Le Grand Djihad - Lutter Contre Son Ego
Le Grand Djihad - Lutter Contre Son Ego
Le Grand Djihad - Lutter Contre Son Ego
ou
lutter contre soi-même
Jmam :XIwmeintJ
Présentation
L'homme est la plus prodigieuse et la plus complexe créa-
ture de Dieu. Un être qui, outre les instincts naturels et ani-
maux et les réactions physiques, possède une nature (ji fra) et
une personnalité spirituelles qui le distinguent des autres êtres
vivants. Un être qui pense, qui choisit, qui, au moyen de sa
réflexion intellectuelle et de son activité physique, écarte de-
vant lui les difficultés pour arriver à une vie meilleure et, pa-
rallèlement à cet effort, trace 1'histoire de sa vie, ajoute aux
connaissances qu'il hérite de ses ancêtres et prépare 1a v oie
pour des changements accélérés, une plus grande domination
de ses descendants sur la nature et la découverte des choses
inconnues. Mais, hélas ! au milieu de 1'agitation des efforts
8 Le grand djihad
humains pour réaliser ses désirs et ses fins et dans les troubles
de 1'affrontement entre 1'homme et la nature, une réalité ô
combien précieuse se voit oubliée, à savoir: 1'âme et
1'essence de la personne humaine ou en d'autres termes
1'homme lui-même, 1'éducation et la régénérescence de son
âme et la réalisation de 1'homme transcendant, un homme que
le Créateur de 1' existence a qualifié de plus noble des créatu-
res et à propos de la connaissance duquel les véritables com-
mentateurs de la Révélation ont dit : « Qui se connaît lui-
même connaît son Seigneur ».
Oui, 1 'oubli et 1a négligence mêmes des dimensions i nfi-
nies de 1' esprit humain ainsi que 1'inattention aux capacités de
l'homme à parcourir la voie des perfections et des vertus est
un mal qui a touché la plupart des sociétés humaines, et le rè-
gne de la technologie et de la vie mécanique ainsi que la do-
mination des matérialistes et idolâtres de ce bas monde sur
une vaste partie de la terre, d'une part, et 1'incapacité des di-
verses écoles et idéologies à proposer une voie claire et une
interprétation sûre de 1'homme, d'autre part, ont aggravé cette
marche à reculons et cette aliénation. Pendant ce temps, seuls
les tenants de 1'unicité divine, les Prophètes et les gardiens du
sanctuaire des valeurs et des réalités spirituelles faisaient d~
1' éducation de 1'homme la visée de leur perpétuel combat et,
en accord avec le flambeau de 1' intelligence et 1' appel de la
nature humaine profonde, guidaient la société humaine vers
les perfections et les valeurs transcendantes, et en vérité ce qui
a subsist,é, dans 1'histoire de la vie humaine, des grandes gloi-
res et valeurs et des civilisations authentiques est le fruit de
ces efforts.
La Révolution islamique, qui s'est produite à 1'époque ac-
tuelle sous les yeux incrédules du monde grâce à 1' aspiration
d'un homme de Dieu, n'était pas en son essence qu'un mou-
Lutter contre soi-même 9
2. Rappelons que les questions abordées dans le livre sur le grand dji-
had sont tirées des directives de l'Imam à divers moments de son séjour à
Nadjaf, directives éditées et mises en ordre par sayyed AI,mad Rü}:tàni.
12 Le grand djihad
Une année de plus de notre vie s'est écoulée. Vous, les jeu-
nes, vous avancez vers la vieillesse et nous, les vieux, vers la
mort. Vous avez conscience de 1'étendue de vos études et des
connaissances que vous avez acquises au cours de cette année
scolaire. Vous savez combien vous avez appris et jusqu'à quel
niveau vous avez haussé votre savoir. Mais en ce qui concerne
l'amélioration morale, l'acquisition de comportements
conformes à la Loi divine, les connaissances spirituelles et la
régénérescence de l'âme, qu'avez-vous fait? Quel progrès
avez-vous accompli ? Avez-vous seulement pensé à vous
amender et améliorer ? Aviez-vous quelque programme en ce
domaine ? Malheureusement, il me faut bien dire que vous
n'avez rien fait qui soit remarquable ni avancé d'un grand pas
dans la voie de votre amendement et amélioration.
14 Le grand djihad
3. Le Commandeur des fidèles ['Ali fils d'Abou Tâlib], que la Paix soit
avec lui, a dit : «Lorsque le Messager de Dieu, Dieu le bénisse lui et les
16 Le grand djihad
nant les obligations des savants dans les O~ül al-Kiï.Îz' ou les
Wasa 'i/ 5 , vous verrez qu'il y est fait état pour les savants de
lourds devoirs et de graves responsabilités. Il est dit dans un
hadith que lorsqu'il est sur le point de rendre 1'âme, le savant
n'a plus Popportunité de se repentir et .que son repentir dans
cet état n·est pas accepté, car c'est de ceux qui sont ignorants
que Dieu accepte jusqu'aux derniers instants le repentir6 •
Dans un autre hadith, il est dit que soixante-dix péchés sont
pardonnés à l'ignorant avant qu'un seul le soit au savane. Ce-
la parce que le péché du savant nuit gravement à 1' islam et à
la société musulmane. Si un homme du commun et ignorant
commet une désobéissance, il ne nuit qu'à lui-même et ne
cause que son propre malheur, mais si un savant se dévoie et
agit mal, il dévoiera tout un monde et fera du tort à 1' islam et
aux savants de l'islam 8 . S'il est dit dans un hadith que les gens
vous les vices et ayez dans 1'étude une intention pure afin
qu'elle vous rapproche de Dieu. Si les actions ne sont pas
animées d'une intention pure, elles éloignent 1'homme de la
cour du Seigneur. Pourvu qu'après soixante-dix ans, lorsqu'on
ouvrira le registre de vos œuvres, il n'apparaisse pas, Dieu
vous en préserve, que vous vous êtes éloigné de Dieu pendarit
soixante-dix ans. Vous avez entendu 1'histoire de cette pierre
qui tomba dans 1'Enfer et dont, après soixante-dix ans, le bruit
qu'elle fit en en touchant le fond se fit entendre. Selon ce qui
est rapporté, le Messager de Dieu, Dieu le bénisse lui et les
siens, expliqua qu'un vieillard de soixante-dix ans était mort
qui, durant ces soixante-dix années, n'avait fait qu'avancer
17
vers l'Enfer . Prenez garde que l'Enfer ne soit pas l'acquis de
quelque cinquante années laborieusen1ent passées dans les
séminaires. Pensez-y et faites-vous un programme
d'éducation et de régénération de vos âmes et d'amélioration
de vos caractères. Désignez-vous un maître d'éthique. Organi-
sez des séances d'exhortation et de prédication, de leçons et
de conseils spirituels. On ne peut s ' amender de manière auto-
didacte. Si les séminaires restent ainsi vides de directeurs de
conscience et de séances de conseils spirituels, elles seront
condamnées à disparaître. Comment se fait-il que les discipli-
nes juridiques des fondements et applications du droit nlusul-
man nécessitent maîtres et études, que tout art ou science en
ce monde exigent un maître et professeur, qu e p ersonne ne
devient de n1anière autodidacte spécialiste en quelque branche
que ce soit, ni docteur de la Loi, ni savant religieux, mais que
les disciplines morales et spirituelles, qui sont le but de la
mission des Prophètes et sont des connaissances des plus fines
et subtiles, n'auraient nul besoin d'être enseignées ni apprises
et s'acquerraient de manière autodidacte et sans professeur?
20. Le Shar~1 ai-Lom ·a, de Zayn a d-din al-· Ami li, surnommé « le se-
cond martyr » (ush-slwhïdo th-thü.ni, m. 966/ 1559), est un commentaire de
al-Lom 'ato d-dimashqiyya, de Mo~ammad b. Makki al-' Amili, surnommé
« Je premier martyr» (ash-shuhïdo 1-uH'H'ul, m . 78611 384). C' est 1'un des
principa ux traités defiqh étudiés dans les fwH'Zu-s . [N .d.T.]
21. Mo'awiya fils d' Abü Sofyan usurpa le Califat après avoir combattu
le Calife légitime de son temps, 'Ali fils d' Abü Talib. En contradiction
avec les principes antidynastiques de 1'islam, il intronisa son fils avant de
mourir et fut ainsi à l'origine de la première dynastie «musulmane », celle
des Omeyyades. [N.d.T.]
28 Le grand djihad
22. Le Commandeur des fidèles, l' Imam ' Ali fils d'Abü Talib, a dit :
« Si les dépositaires du savoir l 'assument comme il se doit. ils seront aimés
de Dieu, de Ses anges et de celles de Ses créatures qui Lui sont obéissan-
tes ; mais s'ils 1'assument en vue de ce bas monde. ils seront détestés de
Dieu et méprisés des gens. » (To~uf ul- 'oqül, p .20 1, hüh kulimüt Amiri /-
mo 'minïn).
30 Le grand djihad
par ses faits et gestes, l'Enfer reste éteint. C'est la réalité inté-
rieure de ce monde matériel qui est 1'Enfer : aller vers le
monde matériel, c'est aller vers 1'Enfer. Lorsque 1'homme
quitte ce monde pour l'autre et que les voiles [qui
1'empêchent de voir la réalité des choses] disparaissent, il
comprend que « cela de par ce que vos mains ont préparé»
(Coran, 3.182) et «ils trouveront ce qu'ils ont fait présent»
(Coran, 18.49). Tous les actes que 1'homme fait en ce bas
monde, il les verra dans l'autre monde. Ils prendront corps
devant lui : « Quiconque aura fait le poids d'une poussière
de bien le verra et quiconque aura fait le poids d'une pous-
sière de malle verra» (Coran, 99.7-8). Tous les fait et gestes
et les dires de 1'homme se reflètent dans 1' autre n1onde. C'est
comme si on faisait un film de notre vie et qu'on le montrera
dans 1'autre monde : il n'y aura pas moyen de nier. Tous nos
actes et mouvements nous seront montrés, sans compter que
nos membres en témoigneront : «Ils dirent : "Dieu nous a
fait parler, Lui qui fait parler toute chose."» (Coran, 41.21 ).
Face à Dieu qui aura rendu tou te chose parlante et 1oquace,
vous ne pourrez nier ni cacher vos actes hideux. Pensez-y
quelque peu. Soyez prévoyants. Pesez les conséquences des
choses. Songez aux périlleuses étapes qui vous attendent ;
n'oubliez pas 1'oppression du tombeau, le monde d'outre-
tombe et les difficultés et rudes épreuves qui y font suite.
Croyez à tout le moins à 1'Enfer. Si un hon1n1e croit réelle-
ment à ces étapes périlleuses, il change sa manière de vivre. Si
vous aviez foi en ces choses avec certitude, vous ne vivriez
pas de manière si libérée et relâchée. Vous préserveriez votre
vous qui n'y pénétrera; c'est un décret inéluctable pour ton Sei-
gneur» (Coran, 19.71 )]. 11 répondit: "Nous sommes passés et il était
éteint". » ('!lm ul-yuqïn, v.2 p.917).
36 Le grand djihad
que vos actes, vos faits et dires, soient tels qu'Il vous retire
Ses grâces et que vous n'ayez d'autre issue que rester àjan1ais
dans le Feu. Vous ne pouvez actuellement pas garder une
seule minute une pierre chaude dans votre main, alors gardez-
vous du feu de l'Enfer. Jetez ces feux hors des séminaires et
'
du milieu clérical. Eloignez de vos cœurs ces discordes, ces
hypocrisies. Ayez un beau comportement et soyez en bons
termes avec les créatures de Dieu. Considérez-les d'un œil
affectueux et bienveillant. Certes, en raison de sa désobéis-
sance et de sa rébellion, ne soyez pas en bons termes avec le
pécheur ; mettez-le face à son acte indigne et laid et défendez-
le-lui, mais gardez-vous de semer le trouble et 1'agitation. Fai-
tes du bien aux bons et honnêtes serviteurs de Dieu. Respectez
ceux qui sont savants en vertu de leur savoir, ceux qui sont
dans la bonne voie en vertu de leurs bonnes actions et ceux
qui sont ignorants et incultes pour la raison qu' ils sont des
serviteurs de Dieu. Ayez un bon comportement. Soyez miséri-
cordieux. Faites preuve de sincérité et de fraternité. Amendez-
vous. Vous voulez an1ender et guider la société : quelqu'un
qui n'a pas su s'améliorer et se diriger, comn1ent voudrait-il et
pourrait-il guider et diriger autrui ? 11 ne reste à présent que
quelques jours du mois de sha 'ban : tâchez de réussir, pendant
ces quelques jours, à vous repentir et à réfom1er votre ân1e, et
abordez le mois béni de Ramaçlân avec une âme saine.
26. lqhal ul-u 'mal, u 'mal slwhri slw 'hün, p.685 ; Mi.yhci~l af-
motuhuddjid '11'U silü(1 uf-mota 'u.hhid, p .374; Bi~uïr al-anwür, v.9l p.97-99,
K. adh-dhikr wu d-do 'cl ', hüh 32, had. 12.
Lutter contre soi-même 39
29. Djàbir rapporte de [l'Imam] Abu Dja'far [ai-Bàqir), que la Paix soit
avec lui, qu' i 1 a dit que le Messager de Dieu, Dieu 1e bénisse 1ui et 1es
siens. se toumait vers les gens et disait : (< 0 gens, lorsque le croissant de
lune du mois de Ramwfiin apparaît, les démons rebelles sont enchaînés. les
portes du Ciel. du Paradis et de la miséricorde sont ouvertes. les portes de
l'Enfer sont fermées et les prières sont exaucées.» (Wuscï 'il ush-shi'a, v.7
p.224, K. a.y-.yuwm, ahH·iï.h Cl~tkûmi slwhri Rumw.jiin, hüh 18. had. 14 ).
Lutter contre soi-même 43
1'acte que vous voulez accomplir, des paroles que vous voulez
prononcer, des propos que vous êtes en train d'écouter. . . Ce
sont là les règles élémentaires et formelles du jeûne. Respeç-
tez à tout le moins ces règles formelles. Si vous voyez que
quelqu'un veut médire, empêchez-le et dites-lui que vous
vous êtes engagés à vous abstenir des choses illicites pendant
ces trente jours du Ramaqan, et si vous ne pouvez 1' empêcher
de médire, quittez cette réunion ; ne vous asseyez pas pour
écouter. Les musulmans ne doivent rien a voir à craindre de
votre part. Quelqu'un dont les autres musulmans ne sont pas à
l'abri de la main, de la langue ou de l'œil n'est pas en réalité
musulman 31 ; il ne 1'est que formellement et en apparence ; il
n'a que formellement dit «point de dieu hormis Dieu». Si, à
Dieu ne plaise, vous entendiez offenser et bafouer quelqu'un
ou commettre quelque médisance, sachez que vous êtes en
présence du Seigneur, que vous êtes les hôtes de Dieu le Très-
Haut, et que c'est en présence de la Réalité suprême que vous
vous comportez mal envers Ses serviteurs. Or, offenser un
serviteur de Dieu, c'est offenser Dieu. Ces ont là desservi-
teurs de Dieu, surtout si ce sont des gens de science chemi-
nant sur la voie du savoir et de la vertu.
Parfois, vous voyez un homme en arriver par de telles cho-
ses au point qu'au moment de mourir il renie Dieu et nie les
signes de Dieu : « Puis, l'aboutissement de ceux qui firent
le mal fut qu'ils traitèrent de mensonge les signes de Dieu
et s'en moquèrent» (Coran, 30.1 0). Ces choses se font pro-
31 . L'Imam Abü Dja'far ai-Bàqir, que la Paix soit avec lui, a rapporté
que le Messager de Dieu, Dieu le bénisse lui et les siens, a dit : « Pour sûr.
je v ais vous dire qui e st fidèle : c 'est celui à qui 1es fidèles confieraient
leurs vies et leurs biens. Et pour sûr, je vais vous dire qui est musulman :
c'est celui dont les musulmans 11 'ont à craindre ni la langue ni la main. >>
(O.yülui-Kiifi, v.3 p.331, K. ul-imiini wu 1-k<dr, hiih u/-nw 'min wu 'uliimii-
toh wu .y(/litoh, had. 19).
Lutter contre soi-même 45
34. Forü · ul-Kii.fi. v.4 p.63. K. a.y-.yawm, hüh mü 'Uû 'a ji .feu./li .y-.ymrm
H'U .y-.yü 'im, had. 6.
48 Le grand djihad
{Connaissance etjoi/
Parfois, on voit que quelqu'un a connaissance de ces réali-
tés, mais qu'il n'y a pas foi. Le laveur de mort n'a pas peur
des n1011s, parce qu'il a la cet1itude que les n1orts n'ont pas le
pouvoir de nuire et de faire du n1al. Lorsqu 'il était en vie et
que 1'esprit était dans le corps, il ne pouvait déjà rien faire ,
Lutter contre soi-même 51
35. <<.J'en jure par Dieu. si l 'on mc.> donnait/cs sepr climats et cc qui sc
trouve sous leurs cieux pour que je dc.;.whhs.H' ù Dieu en d(;rohant à une
fou rmi le son d 'un grain d 'orge. je ne le ferais pas. » (Nalulj al-halûgha,
kho(ha 215 ).
52 Le grand ((jihad
que le Seigneur est partout présent, il n'y a pas foi. Pire, par
suite de la quantité de désobéissances qui ont enténébré et
noirci son cœur, il ne peut plus du tout accepter ce genre de
questions et de vérités ; peut-être ne considère-t-il même pas
probable qu'elles soient véritables et réelles. Vrain1ent, si
quelqu'un considérait comme probable - il n'est pas besoin
que ce soit une certitude - que ces infom1ations qui se trou-
vent dans 1e Sai nt Coran et les promesses et menaces qui y
sont faites soient vraies, il réviserait ses actes et son compor-
tement et ne foncerait pas si insolemn1ent et impuden1n1ent. Si
vous considériez comme probable qu'il y ait sur un chemin un
fauve et qu'il pourrait vous faire du mal ou qu'un hon1tne ar-
mé s'y trouve qui poutTait vous agresser, par précaution vous
vous garderiez de prendre ce chemin et vous chercheriez à
savoir si c'est vrai ou faux. Se pourrait-il que quelqu'un
considère probable 1'existence de 1' Enfer et le séjour éternel
dans le Feu, et n'en commette pas n1oins des transgressions ?
Pourrait-on dire que quelqu'un sait Dieu le Très-Haut présent
et témoin, se voit lui-même en présence du Seigneur, consi-
dère probable que ses faits et dires connaîtront leur sanction,
qu'il y aura jugement et châtiment, qu'en ce bas n1onde toute
parole qu'il prononce, toute chose qu ' il entreprend, toute ac-
tion qu'il accomplit est notée et consignée, que les anges de
Dieu, veilleurs et présents 37 , 1'observent et consignent tous ses
faits et dires, et qu'en mên1e temps [cette personne] n'a aucun
scrupule à commettre des transgressions ? Le problèn1e est
que l'on ne considère même pas probable que ces choses
soient bien réelles. On conclut de la conduite et du compot1e-
ment de certains qu'ils ne considèrent pas probable qu'il y ait
un monde au-delà du n1onde n1atériel, car cette simple proba-
[Leyremieryasyour s'amender}
Jusqu'à quand comptez-vous dormir du sommeil de
1'inconscience et vous vautrer dans le vice et la perversion ?
Craignez Dieu, inquiétez-vous des conséquences des choses,
éveillez-vous du sommeil de 1'insouciance. Vous ne vous êtes
pas encore réveillés. Vous n'avez pas encore fait le premier
pas. Le premier pas du cheminement spirituel est 1' éveil, mais
vous dormez, les yeux ouverts et les cœurs plongés dans 1e
sommeil. Si les cœurs n'étaient pas assoupis, si les cœurs
n'étaient pas noircis et corrodés par les péchés, vous ne per-
sisteriez pas aussi tranquillement et imperturbablement dans
vos actes et propos inconvenants. Si vous pensiez un tant soit
peu aux choses de 1'au-delà et à ses terrifiantes étapes, vous
accorderiez plus d'importance aux lourdes obligations et res-
ponsabilités qui pèsent sur vos épaules.
Un autre monde vous attend vous aussi. Retour à Dieu et
résurrection sont aussi pour vous. Vous n'êtes pas comme les
êtres autres [qu'humains] qui n'ont pas de retour à Dieu.
Pourquoi cela ne vous donne-t-il pas à réfléchir? Pourquoi ne
devenez-vous pas éveillés et conscients ? Pourquoi vous li-
vrez-vous ou prêtez-vous l'oreille avec une conscience aussi
tranquille à la médisance et au dénigrement de vos frères mu-
sulmans? Savez-vous seulement que ces langues qui s'étirent
pour rn éd ire seront foulées aux pieds à 1a résurrection ? Sa-
vez-vous que « la médisance est la pâture des chiens de
l'Enfer » 38 ? Avez-vous seulement pensé aux conséquences
39. L'lmam Abü 'Abd Allah a~-Sadiq, que la Paix soit avec lui, a dit:
« Le prinCJjJe de toute faute est l'amour de ce bas monde. » ( O.yül ui-Kiiji,
v.4 p.2, K. al-imûni wa 1-kl~fi·, hüh ~whhi d-donyü u·u 1-/lir.yi 'ulayhü, had.
1 ; hüh clhummi cl-donyil wu z-:olulijihü, had. Il).
40. La potomanie est un besoin permanent, d'origine psychologique, de
boire en abondance de l'eau (le plus souvent) ou tout autre liquide.
56 Le grand djihad
41. Lem ot arabe 'u.yr est riche de significations diverses et les com-
mentateurs coraniques ne sont pas unanimes sur le sens qu'il a dans cc
verset : le temps, l'instant, 1'après-midi, le crépuscule, l'abri .. . '? On a donc
préféré ne pas traduire ce mot et laisser ainsi la porte ouverte aux diverses
compréhensions. (N.d.T.)
Lutter contre soi-même 57
prise par Dieu avant la mort. » (Tuj.\·ir al- 'Ayyiishî, v.l p.401 ). Dans le
Nuhdj ul-haliiglw également, 11 est dit : « Certaine f oi est f erme et à de-
meure dans les cœurs et certaine autre y est un dépôt à term e détermin é. »
(NuhJj ul-haliighu, kho(hu 23 1).
Lutter contre soi-même 59
44. Un propos attribué au Commandeur des fidèles 'Ali fils d'Abü Tâ-
lib, que la Paix so1t avec lui, dit qu'« il n'a ni valeur ni poids aux yeux de
Dieu tout-puissant et majestueux ; Il n'a que l'on sache rien créé qui Lui
soit plus détestable et ne l'a pas regardé depuis qu 'Il l'a créé. » (Bi~u1r al-
anwiir, v.70 p.ll 0, K. al-ïmiini wa 1-k(~/'r, hiih 122, had. 109).
45. Il est. rapporté de l'Imam Sâdiq. que la Paix soit avec lui que:« Le
service divin est de trois sortes : certains servent Dieu tout-puissant et
majestueux par crainte ; c'est Le servir en esclaves. Certains servent Dieu
tout-puissant et majestueux en quête de récompense : c'est Le servir en
salariés. Certains servent Dieu tout-puissant et majestueZL"'C par amour ;
c'est Le servir en homme libre et c'est la meilleure manière de servir. »
(Wusii 'il ush-shi 'u, v.l. p45, Ah-..1•üh nwqaddimuti 1- 'ihüdiit, hiih 9, had . 1 ~.
O.yül u/-K,{ji, v.3 p.131, K. a/-ïmüni wu 1-k(~f'r, hiih ul- 'ihüdiit, had . 5).
60 Le grand djihad
46. Le Commandeur des fidèles, •Ali fils d •Abü Tâlib, que la Paix soit
avec lui, a dit:« La demande de pardon est le degré des sublimes et le mot
comporte six sens : le premier est le remords de ce quis 'est passé: le se-
cond, la résolution de ne jamais récidiver ... » (Nahdj al-haliigha, p.1281 1
~1ikma 409 ; voir aussi, pour plus de développements sur le thème du repen-
tir, le hadith 17 des Quarante hadiths commentés par l'Imam Khomeiny).
62 Le grand djihad
47. Voir 'Awiili 1-/uyiilï, v.1 p. J 29, had. 3; ul-Piiimi'o .y-.yughïr, v.2.
p.45, 95.
66 Le grand djihad