur la face opposée et retournez la main et, par conséquent, les all. comme pour avoir devant vous cette face qui
était inférieure précédemment. Mais, dans ce même mouvement, vous les faites rouler de deux quarts de tour, ce qui amène en haut la face qui y
était précédemment, c'est-à-dire celle où vous avez fait les points.
Ce retournement avec roulement est la base du truc; appelons le mouvement primordial.
Vous ne laissez pas voir tout de suite cette face qui est supposée ne pas porter de points et vous dites que vous allez y faire les même six points que
vous venez de marquer l'autre face. En réalité, vous repassez votre crayon sur les même six points, et, en inclinant votre main, vous montrez les 6
points soit disant nouveaux. Faites bien voir ensuite, à plusieurs reprises, les 3 points sur chaque all. dessus comme dessous, par le mouvement
primordial répété.
Vous dites alors : "Par une légère friction de mon index, je fais disparaître les points du dessous", et, retournant d'un quart de tour, paume en avant,
la main gauche, vous montrez qu'en effet il n'y a plus de points dessous; remontrez, qu'en effet, il n'y a plus de points dessous; remettez la main
gauche en position primitive, vous retournez les all. comme dans le mouvement primordial, mais sans roulement, ce qui amène dessus la face sans
points qui était dessous.
"Je vais, dites-vous alors, effacer aussi les autres points qui sont maintenant dessous". Faites le mouvement primordial et montrez que les points
n'y sont plus, en effet. Recommencez une ou deux fois ce mouvement pour bien faire voir qu'il n'y a plus de points, ni d'un côté, ni de l'autre.
Il faut, à ce moment, faire revenir les points : donc, friction légère dessous, ensuite retournement de la main pour les montrer (comme tout à l'heure,
pour faire voir qu'ils n'y étaient plus); puis retournement des all. sans roulement, nouvelles frictions dessous et mouvement primordial à plusieurs
reprises, pour montrer que les points sont revenus aussi bien d'un côté que de l'autre.
In peut, entre les deux phases du tour, c'est-à-dire après la disparition complète des points, et en faisant faire seulement un roulement d'un quart de
tour, amener les points sur la face des all. qui regarde la fourche du pouce; cela permet de montre la face du dessus, la face du dessous, et la face
latérale droite, vierge de tous points. Faites ensuite un quart de tour de roulement en sens inverse; vous ramenez ainsi les points en dessous, et vous
pouvez faire voir les faces supérieures et les faces latérales également vierges de points.
Quand vous avez terminé votre tour (tour de table par excellence), vous brisez vos all. en petits morceaux pour que les indiscrets n'y puissent rien
chercher.
M. A. Martin-Bontemps a fait une description complète de cette expérience, avec un procédé légèrement différent et un complément permettant de
montrer la diminution du nombre e points, dans le "Journal de la Prestidigitation", n°56, page 13, et n° 66, page 800
Mes lecteurs pourront s'y reporter

(1) Il y a des opérateurs qui tracent des traits à la place des points. Ce n'est pas à recommander, parce que les traits écrasent les angles des all. et sont visibles sur les faces latérales.

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Extrait du chapitre I, ALLUMETTES ET BOÎTES D'ALLUMETTES

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LES ALLUMETTES PÉNÉTRABLES

Effet.- Entre le pouce et l'index gauches, vous tenez une all. A par ses extrémités. Entre le pouce et l'index droits vous tenez une autre all. B
également par ses extrémités, mais la tête du côté du pouce. Vous rapprochez les mains et voici que l'all. B tenue par la main droite, sans avoir
bougé de sa position primitive, se trouve encastrée dans l'espace délimité par les deux doigts gauches et leur all.
Un instant après, l'all. est ressortie, et vous recommencez plusieurs fois les mêmes entrées et sorties vraiment intrigantes et inexplicables quand on
ne connaît pas le truc.

Explication:- La pulpe de l'index de la main droite a été fortement appuyé sur l'extrémité de l'all. : ce qui la fixe en cet endroit, sans que le pouce ait
à faire contre-pression; ce dernier doigt ne doit même pas appuyer sur l'extrémité soufrée et il ne fait que l'effleurer; dans ces conditions, il peut
s'écarter au moment où les all. sont tout près l'une de l'autre et l'all. B peut, sans tomber, passer au-dessus de A; puis, le pouce reprend sa position
sous la tête de B et vous montrez l'all. encastrée. Étudiez bien la position de vos mains pour que l'on ne voit pas le mouvement du pouce; ce sont les
doigts gauches qui doivent former masque un très court instant; d'ailleurs, ces mouvements doivent être rapides et on y arrive vite avec un peu
d'exercice. Il en est qui enlèvent un tiers ou un quart de l'all. tenue en main droite de façon à avoir sur l'index la surface irrégulière de la cassure, ce
qui assure une adhérence beaucoup plus grande. Il est de fait que ce procédé rend le truc plus facile et plus sûr mais peut être un peu moins élégant.

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Extrait du chapitre I, ALLUMETTES ET BOÎTES D'ALLUMETTES

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LES TROIS TÊTES D'ALLUMETTES

Effet.- Vous cassez trois all. pour n'en conserver que les têtes avec un demi-centimètres environ de tige; vous les mettez sur la table et vous montrez
vos mains vides les doigts écartés. Vous prenez la première tête avec la main droite et vous la mettez dans la main gauche; puis vous y placez la
deuxième tête de la même façon; quant à la troisième, vous la jetez sous la table.
Pourtant, ouvrant la main gauche, vous y montrez les trois têtes, et non pas deux, comme on s'y attendait.
Vous pouvez recommencer une ou plusieurs fois si on vous le demande.

Explication. - Une quatrième tête a été secrètement pincée transversalement sous l'ongle du médius droit, de telle sorte qu'en étalant la main et en
l'étendant fortement, les spectateurs ne voient pas la tête en question.
La première tête, prise sur la table entre l'index et le pouce droits (tandis que le médius se replie pour cacher son extrémité dans le creux de la main)
est déposée dans la main gauche. La deuxième tête, prose de la même façon que la première, est déposée aussi dans la main gauche; mais, à ce
moment, le médius caché par les doigts gauches y laissent la tête qui était coincée dans son ongle; c'est ainsi que se trouvent les trois têtes dans la
main gauche.
La dernière tête prise sur la table, est effectivement jetée dessous, ou remise sous l'ongle du médius, suivant qu'on désire ou non recommencer.

L'expérience peut être faite aussi avec la quatrième tête fixée sur l'ongle à l'aide d'un peu de cire; il n'y aurait pas la nécessité de posséder ce petit
accessoire, que le préfèrerais cette variante qui permet de mieux dissimuler la tête supplémentaire.

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Extrait du chapitre I, ALLUMETTES ET BOÎTES D'ALLUMETTES

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HUIT FAÇONS ORIGINALES D'ENFLAMMER UNE ALLUMETTE.

1. - Vous jetez une boîte d'all. en l'air et, pendant qu'elle retombe, vous lui présentez une all. qui s'enflamme à son contact.
Ce truc nécessite une boîte d'all. lestée de plomb et extérieurement badigeonnée sur toutes ses faces avec le liquide employé pour remettre en état
les pyrogènes (1).
Il n'est donc guère possible dans un salon où le truquage de la boîte se verrait. Malgré ce subterfuge, c'est d'ailleurs assez difficile à réaliser à coup
sûr. Toutefois, je l'ai vu exécuter sans ratés par mon ami le maître magicien Henri Maurier : mais il faut ajouter que ce dernier successeur de
Robert-Houdin dans son théâtre est aussi bon jongleur que prestidigitateur.

II. - Tenez une boîte d'all. suédoises de champ entre le médius et le pouce, ce dernier serrant entre lui et l'index une all. dont vous appuyez la tête
juste au-dessus du frottoir; faites basculer la boîte en la jetant en l'air : l'all. s'enflammera et vous recueillerez la boîte avec la main gauche.

III. - Couchez une all. sur le côté frottoir de la boîte en en laissant dépasser la moitié, non phosphorée; maintenez-la ainsi avec le pouce, posé sur le
bout phosphoré, les autres doigts de la main tenant la boîte. Demandez à un spectateur de tirer sur le bout de l'all. qui dépasse ; elle s'enflammera
sans danger pour votre pouce.

IV. - L'all. est tenue entre le pouce et le médius; l'index (légèrement mouillé de salive) est fortement appuyé sur l'extrémité non phosphorée; vous
passez la tête de l'all. sur le frottoir : elle s'enflamme et, retournant la main en écartant le pouce et le médius, vous la présentez debout sur votre
index.

V. - Calez, avec un mouchoir dans votre poche de pantalon, une boîte de suédoises. Passez une all. sur le frottoir (placé en haut) : elle s'y
enflammera. Si vous opérez rapidement, en la protégeant avec la main, vous pourrez sortir de votre poche l'all. toujours enflammée et sans
dommage pour l'étoffe de votre vêtement.
Ces quatre derniers petits trucs ont paru avec détail et dessins explicatifs dans le "Journal de la Prestidigitation", n° 50, page 21 et n°61, page 91.
Mes lecteurs n'ont qu'à s'y reporter.

VI. - Au lieu de passer la tête d'une all. sur le frottoir, vous la frottez sur l'étiquette ou sur la face opposée : elle
s'enflamme tout de même. Il suffit de repérer les points où le badigeonnage de substance pyrogène dépasse en
bavures sur ces faces et d'y frotter l'all. Notez que ces bavures ne se trouvent pas sur toutes les boîtes.

VII. - On peut enflammer une all. suédoise en la frottant d'un coup vif sur une glace ou un vitre; seulement, cela
peut laisser une rayure sur le verre.

VIII. - On peut tirer une all. enflammée de sa poche du dessous de son gilet, du bas du pantalon, du revers de l'habit ou du veston, à l'aide d'un petit
appareil formé de deux plaques de bois, réunies par une charnière de toile et maintenues serrées avec un élastique (fig. 40). Les plaques sont
munies, sur leurs faces qui se regardent, de toile émeri (ou de papier de verre), ou de substance à pyrogène suivant que vous employez des all.
ordinaires ou des suédoises. Vous fixez l'appareil, muni d'un bout de ficelle, à la doublure de la poche ou du vêtement avec une épingle anglaise.
On trouve, chez les marchands d'objets de prestidigitation, un appareil du même genre, mais en métal, muni d'une épingle pour le fixer et formant
ressort entre les mâchoires duquel on insinue 1 ou 2 all.

Avec l'un ou l'autre de ces appareils, il suffit de tirer sur l'all. pour qu'elle s'enflamme.
Quand vous mettez plusieurs all. dans ces appareils de métal, pour les tirer successivement, ne les mettez pas au même niveau pour que la première
tirée n'enflamme pas l'autre ; c'est la première à utiliser qui doit être la moins enfoncée.
Je signale, plutôt à titre documentaire, qu'il existe des boîtes construites de telle façon qu'elles présentent leurs all. une à une et enflammée; mais
elles n'ont de magiques que le nom (boîte magic).

(1) On trouve la poudre nécessaire à sa préparation dans les maisons d'appareils de magie; il suffit d'en faire une crème ave de l'eau gommée et de l'étendre au pinceau, puis de la laisser sécher.

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L'ALLUMETTE QUI S'ENFLAMME ENTRE LES DOIGTS

Effet. - Vous prenez une all. dans sa boîte que vous mettez de côté; vous la montrez et, entre vos doigts, elle prend feu.

Explication. - Il y a deux façons d'opérer, mais le principe est le même. Sur une feuille de papier, étendez une couche de liquide pyrogène que j'ai
mentionné plus haut, et laissez sécher. Découpez dans ce papier des rectangles de 2 centimètres de largeur et de 3 centimètres de longueur; roulez-
les autour d'une tige (aiguille à tricoter par exemple) un tout petit peu plus large qu'une tête d'all. et de façon à ce que la face pyrogénée soit à
l'intérieur, et fixez ce rouleau avec de la colle. Vous aurez ainsi un petit tube dans lequel vous passerez votre all. et vous remettrez le tout dans sa
boîte.
Pour l'expérience, vous saisissez l'all. et son tube dans la main droite, les doigts dissimulant le tube; vous montrez la main gauche vide; puis,
passant l'all. et son tube à la main gauche, vous montrez la main droite vide aussi. Cette dernière revient alors prendre l'all. par son bout non
phosphoré et tire vivement, tandis que les doigts gauches serrent le tube; la tête traversant le tube s'enflamme comme sur un frottoir.
La seconde façon d'opérer est plus élégante, car on fait l'allumage d'une seule main, mais elle est un peu plus compliquée à préparer.
Cette préparation du tube est, en effet, légèrement différente ; il faut le rendre un peu rigide et en aplatir, ou plutôt en ovaliser, une moitié; pour
cela, enduisez-le extérieurement de colle qui, en séchant, maintiendra ce léger aplatissement et saupoudrez de sable l'autre moitié. De cette façon, le
tube ne glissera pas entre les doigts et la tête de l'all. sera forcée de frotter dans la partie ovalisée sans qu'il y ait besoin de pression extérieure.
Enfin, enduisez extérieurement l'extrémité de la partie du tube avec le liquide à pyrogène pour lui donner l'aspect d'une tête d'all. car c'est le tube
que verra le public en dehors de vos doigts et non l'all. (c'est là le point faible du tour, qui le rend presque impraticable au salon et en fait surtout un
truc de scène).
L'all. est introduite dans ce tube jusqu'à la partie ovalisée (fig. 41, où la longueur du tube vu en coupe a été exagérée par rapport à celui de l'all.) et
vous la fixez ainsi avec une minuscule boulette de cire mis à l'entrée du tube; elle est alors prête à servir et vous la remettez dans sa boîte avec les
autres.
Quand vous la sortez, vous la placez entre les deux dernières phalanges de l'index et du médius, au niveau de la partie du tube où vous avez collé le
sable. Avec le pouce, vous n'avez qu'à pousser l'all. à travers le tube pour qu'elle sorte enflammée (1).
On a conseillé, pour pouvoir montrer l'all. de près, de lui mettre une tête postiche (voir tour n° 16) à l'extrémité opposée au tube (ou, plus
simplement, de tremper cette extrémité dans le liquide à pyrogène) et, ensuite, de retourner tout le système pour exécuter l'expérience.
Quelle que soit la façon d'opérer, il est préférable pour éviter les ratés, de se servir de chaque tube seulement une fois, deux au maximum.
L'all. ainsi enflammée d'une seule main sert aussi pour remplacer la boîte truquée dans le tour n° 22(1) : il est évident que, montrée de cette façon,
elle n'a pas besoin de toucher la boîte jetée en l'air pour s'enflammer, et que cette boîte ne doit plus être préparée.

(1) Il existe chez les marchands de truc de prestidigitation, de petits appareils métalliques destinés à remplir le même office que les tubes de papier à pyrogène et qui peuvent resservir longtemps.
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Extrait du chapitre I, ALLUMETTES ET BOÎTES D'ALLUMETTES

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LA STABILITÉ ASSURÉE

A côté d'un morceau de bois quelconque (fond de tiroir de boîte d'all. par exemple), placez un verre sans pied, sur lequel vous appuyez, en position
oblique, une all. soufrée dont le tête repose sur le morceau de bois. Pariez que vous enlèverez le verre sans que tombe, sans que bouge même,
l'allumette.
Pour réussir, mettez le feu à la tête d'all. et laissez-la brûler quelques secondes; puis, éteignez-la en soufflant légèrement, mais d'une façon continue
et dans le plan vertical qui passe par l'all. de façon à ce qu'elle ne tombe pas de ce fait. Le soufre doit se liquéfier sans brûler complètement et il
colle au morceau de bois de l'all. dans position où elle se trouvait. Attendez quelques instants pour que le soufre soit solidifiée et vous pourrez
retirer le verre avec, toutefois, quelques précautions.
On a proposé pour réaliser le même effet, d'employer une all. dans laquelle on a planté un morceau d'aiguille; en ce cas, c'est la tête que vous
mettez en haut et vous n'avez rien à allumer; seulement, il faut faire, avant ou après, le change de cette all. contre une ordinaire, pour pouvoir la
faire visiter; je préfère l'autre procédé.

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Extrait du chapitre I, ALLUMETTES ET BOÎTES D'ALLUMETTES

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L'ALLUMETTE ET LES DEUX VERRES

¨Placez une all. entre deux verres (fig. 42) et pariez que vous enlèverez un des deux verres, sans que tombe l'all.
La solution repose sur le même principe que le problème précédent : mettez le feu à la tête de cette all. et éteignez-
la au bout de quelques secondes, en soufflant dessus : le soufre fera adhérer la tête de l'all. au verre sur lequel elle
s'appuyait, et vous pouvez enlever l'autre verre sans que l'all. soit déplacée.
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Extrait du chapitre I, ALLUMETTES ET BOÎTES D'ALLUMETTES

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LAQUELLE DES DEUX S'ENFLAMMERA LA PREMIER

Coincez deux all. A et B entre le tiroir et l'étui comme l'indique la figure 43. Entre les têtes de ces all. placez-en une troisième (C)
qui tiendra facilement, car les deux premières forment ressort. Mettez le feu au milieu de C après avoir demandé qu'elle serait, de
A ou de B, la première qui s'enflammerait. La plupart du temps, on désigne B dont la tête avoisine celle de C. En réalité, ni l'une ni
l'autre ne s'enflammeront, car, dès que C aura été consumée sur une certaine longueur, elle perdra de sa rigidité et elle tombera, ou
plus souvent elle sera projetée à une certaine distance par la tension de A et de B. Il y a même lieu de faire attention, car C ainsi
projetée reste enflammée et pourrait occasionner des dégâts.
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Extrait du chapitre I, ALLUMETTES ET BOÎTES D'ALLUMETTES

27
LES DEUX ALLUMETTES ET LA PIÈCE DE DIX SOUS

Sortez légèrement le tiroir d'une boîte d'all. et fixez-y, en le repoussant (fig. 44) une all. A que vous aurez taillée en biseau pour pouvoir l'enfoncer
dans la rainure du fond du tiroir, afin que celle all. tienne bien et droit.
Mettez une pièce de dix sous P sur la boîte et posez une autre all. B la tête sur la tête d'A et l'autre extrémité sur la
pièce. Pariez alors que vous enlèverez cette pièce sans toucher aux deux all. et sans les séparer.
Il vous suffira de mettre le feu au point X. L'all B brûlera depuis X jusqu'à sa tête qui, alors, s'enflammera et
mettre le feu à la tête de A ; mais les têtes vont se coller et, de plus, B va se soulever plus ou moins haut (parfois
jusqu'à l'horizontale) et laissera prendre la pièce sans difficulté.
Comme l'expérience ne réussit pas avec tous les genres d'all., il est bon avant de la présenter, de l'essayer avec
des all. de la boîte qui doit servir.

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28
L'ALLUMETTE QUI S'ÉTEINT MYSTÉRIEUSEMENT

Effet. - Allumez une suédoise tenue en main droite, et voici qu'elle s'éteint quand vous soufflez dans la manche gauche, ou si vous la mettez au-
dessus de la tête, quand vous soufflez dans une glace, comme si celle-ci renvoyait le souffle extincteur.

Explication. - C'est une secousse minime, mais sèche, imprimée par un ongle, qui éteint l'all. et non le souffle. Vous pouvez la tenir de la même
façon que l'all. électrique (voir n° 13, fig. 39), et, alors, c'est l'ongle du médius qui agit, ou entre l'index et le médius, et alors c'est l'ongle du pouce
qui est utilisé. Ayez soin que la flamme soit en haut et n'attendez pas que l'all. ait brûlé plus de trois ou quatre secondes.
Je me suis souvent amusé à utiliser ce truc pour taquiner un fumeur en lui présentant 6 ou 7 all. qui, toutes, s'éteignent dès qu'il veut commencer à
allumer sa cigarette. "Monsieur, lui dis-je, ne croyez pas à une plaisanterie ou à un geste malencontreux de ma part, vous devez émettre un fluide
extincteur dont je ne suis pas responsable. La preuve, c'est que mon voisin va essayer, et je suis persuadé que le même phénomène va se produire."
Vous passez votre boîte et une all. à une personne qui craque l'all. : elle s'allume, pétille, et s'éteint immédiatement . Une deuxième et une
troisième en font autant.
Ici, intervient un autre principe que tout à l'heure : les all. que vous donnez à allumer ont subi la petite préparation chimique suivante : juste sous la
tête de l'all. empiétant même un peu dessous, vous badigeonnez le bois sur un centimètre environ de hauteur avec une solution de silicate de soude
et vous laissez sécher.
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29
DISPARITION D'UNE ALLUMETTE ENFLAMMÉE

Deux procédés : Le premier consiste en un petit tube de métal de 12 à 15 millimètres de longueur fendu sur la moitié de cette longueur pour faire
ressort, et d'un diamètre tel qu'une allumette y entre en forçant. A l'extrémité fermée de ce tube est fixé un élastique noir, fin, de 40 centimètres de
longueur, dont l'autre bout est attaché par une épingle anglaise, au gilet, au niveau de l'aisselle droite. Cet appareil étant saisi secrètement entre le
pouce et le médius, on y introduit l'all. enflammée qui était tenue en main gauche (ou, de préférence, avant qu'elle ne soit enflammée).
Votre côté droit étant du côté du public, vous étendez le bras et vous ouvrez les doigts comme si vous jetiez l'all. en l'air : elle disparaît. Rien à
craindre de la partie enflammée, elle s'éteint instantanément. On peut aussi fixer le tirage dans la manche et n'avoir que 25 centimètres de longueur
de caoutchouc.
Le deuxième procédé est plus simple : Il consiste à avoir sur l'ongle du médius droit un peu de cire de prestidigitateur (1). L'all. est saisie entre le
pouce et l'extrémité du médius à la partie voisine de l'ongle ; ployant la dernière phalange de ce dernier, vous amenez l'ongle contre le bas de l'all.
qui s'y colle. En ouvrant la main, l'all. est entraînée derrière le doigt où elle devient invisible (elle se trouve alors, en somme, dans la position de
départ de la chasse aux all., n° 9). Comme dans le procédé précédent, l'all. s'éteint d'elle-même dans le mouvement de la main et ne peut être
dangereuse.

(1) La meilleure est peut-être celle que vous pouvez trouver chez un pharmacien sous le nom d'emplâtre simple du Codex.

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30
LE VOLCAN HUMAIN

Effet. - Vous enflammez une suédoise, la passez sous votre menton, puis vous ouvrez la bouche et il en sort de la fumée.

Explication. - Vous enflammez l'all. en tenant la boîte à environ 20 centimètres en avant et à la hauteur de votre cravate, et, en frottant cette all.
dans la direction de votre figure (ceci est très important). Tandis qu'elle commence à brûler, vous la maintenez à une quinzaine de centimètres sous
vos narines; pendant ce temps, sans le laisser voir, vous faites une inspiration par le nez et la bouche fermée. Cela vous permet d'emmagasiner dans
vos bronches une quantité de fumée beaucoup plus grande qu'on ne pourrait le croire. Puis, vous suspendez votre inspiration; vous promenez l'all.
quelques secondes sous votre menton et vous ouvrez la bouche en faisant une expiration lente. La fumée emmagasinée ressortira sans que les
assistants puisent se rendre compte de la façon dont elle a été formée, et vous pourrez leur faire croire que c'est la chaleur de l'all. sous le menton
qui a provoqué le phénomène.
Remarquez que l'aspiration de la fumée des suédoise n'est pas dangereuse et ne fait pas tousser. Ayez soin de faire ce jolie petit tour avant que
personne n'ait fumé.

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31
LE MANGEUR D'ALLUMETTES

Effet. - Vous prenez successivement 2 ou 3 all. dans une boîte d'allumettes-bougies; vous les mettez dans votre bouche et vous les croquez.
Déclarant que c'est très bon, mais que chaud, c'est encore meilleur, vous en prenez encore une, vous l'enflammez et vous la mettez dans votre
bouche, après quoi vous recommencez si on le désire, et vous proclamez que c'est délicieux !

Explication. - Les premières all. sont en sucre (on en trouve chez les confiseurs), mais les autres sont ordinaires. En dépit des apparences, il n'est
aucunement dangereux de mettre une allumette-bougie enflammée dans votre bouche, si vous avez eu soin de bien humidifier le palais et surtout la
langue, en provoquant un afflux de salive; l'all. s'y éteint tout de suite. Il en est qui attende que l'allumette-bougie ait assez brûlée pour en éliminer
la tête et ne mettre dans la bouche que les 2/3 de l'all.; c'est absolument inutile (1).
Personnellement, quand j'ai fait cette expérience, je déclare que mes spectateurs ont été le jouet d'une illusion, que je n'ai nullement mis l'all. dans
ma bouche et que je la ressors de ma poche de gilet. En réalité, je casse avec la langue l'all. avalée, dans un des replis gingivaux, et j'exhibe une all.
(déjà brûlée évidemment), mise en réserve dans ma poche. J'ai ainsi l'air d'avoir réalisé habilement un escamotage difficile.

(1) Néanmoins, pour faire son apprentissage, il est préférable d'opérer de cette façon.
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32
L'ALLUMETTE SAUTEUSE

Effet. - Une all. A est placée sur le bord d'une boîte ou sur le pied d'un verre renversé, la partie soufrée dépassant de 15 à 20 millimètres. Vous
approchez de la tête de cette all. une autre allumette enflammée B, et A prend feu; mais aussitôt, elle est projetée à plusieurs mètres de distance.

Explication. - Vous avez entourez l'all. A, dans le sens de la longueur, avec un bracelet mince de caoutchouc gris (ce qui est invisible à un mètre).
Dès que ce caoutchouc est sectionné par le feu, il agit comme une fronde et lance au loin l'allumette qu'il enserrait.
Si la projection n'éteint pas l'all. A, celle-ci peut occasionner des dégâts où elle va tomber; il est donc préférable de mouiller la tête de l'all. A pour
qu'elle ne s'enflamme pas (procédé Rénoff), soit, tout simplement, de mettre cette all. dans l'autre sens, c'est à dire l'extrémité non soufré dépassant
le pied du verre. Dans ces cas, c'est le feu de l'all. B qui brûle le bracelet de caoutchouc et l'effet est un peu plus long à se produire.
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CHAPITRE 3
Bagues
Avant d'aborder les tours proprement dots de bagues (1), je vais traiter des principaux moyens de les escamoter, les échanger et les faire réapparaître, en
faisant observer que la plupart de ces moyens sont applicables aux pièces et à de petits objets dont le prestidigitateur est appelé à se servir dans ses
expériences. Ces moyens seront décrits ici une fois pour toute, et je renverrai à ce chapitre lors de leurs applications ultérieures

SOMMAIRE

Avant-propos.

70. — Escamotage de bagues.


71. — Échanges de bagues.
72. — Réapparitions de bagues.
73.. — La bague qui reste suspendue au fil brûlé
74. — La bague retrouvée dans un oeuf.
75. — La bague qui passe invisiblement d'une main dans l'autre.
76. — La bague obéissante et savante.
77. — Bague et boule.
78. — La bague volante (quatre procédés)
79. — La bague qui passe d'un paquet dans un cornet.
80. — La bague, le foulard et le verre qui voyagent.
81. — La chevalière évanouie.

(1) Il est bon de noter que, dans le bagues, il y a lieu de considérer surtout les alliances dont, la plupart du temps, il est préférable de se servir. D'abord leur contour
régulier, sans aspérités, se prête mieux aux manipulations ; ensuite leur relative uniformité permet de se servir de duplicata ; enfin elles n'offrent pas de danger
l'incidents comme il s'en est déjà produit, et qui peuvent avoir de désagréables conséquences, je veux parler de la perte de pierres précieuses qui se détachent au cours
des manipulations. Je signalerai, le cas échéant, les expériences où l'on pourra employer de ces bagues avec ornements ou pierreries ; mais généralement c'est
d'alliances qu'il s'agira dans ce chapitre.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre III, BAGUES

70
ESCAMOTAGES DE BAGUES

a) D'abord, je rappellerai d'un mot, les escamotages sans appareils, c'est-à-dire par pure adresse : le tourniquet, la pincette, l'empalmage à
l'italienne, à la coulée, ou même dans le creux de la main ; ils se pratiquent de la même façon que les escamotages de pièces.

Je m'étendrai plus longuement sur les escamotages à l'aide d'accessoires dont, comme je viens de le dire, la plupart peuvent servir pour de petits
objets autres que les bagues.

b) Avec le mouchoir ou foulard dans le coin duquel est cousue une petite poche renfermant une alliance duplicata.
Vous prenez l'alliance empruntée avec la main droite, entre le pouce et l'index, et vous tenez le mouchoir par deux coins, l'un avec la main gauche,
l'autre - celui où est le duplicata - entre l'index et le médius droit. Vous portez alors la main droite, par en dessous, dans le milieu du mouchoir ;
mais, comme cette main n'a pas lâché le coin qu'elle tenait, elle le laisse, avec le duplicata, au centre de ce mouchoir que vous donnez à tenir à un
spectateur.
La main droite se retire avec la véritable alliance, que vous produirez ultérieurement, où vous le désirez ; mais avant cette réapparition, vous avez
tiré brusquement le mouchoir de la main du spectateur, et montré que la bague a disparu. C'est un procédé d'escamotage assez ancien, mais ce n'est
pas le plus mauvais.

c) Vous pouvez employer la boîte d'allumette "sonnante" décrite dans le chapitre I, page 53.

d) Dans l'Illusionniste, n° 110, page 3, on a décrit un procédé qui consiste à piquer une fine épingle d'acier dans l'épiderme de la paume de la main,
sous le pouce de la main droite, au voisinage de la ligne que les cartomanciennes appellent ligne de vie ; l'épingle formera une espèce d crocher
auquel vous pouvez suspendre la bague empruntée en faisant semblant de la transférer dans l'autre main. Ce procédé qui serait surtout applicable
aux bagues à ornements ou pierreries, plus difficiles à empalmer que les alliances, ne m'a pas parue réellement pratique, et je l'ai mentionné surtout
à titre documentaire.

e) Vous pouvez encore utiliser l'un des paquets et papiers à escamoter que je vais passer en revue:
1° Prenez une simple feuille de papier de 10 centimètres sur 10 (fig. 59). Mettez au centre la bague P ; pliez suivant
EF, puis suivant GH ; la bague va se trouver enfermée comme dans un étui EFGH (fig. 60). Cet étui reposant sur les
doigts gauches étendus, vous en pincez l'extrémité GEA avec le pouce gauche, et vous faites, avec la main droite, le pli
IJ; mais, en même temps, vous relevez l'étui par la partie tenue dans la main droite, ce qui le rend presque vertical; de
ce fait, la bague tombe dans la partie GKEL, mais ne peut s'échapper, puisque le pouce gauche ferme l'étui de ce côté.
Vous faites alors le dernier pli KL. Dans ces conditions, il vous suffira d'incliner légèrement le paquet pour que la
bague contenue dans GKEL vous glisse dans la main par l'ouverture GE. Auparavant, vous avez donné le paquet à
palper, pour qu'on y constate la présence de la bague. Pour que le paquet vide ne se déplie pas, posez dessus un verre
ou une petite boîte, à moins que vous ne préféreriez en pincer un des coins dans une grande agrafe-trombone qui vous
permettra de le tenir ultérieurement, pour y mettre le feu et montrer que la bague a disparu. Si, dans ce dernier cas,
vous avez employé du papier-éclair, la combustion en sera instantanée et de meilleur effet (1);
2° Une bonne variante de ce truc m'a été indique par André Mayette, qui la tenait de Carmelli :
Prenez un papier rectangulaire d'environ 15 cm. sur 11 cm. ABCD (fig. 61). Mettez la bague en P et pliez suivant EF;
observez que AE est d'un centimètre environ plus petit que EB, de telle sorte que BD va dépasser AC (fig. 62). Pliez
alors en arrière suivant JK, puis suivant GH; finalement, repliez toujours en arrière, la partie xHyK, suivant xy (fig.
63). Votre bague va se trouver enfermé dans une poche ouverte en xy et elle vous tombera dans la main en inclinant le
paquet.
Comme pour le procédé précédent, vous pouvez marquer d'avance les plis, ce qui permet une manipulation plus rapide;

3° Le cornet fait avec un morceau de journal. Vous détachez un rectangle de 18 cm. sur 22 cm. environ d'une
page de journal que vous roulez en cornet, dans lequel vous laissez tomber la bague. Vous fermez le cornet et le
déposez sur la table. Quand vous le défaites ensuite, la bague a disparu. En réalité, ce que vous détachez, c'est
une feuille double ABCD et les deux parties en sont réunis par quatre traits de colle AB, BC, CD et CA. Vous en
faites un cornet dont la pointe devra se trouver en C (fig. 64). Une fois le cornet fini et fixé en tortillant la pointe
C, vous rabattez X sur Y (fig. 65), ce qui ouvre une poche où vous mettez la bague où elle restera cachée quand
vous déferez le cornet.
Vous pouvez improviser un cornet "escamoteur" analogue au précédent, en faisant un cornet ordinaire avec une
feuille préalablement pliée en deux et de façon que le pli se trouve verticalement à l'intérieur du cornet. Vous
rabattez alors la partie intérieure de la feuille double sur la face opposée du cornet comme pour le cornet
précédent. C'est donc entre les deux parties de la feuille que vous déposez (ou faites déposer) la bague, et c'est là
qu'elle se trouvera cachée lorsque vous déferrez le cornet. L'inconvénient de cette variante, c'est qu'il faut
commencer la confection du cornet en pliant le papier; cela peut faire naître des soupçons dans l'esprit de
certains spectateurs.
4° Le paquet escamoteur (2) Il est du même genre que la première version du cornet. C'est un rectangle
d'environ 22 cm. de largeur sur 18 de hauteur. Le papier est double et ses deux parties sont collées par
des traits de colle suivant les parties hachurées de la figure 66. Vous présentez le papier comme s'il
était simple et vous en faites une espèce de sac en pliant d'abord suivant AB, puis suivant CD et, enfin,
suivant EF (fig. 67). En réalité, vous avez deux poches accolées et c'est dans celle qui a été ménagée en
préparant le sac, que vous faites mettre la bague ; quand vous dépliez le sac, la bague a disparu.

f) Il existe un petit appareil fort ingénieux pour escamoter un bague ou tout autre petit objet ; c'est une
boîte cylindrique de métal de 35 mm. environ de diamètre sur 50 de hauteur, comme un petit gobelet;
dans son intérieur, se trouve une autre petite boîte cylindrique (fake), de quelques millimètres moins
large et de 23 millimètres de hauteur, à laquelle est fixée une tige qui dépasse la boîte extérieure (fig.
68) et se recourbe en crochet pointu fait avec une aiguille qui y est soudée. Le haut de l'extérieur du gobelet étant peint
en noir sur une largeur d'un centimètre, comme le crochet, celui-ci est invisible, et la boîte intérieure étant entourée de
drap, ne se révèle à aucun moment par du bruit.
Faites visiter le gobelet sans son fake et faites mettre la bague dedans. Reprenez-les et, sous le prétexte de la faire
vérifier, ressortez-la. Pendant qu'on est occupé à l'identifier, emparez-vous du fake piqué sur le côté droit du pantalon et
introduisez-le dans le gobelet; l'attention étant, à ce moment, attirée sur la bague, vous pouvez très bien le faire sans
qu'on s'en aperçoive. Vous remettez alors vous-même la bague dans le gobelet (ou plutôt dans le fake), et vous secouez pour qu'on se rende bien
compte qu'elle est dans le gobelet. Vous prenez une carte à jouer et vous en recouvrez le gobelet ; mais dans le geste de prendre ou de montrer la
carte, le bras passe devant le gobelet, et le crochet, se piquant dans la manche, y accroche le fake. C'est donc un gobelet vide que vous déposez sur
la table. Le point le plus délicat, c'est de cueillir le fake accroché sur la manche pour s'emparer de la bague; le geste de croiser les bras, tout en
parlant, facilite cette reprise.

g) Un bon procédé aussi pour escamoter une bague, c'est le tirage élastique. Un fil de caoutchouc mince et noir est fixé à l'intérieur de la manche de
chemise, un peu au-dessus du coude, par une épingle anglaise. La longueur doit être calculée pour que le petit mousqueton dont est munie son
extrémité, descende presque au bord de la manche, de telle façon qu'on puisse s'en emparer facilement.
Le maniement de ce tirage n'a pas besoin d'explication pour les initiés.
h) Pour être complet, je signalerai encore:

1° Le verre escamoteur, qui est percé d'une ouverture rectangulaire étroite dont le bord inférieur affleure la face supérieure du
fond (fig. 69) ; l'objet mis dedans, bague ou pièce, vous vient ainsi facilement dans la main. Je ne l'aime pas beaucoup parce
qu'on ne peut le donner à visiter. Il peut toutefois sembler non truqué parce qu'il conserve l'eau qu'on y verse, l'index et le
médius s'appliquant serré sur la fente, en embrassant la base du verre.

2°) La demi-alliance, complétée par un demi-anneau de fil couleur chair; il suffit de lui faire faire un demi-tour autour du doigt
pour qu'elle disparaisse ou réapparaisse.

Je ne parle pas des nombreux appareils et boîtes à escamotage (cabinet japonais, étui magique, etc...), qui font partie de cette prestidigitation
périmée, ne faisant plus illusion, même aux enfants. Ils sentaient trop le "truc", et ils ont rejoint, dans l'histoire, les cuivreries de nos aïeux; leur
description remplirait inutilement ces pages et leur présence encombrerait notre valise.

(1) Au lieu d'enflammer directement le paquet à la flamme d'une bougie, vous pouvez le déposer sur un petit plateau de métal percé en son centre de quelques trous. Sous prétexte de faire fondre la bague soi-
disant contenue dans le paquet, vous placez le plateau sur une flamme de la bougie ou d'une allumette : tout de suite une vive lueur s'élève ; il n'y a plus rien dans le plateau. (Procédé indiqué par mon ami
l'excellent illusionniste Abel Blanche).
(2) Ce paquet, comme le cornet précédent, et comme le tirage élastique dont je parlerai plus loin, est destiné surtout à l'escamotage d'une alliance duplicata, qui ne doit pas réapparaître.

La prestidigitation sans bagages


Extrait du chapitre III, BAGUES

71
ÉCHANGES DE BAGUES

a) Dans un certain nombre de tours, il faut échanger la bague qu'on vous confie, contre une bague duplicata. Les procédés de pure adresse (pincette,
coulée, etc.) qui servent à l'escamotage, peuvent servir aussi pour l'échange, si la main qui est supposée recevoir la véritable alliance, contient
secrètement le duplicata.
Sans accessoires, on peut faire un échange d'une simplicité enfantine, mais que ne dédaignent pas les bons illusionnistes: Vous avez l'alliance
duplicata enfilée sur le bout du médius replié dans la main et, par conséquent, cachée sans difficulté; vous tendez l'index pour que le spectateur y
enfile sa bague; en vous retournant vous repliez l'index t vous étendez le médius; le change est fait.

b) La baguette magique est un excellent accessoire pour changer une bague. Vous avez glissé secrètement, dans la partie de votre baguette que vous
tenez en main, la bague duplicata, et vous tendez cette baguette au spectateur pour qu'il y enfile la bague. En retournant à votre table, vous changez
votre baguette de main; ce geste permet à la fois de cacher la bague empruntée et de libérer celle qui était invisible.
Ce procédé permet de changer plusieurs bagues à la fois.

c) Un plateau, genre sébille ou un simple bol, permet aussi l'échange. Vous arrivez pour recueillir la bague du spectateur, avec le bol tenu par le
pouce en dedans et les autres doigts dehors; mais, sous le pouce, vous avez l'alliance duplicata. En reposant le bol sur la table, vous lâchez cette
fausse bague, et elle va rejoindre l'autre dans le fond du bol; c'est le duplicata que vous reprenez ensuite ostensiblement, comme s'il n'y avait qu'une
seule bague dans le bol. Ce procédé ne peut guète être utilisé que si vous avez un servant qui emporte la vraie bague avec le bol; de plus, il faut se
servir d'une petite alliance et avoir.... un large pouce.

d) Enfin, un petit sac de papier permet un échange facile. Le sac est double; on fait mettre l'alliance empruntée dans un des compartiments qui,
ayant le fond troué, vous laisse cette alliance dans la main; le duplicata a été mis dans le second compartiment, de telle sorte que lorsque vous
retournez le sac sur une assiette ou un verre, c'est cette alliance qui y tombe. L'utilisation du sac est justifiée, aux yeux des spectateurs, par le fait
que vous ne voulez pas toucher à l'objet pour écarter tout soupçon (?)"

Je ne cacherai pas que c'est au moyen d'échange sans accessoire que je donne la préférence, mais je pense qu'il est bon que le prestidigitateur
n'ignore pas les autres moyens, d'autant plus qu'il peut en faire son profit pour autre chose que pour les bagues.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre III, BAGUES

72
RÉAPPARITIONS DE BAGUES

En dehors des réapparitions formant la finale de tours qui vont être décrits plus loin, je signalerai deux façons de produire une bague empruntée et
escamotée.
La première - dans un fruit ou un petit pain - est très connue ; elle se fait à l'aide du couteau
spécial appelé couteau au billet. A un couteau ordinaire, mais de lame large, vous avez fait
souder une espèce de petite chambre de métal (fig. 70); dans laquelle coulisse un poussoir (1).
Le couteau doit se trouver sur votre table, derrière un objet qui le cache suffisamment, ou
mieux, dans une boîte où il est facile de le charger de la bague avant de le saisir. La façon de
s'en servir est trop simple pour que j'insiste; mais j'ajouter que la bague doit être une alliance, et
très petite.
On peut introduire une bague escamotée dans un fruit ou un petit pain sans couteau spécial ; mais, en ce cas, le fruit ou le petit pain doit être
préparé d'avance et avoir une ouverture par laquelle vous introduisez la bague dans son intérieur. Cela vous empêche de le donner à visiter;
néanmoins nous retrouverons cette façon d'opérer dans le chapitre des montres, avec la classique expérience de la montre au petit pain.

La seconde façon est beaucoup moins pratiquée; elle est pourtant brillante. C'est la réapparition à la
baguette. Vous donnez un coup de baguette en l'air, et il semble que la bague (ou les bagues, car on
peut l'utiliser pour plusieurs successivement) est venu s'enfiler dessus. En réalité, la bague était enfilée
dans la baguette et cachée dans la main qui tenait celle-ci; vous la libérez en donnant le coup en l'air.
Elle ne peut s'échapper de la baguette, parce que celle-ci porte, aux environs de son extrémité libre,
une épingle noire fichée obliquement (fig 71). C'est, du moins, le procédé qui a été préconisé.
Personnellement, je me sers d'un fil fixé à l'union de la virole et du corps de la baguette, fil que
retiennent les derniers doigts de la main droite tenant cette baguette. L'avantage de ce procédé, c'est que la bague ne peut sûrement pas s'échapper
de la baguette, et que pourtant, on l'enlève sans difficulté, quand on va la rendre (il suffit, en effet, que les doigts droits lâchent le fil); de plus, on
peut, à la fin du tour, casser ce fil et donner la baguette à visiter.

(1) Il existe un bon perfectionnement, c'est de prolonger le poussoir par une tige allant jusqu'au milieu de la manche, de telle sorte qu'on le commande sans avancer le pouce sur la lame; mais la construction
de l'appareil est ainsi beaucoup plus compliquée.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre III, BAGUES

73
LA BAGUE QUI RESTE SUSPENDUE AU FIL BRÛLÉ

C'est une application du principe de physique bien connu. Trempez un très gros fil de coton (ou une fine ficelle) dans une solution saturée de sel de
cuisine et laissez-le sécher.
Quand il est bien sec, attachez-en une extrémité à un objet fixe (cou par exemple, ou mieux, une petite potence) et nouez l'autre extrémité à une
bague.
Si vous mettez le feu au fil, il se consumera; mais le chlorure de sodium qui l'imprégnait, va en rester comme le squelette et constituer un élément
de suspension assez résistant pour soutenir la bague (si celle-ci n'est pas trop lourde).
Pour transformer cette expérience de physique en tour, il vous suffit de préparer votre fil en imprégnant de sel seulement la moitié de sa longueur.
Devant les spectateurs, vous pliez ce fil en feux et vous sectionnez au niveau du pli. "Monsieur, dites-vous à un spectateur, désignez l'un de ces
bouts de fil", et par cette phrase vous réalisez un choix forcé. En effet, si on vous désigne le bout non imprégné de sel, c'est celui-la que vous
donnez au spectateur; s'il vous désigne l'autre, vous dite : "C'est donc celui-ci que vous me laissez". Quoi qu'il en soit, vous lui faites attacher son
morceau de fil au clou et la bague au fil, puis vous y faites mettre le feu : la bague tombe à terre.
Prenant alors l'autre bout qui est imprégné de sel, vous faites la même chose que le spectateur; mais vous y ajoutez quelques passes magnétiques ou
quelques paroles cabalistiques, et la bague reste suspendu au clou de la potence.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre III, BAGUES

76
LA BAGUE OBÉISSANTE ET SAVANTE

Effet. - Vous donnez votre baguette à examiner, puis vous empruntez une bague (alliance de préférence) et vous priez son possesseur de l'enfiler
lui-même sur votre baguette. Vous tenez votre bâton magique, et la bague se place évidemment à sa base contre votre main; mais, sous l'influence
de vos passes elle s'élève, descend, remonte et obéit à tous vos ordres. Puis, elle répond par ses mouvements aux questions posées, devine des
chiffres, des cartes, etc...

Explication. - Vous employez une baguette ordinaire à bout nickelés; mais vous avez sous votre gilet un étui également nickelé, fermé à une
extrémité et semblable à ces bouts; seulement, il doit être légèrement plus large qu'eux, pour pouvoir être placé dessus. A son ouverture, est fixé un
fil de soie, noir et mince, de 50 cm. de longueur qui va s'attacher à un bouton de votre gilet.
Pendant qu'on visite votre baguette, vous vous emparez de cet étui et vous l'enfilez inostensiblement sur un des bouts, quand on vous a rendu votre
"talisman". Avec un changement de mains et un retournement de la baguette qui amène l'étui en haut, tendez le fil le long de la baguette; il devient
invisible; c'est alors que vous priez le spectateur d'enfiler sa bague sur la baguette.
Tenant droite la baguette par l'extrémité où n'est pas l'étui, il vous suffira de l'éloigner ou de la rapprocher de votre corps pour tendre ou détendre le
fil, et, par suite, pour faire monter ou descendre la bague le long de votre bâton magique. Nous verrons, au cours de certains des chapitres suivants,
les divinations qui peuvent être ainsi réalisées.

Pour terminer, vous approchant du spectateur qui vous a prêté la bague, vous lui demandez de tendre la main et vous y laissez tomber l'anneau en
renversant la baguette. Enfin, vous saisissez cette baguette par l'extrémité où se trouve l'étui tendez pour la faire visiter; elle paraît - et elle est -
ordinaire, puisque vous gardez dans votre main l'étui et y reste caché.

On peut, si l'on ne possède pas de baguette à bouts nickelés, fixés le fil à la baguette à l'aide d'un bout d'aiguille de 15 mm. fiché dans un trou
pratiqué au centre d'une des extrémités; mais, dans ce cas, on ne peut faire visiter la baguette au début, et l'effet général en est diminué.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre III, BAGUES

77
BAGUE ET BOULE

Voici une expérience déjà ancienne et qu'on ne voit plus guère exécuter; elle fait pourtant beaucoup d'effet et ne mérite pas de tomber dans l'oubli;
il suffit de la rajeunir quelque peu.

Effet et marche du tour. - Vous empruntez une alliance et la mettez dans une soucoupe qui se trouve sur votre table.
Saisissant une feuille de papier, vous en faites un petit sac et vous y "versez" l'alliance, puis vous déposez le sac sur un endroit bien en vue (chaise
et guéridon), après y avoir fait constater une dernière fois la présence de la bague.
Donnez alors à visiter une boule perforée à un spectateur à votre gauche, et une tige de métal ou de bois (à la rigueur, un simple crayon mince et
long) à un autre spectateur à votre droite.
Prenant un foulard sur votre table, vous revenez prendre la boule au spectateur qui l'a visitée (et même identifié d'un coup de crayon, s'il le désire);
vous la présentez à l'autre spectateur en lui demandant d'enfiler la tige dedans; puis, vous le priez de tenir cette tige horizontalement par les
extrémités.
Vous jetez alors sur la tige et la boule le foulard (autant que possible pas en soie, pour qu'il ne glisse pas).
Vous allez ensuite chercher sur votre table un verre que vous montrez vide et vous l'obturez avec un rond de papier fixé par un bracelet de
caoutchouc; puis, vous le replacez où vous l'aviez pris.
A ce moment, vous faites remarquer qu'il y a une bague dans le sac de papier, que la boule est enfilée sur la tige, d'où elle ne peut sortir et, qu'enfin,
il y a un verre vide et obturé de telle façon qu'il est impossible d'y rien faire entrer.
Coup de pistolet ou incantation magique !!!
vous ouvrez le sac de papier : la bague en est disparue ; vous faites quelques frictions sur le foulard et vous le retirez : la boule a disparu aussi, mais
c'est la bague qui est enfilée à sa place sur la tige. Enfin, vous découvrez le verre : la boule est dedans, et, après avoir enlevé le papier qui l'obturait,
vous la donnez à visiter à la personne qui l'a identifiée.

Préparation. - Les objets nécessaires sont:

1° Deux boules, d'aspect extérieur identique, percées d'un trou qui peut laisser passer la tige ou le
crayon; l'une d'elles est truquée de la façon suivante : elle s'ouvre en deux à l'aide d'une minuscule
charnière, et une de ces parties porte une cavité en forme de rainure qui doit recevoir la bague (fig. 76).
Quand, masqué par un des foulards qui vont servir à l'expérience, vous avez glissé la bague dans la
rainure, vous refermez la boule.
Pour que ces mouvements puissent se faire vite et facilement (1) je conseille de mettre la demi-boule qui
porte la rainure sur un morceau de molleton, ou, encore mieux, dans une espèce de godet épousant sa
forme (fig. 76) (en plâtre, en mie de pain, ou en bois tourné garni de drap). De cette façon, la boule est
suffisamment fixée pour que vous puissiez facilement glisser la bague dans la rainure et refermer la
boule en une demi-seconde;

2° Un papier préparé suivant le modèle décrit au n° 70 (4°)

3° Une alliance duplicata.

4° Un verre sans fond avec une rondelle de papier pouvant obturer son orifice normal et un anneau de caoutchouc pour la maintenir;

5° Deux foulards ou mouchoirs, le premier de préférence non en soie, comme il a été indiqué plus haut; il sera déplié et mis "en tas" de telle façon
qu'il cache la boule truquée, et un de ses coins sera placé pour pouvoir être saisi en même temps que cette dernière; le second sera mis en boudin et
placé devant le verre sans fond pour en masquer une hauteur de 5 cm. environ.

Exécution. - Au début, échange à la pincette de l'alliance empruntée, avec le duplicata que vous aviez en main gauche et que vous mettez dans la
soucoupe. C'est donc la bague duplicata que vous mettez dans la pochette secrète du sac et qui ne reparaîtra plus.
Pendant que vous prenez le papier pour faire le sac, vous mettez la vraie bague dans la boule et vous la refermez.
En prenant le premier foulard, vous saisissez de la même main la boule truquée que cache le foulard.
Quand vous avez repris de la main droite la boule visitée par le spectateur, vous faites l'échange avec l'autre boule; pour cela, vous faites semblant
de la passer à la main gauche; en réalité, vous l'empalmez et remettant paume en haut la main gauche et en l'ouvrant, vous montrez la boule
truquée; c'est elle que vous enfilez sur la tige. Ayez soin de repérer - par la vue ou le toucher - la charnière, pour la placer en bas quand la boule est
enfilée; d'abord cela la cachera aux yeux de celui qui tient la tige; de plus, vous saurez ainsi dans quel sens exact vous devrez écarter les deux demi-
boules, et l'ouverture de l'appareil sous le foulard vous en sera facilitée. Ces boules sont généralement non pas à surface unie, mais vermiculée, c'est
à dire couvertes de moulures parallèles, ce qui dissimule parfaitement, dans un des sillons, la ligne de sectionnement de la boule. Puis, vous
recouvrez le tout du foulard que vous avez mis sous votre bras gauche pendant l'échange.
En prenant le verre sans fond, vous déposez à côté la boule empalmée, et quand vous le remettez sur votre table, après sont obturation avec la
rondelle de papier, vous en coiffez la boule. Ayez soin, en recouvrant le verre avec le deuxième foulard, de ne pas soulever celui-ci entièrement,
puisqu'il cache la partie inférieure du verre où se trouve la boule.
Le reste de ce tour n'a plus guère besoin d'explications : à travers le foulard vous écartez les deux demi-boules qui restent dedans quand vous
l'enlevez.
Retirant le deuxième foulard, vous laissez voir la boule dans le verre; puis, l'inclinant, vous passez le petit doigt dessous, pour que la boule reste
dans son intérieur quand vous levez le verre de la table.
Ayant retiré l'anneau de caoutchouc et le papier, vous "versez" la boule dans votre main libre et vous la donner à vérifier.
Pour terminer, faites un escamotage de la boule par un des nombreux moyens de pure adresse, par exemple par la fausse prise sur le poing fermé.

(1) Les difficultés n'existent pas si vous disposez d'un servant qui fait pour vous toutes ces manœuvres pendant que vous opérez ; dans ces conditions vous pouvez même faire le tour avec trois bagues ;
seulement il faut une boule truquée en conséquence, c'est à dire avec trois rainures.
D'autre part, si vous employez comme les prestidigitateurs de café, en général, un étalage de caisses avec rideaux, qui vous ménage derrière lui un espace où vous pouvez manier des objets à l'abri des
regards, les difficultés sont également réduites au minimum; il en est de même si vous opérez sur une estrade qui ne laisse pas voir le dessus de votre table ; mais dans un salon, et surtout pour un amateur, il
faut compter que l'on n'est pas en surélévation et que l'étalage en question n'est guère permis.
D'une façon générale, dans mes descriptions, je supposerai que vous vous trouvez dans les conditions les plus difficiles, c'est à dire, par d'estrade, et pas d'espace dérobé à la vue des spectateurs.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre III, BAGUES

78
LA BAGUE VOLANTE
(Quatre procédés)

Effet et marche du tour. - Vous empruntez une alliance, vous la placez sous un mouchoir et vous la donner à tenir à un spectateur qui la pince entre
le pouce et l'index gauches à travers le tissu. A ce même spectateur placé à votre gauche, vous donnez un verre qu'il tient en main droite sous le
mouchoir et au-dessus de la bague.
Vous prenez votre baguette magique et la gardant par son milieu dans votre main droite, vous la donnez à tenir par ses extrémités à un autre
spectateur placé à votre droite.
"Monsieur, dites-vous au premier spectateur, vous allez compter jusqu'à trois. A "trois", vous ouvrirez la main gauche pour que la bague tombe
dans le verre. Ne confondez surtout pas et n'ouvrez pas la main droite, car le verre tomberait par terre et mon expérience ne pourrait réussir.
Attention ! compter. Monsieur : Un..., deux..., trois !!! Vous avez tous entendu la bague tomber dans le verre ! Maintenant, à mon tour de compter :
un..., deux ! (A ce moment, vous avez pincé le mouchoir par son milieu, juste au-dessus du verre et vous l'enlevez d'un geste brusque). Plus rien
dans le verre ! .... Trois ! voici la bague enfilée sur la baguette. Je n'y touche pas ; veuillez, Monsieur, la rendre vous-même à son propriétaire ".

Explication. - Une alliance duplicata attachée à un fil d'une dizaine de centimètres de longueur, fixé au milieu du mouchoir, c'est là toute la
préparation du tour. Ce mouchoir est placé sur votre table ou dans votre poche, de telle façon qu'en tirant sur deux coins (non opposés, qui doivent
être de prise facile), il s'étale, de votre côté, la bague duplicata pendue au fil. Vous placez dans les doigts gauches, avec le coin qu'ils tenaient, celui
qui était dans la main droite, et après avoir bien montré la bague empruntée, vous faites le geste de la mettre dans le centre du mouchoir; en réalité,
vous saisissez au passage l'alliance duplicata, et c'est celle-là que vous mettez au milieu du mouchoir pour la donner à tenir au spectateur.
La main droite se retire avec la bague empruntée qu'elle garde dans la paume, en la maintenant par les deux derniers doigts.
Tout en priant le deuxième spectateur de venir tenir les extrémité de votre baguette, vous l'enfilez dans la bague que vous amenez jusqu'au milieu
de votre bâton magique; c'est facile à faire sans qu'on s'en aperçoive.
La marche du tour, indiquée plus haut, dispense d'autres explications.

Ce tour, si simple et déjà ancien, produit toujours un excellent effet. Il a été l'un des premiers de mon répertoire, et il y est resté, soit sous cette
forme, soit sous celles que je vais décrire maintenant.

Dans la première variante, il ne faut pas que l'alliance duplicata soit attachée par un fil au mouchoir et le tour ne nécessitant aucune préparation,
peut être improvisé; mais l'effet de la bague tombant dans le verre est supprimé.
Après avoir emprunté l'alliance, vous faites un change, à la pincette par exemple, et ayant mis l'alliance duplicata dans une soucoupe, vous enfilez
secrètement l'alliance empruntée sur votre baguette, sur une règle ou même sur une canne (veillez à ce que celle-ci ne soit pas trop grosse). Ayant
amené la bague au milieu de l'objet dont vous faites tenir les extrémités, vous jetez dessus un mouchoir quelconque, pour qu'on ne la voie pas.
Reprenant la bague duplicata de la main droite, vous faites semblant de la mettre dans la main gauche et, vous approchant de ce que tient le
spectateur, vous faites le simulacre d'y projeter le contenu de votre main qui, en réalité, est vide/ Et, pendant ce temps, la main droite dépose son
alliance duplicata dans la pochette.
Enlevez le mouchoir, la bague enfilée apparaît.

On a proposé de placer l'alliance empruntée dans le verre portant une ouverture à sa base (décrit au chapitre 70, h).Cela dispense d'une alliance
duplicata.
Dans la seconde variante, point n'est besoin d'une alliance duplicata et l'on ne se sert même plus de mouchoir; mais cette présentation demande un
certain exercice pour être bien exécutée ; c'est la façon d'opérer de Ghili-Ghili, de Ghali-Ghali, de Saadi-Foaddy, etc...
L'alliance est recueillie sur la main droite bien ouverte, paume en haut; elle est amenée par de petites secousses (ou même placée par les doigts
gauches) à l'endroit indiqué par la figure 77, de telle façon qu'en fermant légèrement la main, la bague se trouve
empalmée?
C'est alors que retournant la main droite sur la main gauche, on fait semblant d'y déposer la bague. Celle-ci
reste donc dans la main droite, tandis que se referme la main gauche.
Votre main droite s'empare, par le bout de ses doigts, d'un crayon au voisinage d'une de ses extrémités, et en le
faisant basculer, vous amenez cette extrémité dans l'alliance. Il ne reste plus qu'à la faire progresser vers le
milieu du crayon par de petits mouvements des doigts, particulièrement du pouce et de l'index. Remarquez que
tout ceci doit être fait avec la seule main droite, et que ces mouvements des doigts sont confondus avec ceux de
cette main qui gesticule, et frappe sur la main gauche fermée, avec l'autre extrémité du crayon, pendant que
vous prononcez les paroles magiques nécessaire (?) à la production du phénomène.
Le crayon ayant été donné à tenir par ses extrémités, alors que le centre est toujours en main droite, la main
gauche s'en approche, passe sous la main droite, fait comme si elle enfonçait son contenu dans le crayon, et
après avoir frottée l'une contre l'autre les deux paumes de main, vous les écartez; la bague apparaît enfilée sur le
crayon dont le spectateur n'a pas cessé de tenir les extrémités.

Une troisième variante très originale a été indiquée par mon ami E. Gardet qui l'a publiée dans le N° 87 du
"Journal de la Prestidigitation" (sous le pseudonyme de E. Dagret).
L'alliance emprunté est apparemment enveloppée dans un petit carré de papier-éclair; en réalité, on lui substitue
un anneau de ce même papier-éclair, façonné en tortillant un rubant de 15 cm. sur 3, pour l'amener à la forme d'un brin de grosse laine à tricoter; les
extrémités coupées en biseau sont collées, et cet anneau donne l'illusion d'une alliance quand il est palpé au travers du papier qui l'enveloppe.
Le feu étant mis au petit paquet formé par la fausse alliance et le morceau de papier, tout disparaît dans un éclair, et la vraie bague est retrouvée
enfilée sur la baguette (ou le crayon), comme dans l'une des variantes précédentes.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre III, BAGUES

79
LA BAGUE QUI PASSE D'UN PAQUET DANS UN CORNET

Effet. - Vous présentez un carré de papier d'environ 12 cm. de côté et vous en faites, en le pliant, un petit paquet dans lequel vous enfermez une
alliance empruntée. Vous faites constater que la bague est toujours dans le papier, et, par surcroît de précaution, vous l'entourez d'un anneau de
coton; vous déposez le tout sur le fond d'un verre renversé.
Vous dépliez alors un journal et, avec des ciseaux, vous découpez, dans la première page, une rectangle d'environ 20 cm. sur 25. Vous le montrez
des deux côtés et vous faites voir vos mains vides; puis, en pliant ce papier, vous en façonnez un petit sac que vous déposez, ouverture en haut,
dans un deuxième verre, après avoir fait palper le bas de ce sac, pour démontrer que rien n'y a été glissé.
Prenant alors votre baguette magique, vous prononcez une formule cabalistique et vous touchez le paquet où est la bague ; une flamme jaillit et tout
à disparu : bague et papier.
Achevant la formule, vous faite un geste avec la baguette vers le petit sac ; montrant à nouveau vos deux mains vides, vous prenez ce sac que vous
renversez dans le verre : la bague y tombe et est rendue à la personne qui l'a prêtée.

Explication. - Le paquet est fait de la façon indiquée au n° 70 (e), mais avec du papier-éclair.
Après avoir fait palper la bague à travers la papier, vous la laissez glisser dans votre main droite pour la maintenir à la racine des médius et
annulaire, et vous entourez le paquet avec un anneau de fulmi-coton. Ceci n'a pas d'autre but que d'empêcher le dépliage spontané du papier,
révélant qu'il est vide; pour la même raison, placez le paquet sur le verre, parties repliées en haut.
Le journal est truqué de la façon suivante : à 5 cm. du haut de la page 2, vous avez collé, sur la deuxième colonne une petite poche à soufflets qui
est juste de la largeur de cette colonne et qui est, par la suite, invisible même de près (surtout si vous l'avez découpée dans un même numéro de
journal).
Les détails de la construction de cette poche ont été données dans l'article - avec figures - que j'ai publié dans le n° 61 du Journal de la
prestidigitation, page 97, et où j'ai décrit ce tour.
Le journal, saisi par la main gauche, est déployé, première page en avant, et c'est la main droite (porteuse de la bague), qui prend les ciseaux pour
découper un rectangle de 20 cm. de largeur (couper à peu près entre la 3ème et la 4ème colonne du journal), sur 25 cm. de hauteur.
En reportant les ciseaux sur le guéridon, le pouce se dégage de l'anneau des ciseaux et pousse la bague vers le bout des doigts, de sorte que lorsque
les ciseaux sont reposés sur la table, la bague est prise comme à la coulée, entre le haut de l'index et de l'annulaire.
La main gauche alors passe le papier à la main droite, ce qui cache l'alliance empalmée et lui permet de se montrer vide, pendant que la main droite
glisse la bague dans la pochette à soufflets. Il y a là une petite manœuvre avec laquelle vous serez familiarisé après quelques répétitions, mais qui
n'offre pas de difficultés réelles.
La main droite repasse ensuite le papier à la main gauche et peut aussi se faire voir vide. Puis, le papier est montré des deux côtés; si la pochette a
été faite soigneusement, et si les doigts de la main gauche s'appliquent à ce moment sur son ouverture, les spectateurs, même les plus proches,
n'aperçoivent rien d'anormal.
Veillez à ce qu'il n'y ait pas de lumière derrière vous, pour que la pochette ne soit pas visible par transparence durant vos manipulations.
Formez avec ce papier ainsi découpé dans le journal, un petit sac, en repliant le tiers de gauche, puis celui de droite sur le tiers du milieu et en
repliant trois à quatre fois (sur un centimètre environ chaque fois) la partie inférieure ; vous avez ainsi un sac ouvert seulement en haut. Vous faites
constater par le palper qu'il n'y a rien en bas de ce sac; la bague étant dans la pochette vers le haut, à l'endroit où vous tenez le papier, est
inaccessible au vérificateur; finalement, vous déposez ce petit sac dans le deuxième verre.
L'embrasement du paquet où la bague est supposée se trouver, se fait par l'attouchement de la "baguette infernale" que j'ai imaginée et dont vous
trouverez la description au chapitre IV (page 152).
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre III, BAGUES

80
LA BAGUE, LE FOULARD ET LE VERRE QUI VOYAGENT

Effet. - Vous empruntez un chapeau et vous le déposez sur votre table. Vous empruntez ensuite une bague (ici, on peut se servir de n'importe
laquelle, et il n'est pas nécessaire que ce soit une alliance, au contraire) et vous la faites déposer dans un verre de petites dimensions (à liqueur ou à
madère) et sans pied; vous faites enfoncer dans ce cerre, au dessus de la bague, une pochette de soie. Vous annoncez que vous aller faire passer le
verre, le foulard et la bague dans le chapeau.
D'abord la bague ! un geste et cela suffit : vous faites constater que la bague n'est plus dans le verre sous le foulard. Vous recouvrez le verre (ne
contenant plus que la pochette) avec votre mouchoir; vous prononcez quelques paroles magiques, ou tout simplement vous comptez jusqu'à trois, et
vous secouez le mouchoir : le verre a disparu.
Allant chercher le chapeau, avec les mouvements et l'attitude qui montrent bien que vous n'y mettez rien (c'est à dire, en évitant, par exemple, de
cacher le chapeau même un court instant avec votre corps), vous le rapportez à la personne qui a prêté la bague : elle la retrouvera dans le chapeau
avec le verre et la pochette.

Explication. - Vous avez, sous le bas de votre gilet, un verre, une pochette pareils au verre et à la pochette que vous employez devant les
spectateurs; en reportant le chapeau sur votre table, votre corps le masque un instant, et vous en profitez pour y déposer le verre duplicata contenant
la pochette. Pour que ce soit facile et rapide, placez votre verre transversalement sous votre gilet, au milieu, ou mieux, un peu à droite, de telle
façon que l'ouverture regarde à droite; vous n'avez qu' à engager le pouce dans l'ouverture pour le sortir du gilet et le mettre dans le chapeau en un
clin d'œil. Si, suivant l'excellent principe de l'Homme masqué, vous gardez bien vos coudes au corps, les spectateurs ne soupçonneront rien.
Il s'agit ensuite de changer ce verre avec celui qui contient la bague; rien n'est pus facile en faisant la demande classique : "Voulez-vous que l'objet
passe invisiblement ou visiblement ?" Généralement quelqu'un demande :"Visiblement" ; vous portez alors le verre dans le chapeau, le placez à côté
de l'autre et vous dites : "Ce n'est pas bien difficile, mais invisiblement, c'est beaucoup plus méritoire", et vous reprenez dans le chapeau le verre
duplicata, pour effectuer le voyage "magiquement". Si, par hasard, on ne vous criait pas : "visiblement", vous diriez : "Si vous m'aviez demandé
'visiblement', voila ce que j'aurais fait", et vous opérez comme précédemment.
La disparition du verre ne contenant plus que le foulard, se fait avec le mouchoir au centre duquel a été cousu par trois points, un rond de celluloïd
de la grandeur de l'orifice du verre. Jetant ce mouchoir sur le verre et l'arrangeant pour que le rond de celluloïd coïncide avec l'ouverture, vous
saisissez ce rond à travers le tissu, de la main libre, et vous avez l'air de tenir le verre : en réalité, la main qui le tenait se retire de dessous le
mouchoir avec le verre empalmé, s'abaisse et, pendant que les regards sont attirés sur ce mouchoir, elle s'en débarrasse à la profonde ou à la
pochette (cette poche du pantalon, située entre la vraie poche et la poche revolver, elle est très commode, aussi bien pour les prises que pour les
dépôts, et tous les prestidigitateurs devraient l'avoir à tous leurs pantalons).

Une autre façon d'opérer consiste à employer un verre à pied; dans ce cas, on n'a pas besoin d'un mouchoir à rond de celluloïd; il suffit d'avoir un
tirage formé d'un élastique et terminé par une boucle; vous engagez le pied du verre dans cette boucle que vous avez chargée dans un de vos
pouces. En laissant agir l'élastique, le verre disparaît dans votre vêtement.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre III, BAGUES

81
LA CHEVALIÈRE ÉVANOUIE.

Effet. - Vous montrez une bague à chaton, ou mieux, une chevalière, passée à votre médius gauche. Vous envoyez dessus une bouffée de fumée, et
elle a disparu. Votre main est absolument vide.

Préparation. - Votre bague est coupée pour en supprimer toute la moitié qui passerait sous le médius; à une des pointes formées par cette
suppression, vous adaptez, par l'intermédiaire d'un fil solide de 3 cm., un élastique qui passe dans votre manche gauche, puis derrière le dos et va
s'attacher à un bouton du pantalon à droite. Évidemment, il faut enlever votre manchette gauche.

Exécution. - Tout en montrant votre bague, vous passez l'extrémité de votre pouce gauche (vous aidant, pour cela, si c'est nécessaire, avec le petit
doigt droit) sous le fil; en le soulevant, vous dégagez la bague. Avec une flexion de la main, cette bague se libère complètement du doigt et
disparaît dans la manche.
La bouffée de fumée masque bien les petits mouvements nécessaire à cette disparition.
On peut dégager la bague avec la main droite; c'est plus facile, mais c'est moins brillant.
L'idéal sera de faire visiter une chevalière duplicata, et, pendant ce temps, de s'emparer de la bague truquée fixée provisoirement au bord de la
manche. Après échange, c'est cette dernière qui serait passée au doigt.
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CHAPITRE 4
Baguettes
SOMMAIRE

A - Apparitions.

03/09/2001 82. — A la manche (Robert-Houdin)


03/09/2001 82 bis. — Au revers de l'habit (Hédolt).
03/09/2001 83. — La baguette tirée du porte-monnaie.
03/09/2001 84. — La baguette tirée d'un foulard.
03/09/2001 85. — La baguette qui s'élance de la poche.
03/09/2001 86. — La cigarette qui se transforme en baguette.
...A suivre...

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre Baguettes

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82
Apparition à la manche

Dans son livre "Comment on devient sorcier", page 303 et 305, Robert-Houdin décrit cette apparition avec sa clarté habituelle; je ne puis mieux
faire que de reproduire cette description littéralement:
On place dans sa manche gauche la baguette qui se loge entre l'articulation de l'avant-bras et le creux de la main que l'on tient à moitié fermée et
tournée en dedans. Cette baguette a une disposition qu'il est bon de décrire ici : à l'une de ses extrémités est une très petite boucle métallique à
laquelle s'attache un fil de coton noir; l'autre bout du fil qui est de la longueur de la baguette, est attaché dans la manche d'habit de telle sorte que
lorsque la baguette en sortira, le fil, en se tendant, la retiendra dans une position telle que la main puisse en saisir l'extrémité.
On semble chercher de tous côtés "Je m'aperçois, dites-vous, que j'ai oublié ma baguette, et vous savez, mesdames et messieurs, que je ne puis rien
faire sans elle. Il ne me convient pas d'aller la chercher : elle viendra à mon commandement, c'est beaucoup plus simple. Vous allez la voir venir de
ce côté (on étend le bras droit vers la droite), ou par ici, (on étend alors la main gauche au bout de laquelle se trouve la baguette); tenez la voici
arrivée.".

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La prestidigitation sans bagages


Extrait du chapitre Baguettes

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82 bis
Apparition au revers de l'habit

(Procédé Hédolt)

Prenez un anneau de caoutchouc moyen (environ 2 cm de diamètre), faites un nœud au milieu, ce qui formera deux petits anneaux.
Passez dans l'un une épingle anglaise que vous fixez sous le haut du revers droit près du col; dans l'autre, vous passez l'extrémité de votre baguette
et vous êtes prêt. Il suffit de tourner le côté gauche du corps au public pour masquer une demi-seconde la main droite qui va prendre au bas du
revers l'extrémité inférieure de la baguette et la produit en allongeant le bras vers la droite.
Prestement faite, cette prise est invisible, et c'est celle que j'ai imaginée pour la "Ballade" que vous trouverez plus loin.
Elle a, sur la prise à la manche, l'avantage de laisser les bras parfaitement libres et de ne pas exiger la petite boucle métallique à l'extrémité de la
baguette.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre Baguettes

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83
LA BAGUETTE TIRÉE DU PORTE-MONNAIE

La baguette est dans la manche gauche; son extrémité inférieure est maintenue par le poignet légèrement plié. Vous prenez avec la main droite,
dans la poche droite du pantalon votre porte-monnaie (qui doit être du type avec rabat) et, pendant ce temps, vous abaissez le bras gauche de telle
façon que l'extrémité de la baguette vous vienne dans la paume. La main droite dépose alors le porte-monnaie contre l'extrémité de la baguette, dans
la main gauche qui s'est relevée, et elle ouvre le rabat : puis, elle fait semblant de plonger dans un des compartiments; en réalité, elle va saisir, au
bas du porte-monnaie, l'extrémité de la baguette, et la sort en rasant l'angle droit du rabat.
Cette apparition est très jolie, quand elle est bien exécutée; mais il faut l'étudier devant une glace, pour n'avoir pas l'air emprunté et raide dans la
tenue du bras de la main gauches, comme on l'a trop souvent. Tout de suite après la sortie, vous frappez la baguette sur la table ou sur une chaise
pour montrer qu'elle est bien en bois massif.

ce système, utilisable avec n'importe quelle baguette et un porte-monnaie non truqué, est peut-être préférable à d'autres qu'on a préconisés:

1° L'usage d'un porte-monnaie avec un trou en bas, par où on va chercher la baguette; ceci a l'avantage de laisser sortir la baguette par le milieu du
porte-monnaie et non par le côté, mais le maniement en est moins commode que le précédent;

2° L'emploi d'un bout nickelé, semblable à celui qui est à chacune des deux extrémités de la baguette, mais coulissant sur eux (nous en trouverons
plus loin une meilleure application dans "La baguette dans la bouche").
L'avantage de cette dernière façon est de pouvoir sortir la baguette du porte-monnaie, avec le dessous de celui-ci complètement visible.
Dans ce cas, la baguette munie de son bout nickelé est dans la manche droite, et le porte-monnaie est pris avec la main gauche dans la poche gauche
du pantalon; la main droite plonge dans le porte-monnaie et y introduit l'extrémité nickelée inférieure de la baguette avec le bout ajusté dessus.
C'est ce bout qu'elle tire en le faisant coulisser le long de la baguette (laquelle sort de la manche au fur et à mesure que la main droite s'éloigne du
porte-monnaie), pendant que le pouce gauche, maintient dans celui-ci l'extrémité inférieure de la baguette.
Malheureusement, ce procédé qui exige un accessoire (bout nickelé coulissant) et une baquette bouts nickelés, nécessite aussi la pose de 3 ou 4
anneaux dans la manche, pour empêcher que la baguette ne s'incline à droite ou à gauche. Ce sont des complications qui ne sont pas négligeables.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre ???

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84
LA BAGUETTE TIRÉE D'UN FOULARD

La baguette porte une petite boucle métallique, comme celle qui est nécessaire dans l'apparition du n°82, et , à ce minuscule anneau, vous fixez une
boucle de crin très fin ou de fil. Cette dernière doit aller, quand la baguette est dans la manche jusque dans la paume de la main gauche, et
l'annulaire est enfilé dedans.
Pour l'apparition, vous prenez un foulard assez grand et pas trop mince, de 45 à 50 cm de côté; vous en donnez un coin à la main gauche qui le
saisit entre l'index et le médius et vous étales le foulard dont l'autre coin est resté dans la main droite; vous croisez le bras droit sur le gauche, pour
montrer l'autre face du foulard; puis vous le décroisez et vous portez le coin tenu en main droite, entre le pouce et l'index gauches, pour montrer la
main droite vide.. En reprenant ce coin entre l'index et le médius, la main droite engage son pouce dans la boucle de crin ou de fil, et tire la baguette
en se portant vers la droite et en haut (obliquement, par conséquent, pour éviter que la baguette, en se balançant, se laisse voir à droite du foulard);
dans ce mouvement, vous étalez le foulard et la baguette pend derrière celui-ci. Vous montrez la main gauche vide, puis vous faites un rouleau
vertical du foulard, rouleau dans le milieu duquel se trouve la baguette.
C'est de ce rouleau que, finalement, vous la tirez par le bas.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre Baguettes
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85
LA BAGUETTE QUI S'ÉLANCE DE LA POCHE

Effet. - Vous écartez le côté gauche de votre veston, et votre baguette jaillit de la poche supérieure gauche de votre gilet; elle est projetée à une
certaine hauteur au dessus de votre tête, et vous la rattrapez en l'air. Vous pouvez la donner ensuite à visiter : elle est absolument ordinaire.

Explication. - J'ai décrit dans le n° 85 du "Journal de la Prestidigitation" page 224, l'appareil que j'avais imaginé en collaboration
avec mon confrère M. Paul Antoine (de Nîmes) pour réaliser cet effet très gracieux et original.
Il faut un tube de métal (de 5/10e de millimètre de d'épaisseur), d'un diamètre un peu plus grand que votre baguette, et d'une
longueur supérieure de 25 mm à celle de votre baguette. Vous y adaptez un élastique de 35 cm environ en le fixant par ses
extrémités près du bord supérieur du tube (A et B, fig. 77 bis).
Le milieu de cet élastique, qui plonge dans le tube, passe dans un bouchon de bois portant deux encoches et un canal central (fig.
77 ter), sur lequel s'appuiera la baguette, quand vous l'enfoncerez dans le tube.
Cette baguette sera maintenue par une épingle noire passée dans deux trous C et D, percés dans le haut du tube et avoisinant ceux
où se trouvent l'élastique. Comme cette épingle est rattachée à un fil (de 10 cm. de longueur) à une épingle anglaise fixée à la
doublure de votre veston, vis-à-vis de la poche supérieure gauche du gilet, il suffira d'écarter le veston pour entraîner l'épingle et
libérer la baguette. Celle-ci, sous l'action du caoutchouc saute en l'air à la hauteur que vous réglez par la longueur et la force de
l'élastique.
Le tube passant par un trou pratiqué dans la doublure du gilet et fixé par un crochet K au bord gauche de la poche, se place dans
l'intérieur du pantalon et sous le gilet. On le met et on l'enlève très facilement.
La seule chose qui nécessite un peu d'adresse - et, par conséquent; quelques répétitions - c'est de rattraper la baguette en l'air et de
ne pas la laisser choir sur le sol, ce qui serait toujours disgracieux; mais on remarquera que la projection est toujours pareille à
elle-même et que la baguette est lancée invariablement à la même distance.
Je ferai observer, à ce propos : 1° qu'il faut se pencher légèrement en avant, pour que le tube prenne un peu cette direction et
projette la baguette en avant en même temps qu'en hait; 2° qu'il faut incliner la tête à droite pour ne pas recevoir dans la figure la
baguette bondissante.
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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre Baguettes
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86
LA CIGARETTE QUI SE TRANSFORME EN BAGUETTE

Effet. - Vous prenez dans votre porte-cigarettes une cigarette et vous la jetez en l'air; quand elle retombe, elle s'est transformée en baguette à bouts
d'ivoire.

Explication. - C'est une feuille de celluloïd qui, normalement, se roule d'elle-même dans le sens de la longueur ; elle est noire avec ses extrémités
blanches, pareille à une baguette magique d'un modèle actuellement très courant. Vous la roulez serrée dans l'autre sens, celui de la largeur, et vous
obtenez un petit cylindre de la grosseur et de la teinte d'une cigarette (la partie noire étant ainsi recouverte par la partie blanche d'une des
extrémités); vous la maintenez roulée par un petit anneau de caoutchouc. Dès que vous l'avez sortie de votre porte-cigarettes, vous retirez -
inostensiblement en la manipulant - l'anneau élastique et vous la jetez en l'air, elle se déroule dans le sens de la longueur, comme sa forme
normale ; et ceci est instantané.
C'est un accessoire que vous pouvez construire vous-même, mais que vous trouverez à un prix raisonnable chez les marchands d'appareils. Il réalise
un effet très curieux quoique l'objet ne puisse ensuite être remis à l'examen.

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CHAPITRE 6
Boules, balles, bouchons et muscades
Ainsi que je l'ai écrit dans mon avant-propos, et dans le but de me limiter, je ferai abstraction dans ce chapitre - comme dans ceux des cartes, des dés à
coudre, et des pièces - de toute la théorie de la manipulation. Ceux qui ont la chance de posséder "La Prestidigitation sans appareils" de C. Gaultier,
trouveront cette théorie avec ces moindres détails dans ce livre magnifique. Je n'ignore pas qu'il est très difficile de se le procurer aujourd'hui et aucun autre
livre du même genre n'a vu le jour depuis celui-là ; mais le deuxième tome du livre de Rémi Ceillier "Manuel pratique d'Illusionnisme et de Prestidigitation"
va paraître incessamment et combler cette lacune.
Si je ne donne pas le "modus faciendi" des apparitions, disparitions, changements de couleurs (1) et si je laisse à chacun la faculté de se composer un
numéro de boules en faisant un choix dans un des livres précités, je ne manquerai pas de parler des applications de la manipulation. En particulier, je
décrirai un numéro inédit des 8 boules excelsior dans les deux mains; je donnerai aussi toute une présentation en vers, que j'ai composée, avec des
apparitions, disparitions, pseudo-jongleries et changements de couleurs, et qui a toujours été mon plus grand succès.

SOMMAIRE

A - Boules de billard.

142. — Les 8 boules "excelsior".


144. — Le chapeau traversé.
148. — La boule qui change de couleur sur la baguette.
149. — La boule qui traverse le foulard.
... A suivre...

C - Balles.
161. — Les balles de golf.
...A suivre...

E - Bouchons.

174. — Les bouchons libérés.


175. — La boîte aux bouchons voyageurs.
...A suivre...

F - Muscades

176. — Le jeu des gobelets et des muscades.


...A suivre...

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La prestidigitation sans bagages
Sommaire

Boules, balles, bouchons et muscades

142
LES 8 BOULES EXCELSIOR

Je donne ci-dessous le numéro du prestidigitateur Bessin, aujourd'hui disparu, et qui, sous le pseudonyme de Calypso, opérait dans la région rouennaise ; cette
présentation est d'un excellent effet, tout en étant moins difficile que celle qui est décrite dans Gaultier, page 470, et dont Bessin s'est d'ailleurs inspiré.

Préparation. - Placez une boule recouverte de la coquille, sous l'emmanchure gauche de l'habit en la maintenant à l'aide d'une pince spéciale (fig.
125) et deux autres boules sous le gilet, une sous la rangée des boutons, et l'autre à droite. Dans la poche droite du pantalon, mettez deux boules
dont une recouverte d'une coquille. Enfin, une dernière boule, celle que l'on produira la première, sera placée contre la peau, sous la manche gauche
de chemise relevée. Après avoir montré les deux mains vides, vous vous en saisirez en faisant le geste de remettre quelque peu vos manches en
place (1).

Présentation. - Après vous être emparé de la première boule, exécutez le transfert d'une main à l'autre par retournement du corps, pour montrer les
deux mains vides; produisez la boule et, après quelques passes, faites-la disparaître et retrouvez-là dans l'emmanchure gauche de l'habit; en réalité,
vous la conservez à l'empalmage et vous sortez à sa place la boule recouverte de la coquille (laquelle y est, vous vous en souvenez, maintenue par
une pince spéciale).
Procédez alors comme d'habitude, à l'apparition successive des 4 boules (en réalité, 3 boules et une coquille), entre les doigts écartés de la main
gauche et dont la dernière, à cet effet, sera prise sous le gilet de droite.
Ceci étant le mode de production généralement adopté pour 4 boules, je n'ai pas cru devoir m'y étendre davantage. Je passe donc à l'apparition des boules dans la
seconde main.
Par un mouvement de bas en haut de la main gauche, faites la disparition de la boule B (fig. 126) (2) en la logeant dans la coquille A. La main droite (montrée vide
sans ostentation) est introduite dans la poche droite du pantalon soi-disant pour l'y retrouver. En réalité, la boule simple est empalmée, et l'autre, recouverte de la
coquille, est sortie, tenue entre le pouce et l'index de la main droite. Procédez alors au dédoublement de cette dernière boule. Il y a donc, à ce moment, dans la main
droite, une coquille et une boule visibles pour le public, et une boule empalmée. Par un mouvement de l'avant-bras, montrez l'intérieur de la main et profitez de ce
mouvement pour rentrer la boule F dans la coquille E.
Pour le public, c'est la boule F qui, changé de position, se trouve maintenant dans la paume de la main.
Cette boule est alors maintenue visiblement par les trois derniers doigts; elle est ensuite transférée en B, c'est-à-dire entre l'index et le médius de la main gauche. Il y
a, à ce moment, dans la main gauche, quatre boules, dont une recouverte de la coquille, et dans la main droite, une boule recouverte de la deuxième coquille. Cinq
boules sont donc visibles pour le public.
La main droite procède au dédoublement de la boule EF; ce qui fait 6. Portant la main droite à la bouche, l'opérateur fait le simulacre d'avaler l'une des boules, ce
qui est obtenu par un nouvel escamotage de la boule F dans la coquille E.
L'intérieur de la main droite est montré sans affectation... Simulacre de digestion difficile, etc... Finalement, à l'aide des trois derniers doigts de la main droite, vous
sortez la boule dissimulée sous la ceinture du gilet (au milieu)
Cette dernière boule est ajustée entre les doigts médius et annulaire.
Encore une fois, vous montrez l'intérieur de la main; puis, de l'annulaire et de l'auriculaire droits, vous vous emparez de la boule B qui est à gauche. Vous montrez
vos deux mains devant et derrière; il ne vous reste plus qu'à dédoubler la coquille A (à gauche) et E (à droite), ce qui donnera 8 boules.

Disparition. - A l'aide de la servante au filet (3):

De la main droite, rentrez F dans E. Montrez l'intérieur de la main. Aussitôt, votre regard se porte sur votre main gauche qui procède à la disparition de la boule B
dans la coquille A. Pendant cette disparition, la main droite s'est posée "négligemment" au-dessus de l'ouverture du gilet et a abandonné la boule F dans la servante.
Vous pivotez sur vos talons et vous présentez maintenant le côté gauche face au public. Par un mouvement de roulement entre les doigts vous amenez la boule G en
F dans la servante.
Vous pivotez sur vos talons et vous présentez maintenant le côté gauche face au public. Par un mouvement de roulement entre les doigts vous amenez la bouge G en
F. La main gauche est venue à son tour, durant cet instant se poser sur l'ouverture du gilet et y abandonne la boule B.
Aussitôt disparition de la boule G dans la coquille. La boule C est, par roulement amenée en B pour disparaître dans A. Pendant la disparition de cette dernière, la
main gauche abandonne, cette fois, la coquille E dans le gilet, ne conservant donc que la boule tenue entre le pouce et l'index, et celle tenue entre l'annulaire et
l'auriculaire. Ces deux boules sont ensuite placées dans les intervalles libres de la main gauche. L'artiste termine maintenant selon son mode habituel, la disparition
des quatre boules "Excelsior".
Pour cette dernière, je ne puis mieux faire que de reproduite à peu près textuellement la description du livre de Gaultier ("La prestidigitation sans appareils", page
466) : "Commencer par la disparition de la boule placée entre l'index et le médius. L'entourer de la main droite entre le pouce passé derrière et les autres doigts
réunis devant, et la masquant, l'enlever et la faire disparaître par jet simulé dans l'espace puis la retrouver derrière le genou droit, la remettre en place et laisser voir
incidemment la main vide. Recommencer en apparence la même opération, mais profiter de la position de la main droite pour introduire la boule dans la coquille, le
pouce et l'index gauches se déplaçant insensiblement pour la maintenir à cheval sur la séparation. Écarter, comme précédemment, la main droite gonflée le dos en
avant et exécuter un jet simulé dans l'espace, puis en montrer l'intérieur vide.
S'emparer de la boule tenue entre l'annulaire et l'auriculaire avec la main droite et la cogner contre les deux autres boules conservées entre les doigts de la main
gauche momentanément retournée, pour démontrer leur solidité et l'absence de tout appareil dans les mains. Remettre la main gauche en place et y disposer la boule
entre les extrémités de l'index et du médius tout en profitant de la position de la main droite pour s'emparer, à l'empalmage ordinaire, de la boule qui est dans la
coquille. Certains artistes au lieu de saisir ainsi directement cette dernière boule à l'empalmage ordinaire, la prennent d'abord à l'empalmage du bout des doigts et la
transfèrent de là à l'empalmage ordinaire en écartant la main droite. Opérer alors la disparition de la boule tenue entre l'index et le médius en la faisant pivoter à
l'aide de ce dernier doigt autour de l'index en sens inverse de l'apparition pour la faire loger dans la coquille où elle reste maintenue en même temps que cette
dernière entre le pouce et l'index; puis ramener à l'aide de l'annulaire et par un mouvement analogue, la boule supérieure à la place de la précédente, entre le médius
et l'index. Pendant que le déplacement de la main gauche, nécessité par ce double mouvement, attire les regards de ce côté, se débarrasser au bas du gilet de la boule
conservée à l'empalmage dans la main droite.
Saisir la boule supérieure avec la main droite et la cogner contre celle recouverte de la coquille dans la main gauche momentanément retournée, puis, en la remettant
en place, s'emparer en même temps à l'empalmage, de la boule qui se trouve dans la coquille. Faire disparaître la boule entre l'index et le médius en la mettant à son
tour dans la coquille, puis la faire réapparaître, soi-disant derrière le coude gauche par exemple, en produisant à cet endroit la boule empalmée dans la main droite.
Déposer cette dernière boule dans la poche intérieure de l'habit, sous prétexte de lui faire traverser la manche à partir de l'épaule et ramener aussitôt après la boule
de la main gauche, hors de la coquille, dans sa position primitive pour montrer la réussite de ce voyage. Anéantir ensuite définitivement cette boule en l'entourant à
nouveau avec la main droite, ce qui permet de lui faire réintégrer la coquille, et en éloignant la même main vers la droite en accomplissant les mouvements habituels
de pulvérisation la retourner et la montrer enfin vide.
Pour se débarrasser de la coquille, recouvrir à l'équivoque de la disparition visible ou invisible au gré des spectateurs. Donner ensuite la boule véritable qui reste
seule, à visiter. Pendant ce temps, retirer, s'il y a lieu les boules qui pourraient gêner l'accomplissement de la dernière disparition. Reprendre la boule dans la main
droite et causer sa disparition, par exemple en la jetant en l'air et en l'introduisant rapidement sous le gilet à gauche".

L'inconvénient du modus faciendi qui vient d'être décrit pour la disparition des 4 premiers boules, c'est la nécessité d'une servant au gilet suffisamment large pour
recevoir des boules, et, par conséquent, visible dans un salon. On a donc été amené à créer d'autres présentations qui ne nécessitent pas l'accessoire en question. Je
vais indiquer, à titre d'exemple, celle de mon amie Léon Monthemolle ; je l'ai vu exécutée par lui plusieurs fois avec un vif succès, et il a bien voulu la décrire en
détail pour mes lecteurs.
Ses disparitions reposent sur le principe que voici : une boule (celle qui se trouve entre l'index et le médius) étant mise dans une poche, on la retrouve apparemment
tout de suite à l'extérieur de la poche comme si elle n'avait fait que la traverser. En réalité, la boule reste bien où on l'a mise. et ce qu'on montre à l'extérieur, c'est
une autre boule que l'on vient de retirer de la coquille où elle était cachée, et qui était tenue entre le pouce et l'index. On semble donc avoir en main toujours le
même nombre de boules, et pourtant, il y en a une de moins, celle qui a été réellement disposée dans la poche.
Voici maintenant la marche de la disposition du contenu des deux main, c'est-à-dire trois boules et une coquille dans chaque main comme il est montré dans la
figure 123.
"Mes boules, dit-on, disparaissent à volonté comme elles apparaissent ; je vais d'abord faire disparaître celle-ci (G)". On fait rentrer F dans E et tout de suite, pour
ainsi dire dans le même mouvement on amène G à la place de F (4). C'est donc bien la place de G qui est libre et c'est celle-là qui a disparu. On met alors G (qui a
pris la place de F) dans la poche droite du veston ou du smoking ; c'est le médius et le bord de l'index (le dos de la main étant, à ce moment, tourné vers le public)
qui entrouvrent la poche pour y laisser tomber la boule. Tout de suite, la main se porte sous le coin du veston et le soulève avec le dos du pouce dans un mouvement
de bas en haut pendant lequel on sort la boule de la coquille, en disant que la boule a traversé le tissu pour sortir de la poche.
On fait exactement la même chose à gauche pour la disparition de C.
Il reste, dans chaque main, une coquille (vide) entre le pouce et l'index (A et E), une boule entre l'index et le médius (C et G deviennent B et F) et une entre
l'annulaire et le petit doigt (D et H).
On se tourne alors côté gauche vers le public, les deux mains proches l'une de l'autre et à droite. On met à la place de G, entre le médius et l'annulaire droits, la boule
D, et à la place de C, entre le médius et l'annulaire gauches, la boule H. En somme, les mains échangent une à une de leurs boules.
On fait, à ce moment, la disparition de la boule qui est en F, par rentrée dans la coquille E; et, comme tout à l'heure, on fait rouler en F celle qui était en G; puis, l'on
répète avec la poche intérieure gauche du veston, ce qu'on a fait avec la poche droite du pantalon, c'est-à-dire qu'on y dépose réellement la boule qui est en F, et
qu'on fait semblant de la retrouver sous le revers gauche en faisant sortir la boule qui est dans la coquille.
On fait disparaître cette dernière boule en la faisant entrer à nouveau dans la coquille. Puis, faisant rentrer la boule qui est en B et faisant rouler la boule de C en B,
on réalise la disparition de l'une des boules de la main gauche.
A ce moment, il y a une boule recouverte de la coquille en main droite, une boule recouverte de la coquille et une deuxième boule en main gauche.
On met la boule avec sa coquille tenue en main droite dans la poche droite du pantalon et on dit qu'on va lui faire traverser non seulement la poche, mais encore
toute la cuisse.
Portant la main gauche sous la cuisse, on fait passer en C la boule qui est B et on sort pour la mettre en B la boule qui est dans la coquille A.
La main droite est alors vide et libre; il reste seulement à gauche une coquille entre le pouce et l'index, une boule entre l'index et le médius en B, et une boule en C
entre le médius et l'annulaire.
Leur disparition successive se fera a gré de chacun, en utilisant quelques-unes des nombreuses passes qu'indique la théorie de la manipulation, par exemple, celle
que décrit Gaultier et que je viens de rappeler page 212.
J'en donne plus loin un autre exemple avec boniment en vers, qu'on pourra résumer en prose.

Je ferais seulement une recommandation, c'est de varier les passes le plus possible, et de ne pas imiter un manipulateur que j'ai vue récemment dans un numéro de
boules, répéter au moins cinq fois la même traversée de la cuisse.

(1) Je préfère la prise de la boule suspendue au bord droit de l'habit ou du smoking, à l'aide de la pince à la boule représentée dans la figure 137.
(2) Cette image est schématique; en réalité, la partie droite représente la main droite telle que vous la verriez, si le bras était étendu à droite, et su la regardiez en penchante la tête. De même la partie gauche de la figure représente la
main gauche telle que vous la verriez si le bras était étendu à gauche et si vous la regardiez en penchant la tête.
(3) il ne faut pas confondre avec celle qui a été décrite sous le nom Topit Vanisher et qui, latérale, transforme l'espace compris entre le smoking (ou le veston) et le gilet en vaste poche. La véritable servante au gilet est médiane :
elle est comprise entre le gilet et le devant de la chemise, et sa grandeur est variable suivant la destination. Si elle ne doit recevoir que de très petits objets, elle a des dimensions qui lui permettent d'être utilisée dans un salon; mais si
elle doit recevoir des boules, ses parois doivent avoir au moins 42 mm. d'écartement, c'est-à-dire qu'elle ne peut guère être employée que sur scène; dans un salon le vide ainsi créé entre le gilet et la chemise serait trop visible.
(4) Ce passage de la boule de l'intervalle G à l'intervalle F se fait sans l'intervention de l'autre main et par la seule manœuvre de l'index, du médius et de l'annulaire. Elle demande de l'étude et on n'y arrive pas du premier coup.

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144
LE CHAPEAU TRAVERSE

Faites visiter une boule de billard en laissant bien voir vos mains vides ; en révélant à votre table, garnissez la boule d'une coquille prise au gilet;
puis, à peine arrivé, comme si bous vous en souveniez tout d'un coup, vous dites: "Ah! mais, c'est vrai ! J'avais besoin d'un chapeau". Vous revenez
recevoir un chapeau dans la main gauche, tenant toujours boule (et coquille) dans la main droite.
Vous expliquez alors que vous allez faire traverser le chapeau par la boule avec la même facilité que si vous la lanciez par ici (extérieur du
chapeau) et la repreniez par là (à l'intérieur). Tout en parlant, vous mimez les deux mouvements indiqués : lancement de la boule en tenant le
chapeau à peu près horizontalement et en présentant le fond au jet simulé par la main droite, puis simulacre de reprise dans le chapeau, en
retournant rapidement celui-ci l'ouverture vers vous et en y plongeant la main comme si vous vouliez démontrer jusqu'au bout ce que vous venez
d'énoncer. Mais, dans ce dernier geste à peine ébauché, vous avez laissé glisser la boule de sa coquille et ramené seulement cette dernière à la vue
du public ; il faut, pour l'illusion, que vous sembliez à peine entrer la main dans le chapeau dont la position horizontale, l'ouverture vers vous, aide
justement à cette illusion en même temps qu'elle permet de recevoir sans bruit la bille à l'intérieur (plus facile mais moins brillant avec un melon
qu'avec un haut-de-forme).
Posez le chapeau debout sur la table, recouvrez-le d'une assiette ou d'un plateau; escamotez la coquille par un simulacre de versement dans la main
gauche et empalmage ordinaire ou à la coulée et faites semblant de lancer à travers le feutre du chapeau ce qui est supposé contenu dans votre main
gauche. Portez enfin le chapeau aux spectateurs pour leur faire constater que la boule est passée dedans.

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148
LA BOULE QUI CHANGE DE COULEUR SUR LA BAGUETTE

Effet. - Vous mettez en équilibre sur le bout creux d'une baquette tenue en main gauche une boule rouge. Vous montrez votre main droite vide;
avec elle, vous frictionnez légèrement la boule rouge, et celle-ci est devenue bleue; vous la donnez ensuite à visiter.

Explication. - La boule que vous mettez en équilibre sur votre baquette, est une boule bleue recouverte d'une coquille rouge. Quand vous faites vos
frictions avec la main droite, vous maintenez la boule avec l'index gauche allongé et vous empalmez la coquille dont vous vous débarassez ensuite
à la profonde ou à la pochette, si vous voulez montrer la main droite vide.
Remarquez que la main gauche doit tenir la baguette très près de son extrémité creuse, pour que l'index allongé puisse remplir son office. D'autre
part, il faut que la coquille tienne suffisamment sur la boule et un peu de cire placée dans le fond de cette coquille peut l'y aider.
Enfin, cette expérience - comme toutes celles où l'on se sert d'une coquille ayant une couleur différente de la boule qu'elle recouvre - n'est possible
que vous n'avez pas de spectateurs franchement sur le côté.

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149
LA BOULE QUI TRAVERSE LE MOUCHOIR

Effet. - Vous faites visiter une boule et une foulard (ou vous empruntez un mouchoir fin qui peut servir à la place de votre foulard); puis, appliquant
le foulard sur la boule, vous forcez celle-ci à le traverser; vous montrez d'abord la boule en train de traverser et, par conséquent, présentant une
moitié de chaque côté du foulard; enfin, vous achevez la traversée en retirant complètement la boule; pourtant, le foulard reste intact et vous faites
visiter le tout après le tour comme avant.

Explication. - Pendant que vous faites visiter le foulard et la boule, vous empalmez en main droite une coquille placée sous le gilet à droite. La
boule est alors prise en main gauche et le foulard saisi en main droite; vous mettrez celui-ci sur celle-là, puis, dans le geste de comprimer le foulard
sur la boule, vous appliquez le coquille sur le foulard, à l'endroit où est la boule et vous pressez. Cela solidarise les trois objets et vous pouvez
montrer comme s'il y avait une moitié de boule d'un côté du foulard et une moitié de l'autre côté.
Pour qu'on ne se rende pas compte que vous allez retirer la boule du même côté où vous l'avez mise, tournez plusieurs fois le foulard d'un côté et de
l'autre, pour finalement laisser vers le public le côté où est la boule.
Il ne vous reste plus qu'à achever la soi-disant traversé et à redonner la boule et le foulard à visiter, après avoir fait passer la coquille en arrière des
doigts de la main gauche; cela est d'autant plus facile que vous opéré à l'abri du foulard; vous vous débarrassez de la coquille à la pochette, en allant
faire vérifier à nouveau la boule et le mouchoir, et vous pouvez montrer vos mains vides.

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161
LES BALLES DE GOLF

Ces balles sont en caoutchouc mousse recouvert d'un vernis spécial qui ne se craquelle pas et réalise une imitation parfaite de véritables balles de
golf. Par son adhérence, le caoutchouc facilite grandement les manipulations et, surtout, maintient la coquille sur la balle, ce qui permet de lancer
en l'air balle et coquille, sans que cette dernière se détache ; c'est là le principal avantage des boules de golf sur les boules de billard.

Premier effet : Avec une seule coquille et trois balles -


Je ne m'attarderai pas sur cet effet que tous les manipulateurs connaissent et qui consiste à faire apparaître successivement trois boules ; le moyen
le plus simple est le suivant (pareil à celui des boules excelsior):
Deux des trois balles sont cachées dans la poche gauche du veston; tenez l'autre balle recouverte de la coquille dans la main droite enter le pouce
en-dessous et l'index (coquille et dos de la main tournés vers le public), placez le médius sous la balle contre le pouce et par un mouvement en haut
de ce médius, faites-la sortir de sa coquille pour l'amener entre ce doigt et l'index.
Par le mouvement inverse, faites rentrer rapidement la balle dans la coquille qui, pour le public, semble être celle qui vient de disparaître. Avec la
main gauche, placez-la entre le médius et l'annulaire droits ; puis, avec le médius, dégagez la balle de la coquille, comme précédemment, pour
l'amener entre l'index et le médius; les spectateurs voient maintenant trois balles. Faites entre disparaître cette balle en la replaçant dans sa coquille
et sortez celle qui reste dans votre poche que vous placez entre l'annulaire et le petit doigt. Faites enfin réapparaître la balle en la sortant de la
coquille, comme il a été décrit ci-dessus. Vous avez ainsi quatre balles en main ou plutôt en apparence, car, en réalité, il n'y a que trois balles et une
coquille.

Deuxième effet : Avec deux coquilles et trois balles -


Placez les deux coquilles sur une balle (celle-ci est ainsi complètement dissimulée aux regards des spectateurs qui ne voient que les coquilles.
Tenez le tout de la main droite dans la position habituelle entre le pouce et l'index, ces doigts cachant la jonction des deux coquilles. Dans la main
gauche, ayez secrètement deux balles pleines, l'une à la racine des doigts, l'autre à l'empalmage ordinaire. Assurez-vous que la coquille qui se
trouve vers les spectateurs sort facilement et, qu'au contraire, celle qui est en arrière est bien fixée sur la balle. Amenez le médius droit en bas,
derrière la balle et, avec ce doigt, roulez et remontez la coquille arrière (qui entraîne d'ailleurs la balle avec elle) entre l'index et le médius. Pour
produire la troisième balle, amenez l'annulaire en bas et sous la balle roulez celle-ci de manière à la sortir de la coquille et à la placer entre le
médius et l'annulaire. Afin de montrer que toutes les balles produites sont pleines, élevez la main gauche (qui, on s'en souvient, contient deux balles
empalmées) à la hauteur de la main droite ; roulez légèrement les balles dissimulées dans la main gauche de façon à les placer l'une à côté de
l'autre. Avec le pouce et l'index de la main gauche, emparez vous de la balle pleine qui se trouve dans la main droite (entre le médius et l'annulaire).
Les balles empalmées occupent ainsi la position voulue pour que vous puissiez les glisser dans les deux coquilles. Pressez bien celles-ci sur les
balles que vous pourrez lancer d'une main dans l'autre sans que les coquilles s'en séparent. Il est inutile d'ajouter que ces manipulations exigent de
l'adresse et par conséquent, de l'étude, mais l'effet en vaut la peine.

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174
LES BOUCHONS LIBÉRÉS

Ce petit truc de bouchon n'est pas, à proprement parlé, un tour, et il est déjà assez connu ; mais sa technique n'a pas été décrite jusqu'ici, je crois
bien, et il est bon que tout prestidigitateur la connaisse. Elle a été détaillée spécialement pour mes lecteurs par M. Paul-Antoine un ingénieux
amateur de Nîmes.

Effet. - Présentez deux bouchons de taille moyenne tenus chacun par leurs extrémités entre le pouce et l'index de chaque main et enclavés; montrez
qu'il est impossible de les séparer dans en lâcher un des deux. "Eh bien, dites-vous, en soufflant dessus, je vais, sous vos yeux, les séparer"; et c'est
ce que vous faites.
Explication. - Donnez les bouchons à visiter ce qui permet, en les reprenant, de les placer à la
base du pouce et de l'index de chaque main en les maintenant serrés à cet endroit par leur milieu.
Rapprochez les deux main, les doigts (pouces et index) prêts à saisir les bouchons par leurs
extrémités. A ce moment, le bouchon tenu par la main gauche doit se trouver dans la position
verticale et celui tenu par la main droite dans la position horizontale. Saisissez de la main droite le
bouchon tenu par la main gauche, le pouce au-dessous et l'index au-dessus (1). C'est ici que se
place la manœuvre pour dégager le bouchon avec la main gauche : tournez vers vous cette main
de façon que la paume soit orientée vers le ciel, dans ce mouvement de torsion assez accentué de
la main, le pouce gauche se trouve engagé dans l'anneau formé par le pouce, l'index de la main
droite, et le bouchon que tient le bout de ces doigts; il s'applique sur l'extrémité du bouchon qui
est tourné vers les spectateurs, pendant que l'index s'applique sur l'autre extrémité tournée vers
vous (fig. 141). Après un mouvement de détorsion, les mains s'éloignent l'une de l'autre montrant les deux bouchons séparés.
Après quelques essais, on arrive à les désenclaver sous les yeux même des spectateurs, sans que ceux-ci puissent se rendre compte de la façon dont
vous avez opéré.

(1) Les manœuvres sont plus faciles en employant les médius à la place des index, mais c'est peut-être moins intrigant.

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175
LA BOITE AUX BOUCHONS VOYAGEURS

Ce petit tour n'est pas nouveau, loin de là, et, malheureusement, il figure dans nombre de boîtes de
physiques pour enfants (il est vrai qu'on y voit aussi des gobelets!); Je pense, néanmoins devoir le décrire
parce qu'on peut en tirer un certain effet avec une présentation "enlevée, et parce que son principe peut
suggérer d'autres combinaisons

La boîte en question (genre boîte à poudre) est truquée de la façon suivante : elle est formée, non pas d'une
boîte et d'un couvercle, mais d'un anneau de carton A (fig. 142) et de deux couvercles pareils B et C ; ceux
ci se rejoignent quand la boîte est fermée (fig. 143à ; il n'y a donc pas de fond réel. Dans le couvercle B
(fig. 144) sont collés trois petits bouchons (1). Si bous enlevez ce couvercle B en serrant l'autre C (qui est
en bas) pour que ce dernier maintienne en lui l'anneau de carton A, vous montrez la boîte vide. Si au
contraire, vous enlevez le couvercle C mis en haut, vous montrez les trois petits bouchons collés sur le
fond apparent (B) de la boîte.
Le principal est de dissimuler le retournement de la boîte lorsqu'elle est fermée, et ceci est facilité par un
changement de main, au cours duquel vous placez la boîte un instant en position verticale, ce qui fait
perdre de vue aux spectateurs ce qui pourrait être le dessus et le dessous.

Présentation et marche du tour. - Ouvrant la boîte en enlevant le couvercle B, vous "versez" dans votre main droite trois petits bouchons qui y
étaient enfermés (ils sont libres, mais pareils à ceux qui sont collés sur B) et vous montrez la boîte vide. Remettant ensuite le couvercle, vous
laissez la boîte en position verticale dans la main gauche et vous attirez l'attention sur les trois bouchons libres, ce qui vous permet d'achever le
retournement de la boîte sans qu'on s'en aperçoive. Vous dites que vous mettez les trois bouchons dans votre poche ; en réalité, vous les conservés
dans votre main droite au voisinage de la racine des doigts.
Remettant la boîte sur eux, mais sans qu'elle les touche, vous annoncez que les bouchons y sont passés, et vous les faites "entendre" dans la boîte ;
en réalité, c'est le choc des bouchons extérieurs sur la boîte, qui réalise cet effet important de l'illusion. Vous rouvrez alors la boîte en enlevant le
couvercle C et vous montrez les trois bouchons (collés).
Vous remettez le couvercle C et vous repassez la boîte à la main gauche comme précédemment; puis, vous dites que vous renvoyez les bouchons
dans votre poche et vous allez les y chercher (en réalité, vous montrez ceux qui n'ont pas quitté votre main droite). Retirant le couvercle B, vous
montrez à nouveau la boîte vide.
C'est alors que vous mettez les trois bouchons libres dedans et que vous annoncez leur multiplication. En effet, ayant retourné la boîte, vous
l'ouvrez par son couvercle C et vous faites voir qu'il y a six bouchons au lieu de trois.
On pourrait, en se servant de deux boîtes pareilles, faire passer à volonté les bouchons de l'une à l'autre ; mais je pense qu'il vaut mieux s'en tenir là.
Retenez le principe de cette boîte qui ne sent pas trop le truc, et qui peut avoir d'autres applications.

(1) Fixez-les en désordre, un debout, les 3 autres couchés pour leur donner l'apparence de la vérité (fig 144)

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176
LE JEU DES GOBELETS ET DES MUSCADES (1/5)

(Nouvel arrangement et présentation modernisée (1) de J. Hédolt)

Ainsi que l'indique le sous-titre, je n'ai pas la prétention de soumettre à mes lecteurs une complète nouveauté, ni une présentation entièrement
originale du jeu des gobelets et des muscades; il y a de trop bonnes passes imaginées par nos nombreux devanciers, pour qu'on puisse en trouver
beaucoup de réellement neuves qui soient en même temps pratiques et de bon effet. J'ai essayé seulement de regrouper les plus intéressantes de ces
passes dans un ordre à la fois logique et progressif, d'élaguer du boniment toutes les plaisanteries désuètes comme les évocations du shah de Perse,
de la reine d'Angleterre, de la pyramide de Kheops, etc..., qu'on retrouve dans toutes les publications sur ce sujet et qui, d'ailleurs, ont été plus ou
moins recopiées les unes sur les autres.

Pour en tirer les éléments les plus caractéristiques, j'ai compulsé toutes les descriptions de ce jeu parues en France, quelques-unes publiées à
l'étranger et certaines, manuscrites et inédites, comme celle de Duperrey que présentait notre vieux confrère Loisillier, ou comme celle de Raynaly,
qui était un des plus habiles joueurs de gobelets. J'ai eu la bonne fortune de voir présenter – et avec quelle perfection – le jeu des gobelets par mon
ami, l'éminent prestidigitateur Maurier, qui l'avait appris de Raynaly lui-même. M. Maurier a bien voulu me décrire minutieusement toutes ses
passes et je me plais à reconnaître que c'est dans son travail que j'ai puisé le meilleur du mien.
J'ai choisi huit passes sur la quarantaine qui est décrite jusqu'ici; mais je pense que c'est peut-être encore trop, et qu'on peut, à la rigueur, les réduire
à six, en laissant de côté les deuxième et quatrième passes. En effet, la répétition des mêmes gestes pour des effets qui ne sont pas très différents,
devient vite fastidieuse, et l'attention des spectateurs concentrée sur ces trois gobelets semblables et sur quelques simples muscades, se fatigue vite.
Il vaut mieux, d'ailleurs, en prestidigitation comme en bien d'autres spectacles, laisser le public sous l'impression du trop court que du trop long.

Néanmoins, la description de ces deuxième et quatrième passes peut vous permettre de composer deux versions différentes et de donner ainsi de la
variété dans vos présentations : c'est pour cette raison que je ne les ai pas supprimées.
J'ai cru devoir remplacer par le moderne chapeau melon (qui, tout en étant préparé, ne "sent pas le truc"), le vieux vase aux muscades décrit depuis
Guyot, parce qu'il y avait, avec cet appareil, comme finale de la multiplication des muscades, un effet intrigant qui n'était pas négligeable, et que le
vase en question avant entraîné dans l'oubli en même temps que lui.
L'emploi de ce chapeau melon peut, néanmoins, être supprimé, si vous ne voulez pas vous encombrer de cet accessoire (quoique vous puissiez vous
servir de votre propre chapeau), et de la quinzaine de muscades supplémentaires qu'il nécessite.

Je me rends bien compte que la lecture de ce travail sera aride et n'intéressera que ceux qui pratiquent ou veulent pratiquer sérieusement les
gobelets; mais je ne pouvais, pour être complet, me dispenser des répétitions de mots et des détails que contient cette description.
Avant de commencer, je dois prévenir mes lecteurs que le jeu des gobelets demande de longues et patientes études (2), qu'il ne supporte ni la
médiocrité, ni même une seule faute dans l'exécution; il est d'ailleurs bien peu de prestidigitateurs modernes qui le pratiquent, en raison –
précisément - de cette difficulté. Mais quel effet et quel succès on peut en tirer !!

Préparation et objets nécessaires

1°) Trois gobelets grand modèle de 10 à 11 cm de hauteur et de 8 cm de diamètre à la base. Dans l'explication, j'appellerai A le gobelet situé à
droite de l'opérateur, B celui du milieu, et C celui de gauche

2°) Une vingtaine de muscades de 22 mm de diamètre, c'est-à-dire ni grosses comme les employaient Conus, Boscos et Raynaly (car celles-là ne
permettent pas la jolie passe de la "poste"), ni petites comme celles de Duperrey, qui sont peu visibles à une certaine distance. Les muscades
moyennes peuvent être empalmées à l'endroit classique : la fourche formée par le bas du médius et de l'annulaire (comme les petites muscades), ou
au petit doigt (comme les grosses); enfin, pour varier le plus possible, vous utiliserez souvent avec avantage l'excellent empalmage à l'italienne et
de temps en temps, le dépôt réel, sur la table, de la muscade à escamoter, puis la reprise avec le petit doigt en posant le gobelet dessus.
L'empalmage "à la coulée" de la muscade peut être employé aussi pour varier les précédés d'illusion de vacuité de la main (3).
Chez les débutants ou chez ceux qui ont les mains très sèches, un peu de glycérine à la fourche du médius et de l'annulaire facilite l'empalmage;
mais je préfère tremper des muscades dans la glycérine quelques heures et les essuyer ensuite. Elles seront ainsi aptes à servir pendant de longues
semaines sinon plusieurs mois, sans que vous sentiez le besoin de renouveler l'opération.
Le nombre de muscades est réduit à 7 (plus une de réserve), si vous ne vous servez pas du chapeau. Il vous faut, de plus, trois muscades – de
préférence un peu plus grosse (26 mm de diamètre) – dont l'une sera colorée en bleu, la seconde en blanc et la troisième en rouge.
3°) Un tapis épais (ou doublé de molleton) de couleur foncé pour que les muscades ressortent bien, posé sur une petite table ou un guéridon, autant
que possible surélevé. Il est, en effet, préférable d'opérer sur un plan situé à 85 cm au dessus du sol, plutôt que sur une table qui n'a d'habitude que
75 cm environ de hauteur. D'autre part, il est préférable aussi que ce plan soit incliné légèrement (2 ou 3 cm plus élevé en arrière qu'en avant pour
que les spectateurs puissent mieux voir (4).
Sous le bord arrière de la table à 7, 13, 15 et 25 cm du coin droit (fig. 145), fixez quatre tiges
métalliques soudées chacune à deux punaises. La première tige (T1) et la deuxième tige (T2)
supporteront la muscade bleue et la rouge ; la troisième (T3) et la quatrième (T4) supporteront les
muscades n°1 et n°2.

Toutes ces muscades devront être percées d'un canal


central pour coulisser sur les tiges. T1 et T2 (fig. 146)
seront horizontales dans leurs parties qui soutiennent les muscades ; les deux autre T3 et T4 (fig.
147) seront inclinées à 45° parce que la prise de ces dernières muscades se fait en saisissant la
baguette.
Les muscades doivent être assez loin du bord de la table pour être de prise facile (environ 20 mm
pour les muscades ordinaires n° 1 et n°2, et 15 mm pour les muscades de couleur), et assez basses
pour n'être pas vues du public.
Enfin, sous la table, à gauche, à 15 cm environ du bord, en E, fixez une punaise à double pointe (c'est-à-dire deux punaises soudées par leur tête)
sur laquelle sera piquée la muscade n°3.
4°) Un tube de 5 cm de hauteur et de 23 mm de diamètre, fermé en haut et muni en cet endroit d'une épingle recourbée (fig. 148); il
doit contenir juste deux muscades (les n°4 et n°5). Vous fixez ce tube en haut du pantalon, à gauche, en face du milieu de la poche
gauche inférieure du gilet et à telle hauteur qu'un objet long (comme un canif) mis dans cette poche, retienne les muscades dans le
tube. En écartant légèrement – au moment voulu – le bord du gilet, les deux muscades vous tomberont dans la main gauche.

5°) Deux épingles anglaises auxquelles vous aurez fixé deux épingles ordinaires (fig. 149). Vous placerez chacune de ces
épingles anglaises sur le milieu des côtés, au bas du smoking ou du veston (à l'endroit où, d'ordinaire, la doublure porte
une couture) et de telle sorte que les muscades n°6 et n°7 piquées en A affleurent le bas du vêtement.

6°) Une baguette magique ordinaire.

7°) Un chapeau melon truqué (5). Un demi-double fond DF noir comme le vrai fond dont vous avez enlevé la coiffe, y ménage une
cachette C. Vous pouvez montrer rapidement l'intérieur de ce chapeau sans qu'on en aperçoive le trucage (fig.
150, vue de coupe).
Vous mettez dans la cachette une quinzaine de muscades qui ne tombent pas tant que cette cachette est en bas. Ce
chapeau truqué n'est pas nécessaire, mais il rend le truc plus curieux et plus intrigant. Vous verrez plus loin les
changements que cette suppression entraînerait dans la présentation sur vous ne vous serviez pas de ce chapeau.

8°) Enfin, une balle de drap bourrée de sciure, une orange et une pomme. Tous ces objets doivent être de diamètre tel qu'ils
puissent entrer dans les gobelets presque jusqu'au fond et s'y laisser coincer par une légère pression. Il est préférable (pour n'être
point gêné par les saisons) d'employer une orange en caoutchouc, comme on en trouve dans les bazars, et une pomme artificielle
comme celles que l'on vend pour garnir les corbeilles de salle à manger; de plus, on aura ainsi l'avantage de manipuler toujours
les mêmes objets.
La pomme sera placé dans la poche gauche du smoking ou du veston avec la muscade blanche. Dans la poche droite, vous
mettez la balle et au-dessus : l'orange.
Présentation

Oui, Mesdames et Messieurs, c'est bien le bien tour des gobelets que je vais avoir l'honneur de vous présenter maintenant; "Vieux tour qui date des
Romains", c'est bien le cas de le dire, puisqu'à cette époque, les joueurs de gobelets existaient déjà sous le nom d'acétabulaires et se servaient de
petits cailloux (acétabula) en guise de muscade. Oh! je sais bien ce que pensent quelques spectateurs; les uns se disent : "Mais, c'est un tour de
gosses; on trouve des gobelets dans toutes les boîtes de physique pour enfants". Les autres qui l'ont vu exécuter à quelque coin de rue,
proclameraient volontiers que c'est un truc de camelot.
Au premiers, je répondrai par une simple question : "Avez-vous jamais vu les gobelets présentés par les enfants ?" Je suis sûr de leur réponse, car,
dans ces boîtes de physique, les enfants trouvent bien des gobelets, mais n'ont jamais pu s'en servir… et pour cause : le jeu des gobelets est, en
prestidigitation, l'un des exercices les plus difficiles et les plus délicats à présenter; et, je connais des illusionnistes experts en cartes ou en pièces
qui, ne les ayant pas travaillés spécialement, seraient incapables de manipuler ces petites instruments, dont le trucage est absolument nul et dont
l'utilisation repose sur la seule adresse des mains.
A ceux qui pensent que le jeu des gobelets est l'apanage des camelots, je dirai que si ces derniers ne manquent pas toujours d'adresse, la
distinction leur fait généralement défaut et leur vulgarité gâche trop souvent cette jolie expérience. Je me garderai bien d'emprunter le langage de
ces artistes de la rue qui, bien qu'exerçant autrefois dans le voisinage de la coupole, sur le Pont-Neuf ou sur le Pont des Arts, était des moins
académiques.
Mais trêve de considérations superflues; je vais vous présenter mes accessoires et je commence. .../...

(1) Dans son ensemble, cette présentation a déjà été publiée dans : Le journal de la Prestidigitation, de 1928 (en supplément); mais je j'ai notablement modifiée depuis cette époque.
(2) J'ai pourtant laissé de côté intentionnellement les passes les plus compliquées et les plus difficiles comme celles qui exigent l'empalmage simultané de plusieurs muscades.
(3) Employez aussi le faut dépôt (préconisé par Ponsin) de la muscade escamotée – au petit doigt – par la main droite qui fait semblant de la déposer sous le gobelet posé au même instant par la main gauche
sur la table.
(4) Pour cette surélévation servez-vous de briques (ce qui manque d'ailleurs d'élégance), ou de livres ; mais il est bien plus commode d'opérer sur une tablette spéciale, dans le genre de celle que j'ai indiquée
dans le n° 90 du Journal de la prestidigitation. Elle n'est ni lourde, ni encombrante, mais sa description ne peut entrer dans le cadre que je me suis imposé dans ce livre.
(5) Remarquez que le double-fond taillé dans un vieux chapeau, s'enlève et se pose en quelques secondes et que, même en place, il ne vous empêche pas mettre le chapeau sur votre tête, si celui-ci est à votre
pointure.

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CHAPITRE 7
Cartes avec accessoires
SOMMAIRE

250. — Matérialisation d'une carte dans une enveloppe.


...A suivre...

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre VII, Cartes avec accessoires

Sommaire

250
MATÉRIALISATION D'UNE CARTE
DANS UNE ENVELOPPE

Dans son numéro d’octobre 1928, l’éphémère journal anglais « Le Zodiac » a publié la description d’un tour de cartes où l’on utilise très
heureusement une boulette de cire.
Une carte étant choisie par un spectateur, est remise par lui dans le jeu qui est ensuite mélangé. On présente à ce même spectateur une enveloppe
qu’il constate vide et qu’il clôt, ouis, on lui fait apposer sa signature dessus. On remet sur la table le jeu et l’enveloppe ; on montre ses deux mains
vides, puis on prend l’enveloppe par un coin ; on l’ouvre et on en tire la carte choisie.

Ceci est l’effet, voici l’explication : un saut de coupe suivi d’un faux mélange place la carte choisie sur le jeu. Pendant que l’on va chercher
l’enveloppe, on ramène entre le pouce et l’index, une petite boulette de cire grosse comme un grain de millet qu’on avait mise en réserve sur
l’ongle du pouce ; on la colle sous l’enveloppe après qu’on l’a fait clore et, plaçant le jeu sous cette enveloppe (à l’endroit de la boulette de cire), on
lui fait servir de pupitre pour l’apposition de la signature ; ceci fait adhérer la première carte du jeu à l’enveloppe, ce qui permet ensuite de saisir
cette dernière par le coin pour l’ouvrir et faire semblant de retirer la carte choisie, alors qu’en réalité, on la glisse de derrière l’enveloppe.

J’ai pensé qu’il y aurait grand intérêt à détourner les soupçons du modus faciendi et de l’usage d’une boulette de cire, et que, de plus, on
augmenterait beaucoup l’effet du tour en montrant jusqu'au dernier moment que l’enveloppe est vide. La manœuvre suivante le permet. Avant
d’ouvrir l’enveloppe, vous décollez la carte de la boulette (qui doit se trouver à environ 3 cm sous le milieu du grand bord supérieur de
l’enveloppe) et vous placez devant la flamme d’une bougie cette enveloppe en tenant son grand bord inférieur avec la main gauche et son grand
bord supérieur avec la main droite, pouce en avant, les autres doigts derrière ; ils tiennent en même temps la carte, mais en faisant basculer le tout
pour rendre la carte perpendiculaire à l’enveloppe. Dans ces conditions (voir les figures qui montre la position des mains vues de face dans la
première [186]n de profil – ou presque – dans la seconde [187], d’arrière dans la troisième [188]), par transparence, l’enveloppe paraît absolument
vide et la carte est invisible.

Il ne reste plus, en éloignant l’enveloppe de la bougie, qu’à y réappliquer la carte, et vous pouvez, après quelques simulacres, montrer à nouveau
l’enveloppe par transparence , faire constater que la carte y est arrivée mystérieusement, et, enfin, l’extraire comme précédemment.

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CHAPITRE 10
Cartes truquées

488. — Rien ne se perd, rien ne se crée, ou l'as de carreau magique


... A suivre...

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre X, Cartes truquées

Sommaire

448
RIEN NE SE PERD, RIEN NE SE CREE
OU L'AS DE CARREAU MAGIQUE

Effet - Vous battez un jeu et vous montrez la dernière carte : c'est un 5 de carreau : "Je vais, dites-vous, enlever un point de cette carte, mais
comme rien ne se perd, la substance de ces points va se joindre à la substance du point du milieu qui va se trouver agrandi!". C'est ce que vous
faites constater.

Fig. 252

Vous montrez ensuite qu'il en est successivement de même pour les autres points latéraux, et, finalement, vous avez un grand as de carreau. Mais,
après avoir jeté le jeu sur la table, vous reprenez l'as et vous le ramenez à de justes proportions.

Explications - C'est une série de changement de cartes par tiroir (après faux mélange) qui vous permet de substituer les unes aux autres, 4 cartes
truquées dont le dessin sont ceux de la figure 252 : Finalement, vous faites l'échange avec l'as de carreau qui grandit et rapetisse sous les yeux du
public.
Cette carte comporte sur sa face deux morceaux de papier formant comme un diaphragme (partie droite de la figure 252) : en s'écartant, ou en se
rapprochant sur un fond rouge, ils donnent un as de plus en plus large ou de plus en plus petit.
Le mécanisme d'écartement ou de rapprochement est commandé par deux ergots situés derrière la carte.
Il faut dissimuler le fonctionnement de ce truquage en imprimant à la carte un mouvement circulaire. D'ailleurs, elle ne doit pas rester immobile
dans votre main pendant que vous la présentez et de toutes façons ce moment doit être court.

Sommaire
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CHAPITRE 11
Cigarettes et cigares
Cigarettes non allumées.

A - Tours par manipulations.

512. — Apparitions et disparitions.


513. — La multiplication d'une cigarette.
514. — Les cigarettes pénétrables.
...A suivre...

C - Tours divers.
527. — La cigarette pliée qui ne se déchire pas.
528. — Les cigarettes magnétisées.
529. — Les cigarettes qui sortent toutes seules de leur paquet.
530. — La cigarette coupée et intacte.
531. — La cigarette percée et intacte.
... A suivre...

Cigarettes allumées.

D - Productions par manipulations et appareils.

537. — Appareils, cigarettes factices et procédés divers.


... A suivre...

E - Tours divers

547. — L'éclair jaillissant de la main.


... A suivre...
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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre , CIGARETTES ET CIGARES

Sommaire

512
APPARITIONS ET DISPARITIONS

Je rappellerai d'abord brièvement les plus usitées des manipulations de cigarettes non allumées qui ont été décrites avec toutes leurs variétés dans le
livre de Martin-Bontemps "Les cigarettes", et recemment d'une façon suffisamment détaillée et très claire dans le livre de Rémi Ceillier, "Manuel
Pratique d'Illusionnisme et de Prestidigitation" (tome 2, pages 335 à 346). Comme l'a écrit ce dernier, chacune de ces manipulations peut constituer
par elle-même un petit tour ; mais depuis l'apparition sur la scène des numéros de cigarettes allumées, les manipulations de cigarettes non-allumées
ont à peu près complètement disparu en tant qu'élément théâtral.
Par contre, elles conservent toute leur valeur dans la demi-intimité du salon ou au fumoir, ou encore pour multiplier celle que vous avez en main ;
et l'effet qu'elles produisent, ainsi présentées, est encore très appréciable.

La tenue d'une cigarette dissimulée peut se faire de différente façons : à la coulée avant par exemple (c'est-à-dire en la serrant entre l'extrémité de
l'index et de l'annulaire, la cigarette longeant le médius), ou, ce qui est meilleur, par pincement entre les extrémités de l'index et du médius
rapprochés, ou encore par les mêmes positions derrière les doigts. La plus usitées et la plus pratique des tenues est la tenue à l'italienne, c'est-à-dire
à la fourche du pouce, et l'empalmage entre l'extrémité du médius (ou les extrémités réunies de l'index et du médius) et le milieu de la paume de la
main.
L'apparition se fait évidemment de différentes façons, suivant la tenue de la cigarette ; par exemple, quand on a la cigarette à l'empalmage entre le
médius et la paume, on la produira en la pinçant à 2 centimètres du médius entre les parties latérales du bout de l'index et de l'annulaire, puis on la
fait basculer en avant, d'abord avec le bout du médius, ensuite le bout du pouce, pour finalement la tenir entre les extrémités des 4 doigts; si on a la
cigarette empalmée à l'italienne, on la produira en la saisissant entre l'index et le médius qui se replient, puis s'étendent, la tenant ainsi dans la
position normale du fumeur.
L'avantage de la tenue à l'italienne, c'est qu'on peut y avoir plusieurs cigarettes (trois, quatre, et même plus) et qu'elles peuvent être allumées ; nous
en reparlerons plus loin.

La disparition de la cigarette peut se faire par mise à l'italienne, en simulant de la lancer en l'air ou de la déposer dans l'autre main qui se referme
dans le vide (voir R. Ceillier, page 314) (1), ou bien par fausse prise au tourniquet comme une boule ou une pièce, ou encore par reprise après dépôt
réel (passe au fermoir. R. C. p. 342) (2), ou passe de l'enfoncement dans le poing (R. C. p. 243), ou bascule Zirka (R. C. p. 344), ou bascule
Gaultier (R. C. p. 345). On peut encore mettre la cigarette à l'oreille en faisant le simulacre de l'enfoncer dans le coude replié; la main qui contient
la cigarette par suite du faux-dépôt, la place sur l'oreille et s'y débarrasse ainsi de son contenu, pendant que l'autre main qui est sensée contenir la
cigarette; paraît l'enfoncer dans le coude.
Je signalerai enfin une autre disparition excellente qui n'a paru ni dans le livre de Martin-Bontemps ni dans celui de Rémi Ceillier et qui m'a été
montrée par mon ami Vaillant. La cigarette étant entre les lèvres, vous la prenez assez près de la bouche entre le pouce droit dessous, et l'annulaire
au -dessus; dans cette position, il est très facile de l'empalmer entre le médius et le milieu de la paume pendant que vous faites un faux dépôt dans la
main gauche.

Il y a lieu encore de faire croire que les deux mains ne contiennent rien et de montrer alternativement leur paume et leur dos vides. Cela se fait par
des transferts successifs dont R. Ceillier a décrit la technique à la page 345 de son livre par double empalmage, back-and-front, comme pour les
cartes (voir R. C. p. 346); mais je crois qu'il n'est pas bon d'abuser de ces manipulations qui ne démontrent pas toujours grand chose et qui
nécessitent des mouvements manquant souvent de naturel.

Pour en terminer avec la question des manipulations de cigarettes, je vais donner une disparition particulièrement curieuse qui m'a été
communiquée par un virtuose des cigarettes, mon ami J. Métayer (alias Jean Corta); voici la description qu'il a bien voulu en faire pour ce livre.

Effet. - L'opérateur, qui se tient face au public, montre sa main gauche vide, puis ferme cette main de manière à ne laisser qu'un petit intervalle
entre les doigts et la paume de la main. Dans cet espace, il introduit une cigarette et la fait ressortir de l'autre côté (vers le petit doigt). Il
recommence cette passe, mais au lieu de faire ressortir la cigarette, il semble pulvériser celle-ci dans sa main gauche et lorsqu'il ouvre à nouveau
cette main, la cigarette a disparu. Celle-ci réapparaît à l'endroit choisi par l'artiste.

Explication. - Étant face au public, porter la main gauche à la hauteur de la poitrine, pouce au dessus; fermer la main en ne laissant entre les doigts
et la paume que l'espace nécessaire au passage d'une cigarette. Introduire celle-ci du côté du pouce, la pousser à l'aide du médius droit, tout en se
tournant vers la gauche. Durant cette évolution renverser la main gauche, pousser la cigarette avec ce pouce gauche pour la faire sortir du côté du
petit doigts. Reprendre la cigarette de la main droite et recommencer la passe en revenant face en avant. Cette fois, au moment d'introduire la
cigarette dans la main gauche fermée, serrer fortement l'annulaire et le petit doigt de cette main contre la paume de la main et, par contre, écarter
légèrement l'index avec le médius, de façon à ménager un certain espace entre le médius et l'annulaire. A ce moment, le public ne voit que le dos
de la main gauche. Introduire la cigarette comme précédemment, mais en la poussant faire ressortir son extrémité inférieure entre le médius et
l'annulaire. Tout en continuant de pousser l'extrémité supérieure de la cigarette à l'aide du médius droit, saisir à l'italienne dans la main droite
l'extrémité opposée qui sort entre le médius et l'annulaire gauches. C'est alors qu'il faut opérer un mouvement de tout le corps vers la gauche,
pendant que l'on retourne la main gauche paume en bas. La main droite s'éloigne chargée de la cigarette qui s'y trouve à l'italienne, et la main
gauche semble pulvériser la cigarette qui vient d'y être introduit apparemment. Tourner à nouveau la main gauche doigts vers les spectateurs et
ouvrir cette main pour montrer que la cigarette a disparu. L'artiste peut faire réapparaître celle-ci comme il l'entend.
Nous ignorons l'origine de cette manipulation qui nous a été indiquée par notre excellent ami Satanas (André Delcassan) qui fût notre maître en
magie.
J. Corta

(1) Ce faux dépôt peut être fait de la façon suivante, qui est excellente, quoique peu pratiquée jusqu'ici et qui est applicable aux cigarettes allumées.
Placer la cigarette entre le pouce d'un côté et les autres doigts, sauf le petit doigt, de l'autre côté, dans la position que l'on prend pour faire tomber la cendre avec le petit doigt.
Faire alors passer le petit doigt devant la cigarette (devant par rapport à l'opérateur), pendant que l'annulaire appuie sur elle à l'opposé, mais un peu plus haut. Écarter le pouce : la cigarette basculera vers la
fourche du pouce pour se placer quasi-automatiquement à l'empalmage à l'italienne.

(2) Voici deux variantes peu connues de cette passe:


a) Au lieu de saisir la cigarette avec la main droite entre l'extrémité du médius et le pouce, on la saisit à l'italienne, et c'est le pouce gauche qui la pousse dans la main droite pendant que celle-ci passe sur la
main gauche.
b) La cigarette ayant été mise dans la paume de la main gauche en travers de la racine des doigts, on referme ces derniers sur elle et on retourne la main gauche dos au public, bras étendu à gauche.
On passe alors la main droite devant la gauche et pendant qu'elle fait masque, le pouce gauche pousse la cigarette vers le haut du poing où elle ressort sur un ou deux centimètres. La main droite la saisit alors
entre les extrémités du médius et de l'annulaire et l'enlève (passe Drioux).

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre , CIGARETTES ET CIGARES

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513

LA MULTIPLICATION D'UNE CIGARETTE

Voici trois procédés qui peuvent être utilisés isolément ou être combinés pour donner de la variété.

A. - Mettez une cigarette à l'empalmage de la main droite, entre l'extrémité du médius et le milieu de la paume. Saisissez par sa moitié inférieure,
entre le pouce et l'index de la même main, la cigarette que tenait verticalement par son bout inférieur la main gauche. Cette main devenue libre
s'abaisse alors légèrement et saisit la cigarette empalmée, puis la sort par en bas comme si elle avait dédoublé l'autre.
La main droite fait semblant de mettre en poche la cigarette qu'elle tenait et en profite pour l'empalmer comme antérieurement, puis elle revient
saisir la cigarette que tenait la main gauche, et le même manège recommence ad libitum.
Le tour peut être exécuté aussi avec un empalmage à l'italienne.

B- La cigarette(qui doit être raccourcie d'un centimètre environ) est tenue couchée dans la gouttière que forment le médius et l'annulaire de la main
gauche ; celle-ci doit être dos au public, paume en haut est plutôt un peu inclinée (fig. 261), les doigts rapprochés un peu en cône et légèrement
fléchis, mais seulement à leur première articulation (celle qui est contre la main) ; la cigarette qui ne doit pas dépasser les doigts (et c'est pour cela
qu'elle doit être plus ou moins raccourcie suivant la longueur de vos doigts), est alors poussée en haut et à droite par le pouce qui agit sur son
extrémité inférieure, et elle sort du demi-cône formé par les doigts. La main droite vient pour prendre - comme à pleine main - la cigarette en se
mettant verticale et dos au public ; mais, dès que la cigarette est cachée, vous la laissez retomber à sa position primitive entre le médius et
l'annulaire gauches.
La main droite se porte ensuite à la poche (pour y simuler le dépôt de la cigarette) ou dans un chapeau, puis revient faire une fausse prise de la
cigarette restée en main gauche et à nouveau ressortie ; à moins que, chargée au début à l'italienne d'une autre cigarette, la main droite n'exhibe
cette dernière pour simuler ensuite son dépôt, la remettre à l'empalmage à l'italienne et continuer la manœuvre ad libitum.

La passe que je viens de décrire est celle qu'employait Willardy, un excellent illusionniste qui entremêlait l'apparition et les manipulations de
cigarettes non allumées et de cigarettes allumées, ce qui n'était pas une mauvaise idée.
Il terminait cette passe (répétée avec raison seulement 4 ou 5 fois) de la façon suivante. La cigarette de la main gauche ayant été empalmée
finalement à l'italienne à droite, il montrait la main gauche vide des deux côtés, puis passait la main droite devant la gauche, lui transmettait la
cigarette à l'italienne; la main gauche se retournait alors, dos en avant, se fermait, emprisonnant la cigarette que l'illusionniste ressortait finalement
en haut du poings, du côté du petit doigt, en la poussant avec le pouce gauche.
C- Voici une troisième façon d'opérer que m'a montre Odin, et qui a mes préférences parce que les
mouvements en paraissent très naturels. Vous tenez empalmée entre le bout du médius droit et la paume une
cigarette A et vous montrez une autre cigarette B tenue en main gauche.
Vous passez la cigarette B à la main droite qui la prend entre le pouce et l'index (ce qui fait supposer que
cette main ne contient rien) et vous montrez sans affectation la main gauche vide; puis, vous repassez la
cigarette B à la main gauche qui en saisit l'extrémité entre le pouce (ongle en haut) au-dessus, l'index ou le
médius (plutôt le médius) en-dessous ; les doigts étant horizontaux, la tiennent horizontalement. La main
droite s'avance devant la cigarette B et dépose sa cigarette A en avant d'elle et parallèlement à elle, le bout
entre l'extrémité du pouce et de l'index gauches (fig. 262, qui montre ce que voit l'opérateur). Puis, la main droite lâche la cigarette A, pendant que
les doigts gauches serrent les deux cigarettes en même temps. Les doigts droits glissent alors le long des deux cigarettes et, pinçant vers son milieu
entre le pouce et l'annulaire la cigarette B qui est postérieure et que lâchent les doigts gauches, l'entraînent dehors et à droite. La cigarette B semble
ainsi sortir de l'autre cigarette A. La façon dont B est saisie, favorise son empalmage durant le faux dépôt dans la poche ou dans le chapeau, et l'on
est prêt à recommencer. Dans ce dernier cas, quand on a fait cet exercice plusieurs fois, on dépose dans la profonde l'une des deux cigarettes
employées et on met ostensiblement la dernière dans le chapeau.
On la reprend en disant : "Je vais, si vous me le permettez, en prendre une pour moi et vous donner le chapeau pour que vous puissiez prendre les
autres." Évidemment, les spectateurs n'y trouvent rien.

Le journal "L'illusionniste" a décrit un dédoublement de cigarette par une pseudo-cassure (dû à M. Prêtre), qui a été reproduit par R. Cellier (page
350).
Il m'a semblé moins intéressant que les précédents, surtout que le troisième procédé.

Enfin, il y a lieu de signaler le dédoublement préconisé par M. Maurier et qui consiste à avoir une cigarette soit factice soit réelle mais roulée très
serrée et lisse, que vous introduisez dans un tube (d'aluminium ou de papier fort) recouvert de papier à cigarette et imitant une cigarette. Il suffit,
dans ces conditions, de tirer sur le tube extérieur pour donner l'illusion que la cigarette s'est dédoublée. Il faut prendre la précaution de laisser
dépasser la cigarette intérieure de la quantité nécessaire pour pouvoir la saisir ou de la munir, dans le même but, d'un anneau un peu rigide de
papier blanc.

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La prestidigitation sans bagages
Cigarettes et cigarettes

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514
LES CIGARETTES PÉNÉTRABLES

Effet. - C'est - avec des cigarettes - le même effet que j'ai décrit au chapitre des allumettes (N°20 page 33, tome 1), sous le titre de "Allumettes
pénétrables" ; mais en raison de la différence des objets présentés, la technique n'est pas tout à fait la même.
Une cigarette est tenue par ses extrémités presque horizontalement entre le bout du pouce et celui de l'index gauche. Une autre cigarette est tenue de
la même façon à droite et dans une position à peu près perpendiculaire à celle de gauche, c'est à dire presque verticale.
Les deux mains sont rapprochées une ou deux fois jusqu'à contact des cigarettes, puis écartées (feinte) et à la fois suivante les cigarettes se trouvent
encastrées, c'est-à-dire que celle de droite toujours tenue entre le pouce et l'index droit, est incluse dans l'espace formé par les doigts gauches et la
cigarette que tiennent ces derniers.
Un mouvement inverse les désenclave.

Explication. - Les droits derniers doigts droits sont écartés de l'index au début; mais, au dernier mouvement, le médius se place contre l'index en
dépassant un peu à l'intérieur de la main. L'extrémité de la cigarette appuyée sur la pulpe de l'index, peut alors reposer sur le médius, et l'index qui
s'est légèrement soulevé, pince entre lui et le médius un peu de cette extrémité.
Dans ces conditions, la cigarette est assez fixée pour que le pouce puisse écarter sans qu'elle tombe, et vous pouvez faire passer au-dessus de l'autre
cigarette l'extrémité appuyée antérieurement sur le pouce.
Le pouce et l'index droits reprennent ensuite leur place antérieure aux extrémités de la cigarette à ce moment enclavée dans l'espace situé entre les
doigts gauches et l'autre cigarette.
Des mouvements inverses permettent le désenclavage.
Avec un peu d'exercice, on arrive à faire l'expérience très rapidement et d'une façon tout à fait invisible, surtout si la position des main masque le
petit écart que fait le pouce droit.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre , CIGARETTES ET CIGARES

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527
LA CIGARETTE PLIÉE NE SE DÉCHIRE PAS

Pour réaliser cet effet, il vous suffit d'enrouler d'une façon assez serrée autour de la cigarette un morceau de cellophane que vous tortillez aux deux
bouts.
Vous pouvez employer un morceau de cellophane trois fois plus long qu'une cigarette et vous en tortillez ce qui dépasse de la cigarette de chaque
côté (7 centimètres environ). Dans ces conditions, vous pouvez faire une nœud à la cigarette sans qu'elle se casse.
Si vous voulez donner à cette petite récréation un côté intrigant, substituez finalement à la cigarette ordinaire, une cigarette en caoutchouc mousse
et déclarez que vous pouvez plier et froisser la cigarette sans la détériorer et cela sans le secours de la feuille de cellophane.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre , CIGARETTES ET CIGARES

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528
LES CIGARETTES MAGNÉTISÉES

Sous ce tire a été décrit, en 1913, dans "L'illusionniste" (N° 142, page 292), un effet curieux.
Mon amie M. Léon Mouté, qui avait exécuté cette expérience pour la première fois en 1906, a bien voulu la décrire pour ce livre, telle qu'il la
conçue à cette époque.
On enfile à l'aide d'une aiguille plus longue qu'une cigarette, un fil fin et noir (d'environ 1 m, 50) successivement dans une dizaine de cigarettes que
l'on dispose en accordéon et que l'on maintient ainsi avec une bande de papier de soie. Le fil dépasse à peine la première cigarette enfilée, mais
dépasse largement la dernière et à son extrémité on nous une boucle de crin très fin passée sous la bandelette de papier de soie. On fait la prise de ce
paquet derrière une chaise avec un chapeau, puis on fait la chasse aux cigarettes.
Sortant quelques cigarettes non préparées et libres, on les laisse retomber dans le chapeau, puis, sous le prétexte de magnétisme, on fait quelques
passes sur lui avec la main droite.
Enfin, plongeant cette main dans le chapeau, on passe le pouce dans la boucle de crin; en la tirant, la bandelette de papier de soie se déchire et
libère les cigarettes. Avec cette même main, on prend la dernière cigarette et à la suite de laquelle pendent toutes les autres. Le chapeau, à ce
moment en main gauche, est déposé sur une chaise. La main droite passe alors la cigarette qu'elle tenait et suite tout le chapelet à la main gauche;
mais elle conserve la boucle de crin et elle s'abaisse comme pour aller se mettre le long du corps. Soufflant alors sur la cigarette la plus basse du
chapelet, on écarte doucement la main droite en continuant à l'abaisser, de telle sorte que le fil glissant à l'intérieur des cigarettes, quitte
complètement la première, et celle-ci tombe comme si elle obéissait au souffle.
On continue de la même façon jusqu'à la dernière cigarette.

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Extrait du chapitre , CIGARETTES ET CIGARES

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529
LES CIGARETTES QUI SORTENT TOUTES SEULES DE LEUR PAQUET

Il existe, pour réaliser cet effet, divers procédés sur lesquels je ne m'étendrai pas longtemps, les gravures ci-contre étant suffisamment explicites
quant à la construction et aux fonctionnement de ces trucs.
Le premier a paru dans "The Sphinx" et traduit ensuite dans "Magie", sous la signature de M. le Dr. Ladislaus Batta de Vatta. Dans le haut du dos
du paquet sont percés (à l'emporte-pièce) trois trous (voir fig. 274). Un fil de grosseur moyenne passé dans chaque trou aboutit à une petite tige
métallique recourbée qui entre dans le bout inférieur des cigarettes ; à l'autre extrémité du fil pendant à l'extrémité du paquet, est nouée une petite
perle. En tenant le paquet face au public entre le pouce d'un côté et le médius avec l'annulaire de l'autre, on abaisse la perle à l'aide de l'ongle de
l'index et la cigarette monte. Comme il y a trois trous et trois fils, trois cigarettes peuvent ainsi monter toutes seules du paquet.

Il est bon, lorsque l'on a percé les trous dans la paroi postérieure du paquet, de ne pas remettre toutes les cigarettes dedans : il est nécessaire en
effet, d'en laisser au moins deux de côté pour que celles qui sont attachées au fil puissent sortir facilement.

Si au lieu d'aboutir à une perle comme plus, haut, votre fil est beaucoup

plus long et si vous en fixez l'extrémité à un bouton de gilet avec de la cire, vous pouvez tenir le paquet de telle façon que, de tout
évidence, aucun de vos doigts ne peut agir pendant la sortie de la cigarette, sortie qui se fait en éloignant le paquet du corps.
Une cigarette étant attachée à un fil (ou un cheveu) par son bout supérieur, et l'autre extrémité du fil étant fixé par une boulette de
cire au bord du paquet, il vous suffit de passer un doigt dans l'anse ainsi formée et d'élever la main pour que la cigarette attachée
se soulève et sorte du paquet (fig. 275) comme attirée par le doigt.

Un autre procédé consiste à pratiquer une ouverture de 55 millimètres de hauteur sur un centimètre de
largeur, dans la paroi postérieure du paquet (voir fig. 276) : on fait monter la cigarette à l'aide du bout du
doigt légèrement mouillé de salive et passé à travers cette ouverture. La première cigarette étant sortie,
quelques secousses données au paquet en feront placer une autre vis-à-vis de la fenêtre et permettront la
sortie d'une seconde et même d'une troisième.
Enfin un dernier système est celui qui m'a été montré par mon ami Larson.
La paroi postérieure du paquet est fendue horizontalement sur une largeur de 18 à 20 millimètres, de A à B (fig.277) ; une cigarette en émerge
depuis la fente jusqu'au bas et seul son cinquième supérieur est dans l'intérieur du paquet.
Vous tenez le paquet comme dans le système précédent et l'index, très recourbé fait sortir la cigarette en la poussant par son bout inférieur (il est
bon d'incliner le paquet au début pour qu'on ne voie pas l'index quand il est en Z). L'avantage de ce dernier système est de s'improviser très
facilement et ne ne pas laisser de traces notables une fois la cigarette sortie (ce qui permet finalement de faire voir le paquet de tous les côtés), à
moins que l'on ne fasse deux fentes, une à droite et une à gauche (au lieu d'une seule au milieu) pour pratiquer la sortie successive de deux
cigarettes.

Dans toutes ces expériences, il est préférable :

1° De présenter le paquet avec la bande de la régie intacte et de la déchirer devant les spectateurs, comme on on se servait d'un paquet neuf ; il faut
donc décoller avec précaution quand on prépare le paquet et la recoller ensuite.
2° De faire si possible un change avec un paquet ordinaire semblable pour le faire visiter après l'expérience.

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Extrait du chapitre , CIGARETTES ET CIGARES

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530
LA CIGARETTE COUPÉE ET INTACTE

Effet. - Vous faites visiter un petit tube de cuivre de dimensions légèrement plus grandes qu'une cigarette. Vous enfoncez lentement dans ce tube
une cigarette et dès qu'il n'en dépasse plus que la moitié, vous coupez cette moitié avec des ciseaux. Vous montrez à nouveau la coupe de la
cigarette et vous remettez le couvercle qui s'adapte au tube.
Vous confiez alors le tube à un spectateur et, prenant la moitié de la cigarette qui a été coupée, vous l'escamotez en disant que vous la renvoyez
dans le tube.
En effet, le spectateur qui retire le couvercle, trouve dans le tube la cigarette intacte et entière et il peut visiter ce tube.

Explication - Le tube est double et il y en a un intérieur qui coulisse à frottement doux dans l'extérieur, lequel n'a pas de fond; mais l'appareil étant
construit avec précision, le tube paraît simple.
Quand l'appareil a été visité, vous y introduisez secrètement une cigarette tenue à l'empalmage et lorsque vous y mettez une autre cigarette, celle-ci
pousse la cigarette cachée qui pousse elle-même le tube intérieur et le fait sortir à l'autre bout, mais il est invisible parce qu'il est caché à l'intérieur
de la main gauche qui tient l'appareil. Vous suspendez l'introduction quand la cigarette visible est à moitié entrée et vous coupez avec des ciseaux la
moitié qui dépasse.
En remettant le couvercle et caché par la main droite tournée dos vers les spectateurs, vous repoussez avec le petit doigt gauche le tube intérieur et
la seconde moitié de la cigarette coupée vous tombe dans la main droite qui s'en débarrasse ensuite dans la pochette.

Un autre système consiste à avoir un tube au milieu duquel il y a une fente transversale où peu passer une lame de rasoir. La façon d'opérer est alors
exactement la même que le truc suivant.

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531
LA CIGARETTE PERCÉE ET INTACTE

Effet. - Une cigarette étant introduite dans un tube que ferme un couvercle, vous passez des épingles dans des trous aménagés au milieu du tube ;
pourtant, les épingles ayant été retirées, vous donnez l'appareil pour qu'on enlève le couvercle et la cigarette apparaît intacte.

Explication. - C'est un tube du même genre que celui décrit au tour précédent; mais ici, le tube intérieur coulissant à frottement mi-dur (ce qui
défie toutes les inspections) est à moitié poussé dehors par l'emploi d'un crayon (destiné, soi-disant à mesurer l'intérieur du tube par rapport à une
cigarette).
La cigarette empruntée est alors introduite dans le tube et le couvercle est mis en place. Comme une moitié de la cigarette est dans le tube intérieur
repoussé dehors, elle n'arrive pas au niveau des trous et, par conséquent, n'est pas atteinte par les épingles (ou par la lame de rasoir, dans la
deuxième manière du tour précédent). Une fois le tube intérieur refoulé et remis en place par le pouce sur son fond tandis que le médius maintient
le couvercle, vous donnez l'appareil au spectateur qui ne peut en découvrir le trucage.

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537

APPAREILS, CIGARETTES FACTICES


ET PROCÉDÉS DIVERS

Les réservoirs de cigarettes allumées ne peuvent évidemment être les mêmes que ceux des cigarettes non allumées. Il
doivent être, en effet, disposés pour que les cigarettes maintenues dans un espace à claire-voie, à trous ou à grillage,
ne s'éteignent pas et ne détériorent pas les vêtements.
Le dispositif qui maintient les cigarettes est constitué par des ressorts ou bien par des tiges pointues sur lesquelles
elles sont enfilées.
Les dessins ci-dessous montrent comment ces réservoirs sont constitués.
Avec les uns (fig. 282 et 283) ce dernier et le modèle (1) construit par le Dr Oltramare, un amateur genevois), on
prend les cigarettes une à une ; d'autres permettent d'en prendre plusieurs (3, 4 ou 5) à la fois (par exemple celui qui
est représenté dans la figure 284 qui est une coupe schématique d'un appareil permettant de saisir à la fois 5
cigarettes à l'italienne; l'épaisseur intérieure de la boîte doit être à peu près égale au diamètre d'une cigarette).
Avec les premiers la cigarette est saisie à la pincée entre l'extrémité de l'index et du médius, pour être produite
ensuite en le médius et l'annulaire, après l'avoir fait basculer.
Avec les seconds, les cigarettes sont saisies toutes à la fois
à l'italienne et on les produit une à une entre l'index et le médius ou entre le médius et l'annulaire.

Ces appareils s'attachent à l'aide de pattes rentrant dans deux compartiments (fig. 285) contenant chacun un produit chimique différent,
compartiments déterminés par 3 bouchons de cire ou de paraffine isolante, un au milieu et un à chaque extrémité. En traversant la simili-cigarette
d'un bout à l'autre avec un tige on mettait les compartiments en communication entre eux et avec l'extérieur. Il suffisait de souffler dans le tube pour
déterminer la production d'une abondante fumée blanche.
J'ai pensé qu'on pourrait remplacer ce truc par un tube de verre présentant 3 étranglements (fig. 286) et déterminant ainsi deux compartiments dans
l'intérieur desquels on met de l'ouate. Quelques gouttes d'acide chlorhydrique dans l'un et d'une solution d'ammoniaque fraîche dans l'autre donne
en soufflant dans une extrémité une belle fumée de chlorhydrate d'ammoniaque. Le tube est évidemment recouvert de papier pour lui donner
l'aspect d'une cigarette.
Malheureusement, il y manque les étincelles et il ne faut pas aspirer trop de cette fumée artificielle.

Quand on se sert des unes ou des autres de ces cigarettes factices, on n'a besoin que d'une cigarette allumée, et voici la manœuvre à faire pour en
tirer un bon effet.
La vraie cigarette étant à la bouche, la main droite se charge d'une cigarette factice, l'empalme à l'italienne, se porte vers les lèvres et saisit la vraie
cigarette entre l'index et le médius. Avant qu'elle quitte la bouche, on aspire une grosse bouffée de fumée dont on ne rend ensuite qu'une partie,
pendant que la main droite s'abaisse, se referme à demi et réalise une espèce de filage qui substitue une cigarette à l'autre : la fausse cigarette passe
entre le médius et l'annulaire et la vraie passe à l'italienne.
La fausse cigarette étant reportée aux lèvres, on projette à travers elle le reste de la fumée emmagasinée dans la bouche ; puis on jette dans un
cendrier la fausse cigarette;
La vraie cigarette est ensuite produite, puis mise à la bouche et les mêmes manœuvres répétées avec d'autres cigarettes factices ou ordinaires non
allumées, prise alternativement dans le réservoir de gauche et celui de droite, continuent la production autant qu'on le désire.
Cette façon d'opérer a été décrite dans le "Journal de la Prestidigitation" par Kimar (N° 94) et, avec quelques modifications, par Grégoire (N° 99).
Ce dernier a conseillé de mettre dans le fond du cendrier une feuille d'amadou saupoudré de tabac fin pour donner de la
fumée (à la place du papier d'Arménie préconisé par Kimar). Il ajoute l'effet suivant pour l'allumage de la cigarette au début.
L'opérateur, s'apercevant qu'il n'y a plus d'allumettes dans sa boîte, frotte contre celle-ci l'extrémité de sa cigarette qui
s'enflamme et il continue à la fumer ; ceci se produit grâce à un morceau d'allumette enfoncé dans le tabac de façon à ce que
le bout de phosphore affleure l'extrémité de la cigarette. L'auteur indique qu'il faut employer une allumette "tison"; je crois
préférable une "suédoise", ou bien il faut racler les 3/4 de la partie chimique du tison pour qu'il ne se produise pas une
flamme trop prolongée.

Fig 285 Fig 256


Et maintenant je vais donner quelques procédés qui auront leur utilité dans l'emploi des cigarettes allumées.
Parlons d'abord du choix des cigarettes et du tabac.
Le tabac doit être moyennement serré, et pas humide; néanmoins, trop sèches, les fibres de tabac tombent en poussière et la partie allumée peut se
détacher en bloc.
Mr Ducatillons-Delassus préconise un tabac plutôt gros et fort, genre Johnson, les Baltos ou les Celtiques ordinaires gros modèle. Le même
manipulateur faire remarquer que si l'on coupe avec des ciseaux une cigarette pour l'amener à dimension voulue, celle-ci s'éteindra beaucoup plus
vote que si on la raccourcit par simple cassure entre les doigts.
Pour assurer la combustion des cigarettes dans les réservoirs, il est bon d'enlever le tabac du bout des cigarettes qui doit être allumé et de la replacer
après l'avoir mélangé avec des brindilles d'amadou de mèche à briquet (ne se servir que de la partie centrale de la mèche).

Keith Clark décrit le truc suivant (2) qui lui est personnel pour allumer plusieurs cigarettes à la fois sans que les spectateurs s'en aperçoivent. Il fait
apparaître une cigarette, la met à sa bouche et, pour l'allumer, prend dans sa poche de gilet une boîte d'allumettes en forme de carnet ; en même
temps il prend 5 cigarettes à l'italienne dans une espèce de réservoir situé à côté de la boîte.
En allumant la cigarette qu'il a aux lèvres, il allume aussi celles qui sont à l'italienne ; la main droite placée comme pour éviter un courant d'air sur
la flamme, masque parfaitement la manœuvre. Les cigarettes empalmées s'enflamment d'autant plus vite qu'on les a préalablement allumées et
ensuite laissées s'éteindre en vase clos.
Cet auteur fait même de façon analogue l'allumage des cigarettes dans un réservoir qu'il remet ensuite dans sa poche en même temps que la boîte
d'allumettes, "La poche de gilet dit-il, étant la meilleure place pour un réservoir, quand on a du public autour de soi."
Il a d'ailleurs finalement réuni la boîte d'allumettes et le réservoir pour n'avoir qu'un objet à sortir et à remettre en place.
Ce spécialiste des cigarettes conseille de se gargariser et de se rincer soigneusement la bouche avec de l'eau chaude après son numéro et de mâcher
entre les représentations des petits morceaux de racine de gentiane qui tonifie les muqueuses.

Voici pour terminer cette partie de chapitre, un excellent procédé pour s'emparer de deux cigarettes allumées sans que le public s'en doute le moins
du monde ; c'est celui de mon ami le grand illusionniste Fran-Klint "l'homme au cent cigarettes" qui le premier a introduit le numéro des cigarettes
allumées en France (en 1916).
Sur une table ou un guéridon, on dispose deux cigarettes allumées et une non allumée. Cette dernière est la plus à droite et peut être visible
puisqu'on la prend ostensiblement au début du numéro. Au milieu la première cigarette allumée est placée sur une boîte d'allumettes dont une
allumette est au 3/4 sortie et coincée par le tiroir presque entièrement repoussé à sa place : la partie allumée de la cigarette est à l'opposé du côté où
sort cette allumette et est dirigée vers l'arrière.
Un peu à gauche est placée sur un petit objet quelconque (à la rigueur une simple carte pliée en forme de pont) pour être en prise facie et ne pas
brûler le dessus de la table ou du guéridon.
Ces deux cigarettes allumées sont dissimulés par un foulard bouchonné en boudin et placé devant elles.
On prend donc la cigarette non allumée, on la met à ses lèvres et, pour y mettre le feu, on prend ensuite la boîte d'allumettes entre le pouce gauche
d'un côté et l'annulaire de l'autre, mais en même temps on s'empare de la cigarette allumée en la maintenant avec l'index et le médius sur le dessus
de la boîte ; la partie allumée se trouve alors dans le creux de la main mais sans contact et ne peut pas brûler.
La cigarette visible ayant été allumée, on prend la boîte avec la main droite et on la jette ; mais on garde la cigarette entre le bout des doigts gauches
qui se portent ensuite à la bouche comme pour y prendre la cigarette qui s'y trouve. On "avale" alors cette dernière, pendant que la main fait masque
; c'est donc la cigarette prise avec la boîte qu'on simule de retirer des lèvres et quand on l'a jetée par terre, on a encore une cigarette en bouche.
La prise de la cigarette allumée qui reste sur la table, se fait en finale quand on a exécuté le tour de la cigarette dans le foulard (sans faux-pouce et
par fausse prise à la bouche qui l' "avale"). Le foulard montré ensuite vide est remis sur la table en face de la cigarette dont on s'empare dans le
même geste qui dépose le foulard. Il reste donc à ce moment une cigarette allumée en bouche et une à la main, donc encore deux productions à faire
avant de quitter la scène.

(1) La figure 283 représente le réservoir pour 3 cigarettes allumées, il est construit avec du cuivre de 15/16e d'épaisseur.
Les 3 aiguilles sur lesquelles se piquent les cigarettes peur leur bout allumé sont montées à force sur un petit tube, puis soudées. Le petit tube est fixé sur le corps de la boîte au moyen de 2 vis à tête fraisée.
La fermeture n'est figurée que sur le dessin du bas ; cette petite porte est articuléen sur deux charnières soudées et son blocage dans la position fermée est assurée par le ressort qu'on voit à la partie inférieure
du dessin sous la forme d'une ligne ondulée.

(2) Ces procédés sont tirés du livre récent de Keith Clark : "Encyclopedy of cigarette tricks" qui décrit admirablement toutes les manipulations de cigarettes, sans en omettre aucune, mais qui ne comprend
pour ainsi dire pas de tours à proprement parler (5 ou 6 en dehors des chasses aux cigarettes) ; c'est plutôt "Encyclopédie des manipulations de cigarettes" que devrait s'intituler cet ouvrage, d'ailleurs d'un
grand mérite.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre , CIGARETTES ET CIGARES

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547
L'ÉCLAIR JAILLISSANT DE LA MAIN

J'ai vu exécuter cet effet impressionnant par Cardini; je dois ajouter qu'il le faisait, au moins la première fois, avec les mains gantées.
Ce truc, se fait au cours d'un numéro de cigarettes où l'on voit tout à coup un éclair jaillir du creux de la main. C'est une boulette de papier éclair,
empalmée à l'italienne et abaissée avec le pouce vient mettre le feu. J'avoue que je n'oserais pas faire cette expérience sans gants.
On peut aussi mettre à une cigarette une bague en papier éclair et pousser la bague vers la partie incandescente qui y met le feu.

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CHAPITRE 12
Cordes, rubans, ligotages, évasions.
SOMMAIRE

A - Tours de ficelles

01/11/2000 559. — La ficelle qui s'allonge toute seule.


01/11/2000 560. — La ficelle impalpable.
01/11/2000 561. — Le jeu des ciseaux.
01/11/2000 562. — La clé dégagée et engagée.
01/11/2000 563. — La clé libérée d'un seul coup.
01/11/2000 564. — La ficelle en huit.
01/11/2000 565. — Le piège.
01/11/2000 566. — L'escargot ou le bonneteau à la courroie.
01/11/2000 567. — Sur le pouce.
01/11/2000 568. — La ficelle voyageuse.
01/11/2000 569. — Le lien qui tombe de lui-même.
02/04/2001 570. — La ficelle autour des deux bâtons
02/04/2001 571 — Les prisonniers délivrés
02/04/2001 572 — La corde qui traverse le cou.
02/04/2001 573 — Le pendu libéré.
02/04/2001 574 — La strangulation inoffensive.
02/07/2001 575 — Entre les dents.
02/07/2001 576 — La chaîne de corde.
02/07/2001 577 — La cordellière qui se dégage tout seul du bâton.

B - Les nœuds.

02/07/2001 578 — Faire un nœud à une corde sans en lâcher les bouts.
02/07/2001 579 — Le nœud instantané.
02/07/2001 580 — Faire un nœud au milieu d'une corde enserrant les deux poignets.

02/07/2001 581 — Le nœud fait d'une seule main.


02/07/2001 582 — Deux nœuds simultanés.
02/07/2001 583 — Le nœud à volonté
02/07/2001 584 — Le nœud impossible
02/07/2001 585 — Le nœud fantôme
02/07/2001 586 — Le quadruple nœud s'évanouit
02/07/2001 587 — Les nœuds qui passent d'une corde à l'autre

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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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LA FICELLE QUI S'ALLONGE TOUTE SEULE

Je place en tête de ce chapitre ce petit tour, parce qu'il peut servir comme plaisante entrée en matière, quand vous faites un "numéro" de ficelles.
En effet, vous déclarez, en commençant, que vous allez faire quelques tours avec des ficelles, mais que, malheureusement, vous n'en avez qu'un
trop petit morceau (20 cm. environ) dans votre poche, et vous le montrez. Mais, ajoutez-vous, un magicien n'est jamais embarrassé, et pour avoir
les quelques mètres dont vous avez besoin, il suffit, après avoir pelotonné le petit morceau dans vos mains, de tirer sur l'une des extrémités; il en
vient les 6 à 8 mètres qui sont plus que suffisant pour vos démonstrations.

Explication. - Avant de commencer votre séance, mettez dans la poche intérieure gauche de votre veston une ficelle de 6 à 8 mètres (pliée en
accordéon et sans la rouler); faites-en passer le bout dans la paume gauche puis le long de la paume gauche et enfin dans une alliance (placée
normalement à l'annulaire gauche) qu'il dépassera de quelques centimètres.
Devant les spectateurs vous pelotonnez entre vos mains le morceau de 20 cm. de ficelle montré au début et vous le réduisez en une boulette que
vous passez à l'empalmage du petit doigt droit.
Vous saisissez alors le bout de la grande ficelle qui dépasse votre alliance et vous la tirez. Comme elle est guidée par la bague, il n'y a pas de danger
qu'elle quitte la paume de la main en venant de la manche, et vous semblez la sortir du bout de vos doigts gauches jusqu'a la terminaison. Quant au
morceau de ficelle réduit en boulette, vous vous en débarrassez dans une poche ou dans la pochette.

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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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560
LA FICELLE IMPALPABLE

Dans le dessin A (fig. 300, qui montre ce que vous verriez en penchant à gauche de la corde), la main figurée à
gauche est celle d'un spectateur; la main figurée à droite est la main gauche de l'opérateur. Entre ces deux main est
tendue une ficelle d'une longueur d'un mètre environ, dont les deux bouts sont noués ensemble. La main figurée au
milieu avec la manche est la main droite de l'opérateur; elle seule doit bouger et faire le tour.
Il s'agit de dégager la ficelle du doigt du spectateur qui la tient, sans la faire passer au-dessus de ce doigt (ce qui
serait évidemment trop facile).
1° Avec le médius, attirez à droite le brin gauche g de la corde et le faire passer au-delà du brin droit d ; cela
engage le médius dans la boucle médiane ainsi formée (B).
2° Retournez la main paume en l'air et engagez l'index dans la boucle qui est en avant de lui (C).
3° Remettre la main paume en bas et mettre le bout du médius sur le bout de l'annulaire du spectateur (D).
4° A ce moment, il suffit à l'opérateur de dégager son index de la boucle qui l'entoure, pour que la ficelle soit
libérée du doigt du spectateur.

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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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561
LE JEU DES CISEAUX

Vous vous servez, pour ce tour, de la ficelle aux bouts noués du tour précédent, le nœud N étant mis à l'opposé de la partie F avec laquelle on opère
et qui forme boucle. Ayez bien soin que les brins de ficelle ne se croisent pas au cours des manœuvres; ceci est capital.
Les ciseaux étant placés pointes en bas, vous passez de l'extérieur à l'intérieur la boucle F à travers l'anneau
A. Vous passez ensuite le reste de la ficelle double dans la boucle F (1), puis (toujours de l'extérieur à
l'intérieur) dans l'anneau B; vous obtenez alors ce que montre la figure 301. Vous fixez l'extrémité qui porte
le nœud N à un clou ou à un objet quelconque qui le retient.
Il s'agit de dégager les ciseaux sans toucher au nœud, ni à ce qui le fixe. Pour cela, prenez la boucle F ; tirez
dessus pour l'agrandir; faites la passer (toujours de l'extérieur à l'intérieur) à travers B, mais dans la partie C,
c'est-à-dire sous les brins de ficelles déjà passés (et non au-dessus); puis, faites passer les ciseaux dans la
boucle (fig. 301 bis), le brin x entre vous et le ciseaux, le brin y derrière les ciseaux. Il ne vous reste plus
qu'à tirer sur la double corde et les ciseaux seront libérés.

(1) Théoriquement une corde coudée en deux (A) forme ce qu'on devrait appeler une anse, et si les brins de cette anse se croisent (B), on devrait l'appeler une boucle. Mais dans les
descriptions de tours de prestidigitation, on nomme habituellement boucle ce qu'on devrait appeler anse et je conserverai cette dénomination courante aujourd'hui.

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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

562
LA CLEF DÉGAGÉE ET ENGAGÉE

Dans l'anneau d'une clef, engagez l'une des boucles formée par votre ficelle nouée aux deux bouts et placez une des boucles dans un des pouces
d'un spectateur et l'autre dans l'autre pouce. Il s'agit de dégager la clef sans enlever ni l'une ni l'autre des boucles passant sur ces pouces.

Premier temps. - Sur une partie de la double corde voisine du pouce droit de votre spectateur, placez en travers votre index gauche tendu (fig. 301
ter). Saisissez le brin B qui est de votre côté (entre la clef et votre index), et faites-le passer au-dessus de cet index, puis autour du pouce du
spectateur dans le sens des aiguilles d'une montre.

Deuxième temps. - Amenez la clef près de votre index et saisissant le brin qui est de votre côté, cette fois entre la clef et le pouce gauche du
spectateur, faites une boucle comme précédemment pour la passer autour du pouce droit du spectateur, de la même façon que vous venez d'opérer.

Troisième temps.- Retirez votre index et tirez sur la clef; elle sera dégagée de la ficelle, pourtant restée entre les pouces du spectateur.
Si vous voulez opérez avec le pouce gauche de votre spectateur comme pivot, faites les mêmes mouvements qui viennent décrits, mais dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre.

Si vous voulez, après avoir dégager la clef, la remettre dans la ficelle double, comme elle l'était au début, vous pouvez le faire et voici comment :
Après avoir posé votre index et avoir passé la première boucle autour du pouce droit du spectateur exactement comme au premier temps tour
précédent, vous engagez la clef dans une boucle que vous faites avec l'un des brins pris dans la partie droite de la ficelle; puis vous passez cette
boucle autour du pouce droit du spectateur (toujours dans le sens des aiguilles d'une montre).
En retirant votre index, vous tirez la clef et celle-ci se trouve engagée comme elle l'était au début.

Remarquez que vous pouvez faire encore mieux et substituer une clef B (ou un anneau quelconque, le tour se faisant aussi bien avec des anneaux
de bois, de galalithe ou
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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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563
LA CLEF LIBÉRÉE D'UN SEUL COUP

La clef étant engagée dans la ficelle double comme dans le tour précédent, vous tenez vous-même la ficelle tendue entre vos deux pouces, paumes
des mains se faisant vis-à-vis.
L'index droit pose son extrémité contre celle du pouce en se recourbant en crochet. La main droite se fléchit et se met paume en bas; ce mouvement
fait glisser la boucle du pouce sur l'index qui le recueille; le pouce droit libéré se rapproche du pouce gauche et va s'engager de dedans en dehors
dans la boucle que forme la ficelle sur le pouce gauche. Les deux mains s'écartent et l'index se redresse, lâchant ce qu'il tenait; alors, la clef tombe
et la ficelle se retrouve, comme primitivement, tendue entre les deux pouces.
Si les mouvements sont rapides, le dégagement de la clef est incompréhensible pour les spectateurs.

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564
LA FICELLE EN HUIT

Posez sur une table une ficelle d'un mètre dont les deux bouts ont été noués en N (fig. 302) : il est nécessaire qu'elle ne se tortille pas (et à cause de
cela il vaut mieux qu'elle soit en coton plutôt qu'en chanvre). Disposez-la en un ovale aussi régulier que possible (A). Repoussez à l'intérieur le
point x. pour réaliser le dessin B. Prenez le point y et portez -le à l'extrémité de la flèche en demeurant près de la surface de la table; vous réalise
ainsi le dessin C. Faites poser un doigt en Z et montrez que ce doigt reste pris dans la ficelle quand vous tirez sur N. Recommencez et montrez que
le doigt mis en Z' reste libre.
Refaites la même chose, ou plutôt à peu près la même chose, et, cette fois, en tirant sur N, le doigt du spectateur ne restera pas pris dans la ficelle,
qu'il soit en Z ou en Z'.
Pour cela, vous prenez la ficelle un peu plus haut en y' et vous rabattez d'abord pour obtenir un croisement et ce qui est montré en D; puis, vous
portez y' à l'intérieur en suivant la flèche , vous obtiendrez la disposition E. Qu'on mette alors un doigt en Z ou Z', il ne sera pas pris dans la ficelle
quand on la tirera par N.
La différence entre les deux dispositions n'est jamais remarquée si vous opérez avec une ficelle assez longue et si le croisement a été fait
rapidement d'un geste souple. Cela vous permet de parier que le doigt sera toujours libéré quelle que soit la boucle dans laquelle le spectateur le
mettra, et si l'on soupçonne le petit truc la première fois, on sera déconcerté la seconde.

Dans ce tour, comme en général dans tous les tours de ficelles, méfiez-vous des tortillements qui peuvent créer des croisements néfastes pour la
réussite de l'expérience.

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La prestidigitation sans bagages


Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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565
LE PIÈGE

Ce tour est basé sur le même principe que le précédent, c'est-à-dire sur la torsion d'une boucle.
La même ficelle double est placée sur la table de telle façon que la boucle B formant l'extrémité opposée à N, ait ses deux brins distants de 7 à 8
cm. a 10 cm. environ de B, posez votre main gauche transversalement pour maintenir l'écartement et la position des deux brins; puis, sortez N tenu
dans la main droite paume en haut vers la droite en laissant les deux brins de la ficelle traîner sur la table; après avoir enlevé la main gauche, portez
la main droite du côté gauche en la retournant paume en bas pour déposer N sur la table, ce qui réalise la figure 303. Si vous faites mettre le doigt
d'un spectateur en O et si vous tirez sur N, ce doigt ne sera pas pris au piège.
Mais en tenant au début la partie N de la ficelle dans la main droite, paume en bas, et en portant comme antérieurement cette main à droite en la
retournant paume en haut puis à gauche en la retournant une seconde fois paume en bas, pour déposer N sur la table, vous réalisez la figure 304. Si
vous faites alors mettre le doigt du spectateur en O et si vous tirez sur N, le doigt sera pris dans le piège, parce que vous avez réalisé un double
croisement des brins.

Vous pouvez donc, à votre gré, emprisonner ou non le doigt du spectateur et gagner à coup sûr un pari engagé à ce sujet.

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566
L'ESCARGOT
(OU LE BONNETEAU A LA COURROIE)

Ce tour peut se faire avec une grosse ficelle, mais comme celle-ci se tortille facilement, il est parfois difficile à réaliser avec elle. On doit plutôt
employer une mince lanière de cuir (1) ou une ganse plate un peu raide, comme de la "talonnette" (un mètre environ).
Vous la pliez en deux parties inégales (celle qui est à votre droite doit avoir une vingtaine de centimètres de plus que celle qui est à gauche) et dans
la boucle formée et posée sur la table, vous faites mettre le doigt d'un spectateur. Pinçant avec la main gauche les deux parties de la ganse au
voisinage du doigt pour l'enfermer et pour immobiliser la boucle, vous enroulez avec la main droite très lâchement dans le sens inverse de celui des
aiguilles d'une montre les deux parties de la ganse autour du doigt, en formant une spirale.
A un certain moment, l'une des parties de la courroie, celle qui, primitivement, était à gauche, est arrivée à son extrémité.
Si, alors, vous tires sur les deux parties à la fois, le doigt du spectateur sera pris dans la boucle. Mais, si vous faites faire à l'autre partie de la ganse
un tour supplémentaire et si vous tirez ensuite sur les deux extrémités à la fois, le doigt sera libéré.
C'est à vous de faire ou de ne pas faire ce tour supplémentaire, suivant ce que vous voulez obtenir.

(1) C'est ce dont se servent les "bonneteurs" qui présentent ce tour comme un pari et qui gagnent à coup sûr; ils s'arrange en effet pour que le doigt soit libéré ou non à leur gré, et non comme le parie le
spectateur.

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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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567
SUR LE POUCE

Tenez votre main gauche devant vous, paume vers vous, pouce en haut. Engagez une ficelle d'environ 80 cm. de longueur dans la fourche de votre
pouce pour que pendent environ 20 à 25 cm. (A) de la ficelle dont vous enroulez le reste autour du pouce 4 ou 5 fois. Cet enroulement doit se faire
dans le sens inverses des aiguilles d'une montre et il n'est possible que si vous maintenez la partie pendante avec le petit doigt, en l'appliquant sur le
bas de la paume.
Une fois la dernière spire faite, appuyez le pouce contre la racine de l'index pour que rien ne bouge (vous pouvez à
ce moment, écarter le petit doigt) et engagez une dernière fois la ficelle derrière le pouce; puis, faites une boucle B
d'un centimètre de diamètre en rabattant vers le bas le brin C de la ficelle. Vous obtenez ce que montre la figure
305.
Il faut vous arranger pour que les bouts de A et de C soient à peu près à la même hauteur.
Prenant le bout C, vous l'introduisez dans la boucle; puis vous le tirez en avant et vous montrez le brin engagé dans
cette boucle; pour cette introduction, il faut évidemment "viser" et ne pas aller top vite.

Vous retirez alors la ficelle de la boucle et vous la laissez pendre; puis, vous dites que vous allez recommencer,
mais cette fois si vite qu'on n'aura pas le temps de vous voir viser. Effectivement, vous faites un geste rapide sans
paraître viser et vous montrez la ficelle engagée dans la boucle. Seulement, ce dont personne ne s'est aperçu, c'est que, la seconde fois, vous avez
pris le bout A (non le bout C) et que, en portant ce bout A en avant, vous l'avez glissé entre l'extrémité du pouce et la racine de l'index gauches.
Faites attention de passer le bout A en avant du brin C (et non en arrière) c'est-à-dire entre vous et le brin C.

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568
LA FICELLE VOYAGEUSE

Placez une ficelle longue de 80 cm environ sur la main gauche comme l'indique la figure 306. Prenez le brin A entre
l'index et le médius droits et le brin B entre le pouce et l'index de la même main et enroulez-les ensemble une fois au
tour des deux premiers doigts, index et médius gauches, puis une deuxième, une troisième fois et une quatrième fois;
déroulez ensuite et montrez que l'index gauche est toujours passé dans la ficelle.
Recommencez la même chose; mais, quand vous aurez déroulé vos quatre doubles spires, la ficelle sera passée, non
pas autour de l'index, mais autour du médius gauche.
Pour ceci, après avoir fait le premier tour avec les deux brins, vous laissez, en faisant le tour suivant, le brin A (qui doit toujours être conservé à
droite sans avoir chevauché l'autre) glisser au-delà de l'extrémité des deux doigts et vous ne l'enroulez pas autour d'eux; vous annulez ainsi une
spire de ce brin; après quoi, vous pouvez faire autant de doubles spires régulières que vous voulez, le médius seul sera pris dans la boucle quand
vous aurez tout déroulé.
Le glissement du brin A hors des deux doigts gauches est effectué par l'action de l'index droit toujours placé entre les deux brins.

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570
LA FICELLE AUTOUR DES DEUX BÂTONS

Faites tenir un bâton horizontalement et enroulez 4 fois autour de lui une ficelle dans le sens des aiguilles d'une montre ; sur les spires ainsi
formées, placez un second bâton parallèlement au premier. Enroulez le bout de droite autour des deux bâtons à la fois, mais dans le sens inverse du
précédent et faites ainsi 4 spires (fig. 308). Nouez les deux bouts de la ficelle ; les deux bâtons sont ainsi fixés l'un à l'autre. Maintenant, si vous
retirez le second bâton en le tirant le long de l'autre, la ficelle sera complètement dégagée. Par contre, la ficelle sera enroulée sur le bâton restant, si
vous retirez le premier bâton. Vous pouvez donc, à votre gré, montrer la ficelle engagée ou dégagée.

Cette expérience peut être reproduite en remplaçant le premier bâton par une règle et le deuxième par le doigt d'un spectateur allongé sur la règle
au-dessus des spires ; à cette occasion, je vais indiquer une petite variante Au lieu de faire 4 spires, n'en faites que 3, rassemblez-les au milieu de la
règle avant de faire poser le doigt du spectateur dessus. Prenez alors le brin de gauche, remontez-le pour le faire passer sur le doigt dans le sens des
aiguilles d'une montre; faites-en autant avec le brin de droite, mais dans l'autre sens. Faites faire à chacun un demi-tour supplémentaire pour les
nouer sur le dessus du doigt ; une fois le doigt retiré, la corde sera libérée de la règle.

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571
LES PRISONNIERS DÉLIVRÉS

Attachez une personne X par les poignets aux extrémités d'une corde A de 2 mètres de longueur. Dans la boucle formée par le milieu de A, passez
de haut en bas le milieu d'une autre corde pliée en deux et formant ainsi une boucle B ; dans cette boucle, passez le reste de la corde et fixez-en
ensuite les deux extrémités aux poignets d'une personne Y.
Vous aurez ainsi réalisé le schéma 1 (fig. 309) ou celui à peu près semblable 2.

Pour séparer les prisonniers, il suffira de faire passer la boucle B sur laquelle vous tirez pour
l'agrandir, au-dessus de la tête, puis du corps de Y. Ne faites pas l'inverse, c'est-à-dire passer
la boucle A autour de X, comme je l'ai vu préconiser, vous vous embrouillerez : en effet, il
faudrait dans ce cas, avoir introduit au début la boucle B dans la boucle A de bas en haut au
lieu de haut en bas.

Si vous avez simplement passé la corde de Y dans la boucle A formée par la corde de X,
comme l'indique le schéma 3, il faut opérer autrement. Prenez la boucle B, amenez-la près
d'un poignet de X, passez-la d'arrière en avant, c'est-à-dire du bras vers la main, sous la
partie de corde qui enserre ce poignet de X à la face palmaire; faites ensuite passer cette boucle autour de la main et enfin d'avant en arrière dans la
partie de la corde qui est à la face dorsale du poignet. Refaites passer la main dans la boucle B et les cordes seront séparées; les personnes aussi
évidemment.
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572
LA CORDE QUI TRAVERSE LE COU

Prenez une ficelle aux bouts noués qui vous a déjà servi et placez le milieu de cette double ficelle sur l'arrière de votre cou de manière que deux
boucles pendent sur le devant.
Passez le pouce droit dans la boucle de droite et le pouce gauche dans la boucle de gauche, les deux paumes se faisant face ; rapprochez les mains
et avec l'index droit recourbé agrippez l'un des brins de gauche; écartez les mains en lâchant le pouce droit : la ficelle double semblera avoir passé
au travers du cou qui est dégagé. Pour que l'illusion soit complète, il faut, tout en faisant le dernier mouvement, substituer le pouce droit à l'index
droit dans la boucle qui coulisse sur lui, pour se retrouver dans la position primitive, c'est-à-dire la ficelle se présentant étendue entre les deux
pouces. Elle semble avoir traversé le cou, si vous opérez vivement.

La même chose peut se faire en passant le milieu de la double ficelle dans une boutonnière de l'habit.

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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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573
LE PENDU LIBÉRÉ

Effet. - Vous mettez deux ficelles assez grosses autour de votre cou et vous faites un nœud en avant de ce cou, ce qui réalise le dispositif d'une
pendaison.
Pourtant, les cordes tombent de votre cou quand vous le désirez.

Explication. - Mettez à cheval sur votre index gauche le milieu d'une des deux cordes, faites repassez les deux brins A
et A' derrière l'annulaire comme le montre la figure 310. La deuxième corde ayant été mise à cheval sur la main droite,
vous la placez sur la main gauche comme l'indique la même figure, c'est-à-dire que le brin B croise l'autre corde en
avant et que le brin B' la croise en arrière.
Saisissez alors derrière les deux derniers doigts gauches les 2 brins A et A' avec les
3 derniers doigts de la main droite; le pouce de cette même main se plaçant alors
sur l'index gauche et à gauche de la corde a, la rabat à droite et au-dessus de b, et
aidé de l'index droit, les entraîne tous deux hors de l'index gauche, réalisant un
système de boucle montré schématiquement dans la fig. 311; pendant ce temps, les
derniers doigts de la main gauche se sont refermés pour tenir B B' et les tirer à
gauche, tandis que la main droite tient A A' et cache l'assemblage ab entre le bout de l'index en avant et le
pouce en arrière.
Vous portez alors en les retournant les deux mains en arrière de votre cou pour y appliquer l'assemblage ab de
telle sorte que la boucle formée par a se trouve contre la peau. Elle est maintenue là par la partie des brins AA' proche d'elle et appliquée sur elle;
plus vous tirez sur AA' et sur BB' plus cette application sera serrée et par conséquent, solide. Au contraire, ayant fait un nœud devant votre cou
avec AA' et BB', si vous relâchez le système de cordes et si vous donnez de petites secousses, la boucle se déplacera, puis se dégagera de b et les
cordes tomberont : le pendu est libéré. Si la ficelle est trop raide, le déploiement de la boucle peut ne pas se faire facilement ; il n'y a, en ce cas, qu'à
passer la main derrière le cou pour aider à ce dégagement.
Voici une variante de ce procédé parant dans le "Sphinx" de septembre 1964 et traduite dans "Le Journal de la Prestidigitation" par mon ami Jean
Corta.
Elle repose sur le principe de la boucle repliée; mais la confection de cette boucle est assez dissimulée pour intriguer ceux qui connaissent le truc
précédent.
Vous présentez un ruban de 2 mètres environ (en ce cas, un ruban vaut mieux qu'une ficelle) et vous le placez à cheval sur votre cou en laissant
pendre également un chef de chaque côté.
Vous prenez le chef de gauche avec la main droite entre le médius dessus et l'index avec l'annulaire dessous. Puis, passant votre main gauche au-
dessus du chef de gauche, vous allez saisir avec elle (entre l'index et le médius) le chef de droite 20 cm. environ plus bas que le niveau de la main
droite (qui doit être à la hauteur du sein).

Le médius droit se recourbe alors pour faire crochet et entraîne le chef de gauche vers la droite. Cela détermine ce que montre la fig. 312; c'est-à-
dire une boucle formant avec l'autre chef une espèce de triangle T.
Vous portez alors à la fois les deux mains à droite et en hait puis derrière le cou; là, vous arrêtez la main droite tandis que la gauche continuant son
mouvement autour du cou revient en avant avec le bout de ruban qu'elle tenait; elle s'empare du chef de gauche (passé à droite) pour tirer les deux à
la fois et serrer ce qui est autour du cou.
C'est à ce moment que la main droite ayant retourné la partie repliée de la boucle ainsi formée (schéma 311, ab) l'applique sur la peau du cou où
elle est ainsi maintenue; cette main peut alors lâcher le ruban.
En tirant sur les deux chefs avec quelques petites secousses, le ruban se dégage et le cou est libéré.

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574
LA STRANGULATION INOFFENSIVE

Nouez les extrémités d'une ficelle de 2 mètres de longueur et passez-la autour du cou comme un collier qui pend devant le corps.
Avec la main droite, saisissez le brin gauche; tirez-le vers la droite; passez-le autour du cou et ramenez-le vers la gauche; vous avez donc à ce
moment un tour complet de ficelle autour du cou et une grande boucle pendant devant le corps. A 20 cm. au dessus du bas de la boucle, prenez avec
la main droite le brin de droite et avec la main gauche le brin de gauche. Croisez le brin de droite sur le brin de gauche et maintenez le point de
croisement entre le pouce et l'index gauches. Mettez l'index et le médius droits qui ont lâché ce qu'ils tenaient dans la petite boucle du bas de dehors
en dedans au voisinage du croisement et le pouce droit dans la boucle du haut également de dehors en dedans et rapprochez les extrémités de ces
doigts jusqu'au contact. La main gauche lâche alors ce qu'elle tient pour faire la même chose que vient de faire la main droite.
Ecartez les mains en les élevant au-dessus de la tête et passez celle-ci dans la petite boucle qui, par la suite de l'écartement des mains, s'est élargie;
lâchez tout et tirez sur le bas de la petite boucle qui pend en avant : le cou est libéré.

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575
ENTRE LES DENTS

Placez la ficelle double (aux bouts noués) autour de la tête comme un collier ; croisez alors les deux brins de la boucle qui pend en avant et tenez le
croisement entre les dents; faites ensuite un mouvement de décroisement en passant la boucle au-dessus de la tête. Lâchez ce que vous avez entre
les dents ; le devant du cou sera dégagé de la ficelle qui pend double de chaque côté

A ce moment, vous pouvez exécuter le tour de la corde qui traverse le cou (n°572), puis vous enchaînez avec le tour suivant du même genre que le
précédent.
Faites une double boucle à cette ficelle, comme il est montré dans la fig. 313. Prenez le croisement B entre les dents ;
saisissez la boucle A avec la main gauche; passez la main droite de haut en bas (autrement dit : de dehors en dedans) dans
la petite boucle; puis, passez cette ainsi enfilée, dans la grande boucle, mais de bas en haut. Allez prendre votre nez entre
le pouce et l'index droits, puis écartez les dents; en tirant avec la main gauche la partie A, la ficelle sera dégagée de la main
droite ou engagée dans cette main à votre volonté. Pour qu'elle soit dégagée, il faut que vous ayez fait le croisement que
vous tenez avec les dents, dans le sens des aiguilles d'une montre; le brin pris en main droite passe alors devant (par
rapport à vous) le brin tenu de la main gauche. Pour que la main droite reste engagée dans la boucle, il faut que vous
fassiez le croisement dans le sens inverse et que le brin pris en main droite passe derrière l'autre.
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576
LA CHAÎNE DE CORDE

Prenez une corde de 2 mètres de longueur et tenez-la dans la main gauche comme l'indique la fig. 314, pour que
le brin A pende de 30 à 40 cm.
Prenez avec la main droite le reste de la ficelle à 50 cm. environ de la main gauche ; amenez-la derrière le bout
A pour la croiser avec lui (fig. 314); puis, avec ce qu'elle tient, cette main droite forme une boucle E qu'elle
donne à tenir à la main gauche entre l'index et le médius (en suivant le mouvement indiqué par la flèche dans la
figure 314). La main gauche se renverse alors légèrement pour être à peu près paume en bas et se fléchit, puis le
pouce s'écarte de l'index ; cela fait glisser la boucle D hors de la main et introduit la boucle E dans la boucle
formant cercle DO.
La main gauche prend alors de la même façon qu'elle tenait D, entre le pouce et l'index, ce qu'elle tenait entre l'index et le
médius, ce qui libère ces deux derniers doigts et leur permet de saisir une nouvelle boucle formée avec la partie B et que
vient leur tendre la main droite comme précédemment.
Les mêmes mouvements se répètent jusqu'à ce que la corde soit arrivé à peu près au bout et que vous passez une dernière
boucle dans le dernier cercle (fig. 315). A ce moment, si vous faites passer entièrement le bout de la corde dans ce cercle en
déployant la dernière boucle (comme l'indique la ligne pointillée CB' de la figure 315), et si vous tirez sur les deux bouts, la
forme formera comme une chaîne solide; les nœuds formés se seront resserrés. Si, au contraire, vous ne déployez pas la
boucle et si vous ne la faites pas passer en entier dans le cercle (comme l'indique la partie CXB de la figure 315), vous
conservez le bout de la corde B dans la main droite qui tenait le croisement X.
Lâchez ce croisement et vous n'avez qu'à tirer l'autre bout avec la main gauche (qui a quitté ce qu'elle tenait) : la chaîne
s'évanouit ; il n'y a lus sur la corde ni boucle ni nœuds.

Pour donner à ce tour une intrigante présentation, faites d'abord la chaîne réellement, puis recommencez le montage et
montrez que "sous votre souffle", la chaîne s'évanouit. Recommencez le montage et donnez à choisir ; voir se resserrer la
chaîne ou la voir s'évanouir ; puis exécutez ce qui est demandé.

Cela étonne d'autant plus qu'on ne voit pas la différence dans les mouvements et que la préparation de la corde est fait avant
d'avoir demandé ce qui doit être exécuté.
Le tour peut être recommencé plusieurs fois sans inconvénient.

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577
LA CORDELIÈRE SE DÉGAGE TOUTE SEULE DU BÂTON

Effet.- Vous montrez un bâton d'apparence tout à fait normale; puis, vous faites visiter une cordelière d'environ 1 m. 50 de longueur.
Vous enroulez cette cordelière autour du bâton et vous faites constater en faisant tirer sur les deux bouts libres que la cordelière est solidement
attachée au bâton. Pourtant, le bâton étant tenu par une extrémité et sans que vous ayez touché ni à la cordelière, ni à la partie du bâton où elle se
trouve, celle-ci se déroule et tombe par terre.

Explication. - Cet effet très curieux se produit grâce à une petite tige d'un millimètre de diamètre qui affleure la surface au milieu du bâton lorsque
vous le montrez (et y est invisible à cause de sa petitesse et de la couleur de ce bâton). Cette tige peut sortir de 5 à 6 mm. par une traction faite sur
l'une des extrémités du bâton et y rentrer quand on repousse cette extrémité.
Pendant qu'on vérifie la cordelière (qui doit être, si possible, en soie, pour mieux glisser), vous tirez sur l'extrémité du bâton pour faire sortir la
petite tige qui forme ergot et qui devra être du côté opposé aux spectateurs.
Tenant alors le bâton par son extrémité truquée dans la main gauche, vous vous tournez côté droit vers le public, bras gauche étendu vers la gauche;
vous appliquez le milieu de la cordelière sur la partie du bâton qui vous fait face et dans la partie comprise entre votre main gauche et l'ergot; puis,
ayant fixé le début de la partie enroulée avec le pouce, vous faites avec la cordelière 4 tours fans le sens des aiguilles d'une montre; ayez soin, à la
fin de chaque tour, de lâcher la cordelière et de la reprendre ensuite en bas où elle pend, pour que le lâchage et la reprise nécessaire après le
quatrième tour ne paraissent pas anormaux. En effet, à ce moment vous reprenez la partie qui pend et la faisant contourner l'ergot vous la ramenez
en haut et en avant; vous l'enroulez ensuite autour du bâton dans le sens inverse du précédent et vus faites ainsi 4 spires comme de l'autre côté de
l'ergot. Vous pouvez alors faire tirer sur les extrémités de la corde, elle paraît solidement attachée sur le bâton; mais quand, appuyant sur l'extrémité
mobile avec la main gauche, vous faites rentrer la petite tige, la cordelière se déroule et tombe à terre.
Le changement dans le sens de l'enroulement n'est pas remarqué par les spectateurs, d'autant plus que vous pouvez après la quatrième spire marquer
un temps d'arrêt pour ramener les unes contre les autres et contre l'ergot les 4 spires que vous venez de faire; vous en profitez pour faire passer la
cordelière autour de cet ergot.
Le bâton truqué peut être "façon bambou", ce qui n'est pas mal; cependant, un bâton de la forme extérieure d'une baguette magique vaut encore
mieux; mais je préfère de beaucoup une canne bambou, dont la couleur et la forme permettent de dissimuler parfaitement l'ergot et qui ne paraît pas
suspecte le moins du monde. Le mécanisme est alors commandé par le bout de la canne et quand ce bout est repoussé, vous pouvez mettre l'objet en
main, personne ne s'apercevra du truquage; j'en parle en connaissance de cause, ayant construit cette canne et l'ayant utilisée maintes fois.
Cette expérience peut d'ailleurs être intercalée dans un numéro de tours faits avec la même canne et cet ensemble est très plaisant, je puis l'affirmer.

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578
FAIRE UN NŒUD A UNE CORDE SANS EN LÂCHER LES BOUTS
(4 procédés)

Le procédé le plus connu - et le moins décrit jusqu'ici - à l'inconvénient de manquer totalement de mystère; il peut être reproduit immédiatement
par ceux devant qui on l'exécute. Il consiste en ceci : Vous faites tendre une corde entre les mains écartées d'un spectateur; vous vous croisez les
bras aussi complètement que possible, ce qui amène votre main gauche sur le biceps droit et votre main droite derrière votre coude gauche. Vous
saisissez alors le bout de la corde qui est à votre droite avec la main gauche et le bout qui à votre gauche avec la main droite et vous décroisez les
bras. Le nœud est formé ipso facto.

Voici qui est bien meilleur quoique partant du même principe. Vous tenez la corde par ses bouts, les main séparées d'environ 20 cm. et vous défiez
un spectateur de former un nœud sur la corde, en observant les conditions suivantes : les extrémités A et B seront
saisies et ne seront plus lâchées jusqu'à ce que le nœud soit formé; enfin, la corde ne doit être touchée en aucun autre
point, avant que les mains s'emparent des extrémités. Le spectateur essaie en vain de réussir. A ce moment, il tient la
ficelle comme vous la teniez au début. Vous la lui prenez alors de la façon indiquée par le schéma 316, c'est-à-dire
que la main gauche passant sous la boucle va saisir le bout B (flèche DD') ; décroisez les mains et écartez-les : le
nœud sera fait. Il y a dans ce procédé un tour de main qui n'est généralement pas saisi du premier coup et ne pourra
être reproduit par les spectateurs que si vous voulez bien le répéter et l'expliquer.
Voici une autre façon d'opérer, le problème étant posé d'une manière légèrement différente.
Étendez la corde (1) sur une table perpendiculairement au bord qui est devant vous. Prenez en main gauche l'extrémité la plus proche de vous; puis
posez transversalement sur le milieu de la corde le poignet de votre main droite paume vers la table. Avec ce que vous avez en main gauche, faites
un tour complet autour de la main droite presque au niveau du poignet. Allez prendre alors avec la main droite ainsi entourée par la corde
l'extrémité qui repose sur la table opposé de vous. Ramenez cette main vers vous et à droite en la faisant passer de gauche à droite dans la boucle
qui l'entourait; cela la libère, mais entraîne à sa place dans la boucle la corde qu'elle tient et comme la main gauche n'a pas lâché son bout, le nœud
est réalisé.

Voici un procédé difficile à comprendre et aussi à expliquer ; mais il est excellent et comporte une véritable illusion.
Il réalise bien un nœud au milieu de la corde, mais, à un certain moment, vous lâchez un des bouts; seulement, on ne peut pas s'en apercevoir,
quand la manœuvre est exécutée avec prestesse.

La corde (d'1 m. 50 de longueur) est tenue une extrémité dans chaque main. La main droite avec le bout B va passer au dessus, puis en arrière du
poignet gauche pour former la figure 317; elle repasse ensuite dans la boucle C de dedans en dehors, puis dans la boucle D de dehors en dedans (2),
comme l'indique les deux flèches. Les mains s'écartant réalisent à ce moment ce que montre la figure 318. Le pouce et l'index droits lâchent alors le
bout B pour saisir la partie XY, tout à fait voisine, que les autres doigts viennent momentanément soutenir, en fléchissant la main. Cette flexion
accentuée de la main droite fait passer au-dessus d'elle la boucle qui enserrait son poignet; une flexion analogue de la main gauche fait passer
également au-dessus de celle-ci la boucle qui enserrait son poignet. Tendez la corde en écartant les bras ; un nœud sera formé en son milieu.
(1) Ce tour, comme plusieurs tours de cordes, peuvent être exécutés avec un foulard (ou, comme c'est le cas ici, avec une serviette de table) roulé en corde autour d'une de ses diagonales.
(2) Il y a intérêt à ce que les boucles C et D soient au moins deux fois plus grandes que l'indique la figure 317.

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579
LE NŒUD INSTANTANÉ

La corde est tenue à gauche entre l'index et le médius, mais passe sur le dos des trois derniers doigts; à droite, elle est aussi tenue entre l'index et le
médius, mais elle passe ensuite dans la fourche du pouce et le dos de celui-ci : les deux paumes des mains se font à peu près vis-à-vis (fig. 319).
Rapprochez les mains assez vivement, en les renversant paumes en bas; ce mouvement projettera en dedans les deux extrémités de la corde qui
pendaient derrière les mains et les amènera pour ainsi dire toutes seules le bout de la gauche dans les derniers doigts droits qui se referment dessus,
le bout de la droite dans les derniers doigts de la gauche. Il suffira alors d'allonger les index et d'écarter les main, tout en appuyant les pouces sur les
parties de cordes qui sont près d'eux, pour qu'un nœud se forme au milieu de la corde Avec un peu d'habitude, on arrive à le faire si vite qu'il parait
instantané.

Ce tour peut aussi bien se faire avec un grand foulard ou un mouchoir, d'ailleurs comme le précédent (tout au moins, les 3 premiers procédés).

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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580
FAIRE UN NŒUD AU MILIEU D'UNE CORDE ENSERRANT LES DEUX POIGNETS

Faites-vous lier l'un de vos poignets avec un des bouts d'une corde d' 1m.50 environ de longueur et l'autre
poignet avec l'autre bout, les nœuds étant sur le bord du poignet qui est du côté du petit doigt. Vous pouvez
par surcroît, faire poser des cachets de cire sur les nœuds formés pour bien montrer que vous n'y touchez
pas. Vous vous retournez ou vous allez derrière un paravent et, quelques secondes après, vous montrez les
cachets intacts et pourtant un nœud est formé sur la corde, en son milieu, ce qui semble impossible à
effectuer.
C'est pourtant très simple; la manœuvre est du même genre que celle que j'ai décrite à propos des
prisonniers libérés (N°571, deuxième procédé); vous prenez le milieu de la corde avec la main droite et
formant une boucle vous la passez exactement comme l'indique la figure 319 bis (1) sous la corde enserrant
comme un bracelet le poignet gauche, à la partie qui est à la face palmaire et en allant du bras vers la main
(fig. 319 bis). Vous faites ensuite passer la boucle autour de la main, puis dans la partie de corde qui est à la
face dorsale du poignet, en allant de la main vers le bras et enfin vous faites repasser la main dans la boucle.
Le nœud est formé et vous pouvez en faire plusieurs autres si vous le désirez.

(1) Attention à ne pas tourner l'anse pour aboutir à la position montrée par la figure 319 ter qui ne déterminerait aucun nœud.

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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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581
LE NŒUD FAIT D'UNE SEULE MAIN

Prenez votre corde en main droite, comme l'indique la figure 320 ; le bout A pend de 25 cm. environ derrière la main, le reste de la corde passe sur
la paume de la main à la racine des doigts, puis derrière le petit doigt et va pendre jusqu'à terre.
Faites faire un bon demi-tour à la main pour qu'elle se présente à vous tout à fait de dos et saisissez entre les extrémités de l'index et du médius la
partie de la corde qui est à une douzaine de centimètres environ de l'extrémité A, partie qui se présente d'ailleurs à eux (fig. 321). Retournez à
moitié la main et projetez-la en avant d'un coup sec, puis ramenez-la ; la boucle qui entourait la main la quittera et la partie de la corde que tenaient
l'index et le médius traversera cette boucle, réalisant un nœud à environ 25 cm. de l'extrémité
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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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582
DEUX NŒUDS SIMULTANÉS

Posez la corde (d'au moins 1 m. 70) sur les deux poignets les bras semi-pliés, les coudes au corps, les mains paume en haut.
Engagez rapidement et simultanément chaque main autour de la corde, en faisant faire aux poignets un souple et rapide mouvement de rotation en
dedans : par suite, les deux bouts de la corde sont lancés autour des poignets et viennent retomber au devant de la corde dans la position de la
figure 322

La main droite D saisit alors le bout A, tandis que la main gauche C saisit le bout B; les mains se dégagent des boucles qui les enserraient,
entraînant chacune leur bout de corde à travers ces boucles et deux nœuds semblables sont formés, un à droite, et un à gauche.

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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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583
LE NŒUD A VOLONTÉ

Placez une ficelle très souple de 50 cm. environ, dans la main gauche, comme le montre la fig. 323, c'est-à-
dire que l'extrémité A pend de 7 à 8 cm. (en pointillé dans le dessin) derrière la main; puis, la ficelle passe
sur l'index, ensuite derrière le médius, l'annulaire et le petit doigt et pend en bas de la main gauche vers B.
Faites faire alors à la ficelle le tour complet de la main gauche suivant la flèche de la figure 323, en la
passant sur l'index à gauche du bout A. Prenez ensuite le bout B et passez-le de gauche à droite dans le
cercle de ficelle qui entoure la main, soit derrière la main, soit dans la paume et tirez vers le bas. Amenez
ensuite en bloc dans l'intérieur de la main gauche, toutes les portions de ficelle qui étaient à l'extérieur de
cette main en les faisant passer au-dessus des doigts. Toute la ficelle sauf ses deux bouts qui dépassent, se
trouvent ainsi dans l'intérieur de la main gauche que vous refermez sur elle. Tirez alternativement sur le bout
qui sort du côté de l'index et sur celui qui sort du côté du petit doigt ; peu à peu, vous étendez la ficelle et
vous finissez par ouvrir la main pour montrer que cette ficelle ne porte aucun nœud, quoique les spectateurs aient été persuadés que vos manœuvres
en avaient formé un.
D'ailleurs, vous pouvez former un véritable nœud si vous le voulez, soit en passant au début la ficelle qui doit faire le tour de la main a droite du
brin A (au lieu d'à gauche), soit en passant de droite à gauche le brin B sous le cercle formé autour de la main, au lieu de la passer de gauche à
droite.

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Extrait du chapitre XII, Cordes, Rubans, Ligotages, Évasions.

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584
LE NŒUD IMPOSSIBLE
(Deux procédés)

A 10 cm. de son extrémité, passez le bout A de la corde entre le petit doigt et l'annulaire droits, de dehors en dedans; le
bout pend donc du côté du dos de la main ; la corde passe ensuite sur le milieu de l'annulaire, puis sur le bout palmaire du
médius en X. La main gauche vient alors poser le bout B qu'elle tenait sur la main droite en la mettant à cheval sur le
médius. Tout ceci est montré dans la figure 324. A ce moment, le pouce et l'index droit pincent le brin droit en X, à
l'endroit où il passe sur l'extrémité du médius.
La main gauche passe alors de dedans en dehors dans la boucle O formée sans la main droite et va chercher le brin B, puis
se retirant, le fait passer à travers la boucle ; enfin elle tire le brin B vers la gauche. Il se forme un nœud; mais le petit
doigt et l'annulaire droits, se desserrant, lâchent le bout A qu'ils tenaient, tandis que la main droite qui serre toujours le
point X entre le pouce et l'index, tire vers la droite; le nœud qui se formait, s'évanouit.

Voici un second procédé qui permet de varier la présentation du même effet.


Le bout A passant entre l'index gauche et le médius, descend dans la paume de la main gauche où il est retenu par les deux derniers doigts pliés
(voir fig. 325). La main droite vient alors croiser sont bout B son bout B avec le bout A, comme il est indiqué dans la même figure. La main droite
qui a lâché son bout B passe de dedans en dehors dans la boucle O pour prendre le bout A, le faire passer en sens inverse dans la boucle O et le tirer
vers la droite. Mais le médius gauche qui s'est replié fixe le point X du brin B contre l'annulaire. Il se forme une apparence de nœud qui glisse vers
la main gauche; mais, quand il y est arrivé, les trois derniers doigts gauches s'étendent, lâchant ce qu'ils tenaient, et le nœud s'évanouit.
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CHAPITRE 13
DÉS A COUDRE
SOMMAIRE

A - Les manipulations de dés.

631. — Les différents dés que l'on emploie.


632. — Manipulations en général.
633. — Disparition au médius.
634. — Disparition d'un dé (John L. Bays)
635. — Deux passes favorites de Mahatma.
636. — Disparition au gilet.

B - Quelques effets utilisant des manipulations.

03/09/2001 637. — A travers la poche.


03/09/2001 638. — Une éblouissante jonglerie.
03/09/2001 639. — Traversée du coude au doigt.
03/09/2001 640. — Un dé passe d'un index sur l'autre.
03/09/2001 641. — La traversé des genoux et d'autres endroits du corps.
03/09/2001 642. — Le dé avalé.
03/09/2001 643 — La balançoire (Addy).
03/09/2001 644 — Sur le bord de la table.
A suivre...

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

Sommaire

631
Les différents dés qu'on emploie

On utilise des dés en métal : cuivre, aluminium ou argent, sans ornements, donc aussi simples que possible ; ce sont les seuls qui peuvent être
employés si l'on veut qu'ils rentrent les uns dans les autres. Ils doivent être proportionnés aux doigts auxquels il doivent s'adapter. On utilise
également des dés en galalithe ou en celluloïd blanc ou de couleur voyante (parfois incrustés de simili brillants). Enfin certains prestidigitateurs
emploient des dés en bois présentant un rebord assez accentué qui favorise leur tenue et leur pincement en arrière des doigts.
Loyd Enochs conseille pour ces derniers les dimensions suivantes : 15 mm. pour le diamètre au sommet, 31 mm. de hauteur et 22 mm. de diamètre
à la base ; leur trou est fait à la grosseur des doigts.
Beaucoup de tenues et de prises sont facilitées avec ces dés en bois, mais ceux-ci ont des désavantages : d'abord ils paraissent ce qu'ils sont, c'est-à-
dire des accessoires fabriqués spécialement pour la manipulation et par conséquent différents de ceux qu'on utilise habituellement, ce qui peut
sembler un peu suspect ; de plus, ils ne permettent pas quelques passes et, enfin, il est impossible avec eux de réaliser les effets qu'on produit avec
les dés rentrant les uns dans les autres.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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632
MANIPULATIONS EN GÉNÉRAL

Conformément au plan que je me suis tracé au début de ce livre, je ne détaillerai pas la technique de la manipulation des dés. Elle est décrite de
façon parfaite par C. Gaultier comme pour les boules, les cartes et les pièces. Ainsi que je l'ai déjà écrit, cet ouvrage est malheureusement devenu
introuvable; mais M. Rémi Ceillier, dans le tome II de son "Manuel de l'Illusionnisme" en a noté, de la page 356 à la page 366, ce qu'il y a
d'essentiel et de plus pratiqué. Je renvoie donc à ce dernier ouvrage pour l'étude des mouvements à faire pour les différentes tenues, les transferts,
les apparitions et les disparitions des dés à coudre.
Comme je l'ai fait pour les boules et les cartes, je me contenterai de les rappeler en quelques mots et je m'étendrai seulement un peu plus sur
quelques passes ou quelques détails qui ne se trouvent pas dans ce dernier livre (1).

Un dé peut être tenu inostensiblement de différentes manières. La tenue la plus pratique, c'est l'empalmage à l'italienne ou plus exactement à la
fourche du pouce; comme est de beaucoup la plus utilisée et comme sont emploi reviendra souvent dans ce chapitre, je la résumerai par ces lettres
E.F.P, auxquelles s'adjoindra la lettre D s'il s'agit de la main droite, et de la lettre G s'il s'agit de la man gauche.
Je ne parle pas de l'empalmage dans la paume quasi impossible à cause de la petite dimension du fond d'un dé.
Je mentionne également pour mémoire la tenue par le fond du dé entre la racine du médius et de l'annulaire comme une muscade. La tenue à la
racine des doigts appelée par Gaultier, empalmage des doigts, est peu pratiquée parce qu'il est difficile pour les doigts d'y aller chercher le dé, sauf
peut être, pour le pouce et encore faut-il que ce dé soit serré entre l'auriculaire et l'annulaire d'une part et la paume d'autre part.
Mais il y a lieu de signaler ce dont il n'y a pas de trace dans les livres précités, c'est ce qu'Enochs appelle (improprement d'ailleurs) l'empalmage
des doigts ; ce n'est pas autre chose que le dé placé sur le médius, lequel est replié dans la paume, tandis que les autres doigts restent, non pas
étendus, mais un peu moins courbés que le médius; on leur conserve un fléchissement modéré, donc naturel ; seul est étendu l'index pour attirer
l'attention sur l'autre main. Cette tenue est aussi sûre que pratique, et comme le dit Enochs, elle peut être un soulagement à la fatigue du pouce qui
doit se crisper quelquefois dans l'empalmage à la fourche.
Je fais remarquer, en passant, que les Anglais et les Américains se servent beaucoup plus du médius que de l'index dans les manipulations de dés et
qu'ils font apparaître le dé plus souvent sur le médius que sur les autres doigts, prétendant que c'est la tenue naturelle des couturières et qu'il y est
plus visible.
Il est certain que la mise de l'E.F.P. et la prise en cet endroit sont moins faciles avec le médius qu'avec l'index; mais c'est une affaire d'habitude.
Je note succinctement, pour en finir avec les tenues, le pincement arrière entre l'index et l'annulaire ; le pincement avant entre les mêmes doigts, le
dé étant allongé le long du médius ouvertement vers la paume (en somme à la coulée) ou le dé étant perpendiculaire au médius et son ouverture sur
lui; enfin les pincements du bord de l'ouverture du dé entre deux doigts voisins.
Les transferts d'une position à une autre sont nombreux : par exemple passer d'un pincement perpendiculaire avant au même pincement arrière, de
la coulée au pincement arrière, de l'extrémité d'un doigt à un pincement perpendiculaire ou à celle d'un autre doigt, etc... toutes manœuvres qui
peuvent être utilisées dans le double empalmage et avec les transferts d'une main à l'autre, dans le but de montrer les mains vides d'un côté comme
de l'autre.

Les apparitions se font au bout des doigts par prise dans un des nombreuses cachettes qui peuvent receler un dé : intervalles entres les boutons du
gilet, poches, ceinture sous le gilet, chargeurs, bords ou revers du veston, pour ne parler que des appareils portatifs, en négligeant les tables, chaises,
etc...
La prise peut être faite surtout dans la main elle-même, aux multiples endroits où peut être secrètement un dé et dont j'ai parlé plus haut.
Évidemment la façon de faire la prise est variable suivant le doigt qui la fait et l'endroit où elle est faite.
La prise avec l'index ou le médius à l'E.F.P. est la plus usuelle; l'apparition est facile et rapide, puisqu'on n'a qu'à étendre le doigt, après qu'il a été
chargé; notez qu'avec le médius on peut mettre un intervalle de temps plus long entre la prise et l'apparition

Les disparitions, beaucoup plus variées que les apparitions, peuvent se faire d'abord par les moyens employés pour les petits objets comme les
bagues, les pièces, etc... et dont les plus utilisables sont : le tourniquet et la pincette (2); mais il y a surtout lieu d'envisager les disparitions dans les
mains elles-mêmes, par faux dépôts, prises simulées, dépôts réels suivis de reprises, etc... (voir Rémi Ceillier, pages 356 à 366). Voici les
principales:
1° Le dé placé sur l'index droit est soi-disant pris dans la paume gauche et est en réalité transféré à l'E.F.P.D.
2° Le dé placé sur l'index droit est soi-disant déposé dans la paume gauche et est en réalité à l'E.F.P.D avant que le doigt ait atteint la paume ou
pendant qu'elle se referme (Même passe pour l'avalement du dé).
3° Le dé recouvrant l'index est placé ainsi que ce doigt contre la paume de la main gauche refermée aussitôt. L'index droit est ensuite retiré
emportant le dé qui est transféré immédiatement après à l'E.F.P.D. (c'est la fameuse passe de Nate Leipsig), ou que vous dissimulez en croisant
légèrement l'index derrière le médius.
4° Le dé placé sur l'un des doigts droits est transféré à un pincement arrière.
5° On simule le jet du dé en l'air ou dans un récipient et pendant le mouvement on le fait passer à l'empalmage (E.F.P.D., si le dé était sur l'index ou
le médius).
Il existe encore dans les livres précités d'autres façons de faire disparaître le dé; il me parait inutile de les mentionner ici, mais je vais donner dans
les numéros suivants quelques disparitions qui n'y sont pas indiqués

A propos de toutes ces manipulations, Loyd Enochs fait remarquer que beaucoup d'opérateurs ont tendance, pendant qu'ils les exécutent, à cacher
leurs mains avec le corps ou avec la tête de telle sorte que la partie du public qui est sur un côté ne les voit pas et il met en garde ses lecteurs contre
ce défaut. Il a grandement raison et sa critique est de mise ici comme à l'étranger; c'est, en effet, un travers fréquent chez nos prestidigitateurs, que
les objets manipulés soient des dés, des cartes ou des boules.

(1) Dans les papiers de mon regretté ami M. Doisy (Addy) j'ai trouvé de nombreux feuillets sur les tours de dés qu'il avait particulièrement étudiés, comme il l'avait fait pour les tours de cordes; j'ai tout lieu
de penser qu'un certain nombre de ces feuillets sont des traductions ou, le plus souvent, des adaptations de tours pris dans des livres anglais ou américains dont la langue lui était familière et en particulier
dans "Master manipulation of Thimbles" de Loyd Enochs; c'est d'ailleurs le livre de chevet des manipulateurs de dés en Amérique et en Angleterre.
J'ai puisé dans ces feuillets plusieurs éléments de ce chapitre et je publie plus loin (N° 643) une passe inédite et curieuse que mon ami Doisy avait imaginée; c'est un juste hommage que je tiens à rendre à sa
mémoire
(2) Une jolie manœuvre de ce genre a été imaginée par mon ami W. Clément, aussi subtil prestidigitateur qu'adroit jongleur. Le dé est tenu entre le pouce et l'index droits, ouverture vers la paume, l'annulaire
en face de cette ouverture. La main gauche vient pour le saisir et place pour cela son index et son médius du côté du fond du dé et son pouce à l'opposé. Sous le masque des doigts gauches (index et médius)
et aidé par eux, le dé est alors placé sur l'annulaire doit. La main gauche qui a feint de prendre le dé, s'éloigne sans rien emporter; car le dé reste sur l'annuaire qui se cache dans la paume en attendant de le
transférer autre part, par exemple à l'E.F.P.D.
Je pense que dans cette manipulation on pourrait faire faire au médius droit ce que fait l'annulaire, et cela faciliterait le transfert ultérieur du dé à l'E.F.P.D.
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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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633
DISPARITION AU MÉDIUS

C'est une variante de la passe R. Ceillier décrite dans son livre à la page 365 et de la passe de M. de Cussé indiquée à la page 366 de ce même
livre.
La main gauche est présentée fermée dos en avant. L'index droit coiffé du dé est introduit dans le rond formé par le pouce et l'index gauches. Cet
index droit est poussé à fond, puis il se replie et le pouce avec l'annulaire droits vont lui enlever le dé dont se coiffe immédiatement le médius
droit. L'index droit nu sort ensuite du poing gauche qui s'ouvre finalement pour se montrer vide, pendant que le médius reste plié, donc caché dans
la paume.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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634
DISPARITION D'UN DÉ
(John L. Bays)

Dans "The Magician" de mars 1935, MR John L. Bays a publié une manipulation intéressante qui a été traduite (librement) par Jean Corta dans le
"Journal de la Prestidigitation" (n° 88, page 286), de la façon suivante:

Effet. - Placez le dé à coudre, qui se trouve sur l'index droit, dans la main gauche fermée. Montrez-le dans cette position, puis à l'aide du pouce,
introduisez-le plus avant dans le poing gauche. La main gauche est alors montrée vide et le dé à coudre à complètement disparu. La main droite est
également montrée vide.

Explication. - Sous prétexte de pousser le dé plus avant à l'aide du pouce, on le retient en réalité sur ce doigt, et on le retire de la main gauche sous
le couvert des doigts de la main droite. La main gauche peut alors être montrée vide après les habituels mouvements de pulvérisation. Quant au dé
qui se trouve à présent sur le pouce droit, on verra qu'il est dans une excellente position pour être transféré à l'empalmage arrière ce qui permet de
montrer aussi la main droite vide. Pour amener le dé à l'empalmage arrière, utiliser simplement l'index et l'annulaire de la main droite pour dégager
le dé du pouce; le doigt du milieu vient alors le couvrir complètement.

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Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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635
DEUX PASSES FAVORITES DE MAHATMA

Cet illustre prestidigitateur fut un des premiers à présenter en France les dés à coudre sur un théâtre et il obtient toujours avec eux un vif et mérité
succès. Voici deux de ses passes favorites qui sont de légères variantes de manipulations classiques.
1° Le dé étant sur l'index droit, la main droite se présente dos au public, les doigts étendus joints pointant vers le sol, passe de droit à gauche le long
du dos de la main droite. Caché par elle, l'index met le dé à l'E.F.P.D. et la main gauche se ferme et s'éloigne vers la gauche, comme si elle
contenait le dé.
2° Le dé est sur l'index droit, la main gauche ouverte, paume en haut, l'extrémité des doigts vers les spectateurs. L'index droit vient poser le dé dans
la paume gauche; la main gauche pivote alors autour de la pointe de l'index droit de manière à arriver, dos en haut, puis se ferme. C'est à cet instant
précis que le dé est porté par l'index à l'E.F.P.D

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Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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636
DISPARITION AU GILET

Les mains sont placées devant le gilet au niveau des poches inférieures, les paumes en avant, les pouces à l'extérieur (fig. A); puis elles se
retournent dos en avant, les pouces en haut. La main gauche se ferme aux 3/4 et se tient contre le gilet en dépassant légèrement le milieu vers la
droite;

l'index droit qui est coiffé du dé vient s'enfiler dans le rond formé par le pouce et l'index gauches repliés (dig. B), mais il se fléchit quelque peu pour
introduire le dé entre les deux boutons du gilet. La partie unguéale des deux derniers doigts gauches vient alors s'appuyer sur le dé à travers l'étoffe
et le maintient, tandis que l'index sort du gilet. Les deux mains s'éloignent ensemble du gilet, puis se séparent; la main gauche va vers la gauche
comme si elle contenait le dé et la droite va vers la droite, l'index nu tendu.
Finalement, les mains s'ouvrent et se montrent des deux côtés : le dé a disparu.

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Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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637
A TRAVERS LA POCHE

Étant face au public avec un dé sur l'index droit, faites un dépôt simulé dans la main gauche et un E.F.P.D. Cette main
gauche fermée est alors introduite dans la poche gauche du pantalon. La main droite tournée de telle façon que le public ne le
voit pas, reprend le dé sur le médius et l'enfonce dans l'étoffe du pantalon devant la poche; la main gauche de l'intérieur
pousse en sens inverse et vous formez ainsi un repli dans lequel vous laissez le dé (voir la figure ci-contre); le public ne doit
évidemment pas soupçonner ce dépôt et doit croire que vous avez fait simplement un pli à l'étoffe.
La main droite qui s'est éloignée, se montre vide, puis revient fouiller avec son index dans le pli formé d'où elle ressort le dé,
comme s'il avait traversé l'étoffe.
Remarquez que cette passe peut vous servir pour charger la main gauche d'un ou plusieurs dés mis au préalable dans la
poche du pantalon.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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638
UNE ÉBLOUISSANTE JONGLERIE

Effet. - Vous jetez en l'air un dé et vous le rattrapez sur le bout de l'index.

Explication. - Il vous faut deux dés pareils : l'un invisible à l'eE.F.P.D; l'autre est tenu ostensiblement dans la main droite; c'est celui que vous
lancez en l'air.
Pendant son trajet dans l'espace, vous coiffez votre index avec l'autre dé qui était empalmé et vous recevez dans la main celui que vous avez lancé
en l'air; en même temps, vous étendez l'index.
Si vous opérez bien, l'illusion est complète; évidemment, ce n'est pas très facile, mais cet effet fort brillant mérite qu'on en étudie la technique.
On peut employer deux dés rentrant l'un dans l'autre pour pouvoir, au début, n'en présenter qu'un seul et montrer les deux mains des deux côtés.

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Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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639
TRAVERSÉE DU COUDE AU DOIGT

Vous vous placez l'avant-bras droit vertical, la main dos vers les spectateurs, l'index tendu et pointant vers le plafond ; un dé coiffe cet index.
La main gauche tient le coude droit où vos regards se portent; d'ailleurs, ils ne doivent plus, pour ainsi dire, le quitter.
Élevez la main gauche pour prendre le dé; placez-le ensuite au coude comme si vous y cherchiez un orifice pour l'y glisser (feinte). remettez le dé
sur l'index droit, les yeux toujours fixés sur le coude, et ramenant la main gauche sur le coude, faites-y avec les doigts des mouvements comme
pour y forer un trou. Conservant obstinément les yeux sur ce point, allez reprendre le dé sur l'index droit; mais sous le couvert de la main gauche,
transférez-le à l'E.F.P.D.
Ramenez encore une fois au coude la main gauche fermée comme si elle contenait le dé; et faites le geste de l'enfoncer dans le coude; tout de suite
après, étendez l'index droit pour exhiber le dé.
Ce n'es qu'à ce moment que vous y portez les regards.

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Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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640
UN DÉ PASSE D'UN INDEX SUR L'AUTRE

Un dé est mis sur l'index gauche tandis qu'un autre dé est à l'E.F.P.D. Les deux mains sont placées dos en avant, les doigts pointant vers le haut (ou
au contraire vers le sol, l'expérience pouvant aussi bien se faire ainsi; mais, si l'on n'est pas sur une estrade, il vaut mieux adopter la première
position qui permet aux mains d'être plus en vue).
Vous portez les deux mains assez rapidement vers la droite et pendant ce mouvement, vous fléchissez les deux index; l'un, le gauche, dépose sont
dé à l'E.F.P.G.; l'autre, le droit, va se coiffer du dé empalmé; vous donnez ainsi l'illusion que le dé a sauté d'un index sur l'autre. Faites les
mouvements en sens inverses; le dé paraîtra avoir sauté sur l'index où il était primitivement. Vous pouvez recommencer encore une ou deux fois.

Au lieu de porter les deux mains en même temps du même côté on peut leur faire exécuter un mouvement de croisement.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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641
LA TRAVERSÉE DES GENOUX ET D'AUTRES
ENDROITS DU CORPS

Dans "La Prestidigitation sans appareil" (page 510 et 511), C. Gaultier a fait une excellente description de ces passes basées sur le même principe
que la précédente. Je la transcris littéralement car elle ne pourrait être que déformée en la reproduisant autrement et ce serait dommage (Il s'agit
seulement des traversées avec le dos des mains tourné en avant).

TRAVERSÉE DU GENOU OU DES DEUX GENOUX - Se placer face au public, tenir secrètement un dé à coudre à l'empalmage usuel dans la
main gauche toujours conservée le dos en avant. Présentez le dé à coudre, placé sur l'index de la main droite et annoncer que l'on va lui faire
traverser le genou droit. Fermer un peu la main, comme pour avoir plus de force, puis la baisser le dos en avant, pour frapper le dessus du genou
avec l'index étendu recouvert du dé à coudre : c'est une feinte. Recommencer la même action, mais avant d'étendre l'index, loger le dé à coudre à
l'empalmage usuel et ne frapper le genou qu'avec l'extrémité du doigt seule. Passer la main droite derrière le genou pour recueillir le dé à coudre de
l'autre côté, c'est-à-dire profiter de ce que la main est alors cachée pour transférer le dé à coudre de l'empalmage usuel à l'extrémité de l'index et le
montrer dans cette position.
Placez ensuite les mains, le dos en avant, de chaque côté du genou droit et, après avoir écarté latéralement la main droite, l'index recouvert du dé à
coudre, la ramener assez vivement vers la couture externe du pantalon. Tout en accomplissant ce dernier mouvement, transférer vivement le dé à
coudre à l'empalmage usuel et étendre à nouveau l'index. Transférer aussitôt après le dé à coudre de la main de l'empalmage usuel à l'index étendu
ensuite contre la couture interne du pantalon. Il semble bien, quand la coordination des deux actions est réussie, que le dé à coudre a passé d'un
index à l'autre à travers le genou. Après avoir exécuté la traversée du genou en sens inverse pour rétablir les choses en l'état primitif, joindre les
deux genoux et, pour varier, exécuter la passe précédente dans cette nouvelle position.

TRAVERSÉE DE LA TÊTE OU DU CORPS - Commencer comme précédemment, en n'employant qu'une seule main. Par exemple, frapper le
haut du crâne avec l'index droit et retirer le dé à coudre de l'intérieur de la bouche. Se mettre l'index recouvert du dé à coudre dans l'œil et extraire
ensuite le dé, au bout du même doigt, de l'orifice buccal. C'est toujours le même procédé : Le transfert du dé à coudre de l'extrémité de l'index à
l'empalmage usuel avec retour à la première position qui est mis à contribution. On se servira ensuite concurremment des deux mains et de deux dés
à coudre, pour la soi-disant traversée de la tête d'une oreille à l'autre par le même dé à coudre ou pour le passage du même objet à travers le corps.
Ce sont là des applications du principe de la traversée à travers le genou.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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642
LE DÉ AVALÉ

Ayant un dé au bout de l'index, vous le portez à la bouche, mais dans le trajet, vous mettez le dé à l'E.F.P.D.; vous introduisez donc l'index nu dans
la bouche et vous le retirez tel quel.
Ayant feint d'avaler le dé, vous portez votre index sous le gilet, comme pour en retirer le dé : en réalité, l'index le reprend où il était, c'est-à-dire à
l'E.F.P.D.
Vous pouvez compléter ce tour de la façon suivante, en ayant au gilet un autre dé pareil. Vous semblez recommencer l'expérience, mais cette fois,
vous mettez réellement le dé dans la bouche; puis vous allez retirer le duplicata du gilet. Les spectateurs croient que vous avez fait le même geste
que la première fois. Vous faites alors le simulacre d'enfoncer le dé duplicata dans le crâne ou dans l'oreille; en réalité, vous le mettez à l'E.F.P.D et
vous montrez l'index nu. Mais, au même instant, vous entrouvrez les lèvres et vous y montrez le dé que la langue pousse entre elles.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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643
LA BALANÇOIRE

(Addy)

Vous avez un dé visible sur l'index droit et un autre invisible sur le médius droit replié dans la paume.
La main gauche montrée vide se ferme et l'index droit pénètre dans le poing gauche; celui-ci serré ne doit encercler que la dernière phalange de
l'index. Le reste de ce doigt bien en vue du public semble isoler complètement la main droite de la gauche. D'ailleurs, pour le prouver, vous ouvrez
un instant la main gauche pour montrer à nouveau la position de l'index droit avec son dé et vous la refermez.
Faites faire à la main droite un mouvement de rotation de manière à en amener le dos vers le plancher, et dans cette position, redressez le médius :
il apparaîtra coiffé du dé.
Rapprochez les mains du corps et par des manœuvres inverses des précédentes, revenez à la première position ; mais au passage, le médius droit
fait disparaître le dé entre deux boutons du gilet.

Ouvrez lentement la main gauche et montrez que le dé pas plus que l'index n'a bougé. Finalement, montrez les deux mains vides des deux côtés.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIII, DES A COUDRE

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644
SUR LE BORD DE LA TABLE

C'est un tour un peu enfantin; mais il est bon que vous le connaissiez et je reproduis la description qui en a été faite par Van Lamèche (Caroly I)
dans "L'illusionniste" n° 1, page 6.

Mettez un dé sur l'index de la main droite et secrètement un autre sur le médius gauche.
Vous vous asseyez près d'une table et vous étendez sur le bord les deux index; les spectateurs voient donc le dé à droite. Vous frappez trois fois sur
la table avec les deux mains à la fois et toujours en comptant : un, deux, trois; à la troisième fois, vous repliez les index et vous allongez sur le bord
de la table les médius, de sorte que l'o voit maintenant à gauche le dé qui était à droite. Vous recommencez aussitôt à frapper trois fois pour faire
revenir le dé à droite en mettant à la troisième fois les index index, cela se devine, à la place des médius.
Il est nécessaire de faire ce tour très vite et de le finir dans la position du début, parce que, comme c'est au commencement et à la fin qu'il y a un
temps d'arrêt suffisant pour que les spectateurs remarquent les doigts, ils auraient vite fait de découvrir le truc si on terminait autrement.

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CHAPITRE 14
Dés à jouer
La plupart du temps, les dés ne remplissent en prestidigitation que le rôle d'accessoires, soit pour donner un nombre quelconque - ou alors ils sont
ordinaires - soit, le plus souvent, pour fournir un nombre forcé - et alors ils sont plus ou moins truqués.
Ils peuvent aussi faire l'objets de combinaisons mathématiques ou de divinations, mais les tours dans lesquels ils jouent le rôle principal ne sont pas
nombreux. Cela ne veut pas dire qu'ils soient négligeables et quelques-uns d'entre eux sont parmi les plus intrigants des tours de société, formant ce que
mon ami Mylius, de Berlin, a désigné sous le nom très heureux de "Micromagie".

SOMMAIRE

A - Combinaisons mathématiques.

667. — Le jeu du dé.


668. — Le total des points de trois dés.
669. — Les points des faces cachées des trois dés.
670. — Une curieuse opération mathématique.

B - Truquage à propos des dés

671. — Les dés plombés et le plateau aux dés.


672. — Le dé Conradi.
673. — Les trois dés et la boîte à cartes.

C - Divinations avec des dés

674. — Divination des points d'un dé caché.


675. — La sympathie des dés.
676. — Divination des points d'un dé mis dans une boîte.
677 — Les points demandés amenés sous le cornet.

A suivre...
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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667
LE JEU DU DÉ

Sous ce titre, l'illusionniste dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises, M. Robelly, a publié dans le "Journal de la Prestidigitation", puis dans son
livre "Trucs et Grands Trucs", sous le titre de "Un pari gagné à coup sûr", un tour de dé simplement mathématique, mais qu'il a su transformer en
une intrigante expérience.¨

Procurez-vous un dé à jouer ordinaire et annoncez à votre partenaire qu'avec les points choisis par vous deux, le premier arrivant à 80 sera déclaré
gagnant.
Vous posez, chacun à votre tour, le dés sur la table avec, sur le dessus, les points que vous désirez et que vous additionnerez avec ceux amenés
précédemment. Invariablement vous arriverez le premier à 80, malgré les efforts de votre partenaire pour vous en empêcher.
Voilà une façon d'envisager un pari avec certitude de gagner.

Secret.- Pour arriver à 80, il vous faut annoncer 10 ou 17,24,31,38,45,52,59,66,73, c'est-à-dire de 7 en 7 jusqu'à 80. Pour cela, il y a deux
manières :

1° Vous pouvez jouer le premier. Vous posez 3 ; il sera donc impossible à votre partenaire de faire 10 ; le plus qu'il amènera sera 9 en posant 6.
Vous posez 1, ce qui fait 10. S'il pose ensuite 3, ce qui fera 13, vous posez 4 pour faire 17 et, en continuant ainsi, vous posez à chaque fois le
complément du chiffre de votre adversaire à 7.
Vous serez le premier à faire 80.

2° Votre adversaire joue en premier. S'il met 2, vous mettez 1 pour faire 3. Mais s'il met lui-même 3, ou un autre point, mettez n'importe quel
chiffre et, dès que vous le pourrez, assurez-vous 10 ou 17. La personne avec qui vous jouez ignorant votre secret, vous facilitera rapidement votre
tâche sans le savoir.

Voici maintenant la manière d'obtenir le même résultat, le dos tourné et les yeux bandés, sans voir les points et sans se livrer à aucun calcul.
Voilà, direz-vous, quelque chose de fantastique ! Eh bien, essayez ce procédé et vous m'en donnerez des nouvelles!
D'abord, pour éviter que l'on devine votre secret, vous n'exécuterez ce tour qu'une seule fois, donnant comme prétexte que cette façon d'opéré est
des plus fatigantes et demande une tension de l'esprit et une force de volonté des plus déprimantes.
Avez-vous remarqué que les deux faces opposées d'un dé formaient un total de 7 points ? C'est là tout le secret, et c'est ce principe qui vous
permettra de réussir.
Avant de vous faire bander les yeux, prenez le dé , dans le montrer, chercher le 3 et cachez cette face contre votre pouce, ce qui vous permettra, une
fois aveuglé, de déposer le dé sur la table, le 3 en dessus. Le principal est fait.
Faites remarquer à votre partenaire que vous ignorez les points amenés et demandez-lui de continuer, comme dans le tour à découvert, mais en
comptant lui-même et mentalement ses points et les vôtres : lorsqu'il atteindra 80, il devra l'annoncer tout haut. Bien entendu, vous arriverez
premier à ce total. Voici comment:
Votre 3 étant posé, au début, quel que soit le nombre amené par l'autre joueur, vous saisissez le dé en tâtonnant, et, ayant l'air de vous livrer à un
travail compliqué, retournez-le sens dessus-dessous. Inévitablement, vous aurez complété à 7 le point de votre partenaire, c'est-à-dire que vous
aurez atteint 10 (7+3).
Continuez ainsi, et vous arriverez le premier à 80.

Dans le même "Journal de la Prestidigitation", M. Destruel, un illusionniste de talent dont j'ai déjà cité le nom dans ce livre, a publié un
intéressant addendum à l'expérience qui vient d'être décrite.

Il est impossible d'arriver au même résultat en laissant à son adversaire le choix du nombre et celui de jouer ou non le premier. L'intérêt du jeu ne
peut, en ce cas, qu'y gagner.
Le nombre étant choisi, soit 47, on divise ce nombre mentalement par 7, ce qui donne alors 47 / 7 = 6, soit 5 au reste. En additionnant ce reste avec
le diviseur, qui est immuablement 7, on obtient 12 comme total. C'est ce nombre 12 qui, comme celui 10 donné dans l'exemple précédent, servira
de point de départ. Si vous commencez, posez 5 (valeur du reste),et , quels que soient alors les points misés par votre adversaire, vous serez sûr, au
deuxième tour, de faire 12. En effet, s'il mise 1, ce qui fera 6, vous misez la deuxième fois 6 et vous obtenez 12, ce qui vous rend maître de la
situation. Si votre adversaire commence, ne vous troublez pas, l'occasion ne tardera pas à se présenter, qui vous permettra de faire 12, 19, 26, 33, 40
ou 47 (c'est-à-dire un multiple de 7 plus 5). Peu importe donc le nombre choisi par votre adversaire, vous ne tarderez pas, si vous n'y arrivez la
première fois, à atteindre le nombre désirable, clé de la réussite.

Si le nombre choisi par votre adversaire est un multiple de 7, sans reste, tels : 14, 21, 28, 35, etc... il y a alors intérêt à le faire commencer, et quel
que soit encore le chiffre qu'il posera, vous le complèterez pour faire 7, demeurant aussi maître de la situation. Mais il serait imprudent de continuer
à obtenir toujours un multiple de 7, tels que 14, 21, 28, etc. ce qui pourrait donner l'éveil. Le plus sage serait de dérailler quelquefois et de se
repêcher ensuite, manœuvre qui doit être d'ailleurs toujours prudente.

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Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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668
LE TOTAL DES POINTS DE TROIS DÉS

Effet. - Pendant que vous tournez le dos, faites jeter trois dés et additionner les points amenés; faites ensuite prendre un quelconque des dés jetés et
faites ajouter à la somme précédente les points de ce dé qui se trouvait du côté opposé à celui qu'il avait amené; enfin, priez qu'on jette à nouveau
ce dé et qu'on ajoute au total précédemment obtenu les points qui viennent d'être amenés par ce dé.
A ce moment, vous vous retournez et vous donnez le total définitif.

Explication. - Il vous suffit d'additionner le nombre de points qui se trouvent visibles sur la table et d'y ajouter 7. Exemple : Les trois points amenés
la première fois sont 3, 2 et 5 : au total 10. On a pris, supposons, le dé qui a pour point 3 et on a ajouté ce qu'il avait sur la face opposée, c'est à dire
4. Donc 10+4 = 14; on jette à nouveau le dé et il amène cette fois le point 1. Le total définitif sera donc : 15. Or, à ce moment, il y a sur la table 2, 5
et 1. C'est à dire un total de 8, et vous ajoutez 7, ce qui donne bien les 15 que le spectateuyr a totalisés.

Avec un peu de réflexion

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Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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669
LES POINTS DES FACES CACHÉES DE TROIS DÉS

Pendant que vous vous tournez de dos, vous faites empiler trois dés et vous faites faire l'addition des pont des 5 faces cachées, c'est-à-dire de celle
qui repose sur la table, de celle qui est à l'opposé, de celle du dé médian qui touche cette dernière et enfin les deux autres qui se font vis-à-vis : une
du dé qui est au milieu et une du dé qui est en haut de la pile. Vous vous retournez et vous donnez le total qui a été obtenu, quoique la pile ait été
cachée dans une carte de visite roulée en tube et maintenue par un élastique.

Explication. - Le tour repose sur le principe énoncé dans l'expérience précédente, à savoir que le total des points de deux faces opposées d'un dé fait
toujours 7.
Dans le cas présent, vous n'avez qu'à jeter un coup d'œil sur la face qui est en haut de la pile et que le tube formé par la carte de visite, ne vous
empêche pas de voir. Vous déduisez le point de cette face du nombre 21 et le résultat est celui de l'addition en question. Cela se comprend très bien
car les 6 faces superposées forment au total 21; or, le nombre de point en question est composé du total de 5 faces, et le point de la sixième - celle
visible -complèterait ce total à 21.

Remarquez que si vous opériez avec 4 dés au lieu de 3, le nombre de base serait 28, et il serait de 35 si vous employiez 5 dés.

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Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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670
UNE CURIEUSE OPÉRATION MATHÉMATIQUE

Pendant que vous êtes retourné, faites jeter 3 dés et, sur les points qu'ils amènent, faites faire les opérations successives suivantes (appelons x le
premier dé, y le second et z le troisième).
Faites doubler x et ajouter 5 ; multiplier par 5; ajouter 10; ajouter y ; multiplier par 10 et, finalement, ajouter z.
On aboutira à un nombre de trois chiffres qu'on vous dira et dont vous retrancherez 350. La différence vous donnera un nombre de trois chiffres
dont le premier sera x, le second y, et le troisième z.
En résumé : x * 2 + 5 * 5 + 10 + y * 10 + z - 350 = x y z
Exemple: 3, 2 et 4:
3 * 2 = 6 ; 6 + 5 = 11 ; 11 * 5 = 55 ; 55 + 10 = 65;
65 + 2 = 67 ; 67 * 10 = 670 ; 670 + 4 = 674;
674 - 350 = 324.

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Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

671
LES DÉS PLOMBÉS ET LES PLATEAUX AUX DÉS

Ce sont des dés lestés avec du plomb au niveau d'une de leurs faces et dont les angles et les coins sont fortement arrondis. Dans ces conditions, ils
roulent facilement quand on les jette, et s'arrêtent dans une position, toujours la même, et par conséquent avec le même point sur le dessus. Quand
ils sont bien faits - ce qui est rare - ils imitent bien un dé ordinaire et ne sont pas suspects ; sinon, comme ils sont destinés à être vus de près, ils ne
valent rien.
Quand on n'a besoin que d'un chiffre, un seul dé suffit; mais, si on a besoin de plusieurs chiffres, il faut autant de dés différents et il est nécessaire
par conséquent de les changer. J'ai imaginer dans ce but un plateau qui permet de s'emparer successivement des dés qu'on désire, en les changeant
l'un avec l'autre avec facilité et sans qu'on s'en aperçoive.

Voici la description de cet appareil qui n'est nullement encombrant et n'éveille aucun soupçon, car il est
extérieurement tout à fait ordinaire.
C'est un plateau rectangulaire (fig. 399) aux bords assez élevés, dont le fond est remonté, de telle façon que
sous un de ses petits bords se trouvent six logettes dans lesquelles se
placent six dés plombés donnant chacun un point différent, c'est-à-dire
tous les points de 1 à 6. Chaque logette est fermée en bas par une
plaquette qui se prolonge en lamelle sur le bord opposé du dessous du
plateau et forme tirette (fig. 400). C'est la main gauche tenant c bord qui
commande les tirettes et, par conséquent, provoque la chute du dé
nécessaire dans la main droite qui tient l'autre bord, ceci d'une façon
absolument invisible. On peut remettre secrètement dans la logette le dé qui a servie, pour en prendre ensuite
un autre.
Lorsqu'on a besoin seulement d'un seul dé, voici la façon de faire l'échange contre un dé ordinaire. Vous tenez le dé plombé à l'empalmage comme
une muscade. C'est-à-dire entre la racine du médius et celle de l'annulaire. Vous faites jeter le vrai dé pour montrer qu'il amène n'importe quel point
et vous le ramassez; puis , renversant la main comme pour le lancer sur le plateau ou dans un cornet, vous y lâchez le dé empalmé et vous mettez le
dé ordinaire à l'empalmage où était l'autre.

Lorsque vous avez à échanger plusieurs (2 ou 3 au maximum) dés ordinaires à la fois avec le même nombre de dés plombés, vous pouvez vous
servir d'un cornet truqué. Ce cornet a dans son intérieur un volet mobile déterminant deux compartiments et commandé par un petit levier dépassant
légèrement le fond du cornet; un ressort force le volet à garder la même position tant qu'on n'agit pas sur le levier.
Vous pouvez donc jeter les dés ordinaires ou les dés plombés à volonté et certains prestidigitateurs ne craignent pas de faire lancer finalement les
dés plombés par un spectateur; il ne faudrait tout de même pas s'adresser à une personne très méfiante.

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Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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672
LE DÉ DE CONRADI

Conradi a imaginé un dé spécial qui n'est pas plombé (et ne remplit pas d'ailleurs tous les offices de ce dé); mais il permet un choix forcé et ne "sent
pas le truc". C'est un dé qui n 'a pas de point 1 ni de point 4; mais par contre, il a 2 face à 5 points et 2 faces à 3 points. Les points sont disposés
comme ceci : 2 en haut, 6 en dessous, 5 sur le côté avant, 5 sur le côté arrière, 3 sur le côté gauche et 3 sur le côté droit
Les 4 objets soumis au choix sont placés sur un rang : admettons que vous vouliez forcer le choix du deuxième. Le dé étant jeté, vous comptez en
partant de la gauche, si le dé amène 2; en partant de la droite si le dé amène 3; de même pour le point 5, vous comptez à partir de la droite jusqu'à 4
et vous revenez sur votre trajet, désignant l'objet au chiffre 5; pour 6 vous partez de la gauche.
Je ne conseille pas de transformer un dé ordinaire en ce dé truqué, en ajoutant 2 points latéraux à la face du point 1 pour en faire un 3, et 1 point
central à la face du point 4 pour en faire un 5. Les faces en double n'étant plus opposées comme dans le "vrai" dé Conradi, pourraient être
remarquées.

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Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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673
LES TROIS DÉS ET LA BOITE A CARTE

Ici, les dés ne sont pas truqués ; mais c'est la boîte les contenant qui l'est très légèrement, en s'ouvrant indifféremment d'un côté ou de l'autre. C'est
une utilisation de la boîte à cartes (voir N° 186) sans son double fond (qui, dans cette expérience, ne sert pas) et que, par conséquent, vous pouvez
faire visiter.
Vous faites jeter les 3 dés ordinaires (mais à arêtes vives) sur la table plusieurs fois pour bien montrer qu'ils ne sont pas truqués; puis, vous les
faites jeter dans un des compartiments de la boîte que vous fermez ; vous agitez en tous sens et vous ouvrez la boîte.
Vous faites compter les points apparus ; puis, en refermant la boîte, vous l'agitez à nouveau et, secrètement, vous la retournez ; vous l'ouvrez et
apparaissent de nouveaux points que vous faites compter ; vous faites l'addition des deux nombres et le total donne toujours 21. En voici la raison :
les dés doivent être assez grands pour bouger, mais sans pouvoir se retourner dans la boîte fermée. Ce sont donc les points opposés qui
apparaissent à la seconde ouverture ; et, comme il y a trois dés, cela fait toujours un total de 3 fois 7, c'est à dire 21. Ce total peut donc être introduit
dans n'importe quel tour de prévision : atomes crochus, ardoises spirites, etc...
D'autre part, en plaçant les trois dés dans la boîte de telle sorte que leur total fasse le complément à 21 du nombre que vous voulez forcer, vous
n'avez qu'à retourner la boîte pour l'obtenir. Vous pouvez ainsi forcer un nombre de 3 à 18.

Mon ami Ruegg (Harry Bertall) a imaginé une boîte truquée qui utilise des dés ordinaires et qui, cependant, amène les points désirés. Le système
(butée dans le fond de la boîte) est simple et ingénieux; mais je lui ferai le même petit reproche qu'à la boîte précédente : les spectateurs peuvent se
demander pourquoi vous utilisez une boîte à la place d'un vulgaire cornet, ce qui paraît un peu anormal.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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674
DIVINATION DES POINTS D'UN DÉ CACHÉ

Dans le "Passez-Muscade" (N°6), le regretté A. Blind, sous son psudonyme de "Professeur Magicus", a décrit un truc de son invention, permettant
la divination des points d'un dé par un procédé subtil qui ne peut pas être facilement décelé. Voici sa description.

Effet . - Un gros dé et son étui sont remis à l'examen; puis, à l'insu de l'opérateur, un spectateur pose le dé sur la table et après en avoir noté les
points de dessus et de dessous, le recouvre de son étui. Sans toucher ni au dé, ni à l'étui, l'opérateur indique de suite quels sont les points notés. Il
place ensuite dans sa poche un jeu de 6 cartes numérotés de 1 à 6, préalablement vérifié et mélangé par les spectateurs. Un spectateur déplace
ensuite le dé, en note les points comme précédemment, et le recouvre de l'étui, l'opérateur ayant le dos tourné. Ceci fait, l'opérateur sort de sa poche
deux des 6 cartes qui portent les points de dessus et de dessous du dé.

Explication. - Le dé en bois dur, qui peut avoir de 6 à 10 centimètre carrés, doit être un cube parfait; on collera sur l'une des faces un carré de carton
de un millimètre d'épaisseur, recouvrant entièrement ladite face. Sur la face la plus rapprochée, on collera un carré de carton de 2 millimètres
d'épaisseur, puis on recouvrira le cube avec du papier noir et on y collera des points en papier blanc faits à l'emporte-pièce.
L'étui qui sert à recouvrir le dé est en fer blanc peint, ou en carton mince. Intérieurement, cet étui a la hauteur exacte du dé; par contre, il devra être
suffisamment large pour recouvrir le dé sans frottement aucun.
Le total des dés de deux faces opposées d'un dé à jouer est invariablement 7; donc, en admettant que la face renforcée par le carton de 1 millimètre
porte 5 points, la face opposée, devra en porter deux, et si la face renforcée de 2 millimètres porte 4 points, celle qui lui est opposée en portera 3.
Sitôt le dé recouvert de son étui, il suffira d'un rapide coup d'œil jeté sur l'étui pour deviner quels sont les points du dessus et du dessous du dé. En
effet, si la base de l'étui repose sur la tablette de la table (1), ce seront les points 1 et 6 que l'opérateur indiquera. Si, par contre, la base de l'étui est
éloigné d'un millimètre du dessus de la table, on prédira les points 2 et 5; enfin, si cette base est distante de 2 millimètres, ce seront le 3 et 4 qui
auront étés notés. Il va sans dire que l'opérateur ne pourra pas indiquer quels sont les points de "dessus" et quels sont ceux de "dessous", mais il dira
: les points de dessus et de dessous forment un total de 7, par 1 et 6, ou par 2 et 5, ou par 3 et 4.
Pour les cartes, avoir dans la poche un petit classeur à trois compartiments dans chacun desquels se trouvent deux cartes dont le total est 7 et ceci
dans un ordre connu.

(1) Cette expérience peut être présentée isolément. Je l'ai incorporée dans une série de divination, faites par un sujet et nous la retrouverons au chapitre 32; mais, dès à présent, je signale qu'au lieu de mettre
le dé recouvert de son étui sur la table, on peut le mettre sur un plateau ou sur une assiette, ce qui est plus pratique.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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675
LA SYMPATHIE DES DÉS

Sous ce titre, le Professeur Magicus, inventeur du tour précédent, en a publié un autre, également très ingénieux, dans le "Passez-Muscade" (N°9).
Je transcris à peu près textuellement ce tour tel qu'il l'a décrit.
J'ajoute que je l'ai incorporé dans la même série de divination qui vient d'être exposée et qui est représenter par un sujet.

Effet. - Un gros dé, ainsi qu'un étui servant à le recouvrir, sont remis à l'examen; puis, le dé est isolé sous un verre à pied renversé. Un petit dé à
jouer, reconnu non pipé, est jeté à plusieurs reprises par les spectateurs et, chaque fois, bien que le gros dé ait été recouvert de son enveloppe, il
transforme celle de ses faces qui est tournée vers les spectateurs, et cela de façon à mettre les points de cette face en harmonie avec les points
indiqués par le petit dé.
A la fin de l'expérience, le gros dé et son enveloppe sont soumis à un nouveau contrôle.

Explication. - Vous vous servez du dé du genre du dé au chapeau (voir n° 684), d'une grandeur adéquate, au milieu duquel vous opérez. 5 cm. de
côté suffisent si vous opérez habituellement dans un salon ou dans une petite salle ; 10 cm sont nécessaires si vous êtes sur scène. Ce dé est en bois
recouvert de papier noir avec des points en papier blanc collés en bonne place.
Le faux dé, qui n'a que cinq faces, est en fer blanc mince, ou en bristol, peint en noir mat intérieurement et recouvert extérieurement comme le gros
dé, sur lequel il devra s'emboîter sans aucun frottement. Sur ses faces latérales, il portera les points 2, 3, 4 et 5 ; sur le dessus le point 1. L'étui à 5
faces est en carton, recouvert extérieurement de papier fantaisie clair et intérieurement de papier noir. De petits points placés sur le dessus, vers le
bords, faciliteront l'exécution du tour, ainsi qu'on va le voir.
Le petit dé à jouer n'est pas aussi innocent qu'il en a l'air. Ainsi que l'opérateur l'annonce, il n'est pas pipé, mais, par contre, le point 6 est remplacé
par le point 2 et le point 1 par un 3; on a donc un dé portant sur ses 4 faces latérales les points 2, 3, 4 et 5, en dessus le point 2, et en dessous le
point 3, fait dont les spectateurs qui jettent le dé ne pourront pas s'apercevoir.
Présentation. - Au début du tour, le faux-dé est placé sur le dé plein. Donner à examiner l'enveloppe, puis expliquer son utilité. Joignant le geste à la
parole, recouvrir le gros dé, puis retirer de suite l'enveloppe avec le faux dé qui reste dans cette enveloppe, ce qui permet de remettre le dé plein à
l'examen ; après quoi, il est posé sur le verre à pied renversé, le point 6 étant placé en dessus ou en dessous. Les 4 faces latérales sont donc celles
portant les points 2, 3, 4 et 5.
Faites jeter à plusieurs reprises le petit dé pour convaincre les spectateurs de son innocence, puis prier un spectateur de le jeter définitivement. Jeter
un rapide coup d'œil permettant de voir le nombre de points qu'il a amené ; saisir l'enveloppe et en recouvrir le gros dé, et cela de manière que celle
de ses faces qui se trouvera tournée vers le public soit celle portant le nombre de points qu'indique le petit dé.
Admettons que ce point soit le 5. Tournez au préalable le gros dé de façon que celle de ses faces, qui est tournée vers le public, montre un autre
point que le dit 5, puis recouvrir avec l'enveloppe comme il est dit ci-haut. Les points inscrits sur le dessus de l'enveloppe permettent de voir de
quel côté est ce point 5. Prier le spectateur d'énoncer le nombre de points amené par le petit dé, retirer l'enveloppe et montrer que par sympathie le
gros dé est venu se placer avec ce même nombre de points en avant.
On répétera l'opération trois à quatre fois, puis laissant choir le faux dé dans la servante capitonnée, on remettre le gros dé et son enveloppe à
l'examen.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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XXX
DIVINATION DES POINTS D'UN DÉ MIS DANS UNE BOÎTE

On emploie un dé d'environ 2 cm. de côté et une boîte de celluloïd pouvant le contenir avec un peu de jeu. Les faces latérales de la boîte sont
légèrement gondolées; mais le fond et le couvercle sont plats et le celluloïd du couvercle est aminci. De ce fait, il laisse voir les points du dé, quand
celui-ci est en contact avec lui.
Un manœuvre simple vous permet de voir le point du dessus. Le dé ayant été mis dans la boîte, sans que vous puissiez le voir, vous prenez cette
boîte avec la main droite et vous la mettez dans la main gauche en la renversant pour faire remarquer qu'elle a aucune possibilité de déceler l'un des
points du dé. Vous reprenez alors la boîte avec les doigts droits; mais en serrant la boîte, vous immobilisez le dé contre le couvercle et cela vous
permet de voir le point qui s'y trouve, quand vous venez de remettre la boîte couvercle en haut. Dès que vous relâchez votre pression, le dé perd le
contact avec le couvercle et le point redevient invisible.

Cette expérience est un peu trop maigre pour être présentée toute seule; plus encore que la précédente, elle doit faire l'objet d'une série de
divinations.

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La prestidigitation sans bagages


Extrait du chapitre XIV, Dés à jouer

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677
LE POINT DEMANDÉ AMENÉ SOUS LE CORNET

Effet. - Vous demandez quel point on désire que vous ameniez sous le cornet.
Vous placez alors le dé (ordinaire) dans le cornet (non truqué) et vous renversez ce dernier sous la table; vous remuez une ou plusieurs fois le
cornet sans le soulever, c'est-à-dire en rasant la table et, tout à coup, vous dites : "Le point désiré est amené". En effet, vous enlevez le cornet et le
dé porte le point demandé.

Explication. -Avant de mettre le dé dans le cornet, vous imbibez secrètement de salive la face opposée au point demandé. Le dé étant sur la table,
sous le cornet renversé, vous donnez 2 ou 3 secousses au cornet et vous le traînez ensuite légèrement sur la table. Vous recommencez jusqu'à ce
qu'il vienne sur cette table la trace humide de la salive. Quand vous l'apercevez, c'est que le dé est dans la position désirée.

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CHAPITRE 15
Dominos
es tours que l'on peut faire avec des dominos sont encore moins nombreux que ceux que l'on peu faire avec des dés à jouer ; d'ailleurs,
les truquages de dominos qui ont été envisagés : dominos à double face, coquille de dominos, par exemple, ne semble pas avoir été
utilisés avec succès et paraissent même être restés dans le domaine de la théorie.
Néanmoins, la formule mathématique de ce petit objet permet quelques effets de calculs et de divinations basés sur elle et un
illusionniste ne doit pas les ignorer ; je laisserai de côté les patiences et même les carrés magiques qui, malgré leur nom, sont vraiment
en dehors de la prestidigitation et n'ont aucun intérêt pour nous.

SOMMAIRE

A - Divination par le calcul.

688. — Un domino deviné


689. — Divination du total des points de 3 dominos
690 — Un reste deviné.
691 — Les dominos déplacés.
B - Tours divers.

692 — Les points extrêmes devinés ou prévus.


693 — Divination de plusieurs dominos sans calcul.
694 — Les dominos épelés.
695 — Les dominos aimantés et équilibristes.
696 — La partie fantastique.
697 — Équilibre de tous les dominos d'un jeu.
698 — Boîte truquée.
699 — Les dominos géographiques.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

Sommaire

688
UN DOMINO DEVINÉ

Vous étalez un jeu de dominos face en haut et vous vous faites bander les yeux ; vous demandez alors à un spectateur de pense un des domino qu'il
voit. Admettons qu'il ait pensé 6 et 3 ; vous le priez de faire les opérations suivantes, sans rien vous dire. D'abord de doubler le point le plus fort (6
x 2= 12); ensuite d'ajouter à ce produit un chiffre quelconque, que vous lui donnez, 4 par exemple (12 + 4 = 16); puis de multiplier cette somme
(16) par 5 ; cela fera 80. A ce nombre vous lui faites ajouter le second point 3. Le total final sera donc 83. Quand il vous donne ce total, vous lui
dites que les deux points de son numéros sont 6 et 3. En effet, du total qu'il vous aura communiqué (83à, vous retranchez 5 fois le chiffre
quelconque que vous lui avez donné (4 x 5 = 20); vous comptez donc 83 - 20 = 63 ; nombre dont les chiffres sont respectivement le premier et le
second de son domino.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

Sommaire

689
DIVINATION DU TOTAL DES POINTS DE 3 DOMINOS

Pendant que vous tournez le dos, vous faites choisir 3 dominos parmi le tas des 28 qui constituent un jeu et vous faites prendre dans les 25 qui
restent, autant de dominos qu'il en faut pour compléter à 12 les points de chacun des 3 dominos choisis. En vous retournant vous voyez ce qui reste
des 25 dominos; or le total des 3 dominos choisis est égal à ce qui reste de ces 25, plus 11.
On doit vous dire s'il n'y a pas assez de dominos pour parfaire le 3ème domino à 12 ; en ce cas, le total des 3 dominos choisis est 11 moins ce qui
manque pour parfaire le 3ème domino à 12.

Premier exemple. - Les 3 dominos choisis sont 6 et 4, 3 et 3, 5 et 4; on devra donc prendre au jeu : 2+6+3, c'est-à-dire 11 dominos; il en restera 14.
Ajoutez 11; le total 25 sera le total des points des 3 dominos choisis.

Deuxième exemple. - On a choisi 1 et 0, 2 et 1, 1 et 3; il faudra prendre au jeu 11+9+8, c'est-à-dire 28 dominos; comme il n'y en a plus que 25, il en
manque donc 3. Retranchez 3 de 11 et vous aurez 8 : le total des 3 dominos choisis.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

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690
UN RESTE DEVINÉ

Le jeu de dominos est étalé face en dessous au milieu de la table. Faites tirer au hasard un domino par un spectateur qui le regardera, le mettra à sa
gauche et prendra au jeu, pour les mettre à sa droite, autant de dominos qu'il en faut pour compléter le total de ses points à 9 (s'il tirait en premier un
domino plus grand que 9, il le remettrait au jeu). Exemple : s'il a pris 4 et 2, il met à sa droite 3 dominos (6+3=9). Il répète ensuite l'opération; s'il
tire un nouveau domino plus fort que 9, il prend au tas de droite pour le remettre au jeu, autant de dominos que représente la différence entre le
domino et 9. Si c'est impossible faute d'un nombre suffisant de dominos au tas de droite, il remet au jeu le domino tiré et il en prend un autre. S'il
tire un domino de valeur 9 il le met à gauche simplement; mais s'il tire le double blanc, il le remet toujours au jeu. Il renouvelle l'opération jusqu'à
ce qu'elle devienne tout à fait impossible, faute de dominos suffisants au jeu et il y remet alors le domino tiré en dernier lieu. Il reste finalement 3
tas; celui des dominos tirés à gauche (A), celui des dominos de complément à droite (C) et celui du milieu (ce qui reste du jeu, c'est-à-dire le talon
B). Il s'agit pour le prestidigitateur qui a le dos tourné tout le temps des opérations, de calculer le total des points du tas A. Voici comment y arriver.
Vous comptez d'abord le nombre de dominos qu'il y a en A; vous en retirez mentalement 3 et cela vous donne le chiffre des dizaines. Vous ajoutez
2 au nombre des dominos du talon B; cela vous donne le chiffre des unités du nombre cherché. Si B était égal à 8, cela ferait 10 avec les 2 points
que vous devriez ajouter; dans ce cas, vous augmenteriez le chiffre des dizaines de 1 et vous compteriez 0 aux unités.
Exemple : A=5, B=7, (C ne sert pas); de 5 ôtez 3, il reste 2; c'est le chiffre des dizaines. A 7 ajoutez 2, cela fera 9, c'est le chiffre des unités. Le
nombre cherché est 29.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

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691
LES DOMINOS DÉPLACÉS

Effet. - Dans une boîte de dominos prenez un à un les dominos de la gauche vers la droite pour les mettre face en dessous sur la table, l'un à côté de
l'autre, en ligne de gauche à droite au moins jusqu'au treizième.
A ce moment, "pour aller plus vite", vous renversez le reste sur la table et vous continuez la ligne toujours de gauche à droite avec les dominos (peu
importe si, en renversant la boîte, ils se sont mélangés).
Vous faites une marque sur la table où commence la ligne et vous demandez que, pendant que vous tournez le dos, on fasse passer un à un de la
droite vers la gauche autant de dominos qu'on voudra, mais une dizaine au maximum ; puis on repousse la ligne de dominos vers la droite jusqu'à
ce que le premier se trouve à la marque que vous avez faite précédemment sur la table, ceci pour que l'ensemble des dominos occupe la même place
qu'avant l'opération, et que vous n'ayez aucun point de repère.
Vous vous retournez et (après vous être aidé d'un pendule véritable ou improvisé avec une montre et une chaîne, par exemple; ceci est affaire de
présentation) vous désignez un domino de la ligne, vous le retournez, et le nombre de ses points indique le nombre de dominos déplacés.

Explication. - Les dominos on été rangés dans la boîte face en dessous, de telle façon que, en prenant un à un les dominos du premier et du second
rang de la gauche à la droite, ils se présentent dans l'ordre suivant : 12 (double six), 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0 (double zéro) ; le dernier
domino du deuxième rang, mis à droite des précédent, est quelconque et les 14 autres sont sans aucun ordre particulier; c'est là le premier secret du
tour.
Le second secret est de retourner le treizième domino (13ème à partir de la gauche); car c'est toujours lui qui indiquera le nombre de dominos
déplacés. Si l'on vous faisait la farce de ne rien déplacer, c'est le double blanc du 0 (13ème domino) que vous retourneriez.
Vous pouvez recommencer sans remettre les dominos en leur ordre primitif, mais il faudra ajouter au nombre 13 celui des dominos qui viennent
d'être déplacés, pour savoir quel est le dominos que vous devez retourner.
Par exemple, si la première fois, on déplace 8 dominos, c'est le 21ème (13+8) qui, la deuxième fois, vous indiquera le nombre de dominos déplacés.
Pour la troisième fois, vous ajoutez encore au précédent nombre celui des dominos déplacés la deuxième fois. Ainsi, si la deuxième fois on avait
déplacé 10 dominos, c'est le 31ème qui vous indiquerait le nombre de dominos déplacés la troisième fois. Comme il n'y en a que 28, le domino en
question serait à partir de la gauche le troisième (31-28).

On peut faire le tour avec moins de dominos rangés préalablement ; 7 par exemple; c'est le 7ème qui devient alors la clef du truc; mais c'est plus
brillant avec 13. Il ne faut descendre en dessous de ce dernier nombre que lorsque vous n'avez pu faire le rangement préalable dans la boîte et que
vous avez dû le faire sur la table même. Dans ces conditions, ranger 7 dominos spéciaux peut ne pas être remarqué; mais le rangement de 13 est
plus difficile à dissimuler.

On peut aussi présenter le tour en recouvrant les dominos d'une serviette à travers laquelle on peut sentir le treizième : on le déplace légèrement et
de cette façon on le sort immédiatement en soulevant la serviette.

Mais voici une variante qui est bien plus curieuse et moins connue; je ne l'ai jamais vu présenter que par un amateur, le commandant Gibert, de qui
je la tiens. Je n'aurais d'ailleurs pas décrit le tour précédent, du même genre mais beaucoup moins intrigant, s'il n'avait été nécessaire pour vous de
le connaître, et aussi parce que vous pouvez les exécuter l'un après l'autre en donnait le premier comme un tour mathématique sans importance sur
lequel vous passez rapidement et le second comme une expérience de radiesthésie très singulière.

Ici la préparation est minime; il vous suffira en effet de ranger les dominos, en allant de gauche à droite, dans l'ordre suivant : double blanc, puis le
1 et le blanc, et ensuite le double 1 (ou le 2 et blanc); à partir de là jusqu'au douzième dominos, vous placez n'importe lequel pourvu qu'il soit d'au
moins un point inférieur à son rang; remarquez que les trois premiers remplissent cette condition. Il vous est facile de justifier votre rangement en
disant : "Ne croyez pas qu'il existe un arrangement quelconque, une progression comme celle-ci (et vous placez les trois premiers). Non ! Je place
maintenant n'importe quel domino" et vous continuez jusqu'au douzième, en vous conformant à la condition que j'ai spécifié, à prendre
apparemment au hasard. "Et, s'il vous plait, M... de changer celui-ci contre celui-là, qui n'est pas du même point, cela m'est tout à fait indifférent;
d'ailleurs, veuillez achever de les ranger à votre gré." A partir du 13ème cela n'a plus aucune importance. Quand les 28 dominos sont ainsi placés sur
une seule ligne, vous les retournez un à un, face en dessous, sans les déranger, et vous dites : "Pendant que je vais m'absenter vous allez prendre
autant de dominos que vous voudrez à gauche et vous les transporterez à droite en bloc et sans en changer l'ordre comme ceci". Et vous joignez le
geste à la parole, en prenant un certain nombre de dominos (6 par exemple) à gauche de la rangée, pour les placer de l'autre côté : puis vous
repoussez toute la rangée pour qu'elle parte du même endroit de la table que précédemment.
Quand on a effectué l'opération, vous revenez et vous prenez un pendule (ou simplement une montre avec la chaîne, formant pendule), puis vous le
promenez de droite à gauche sur la rangée de dominos. Vous vous arrêtez sur quelques-uns et vous les retournez face en haut : leur total représente
le nombre de dominos déplacés.
Voici la clé de l'explication de cette curieuse expérience, mais je ne vous donnerait pas l'explication mathématique qui nous entraînerait trop loin.
Le premier domino que vous retournez est celui qui correspond au nombre de dominos que vous aviez fait passer de gauche à droite, à titre
d'exemple. Ainsi j'ai supposé que vous aviez pris 6 dominos; c'est donc le sixième à partir de la droite que vous retournez d'abord ; il marque,
admettons : 5 et 2, soit 7. Vous comptez alors à partir de celui-là, toujours de droite à gauche : 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7, et vous retournez le 7ème (ou 13ème
si vous comptiez à partir de l'extrême droite). Il marque, par exemple, 2 et blanc, soit 2; vous comptez (toujours de droite à gauche à partir de celui-
ci) : 1, 2 et vous retournez le 2ème ; il marque : 1. Inutile d'aller plus loin, vous savez qu'à côté du 1, c'est le double blanc et vous vous arrêtez à ce
dernier domino auquel vous aboutissez toujours, mais que vous vous efforcez de ne pas laisser voir quand vous l'avez regardé. Additionnez les
points des dominos retournés, cela fera 7+2+1 = 10. Vous pouvez annoncer avec certitude qu'il y a eu 10 dominos transportés de la gauche à la
droite.
Vous pouvez recommencer l'expérience autant de fois que vous le voulez, après avoir remis face en dessous les dominos retournés et les avoir
replacés où ils étaient. Seulement, le premier domino sur lequel vous arrêterez votre pendule la fois suivante, sera le 16ème; car il vous faudra
additionner le nombre de dominos que vous aviez déplaces au début (6) avec celui que le premier spectateur a déplacés ensuite (10).
Pour la troisième fois, il faudra additionner votre nombre 6 avec les deux nombres des spectateurs précédents et ainsi de suite.
Si à un moment vous arrivez au dernier domino à gauche et si l'expérience n'est pas terminée, vous reprenez à l'extrême droite, en continuant à
compter comme si rien n'était, c'est-à-dire comme si la rangée était un cercle sans interruption; de même si le nombre de départ devenait plus grand
que 28 (total des dominos) à cause du nombre des dominos déplacés antérieurement, vous compteriez 29 sur le premier à droite, 30 sur le suivant et
ainsi de suite.
Évidemment, tous ces comptages doivent être mentaux et ils sont facilités grandement par la présentation avec le pendule qui vous permet de
compter tout à votre aise sans en avoir l'air.
Remarquez que si on vous fait la farce de ne rien déplacer, vous tombez sur le double blanc qui correspond à 0.
N.B - Pour bien faire croire aux spectateurs qu'il n'y a pas d'arrangement spécial des dominos (et par conséquent de combinaison) vous pouvez vous
faire désigner, pour commencer, quelques dominos quelconques, mettons 3, avant de poser le double blanc, puis le 1 et blanc, etc... Seulement au
lieu de transposer 6 dominos de gauche à droite, à titre d'exemple, vous en transportez 9, ce qui d'ailleurs ne change pas votre nombre de base que
j'ai supposé être : 6.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

Sommaire

692
LES POINTS EXTRÊMES DEVINÉS OU PRÉVUS

Effet. - Vous faites aligner les dominos suivant la règle du jeu, pendant que vous tournez le dos. Quand on a fini, vous demandez qu'on en prenne
un au hasard et qu'on vous le donne. Vous désignez alors les points extrêmes de la chaîne de dominos ou bien vous sortez de votre poche un papier
sur lequel sont inscrits les deux chiffres en question.

Explication. - Il vous suffit, pendant que vous brouillez les dominos, d'en prendre un secrètement et de le conserver. Les deux points qu'il porte sont
précisément les points des extrémités de la chaîne.
Quand au domino que l'on vous donne au hasard, il n'entre pour rien dans le truc et il intervient uniquement pour dérouter les spectateurs. Si vous
avez pu vous emparer du domino dont les points sont inscrits à l'avance sur votre papier, cela vous permet d'utiliser ce papier et de présenter le tour
comme une curieuse prévision.
Remarque importante : Il est nécessaire que le domino enlevé ne soit pas un double.
Vous pouvez recommencer, mais, évidemment, en changeant de domino.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

Sommaire

693
DIVINATION DE PLUSIEURS DOMINOS SANS CALCUL

Ce tour repose sur le même principe que celui fait avec des cartes que j'ai décrit au N° 380 (page 335 du Tome II) sous le titre de :"Le libre
arbitre".

Effet. - Vous renversez le contenu d'une boîte de dominos sur un plateau et après les avoir mélangés, faces dessous, vous les présentez à 5ou 6
spectateurs pour qu'ils en choisissent chacun un. Vous mettez de côté ceux qui restent, et, recueillant les dominos choisis, vous les mélangez encore
une fois.
Posant alors l'index sur l'un d'eux, vous dites : "Ceci est (par exemple) le 4 et 5". Vous le relevez et vous le gardez debout, face vers vous, en
constatant tout haut que "C'est bien cela!" Vous touchez ensuite le dos d'un autre dominos, vous en dites les points et, le relevant, vous le mettez
debout à côté de l'autre, toujours dos vers les spectateurs; et ainsi de suite. Quand tous les dominos ont été devinés, vous les abaissez et vous
montrez que vous n'avez fait aucune erreur.

Explication.- Avant de mélanger les dominos, vous en repérez un ou deux en les mettant face en dessous; vous ne les perdez pas de vue pendant le
mélange et vous vous arrangez pour mettre un peu en avant celui (ou ceux) que vous avez repéré. Celui-là ou à plus forte raison l'un des deux, s'il y
en a deux, sera pris à peu près forcément pris par un des spectateurs parce qu'il s'offre à la main qui choisit (1). Vous pouvez d'ailleurs le forcer un
peu comme une carte, en avançant le plateau de telle façon que le domino en question se trouve sous la main qui se tend pour en prendre un.
Admettons que le domino en question soit 4 et 5; ce sont ces points que vous annoncez en touchant un des autres dominos. En relevant celui-ci,
vous voyez ses points; ce sont, admettons, le 6 et 2. Vous dites : "C'est bien cela!" et, touchant un autre domino, vous déclarez : "Celui-ci..., c'est le
6 et 2". Vous le relevez en proclamant : "Je ne me suis pas trompé"; et vous prenez connaissance de ce domino; vous continuez ainsi jusqu'au
dernier, lequel doit être le 4 et 5 que vous avez repéré au début et pour lequel vous indiquez les points du domino qui le précédait.
En abaissant tous les dominos, vous vous arrangez pour faire passer le dernier avant le premier ou bien vous les disposez en cercle de telle sorte
qu'il n'y a ni premier, ni dernier et vous montrez que vous avez bien deviné tous les dominos choisis.

(1) Si par hasard, il ne l'était pas, vous diriez finalement : "Je vais aussi en prendre un au petit bonheur" et c'est celui-là que vous choisirez.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

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694
LES DOMINOS ÉPELÉS

Disposez sur la table, face en dessous, 12 dominos formant les points de 1 à 12, si possible en les prenant dans la boîte où ils sont préalablement
rangés. Annoncez qu'en épelant les nombres successifs, chaque domino va répondre à l'appel de son nom.
Pour cela, épelez : u, n, un; d, e, u, x, deux; etc... En disant u, prenez le 1er domino à gauche (double 5) et portez-le à droite à la suite du dernier; en
disant : n, mettez le 2ème domino (as et 2) à droite, à la suite du premier, et en disant : un, retournez le 3ème domino qui est, en effet, as et blanc.
Vous le mettez de côté et vous continuez de la même façon jusqu'à 12.

Voici dans quel ordre il faut placer les dominos pour exécuter cette expérience (en allant de gauche à droite):

1. double 5;
2. 1 et 2 (ou 3 et blanc);
3. 1 et blanc;
4. 4 et 6;
5. double 6;
6. 3 et 2 (ou 5 et blanc);
7. 5 et 3;
8. double as (ou 2 et blanc);
9. 3 et 4;
10. 4 et 5;
11. 3 et 1 (ou 4 et blanc);
12. 4 et 2 (ou 6 et blanc);

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

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695
LES DOMINOS AIMANTÉS ET ÉQUILIBRISTES

Vous pouvez présenter avec les dominos une expérience de soi-disant aimantation du même genre que celle que j'ai décrite avec les dés à jouer (N°
679) dans le chapitre précédent. Un peu de salive subrepticement déposée sur la face d'un domino, la fera adhérer à un autre mis face contre face ;
choisissez de préférence des dominos avec un blanc par exemple : double blanc, blanc et un, blanc et deux, blanc et trois.
Évidemment, les dominos avec une saillie au milieu de leur face ne peuvent convenir; on pourrait faire l'expérience avec le dos de ces dominos,
mais la salive y est trop visible.

Pour les dominos équilibristes, il s'agit soulever un certain nombre placés côte à côte entre le pouce d'un côté de la rangée et les autres doigts
(particulièrement le médius) de l'autre côté. Deux ou trois dominos, c'est très facile; cela devient moins commode avec plus, et, pourtant, on arrive à
mettre ainsi 7 dominos.
Pour cela on a préconisé une barrette de métal noirci d'un centimètre de largeur, sur laquelle on met les dominos et qui, soulevée avec eux, les
soutient; ce truc ne vaut rien; la barrette en question est impossible à dissimuler, d'autant plus que l'on opère généralement dans l'intimité, les
spectateurs étant, par conséquent, très proches.
Voici deux simples tours de main qui suppriment le truc précité et le remplacent avantageusement. D'abord, au lieu de mettre vos dominos
directement sur la table, disposez-les sur une plaque de carton épais ou de bois très mince un peu moins longue que la ligne des dominos qui se
trouve ainsi un peu surélevée; cela vous permettra de les saisir avec la partie non terminale des doigts et vous aidera d'une façon notable.
Ensuite, ne mettez pas les dominos en ligne droite au même niveau, mais en dents de scie, c'est-à-dire décalés l'un par rapport à l'autre d'un
centimètre environ (observation faite par mon ami Marcel Clément). Cette petite expérience ne peut se faire qu'avec des dominos d'une certaine
épaisseur.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

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696
LA PARTIE FANTASTIQUE

Deux joueurs s'asseyent de chaque côté d'une table et font une partie, mais avec cette particularité que les dominos joués sont placés sur la table
renversés (face en-dessous).
A la fin de la partie, on retourne les dominos et ceux-ci se trouvent dans l'ordre normal d'une partie ordinaire. Cette fantaisie repose sur le fait que
les deux joueurs sont compères : ils se communiquent le point final de chaque domino joué, par des pressions du pied droit de l'un sur le pied
gauche de l'autre, ou encore par la position des doigts des mains (petit doigt étendu = 1, annulaire étendu = 2, etc...; la main complètement fermée =
0).
Pour les spectateurs non prévenus, dans un café par exemple, la chose paraît extraordinaire. On peut d'ailleurs la faire passer pour une transmission
de pensée.

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La prestidigitation sans bagages


Extrait du chapitre XV, DOMINOS

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697
ÉQUILIBRE DE TOUS LES DOMINOS DU JEU.

Il s'agit de faire tenir toutes les pièces d'un jeu de dominos sur un seul angle, sans le secours d'aucun objet
étranger.
Vous placez d'abord un domino couché qui servira de point d'appui à celui qui vient après et qui commencera
la rangée; un des angles de ce dernier repose sur la table et l'un de ses grands bords est appuyé sur celui qui
fait cale (fig. 409). Chacune des autres pièces est placée successivement en oblique sur la précédente, le bord
supérieur prolongeant à peu près la ligne médiane du domino qui le précède, mais en biaisant un peu pour
arriver à former un cercle fermé ; le cercle doit avoir environ 24 cm. de diamètre pour des dominos de
modèle courant. Vous fermez le cercle en retirant le domino couché formant cale au premier et en le plaçant
incliné entre celui-ci et le dernier placé; c'est la partie la plus délicate de l'opération. Cet équilibre n'est pas
facile à réaliser ; il faut opérer sur une table munie d'un tapis et avec des dominos pas usés; il est bon aussi de tracer d'avant le cercle que doivent
suivre les dominos.
C'est sur le même principe que repose cette espèce de récréation qui consiste à faire s'asseoir 26 personnes en définitive sans aucun siège ; seule la
première est vraiment assise au début sur une chaise, mais provisoirement; la seconde est assise sur la première, la troisième sur la seconde et ainsi
de suite en formant cercle. La dernière personne retire la chaise et se substitue à ce siège pour soutenir la première personne, en s'asseyant sur
l'avant-dernière. Tout le monde alors resserre le cercle, en s'enfonçant solidement sur celui qui se trouve derrière.

Voici une variante de l'expérience précédente où vous ne formez pas un cercle mais un S très allongé. Vous appuyez le premier domino sur le côté
de la boîte et en lui donnant une inclinaison peu prononcée. Vous juxtaposez de la même façon que précédemment, tous les autres dominos de
gauche à droite, et suivant une ligne courbe en S au lieu d'un cercle. Une fois le dernier placé, il s'agit d'enlever le point d'appui initial.
Pour cela, vous placez l'index gauche sur l'angle gauche du bord supérieur du premier domino et vous le redressez avec beaucoup de légèreté;
l'index droit est placé sur l'autre angle de ce même bord et résiste, pour que le domino n'entraîne pas trop loin les autres et ne les redresse pas
complètement.
Après quelques tâtonnements l'équilibre est établi : le premier domino est presque droit; mais tout de même, il ne repose que sur un angle.
Malgré les apparences cet équilibre est plus facile à réaliser que le premier.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

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698
BOITE TRUQUÉE

Pour obtenir la rangée que vous voulez dans les tours de prévision ou de divination (penses soumises, etc...) il faut truquer la composition des
dominos de la boîte ou la boîte elle-même.
Ce truquage est bien simple; vous avez dans votre boîte 4 rangées pareilles, ou dont le total des points est semblable entre lesquelles, par
conséquent, vous pouvez choisir (1).
Voici un arrangement des dominos en 4 rangées, donnant pour chacun un total de 42 points:

6 et 6 = 12 6 et 5 = 11 5 et 5 = 10 6 et 3 = 9
6 et 4 = 10 5 et 4 = 9 6 et 2 = 8 4 et 2 = 7
5 et 3 = 8 4 et 3 = 7 4 et 0 = 4 4 et 1 = 5
3 et 3 = 6 3 et 2 = 5 1 et 1 = 2 3 et 0 = 3
3 et 1 = 4 2 et 1 = 3 4 et 2 = 6 2 et 2 = 4
2 et 0 = 2 1 et 0 = 1 5 et 0 =5 1 et 5 = 6
0 et 0 = 0 6 et 0 = 6 1 et 6 = 7 4 et 4 = 8
Total: 42 42 42 42
Un perfectionnement permet de montrer que la rangée précédente ou la suivante est différente de celle qui a été choisie ; c'est la boîte qui s'ouvre
des deux côtés, le dessus et le dessous, et dans laquelle les dominos sont disposés de la façon suivante. Au fond une ragée ordinaire, au-dessus la
rangée voulue, puis une rangée ordinaire et enfin une dernière rangée voulue. Suivant ce qu'on vous désignera la première ou la troisième, la
deuxième ou la quatrième rangée, vous ouvrirez la boîte d'un côté (le dessus) ou de l'autre (le dessous) et vous pouvez donner à vérifier la rangée
qui précède et celle qui suit.

(1) J'ai utilisé surtout dans ce but, des dominos imprimés sur du carton très mince, ou plutôt de la carte; le change d'un jeu de composition truquée contre un jeu ordinaire est alors très facile, car le jeu entier -
entouré d'un élastique - n'étant guère plus volumineux qu'un morceau de sucre, s'empalme avec la plus grande facilité. La place qu'il prend dans les bagages est, comme son prix de revient, très minime; En
somme, il ne présente que des avantages.

Sommaire
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XV, DOMINOS

Sommaire

69
LES DOMINOS GÉOGRAPHIQUES

Voici pour terminer ce chapitre, un curieux casse-tête avec des dominos qui est très difficile à réaliser en suivant rigoureusement les conditions
posés.
Il s'agit d'écrire avec les 28 dominos le nom d'un département français en observant que:
1°) Chaque lettre comprendra le même nombre de dominos que leurs points sera pareille.
2°) Les dominos seront placés les uns à la suite des autres dans chaque lettre suivant la règle du jeu.

La figure 410 montre trois solutions de ce singulier problème


Sommaire
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CHAPITRE 17
Équilibres réels et truqués
SOMMAIRE

e chapitre ne comprendra que quelques équilibres réels, ceux qui sont énigmatiques par quelque côté, tout en étant faciles; d'ailleurs
l'équilibrisme ne rentre pas plus dans la prestidigitation que la jonglerie.
D'autre part, il y a de nombreux équilibres curieux ou cocasses, comme ceux que Tom Tit, ce grand amuseur de la jeunesse, a indiqué
dans ses livres; je n'en ai décrit que quelques-uns qui peuvent être facilement improvisés par exemple après dîner, avec des objets pris
sur la table.
Par contre les équilibres truqués rentrent pour une part dans l'illusionnisme et le prestidigitateur peut les intercaler dans une séance,
surtout ceux qui se font avec des objets utilisés utilisés en prestidigitation (allumettes, baguettes, cartes, pièces, etc.) Déjà, un certain
nombre de ces équilibres ont été décrits dans les chapitres consacrés à ces objets et d'autres seront mentionnés dans les chapitres
suivants. Je ne crois pas nécessaire de rappeler les premiers ni d'annoncer les seconds.

700. — Équilibre de la feuille de papier à cigarette sur un chapeau ou sur la manche.


701 — Le cornet de papier enflammé sur le nez.
702. — La bougie allumée sur le front.
703 — La carafe sur trois couteaux et trois verres
704 — Deux équilibres sur table.
705 — Équilibre des pièces d'un jeu de Jacquet
706 — La canne qui tient debout
707 — Encore quelques équilibres truqués

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVI, ÉQUILIBRES RÉELS ET TRUQUÉS

700
ÉQUILIBRE DE LA FEUILLE DE PAPIER A CIGARETTE SUR UN CHAPEAU OU SUR LA MANCHE

C'est un équilibre qui ne demande pas grand apprentissage, mais qu'on ne réussit pas du premier coup sans truquage.
Le chapeau est tenu par son bord à l'extrémité du plus grand diamètre, ouverture en bas ; vous posez la feuille de papier à cigarettes sur le fond, en
avant, à l'opposé de votre main et de telle façon qu'elle dépasse d'un bon tiers (fig. 411). Vous la faites d'abord lever par un petit mouvement de
haut en bas et d'arrière en avant, et vous la maintenez ainsi verticale en manœuvrant le chapeau.
Sur la manche vous posez la feuille directement dans la position verticale : elle s'y maintiendra plus facilement si vous avez cintré ou plié
légèrement le côté de la feuille qui est en contact avec le vêtement.

Si vous n'êtes pas assez adroit, vous pouvez truquer cet équilibre en piquant une épingle debout derrière la feuille.
Vous placez l'épingle en même temps que la feuille en tenant la première entre le pouce et l'index et la seconde entre l'index et le médius. Veillez à
ne pas avoir derrière vous une lumière qui révèlerait la présence de l'épingle par transparence.
Vous pouvez aussi truquer l'équilibre de la feuille sur le chapeau en y piquant une épingle, comme sur la manche, ou encore à l'aide d'un crin de
brosse planté avec une aiguille (comme on placerait un bout de fil).

Vous pouvez présenter simultanément l'équilibre de la feuille sur la manche et celui de l'allumette sur le doigt (N°12, tome I, page, 26); cette
combinaison donne aux spectateurs l'impression que vous réalisez quelque chose de très difficile.
Je rappelle à ce propos le faux équilibre de la feuille de papier à cigarette sur le nez auquel j'ai fait allusion dans la note 2 de la page 15 (tome III)
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVI, ÉQUILIBRES RÉELS ET TRUQUÉS

701
LE CORNET DE PAPIER ENFLAMMÉ SUR LE NEZ

Vous faites un cornet avec un morceau de papier de soie (et non de papier de riz) blanc de 34 cm. sur 26 environ. Aux 2 coins qui seront aux
extrémités du bord de la feuille formant le côté extérieur du cornet, vous avez eu soin de mettre grand comme une lentille de gomme arabique, de
telle sorte qu'il vous suffit de les mouiller légèrement pour que le cornet ne se défasse pas.
Vous mettez le feu à la partie qui forme le coin émergeant de son ouverture et vous placez la pointe du cornet sur votre nez. Le courant d'air chaud
formé par la combustion ayant tendance à monter, facilitera la tenue verticale du cornet. Quand il est brûlé au trois quarts, vous donnez une
secousse vers le haut et le reste du cornet s'élève dans l'air pour retomber quelques instants après; vous le rattrapez alors avec la main.
Cet équilibre n'est pas extrêmement difficile, mais il demande des répétitions.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVI, ÉQUILIBRES RÉELS ET TRUQUÉS

702
LA BOUGIE ALLUMÉE SUR LE FRONT

Vous allumez une bougie et vous la placez sur votre front ou sur votre menton et elle s'y tient debout.
Cet équilibre s'obtient facilement avec une bougie factice formée d'un tube en aluminium ou même du papier, tube muni en haut
d'un bout de bougie neuve et en bas d'un morceau de plomb ogivale de 3 cm. environ de hauteur (fig. 412 vue en coupe).

La prestidigitation sans bagages


Extrait du chapitre XVI, ÉQUILIBRES RÉELS ET TRUQUÉS

703
LA CARAFE SUR TROIS COUTEAUX ET TROIS VERRES

Entrecroisez les lames de 3 couteaux comme l'indique la figure 413 et placez un verre sous chaque manche; les 4 verres se
retrouveront ainsi placés en triangles comme les couteaux.
Vous pourrez, sans crainte, poser la carafe au centre du système formé par les 3 lames entrecroisées.

La prestidigitation sans bagages


Extrait du chapitre XVI, ÉQUILIBRES RÉELS ET TRUQUÉS
704
DEUX ÉQUILIBRES SUR TABLE

a) L'œuf debout sur la bouteille. - Évidez l'une des extrémités d'un bouchon en forme de cupule, pour qu'il épouse la forme du gros bout d'un oeuf.
Dans le bouchon, enfoncez, vers son milieu et à l'opposé l'une de l'autre, deux fourchettes de poids égal et formant un angle de 40° avec la partie
inférieure du bouchon. Posez le bouchon avec ses fourchettes sur le gros bout de l'œuf posé verticalement et mettez le petit bout de l'œuf sur votre
index. Après quelques tâtonnements, le système tiendra en équilibre et quand vous aurez déterminé de façon précise l'endroit favorable, vous
pourrez mettre le petit bout de l'œuf sur le bord du goulot d'une bouteille, il s'y tiendra (fig. 414).

b) L'assiette en équilibre sur la pointe d'aiguille. - Une autre application de l'abaissement du centre de gravité, c'est l'assiette tournant sur une
aiguille.
Coupez deux bouchons dans le sens de la longueur et à l'extrémité de chacun des 4 morceaux, enfoncez du côté plat de la fourchette de telle façon
qu'elle forme un angle un peu plus petit que l'angle droit. Posez les 4 demi-bouchons ainsi chargés de leur fourchette sur le pourtour de l'assiette à
égale distance les uns des autres et en ayant soin que les dents des fourchettes appuient contre le bord, pour éviter le balancement.
Après quelques tâtonnements, le système ainsi disposé (fig. 415) tiendra en équilibre sur la pointe de votre index et même sur la pointe d'une
aiguille enfoncée dans le bouchon d'une bouteille. Il faut chercher avec soin le centre précis de l'assiette où doit s'appliquer la pointe en question.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVI, ÉQUILIBRES RÉELS ET TRUQUÉS

705
ÉQUILIBRE DES PIÈCES D'UN JEU DE JACQUET

Il s'agit de faire tenir les pions d'un jeu de jacquet, le cornet et les 2 dés sur 4 pions mis debout (fig. 416).
La solution de ce problème indiquée par Tom Tit est fort curieuse ; malgré son apparente complexité, elle n'est pas difficile à réussir pourvu qu'on
suivre les indications qui vont être données et qu'on ait quelques légèreté de main. Si la table sur laquelle vous opérez est munie d'un tapis, cela
facilite beaucoup les choses.

Vous posez à plat le pion central A et verticalement contre lui quatre pions aux extrémités de deux diamètres
perpendiculaires du pions A. C'est sur ces 4 pions verticaux que reposera finalement tout le reste.
Calez provisoirement ces 4 pions avec 4 autres mis à plat, 1, 2, 3 et 4 (fig. 417).
Placez alors un pion K (fig. 418) au centre des pions verticaux; il reposera sur le haut de ces pions et sa face
supérieure affleurera leur partie la plus élevée.
Mettez ensuite 4 pions de telle sorte que, reposant à la fois sur le pion K et sur le haut des poins verticaux,
leur centre soit au-dessus des centre de ces derniers.
Posez une seconde rangée de 4 pions sur les précédents, mais de façon que leur centre soit au-dessus des
vides existant entre les pions de la première rangée.

Continuez ainsi (fig. 418) en alternant la position des centres jusqu'à ce que vous ayez placé 5 rangées
horizontales de 4 pions.
Faites enfin une 6ème rangée avec les 4 pions qui formaient cales. Il reste à enlever le pion A et le pion K, et
c'est la partie délicate de l'opération. Pour cela, faites pivoter avec délicatesse deux des pions verticaux (voisins l'un de l'autre et non pas opposés)
pour les amener parallèles alors qu'ils étaient perpendiculaires l'un de l'autre. Le pion K n'étant plus soutenu tombe sur le pion A et vous les sortez
ensemble en leur faisant suivre le canal formé par les deux pions parallèles.

Une fois qu'ils sont sortis, vous les posez délicatement au centre du haut de votre édifice, après avoir replacé comme ils l'étaient primitivement
(c'est à dire perpendiculairement l'un à l'autre) les deux pions verticaux que vous aviez rendus parallèles.

Il ne vous reste plus qu'à poser sur les pions A et K les cornets avec les dés et tous les accessoires de votre jeu de jacquet reposeront sur les 4 pions
verticaux (fig. 416).
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVI, ÉQUILIBRES RÉELS ET TRUQUÉS

706
LA CANNE QUI TIENT DEBOUT

Le procédé classique consiste à fixer les extrémités d'un fil noir à l'étoffe du pantalon, une au niveau de chaque genou à l'aide d'une petite épingle
noire recourbée en crochet.
La longueur de ce fil doit être telle qu'il soit à peu près tendu quand, étant assis, vous écartez les jambes (environ 50 cm.)
Vous pouvez le fixer d'avance, car il est pratiquement invisible et ne vous empêche pas de marcher.
Vous faites tenir la canne debout en la plaçant contre le fil que tend peu à peu l'écartement de vos jambes ; au début, vous tenez la canne par le
pommeau, son autre bout étant à terre, pour chercher la position d'équilibre ; vous enlevez la main du pommeau quand l'équilibre est trouvé. Avant
ou après l'équilibre, vous pouvez en plaçant le bout de la canne sur le fil lui-même et en mettant le doigt sur le pommeau donner l'illusion que la
canne est suspendue à votre doigt?
Comme vous pouvez remuer les jambes légèrement, il vous est possible de faire incliner la canne en avant ou sur le côté et, en lui faisant ainsi
dire :"oui" ou "non", de répondre aux questions posées; mais pour cette présentation, je crois préférable de ne fixer le fil qu'à la jambe gauche, par
exemple et de commander ce fil par la main du côté opposé, après qu'il a été passé sous la jambe droite.

Un bonne variante consiste à fixer les extrémités du fil (en ce cas beaucoup plus long que précédemment) à quelques doigts sous les emmanchures
du gilet, l'anse ainsi formée descendant en dessous des genoux. Cette disposition a l'avantage de vous permettre de faire aussi l'expérience étant
debout.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVI, ÉQUILIBRES RÉELS ET TRUQUÉS

707
ENCORE QUELQUES ÉQUILIBRES TRUQUÉS

Pour faire tenir une boule ou une balle sur une baguette ou une canne on a préconisé une petit appareil dont la forme rappelle celle d'une punaise ;
mais la pointe est formée d'un morceau d'aiguille de 2 mm. de longueur (et non pas de 6 à 7 mm. comme on le fait d'habitude) et la tête forme une
cupule; le tout est peint en noir mat. L'appareil étant piqué sur la canne ou sur la baguette, vous n'avez qu'à poser la balle sur la cupule et elle ne
risque pas (ou guère) de tomber. On peut utiliser pour l'équilibre d'un œuf le même appareil, mais la cupule doit alors être peinte en blanc. J'avoue
que l'emploi de ce système ne pas paru donner parfaitement l'illusion de l'équilibre normal avec ses oscillations habituelles.
Je porterai la même appréciation sur l'équilibre d'un chapeau obtenu par un fil accroché au bord de derrière du chapeau (melon) dont le bord de
devant est posé sur la main gauche ou sur l'un de ses doigts. Le fil étant fixé par son extrémité au gilet, c'est la main droite qui, passant sous ce fil et
se tenant au-dessus du chapeau, le maintient debout; mais le prétexte de passes fates sur le chapeau est bien médiocre, car les équilibristes ne font
pas de passes de ce genre.
On a préconisé à ce sujet un fil horizontale avec deux contre-poids traversant toute la scène et auquel on accroche le chapeau par un petit crochet
fixé à son bord. Je conçois difficilement qu'un artiste prépare toute cette installation pour ce bref et minime effet de tenir quelques secondes un
chapeau en équilibre sur son nez.

Enfin, je signalerai brièvement le truc de la balle courant sur l'ombrelle japonaise : La balle est reliée par un fil au bout du manche de l'ombrelle ;
du côté de la balle, ce fil est fixé par une épingle et du côté du bout de l'ombrelle par une boucle ou un petit anneau. Comme dans le même équilibre
sans truquage, c'est l'ombrelle qui doit tourner sous la balle laquelle reste toujours à peu près à la même place.
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CHAPITRE 17
Fleurs, fruits, légumes
SOMMAIRE

A - Fleurs naturelles.

708. — Apparition d'une fleur à la boutonnière.


709. — La rose dans le verre.
710. — Le cadre aux fleurs.
711. — Les fleurs tirées d'un chapeau.
712. — Photo-Chapeau.

B - Fleurs artificielles.

713. — Les fleurs à ressort.


714. — Quelques utilisation des fleurs à ressort.
715. — Les charges de fleurs dans le cornet.
716. — Le cornet aux fleurs.
717. — Le cornet fait d'une seule main...
...A suivre...

C - Fruits.

01/10/2001 718. — La pomme coupée en quatre en tombant.


01/10/2001 719. — La pomme coupée en quatre avant d'être pelée.
01/10/2001 720. — Les coupes de fruits.
01/10/2001 721. — Combien de côtes à une orange.
01/10/2001 722. — La mandarine, lanterne japonaise.
01/10/2001 723. — Zanzibar.
01/10/2001 724. — Escamotage d'une mandarine (à la pastille).
01/10/2001 725. — L'orange, le citron et l'œuf dans les sacs de papier.
01/10/2001 726. — Les citrons fantômes.
01/10/2001 727. — Le citron obéissant.
01/10/2001 728. — La noix électrisée et brisée au pli du coude.
01/10/2001 729. — La banane coupée avant d'être pelée.
01/10/2001 730. — Le sac aux bananes.
...A suivre...

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La prestidigitation sans bagages


Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

Sommaire

708
APPARITION D'UNE FLEUR A LA BOUTONNIÈRE

Robert-Houdin, dans son livre "Comment on devient sorcier", a décrit cette gracieuse apparition qui doit se faire dès l'entrée en scène. La fleur dont
la queue doit être coupée au ras, est attachée solidement à un long fil noir qui passe à travers la boutonnière, puis par un oeillet, à travers la partie
sous-jacente du vêtement et est ensuite noué à un élastique. Celui-ci, assez fort, va se fixer à un bouton du pantalon. Avant d'entrer en scène, on tire
sur le fil et la fleur est placée derrière l'aisselle gauche (la longueur du fil est calculée de telle sorte qu'il se réunit à l'élastique tendu quelques
centimètres au-dessous du point où il traverse le vêtement). Il suffira d'écarter le bras, pour que la fleur, attirée par le fil et l'élastique vienne se
plaquer sur la boutonnière, si vite qu'on n'a pas le temps de voir d'où elle vient. Robert-Houdin (qui se servait d'une fleur artificielle) écartait le bras
dans le geste qu'il faisait avec la baguette magique tenue en main gauche et désignant les points cardinaux (ceci justifié par son boniment).
On peut remplacer la fleur naturelle par une fleur à ressort comme celle dont nous allons voir plus loin les utilisations. Cette fleur est mise dans la
poche extérieure gauche du vêtement, sous une pochette de soie. Le fil est commandé par un anneau que vous tirez avec la main au moment où
vous voulez faire l'apparition; celle-ci peut donc être effectuée au cours du numéro et non pas seulement en arrivant en scène.
On prétend que pour donner de la souplesse dans le tirage, il est bon de remplacer par un caoutchouc la partie du fil qui est sous le vêtement.

Il existe une jolie expérience de la rose à la boutonnière changée en foulard ; elle sera décrite dans le chapitre 18.

Sommaire
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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709
LA ROSE DANS LE VERRE

Il existant dans la prestidigitation de nos pères un appareil compliqué et volumineux pour faire apparaître brusquement une rose dans un bocal.
Celui-ci, posé sur une boîte formant socle, était percé en son arrière d'une ouverture par où entrait la rose; celle-ci était fixée à une tige actionnée
par un ressort que commandait un tirage et elle était cachée dans la boîte-socle jusqu'à sa brusque apparition.
On peu présenter encore cette gracieuse expérience sans appareil compliqué et en la modernisant de la façon suivante.
Il vous faut, pour cela, un verre sans fond et une boîte en bois de la hauteur du verre en guise de socle. Vous fates faire dans le couvercle de la boîte
une ouverture un peu plus petite que celle qui existe sous le verre à la place du fond. Dans cette ouverture, vous introduisez un cylindre de carton
mince de la hauteur de la boîte et du diamètre de l'ouverture; ce cylindre sera collé à son pourtour.
Vous placez, queue en bas, une rose dans le cylindre, en faisant attention à ce qu'elle ne dépasse pas la surface du couvercle. La fleur et sa queue
doivent donc avoir une grandeur totale un peu inférieure à celle du cylindre.
L'extrémité de la queue est prise, dans une douille minuscule de 5 à 6 mm. de longueur taillée dans du tube de tringle à rideau. Au bas de la douille
est fixé un fil assez fort; ce fil sort par l'ouverture de la boîte en passant sous un bout de fine épingle en forme d'U renversé et piqué dans la partie
postérieure de l'ouverture; le fil est ensuite fixé par une punaise dans la partie postérieure du guéridon (1) sur lequel est placé la boîte. Un petit
foulard est placé sur l'ouverture de la boîte et la dissimule.
Après avoir montré le verre, sans le mettre en main (2) vous le placez sur l'ouverture de la boîte, et, pour cela, vous enlevez le foulard qui vous sert
ensuite à le recouvrir.
A ce moment, en déplaçant la boîte en avant, vous faites monter la rose dans le verre.
Vous n'avez qu'à retirer le foulard pour qu'on aperçoive la fleur et vous la prenez pour l'offrir à une spectatrice.

(1) Il est facile d'imaginer un truc plus automatique pour faire monter la rose dans le verre (petit plateau avec ressort par exemple), mais c'est plus compliqué. D'autre part, si vous pouvez dissimuler la boîte
formant socle dans une trappe anglaise, et de telle sorte que sa paroi supérieure affleure le dessus du guéridon, ce sera préférable; mais, comme vous ne pourriez pas déplacer la boîte, il vous faudrait tirer sur
le fil et, en ce cas, l'attacher, par exemple, à votre baguette magique.
(2) Pour rendre le tour plus attrayant, vous pouvez obturer l'entrée du verre avec un papier fixé là par un anneau de caoutchouc.
Sommaire
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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710
LE CADRE AUX FLEURS

Effet. - Vous présentez un simple cadre que, d'ailleurs, vous pouvez faire visiter et avec des punaises, vous tendez sur lui un morceau de papier
blanc (1).
Avec du fusain, vous dessinez sur le papier, une rose, un oeillet, un dahlia, etc... "Mais, dites-vous, le dessin ne rend pas la réalité et un magicien
peut faire mieux que de figurer vaguement des fleurs." En effet; crevant le papier, vous en retirez les fleurs en question.

Objets nécessaires. - Un cadre tout à fait ordinaire (vous en trouverez souvent dans les chambres de débarras où ils sont généralement abandonnés).
De la grandeur dépend seulement la quantité et l'importance des fleurs à faire apparaître. Un petit cadre peut suffire à la rigueur pour une ou deux
fleurs, mais ce serait maigre : les bonnes dimensions sont 20 cm. de largeur et 25 à 30 de hauteur pour l'apparition de 4 ou 5 fleurs.
Les fleurs sont sur la servante derrière la table, réunies par un fil facile à casser, dans lequel est engagé un anneau de fil de fer fin : fil carcasse, qui
dépasse le dessus de la table. Une fois le cadre muni de son papier, vous le déposez sur la table ; le bord supérieur (devenant le bord postérieur) au
voisinage de l'anneau de fil carcasse.
Ayant montré vos mains vides, vous reprenez le cadre par le bord postérieur et vous en profitez pour prendre en même temps l'anneau de fil
carcasse. En relevant le cadre pour le mettre à la verticale, vous emportez les fleurs qui se trouvent ainsi derrière le papier.
On a conseillé d'attacher les fleurs à un fil allant se fixer au porte-fusain qui va être nécessaire pour le dessin; en prenant cet objet et en le portant en
avant, les fleurs montent derrière le cadre; en ce cas, on peut fixer les fleurs en éventail dans une ponce de bureau à mors plats.

(1) L'idéal est d'avoir un autre cadre très légèrement plus petit rentrant dans le premier, pour fixer les papier entre les deux, sans punaises.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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711
LES FLEURS TIRÉES D'UN CHAPEAU

De la même façon que vous chargez des cigarettes dans un chapeau (1), vous pouvez le remplir de fleurs ou de petits bouquets de violettes, après
une expérience dans laquelle vous vous êtes servi de ce chapeau. Vous distribuez ensuite les fleurs aux spectatrices et c'est toujours très apprécié
par celles-ci.
Vous pouvez aussi faire la charge comme l'indique Robert-Houdin ("Comment on devient sorcier, page 368); il faisait paraître un bouquet de fleurs
dans une coupe de verre en la recouvrant d'un chapeau, après l'avoir fait par un simulacre d'y jeter quelques graines. A l'instant où l'on met les
graines dans la coupe de verre (en se servant pour cela de la main droite), la main gauche tenant à l'aide seulement du pouce et des deux derniers
doigts le chapeau retourné ouverture en bas, l'index et le médius prennent dans leur fourche la queue du bouquet placé de façon adéquate sur la
servante, et l'introduisent dans le chapeau. Lorsqu'on recouvre la coupe avec le chapeau, le bouquet vient se placer dedans.
Robert-Houdin, pour aller plus vite dans sa charge, se servit plus tard d'un bouquet de fleurs artificielles dont la partie postérieure portait un tube de
carton dans lequel il mettait le doigt pour l'enlever, comme le boulet au chapeau; mais le système ayant l'inconvénient de ne pas permettre la
distribution des fleurs.

Le numéro suivant n'est pas autre chose qu'une charge de roses dans un chapeau; mais il forme une expérience à part, qui, à cause de sa
présentation, est complète par elle-même.

(1) Voir N° 519, tome III, page 55; particulièrement en vous servant des crochets montrés dans la figure 265, ou du piton à tête horizontale fixé à un dossier de chaise.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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712
PHOTO-CHAPEAU

Voici l'une de mes expériences favorites, qui, dans un salon, porte beaucoup; sa présentation m'a été inspirée par un article paru jadis dans "Le
prestidigitateur", N° 14, page 108, sous la signature de M. Agosta-Meynier.

Accessoires. - 1° Un chapeau melon ou un haut de forme ou mieux encore, un chapeau-claque que vous pouvez
fixer sur un pied quelconque d'appareil photographique par l'intermédiaire d'une tige en haut de laquelle est vissée
une large bande d'acier fin en forme de lyre et formant ressort doux (fig. 419).
2° Un pseudo-objectif en carton, fabriqué avec une petite boîte cylindrique en carton doré à l'intérieur et noirci à
l'extérieur, avec un obturateur formé d'un couvercle (fig. 419 bis) peint en noir sur ses deux faces. En arrière, au
milieu, une forte aiguille qui permettra de le piquer sur le fond du chapeau tourné vers le public.
3° Un voile carré en lustrine noire de 75 cm. de côté.
4° Un bouquet de roses en boutons (une fleur pour chaque dame présente). Ces fleurs sont maintenues ensemble
par un fil noir assez fin et sont suspendues, queues en haut, au dossier d'une chaise par une punaise à crochet. Le
voile est étendu sur le dossier et pend en avant sur sa plus grande surface; en arrière, il recouvre seulement le haut
des queues. Sur le siège de la chaise qui doit être à votre droite, vous mettez le chapeau et à côté le simili-objectif. Ceci fait, vous êtes prêt.

Présentation et marche du tour. - "Mesdames et Messieurs (emphatiquement) afin de fixer à jamais pour l'histoire et la postérité l'image de cette
réunion mémorable, j'avais pensé à faire venir un photographe. Mais, vous le savez, dans les épreuves ainsi faites, il se trouve des personnes au
premier plan qui ont des têtes énormes et au fond d'autres personnes qui ont des têtes microscopiques ; à part deux ou trois figures assez réussies,
la plupart des gens ne se trouvent ni flattés, ni ressemblants. Et puis, il faut compter une huitaine de jours pour avoir ces épreuves.
Alors, j'ai résolu d'employer un moyen magique à livraison ultra-rapide, instantanée même, et réalisant une parfaite et flatteuse ressemblance.
Voici d'abord l'appareil... Un gibus... parfaitement, qui, vous pouvez le constater, ne renferme rien et dont le bruit imite à s'y méprendre
l'explosion du magnésium, avec cet avantage qu'il n'y a aucune odeur. Je place donc mon appareil sur son pied (ouverture en arrière) et j'adapte
l'objectif... Oh ! Un objectif très spécial en qui réside tout le secret ! C'est pour cela que je ne vous le donne pas à visiter.
Maintenant, comme c'est la règle, faisons une mise au point soignée. (A ce moment, vous prenez entre le pouce droit en avant et l'index en arrière,
le milieu du bord supérieur du voile et avec les autres doigts vous pincez les queues du paquet de roses qui sont juste au-dessous. Avec la main
gauche vous prenez le côté gauche du voile presque en haut et vous amenez le tout en avant et au-dessus du chapeau; puis vous ramenez la partie
supérieure du voile en arrière et en la rabattant sur l'ouverture du chapeau, vous y enfoncez le paquet de fleurs. Bien faite, cette charge est
invisible).
Ah ! J'oubliais un détail qui a son importance ! Cet appareil magique qui donne en un clin d'œil des portraits très ressemblants, n'est pas encore
parfait en ce sens qu'il ne reproduit pas les visages masculins. Seules, les figures féminines impressionnent ces plaques - je sais plus d'un monsieur
qui ressemble à ces plaques - donc, Messieurs, mille regrets! vous ne serez pas photographiés!... Mesdames, souriez ! je commence! ... Monsieur,
inutile de rajuster votre gilet et de prendre une pose avantageuse ; votre portrait ne viendra pas dans l'épreuve ! Attention, Mesdames, ne bougez
pas ! Une, deux, trois (vous ouvrez et refermez l'objectif).. C'est fait !!! (Vous regardez sous le voile et vous en profitez pour casser le fil et libérer
les roses). Oh ! Extraordinaire ! Mirobolant!... Les photographies sont admirablement réussies... Voyez si portraits de ces dames peuvent être en
même temps plus ressemblants et plus flatteurs. (Vous retirez le voile, puis l'objectif que vous mettez sur la chaise, et, enlevant le chapeau de son
support, vous le montrez plein de roses que vous distribuez).

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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713
LES FLEURS A RESSORT

Les fleurs artificielles qu'on emploie en prestidigitation sont, la plupart du temps (1), des fleurs
en papier inventées par Buatier de Kolta; elles ont, dans leur intérieur, un ressort qui les fait
s'ouvrir quand elles ne sont pas comprimées de telle sorte que, repliées, elles tiennent très peu de
place et font au contraire un très grand volume quand elles s'épanouissent; de là, la surprise
causée par leur apparition aux non initiés qui se demande comment le prestidigitateur a pu les
placer invisiblement à l'endroit d'où elles surgissent.
Mais il s'agir de les maintenir repliées de façon suffisante pour qu'elles puissent être maniées
sans qu'elles s'échappent et pourtant il faut qu'elles puissent être libérées facilement et
instantanément. On a imaginé pour cela un certain nombre de systèmes qui se divisent en deux
groupes : les pinces et les bandes de papier.
Quelques appareils à pinces sont montrés dans la figure 420; il suffit généralement de presser sur
elles pour dégager les deux pièces l'une de l'autre et libérer les fleurs.

Dans les dessins A et B, les deux pièces sont indépendantes; dans les autres, elles sont réunies
par une charnière, comme dans celui (C) de Max Cadet ou le système simple E de mon ami
Allovon, d'Alger, en fil d'acier mince qui est peut-être le meilleur du genre.
Personnellement, je me suis servi d'un appareil D composé de deux plaques de zinc dont l'une
porte extérieurement une aiguille recourbée permettant de le suspendre au pantalon. Ces plaques
ont la forme ovalaire des fleurs et sont réunies d'un côté par une languette de drap vert faisant partie de l'étoffe collée intérieurement et
extérieurement sur les 2 plaques (de façon que tombant avec les fleurs, elles se confondent avec elles). De l'autre côté, ces plaques sont réunies par
une bandelette de métal en forme de crochet qui s'articule par une charnière formée d'un morceau d'épingle.

Des prestidigitateurs préfèrent le système primitif composé d'une simple bande de papier entourant transversalement les fleurs.
On trouvera plus loin les détails de celui qu'emploie Mahatma et qu'il indique en décrivant tout son numéro: une bande de papier (d'architecte) et un
bout de fil de fer carcasse qui sert à la fois de prise du paquet et à la rupture du papier.
On peut aussi, avant de mettre la bande de papier, recouvrir le paquet d'une plaque un peu concave, de la dimension des fleurs, en métal, avec bords
légèrement coupants; une pression sur la bande à l'endroit de la concavité déchire la bande.
Certains illusionnistes se contentent de mettre au-dessus et au-dessous du paquet une plaque de carton tuilé ayant le contour d'une fleur, avant de
mettre la bande de papier (de soie) suivant la plus grande dimension du paquet; en pressant d'un côté, le papier se déchire de l'autre.

En passant un fort fil noir dans le bas de chaque fleur au niveau de la queue du ressort et en réunissant les fils de 25 à 30 fleurs, après leur avoir
laissé 8 à 10 cm. de longueur, on obtient un beau bouquet.
Ce bouquet peut apparaître fans la main montrée vide, grâce à une pince spéciale, très ingénieuse et très pratique : elle est formé d'une lame
incurvée munie de deux ailettes qui permettent de la tenir entre le médius et l'annulaire (au dos de la main). Les fleurs sont maintenues sur la lame
par un élastique pris dans un crochet à chaque extrémité; l'un des crochets est mobile et il suffit d'en abaisser la tête avec la première phalange de
l'index pour libérer l'élastique et, par conséquent, les fleurs (Fig. 4520F)

(1) On emploie aussi des fleurs en plumes, formant bouquets, plus ou moins importants; à cause de leur volume, je n'en parlerai pas ici.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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QUELQUES UTILISATIONS DES FLEURS A RESSORT

En dehors du tour classique du cornet aux fleurs dont je parlerai plus loin, on utilise des fleurs à ressort ou des bouquets qu'on forme avec elles,
dans de multiples circonstances.
On peut en constituer, par exemple, une partie de la charge du petit ou du grand tambourin, de la table Dalvini ou de la boîte à apparition des
foulards.
Mon ami William Clément en fait l'amusante application suivante : il emprunte une montre et en fait l'échange contre une petite boîte à cirage qu'il
avait empalmée. Ouvrant la boîte, il libère un petit bouquet d'une dizaine de fleurs qui y était enfermé et la montre est ainsi finalement changée en
fleurs.

Voici une autre application indiquée dans le livre du Dr. Faust : "Comment on devient prestidigitateur", page 16 et suivantes.
Après avoir rappelé que les dames dans leurs moment de loisirs confectionnent parfois des fleurs artificielles avec beaucoup de temps et de
patience, le prestidigitateur dit qu'il va leur enseigner le moyen de les fabriquer instantanément sans aucun effort. Il fait visiter une cuvette de
porcelaine, puis il montre des feuilles de papier de soie de différentes couleurs et, en prenant une, il la jette dans le public pour montrer qu'elles ne
sont pas préparées. Il en prend une seconde, la plie, la déchire et en jette les morceaux dans la cuvette : la voici remplie de fleurs. Il la vide sur la
table et recommence deux fois la même manœuvre (je crois préférable une seule fois).
Finalement, il donne une feuille à une dame, la prie de la déchirer en morceau et lui fait mettre ces morceaux dans la cuvette préalablement montrée
vide et tenue ensuite un peu plus haut. Il abaisse la cuvette; celle-ci est remplie de fleurs.
Les fleurs sont incluses dans une poche aménagée dans un coin de chaque feuille. Cette poche est confectionnée de la façon suivante : on colle avec
de la colle d'amidon sur 3 côtés un carré de 10 cm. d'un morceau de papier de soie de la même couleur, laissant libre le 4e côté (correspondant à un
bord). Quand les parties collées sont bien séchées, on met les fleurs (une vingtaine) dans la poche ainsi formée et on colle le 4e côté en s'arrangeant
pour que les fleurs soient bien comprimées. En déchirant la feuille, on ouvre la poche et on libère les fleurs. Sur la table, toutes les parties de
feuilles où sont les poches sont tournées vers l'arrière. On a dissimulé le dernier paquet de fleurs (celui-ci entouré d'une bande de papier de soie)
derrière un objet quelconque sur la même table; on s'en empare secrètement avec la main qui saisit ensuite la cuvette avec le pouce à l'extérieur et
les quatre derniers doigts à l'intérieur du bord de la cuvette contre lequel la charge se trouve ainsi appliquée.
Avec l'ongle du médius, on rompt la bande de papier de soie qui maintient les fleurs et lorsque la dame jette dans la cuvette les morceaux de la
feuille qu'elle a déchirée, on enlève la main qui tenait les fleurs : celles-ci, libérées, remplissent la cuvette.
Je ne conseille pas de finir, comme l'indique l'auteur, par la production d'une douzaine de cigarettes incluses, comme les fleurs, dans une poche de
papier; ce nombre de cigarettes paraît trop maigre par rapport aux fleurs et on ne peut guère en faire paraître plus avec ce système. Il vaut mieux en
rester sur l'apparition des fleurs avec la feuille déchirée par la spectatrice.

Voici un dernier exemple de l'utilisation des fleurs à ressort ; c'est leur apparition entre deux assiettes à potage. Sur votre table ou sur une chaise,
vous avez placé deux assiettes l'une dans l'autre ; derrière elles, sous le bord de l'assiette inférieure, vous avez mis un paquet de fleurs maintenues
par une bande de papier de soie; sous la bande, vous avez passé un fil de fer fin (fil carcasse) dont les extrémités réunies forment boucle et dans
laquelle vous pouvez passer au moins deux doigts.
Vous étant placé à gauche des assiettes et ayant montré vos mains vides, vous prenez avec la main droite, pouce au-dessus, les deux assiettes ; en
même temps, vous passez le médius dans la boucle et vous vous emparez ainsi du paquet de fleurs qui se trouve alors entre le bord de l'assiette
inférieure et vos doigts. Vous prenez l'assiette du dessus avec la main gauche et vous montrez les deux assiettes vides; puis, vous placez en la
renversant, celle que vous tenez en main gauche sur celle que vous avez gardée en main droite (feinte). Vous les séparez à nouveau pour montrer
qu'il n'y a rien dans la cavité que forment les deux assiettes; mais, pour cette séparation, vous saisissez l'inférieure avec votre main gauche et cous
laissez la supérieure, toujours renversée, dans votre main droite qui a conservé le paquet de fleurs; de cette façon, celui-ci passe invisiblement sous
le bord de l'assiette supérieure. Vous les mettez à nouveau l'une sur l'autre, la supérieure restant renversée, et ainsi vous enfermez le paquet de
fleurs entre les deux assiettes; il ne vous reste plus qu'à tirer avec le médius sur la boucle de fil de fer pour couper la bande de papier de soie et
libérer les fleurs qui viennent garnir l'espace compris entre les deux assiettes.
C'est une façon un peu analogue que se fait l'apparition des foulards entre les assiettes, apparition que vous retrouverons au chapitre suivant.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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LES CHARGES DE FLEURS DANS LE CORNET

Le cornet aux fleurs est la principale utilisation des fleurs à ressort et le mérite du tour consiste à le charger sans que les spectateurs s'en doutent.
Ces charges sont très variées et presque chaque prestidigitateur qui a cette expérience dans son répertoire, à sa façon personnelle de s'emparer du
paquet en question.
Je vais en citer quelques-unes parmi les plus simples et celles-ci sont suffisamment nombreuses pour négliger les plus compliquées.
La plus classique, l'une des meilleures, est celles qui consiste à prendre sur ou derrière une table le paquet en même temps que la feuille de bristol
avec laquelle on confectionne le cornet. Une petite modification permet de montrer la main vide : on fait la prise avec le dos des doigts par
l'intermédiaire d'un morceau de carte de visite plié en équerre d'un ou deux centimètres de largeur dont une partie est verticale et l'autre glissée sous
la pince ou la bande de papier qui retient les fleurs. C'est entre le médius et l'annulaire, du côté dos de la main, que vous pincez la languette, tandis
que la feuille de bristol est saisie entre le pouce et l'index.
Un truc qu'on ne peut malheureusement pas employer partout, consiste à se servir d'une chaise à large dossier; on donne un coup de canif au milieu
du bord de ce dossier et on fait passer dans la fente ainsi pratiquée le file auquel est suspendu le paquet de fleurs. La prise de ce paquet en même
temps que le bristol est très facile à condition que celui-ci, affectant la forme d'un demi-cylindre, puisse tenir sur le dossier de la chaise.

Buatier de Kolta faisait une de ses charges au revers de son habit; le paquet y était fixé par un fil de 3 cm. de longueur attaché à une épingle ; le
pouce passant entre l'habit et les fleurs, rencontrait le fil et enlevait le tout avec facilité; le papier de 40/34 tenu avec les deux mains masquait
l'enlevage.
Weyer faisait jusqu'à 7 charges successives en prenant ses paquets de fleurs aux finettes, au gilet, sur le guéridon, etc... Le papier dont il se servait
avait 40/31. Chaque charge était entourée d'une bande de papier et munie d'un fil de 25 cm. qui portait à son extrémité un plomb de pêcheur à la
ligne; la bande de papier était entamée d'un coup de ciseaux de quelques millimètres à l'endroit où passait le fil. Pour les prises au gilet, la bande
était renforcée sur une des faces du paquet par un bout de bande avec un tunnel dans lequel s'engageait le crochet qui soutenait le paquet; le crochet
était fixé à la poche du gilet.
Un prestidigitateur avait dans son boniment le prétexte d'un profond salut, il en profitait pour prendre avec la main droite qui s'abaissait à ce
moment, une force charge dans la profonde.
Le regretté Professeur Magicus ("Illustionniste", n° 30, page 25) a préconisé plusieurs systèmes dont l'un des plus ingénieux est la boîte aux graines
qu'on empoigne de la même main qui tient le cornet; la boîte n'ayant pas de fond contient le paquet qui tombe dans le cornet quand s'écarte le doigt
placé dessous pour le maintenir. Le prétexte de l'usage de cette boîte est d'y prendre quelques graines pour faire naître des fleurs.
Une pelote d'épingles peut constituer aussi un réceptacle pour un paquet de fleurs, d'autant plus que la prise d'une épingle pour fixer le cornet est
très plausible.
Des charges additionnelles peuvent être faites pendant qu'on vide le cornet des premières fleurs apparues. Miss Walter, qui les versait dans son
ombrelle, en prenait une charge derrière le nœud de ruban qui garnissait le manche de l'ombrelle.
Quand on se sert d'une corbeille pour recueillir les fleurs apparues, on peut y prendre une charge en saisissant cet objet (comme nous le verrons
dans le numéro de Mahatma).
Une jolie prise est celle que m'a communiquée jadis le regretté Drioux. Un (ou même deux) paquet est dissimulé derrière le rebord postérieur du
panier et il est muni d'une boucle de fil de fer (ou de crin) permettant une prise par le pouce. Se mettant à droite de la corbeille et côté droit vers le
public, on avance la main gauche dos en avant, et dans un geste très naturel, on tapote le cornet sur le dos de cette main gauche, comme pour
faciliter la chute des fleurs dans le panier; mais comme cette main est à la hauteur du bord, le pouce gauche fait tranquillement la prise d'un paquet
en s'enfilant dans la boucle qui dépasse. La main gauche se retourne alors face en avant, mais sont contenu est caché par le cornet.

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Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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716
LE CORNET AUX FLEURS

(Présentation Mahatma)
Le tour du cornet aux fleurs est, avec le chapeau inépuisable et les dés à coudre, l'expérience favorite et le triomphe de mon ami le grand
illusionniste Mahatma.
Avec un complet désintéressement, il a bien voulu en décrire lui-même pour ce livre sa présentation personnelle dans tous les détails dont sa
longue expérience lui a montré la nécessité. Bien que certains accessoires employés ne puissent entrer dans une poche et que, par conséquent, le
sujet sorte du cadre que je me suis assigné, j'ai voulu faire profiter mes lecteurs de la rare aubaine que constitue cette description dont je remercie
vivement son éminent auteur.

Depuis plus de trente ans que j'exerce la prestidigitation, je n'ai jamais retiré de mon programme ce joli tour et je crois l'avoir présenté plus de 5000
fois.
Il porte toujours et fait de l'effet sur n'importe quels spectateurs, petits ou grands, et surtout auprès des dames; mais, il est bien entendu que la
présentation a son importance.
Voici cette présentation.
Je montre au public des deux côtés une feuille de papier à dessin et, après avoir confectionné un cornet en le fixant avec une épingle, je le dépose
sur le guéridon qui est à ma droite (en regardant la salle) en sens oblique la pointe (ou plutôt la partie un peu au-dessus) à côté d'un paquet de fleurs
qui se trouve contra une boîte verte - sans importance - mais dont la couleur se confond avec le paquet de fleurs ; le cornet masque à ce moment le
paquet.
Je m'approche ensuite d'une autre table ou chaise, où se trouve une assiette aux fleurs que je présente vide et que je couvre avec un foulard; on peut
aussi se servir d'un plateau aux fleurs, comme on en trouve chez les fabricants d'appareils et comme celui dont je me suis servi moi-même, depuis
des années. On pourrait également adjoindre un autre tour, peu importe; ce qui est nécessaire, c'est de présenter l'accessoire de quelque expérience
en rapport avec les fleurs, pour avoir un motif de se débarrasser un moment du cornet.
Je reviens ensuite à mon cornet et, en le saisissant et, en le saisissant de ma main droite, je m'empare en même temps du paquet de fleurs : je le lève
ouverture en haut et je me tourne vers le milieu de la scène, en le tenant verticalement; mon côté droit étant alors tourné vers le public, le paquet se
trouve caché entre ma main et le cornet.
Je fais quelques gestes de ma main gauche, soi-disant pour attraper dans l'espace des fleurs et les jeter dans le cornet.
Je saisis le cornet avec ma main gauche et j'en profite pour glisser de bas en haut le paquet et pour l'amener dans l'intérieur du cornet en tenant par
le médius droit l'anneau de fil de fer auquel le paquet est suspendu; je prend alors le cornet avec ma main gauche juste à l'endroit où se trouve
l'anneau de fil de fer. Ma main droite étant ainsi libérée, je fais avec celle-ci les mêmes gestes d'attraper des fleurs dans l'espace. Je tourne le cornet
l'ouverture en bas (tout en tenant le paquet à l'intérieur du cornet) pour montrer au public que rien ne peut être caché dedans; je le ramène ensuite
ouverture en haut et j'appuie avec mes autres doigts sur le paquet; le fil coupe l'anneau de papier et les fleurs remplissent le cornet.
Après avoir montré le cornet rempli, je prends avec ma main droite une corbeille à papier qui se trouve derrière une chaise à dossier plein et, du
même coupe je m'empare d'un autre paquet de fleurs qui est tenu dans une pince placée sur le bord du panier. Je dépose le panier sur la chaise, tout
en maintenant le paquet sur le bord.
En masque avec le cornet ma main droite, je l'amène en bas du cornet, c'est-à-dire un peu au-dessus de la pointe ainsi que le paquet, puis je verse le
contenu du cornet dans le paner. Après l'avoir vidé, je reviens à la même position que la première fois, je renouvelle les mêmes mouvements que
j'ai faits pour ma première apparition. Le cornet est ainsi rempli pour la deuxième fois.
Je verse les fleurs dans le panier, je reviens au milieu de la scène et je retire l'épingle ; je déroule la feuille, je la montre des deux côtés et je la jette
près de ma table, en ayant l'air de ne lui donner aucune importance.
Je m'approche ensuite de mon plateau ou de l'assiette ou de l'objet nécessaire à un autre tour de fleurs pour finir.

On peut faire une troisième apparition de fleurs dans ce même cornet ; mais cette fois ce sont des fleurs naturelles et on les distribue aux dames;
voici comment.
Après avoir versé les fleurs la deuxième fois dans le panier, vous le saisissez avec la main gauche pour le déposer sur le paquet, l'attention du
public étant attirée par ce mouvement, vous en profitez pour enfiler le cornet vide dans un autre cornet plus petit qui est rempli de fleurs naturelles
et qui se trouve suspendu en biais derrière le dossier de la chaise. Il est bien entendu que vous ne pouvez plus défaire le cornet pour montrer au
public qu'il a subit aucune préparation, mais vous le jetez tel quel, à côté de votre table ; le public étant occupé à recevoir les fleurs, n'y pense plus.
Détails pratiques à connaître pour la bonne exécution du cornet à fleurs.

1° Feuille de papier ni trop souple ni trop fort : le papier à dessin Bristol présente tous les avantages, grandeur nécessaire, bien blanc, brillant et
glissant.
2° Épingles à grosse tête de 5 à 6 cm. que l'on a toujours derrière le revers droit de son smoking; on l'enfile à 10 ou 12 cm. de la pointe du cornet.
3° L'ouverture du cornet doit être assez large, mais non excessive.
4° Fleurs : environ 75 à 80 pliées et entourées d'une bande de papier de 3 cm. de largeur.

5° Attention à cette bande ; le papier ne doit être ni trop rigide, ni trop souple, ni trop mince. Mon expérience m'a permis de connaître le meilleur,
c'est le papier dont les architectes se servent pour leurs plans. Il est blanc d'un côté et bleu de l'autre côté; vous en confectionnez un tube d'environ
20 à 30 cm. de hauteur de manière qu'en l'aplatissant, il ne dépasse pas 8cm 1/2 de largeur; vous le coupez en plusieurs morceaux de 3 cm. de
largeur et vous avez ainsi une dizaine d'anneaux qui vous serviront pour plusieurs représentations.
6° Fil de fer, galvanisé, mince ; il présente l'avantage d'être souple et de se plier comme on le désire et vous le coupez en morceau de 8 à 9 cm. de
longueur. Vous en passez un morceau sous la bande qui entoure le paquet de fleurs; vous ramenez les deux extrémités ensemble et vous les
entortillez pour former une boucle.
Ayez soin de le plier à angle droit de chaque côté de la bande, ainsi que le montre la fig. 421.
7° Corbeille à papier. Elle doit être carrée et on y adapte sur un bord une espèce de pince formée d'un anneau de métal d'environ 12 cm. de longueur
sur 3 de largeur formant ressort (1). C'est là que se trouve le deuxième paquet (fig. 341 bis).

La beauté de ce tour réside dans les deux prises qui sont si naturelles qu'elles peuvent tromper même les plus habiles prestidigitateurs, la première
étant faite sur le guéridon où l'on prend le cornet; évidemment, le public ne se rend pas compte que vous prenez en même temps le paquet de fleurs.
Pour la deuxième, vous prenez très naturellement votre panier, vous le déposez sur la chaise afin de vous débarrasser de vos fleurs déjà apparues et
vous avez votre deuxième charge en main sans un geste suspect.

Mahatma.

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717
LE CORNET FAIT D'UNE SEULE MAIN

C'est un effet supplémentaire au cours de la présentation du cornet aux fleurs et c'est une des plus ingénieuses trouvailles de mon ami G. Poulleau
(Diavol).
Le secret de ce tour réside dans l'emploi d'un fil noir, fin mais solide, ayant au moins 75 cm. de longueur. Une extrémité de ce fil est fixée par une
punaise à une tige ronde (et non triangulaire, car elle couperait le fil) à la paroi droite de la scène à une hauteur d'environ un mètre (On peut aussi le
fixer au plancher, mais le fil doit avoir alors 1 m. 25 de longueur).
L'autre extrémité est fixée à un coin de feuille carrée de papier fort (genre papier à chemise de dossier)de 35 centimètres de côté. Cette fixation se
fait de la façon suivante : on entortille le fil ou on le noue autour d'une barre de papier de 5 mm de largeur et d'un centimètre de longueur, et on la
colle dans un recoin de la feuille de papier ; puis on colle dessus un triangle du même papier qui dissimule parfaitement le trucage (surtout si on
emploie du papier de couleur).
Assouplir la feuille, en formant plusieurs fois, avant l'expérience, le cornet, dont la pointe doit se trouver au point A (fig. 421 ter, c)
Exécution. - On prend la feuille par le coin B, entre le pouce d'un côté et les autres doigts droits de l'autre côté; et on se place pour que le coin C, où
est fixé le fil, se trouve sur la même ligne (presque horizontale) que B et la punaise, c'est-à-dire que B C et le fil tendu doivent être le prolongement
l'un de l'autre; les autres coins D et E sont en bas; on aura soin que la partie légèrement concave du papier soit face au public (Après avoir assoupli
le papier dans les essais précédents, il se trouve que le papier est légèrement roulé comme le montre la figure a). Le côté gauche de l'opérateur doit
être, à ce moment, tourné vers le public.
Sous le prétexte de faire voir la feuille des deux côtés, on la retourne, de façon que les spectateurs voient l'autre face; pour cela, on tourne le poignet
droit de droite à gauche, dans le sens des aiguilles d'une montre, le fil toujours tendu horizontalement et le côté CB formant l'axe de rotation (fig. a
et b).
On continue ce mouvement de rotation dans le sens de la flèche, jusqu'à ce que le côté D E tombe de son propre poids en arrière. Ceci a pour
résultat d'enrouler la feuille autour des doigts de la main droite (fig. b).
Maintenant le fil tendu, on tourne le poignet de gauche à droite, c'est-à-dire dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, ce qui provoque
l'enroulement. Le fil étant toujours tendu, il se dessine au point A un commencement de pointe de cornet (fig. c). On élève ensuite le bras droit et on
lui fait décrire dans l'espace une large circonférence dans le sens des aiguilles d'une montre, tout en conservant la tension du fil (fig. d). Ce
mouvement a pour effet d'enrouler le coin C autour de la pointe ébauchée A et le cornet est fait (fig. e).
On le saisit alors de la main gauche par sa pointe A ; on tire et le fil se casse il ne reste plus qu'à fixer le cornet à l'aide d'une épingle, comme s'il
avait été fait ordinairement.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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718
LA POMME COUPÉE EN QUATRE EN TOMBANT

Cette expérience, qui a paru dans tous les livres de physique amusante, doit être rappelée ici succinctement.
Suspendez une pomme ou une poire à bonne hauteur (au moins 1 m 50) par un fil nouée à sa queue. Si elle n'a pas de queue, passez ce fil à l'aide
d'une aiguille au voisinage de l'endroit où se trouvait la queue. Prenez un verre d'eau et faites tremper dans ce verre le fruit suspendu; quelques
gouttes tomberont par terre, une fois le verre enlevé. C'est juste au-dessus de cet endroit que vous placez deux couteaux en croix.
Demandez alors qu'avec une allumette on brûle le fil, ce qui le coupe sans faire bouger la pomme (à cause de cela c'est préférable que de le
sectionner avec des ciseaux). Le fruit tombe et vient se couper en quatre sur vos deux couteaux.

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Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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LA POMME COUPÉE EN QUATRE AVANT D'ÊTRE PELÉE

Comme le précédent, ce tour a été souvent décrit; néanmoins, il vaut la peine d'être mentionné.
Prenez une aiguille courte et enfilez-y un fil fort de 50 cm. de longueur environ; piquez cette aiguille dans la région de la queue et passez-la sous la
peau pour la faire ressortir environ 15 mm plus loin; rentrez l'aiguille par le trou d'où elle vient de sortir et faites-la ressortir à nouveau 15 mm plus
loin; continuez de la même façon pour faire tout le tour de la pomme sous le pelure, et finalement, ressortez l'aiguille par le trou primitif. Tirez sur
les deux bouts du fil; il coupera le fruit en deux dans son intérieur. Recommencez suivant un plan perpendiculaire au premier.
Dès que l'on pèlera le fruit, il tombera dans la main en quatre morceaux.
Préparez de cette façon 2 ou 3 pommes que vous mettez bien en évidence sur un compotier; l'un d'eux sera pris dès le début et annoncez que, grâce
à votre pouvoir magique, un simple signe de croix sur le fruit avec votre couteau sera suffisant pour qu'il soit coupé en 4 morceaux, sans que vous y
touchiez.
L'effet produit sur les personnes qui sont à table avec vous, sera toujours très grand.

Une bonne application de ce principe est le tour suivant que vous faites faire en séance et non sur la table.
Vous jetez une pomme en l'air et quand elle retombe, vous la recevez sur un sabre ou sur un grand couteau de cuisine; elle se trouvera découpée
juste au milieu, ce qui donne une haute idée de votre adresse.
En réalité, vous recevez la pomme non sur le tranchant mais sur le plat du sabre ou du couteau et le choc la fait se diviser exactement en deux
parties égales; car vous l'avez préparée avec l'aiguille et le fil comme précédemment, mais sur un plan seulement.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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720
LES COUPES DE FRUITS

Voici une très belle expérience qui était exécutée par le "Great Raymond" et que je n'ai jamais vu faire ensuite que par mon ami William Clément
avec qui je l'avais étudié; c'est lui qui a eu l'idée de la présenter avec une chaise ordinaire et, dans ces conditions, elle peut se faire avec des
accessoires empruntés sur place, sauf l'un deux qui tient d'ailleurs dans un poche. Voila pourquoi elle rentre dans ce livre. Néanmoins, je la décrirai,
pour commencer, dans toute son ampleur de tour de scène, parce que je ne l'ai jamais publiée et qu'elle constitue l'une des expériences les plus
impressionnantes qu'on puisse faire; en effet, même si les spectateurs sont assez proches, il ne soupçonnent pas la prise des fruits, si elle est bien
faite. Je l'ai exécuté un jour dans une salle à manger, à 1. m 50 des convives, et je ne crois pas que, ce jour-là, même les magiciens qui assistaient à
ce dîner, en aient saisi le modus faciendi; j'avoue avoir très longtemps cherché, sinon le principe du tour, du moins le moyen de l'appliquer et sa
reconstitution m'a contraint à bien des tâtonnements.

Accessoires et préparatifs:

Il faut deux guéridons (1) carrés, légers et à plateaux minces, mais de bonne assise
Ces guéridons sont recouverts d'un tapis posé de telle façon que les coins en tombent au milieu en avant, en arrière et sur les côtés (et non aux
angles du guéridon comme d'habitude), de façon à cacher le maximum en arrière avec des dimensions minima.
Le coin du devant et celui des côtés doivent être garnis de grenaille de plomb (une cuillère à dessert environ), pour que le tapis ne soit pas "aspiré"
à un certain moment par la serviette étalée au dessus et qu'on retire ensuite vers le haut en en pinçant le milieu. Un trou percé dans le tapis laisse
passer une tige noircie terminée par une fourche (2) et garnie de caoutchouc, pour éviter tout bruit (fig. 425) ; cette tige est enfoncée dans la tranche
postérieure du guéridon et elle est destinée à soutenir le sac que je vais décrire.
Ce sac n'est pas autre chose que le sac aux bonbons de Robert-Houdin, mais beaucoup plus grand; il est muni d'un système d'accrochage et de
suspension qui est montré par la figure 423. La forme spéciale du sac est indiquée avec ses dimensions à la figure 422; il peut contenir une
douzaine de pommes ou d'oranges de moyenne taille, et, une fois rempli, il affecte la forme indiquée par la figure 424. Il en faut deux pareils, un
pour chaque guéridon.
Il vous faut encore deux coupes de cristal de 25 cm. d'ouverture ou deux vulgaires saladiers de verre de cette taille. Enfin, vous avez besoin de deux
serviettes de table, assez grandes (au moins 75 cm. de côté) et, pour terminer cette énumération, deux chaises quelconques, une à un bon mettre
derrière chaque guéridon.
Avant le tour, les crochets des sacs de fruits (d'un côté les pommes, de l'autre les oranges) sont placé sur les tiges, à 1 cm. de leur extrémité; les
coupes sont sur les guéridons, cachant ainsi ce qui dépasse des crochets des sacs au bord arrière. Dans les coupes sont les serviettes non pliées, mais
au contraire mises en tas et formant dôme au milieu des coupes, comme elles le feront ultérieurement quand les coupes seront remplis des fruits qui
sont dans les sacs.

Marche du tour. - Vous tenant à gauche d'un des guéridons, vous prenez la serviette dans la coupe, vous la déployez pour la montrer ordinaire et
vide des deux côtés et vous la jetez ainsi déployée sur le guéridon pour que son milieu arrive 10 à 15 cm. en avant du crochet du sac.
Avant qu'elle soit retombée, d'un geste rapide, vous retirez avec la main droite la coupe que vous montrez en tous sens (3), puis vous la placez sur
la paume de la main gauche tendue.
Saisissant alors avec la main droite le crochet du sac à travers la serviette, vous soulevez le tout en l'air assez haut et vous le mettez sur la coupe
assez vite pour que l'air écarte les pans de la serviette et que seul le sac soit dans la coupe; vous serrez très fortement la serviette et le crochet pour
que vous puissiez, quelques instants après, en retrouver la place sans tâtonner.
De la main droite, vous saisissez le tapis par l'avant; vous le retirez par un mouvement d'avant en arrière, pour le jeter sur la chaise qui est derrière
le guéridon. Vous déposez alors sur le guéridon nu la coupe chargée et recouverte de la serviette, qu'avait conservée la main gauche.
Vous faites exactement la même chose pour la seconde coupe à l'autre guéridon.
Revenant au premier guéridon, vous saisissez à travers la serviette le crochet du sac, vous le faites basculer pour que l'anneau se décroche et vous
levez le tout en l'air avec quelques secousses. Les fruits libérés se trouvent dans la coupe et il vous reste en main la serviette ayant le sac dans son
intérieur; vous roulez les deux ensembles pour les lancer négligemment sur le tapis jeté sur la chaise.
Allant à l'autre guéridon, vous faites les mêmes manœuvres et vous faites distribuer les fruits apparus, pour qu'on ne puisse penser - comme cela
arrive toujours - que ce sont des fruits artificiels à ressort ou en caoutchouc. Le "Great Raymond" les lançait dans le public; c'est un peu audacieux,
car un spectateur pourrait en recevoir un sur la figure.

Voici le boniment que j'avais composé pour cette expérience, une de mes favorites, je l'avoue.

"Mesdames et Messieurs, voici une serviette manifestement vide et nullement préparée; elle était contenue dans une coupe de cristal dont je puis
dire exactement la même chose. Je recouvre la coupe avec la serviette et je les replace sur le guéridon où rien n'est machiné non plus. Ce tapis...
n'est qu'un ornement et comme je pourrait vous laisser quelques doutes sur sa destination, je le supprime...
De l'autre côté, c'est identique : une serviette ordinaire... une coupe vide... un tapis... inutile que j'enlève comme précédemment.
Et maintenant, pas d'appel aux puissances infernales ! Laissons même la baguette magique ! Invoquons plutôt une gracieuse et féconde déesse en
prenant la lyre des poètes:

Pomonne aux seins puissants qui veilles sur nos vergers,


Qui suspends aux rameaux la récolte annuelle;
Fais naître en ce cristal ce dont Pâris berger,
Fit offrande, en hommage, à Vénus la plus belle!

.... Voici des pommes!

Et fais apparaître ici, les fruits de l'oranger


Qui fit à l'Hespéride une gloire immortelle!

... Et voici des oranges!...

Remarquez, Mesdames et Messieurs, que si j'ai mis des vers à côté des fruits, je m'en suis bien gardé d'en mettre dedans. D'ailleurs, si les vers sont
mauvais, les fruits ne le sont pas, je vous prie de le croire. Tout en étant d'origine magique, ils sont excellents à déguster et je vais vous le prouver
en vous priant de les accepter."

Comme je l'ai dit plus haut, on peut réduire l'expérience à des proportions plus modestes; elle fait tout de même encore de l'effet, mais évidemment,
moins qu'avec la présentation précédente.
Vous vous servez alors d'une simple chaise sur le dossier de laquelle vous avez jeté un grand foulard fixé par des punaises, si le dossier n'est pas
plein. A la barre supérieure du dossier, vous fixez la tige, en ce cas rivée sur une plaque de métal de 4 cm. de hauteur sur 8 de longueur. Cette
fixation peut se faire par deux petites vis ou avec de la ficelle ou encore par des crochets faisant ressort soudés à la plaque .Si ce mode de fixation
était visible, on le cacherait par le grand foulard fixé avec des punaises dont j'ai parlé plus haut.
Enfin, si la chaise n'avait pas la stabilité nécessaire pour soutenir la charge, fixez chaque pied de devant au plancher avec une punaise à double
pointe que vous aurez confectionnée avec deux punaises dont les têtes sont soudées.
La coupe est placée sur la chaise avec la serviette, et le sac aux fruits suspendu à la tige derrière le dossier.
Après avoir montré la serviette, vous la jetez, en l'étalant sur le dossier; ensuite, vous opérez exactement de la même façon que précédemment.
William Clément préfère remettre la coupe sur la chaise, faire la prise du sac et le déposer dans la coupe en écartant la partie antérieure de la
serviette avec la main gauche

(1) On peut faire le tour avec un seul guéridon et un seul sac, mais l'effet produit en est notablement diminué.
(2) Cette disposition en fourche est préférable à la tige simple parce que cette partie A B du crochet du sac ne risque pas de s'incliner d'un côté ou de l'autre.
(3) Le "Great Raymond" la lançait en l'air et jonglait avec elle; mais je ne vous conseille pas de le faire si vous n'êtes pas expert en jonglerie.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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721
COMBIEN DE COTES DANS UNE ORANGE ?

Ce n'est pas un tour, mais un petit problème que vous pouvez résoudre sans peler le fruit ; cela étonnera ce qui n'en connaissent pas le secret.
Enlevez la queue d'une orange ou ce qu'il en reste; vous trouverez au fond de la cupule, une rangée circulaire de petits points blancs qui sont les
extrémités de ligaments rattachant chaque côte à la queue et vous n'avez qu'à les compter.
Si vous faites votre examen sans qu'on le voie, on se demandera comment vous avez pu annoncer que telle orange avait tant de côtes et telle autre
un autre nombre, ce celui-ci est variable.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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722
LA MANDARINE, LANTERNE JAPONAISE

Voici encore une petite récréation avec un fruit ; mais pour un illusionniste (qui, même à table, ne doit pas être à court d'originalité) la produira
avec succès.
Prenez une mandarine dont la peau ne soit pas très adhérente (les fruits du début de saison ne sont pas favorables à l'expérience, précisément parce
que la peau de se détache pas facilement de la chair), et faites sur cette peau une incision suivant l'équateur; avec un couteau à dessert non pointu,
passé avec précaution de chaque côté de l'incision, séparez la chair de la peau, sans abîmer cette dernière; quelques torsions prudentes libéreront la
peau en deux coupes, dont l'une portera en son centre une espèce de petite tige d'un ou deux centimètres. Sur cette tige (1) qui formera mèche,
versez un demi-dé à coudre d'huile à manger et mettez le feu à cette mèche; plusieurs allumettes sont nécessaire pour en obtenir l'inflammation,
surtout s'il est tombé dessus un peu de jus de fruits pendant les opérations qui ont précédé.
Une fois cette espèce de veilleuse allumée, recouvrez la coupe qui la forme avec l'autre moitié de la peau dans le sommet de laquelle vous aurez
pratiqué un trou grand, au plus, comme une pièce de cinquante centimes.
La peau de mandarine étant translucide, et d'une jolie couleur, vous aurez transformé le fruit en une minuscule lanterne japonaise d'un effet très
plaisant, surtout si, pour quelques instants, on éteint toutes les autres lumières.

(1) Si elle se brisait à sa base quand sous séparez la peau, vous pourriez la remplacer par un bout d'allumette-bougie, plantée à sa place.

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Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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723
ZANZIBAR

Comme les deux numéros précédents, celui-ci n'est pas un tour mais une simple récréation avec une orange.
Faites à l'un de ces fruit deux incisions courbes un peu au-dessus du quart supérieur, une semi-circulaire au milieu et une large fente au quart
inférieur (fig. 426). Dans celle du haut, mettez une demi amande ou un morceau de bouchon pour former les yeux de la figurine, d'autres morceaux
soulèveront la fente du milieu pour faire un nez proéminent; la fente longitudinale du bas constituera la bouche
Une serviette étant mise dans un verre (une flûte à champagne est ce qui vaut le mieux), vous placez dessus, la tête que forme l'orange. En tirant la
serviette de droite à gauche ou d'avant en arrière et vice-versa, vous donnez à la tête des inclinaisons diverses qui sont très comiques surtout avec
un boniment approprié et humoristique.
Après avoir présenté votre ami "Zanzibar", vous racontez, par exemple, qu'il a fait un voyage en bateau (tangage et roulis), contemple les étoiles,
etc... ; vous lui mettez ensuite une cigarette dans la bouche: quelques hoquets.... et, finalement, vous pressez l'orange au dessous du verre et le jus
en sort par la bouche; cela imite à merveille l'effet du mal de mer....
J'ai vu tirer de cette petite fantaisie des effets très amusants, particulièrement par mon ami Henry Le Roy.

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Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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724
ESCAMOTAGE D'UNE MANDARINE "A LA PASTILLE"

Cet escamotage est basé sur le même principe que l'escamotage de la boule dit : à la pastille (qui est; je crois, de Clément de Lion).

Préparation. - Découpez dans une peau de mandarine un cercle, "une pastille" (de 35 mm. environ de diamètre) et mettez-la dans le creux de votre
main gauche (où elle doit être ignorée).

Exécution. - Étant à table, prenez une mandarine à peu près de la même couleur, et mettez-la dans votre main gauche sur la "pastille" et par
conséquent la masquant.
Reprenez les deux à la fois pour les placer de telle façon que la pastille soit dans la circonférence que forme le pouce et l'index réunis par leur
extrémité. La main ainsi à moitié refermée sur la mandarine, vous faites voir le fruit d'abord paume de la main en haut, puis du côté pastille. En
ramenant la main paume en bas, vous laissez tomber la mandarine sur votre serviette (étalée sur vos genoux), ne gardant que la pastille. Vous
montrez celle-ci encore une fois en faisant croire que c'est le fruit; puis couvrant la pastille et la main gauche avec la main droite, vous aplatissez
les mains l'une contre l'autre en empalmant la pastille à l'italienne : la mandarine a disparu. Vous laissez tomber la pastille sur votre serviette et
vous montrez les mains vides.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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725
L'ORANGE, LE CITRON ET L'OEUF
DANS LES SACS DE PAPIER
(Présentation Hédolt)

C'est un tour de passe-passe apparemment compliqué à la lecture, pourtant simple à la présentation et très scénique. Il
m'a été inspiré par un tour présenté jadis par Carmo et qui nécessitait un grand matériel, mais celui que je vais décrire
en exige très peu et la plupart des accessoires peuvent être trouvés sur place; par conséquent, il n'encombreront pas
notre valise.
J'utilisais aussi jadis une véritable boîte à tiroir (modèle moyen), ce qui d'ailleurs ne me plaisait pas beaucoup; mais
j'ai récemment trouvé le moyen de la remplacer par une boîte extrêmement plus simple qui tient très peu de place;
elle peut servir à ranger quelques objets et peut être construite rapidement avec des matériaux que vous fourniront
quelques boîtes à cirage (genre voltigeurs); de plus, elle ne sent pas le truc et peut être montrée de très près aux
spectateurs, avantages appréciables pour ceux qui ne prisent pas les appareils.

Dimensions extérieures de cette boîte : 94 mm. de largeur, 20 cm. de longueur et 9 cm. de hauteur; épaisseur des
parois : 4 mm. Le seul truquage consiste en ceci : la paroi qui forme le fond est mobile autour d'une charnière
intérieure en toile collée tout le long du bas de la paroi postérieure (1) de telle sorte que ce fond peut se rabatte (fig. 427) sur la paroi postérieure et
se confondre alors avec elle; il reste dans cette position par simple frottement. Deux petits clous enfoncés dans être serrés dans le bas des parois
latérales, entrent de quelques millimètres dans l'épaisseur de la paroi du fond et l'immobilisent quand on la présente (et qui fait qu'on peu même la
donner à visiter). D'un coup d'ongle, on fait sauter les clous et tandis qu'une main soutient la boîte en avant, l'autre main appliquant à l'extérieur le
pouce sur la paroi postérieure et les doigts sur le fond, le rabat contre cette paroi postérieure. Il suffit d'incliner un peu la boîte pour que le
mouvement passe tout à fait inaperçu. La boîte, devenue sans fond est posée sur les objets et y faire apparaître ultérieurement des objets étant
jusque là cachés par un foulard ou un livre ou une autre boîte quelconque.
Accessoires nécessaires et préparation. - Pour ce tour, d'ailleurs fort étoffé, il vous faut de nombreux accessoires :

1° La boîte A que je viens de décrire.

2° La boîte B sans truquage un peu moins haute, moins large, mais plus longue que la boîte A ; elle contient un couteau dit couteau au billet
comme celui que j'a décrit dans le N° 72, tome 1, page 92. ; une brochette à rognons ; un porte-fusain avec, dans l'une de ses pinces, un carré de
papier blanc, de 6 cm. de côté, plié 3 fois; un carré de papier pareil au précédent mais non plié.

3° Deux oranges moyennes aussi pareilles que possible, et deux citrons remplissant les mêmes conditions ; une des deux oranges et un citron sont
mis sur la table dissimulés par une serviette dépliée et bouchonnée qui vous servira à la fin pour essuyer la bague que vous emprunterez; les deux
autres fruits sont dans la boîte A.

4° Un paquet d'une dizaine de sacs d'épicier, de 20 cm. au moins de largeur, dont les deux du
dessous sont truqués de la façon suivante : derrière la partie rabattue et dans la paroi postérieure,
vous découpez une ouverture suffisante pour qu'un des fruits précités y passe facilement (fig. 429). Il
est nécessaire qu'une plaque de plomb soit collée à l'intérieur de la partie qui se rabat pour que le sac
déployé reste debout sans difficulté. Chaque sac est percé en haut d'un trou destiné au crochet (fig.
430) qui doit servir à le suspendre au dossier d'une chaise.

5° Une alliance vraie ou fausse qui servira de duplicata.

6° Un œuf plutôt petit, avec un coquetier en forme de sablier et son fake que j'ai décrit au N° 74,
tome I, page 95 et le crochet à bottine nécessaire en même temps. L'œuf est placé dans la boîte A.

7° Une boîte d'allumettes sonnante (voir n°40 tome 1, page 53) avec quelques allumettes.

8° Une bougie sur son bougeoir.

9° Un cornet ou un paquet escamoteur, comme il a été décrit au n°70, tome 1, page 88 et 89).
10° Une table ordinaire dont le tapis est relevé en arrière pour former servante à moins que vous n'ayez une table avec une véritable servante ou une
trappe anglaise.

11° Deux chaises mises en avant de la table.

Marche du tour. - Vous montrez l'œuf, la deuxième orange et le deuxième citron que vous tirez de la boîte A; vous les remettez sur votre table où
vous prenez le paquet de sacs et vous en faites visiter 4 ou 5 sur le dessus. En revenant à votre table vous retournez le paquet et vous le remettez sur
la table; les deux sacs truqués sont donc à ce moment sur le dessus.
Vous empruntez alors une alliance que vous faites semblant de mettre dans la soucoupe : mais vous avez dans une main l'alliance duplicata et vous
faites un change à la pincette qui vous laisse dans la main l'alliance empruntée ; vous mettez cette dernière dans le fake du coquetier dissimulé
derrière un foulard ou un objet quelconque, en prenant le coquetier avec l'oeuf que vous faites marquer. Vous les reportez à votre table et vous
coiffez avec le coquetier, le fake où est l'alliance empruntée. Vous prenez alors la boîte d'allumettes; vous allumez la bougie; puis vous videz la
boîte de ses allumettes et vous allez emprunter une pièce de 50 centimes que vous faites marquer avant qu'on la mette dans la boîte. Cette boîte,
dont vous faites entendre le bruit spécial est déposée sur une des chaises bien en vue et vous revenez encore à votre table pour y prendre le porte-
fusain qui se trouve dans la même boîte B que le couteau; vous en profitez pour mettre la pièce dans la logette du couteau. Tenant le porte-fusain
dans une main par le côté où est fixé le papier (qui est donc invisible), vous prenez de l'autre main le carré de papier semblable sur lequel vous
faites écrire un mot ou un nombre ou une signature et après l'avoir plier trois fois comme celui qui est caché, vous le faites placer dans la pince libre
de votre porte-fusain. En revenant à votre table, vous faites l'échange des bouts entre vos mains et vous mettez le feu au papier duplicata, gardant en
main le papier identifié que vous déposez derrière la boîte B où est le couteau.
Vous mettez ensuite la bague duplicata dans le paquet à escamoter et vous placez ce paquet sur la première chaise à côté de la boîte.
Vous spécifiez bien à ce moment que vous avez emprunté une bague qui est dans le paquet, une pièce de 50 centimes marquée qui est dans la boîte
d'allumettes et qu'il y a eu un papier écrit mais qui a déjà disparu puisqu'il a été brûlé
Prenant le premier sac d'épicier, vous le mettez ouvert sur la main gauche et vous y laissez tomber l'orange; puis, saisissant le sac par le bord qui est
de votre côté, vous le placez sur votre table, juste devant la servante, vous y adaptez un des crochets à sa partie supérieure ; mais en inclinant
légèrement le sac vers l'arrière, l'orange roule et tombe dans la servante (ou la trappe anglaise si vous en avez une). Si vous craignez qu'on
aperçoive le fruit tombant du sac, vous pouvez en masquer un côté avec la boîte n°2 et l'autre côté avec votre corps en opérant sur le côté de la
table.
Vous accrochez le sac au dossier de la deuxième chaise. Vous faites de même avec le citron. Prenant un troisième sac, celui-là non truqué, vous
faites comme si vous alliez y jeter un oeuf; mais vous vous ravisez et "Pour ne pas faire d'omelette" vous le déposez doucement au fond du sac.
Sous le couvert de ce sac vous empalmez l'œuf (2) que vous déposez ensuite provisoirement derrière la boîte A ou sur la servante; finalement, le
troisième sac est accroché au dossier de la deuxième chaise à côté des deux autres. Coup de pistolet (voir n° 138) on de baguette détonante (voir n°
09) ou éclatement d'un des sacs restants, gonflés à la bouche.
Vous montrez alors que la bague n'est plus dans le paquet, de même que la pièce n'est plus dans la boîte d'allumettes.
Prenant les sacs un à un, vous les aplatissez pour faire voir qu'ils sont vides. Ouvrant la boîte A, vous piquez dedans avec la brochette "Pour ne pas
y mettre la main" et vous retirez successivement l'orange et le citron; mais en mettant la main dans la boîte B où se trouvait la broche, vous vous
emparez du billet que vous aviez abandonné derrière elle et vous le chargez dans la logette du couteau au-dessus de la pièce de 50 centimes.
Tout ceci demande à être vite fait, mais ce n'est pas difficile puisque vous êtes masqué par la boîte B et son couvercle qui doit s'ouvrir dos aux
spectateurs.
Vous déposez la brochette comme pour prendre l'œuf dans la boîte A; en réalité, vous le reprenez derrière la boîte A ou sur la servante, vous
l'empalmez et vous faites semblant de le retirer de la boîte A (où il n'était pas); puis vous faites vérifier la marque et vous le déposez sur la table à
côté du coquetier.
Vous prenez le couteau dans la boîte B; vous ouvrez l'orange et vous y retrouvez le billet soit disant brûlé; avec le même couteau vous ouvrez le
citron pour en sortir la pièce de 50 centimes.
Enfin, vous retrouvez la bague dans l'œuf comme je l'ai expliqué au n°74, tome 1, page 95. Il ne vous reste plus qu'à rendre les objets empruntés.

(1) Cette charnière de toile et dissimulé par un papier de couleur foncée minutieusement à l'intérieur et à l'extérieur de la boîte.

(2) Cet empalmage est très facile en opérant de la façon suivante : l'œuf est saisi entre le pouce en haut, le médius et l'annulaire en bas sur l'autre bout; sans le sac, vous n'avez qu'à lever le pouce et fermer les
doigts, l'œuf viendra se placer entre eux et la paume. Vous retournez la main et en allongeant le petit doigt et surtout l'index, votre main semblera ne rien contenir.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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726
LES CITRONS FANTÔMES

Ce tour est pour deux prestidigitateurs opérant ensemble; il a besoin d'être bien étudié.

Effet. - L'opérateur A tire un citron d'un chapeau, et le passe à l'opérateur B qui le met dans un autre chapeau; une huitaine de citrons sont ainsi
passés du chapeau de A dans celui de B. Finalement les deux chapeaux sont montrés vides, comme les mains des opérateurs.

Explication. - En réalité, au début, en retroussant leurs manches, les deux prestidigitateurs empalment chacun un citron (1) placé sous le bras.
L'opérateur A semble sortir le citron de son chapeau et exhibe celui qu'il avait empalmé. Il fait semblant de le passer à sont collègue B, mais
empalme son citron et c'est celui que l'opérateur B avait empalmé que celui-ci montre et réampalme, en faisant semblant de le mettre dans le
chapeau.
Les manœuvres se dont avec les deux mains : l'opérateur A qui est à droite, tient le citron soi-disant sorti du chapeau avec la main droite, il fait un
faux dépôt dans la main gauche qui se tend dos en avant gonflée (mais vide) à gauche vers l'opérateur B. Celui-ci présente, paume en l'air, sa main
droite contenant secrètement son citron, le fruit est caché par les doigts placés perpendiculairement à la paume et présentent leur dos au public.
Quand la main gauche de son partenaire est contre la sienne, comme si elle y déposait son contenu, l'opérateur B étend les doigts et laisse voir son
citron. Celui-ci est apparemment déposé dans le chapeau B, soit directement et empalmé, soit par l'intermédiaire d'un faux dépôt dans la main
gauche.
Ces manœuvres qui demandent à être bien étudiées, se répètent une huitaine de fois et, finalement, les deux opérateurs se débarrassent de leur
citron dans la profonde, pour montrer les chapeaux et les mains vides.

(1) Les citrons, qui peuvent être d'ailleurs, remplacés par des oeufs ou d'autres fruits, doivent être de petite taille.
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Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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727
LE CITRON OBÉISSANT

On obtient avec un citron ordinaire le même effet qu'avec une boule obéissante et savante que j'ai décrite au N° 160, tome I, page 243, ou avec un
petit dé sur un cordon (N° 682).
Avant l'expérience, vous introduisez dans le citron, suivant sa plus grande dimension, un petit tube noirci, un peu moins long que le citron et
légèrement cintré; c'est la seule préparation à faire.
Vous présentez aux spectateur un cordon formé d'une ganse noire de 1 m. 75 de longueur : à l'une de ses extrémité se trouve un gros nœud et à
l'autre une espèce d'aiguille formée d'un fil de fer pointu, de 12 à 15 cm. de longueur. Cette aiguille est destinée à introduire le cordon dans le
citron, mais elle doit être un peu souple pour se courber durant son passage dans le tube cintré; car, en réalité, c'est dans le tube que vous
l'introduisez. Le cordon ne peut quitter le tube à cause du nœud qui le termine; mais il doit pouvoir y coulisser facilement. Il suffit donc de faire
aller et venir ce cordon pour faire croire qu'il est libre ; mais, en fixant le nœud sur le sol avec le pied, le citron s'arrêtera dès que vous opérerez une
traction sur l'extrémité supérieure tenue en main gauche et descendra dès que cette traction aura cessé.
Quand l'expérience est terminé, vous sortez le cordon du citron, et en tirant dessus un peu vivement, vous extirpez en même temps le tube qui est
entraîné par le nœud; à cause de la courbure noire, il se confondra avec la ganse.
Vous pouvez ensuite faire visiter le citron et le couper en deux pour le montrer sans préparation.

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Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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728
LA NOIX ÉLECTRISÉE ET BRISÉE AU PLI DU COUDE

Vous frottez la pointe de la noix sur la manche de votre habit, soi-disant pour l'électriser, et vous la présentez ensuite au bout de votre index : la
noix y reste suspendue.
En réalité, vous avez serré fortement la noix en pressant sur les bords de la coquille, ce qui les fait s'entrouvrir légèrement au niveau de la pointe et
vous permet de pincer une parcelle de l'épiderme de votre doigt; cela suffit à ce que la noix adhère à cet endroit.
Il est préférable que la noix soit sèche; avec les noix fraîches on n'y arrive pas toujours; d'autre part, l'expérience est impossible avec des noix à
coquille épaisse. Il est donc bon, avant de faire le tour, de vérifier si les noix présentées s'y prêtent.

Un autre petit tour à faire avec des noix est le suivant, qu'on pourrait intituler : "Casser une noix dans le pli du coude".
Mettez ostensiblement une noix dans le pli du coude gauche où elle se trouve coincée, l'avant-bras étant plié sur le bras et prenez une autre noix
dans la main droite que vous fermez. Avec cette main donnez un coup en avant du coude; un craquement se produit et vous retirez du pli du coude
la noix qui est brisée.
En réalité, vous avez empalmez secrètement une noix dans la main droite avant l'expérience. De cette façon, vous avez dans cette main deux noix
que vous accolez l'une contre l'autre. En donnant le coup sur le coude, le choc brise l'une des noix qui se trouvent dans la main droite. Mettant tout
de suite cette main au pli du coude que vous portez en haut et à gauche, vous laissez tomber la noix en morceaux comme si elle venait de cet
emplacement; en même temps, vous prenez la noix qui est intacte, pour la jeter sur la table; mais pour les spectateurs, c'est celle que la main droite
avait prise au début.

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Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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729
LA BANANE COUPÉE AVANT D'ÊTRE PELÉE

Ce tour repose sur le même principe que celui de la pomme coupée avant d'être pelée; mais la préparation est ici beaucoup plus simple. En effet, il
ne faut pas se servir d'une aiguille et d'un fil, il suffit d'une longue épingle qu'on pique (de préférence à l'endroit d'une tâche noire), cette épingle est
enfoncée tout droit jusqu'à sa rencontre avec la partie intérieure de la peau qui est à l'opposé; on la sort ensuite en l'inclinant pour suivre toute la
partie intérieure de la peau d'un côté. On opère de même pour l'autre côté, après que l'on a repiqué l'épingle dans le même trou. La chair du fruit est
alors divisée comme si on l'avait coupée au couteau et on peut, après avoir pelé le fruit, montrer les traces de la pointe d'épingle sur l'intérieur de la
peau, sans dire, évidemment, comment elle a été produite.
On répète la piqûre 2 ou 3 fois à intervalles réguliers pour diviser la banane en 3 ou 4 parties.

L'acteur de cinéma José Noguéro, qui m'a montré ce truc, se piquait l'épingle dans l'épiderme du doigt et se faisait ensuite remettre n'importe quelle
banane; tout en causant, il faisant sa petite préparation sans que personne ne s'en aperçoive.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVII, FLEURS, FRUITS, LÉGUMES

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730
LE SAC AUX BANANES

Effet. - Vous montrez un petit sac noir qui paraît ne rien contenir; pourtant, vous en tirez dix bananes et vous en donnez deux aux spectateur pour
bien leur montrer qu'elles sont ordinaires.

Explication. - Le sac en tissu noir (nubienne) est truqué comme le petit sac à l'œuf. Seulement, la cloison
médiane ne descend pas jusqu'en bas : il s'en faut de 6 à 7 cm. Sur la partie intérieure (cachée) de la cloison
sont cousus, un à droite et un à gauche, à 4 doigts du haut et de chaque côté par une de leurs extrémités
deux élastiques plats d'une dizaine de centimètres de longueur et d'un centimètre de largeur. A cette
extrémité, est fixée aussi une pince de cravate à ressort et à l'autre extrémité est cousue une barrette (1) qui,
ramenée dans les mors de la pince, transforme l'élastique en anneau. Dans cet anneau, vous mettez deux
bananes en caoutchouc roulées dans le sens de la longueur.
A 4 doigts sous les deux systèmes précédents, il y en a encore deux autres identiques (fig. 431); cela vous
permet donc de cacher dans le sac 8 bananes factices et qui ne tiennent pas plus de place que deux
ordinaires.
Pour montrer que le sac ne contient rien, vous le retournez et vous faites ainsi voir son intérieur vide; mais
vous avez soin de garder de votre côté la face de la cloison médiane qui porte les bananes factices; puis
vous remettez le sac à l'endroit.
En pressant à travers le tissu sur l'une des pinces, vous dégagez à la fois deux bananes qui tombent dans le fond du sac.
Après chaque apparition, vous montrez toujours le sac vide.
Au moment où la huitième banane est sortie, vous retournez encore une fois le sac; puis vous plongez la main droite dedans pour aller chercher le
fond et le remettre à l'endroit; C'est dans ce mouvement que vous agrippez à travers l'étoffe une vraie banane mise au gilet sur un côté et qui est
ainsi entraînée dans le retournement du sac.
Vous recommencez avec une autre banane réelle comme la précédente, et placée de l'autre côté du gilet.
Vous distribuez les deux dernières bananes apparues, et vous pouvez aussi distribuer les autres, mais, évidemment, après un change (dans une
corbeille truquée à deux compartiments, ou dans un chapeau-gibus à cloison).

(1) Cette barrette peut être remplacée par un anneau, comme le montre la figure '431.

Sommaire
CHAPITRE 18
Foulards, mouchoirs, drapeaux
Dans les chapitres sur les cartes et particulièrement pour la théorie de la manipulation, j'ai souvent renvoyé aux ouvrages récent que l'on peut se procurer
facilement, dans le but de ne publier aucune page qui ne soit inutile.
Dans le même but, je m'abstiendrai pour le chapitre des foulards de la description détaillée des trucs et des appareils qui ferait double emploi avec celle du
livre de M. Rémi Ceillier : "Manuel d'Illusionnisme et de Prestidigitation" (tome II) dont j'ai conseillé la lecture au début de cet ouvrage ; en effet la question
des foulards, mouchoirs et drapeaux y a été longuement et excellemment traitée de la page 209 à la page 282.
Je conseillerai aussi de consulter le livre de Roger Barbaud : "Foulards et Drapeaux" (Collection Roret, réédité par Malfère) auquel je ferai quelques
emprunts; d'ailleurs, mes lecteurs y trouveront des expériences de foulards exigeant des accessoires un peu volumineux qui ne peuvent entre dans mon livre
en raison des limites que je me suis assignées et complèteront ainsi leur connaissances sur ce sujet particulier - mais assez vaste - de la prestidigitation.

SOMMAIRE

A - Apparitions sans objets accessoires.

736. — Pliages de foulards.


737. — Enroulement pour l'apparition successive de plusieurs foulards.
738.. — Quelques apparitions simples.
739. — A l'aide d'un fil.
740. — A l'aide d'appareils secrets.
741. — Apparition d'un foulard dans la bouche.
742. — La boule Stillwell pour plusieurs foulards.
743. — Apparition de multiples foulards au faux pouce.
744. — Apparition et dédoublement d'un grand foulard à bords noirs.

B - Apparition avec objets accessoires.

Ici, nous entrons dans la description de véritables tours qui pourraient être présentés isolément, mais qui gagnent tout de même à être combinés avec
d'autres, pour former une expérience plus complète ou pour constituer un numéro de foulards.

745. — Avec une boîte d'allumettes.


746. — Avec la baguette.
747. — Dans une carafe.
748. — Avec le flacon sans fond.

D - Disparitions avec objets accessoires.

766. — Dans un sac d'épicier.


767. — Dans un tube de papier et avec la baguette.
... à suivre...
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

Sommaire

736
PLIAGE DE FOULARDS

Pour faire apparaître un foulard (1), surtout sans appareil, il faut d’abord savoir le plier ou le rouler d’une certaine façon : il est nécessaire, en effet,
que le foulard occupe une place minimum quand on s’en empare, et que, pourtant, il se déploie d’une manière complète et quasi-instantanée, quand
il sort de la main

Il y a des pliages classiques comme ceux qui sont indiqués par M. Rémi Ceillier, page 219 et 211 : on rabat sur le centre les coins du foulard, puis
les coins du nouveau carré obtenu et ainsi de suite jusqu’à ce que l’on ait une masse qu’on fixera par une épingle (premier procédé) ; ou bien on ne
rabat sur le centre que trois angles, laissant le quatrième étendu et on plie pour obtenir une bande dont l’extrémité sera ce quatrième angle ; puis on
roule cette bande en commençant par l’extrémité opposée à cet angle et on fixe aussi par une épingle (deuxième procédé). Ce ne sont pas à mon
avis les meilleurs pliages parce que l’épingle (ou l’aiguille) qui maintient le foulard roulé finit par l’abîmer et surtout celui-ci n’est plus maintenu
lorsque l’épingle le quitte ; ce sont alors les doigts qui doivent l’empêcher de se développer jusqu’au moment où il doit apparaître et cela force la
main à une attitude fermée qui peut être suspecte. C’est pour obvier à cet inconvénient qu’on a préconisé de maintenir le foulard avec un élastique.
Je préfère les pliages qui se maintiennent seuls – sans épingle ni élastique – comme celui qui consiste à plier le foulard suivant la diagonale, puis à
faire des plis parallèles à cette diagonale, jusqu’à formation d’une bande de 2 cm de largeur ; on relève à angle droit un bout de 3 à 4 cm et on
enroule autour de lui le reste de la bande ; on en arrête le bout terminal en le faisant passer avec un objet fin, mais émoussé, comme une allumette,
sous l’avant-dernier tour. Le bout initial qui dépasse, au centre, peut servir à prendre le foulard au pincement avant ou arrière de deux doigts si on
ne veut pas l’empalmer, et il suffit de le saisir et de donner une secousse pour faire déployer le foulard (troisième méthode).

Voici une variante qui permet d’aller plus vite ; vous faites avec un coin une petite boule serrée ; quand elle est grosse comme un pois, vous
continuez par un pliage en oblique en changeant à chaque fois le sens de l’obliquité. Lorsqu’il n’y a plus qu’un tiers de foulard qui n’est pas dans
l’espèce de boule formée, on s’en sert pour l’enrouler autour d’elle et on termine comme dans le procédé précédent ; mais il doit dépasser une
partie de cette extrémité maintenue sous la spire qui la précède, car c’est par elle qu’on peut tenir la boule formée par le foulard et c’est en tirant sur
elle qu’on la fait dérouler (quatrième procédé).
Il y a encore le pliage en accordéon d’abord dans un sens, pour faire une bande de 2 à 3 cm de largeur, puis dans l’autre sens pour réduire la bande
à un paquet cubique. Il faut qu’il soit maintenu par un élastique ou une bande de papier de soie de même couleur que le tissu (cinquième procédé).
On a préconisé le truc suivant : mettre dans l’ourlet d’un des angles, un bout de 7cm environ de fusible de circuit électrique ; c’est par l’angle
opposé que l’on commence l’enroulement du foulard et on achève par un enroulement (perpendiculaire au premier) de la partie où est le fil
métallique : celui-ci formant alors un anneau, maintient le foulard en boule ; l’extrémité qu’on relève permet de le saisir et de le dérouler (sixième
procédé).
Un pliage ou plutôt un enroulement qui n’a pas été décrit et qui pourtant a mes préférences parce qu’il est à la fois très simple, expéditif et se déplie
instantanément, est le suivant que je désignerai sous le nom d’enroulement à l’index.
Tenez un coin du foulard entre le pouce et l’index gauches et enroulez le foulard autour du bout de l’index gauche en serrant assez fortement ; vous
le tordez comme une corde tout en l’enroulant jusqu’à ce que vous ayez formé une espèce de turban à votre index : faites la dernière spire du côté
opposé à la pointe du doigt et ramenez ensuite le bout en oblique jusqu’à cette pointe. A ce moment, vous retirez votre doigt et, à sa place, vous
enfoncez d’un côté le coin que vous teniez au début entre le pouce et l’index et de l’autre côté, l’autre coin, partie terminale du turban.. Vous
laissez sortir l’extrême pointe de chaque coin replié et en tirant sur l’une ou l’autre, le foulard se déroulera (septième procédé).

Voici encore un pliage ingénieux du regretté Drioux qui donne une boule solide et pourtant se déplie instantanément par une bonne secousse.
Croisez deux épingles à cheveux : dans le milieu O (fig. 436) passez l’un des coins du foulard sur 5 cm de longueur, puis entortillez le foulard
autour des épingles en allant de A à B et vice-versa (2 tours), puis de c à 2 (2 tours) et ainsi de suite. Passez le coin terminal sous une des spires
précédentes et retirez les épingles. En tirant sur la pointe de départ le foulard se déroulera (huitième procédé).
Je terminerai par un pliage applicable surtout aux grands foulards. Pliez le foulard suivant sa diagonale (fig. 437,A) et placez le milieu de cette
diagonale sur le médius et l’annulaire de la main gauche, paume en l’air, l’index et l’auriculaire encadrant cette partie (B). Avec la main droite,
saisissez toutes les parties du foulard pendantes (C) pour le tortiller (D). Introduisez la partie tordue dans la poche qui s’est formée autour du
médius et de l’annulaire gauches, tout en dégageant le foulard des doigts précités et laissez-en un coin z dépasser (E). Vous obtenez ainsi une sorte
de petit facile à manipuler (F). Pour la réapparition il suffit d’attraper le coin z qui dépasse et de le secouer en coup de fouet (neuvième procédé).

(1) Rappelons que les foulards habituellement utilisés sont carrés, de 30 à 40 cm de côtés, en tissu de soie léger, appelé pongée. Rappelons aussi que lorsqu’ils sont neufs, il est bon de leur enlever l’apprêt en
les trempant dans l’eau et en les laissant sécher après les avoir essorés.

Sommaire
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

Sommaire

737
ENROULEMENT DE PLUSIEURS FOULARDS
POUR LEUR APPARITION SUCCESSIVE

Enroulez à l’extrémité d’un gros crayon (ou même de votre baguette magique) le premier foulard à faire apparaître et de façon à ce qu’un des coins
dépasse d’environ un centimètre le bout de l’objet. Entortillez ensuite le coin opposé (fig. 438) avec un coin du deuxième foulard à faire apparaître
et enroulez ce deuxième foulard autour du premier. Vous exécuterez la même opération avec un troisième et un quatrième foulard et finalement,
vous ferez passer le dernier coin sous la spire précédente pour en empêcher le déroulement.

Quand vous les aurez extraits de leur support, les 4 foulards feront une boule solide, surtout si vous les avez bien serrés en les enroulant.
Vous vous en emparerez d’une façon quelconque, par exemple en déposant sur cette boule cachée par un objet quelconque, le coin d’un foulard
déjà apparu et que vous reprenez après avoir montré vos mains vides. Il vous suffit de tirer sur le coin dépassant pour obtenir le premier foulard qui
entraîne le coin du second et ainsi de suite.
Ce procédé que j’ai employé à plusieurs reprises n’est pas mauvais, mais je le considère comme un moyen de fortune qu’il est bon de connaître,
quand on ne peut employer la boule Stillwell. Celle-ci , que nous verrons plus loin, est d’un maniement plus commode et plus sûr et elle a
l’avantage de permettre de montrer les mains vides après l’apparition de chacun des foulards.

Sommaire
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

738
QUELQUES APPARITIONS SIMPLES

Ces apparitions se font sans appareils ou avec l'aide d'un minuscule accessoire (fil, épingle, etc...) ; elles consistent donc à s'emparer secrètement
d'un foulard et à le produire.
La prise se fera en divers endroits où les spectateurs ne soupçonnent pas que le foulard peut se trouver, par exemple au bas du smoking ou du
veston à droite et à gauche, aux revers de l'habits, au gilet comme une boule (1), voire même sous le col de l'habit ou dans le col (2), en arrière au
faux col, ou encore derrière l'oreille (voir Rémi Ceillier pages 218 et 219) ; mais j'avoue que ces dernières prises ne m'enthousiasment pas.
Le foulard roulé d'une des façons indiquées plus haut sera suspendu à l'endroit choisi par une épingle piquée dedans ou par un bracelet de
caoutchouc ou un anneau de métal comme un petit anneau de rideau (système Paul Antoine) ou une pince (genre pince de bureau ou pince à linge),
ou encore la pince qui sert à suspendre une boule (voir tome I, page 208, fig. 125), accessoires fixés eux-mêmes à la doublure du vêtement par
l'intermédiaire d'une épingle anglaise. On peut aussi maintenir le foulard roulé aux endroits précités par un élastique plat (de mercière) large de 5
mm. et cousu par ses extrémités à la doublure.

Dès qu'on s'est emparé du foulard, on peut encore montrer les mains vides, puisqu'on peut le manipuler comme une boule; les manipulations de
boule qu'on fait en pareil cas pourraient être appliquées ici. Néanmoins il en est une qui est spéciale aux foulard parce qu'on peut les prendre à
l'italienne, soit directement, soit par l'intermédiaire des pointes qui en émergent quand on les a roulés (surtout dans le procédé que j'ai indiqué sous
le nom d'enroulement à l'index). On prend donc le foulard à l'italienne à droite, ce qui permet, en se tenant côté droit en avant, de montrer la main
gauche vide des deux côtés, puis se tournant côté gauche en avant, on passe le foulard à l'italienne à gauche et on montre la main droite vide ;
réunissant les deux mains on en fait surgir le foulard (procédé Philis).

Voici un autre moyen de montrer les mains vides avant l'apparition du foulard. Celui-ci roulé en boule comme précédemment, étant en main droite,
vous retroussez vos manches pour montrer qu'elles ne recèlent rient et ne vous aident pas dans l'expérience. Pour cela vous tirez sur le milieu de la
manche gauche et vous en profitez pour placer le foulard au creux du coude dans un pli que vous faites dans l'étoffe. La main gauche vient alors
tirer de la même façon la manche droite ce qui vous permet de montrer incidemment les mains vides; vous recommencez le même geste comme
pour compléter le retroussement des manches et cous en profitez pour reprendre le foulard en main droite (3).

Si vous commencez votre numéro par l'apparition d'un foulard et si vous pouvez, par conséquent, arriver de la coulisse avec le foulard empalmé au
creux de la main, vous pouvez le maintenir à cet empalmage par un morceau d'allumette noirci. Il suffira d'un petit mouvement de la main pour
libérer l'allumette (qui tombe par terre et y est invisible parce qu'elle est noire) et le foulard libéré jaillit de la main ; ce jaillissement est d'autant
plus instantané que dans ce procédé ingénieux (dû à M. Goy) le foulard peut être simplement roulé ou plié et n'a besoin d'être maintenu ainsi par
rien ; c'est l'allumette qui est chargée d'empêcher son déploiement prématuré.
Pour éviter que ce foulard s'échappe de la main dans la projection, M. Goy conseille de fixer à un des coins une boucle de fil fort et d'attacher cette
boucle à une bague placée à l'annulaire droit, par l'intermédiaire d'un fil fin de coton, très facile à casser pour libérer le foulard quand il est apparu.

J'indiquerai encore un moyen original de produire un foulard après avoir montré les mains vides ; cette production se fait à l'aide d'un simple
anneau de caoutchouc passé autour du médius et de l'annulaire. Voici la petite préparation nécessaire : une fois l'anneau placé autour des deux
doigts précités au niveau des plis articulaires moyens, vous écartez les doigts en plaçant le foulard (roulé de façon un peu oblongue) sur la partie de
caoutchouc qui est à l'intérieur des doigts, vous poussez le foulard pour le forcer à se mettre au dos des même doigts après avoir repoussé devant lui
les deux portions de caoutchouc qui se trouvaient dans l'intervalle des doigts ; puis vous ramenez les doigts l'un contre l'autre. Les parties de
caoutchouc qui passe sur l'intérieur des doigts sont invisibles parce qu'elles se confondent avec les plus articulaires et cela vous permet de montrer
les paumes vides. Vous n'avez qu'à écarter les deux doigts en question pour que l'anneau en caoutchouc ramène à leur intérieur le foulard qui était
de dos. Ce mouvement se confond avec celui du retournement de la main pour montrer le dos de cette main.
Comme le précédent, ce système a l'inconvénient de devoir être préparé avant l'entrée en scène et vous oblige par conséquent à débuter par ce tour.
Ce procédé se rapproche sensiblement de celui qui utilise un fil au extrémités nouées et formant ainsi une boucle dans laquelle on prend l'index et le
petit doigt ; le foulard est alors caché derrière le médius et l'annulaire. Je ne crois pas que ce système décrit par M. Bardaud (page 76), vaille le
précédent.

(1) N'oublions pas que les prises en dehors de soi, c'est-à-dire au dossier d'une chaise, derrière une table ou sur la table elle-même où le foulard roulé est caché par un objet quelconque.

(2) Il y a lieu dans cette énumération de mentionner le réceptacle bien connu des initiés, constitué par le haut de la poche du pantalon qui put receler une boule, un foulard ou un petit objet, tout en permettant
de retourner la poche et de la faire croire complètement vide.

(3) Le même système est employé pour faire le papier déchiré et raccommodé et dissimule la boule de papier duplicata. Remarquez - en passant - qu'on peut arriver avec le foulard (ou la boule de papier) déjà
placé dans le pli de la manche.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

739
A L'AIDE D'UN FIL

Le procédé classique a été décrit dans "L'illusionniste" d'avril 1903. A un fil de 30 cm, vous faites une boucle à chaque extrémité ; l'une des boucles
est fixée à un bouton du gilet et avec l'autre boucle, vous faites un nœud coulant dans lequel vous passez le foulard roulé en boule avec un coin
dépassant en son centre.
Le foulard est alors placé dans la poche droite du gilet. Sous le prétexte de prouver que vous ne cachez rien sur vous, vous passez vos deux mains,
montrées vides, du haut en bas le long de votre gilet et cela vous permet d'engager le pouce dans le fil. Dès que vous sentez le fil dans la fourche du
pouce droit, vous relevez les mains pour montrer qu'elles sont toujours vides et, vous tournant un peu vers la gauche, vous allongez les bras. Le fil
se tend, fait sortir le foulard de la poche et vous le met dans la main droite. "Vous montrez encore, ajoute l'auteur, les deux côtés de la main gauche,
l'intérieur d'abord, le dos ensuite;" au moment où vous la tournez pour en montrer le dos, vous passez le pouce sous le fil et le foulard est
transporté dans cette main que vous fermez à demi ; vous montrez ensuite que vous n'avez rien dans la main droite et, passant le pouce et l'index
droits dans les doigts gauches à demi-fermés, vous saisissez le coin qui dépasse et vous le tirez, ce qui déploie le foulard.

M. Antoine a modifié ce système de la façon suivante qui a été publiée dans le Journal de la Prestidigitation.
Le fil de 20 cm seulement est attaché à la boutonnière du revers gauche (1) et le foulard fixé à l'autre bout du fil est placé dans la poche supérieure
gauche du vêtement. "Montrez la main droite des deux côtés en relevant la manche avec la main gauche. Faites de même sur le bras gauche mais en
portant la main droite sur le pli du bras, vous passez le pouce droit sous le fil et ce mouvement amène le foulard dans la main".

Une boucle formée en nouant les extrémités du fil qui entoure et fixe le foulard, permet de placer le foulard au dos de la main droite (comme le
petit sac de riz du chapitre précédent), la boucle étant enfilée dans le pouce ou l'index. Les mains se rejoignent et vous les frottez l'une contre l'autre
; dans ces mouvements la main gauche ramène le foulard entre les paumes en le faisant passer au dessus de la fourche du pouce. La production se
fait tout de suite en brisant le fil.

Vous fixez le bout d'un fil de 4 à 5 cm. de longueur à un coin du foulard et vous mettez à l'autre extrémité de ce fil une petite perle noire; vous
passez alors le foulard dans une ouverture que vous avez pratiquée dans la couture extérieure de votre pantalon à la partie médiane de la cuisse. (2).
Il vous suffira de laisser tomber la main à ce niveau pour saisir la perle qui dépasse de l'ouverture et vous emparer ainsi du foulard.
Je crois que ce procédé est surtout bon quand il sert au dédoublement d'un foulard déjà apparu et voici un exemple de cet utilisation.
Vous montrez le foulard que vous avez entre les mains à une spectatrice en la priant de le vérifier ; puis vous lui demandez ce qu'elle en pense;
pendant qu'elle répond, vous laissez tomber la main droite tenant le foulard le long de la jambe droite et vous en profitez pour y saisir la perle. En
relevant la main, vous extrayez le deuxième foulard qui se confond avec le premier et qui, évidemment, doit être pareil; votre prise est passée
inaperçue et il ne vous reste qu'à faire le dédoublement.
Le même procédé peut être employé avec le foulard placé entre deux boutons du gilet ; mais il est inutile d'ajouter que les gestes ne sont pas tout à
fait semblable.

On peut aussi mettre le foulard à faire apparaître dans la manche gauche au bord de laquelle pendra la perle. Vous placez le premier foulard apparu
en travers de votre main gauche placée paume en l'air et un peu inclinée, le pouce en haut. De cette façon, la partie du foulard qui pend de la main
du côté du petit doigt se rapproche de la manche; il vous est alors très facile en reprenant avec la main droite cette partie pendante, de saisir en
même temps la perle et en tirant de gauche à droite un peut vivement, vous faites sortir de la manche le foulard caché qui se confond avec l'autre.

Voici un autre dédoublement de foulard obtenu par une disposition de fil différente de la précédente.
Dans un coin du foulard vous passez un fil de soie de couleur char de 30 cm de longueur et vous en nouez les extrémités pour former une boucle
que vous passez dans le médius de la main gauche ; puis vous enfoncez le foulard dans la manche du même côté. Voilà pour la préparation.
Vous prenez un foulard de la même couleur et vous le tenez par un coin entre le pouce et l'index droits; vous le faites passer lentement d'un bout à
l'autre dans l'intérieur de la main gauche en le tirant de bas en haut.
Vous recommencez mais cette fois en glissant le médius droit dans la boucle de fil; vous entraînez ainsi le foulard qui était caché dans la manche et
qui vient se confondre avec l'autre. Il ne vous reste qu'à les séparer et à briser le fil qui, n'étant que passé dans l'étoffe, quitte facilement le foulard.
Si vous avez fait à droite la même préparation qu'à gauche, vous pouvez faire le dédoublement une seconde fois.
Ce système est un peu plus compliqué que celui - très simple - qui consiste à avoir dans sa manche le foulard à faire apparaître et à le tirer par le
coin que maintenait le petit doigt ; mais il donne une liberté de manœuvre et une sûreté autrement grandes.

Une disposition un peu analogue du fil couleur chair et du foulard, permet l'apparition d'un seul foulard qui peut être de grande taille. L'anse du fil
doit avoir une longueur totale de 50 cm et elle est passée dans la rainure de l'ongle du médius gauche ; puis les deux chefs du fil longent la paume et
vont se fixer à un coin du foulard qui est dans la manche, pas ramassé, mais allongé et mis en place l'aide d'une baguette.
Vous montrez les mains vides; puis vous rapprochez les doigts; vous introduisez le médius droit dans la boucle et dégageant le fil du médius
gauche, vous le chargez et le tirez. Vous évoluez alors vers la droite et vous montrez la main droite vide (comme dans la passe de la boule pour
montrer successivement les mains vides). A ce moment, le fil tiré a amené le foulard contre la paume de la main gauche et le coin où est fixé le fil,
est pincé entre l'annulaire et le médius gauches recourbés, l'index gauche étendu montrant la paume droite. Les bouts des doigts se rapprochent à
nouveau et la main droite s'empare du coin du foulard avec le pouce et l'index et le tire vivement vers la droite; mais pendant ce temps le pouce
gauche entoure le foulard et la main gauche s'étant tournée paume en bas, le foulard passe dans la fourche du pouce (orientée vers la droite) jusqu'à
son coin terminai que ne lâche pas la main gauche au moins momentanément.

Au lieu d'un fil de soie vous pouvez employer un fil de fer fin (dit "fil de fleuriste") pour fixer le foulard (3) par un entortillement des deux brins du
fil qui l'entoure; vous formez une boucle avec ce qui reste de ces brins; la rigidité relative de celle-ci permet de la placer de telle sorte qu'elle
émerge de l'endroit où est caché le foulard en faisant saillie. La prise du foulard en passant le doigt (index ou pouce) dans cette boucle, est facile,
même si le foulard est placé dans le gilet entre deux boutons ou ans une poche du gilet ou dans l'échancrure de ce gilet ou encore dans un des
multiples endroits qui peuvent lui servir de cachette.

(1) Des prestidigitateurs emploient un fil long de 45 cm. et l'attachent au pli du coude.
(2) Il vaut mieux que l'ouverture en question corresponde à une petite poche secrète où le foulard est tassé. J'ajoute que plusieurs pochettes peuvent être ainsi créées le long des coutures, mais c'est tout de
même un procédé dont il ne faut pas abuser.
(3) Sans le serrer trop, car le dégagement n'en serait pas facile.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

740
A L'AIDE D'APPAREILS SECRETS

Bien que l'on n'ait que l'embarras du choix pour faire apparaître sans accessoire un foulard, ainsi qu'on vient de le voir dans les pages précédentes, il
a été imaginé un certain nombres d'appareils destinés à cet effet.
La raison en est que les procédés employés doivent être aussi variés que possible dans ce genre de tours et les prestidigitateurs qui voudraient se
créer un numéro de foulard s'apercevront que cette multitude de moyen n'est pas superflue. C'est, d'ailleurs, en les combinant les uns avec les autres
qu'on peut donner l'impression de quelqu'originalité.
Il existe d'abord des étuis métalliques de formes diverses (voir R. Cellier, p. 211 et suivantes) généralement ovoïdes et munis de 2 paires d'ailettes
fixées en deux endroits opposés '(fig. 439) au milieu es faces les moins courbes, pour que, saisies entre deux doigts (médius et annulaire), elles
maintiennent l'appareil, soit au dos, soit dans l'intérieur des doigts (1); elles permettent en outre des transferts d'une main à l'autre, pour montrer
successivement les deux mains vides des deux côtés; c'est ainsi qu'est construit l'appareil d'Okito (fig. 439).
Pour montrer les mains vides sans transfert, on emploie aussi un appareil de la forme d'une plaque de carton souple ou de celluloïd un peu moins
haute qu'une carte à jouer; le foulard y est fixé par deux élastiques en crois ou se trouve dans un tunnel de même matière que la plaque et collé sur
elle.
Cet appareil se manipule comme une carte et par les manœuvres de double empalmage il permet de montrer successivement vides les deux côtés de
la main.

Un autre appareil facilite ces manœuvres ; il consiste en un tube aplati d'un côté; deux crochets en demi-lune (fig. 440) se trouent de chaque côté de
la partie plane et en son milieu. Ces crochets enserrant la moitié de l'index et du petit doigt (2) au niveau de la dernière articulation peuvent pivoter
et permettre le passage facile du médius et de l'annulaire en avant et en arrière de l'appareil. Le pouce s'engageant dans l'orifice à encoche, chasse le
foulard qui "jaillit" au bout des doigts; une fois le foulard sorti, on engage le pouce à fond dans l'appareil que lâchent les autres doigts et l'on s'en
débarrasse ainsi facilement.
C'est un perfectionnement du fake décrit sous le nom d'araignée.
Un simple tube gros comme le pouce et long de 4 à 5 cm. (fig. 441), ou un petit sac de tissu (ou en peau de gant) analogue à celui qui est employé
pour l'escamotage du riz (fig. 442) suspendu par un fil de couleur chair (ou mieux par un crin fin qui ne s'affaisse pas) au dos de la main, peuvent
servir à receler un foulard; en faisant tourner le fake autour du doigt qui es enserré par le crin (médius, index et pouce), on l'amène dans l'intérieur
de la main d'où l'on sort facilement le foulard. La prise du fake peut se faire dans la poche du gilet que dépasse le crin, ou à la ceinture. Ces deux
derniers genres d'appareils permettent aussi la disparition des foulards en opérant en sens inverse. IL en est de même pour les récipients en forme de
boîte ronde comme un bonbonnière avec un orifice au centre d'une des faces ou sur le pourtour (fig. 443 et 444) par lequel on entre ou on sort le
foulard. Ce genre de boîte est facile à empalmer à cause des pointes mousses qui en garnissent la périphérie et de plus un crochet soudé sur l'une
des faces permet de s'en emparer, après l'avoir piquer au vêtement ou de s'en débarrasser en la jetant entre le veston et le gilet : elle s'y accroche
toujours d'un côté ou de l'autre.

Mr Goy se sert volontiers d'une petite boîte ayant la forme d'un cylindre un peu aplati, de dimensions telles que le médius et l'annulaire puisse s'en
coiffer et le dissimuler dans la paume de la main en se repliant ; elle peut être aussi employée pour une disparition et j'y reviendrai au n° 761.
Le même prestidigitateur utilise également la boîte ronde à ouverture centrale montrée dans la figure 443, pour la multiplication des foulards. Il en
met trois, par exemple, dans cette boîte (de dimensions adéquates), mais en laisse sortir un coin de chaque. Tenant dans la paume gauche, par un
coin, un foulard précédemment apparu ou pris sur la table, il lisse plusieurs fois ce foulard par des mouvements de haut en bas avec la main droite
qui tient l'appareil empalmé. A un moment donné les doigts de la main gauche saisissent les trois coins qui émergent du centre de la boîte et les
foulards en sortent, restant tenus par la main gauche où ils semblent s'être multipliés.
Dans ce genre d'apparition, comme dans les deux suivants, il faut abaisser la main droite qui tient le fake sans que bouge la main gauche où semble
se créer le ou les foulards.

Il existe aussi un appareil consistant en un cylindre de métal (3) dans lequel coulisse un piston commandée par une queue facile à saisir à la base
des doigts particulièrement à l'italienne; il sert aussi bien pour l'apparition qui se fait en poussant le piston que pour la disparition.
Une simple boule creuse de celluloïd avec un trou de 18 mm. de diamètre, se manipulant comme une boule ordinaire, peut également être utilisée
pour l'apparition comme pour la disparition d'un foulard. Nous allons retrouver ce système un peu plus loin pour l'apparition de plusieurs foulards;
mais pour un seul foulard un petite boule de 35 mm. de diamètre suffira.

Je dois encore parler d'un accessoire : le faux doigt, dont l'emploi est si commode pour la production d'un foulard. Il constitue certainement un des
meilleurs appareils construits dans ce but.
C'est un artifice qui parait grossier à première vue, mais qui se montre excellent dans la pratique, parce que si ces faux doigt est bien fait et bien
peint, il est invisible à condition de ne pas tenir la main immobile et de la présenter de profil ou les pointes des doigts en avant et non franchement
de face ou de dos.
Son maniement est trop bien expliqué dans le livre de M. R. Ceillier (pages 226 et 227) pour que j'insiste sur ce point d'autant plus qu'il est bien
connu des initiés.

Il y a, dans le même genre que le précédent, le faux pouce; mais celui-ci doit être assez grand et le foulard assez petit et mince pour qu'il puisse être
utilisé; néanmoins, une bonne application de ce truc est celui que je décris au numéro suivant et nous verrons qu'il est bon surtout pour la
disparition d'un foulard.

Ne quittons pas ce sujet sans signaler un petit appareil très commode pour que la main puisse s'emparer dans la poche d'un foulard, sans que celui-
ci soit fixé en boule; le déploiement du foulard se fait instantanément quand on ouvre les doigts. Ce fake a été imaginé par l'excellent manipulateur
de foulards, M. Goy (Hepsonn) et a été décrit par lui dans le "Journal de la Prestidigitation". Il consiste simplement en un tube de métal de 2 cm.
de hauteur et de 23 cm. de diamètre, pourvu à l'une de ses ouvertures d'un bord de 13 mm. de largeur, ce qui lui donne l'aspect d'une bobèche
métallique de chandelier (fig. 445). Le foulard plié suivant le premier procédé de pliage que j'ai indiqué, est introduit dans le fake de telle sorte qu'il
ne dépasse ni en (P24)
(1) L'étui métallique peut être remplacé par un cylindre de carton et les ailettes par une languette de 15 mm. de longueur et de largeur ; c'est moins solide, mais l'appareil peut être ainsi vite construit.
(2) Cet appareil, comme celui d'Okito, et les suivants, doit être peint couleur chair pour n'être pas aperçu au cours des manipulations.
(3) On trouve cet appareil ingénieux chez l'éditeur du présent ouvrage sous le nom de "Eclair" (voir la figure 462 bis dans les disparitions).
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

741
APPARITION D'UN FOULARD DANS LA BOUCHE

Effet.- Ce truc a été indiqué par Kimar dans le "Journal de la Prestidigitation" ; il consiste, après avoir montré ses mains et sa bouche vides, à
introduire dans cette dernière le pouce et l'index droit et à en sortir un foulard.

Explication. - Le foulard est contenu dans un faux pouce, la pointe placée sous la partie charnue du pouce et affleurant le bord du fake.
Le pouce et l'index étant introduits dans la bouche, les dents retiennent le faux pouce pendant que les doigts en retirent le foulard. Sous le prétexte
de montrer la bouche vide après la production, le pouce se recoiffe du faux pouce.
Kimar conseille d'utiliser un foulard en pongée pour doublure de chapeau, qui est extrêmement mince et peut, par conséquent, être plus grand qu'un
autre tissu plus épais. Il a rappelé que M; Maurier présentait jadis cette expérience en se servant d'un bout de faux index.
La disparition d'un foulard par le même procédé utilisé en sens inverse m'a paru moins pratique.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

742
LA BOULE STILLWELL POUR PLUSIEURS FOULARDS

Cette boule était primitivement en caoutchouc ou en cuivre ; il est préférable de l'avoir en celluloïd de 50 à 55 mm. de diamètre, et pour qu'on
puisse l'empalmer solidement, il est bon de la préparer suivant la méthode imaginée par M. Goy (Hepsonn).
On l'enduit de colle de celluloïd (faite avec une solution de rognure de film dans un mélange à parties égales d'acétone et d'acétate d'amyle), et on la
roule dans de la pouce d'émeri ou de la pierre ponce grossièrement pulvérisée ; quand c'est sec, on repasse une couche de colle précitée (1).

Supposons que l'on veuille faire apparaître 4 foulards ; un jaune, un rouge, un bleu et un vert.
On les tasse dans la boule en commençant par celui qui doit apparaître le dernier (le vert). On a conseillé d'entortiller une extrémité de chacun des
foulards avec une extrémité du suivant, comme dans l'enroulement décrit au N° 737 ; je pense que ceci peut avoir plus d'inconvénients que
d'avantages, en risquant la sortie prématurée d'un foulard; personnellement, je l'ai toujours négligé.
La boule est placée comme je l'ai décrit pour le N° 737 ou bien derrière le dossier d'une chaise sur une petite
servante en forme de fer à cheval, découpée dans un morceau de zinc ou de fer blanc et fixée avec deux
punaises (voir fig. 448). La prise de la boule est faite en reprenant un premier foulard apparu et déposé au
voisinage de la boule, comme il est indiqué au N° 737.
Cette prise est effectuée avec la main gauche qui passe le tout : foulard et boule à la main droite, pour se
montrer vide et se présenter finalement dos en avant (le côté droit du corps étant tourné vers le public). On fait
alors passer le foulard entre l'index et le médius de cette main gauche, d'arrière en avant; quand presque tout le
foulard est passé, la main droite l'abandonne, et il pend en avant, un coin seulement reste entre les doigts
gauches. On retourne la main gauche (paume en avant) et on va chercher avec les doigts droits ce coin pour
faire repasser le foulard en sens inverse du passage précédent; dans cette position les paumes des deux mains se
trouvent vis-à-vis l'une de l'autre, et la main droite en profite pour passer la boule à la main gauche, qui, tout de
suite, se retourne pour masquer la boule qu'elle emporte. Une fois qu'il a été tiré complètement, le foulard est déposé par la main droite sur le
dossier de la chaise. Les doigts de cette main vont ensuite tirer de la boule, tenue dans la main gauche, à demi-fermée, le foulard jaune qu'on dépose
sur le dossier, de la chaise avec le précédent.
La main gauche s'ouvre, comme si elle ne contenait plus rien, quoiqu'elle recèle la boule dans sa paume tournée en arrière. Par la passe de boule
bien connue, on fait croire que les deux mains ne contiennent rien : on frôle de la main droite (préalablement montrée vide) le dos de la main
gauche, depuis le poignet jusqu'au-delà des doigts; puis on ramène la main droite sur le dos de la main gauche qui se retourne et passe son contenu
dans la main droite; celle-ci chargée repasse le long de la paume gauche devenue face au public; les deux paumes se rejoignent ensuite et les doigts
repliés à l'intérieur, extraient de la boule le deuxième foulard (rouge).
La boule est conservée à l'empalmage de la main droite et la main gauche dépose le foulard apparu, sur le dossier de la chaise, puis revient se
montrer, paume en avant, près de la main droite.
Par une autre passe de boule, connue comme la précédente, on montre encore les mains vides, en faisant demi-tour à droite : on présente alors le
côté gauche du corps au public et dans ce mouvement les deux mains passent à droite; la main gauche, dont les spectateurs n'aperçoivent plus que
le dos, empalme la boule, ce qui permet de montrer la main droite vide. On approche à nouveau les deux paumes et, comme précédemment, on
extrait le troisième foulard (bleu).
Après un nouveau demi-tour (à gauche cette fois), les deux paumes enserrant la boule, la main gauche se retourne, dos en avant, emportant la boule
et, au bout des doigts, le foulard bleu qu'on dépose sur le dossier de la chaise. Enfin, on se trouve dans la position tout à fait primitive, c'est à dire
main droite vide et main gauche dos en avant, ayant à l'empalmage la boule. La main droite va extraire le dernier foulard (vert) qu'elle tire vers le
bas. La main gauche s'étant alors (toujours paume en arrière), pour faire croire qu'elle est vide, puis s'abaisse pour se débarrasser de la boule dans la
profonde, la pochette, ou plus simplement encore dans la poche gauche du smoking, tandis que la main droite dépose le dernier foulard sur le
dossier de la chaise.
On peut alors se servir successivement de plusieurs boules chargées de foulards; mais, pour celles-ci, la sortie de leur contenu doit être rapide et
faite, pour ainsi dire, sans interruption. Il est donc préférable, en ce cas, d'entortiller les pointes des foulards, pour que l'un entraîne l'autre.

(1) Cela dispense de munir la boule d'un mince fil de fer pour la suspendre au pouce, comme on l'a préconisé.
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Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

743
APPARITIONS MULTIPLES DE FOULARDS AU FAUX POUCE

Effet. - Les manches retroussées, vous montrez vos deux mains vides des deux côtés, particulièrement la droite; vous la fermez et il y apparaît un
foulard; vous réunissez les deux mains et il en sort d'autres qui peuvent être nombreux.

Explication. - Vous vous présentez d'abord de face; puis, ayant montré les deux mains vides, vous vous tournez le côté droit et le dos de la main
droite vers les spectateurs; fermant cette main vous y plongez le faux pouce qu'elle portait et un bout de foulard en surgit, c'est un demi-foulard qui
y était enfermé et qui en jaillit parce qu'il y était comprimé. Pendant que l'attention est attirée dessus et profitant de ce que vous avez le côté gauche
caché, vous saisissez au côté gauche du gilet une boule formée de 4 ou 5 foulards dont le plus superficiel qui entoure tous les autres, est de même
couleur que le demi-foulard du faux pouce, et est maintenu par un fil.
Vous faites un demi-tour à droite et vous réunissez les mains; de ce fait, la boule empalmée est cachée entre elles et après avoir sorti complètement
le demi-foulard vous réenfilez votre faux pouce vide. Vous n'avez plus qu'à casser le fil et à dérouler le foulard qui enveloppait les autres ; ceux-ci
sont libérés.

Sous le couvert de ces foulards apparus, vous pouvez en prendre plusieurs paquets d'autres au gilet; vous pouvez même, en en laissant tomber
quelques-uns et en vous baissant pour les ramasser, vous emparez d'un gros paquet de foulards suspendu sous les basques de l'habit par un simple
fil que vous cassez. Comme vous tournez un côté en avant, votre prise faite de l'autre côté est invisible et le paquet est tout de suite dissimulé par
les foulards déjà apparus. En agitant ceux-ci vous brisez le fil qui fixe le paquet et vous produisez peut à peu votre réserve. Par surcroît de
précaution, le foulard qui sert d'enveloppe aux autres doit être noir de préférence.
Vous pouvez aussi, pour le début, prendre un paquet d'une douzaine de foulards enfermés dans un petit sac noir sur le bord duquel un coin de
chaque foulard est cousu; vous cachez ce paquet sous une aisselle et vous allez le chercher dans le geste de retrousser votre manche.
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Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

744
APPARITION ET DÉDOUBLEMENT D'UN GRAND FOULARD A BORDURES NOIRES

En prenant sur votre table une feuille de papier de soie noire d'environ 20 cm. sur 20, vous chaussez sur le pouce droit un faux pouce autour duquel
est enroulé le foulard caché par la feuille.
Vous tenant le côté droit en avant, vous montrez votre main gauche vide; vous la fermez et vous vous tenez le bras gauche étendu, dos de la main à
demi-fermée en avant.
Vous introduisez par en bas le faux pouce et le foulard cachés par la feuille de papier de soie, dans le creux de la main fermée, puis la feuille elle-
même qui rendre dans le faux pouce; vous en déchirez un ou deux morceaux que vous laissez tomber par terre, pour en rentrer le reste plus
facilement dans le faux pouce; vous le rechaussez et vous le sortez de la main, ce qui entraîne l'extrémité du foulard hors de la main; vous sortez ce
foulard peut à peu et vous montrez ensuite vos deux mains vides.

Le deuxième foulard, plié en un accordéon allongé, est placé sous le gilet à gauche; le coin noir dépasse en bas, mais il est invisible puisqu'il est de
la même couleur que le pantalon (1).
Le premier foulard apparu est tenu par un coin dans la main gauche qui se place au voisinage de l'autre foulard dépassant le bas du gilet.
La main droite prend alors le premier foulard près de la main gauche (qui ne le lâche pas) et le tire vers la droite, en le faisant glisser dans son
intérieur comme pour le lisser et montrer qu'il ne contient rien. Le même mouvement est répété encore deux fois; mais à la dernière fois la main
gauche s'empare du coin dépassant du deuxième foulard et le pouce droit se plaçant en crochet au-delà de ce coin, entraîne le foulard hors de sa
cachette pendant que la main droite se porte vers la droite.
A ce moment, les deux foulards, parallèles l'un à l'autre, se confondent et le public ne se rend pas compte qu'il y en a deux. En les séparant, vous
paraissez avoir dédoublé le premier et cela produit un bel effet, d'autant plus que les foulards peuvent avoir une grande dimension, 80 cm. de côté
par exemple.

(1) Néanmoins, si vous opérez avec un habit et un gilet blanc, cette invisibilité n'est pas complète dans ce cas. Il y a intérêt à mettre le foulard dans la poche du pantalon.
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Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

745
AVEC UNE BOITE D'ALLUMETTES

C'est une des meilleurs façons de faire apparaître un foulard; malheureusement c'est une des plus connues et, par surcroît, a été souvent débinée.
Tendez d'abord un foulard et pliez-le dans le sens de la longueur pour le réduire à un cordon, puis roulez-le autour d'un crayon, ou mieux pliez-le en
accordéon et placez-le dans une des extrémités de l'étui d'une boîte d'allumettes de telle sorte que l'accordéon, ou le rouleau, soit coincé entre la
paroi supérieure et l'inférieure et ne puisse se dérouler. Ainsi fixé il ne s'étendra pas et par conséquent ne se montrera pas intempestivement hors de
la boîte; il n'occupera de la place réservée au tiroir que ce qui est nécessaire et ne sortira que quand ce tiroir le poussera dehors.
La boîte, ainsi munie du foulard avec le tiroir à moitié sorti, est placé sur la table, côté foulard en arrière évidemment.
Vous présentez une feuille de papier de soie que vous tenez au bout des doigts gauches, entre le médius et l'index; prenant la boîte d'allumettes avec
la main droite, vous la posez sur la main gauche de façon qu'elle soit sur les doigts, tandis que le pouce se place dessus pour la maintenir. La main
droite retire alors une allumette, l'enflamme et met le feu au papier; puis elle jette cette allumette, repousse le tiroir qui chasse le foulard dans le
creux de la main gauche et les derniers doigts gauches se replient pour maintenir le foulard contre la paume.
Le papier étant presque complètement consumé, vous réunissez les deux mains sur les cendres et vous en sortez le foulard (1).

Parce que ce truc a été souvent débiné, on a cherché à le modifier ; par exemple, le foulard a été maintenu par un fil et muni d'une boucle de crin
qui dépasse et dans laquelle on enfile le pouce gauche. Cela permet de le faire passer ensuite au dos de la main et de montrer les deux mains vides.
Cette manœuvre peut dérouter certains spectateurs initiés, mais elle retire au tour une partie de son agréable simplicité.
On peut aussi utiliser une des boîtes d'allumettes truquées que j'ai décrites dans ce livres, pages 54 et 55 du tome I, ce qui permet de présenter, au
début, la boîte avec le tiroir entièrement dans l'étui.
au lieu de prendre une boîte d'allumettes, on a préconisé de se servir du porte-allumettes en faïence nommé pyrogène, en cachant dans le creux de
sa base le foulard à faire apparaître; mais s'il est naturel de prendre en main une boîte d'allumettes, il l'est moins de soulever le pyrogène destiné
précisément à s'en servir sans qu'il bouge de la table.
Il est préférable, je crois, de l'utiliser de la façon suivante. L'une des quelques allumettes contenues dans le pyrogène est fendue à l'opposé de sa tête
(qui doit se trouver en haut); dans la fente est pris un fil court auquel est attaché un foulard roulé en boule. En prenant l'allumette on présente le dos
de la main aux spectateurs et le foulard logé dans le pyrogène vient se placer naturellement dans l'intérieur de cette main sans que cela soit aperçu.

M. P. Antoine ("Journal de la Prestidigitation", n° 82, page 161), ne se sert pas de l'allumette qu'il extrait de la boîte; il la jette en déclarant qu'il se
ravise, car ce n'est pas assez mystérieux, pour un magicien, de faire naître du feu avec une allumette ; il froisse le papier qui s'enflamme tout seul
(expérience que nous retrouverons plus tard) ; mais la boîte d'allumettes lui a tout de même permis de s'emparer du foulard.

Enfin, voici une dernière utilisation du foulard inclus dans la boîte d'allumettes. Au lieu d'enflammer du papier de soie, vous allumez une bougie;
votre main gauche ayant empalmé le foulard sorti de la boîte d'allumettes, vous enlevez de son chandelier la bougie (allumée) avec la main droite et
vous la passez à la main gauche qui la reçoit en l'appliquant sur le foulard. Vous faites alors avec la main droite le geste de retirer quelque chose de
la flamme en glissant vos doigts de bas en haut sur la bougie; c'est la feinte. Après avoir repassé la bougie à la main droite, vous faites le même
geste que précédemment, mais avec la main gauche.
Quand la main est en haut, près de la flamme, vous la fermez complètement comme si vous veniez d'y saisir un objet; vous l'ouvrez tout de suite
après pour montrer le foulard.

(1) Notez qu'à la place d'un foulard vous pouvez mettre un autre objet quelconque : papier, billet de banque, cartouche de confettis, etc... à faire apparaître; il suffit que ses dimensions lui permettent de se
loger dans la moitié de l'étui.
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Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

746
AVEC UNE BAGUETTE

D'abord la baguette peut servir simplement à justifier la fermeture de la main qui la tient et renferme en même temps le foulard à faire apparaître.
Mais vous pouvez, avec cet accessoire, montrer successivement les deux mains vides et, en ce cas, voici comment vous devez opérer.
Prenant le foulard par deux de ses pointes opposées, vous l'entortillez pour en faire une espèce de cordon que vous enroulez autour de votre
baguette qui doit dépasser seulement de quelques centimètres ; la pointe terminale du foulard enroulée est fixée dans une des spires précédentes.
Vous tenez votre baguette en main droite par l'extrémité où se trouve le foulard et la main gauche est montrée vide, les doigts écartés; vous les
comptez en les touchant avec l'extrémité libre de la baguette. Vous passez alors la baguette à la main gauche qui la prend de telle sorte qu'elle
s'empara en même temps du foulard et vous montrez la main vide de la même manière que vous avez montré la main gauche, c'est-à-dire en
touchant les doigts pour les compter.
Saisissant avec la main droite l'extrémité restée libre de la baguette, vous tirez sur elle et le foulard maintenu par la main gauche y reste seul.
Vous donnez un coupe de baguette sur cette main, vous l'ouvrez et le foulard y apparaît.

La baguette peut aussi servir à attirer hors de sa cachette un foulard maintenu roulé par un fil de fer fin (fil fleuriste) avec une boucle dépassant de
l'endroit où il est caché (ouverture du gilet ou intervalle de deux boutons); ainsi que M. Rémi Ceillier l'a préconisé dans "Passez Muscade".

On peut encore cacher un foulard dans une baguette creuse et l'en sortir au moment voulu à l'aide d'une boucle de crin fixée à ce foulard et
dépassant l'orifice de la baguette (1). Nous verrons plus loin (n° 800) des apparitions de foulards à l'aide de la baguette creuse passée dans une
feuille de papier roulée en tube ou en cornet.
Enfin, en remplaçant la boucle de crin dans je viens de parler par un bout d'aiguille recourbée en crochet, il est facile de le piquer dans le haut du
dos d'un spectateur; vous tirez alors la baguette vers le bas et le foulard libéré pend derrière le spectateur. Quand vous faites retourner ce dernier, le
public aperçoit le foulard; effet comique à utiliser de préférence avec un enfant.

Pour en terminer provisoirement avec la baguette creuse, je signale le petit tube fermé à un bout, rentrant à frottement doux dans une extrémité de
la baguette et contenant un foulard; on s'en empare grâce au dépassant léger de son rebord. On peut avoir un tube de ce genre à chaque extrémité, ce
qui permet l'apparition successive de deux foulards (voir R. Ceillier, page 231). Le même appareil peut servir pour une disparition ou même un
changement de couleur; mais cette dernière utilisation ne me paraît pas très pratique.

(1) Une baguette creuse munie d'un piston, comme celle que j'ai décrite page 146 du tome I, permet aussi de s'emparer d'un foulard.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

747
DANS UNE CARAFE

Une carafe ordinaire ne constitue pas un accessoire pouvant entrer dans une poche; mais il en existe de petits modèles (celui qu'on nomme dans
les restaurants : quart de carafe) qui peuvent être employés, d'autant qu'ils ont un goulot relativement large. J'en parlerai donc dans ce chapitre et
c'eût été dommage de ne pas le faire, étant donné que leur utilisation est intéressante.
La présentation classique avec la carafe non truquée consiste à mettre le foulard à faire apparaître dans le goulot et d'arriver en tenant la carafe par
le goulot, ce qui cache le foulard. On entoure ensuite la carafe avec un mouchoir et on profite de ce masque pour faire descendre le foulard dans la
carafe avec l'index ; on achève de le faire déployer par une petite secousse et il devient visible dès qu'on a enlevé le mouchoir.
On peut aussi introduire inostensiblement le foulard dans la carafe à l'aide de la baguette creuse à poussoir dont j'ai parlé plus haut. Après avoir été
visitée, la carafe est placée renversée sur la baguette, soit-disant pour donner la garantie qu'on n'y touchera pas avec les mains. Dès que le
mouchoir a recouvert la carafe, on fait agir le poussoir et on retire la baguette; la carafe est ainsi chargée du foulard.

Un minime truquage de la carafe - un simple trou d'un millimètre de diamètre, percé au milieu du fond - permet d'y faire apparaître un foulard sans
la couvrir, et c'est, évidemment, un notable avantage sur les procédés que je viens de décrire.
Un fil attaché à un coin (ou mieux au milieu) du foulard, passe par le goulot dans la carafe, puis dans le trou du fond et de là dans la coulisse où le
tient un aide ; le foulard est mis sur la servante ou sur la table derrière un objet qui le dissimule ou encore dans une trappe anglaise ; la carafe est
placée en avant de lui. On prend la carafe ; on l'élève assez pour que le fil soit presque tendu; le servant tire alors brusquement sur le fil et le foulard
saute de sa cachette dans la carafe. Si le geste a été rapide, les spectateurs n'ont pas le temps de voir le foulard dans son trajet et cette apparition est
mystérieuse. La plupart du temps le fil se casse au ras du trou du fond de la carafe et on n'a même pas à le briser avant de retirer le foulard pour le
donner à examiner ou on peut s'en servir pour une autre expérience. On peut supprimer le servant en fixant l'extrémité libre du fil à sa baguette et en
titrant sur ce fil au bon moment par un écart brusque de la baguette. On peut aussi fixer le fil à la table et il suffit dans ce cas, de soulever vivement
la carafe pour y faire entrer le foulard.
Mon ami Goy (Hepsonn) a rendu ce tour encore plus pratique et plus brillant, parce qu'on peut se passer de la servante et de guéridon, et que, de
plus, l'apparition peut se faire au milieu des spectateurs.
Dans ce procédé vraiment original, publié dans le "Journal de la Prestidigitation" (N° 60, page 78), le journal dont les quatre pointes réunies sont
fixées au fil, est d'abord placé sur une table quelconque à côté de la carafe (1) à travers laquelle passe le fil comme précédemment, et non loin de la
baguette à laquelle est fixée l'autre extrémité du fil qui doit avoir 1 m. 40 environ; la partir du fil allant du fond de la carafe à la baguette doit être
aussi courte que possible.
Vous présentez le foulard attaché qui est sur la table, et, en le mettant entièrement dans la poche
supérieure gauche de votre habit, vous dites: "Il est évident que si je place ce foulard dans la
poche extérieure pour le faire passer dans la poche intérieure, vous n'éprouverez aucune
surprise". Vous sortez alors de la poche intérieur un foulard duplicata qui s'y trouvait et vous le
mettez sur la table, "Mais, ajoutez-vous, vous éprouverez de l'étonnement, si je vous avais fait
constater avant l'expérience que cette poche était vide... Si maintenant, au lieu de faire
apparaître un foulard dans une poche, c'est à dire dans un endroit caché à vos regards, je le fais
apparaître dans cette carafe, par exemple, dont la vacuité ne fait de doute pour personne, il vous
sera impossible de trouver une explication". En disant : "Dans cette carafe", vous vous emparez
de l'objet avec la main gauche, tandis que la main droite prend la

(1) La carafe à fond troué peut être remplacé par un verre truqué de la même façon.
La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, FOULARDS, MOUCHOIRS, DRAPEAUX

748
AVEC LE FLACON SANS FOND

C'est une intrigante apparition dont je me suis servi dans "Un Rêve".
Le flacon en question est une petite bouteille (genre flacon de parfum ou de pharmacie), dont on a fait enlever la fond par un verrier, et dont une
large étiquette masque le contenu. On peut aussi employer un flacon de verre bleu foncé dont l'opacité dissimule le foulard; mais il est plus suspect
aux yeux des spectateurs que le précédent.
Le foulard est roulé, serré, de préférence par le troisième ou quatrième procédé indiqués au N° 736; on l'entoure deux fois avec un fil fin dont on
fait passer les extrémités dans le goulot après les avoir introduits par l'ouverture qui est à la place du fond. On tire les deux chefs du fil, jusqu'à ce
que le foulard entré dans le flacon soit caché entièrement par l'étiquette, et on les fixe dans cette position avec le bouchon; l'appareil est ainsi prêt à
servir.
Pour l'apparition du foulard, on prend le flacon de la main droite, ce qui permet de montrer incidemment la main gauche vide; puis on le passe à
cette main placée paume en l'air; la main droite enlève alors le bouchon, ce qui libère le fil et laisse tomber le foulard dans le creux de la main
gauche. On reprend le flacon avec la main droite; on fait semblant de verser une goutte dans l'autre main et on dépose le flacon sur la table. Il ne
reste plus qu'à tirer sur la pointe dépassante du foulard pour le déployer (1).

(1) On a conseillé l'emploi du même flacon pour la disparition d'un foulard,; il est, dans ce cas, je crois, moins pratique que pour l'apparition.

La prestidigitation sans bagages


Extrait du chapitre XVIII, Foulards, mouchoirs, drapeaux

Sommaire

766
DISPARITION DANS UN SAC D'ÉPICIER

Il y a deux façons de truquer un sac d'épicier pour une disparition. La première, qui est applicable surtout aux objets de faible volume, un seul
foulard par exemple, ou à la rigueur un petit oiseau, consiste à faire un sac à deux compartiments séparés par une paroi verticale. Pour cela vous
taillez dans un autre sac pareil une portion comme celle qui est montré dans la figure 465; vous enduisez de colle toutes les parties hachurées dans
le dessin et vous l'introduisez dans le sac. Ayez soin de laisser dépasser de 2mm cette portion médiane, de façon à pouvoir la saisir et la repousser
d'un côté ou de l'autre, sans tâtonner. L'avantage de ce système, c'est que vous pouvez présenter votre sac à plat pendant l'expérience.
Vous commencez donc par mettre la main droite dans l'intérieur du sac, en passant à côté de la poche secrète pour développer le sac; ceci fait, vous
passez le sac à la main gauche et vous profitez de ce mouvement pour rabattre la cloison contre l'autre paroi du sac et entrouvrir ainsi la poche.
C'est là que vous mettez le foulard à faire disparaître; puis vous fermez le haut du sac en le repliant.
Pour montrer ensuite qu'il n'y a rien dans le sac, vous l'ouvrez comme au début et vous en faites voir l'intérieur vide; mais il est préférable de le
déchirer en commençant par le bas de la ligne A B (fig. 464) et vous achevez d'étaler le sac en déchirant la paroi non truquée.
Quand on veut escamoter un objet d'un certain volume comme une poignée de foulards ou une tourterelle, il faut préparer le sac d'une autre façon.
Vous commencez par déployer un sac et dans le cylindre ainsi formé, vous enfoncez aux deux tiers un autre sac également déployé (dans une série
vous en trouvez toujours quelques-uns légèrement plus étroits que les autres, qui sont préférables pour en faire des sacs intérieurs et les adapter plus
facilement). Un coup de ciseaux pour enlever ce qui dépasse du sac intérieur et un coup de colle tout le long du bord et votre sac truqué est terminé;
il a ainsi dans sa partie supérieure une large poche où vous mettez les objets à faire disparaître.
A la fin de l'expérience, vous crevez le compartiment inférieur, en le déchirant à la main ou par un coup de pistolet à blanc tiré de près : ce qui fait
croire que les objets mis dans le sac ont disparu. Le petit inconvénient de ce sac, c'est qu'il ne peut guère être montré à plat au début; néanmoins, on
peut le déployer en soufflant dedans, si on a pratiqué des tours dans la partie formant cloison horizontale. Le compartiment inférieur arrive à se
gonfler comme le supérieur, mais il faut que le papier soit assez mince.
Le sac ainsi truqué peut servir également à des échanges : par exemple, on met dans le compartiment supérieur des foulards libres et on tire du
compartiment inférieur les mêmes (ou plutôt leurs duplicata) noués en chaîne ou bien formant un drapeau et placés là en confectionnant le sac.

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La prestidigitation sans bagages
Extrait du chapitre XVIII, Foulards, mouchoirs, drapeaux

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DISPARITION DANS UN TUBE DE PAPIER ET AVEC UNE BAGUETTE

Ce truc ingénieux, dû à Mr Goy, a été publié dans "L'illusionniste", n°93, page 21.

Effet. - Vous confectionnez avec une feuille de papier visitée un tube que vous fermez d'un côté et dans lequel vous mettez un foulard; vou vous
servez de votre baguette pour en achever l'enfoncement et vous fermez le tube. Quand vous le déployez ou le déchirez, le foulard a disparu.
Explication. - C'est encore une utilisation de la baguette creuse; seulement, celle-ci doit être assez large (15 mm. de diamètre intérieur) et être
fermée à une extrémité par un bouchon; mais cette fermeture ne doit pas être complète et comporte un trou qui laisse passage à un fil. Celui-ci
traverse toute la baguette et va se fixer d'un côté (celui qui sort du bouchon) à la table (ou au plancher); de l'autre côté il est cousu au centre du
foulard (fig. 466).
Au début de l'expérience le foulard et la baguette sont sur la table; le fil, assez long (1 m 50) permet de prendre le foulard, de le manipuler et
finalement de le mettre - coins en avant - dans le tube de papier. Pour soi-disant achever l'enfoncement, vous prenez la baguette et vous l'amenez à
l'orifice du tube de papier. A ce moment, vous vous éloignez peu à peu de la table ; cela tend le fil et le foulard entre dans la baguette pour y
disparaître.

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