Mouhib A
Mouhib A
Mouhib A
Royaume du Maroc
Ministère de la Santé
َسارة اىصحت
PROMOTION (2011-2013)
ii
Résumé
iii
Abstract
Results: The hospital spends 39.85% of its operating budget to the purchase of
pharmaceuticals, which is lower than the national average (45%). The survey of a
sample of 489 patients revealed that:
- Of the 489 patients, the availability of drug is 100% guaranteed for 345 patients,
70.55% of patients. For the remaining 144 patients, they had to buy at least one
drug, as availability is ensured in part just to prescribed treatments. .
- Of the 1278 medications prescribed to 489 patients admitted to the emergency
department, the availability is ensured only 100% for 1095 drugs, or 85.68% of
the prescribed drugs.
- Of the 183 unavailable at the emergency department medications, 31% are due
to out of stock, and 25% are due to prescription without nomenclature.
iv
ميخص
اىخحقٍق فً حذبٍزاألدٌَت فً مصيحت اىمسخعدالث فً مسخشفى اىٍذف :اىٍذف مه دراسخىا ٌُ
اىمخخار اىسُسً بخارَداوج.
،األَه اسخعادي َ اىثاوً اسخباقً أخزي بٍه اىطزٌقت ٌ :ذي دراست َصفٍت حخأىف مه عىصزٌه
.2013اىدشء األسخعادي مه اىذراست ٌخعيق بخحيٍو حطُر اىمٍشاوٍت اىمخصصت ابزٌو ٌَُوٍُ
ىصٍذىٍت اىمسخشفى باىمقاروت مع مٍشاوٍت ٌذا األخٍزَ ،دراست األدٌَت اىمطيُبت َاىمسيمت
ٌَ،2012 ،2011 ،2010ذا ىخحذٌذ بمصيحت اىمسخعدالث خاله اىسىُاث اىثالد اىماضٍت
اىمُارد َحصت االسخٍالك فً مصيحت اىمسخعدالث .اىدشء أالسخباقً اعخمذ مزافقت عٍىت مه
489مزٌضا أدخيُا إىى قسم اىمسخعدالث َ،دىل ىخحذٌذ األدٌَت اىخً حم َصفٍا ىٍم ،ما حم
حقذٌمً ىٍم َ ما قامُا بشزائً ،بٍذف ححذٌذ وسبت حغطٍت احخٍاخاث اىمزضى مه اىذَاء.
ىُصف اىسٍز اىحاىً إلدارة األدٌَت َىخقذٌم اقخزاحاث ىخحسٍه اىُضعٍت ،اسخخذمىا شبنت
اىمالحظت َاىمقابالث اىخً أخزٌج مع مسؤَىٍه مه قسم اىمسخعدالث َ مه صٍذىٍت اىمسخشفى.
اىىخائح :اىمسخشفى ٌىفق ٪ 39.85مه مٍشاوٍخً ىشزاء األدٌَت ًٌَ ،اقو مع اىمعذه اىُطىً
489مزٌضا عيى ما ٌيً: ( .)٪45مشفج دراست مسحٍت ىعٍىت مه
٪70.55مه ٪100ه 345مزٌض،بما ٌعاده 489مزٌض ،غطج االدٌَت -مه بٍه
144مزٌضا اىمخبقٍت ،اضطزَا ىشزاء دَاء َاحذ عيى األقو اىمزضى َ.باىىسبت
٪100دَاء مه 1095دَاء مُصُفا، -مه 1278دَاء َصفج ه 489مزٌض،حم حُفٍز
٪85.68مه األدٌَت اىمُصُفت. أي بىسبت
٪31حعُد إىى وفاد اىمخشَن، 183 -دَاء غٍز مخُف ر فً مصيحت اىمسخعدالث ،مىٍا وسبت
٪25بسبب َصفاث طبٍت خارج اىالئحت اىُطىٍت ىألدٌَت. َوسبت
اىخالصت ٌ :زحبظ وقص حغطٍت احخٍاخاث اىمزضى مه األدٌَت مصيحت اىمسخعدالث ،عيى
،بضعف عميٍت اىخسٍٍز. اىزغم مه اىدٍُد اىخً حبذىٍا اىُسارة اىُصٍت َ اىفزٌق اىمحيً
َىمعاىدت ٌذي اىمشنيتَ ،خب اىعمو عيى حسٍٍز َإدارة األدٌَت بذءا باالخخٍار َصُال إىى
،مع اإلشارة إىى ضزَرة ححسٍس َ مشارمت مو اىدٍاث اىمعىٍت َ حقذٌمٍا إىى اىمزضى
خصُصا اىطبٍت مىٍا.
v
Tables des matières
I. Introduction 1
III. Résultats 5
A. Le site de l’étude 5
urgences 11
IV. Discussion 17
V. Recommandation 24
VI. Conclusion 26
VII. Bibliographie 27
vi
Liste des tableaux
l’indisponibilité
l’hôpital
des urgences
vii
Liste des annexes
pharmacie hospitalière.
urgences.
urgences.
viii
Abréviations
BF : Budget de Fonctionnement.
Cp : Comprimé.
DA : Division d’Approvisionnement
DHs : Dirhams.
DM : Dispositifs Médicaux.
Inj : Injectable
ix
x
I. Introduction :
Selon l’OMS, aucun pays dans le monde ne peut offrir un accès illimité à
tous les médicaments. A cet effet et dans l’objectif d’assurer une disponibilité des
médicaments au niveau des structures de soins et une couverture des besoins de la
population en médicaments et dispositifs médicaux, l’OMS a adopté le concept de
médicaments essentiels qu’elle défend en tant que partie intégrante des politiques
sanitaires nationales, et a fait de l’accès aux médicaments essentiels la huitième
composante des soins de santé primaire(6).
La plupart des pays ont adopté une liste des médicaments essentiels qui
leur a permit d’améliorer la gestion des médicaments qui est devenue de plus en
plus rationnelle, chose qui a rendu les médicaments disponibles, accessibles avec
un prix abordable, et correctement utilisés. Mais malheureusement un nombre
important des ménages contribue à l’achat des médicaments surtout dans les pays
en voie de développement(9). Au Maroc, plus de 57.4% de la dépense globale de
santé (30.6 milliards de dirhams) a été financé par le paiement direct des ménages,
et plus de 33.6% de cette dépense est consacré à l’achat des médicaments et biens
médicaux dont 50% des paiements sont effectués par les ménages (7-8).
1
fréquentent les hôpitaux publics et les centres de santé (3). Les manques de
médicaments dans les systèmes de soins peuvent en bloquer tout le
fonctionnement : des hôpitaux ou des centres de santé bien conçus et organisés
perdront toute crédibilité et verront leur fréquentation chuter dès que les
médicaments ne seront plus disponibles régulièrement(1).
3
II. Matériel et méthode :
1. Type de l’étude :
4
Critères exclusion : les patients qui ne nécessitent pas une prise en charge au
niveau du service, et les patients qui ont bénéficié d’une prescription médicale
en ambulatoire.
3. Site de l’étude :
La pharmacie hospitalière et le service des urgences de HMST
4. Collecte des données
- La consultation des documents :
o pour déterminer la part du budget des médicaments dans le budget
de fonctionnement de l’hôpital.
o Pour analyser les commandes et les livraisons.
- Les entrevues : ont été mené à l’aide d’une grille préétablie, des entretiens
semi directifs avec les acteurs impliqués dans la gestion des médicaments,
pour décrire le circuit des médicaments et proposer des suggestions
d’amélioration.
- L’observation : à l’aide d’un support préétablie, on pu décrire le circuit
des médicaments.
- Une enquête : à l’aide d’une gille préétablie on a mèné une enquête
auprès d’un échantillon de patients admis au service des urgences pour
déterminer la couverture des besoins assurée par le circuit des
médicaments .
5. Plan d’analyse des données
- Les données qualitatives pour décrire et analyser le processus de gestion
des médicaments.
- Les données quantitatives pour faire sortir les pourcentages et les
moyens, afin de déterminer la couverture des besoins des patients en
médicaments. Les données recueillies ont été traitées par le logiciel
Microsoft office EXCEL.
III. Résultats :
A. Le site de l’étude :
5
hectares dont 45% construite, il constitue avec l’hôpital local ouled teima « Le
Centre Hospitalier Provincial de Taroudannt », sa capacité litière est de 242 lits,
La population desservie est presque de 1million (932 000) d’habitants, sa
vocation provinciale lui permet d’offrir des prestations de toutes les spécialités,
ces ressources humaines sont composés de : Personnel administratif : 47,
Personnel médical : 51, Personnel paramédical : 143
Acquisition Stockage
Sélection Réception Gestion du Distribution
Stock
1. La Sélection :
a. Sélection qualitative :
6
médecins chefs des services. Ce comité fixe un budget de médicaments et DM
pour chaque service, ensuite, chaque service de l’hôpital reçoit la LNME en
totalité, et il procède à la sélection des produits qu’il juge nécessaire pour
répondre aux besoins du service sans dépassé le montant fixé par le comité de
médicament et DM.
b. Sélection quantitative :
2. Acquisition-réception :
8
Pour la manutention, on note l’absence d’agents de service ou de
manutention, alors la direction fait appel aux agents de sécurité et les ouvriers de
jardinage.
9
Pour les stupéfiants, sont stockés dans une chambre à part fermé à clé
sous la responsabilité du pharmacien, les médicaments sont livrés sur des bons à
souches, avec une traçabilité rigoureuse sur un registre spécial des stupéfiants.
4. La distribution :
10
Le bon de commande mensuel qui permet au service de commander les
produits dont il a besoin pour une durée d’un mois. Le bon de commande dûment
signé par le chef de service, doit parvenir à la pharmacie la 4éme semaines
du mois en cours pour être délivré le début de la première semaine du mois
suivant, ce planning va permettre à la pharmacie de préparer à temps la livraison
et éviter les retards et les attentes de livraison. Les commandes sont analysées et
délivré par le pharmacien ou le préparateur en pharmacie. Selon les personnes
rencontrées, la détermination des quantités à livrer se fait exclusivement selon le
stock disponible, et elle ne tient compte ni du montant des commandes, ni de celui
des livraisons.
Prescription
Administration aux
patients
11
1. Commande – livraison :
a. Les médicaments commandés par le service des urgences en
2012 :
12
c. Le taux de couverture des commandes :
La valeur des livraisons en 2012 est supérieure à la valeur des commandes soit
106%. En 2011 la couverture des commandes est presque 100%.
13
3. Délivrance au personnel soignant :
Chaque matin même les week-ends et les jours fériés, l’infirmier chef pose
une dotation estimative du service qu’il met dans une armoire non fermée à clef, à
partir de laquelle il alimente les chariots des soins. Au cours des jours ouvrables et
avant de quitter le service, l’infirmier chef vérifie l’armoire et l’alimente, selon les
besoins, pour approvisionner l’équipe de garde.
4. Prescription :
14
5. L’administration des produits pharmaceutiques aux patients :
total
Couverture 100% Couverture partielle
Nombre de patients
345 144 489
admis
pourcentage 70.55% 29.45% 100%
Sur les 489 patients admis au service des urgences, la couverture des
besoins en produits pharmaceutiques est assurée à 100% pour 345 patients admis,
soit 70,55% des patients. Pour les 144 patients, soit 29,45% des patients, ils ont
dû au moins acheter un médicament, car la disponibilité est assurée juste en
partie pour les traitements prescrits.
15
(LIOMETACENE inj, BUPRENORPHINE inj, TROLAMINE pommade,
DROTAVERINE inj).
fréquence de prescription
9% prescription dans la
LNME
prescription hors la
LNME
91%
Pour les 489 patients, 444 patients soit 91% ont reçus des prescriptions
dont les médicaments (qu’ils soient disponibles ou non) existent dans la LNME.
45 patients soit 9% des médicaments prescrits sont hors la LNME.
16
médicaments indisponibles
médicamments hors
nomenclature
23% 25%
rupture de stock
21%
31%
disponible à la
pharmacie mais non
commandé
23% sont achetés par les patients et pourtant ils existent au niveau de la
LNME, mais ces médicaments ne sont pas commandés par l’hôpital.
21% des médicaments achetés par les patients sont disponibles au niveau
de la pharmacie de l’hôpital.
IV. Discussion :
A. Synthèse et interprétation des principaux résultats :
17
négativement la disponibilité des médicaments, en allant de la sélection jusqu’à
l’administration aux patients.
1. La sélection :
Comité des médicaments et DM (4)
18
tous les intervenants, surtout le corps médical, l’hôpital ne bénéficiera pas des
avantages de la sélection et il y aura toujours des dysfonctionnements qui vont
limiter la disponibilité des médicaments au niveau des services et retentir
négativement sur la qualité de prise en charge des patients. L’enquête a révélé
que la liste des médicaments prescrits aux patients admis est composée de 91%
des médicaments de la LNME et que la fréquence de prescription hors la liste est
de 9%. Seulement 6,23% des médicaments de la LNME (497 articles) qui ont été
sélectionné par le service des urgences, alors que 23% des médicaments
indisponibles au cours de l’étude existent au niveau de la LNME mais non
sélectionnés et non commandés par l’hôpital.
L’étude a montré que 31% des patients ont acheté des médicaments a
cause de ruptures de stock qui sont due essentiellement à une mauvaise estimation
des besoins.
19
hospitalière, et par conséquent l’hôpital ne peut pas corriger ses prévisions pour
mieux répondre aux besoins réels des services.
2. Acquisition-réception : (21)
20
des péremptions, des ruptures de stock, ou au contraire des stocks très
importants, et par conséquent une perturbation de la disponibilité des
médicaments au niveau de l’hôpital
21
disponible ce qui entraine des surstocks, des commandes urgentes, les ruptures de
stock, et des prêts urgents auprès des autres services.
Les commandes du service des urgences ne reflètent pas les besoins réels
des prescripteurs, ce qui explique que 29,45% des patients admis aux urgences
n’ont pas été couverts.
La délivrance des médicaments se fait chaque jour par l’infirmier chef qui
alimente une armoire d’une façon estimative, puis à partir de cette dotation chaque
infirmier alimente son chariot. Cette méthode n’assure pas la traçabilité des
produits, et entraine des pertes énormes en médicaments, et par conséquent une
inadéquation entre la commande et le besoin réel du service.
22
9. L’administration :
B. Limite de l’étude :
23
avec le cas étudié (volume des ressources, gamme des produits utilisés, gamme
des soins offerts...) Toutefois, en terme de circuit, les points à améliorer sont
pratiquement les mêmes dans tous les hôpitaux publics et à ce titre il est possible
de généraliser sans trop de risques, les résultats de cette étude qui concernent le
circuit des médicaments.
V. Recommandations :
B. La pharmacie hospitalière :
- Elaborer un plan de communication de la pharmacie
- Construire une pharmacie qui répond aux normes
- Mettre à niveau et aux normes les locaux actuels de la pharmacie en cas
d’impossibilité de la construction d’une nouvelle pharmacie
- Renforcer l’équipe de la pharmacie par l’affectation du personnel
(préparateurs en pharmacie, les agents de manutention)
- Sensibiliser et impliquer l’ensemble des prescripteurs pour la sélection
des produits pharmaceutique.
- Mettre à la disposition de l’ensemble des prescripteurs la liste des
médicaments et disponible à la pharmacie hospitalière dans un format
facile à consulter, et afficher la liste actualisée dans tous les services.
- Améliorer les procédures de réception des livraisons en impliquant le
CMDM
24
- Améliorer le stockage des médicaments, par le réaménagement des locaux,
l’élaboration des procédures de stockage, et faire des inventaires
systématiques (une fois par semestre pour l’ensemble du stock et une fois
par trimestre pour les vitaux).
- Élaborer en concertation avec les services cliniques un planning de
livraison des médicaments.
- Élargir l’utilisation des ordonnances nominatives aux prescriptions des
antibiotiques et les médicaments des ALD, en plus des médicaments
onéreux tout en veillant à leur analyse par le pharmacien.
- Faire des supervisions pour vérifier régulièrement le degré de
prescription des médicaments disponibles à l’hôpital.
- Mettre en place un système d’information fiable par : un réseau intranet
entre le service de la pharmacie et les services cliniques, installer un
logiciel adapté pour la gestion des produits pharmaceutiques, établir un
modèle standard des supports de gestion manuels.
- Élaboration des protocoles thérapeutiques en concertation avec
l’ensemble des prescripteurs.
- La prescription doit être orientée vers les médicaments disponibles au
niveau de la pharmacie hospitalière.
- Assurer une formation continue en gestion des produits pharmaceutiques
pour le personnel soignant
25
VI. Conclusion :
26
x. Bibliographie :
27
18. Plan d’action 2008-2012
19. Politique pharmaceutique nationale, cours de Dr Achehboune INAS 2012
20. Principes directeurs applicables au stockage des médicaments essentiels et
autres produits de santé. OMS ; Décembre 2003
21. Rapport de la commission (approvisionnement des secteurs publics en
médicaments et consommable médicaux) février 2008
22. RIH 2010
28
ANNEXES
Annexe 1 :
Revue de la littérature :
La gestion des médicaments repose sur trois systèmes inter-reliés qui sont
le système d’approvisionnement en médicaments, le système du financement et le
système d’informations (de l’offre et de la demande) (9). Le système
d’approvisionnement est le système principal et le plus important, les systèmes du
financement et des informations doivent être organisés pour que ce système
principal soit performant.
29
1. Sélection :
V : médicaments vitaux;
E : médicaments essentiels;
N : médicaments non-essentiels
La sélection soigneuse d’une gamme limitée de médicaments essentiels
améliore la qualité des soins, la gestion des médicaments, la disponibilité des
médicaments, le rapport coût/efficacité, et l’accessibilité aux médicaments, se sont
les raisons pour lesquelles, suite à Alma Ata qui a définit la politique des soins de
santé primaires fin des années 70, l'OMS a adopté le concept de médicaments
essentielles qui sont, selon OMS, ceux qui satisfont aux besoins de la majorité de
la population en matière de soins de santé, ils doivent être disponible à tout
moment, en quantité suffisante, sous la forme pharmaceutique appropriée, et un
prix accessible pour les individus et la communauté. Et il a mis au point en 1977
une liste de + 400 médicaments considérés comme essentiels pour répondre aux
besoins d'un pays. Cette liste est revue régulièrement (17éme liste en 2011), et
depuis près d'une centaine de pays ont alors créé leur propre liste de médicaments
essentiels sur la base de la liste OMS, en tenant compte des pathologies courantes
sur leur territoire et aussi de leur production locale et traditionnelle (1-6-8-9), et
parmi ses pays le Maroc qui depuis 2001 dispose d’une liste nationale des
30
médicaments et des dispositifs médicaux essentiels (562 articles en 2010) (vitaux,
onéreux).
Il existe deux méthodes de l’estimation des besoins en quantité à partir de
la liste des médicaments essentiels, et aucune n’est parvenue à faire l’unanimité
(1-6-8-9) :
- La méthode basée sur la consommation.
- La méthode basée sur la morbidité et le protocole thérapeutique type.
Méthode basée sur la morbidité et le traitement type: elle consiste à
déterminer le nombre et le profil des fournisseurs de soins (ou établissement de
soins) et les types de morbidité pris en charge, évaluer les quantités des
médicaments nécessaires à partir du nombre de services et de schémas
thérapeutiques standards(les schémas types de traitement) Cette méthode est plus
réaliste, elle reflète les besoins de la population utilisatrice des services. Pour
déterminer la quantité totale de médicaments nécessaires pour traiter chaque
problème de santé, il faut multiplier la quantité de médicaments administrée pour
le traitement type du problème considéré par le nombre d'épisodes de traitement.
On refait ce calcul pour chaque problème de santé et les médicaments employés
pour le traiter. Lorsqu'un médicament sert pour plusieurs problèmes de santé, on
additionne les totaux respectifs pour obtenir la quantité totale nécessaire(16), elle
nécessite :
Formule de calcul :
31
Formule de calcul :
Consommation de N mois
Consommation Mensuelle -----------------------------------
=
Moyenne (CMM) N mois
C’est une méthode qui n’a pas besoin de données détaillées sur la
morbidité ni sur les schémas types de traitement, son calcul est simple, et permet
de repérer les problèmes de gestion du stock. Elle nécessite des données de
consommation précises et fiables, une absence de ruptures de stocks, pertes et
gaspillages, des commandes de services toujours honorées, des mécanismes de
rationalisation des prescriptions et de l’utilisation respectés et surtout un système
d’approvisionnement bien organisé (correction rapide des erreurs)
Dans la pratique, il est préférable d’utiliser les deux méthodes à la fois.
On procède en premier temps à des estimations à l'aide de la méthode fondée sur
la morbidité pour établir une base de départ et ensuite on utilise la méthode de la
consommation.
Au Maroc, les hôpitaux SEGMA sont responsables de la sélection des
médicaments à commander qui se fait sur la base de la nomenclature nationale,
élaborée par la DHSA en collaboration avec la DA, la DMP et avec la
participation de prescripteurs de différentes spécialités, de gestionnaires et de
pharmaciens, révisée chaque deux ans et envoyée par la division de
l’approvisionnement.
Au niveau des CHU la sélection des médicaments se fait sur la base d’une
nomenclature préétablie. La quantification des besoins se fait selon les données de
consommations moyennes des années antérieures et non pas sur les besoins réels
de prise en charge des malades pour raison de non disponibilité d’informations
suffisantes sur la morbidité et insuffisance ou non standardisation des protocoles
thérapeutiques pouvant aider dans l’expression des besoins(8-21).
32
2. Acquisition :
L’acquisition est l’achat aux fabricants des médicaments sélectionnés.
Dans certains pays, l’acquisition inclut également des dons. Les acheteurs sont les
grossistes, les centrales d’achats ou les unités de distribution. (16)
Les stratégies d’acquisition des médicaments doivent tenir compte des
incertitudes sur la qualité des médicaments qui seront livrés, sur les délais de
livraison et sur le prix à payer. Ces incertitudes sont dues en grande partie aux
comportements stratégiques des fournisseurs. Les différentes procédures d’achat
existantes (adjudication, appel d’offres, gré à gré et achats directs) sont définies de
façon juridique. Elles cherchent à préserver les intérêts de l’organisme acheteur
face aux fournisseurs et face à ses agents chargés de l’achat. De nombreuses
stratégies d’achat sont théoriquement possibles : la confiance aveugle, la défiance
systématique et la coopération. (9)
La stratégie de confiance aveugle :
On peut appeler stratégie de confiance aveugle celle qui est suivie par la
procédure d’achat sur catalogue, sur facture « achats directs ». L’acquéreur fait
confiance à un producteur soit parce que le producteur a le monopole du produit,
soit parce qu’il ne peut lui-même contrôler ni la qualité, ni le niveau des prix, soit
parce que les tests antérieurs ont donné satisfaction, soit encore parce que le
producteur a une bonne réputation. A la limite, il n’y a pas de choix des
fournisseurs : est retenu le plus proche, le plus simple, celui habituel, sans
s’interroger sur ce choix. Les relations entre fournisseurs et acheteurs sont très
stables. L’avantage de cette stratégie est sa souplesse, sa rapidité et des coûts de
transaction très faibles. L’inconvénient est que les fournisseurs peuvent abuser de
cette situation où l’acheteur est passif par rapport au marché qu’il ne cherche pas à
connaître pour mieux l’utiliser.
33
pas tenu compte du passé et il n’y a pas d’anticipation du futur. Les producteurs
nationaux ne sont pas privilégiés. Il n’est pas tenu compte de la réputation du
fournisseur : seules comptent les conditions de transaction offertes. Il en résulte
que les relations économiques sont très instables et changent au gré des
opportunités. Cette stratégie comporte un inconvénient majeur, c’est les coûts de
transaction qui sont très élevés, car Ils proviennent de la recherche permanente du
fournisseur au meilleur prix et de la vérification permanente et très approfondie de
la qualité des médicaments, ces activités entraînent aussi une grande charge de
travail pour le lancement et le dépouillement des adjudications et appels d’offres.
Une stratégie de coopération est suivie lors des appels d’offres et des
marchés de gré à gré lorsqu’on recherche des transactions à des prix intéressants
sur une période de plusieurs années. L’acquéreur fait une confiance limitée aux
producteurs et vérifie qu’ils n’en abusent pas. L’existence de la confiance suppose
une certaine stabilité dans les relations entre acheteurs et vendeurs : la liste des
fournisseurs admis est restreinte à ceux favorablement connus.
34
l’approvisionnement achète les médicaments auprès des fournisseurs nationaux,
exception faite pour l’achat de vaccins à l’UNICEF. Le stockage et la livraison
sont assurés au niveau du service de gestion des produits pharmaceutiques
(Berchid) pour les médicaments et des dispositifs médicaux. L’insuline, vaccins
et les produits de la planification familiale sont stockés à Casablanca (dépôt de
beau séjour) (21).
3. Distribution :
35
4. Utilisation :
a. Prescription :
Le processus de prescription est très mal connu, car il est très complexe et
peu étudié (10). Normalement il doit se dérouler selon quatre étapes : un
diagnostic le plus précis possible ; identification de toutes les solutions possibles ;
choix de la meilleure solution ; exécution de cette décision. Or ce modèle idéal est
rarement utilisé parce que les décisions se font presque toujours en situation
d’information incomplète.
36
- le diagnostic est incertain; probabilité de différents diagnostics ou
diagnostic réel inconnu;
- le traitement doit commencer rapidement avant que le diagnostic précis ne
soit établi;
- l’essai d’un traitement aide à préciser le diagnostic en éliminant des
hypothèses;
- les traitements possibles ne sont pas tous connus du prescripteur ou pas
connus très précisément;
- le prescripteur ne peut pas trouver la meilleure prescription, parmi celles
qu’il connaît, pour atteindre les différents objectifs du traitement;
- le prescripteur ne sait pas quel sera le comportement du patient face au
traitement prescrit
Ces limites à la décision rationnelle ont été interprétées par Simon (9) de la
façon suivante : les décisions suivent moins une rationalité substantielle de
recherche d’un optimum qu’une rationalité procédurale de recherche d’une
solution satisfaisante. Selon la rationalité procédurale, les processus de décision
sont des processus relativement empiriques qui font appel à l’expérience et à la
connaissance apprise sur le cas, ce qui fait que les prescriptions sont souvent très
éloignées des acquis de la science, même si l’on tient compte des conditions
particulières.
37
Méthodes pour rationaliser les prescriptions (8-13) :
formation individualisée : Les méthodes les plus efficaces sont celles qui
forment les prescripteurs à la résolution des problèmes thérapeutiques qu’ils
rencontrent Il s’agit de la formation individualisée de médecins sélectionnés, en
utilisant des programmes sur des problèmes bien ciblés et comportant des
interventions multiples.
b. Délivrance et dispensation :
38
Délivrance globalisée : les prescriptions réalisées sont adressées à la
pharmacie qui globalise les ordonnances reçus et les distribues aux services, cette
méthode améliore la sécurité du patient.
c. Administration :
B. Système de financement :
39
Les dépenses en médicaments doivent être examinées de façon attentive,
car elles représentent, dans tous les pays, un aspect critique des politiques de
santé. La moitié de la population mondiale n’a pas accès régulièrement aux
médicaments absolument indispensables et cette proportion est estimée à plus de
60% dans les pays en développement. Le financement de la santé est un
mécanisme par lequel les ménages payent leur accès aux soins pour une série
donnée de services. Dans de nombreux pays à revenu élevé, plus de 70 % des
produits pharmaceutiques sont financés par l’État et l’existence de systèmes
d’assurance maladie (AM) qui permettent d’assurer un meilleur accès financier et
équitable (1-8). Mais dans les pays à revenu faible ou moyen, les dépenses
publiques ne couvrent pas les besoins pharmaceutiques de base de la majorité de
la population, il n’existe pas de mécanisme de partage du risque de santé, et 50 à
90 % des médicaments sont payés par les patients eux-mêmes. La couverture
moyenne en assurance maladie est de 35 % en Amérique latine, 10 % en Asie et 8
% en Afrique (8). Les paiements directs constituent donc le principal mécanisme
de financement des médicaments mêmes essentiels (5). Pourtant ces paiements
directs sont un déterminant des « dépenses catastrophiques » des ménages, et la
survenue de maladies devient une source d’appauvrissement supplémentaire des
ménages déjà démunis(8). Plus d’un tiers de la population mondiale n’a pas accès
aux médicaments à cause de ces paiements directs. Au Maroc par exemple, plus
de 57.4% de la dépense globale de santé (30.6 milliards de dirhams) a été financé
par le paiement direct des ménages, et plus de 33.6% de cette dépense est
consacré à l’achat des médicaments et biens médicaux dont 50% des paiements
sont effectués par les ménages(6). La majorité des ménages (plus de 50 %) vivent
en milieu rural, Malheureusement, ces ménages sont les principales sources de
financement des médicaments essentiels à travers les mécanismes de paiements
directs. En 2007, des études réalisées par l’OMS, la banque mondiale, les
ministères des Finances et de la Santé de plusieurs pays d’Afrique (Mali, Burkina
fasso ….) avaient confirmé que les barrières financières constituent le principal
handicap à l’accès aux médicaments essentiels pour les ménages en Afrique. Elles
ont montré en effet que les mécanismes de paiements directs des médicaments
essentiels entraînent des dépenses catastrophiques et un appauvrissement
supplémentaire des ménages surtout en milieu rural.
40
C. Politique pharmaceutique :
41
Accessibilité économique : par l'adoption d'un système moderne et
transparent de fixation des prix des médicaments. Les actions envisagées pour
l’atteinte de cet objectif sont la mise en place d’une nouvelle procédure de fixation
des prix (Action 66), Réexamen du niveau des marges de toute la chaîne de
distribution des médicaments innovants chers (Action 67). Et la mise en œuvre
des recommandations de la commission sur les médicaments en encourageant la
prescription des génériques et informant les consommateurs sur l’usage de ces
médicaments (Action 68).
42
L’assurance qualité repose sur des normes et des règles de bonnes
pratiques et des outils de contrôle :
D. Système d’information :
43
créer des ruptures de stock ou des sentiments de pénurie, si sont distribués des
médicaments non prescrits, ou a contrario si sont prescrits des médicaments non
distribués (1-13).
44
Annexe 2 :
45
Annexe 3 :
Financement
Système Disponibilité
Informations d’approvisionnement en des
médicaments à l’hôpital et au médicaments
service des urgences
La politique
pharmaceutique Couverture
et régulation des
Besoins des
patients
Prescription Administration
Dispensation
46
Annexe 4 : Analyse documentaire
Budget de
Budget des DM Budget de
Année médicaments en
en DHs fonctionnement
DHs
5 000 000 1 200 000
2010 15 319 040.48
(32.63%) (7.83%)
4 607 874 1 500 000
2011 16 907 669.17
(27.24%) (8.87%)
5 509 350 1 500 000
2012 16 605 199.38
(33.84%) (9.21%)
Pourcenta
31.23% 8.63% 39.85%
ge/BF
Les
Non commandés Total
médicaments Commandés
Vitaux 116 38 154
Non vitaux 151 192 343
Total 267 (53,72%) 230 (46,27) 497
47
Tableau 4 : Répartition de la commande des médicaments du service des
urgences en 2012 selon les médicaments vitaux et non vitaux.
48
Annexe 5 :
Enquêteur : Dr A. Mouhib
Fonction : Participant INAS
Cadre : mémoire fin d’étude
Sélection
1. La procédure utilisée pour l’estimation des besoins
2. Le comité des médicaments et dispositifs médicaux, et sa composition
3. Le service des urgences est-il représenté
4. La méthode utilisée pour l’estimation quantitative
Stockage
1. Les supports de gestion de stock
2. Existe-t-il de rayonnage adapté
3. La vérification des armoires, les dates de péremption, les stocks maximaux et
minimaux
4. Les mesures prisent pour s'assurer de la qualité du stockage
5. Le suivi et le contrôle des stocks?
49
7. Méthode qui fixe les quantités à livrer
8. La supervision des stocks des services
L'administration :
1. Le pharmacien et le bon usage du médicament
Relation avec le service des urgences
1. La relation de la pharmacie et le service des urgences
2. Des problèmes particuliers entre la pharmacie et le service des urgences
Suggestion pour l’amélioration
Annexe 6 :
Enquêteur : Dr A. Mouhib
Fonction : Participant INAS
Cadre : mémoire fin d’étude
Renseignements généraux
1. Qualification du responsable
2. Le responsable de la pharmacie et la formation en gestion
Sélection
1. Le service dispose d’une LNME
2. L’ utilisation de la LNME pendant l’élaboration des commandes
3. La participation à la détermination des besoins
4. La méthode utilisée pour l’estimation quantitative
Commande
1. Est-ce que le service dispose-t-il des supports standards de commande
50
2. Le service utilise-t-il ces supports
3. La détermination des quantités à commander
4. Le planning d’élaboration des commandes
5. La fréquence des commandes complémentaires
Réception
1. L’écart entre les commandes et les livraisons
2. L’enregistrement des produits livrés sur les supports de gestion
Stockage
1. Les supports de gestion de stock
2. Le rayonnage
3. La vérification des armoires, les dates de péremption, les stocks maximaux
et minimaux
4. Les mesures prisent pour assurer de la qualité du stockage
Gestion des stocks
1. Existe- t-il un niveau minimum et maximum pour chaque produit ?
2. La pharmacie et stock de sécurité
3. La détermination des niveaux de stock
Délivrance au personnel soignant
1. La base de la détermination de la dotation quotidienne
2. la consommation
3. Les procédures pour l’alimentation du chariot
Utilisation
1. L’existence des protocoles thérapeutiques
2. La base d’élaboration des commandes
Contrôle et suivi
1. Le service a reçu des supervisions concernant le volet de la gestion des
médicaments
2. Le contrôle de stock du service par le pharmacien
51
Annexe 7 :
Grille d’entretien avec le médecin chef du service des urgences
Enquêteur : Dr A. Mouhib
Fonction : Participant INAS
Cadre : mémoire fin d’étude
Renseignements généraux
1. Qualification du responsable
2. Les médecins et la formation en gestion
Sélection
1. Le service dispose d’une LNME
2. L’ utilisation de la LNME pendant l’élaboration des commandes
3. La participation à la détermination des besoins
4. La méthode utilisée pour l’estimation quantitative
5. La révision de la LNME par le service
Commande
1. Est-ce que le service dispose-t-il des supports standards de commande
2. Le service utilise-t-il ces supports
3. La détermination des quantités à commander
4. Le planning d’élaboration des commandes
5. La fréquence des commandes complémentaires
Réception
1. L’écart entre les commandes et les livraisons
2. L’enregistrement des produits livrés sur les supports de gestion
Stockage
1. Les supports de gestion de stock
2. Le rayonnage
3. La vérification des armoires, les dates de péremption, les stocks maximaux
et minimaux
4. Les mesures prisent pour assurer de la qualité du stockage
Gestion des stocks
1. Existe- t-il un niveau minimum et maximum pour chaque produit
52
2. La pharmacie et stock de sécurité
3. La détermination des niveaux de stock
Délivrance au personnel soignant
1. La base de la détermination de la dotation quotidienne
2. la consommation
3. Les procédures pour l’alimentation du chariot
Utilisation
1. L’existence des protocoles thérapeutiques
2. La base d’élaboration des commandes
Contrôle et suivi
1. Le service a reçu des supervisions concernant le volet de la gestion des
médicaments
2. Le contrôle de stock du service par le pharmacien
53
Annexe 8 :
Enquêteur : Dr A. Mouhib
Fonction : Participant INAS
Cadre : mémoire fin d’étude
54
Annexe 9 :
Grille d’observation des outils du stock
Enquêteur : Dr A. Mouhib
Fonction : Participant INAS
Cadre : mémoire fin d’étude
55
Annexe 10 :
Enquêteur : Dr A. Mouhib
Fonction : Participant INAS
Cadre : mémoire fin d’étude
Observation :
56