Chômage Et Politique de Lutte Contre Le Chômage
Chômage Et Politique de Lutte Contre Le Chômage
Chômage Et Politique de Lutte Contre Le Chômage
A. Définitions
Le chômage au sens du BIT regroupe les personnes sans emploi et en âge de travailler se
trouvant disponibles pour travailler et recherchant activement un emploi.
B. La mesure du chômage
Etre chômeur n’a pas la même signification selon les différents organismes chargés du calcul. En
France, plusieurs définitions sont utilisées :
9 celle de l’ANPE, qui correspond aux demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM),
9 celle du Bureau International du Travail (BIT).
Les femmes sont statistiquement plus touchées que les hommes par le chômage. Toutefois,
on observe une légère réduction de ces inégalités.
Les jeunes apparaissent également plus touchés que les autres tranches d’âge. Le taux de
chômage des 15-29 ans est pratiquement le double comparé aux autres classes d’âge. Les
plus de 50 ans sont également de plus en plus touchés.
Le niveau de qualification constitue une protection contre le chômage : les personnes les plus
diplômées sont les moins touchées par le chômage.
Les ouvriers et les employés sont les catégories socioprofessionnelles les plus touchées par le
chômage.
Certaines régions françaises sont plus touchées que d’autres par le chômage : c’est le cas par
exemple du Nord de la France (région marquée par un effondrement de l’industrie minière et
textile).
On peut également noter le nombre important de personnes en sous emploi (personnes dont
la durée du travail est inférieure à ce qu’ils souhaiteraient – temps partiel subi).
Selon une première approche, le chômage résulte, sur le marché du travail, d’un excès de l’offre
de travail sur la demande de travail. Ce déséquilibre provient du fait que les conditions de bon
fonctionnement de tout marché ne sont pas remplies.
Si l’offre de travail est supérieure à la demande de travail, alors le coût du travail (le salaire et les
charges sociales) doit baisser. Or, ce coût est réglementé (par le SMIC notamment). Il ne peut pas
baisser ! Le retour à l’équilibre ne peut donc s’effectuer.
D’autre part, le salaire résulte également d’une négociation individuelle et collective.
Le chômage résulte donc d’un coût du travail trop élevé. Ce sont les économistes libéraux qui
privilégient cette explication du chômage.
La faible mobilité des salariés qui ne souhaitent changer ni d’emploi, ni de lieu de travail est source
de chômage. Cette insuffisance de mobilité provoque localement des situations d’excès d’offres de
travail ou de chômage.
De plus, les acteurs présents sur le marché ne connaissent pas l’ensemble des demandes
d’emploi disponibles ce qui provoque des difficultés d’ajustement entre offre et demande.
Ce type de chômage est la conséquence des mutations que connaît l’économie. Les changements
technologiques influent sur le nombre de postes de travail et les qualifications. Il peut exister des
décalages entre les qualifications requises par certains emplois et les qualifications des
travailleurs.
Dans ces conditions, l’offre de travail se trouve inadaptée à la demande de travail ce qui entraîne
un chômage structurel.
Exemples : manque de main d’œuvre dans le secteur des NTIC. La main d’œuvre disponible n’est
pas assez qualifiée pour accéder à ce type de postes. Idem pour les chauffeurs routiers ou le
secteur de l’hôtellerie.
Des procédures de licenciements trop longues et coûteuses, l’existence d’un salaire minimum sont
autant d’élément qui empêchent le libre fonctionnement du marché et notamment l’ajustement de
l’offre à la demande de travail.
A l’inverse, le chômage diminue lorsque la croissance des emplois est supérieure à celle de la
population active.
L’abaissement de l’âge de la retraite ou l’allongement de la durée des études sont des facteurs qui
contribuent à faire diminuer la population active (voir cours de première sur le facteur travail).
Si la croissance économique est ralentie, la demande qui s’adresse aux entreprises diminue, les
entreprises ont peu de débouchés en perspective et vont ralentir leur production. Alors, elles ne
vont pas embaucher voire même licencier.
Il y a donc une hausse de ce chômage dit « conjoncturel » en cas de ralentissement de la
production et d’insuffisance de la demande.
Les pays en développement, en exportant leurs productions à bas prix, ont mis à mal certaines
industries (textile, habillement, chaussure, horlogerie,…) dans les pays développés.
Beaucoup d’entreprises sont tentées de délocaliser et de déplacer leur production vers les pays en
voie de développement où le coût de la main d’œuvre est moins élevé.
Exemples récents : délocalisation d’Aubade vers la Tunisie, d’Arena en Chine, de Salomon en
Roumanie
De plus, les progrès des télécommunications et des transports ont entraîné une extension de ce
procédé au secteur tertiaire (développement du télétravail à l’étranger, délocalisation des centre
d’appels,…)
A court terme, ce phénomène engendre du chômage. A long terme toutefois, les délocalisations
permettent à ces pays pauvres d’élever leur niveau de vie, d’accéder à la consommation de masse
et d’importer nos produits ce qui développe nos emplois.
CHAPITRE 06 – LE CHOMAGE EST LES POLITIQUES DE LUTTE CONTRE LE CHOMAGE -3-
Progrès technique et chômage
A court terme, le progrès technique détruit des emplois du fait des gains de productivité qu’il
entraîne. Il y a substitution du capital au travail (remplacement des hommes par des machines).
Le chômage frictionnel
Le chômage demeure en France le principal problème économique et social de notre pays. Ses
causes sont nombreuses, ce qui nécessite des politiques de l’emploi adaptées et donc elles aussi
variées.
Pour lutter contre le chômage, L’Etat a mis en œuvre des politiques de l’emploi qui n’ont
jusqu'à présent pas été très efficaces. L’Etat a tenté de combattre le chômage, en
croissance rapide à parti du milieu des années 70, en mettant en œuvre simultanément :
un traitement social (politiques passives de l’emploi) du chômage
un traitement économique (politiques actives de l’emploi) du chômage.
Assurance chômage, aides à la recherche d’emploi,… : des dispositifs d’aide sont mis en place de
manière à rendre la situation des chômeurs moins douloureuse.
Conséquences :
- les cotisations pèsent sur les revenus d’activité et découragent l’embauche
- le chômage risque d’être volontaire ou la recherche d’emploi découragée du fait de la faible
différence entre revenus de transfert et revenus du travail
Il s’agit de proposer des activités momentanées aux chômeurs (formations, stages, contrats,…) qui
doivent leur permettre d’acquérir une expérience professionnelle et de faire face au risque lié à
une inactivité locale.
Ces mesures ne garantissent toutefois pas une formation professionnelle efficace pour une
insertion durable et stable dans la vie active.
Les CA et CAE
La loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005 a annoncé la création de nouveaux contrats
aidés :
le contrat d’avenir destiné aux allocataires du RMI ou aux chômeurs en fin de droit
le contrat d’accompagnement vers l’emploi s’adresse aux chômeurs qui ont des difficultés
sociales et d’insertion professionnelle.
Dans tous les cas, ces contrats restent temporaires, ils permettent d’améliorer les statistiques du
chômage mais ont en contrepartie, un coût très élevé pour l’Etat.
L’idée est de réduire la durée du travail des actifs pour créer des emplois pour les chômeurs : c’est
le partage du travail.
Les loi Aubry (1998 et 2000) ont réduit la durée légale hebdomadaire de 39 à 35 heures à compter
du 1er janvier 2002. Le gouvernement Jospin espérait créer de 350 000 à 500 000 emplois.
Le bilan exact de cette réduction de la durée du travail est difficile à établir.
De nombreux salariés sont satisfaits de travailler moins longtemps (ils bénéficient de journées de
RTT). D’autres se plaignent d’une baisse des revenus liée à la perte d’heures supplémentaires
et/ou d’un rythme de travail plus important.
Le dispositif des 35 heures est remis en cause actuellement au nom de la compétitivité des
entreprises : rallongement de la durée du travail dans certaines entreprises au nom de la
sauvegarde des emplois, possibilité pour le salarié de se faire payer les jours de RTT,…
Entre 1997 et 2001, le retour de la croissance économique en France s’est accompagné d’une
augmentation de la consommation et des investissements des entreprises. Cela a permis de
nombreuses créations d’emploi dans l’industrie et surtout dans les services.
Un nouveau ralentissement de la croissance économique s’est traduit, depuis cette date par une
remontée du chômage.
Les politiques de l’offre consistent à aider les entreprises à créer des emplois par tous les
moyens :
- baisse des cotisations sociales (notamment sur les bas salaires) et de la fiscalité
- subventions versées aux entreprises
- allègement des contraintes du droit du travail pour rendre ce dernier plus flexible
(développement des contrats précaires de type contrat à temps partiel, contrats à durée
déterminée,…)
La loi sur l’initiative économique vise à favoriser la création d’entreprises et donc la création
d’emplois. Il s’agit d’inciter les chômeurs à créer leur propre emploi.
Conclusion
Le chômage reste un problème majeur de notre économie affectant une part trop
importante de la population active.
Les efforts de l’Etat pour lutter contre ce fléau ont été importants mais le bilan réel de son
action est difficile à réaliser dans des économies de plus en plus ouvertes. On peut noter
également que l’ensemble des mesures prises par l’Etat a conduit à un fort développement
des emplois précaires.
Cependant, le départ en retraite de l’ensemble des papy-boomers qui interviendra dans la
prochaine décennie devrait mécaniquement laisser place aux actifs inoccupés. Devra-t-on
dès lors considérer le chômage comme un mauvais souvenir ?
Temps de travail. La société de maintenance aéronautique, dont les carnets de commande sont
pleins, impose à ses salariés une hausse du temps de travail sans vraies contreparties.
Dans les jours qui viennent, les 475 salariés de la société Sogerma Services de Mérignac devraient recevoir
un avenant à leur contrat de travail, qu’ils seront invités à renvoyer, signé, dans les 30 jours. Ce texte leur
propose de passer de 35 à 39 heures, payées 35. Ils devront choisir entre un allongement non rémunéré de
leur durée de travail, et un licenciement économique, pour ceux qui auront refusé cette « modification
substantielle » de leur contrat. La société de maintenance aéronautique emboîte le pas des Bosch, Seb,
Doux, Solectron ou Sediver : ces entreprises ont trouvé des syndicats pour signer des accords remettant en
cause les 35 heures.
La direction de Sogerma Services, rachetée à EADS par le groupe TAT en 2006, a signé cet accord le 5
avril avec deux syndicats majoritaires, FO et la CFE-CGC. Il vise à « placer Sogerma Services dans une
situation de meilleure compétitivité », en réduisant « les coûts salariaux de 20 % par heure travaillée »,
expliquent en préambule les signataires. Qui précisent que l’entreprise ne tiendra ses engagements que si
les salariés respectent les leurs.
Quels sont ces engagements ? Du côté de la direction, on promet une prime exceptionnelle de 1 500 euros
bruts, mais seulement pour les salariés qui signeront l’avenant. Ceux qui ne le signeront pas, mais sans le
refuser explicitement, sont privés de prime, même si leur silence vaut acceptation. Enfin, ceux qui refuseront
explicitement feront l’objet d’un licenciement économique. Pour le reste, les engagements sont flous : « La
direction s’engage » à fournir aux salariés « un volume de travail permettant de maintenir leur rémunération
antérieure à l’entrée en vigueur » de l’accord. La durée de cet engagement ? L’accord ne le précise pas.
Face à cette garantie aléatoire, les sacrifices demandés aux salariés sont beaucoup plus réels. À partir du
1er juillet, leur salaire horaire de base baisse de 12,5 %. Et pour maintenir le niveau de leur rémunération, la
direction leur promet quatre heures sup par semaine, soit quatre heures de travail gratuit, 39 heures payées
35. Les cadres au forfait, eux, travailleront 7 jours de plus sur l’année.
Si Sogerma n’a pas utilisé le chantage à l’emploi pour arriver à ses fins, mais seulement la carotte des 1 500
euros, c’est que Sogerma Services se porte plutôt bien, de l’aveu de son porte-parole : « Les carnets de
commande sont pleins au moins jusqu’en juillet, nous cherchons même à embaucher une quarantaine de
salariés. » Il admet également que TAT, en rachetant la société, était intéressé par « l’outil industriel, et les
compétences des salariés ».
« On n’est pas prêts d’être en sous-activité », confirme Philippe Lozano, délégué syndical central CGT de
EADS Sogerma Services. « En fait, cet accord permet à Sogerma Services de réduire sa masse salariale et
de régler ses problèmes de sous-effectif à la production en faisant travailler plus les salariés. » Patrick Gally,
délégué CGT chez Sogerma Services, juge l’accord « complètement disproportionné au regard des
problèmes de productivité que nous connaissons comme partout dans l’industrie. Le sentiment profond des
salariés, c’est que rien ne justifie de tels sacrifices ». Nous ne sommes pas parvenus hier à joindre FO et la
CGC, signataires de l’accord. Les cégétistes, eux, accusent la direction d’avoir profité de l’inexpérience des
sections syndicales, qui avaient été affaiblies lors du rachat de l’entreprise. Pris de court par l’accord - dont
la direction ne leur avait toujours pas transmis hier la version définitive - ils conseillent aux salariés de
réfléchir.