Chroniques de La Régence D'alger
Chroniques de La Régence D'alger
Chroniques de La Régence D'alger
DE LA
RÉGENCE D’ALGER
TRADUITES D’UN MANUSCRlT ARABE INTITULÉ
EL-ZOHRAT-EL-NAYERAT,
(Auteur : Muhammad ibn Muhammad
al-Tilimsânî.)
Secrétaire-Interprète en Afrique.
ALGER,
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT
1841
Livre numérisé en mode texte par :
Alain Spenatto.
1, rue du Puy Griou. 15000 AURILLAC.
alainspenatto@orange.fr
ou
spenatto@algerie-ancienne.com
http://www.algerie-ancienne.com
Alphone Rousseau.
____________________
(1) MM. Bresnier, Berbrugger et Th. Roland de Bussy qui se
sont particulièrement occupé de recherches historiques sur ce pays
nous ont singulièrement éclairé dans la discussion de plusieurs
points obscurs de l’auteur arabe ; c’est à la fois une confidence que
nous devions à nos lecteurs et un remerciement à ces estimables
écrivains.
Au nom de Dieu
Clément et miséricordieux ;
Que le Tout-Puissant répande sa grâce
Sur notre seigneur et Maître
Mohamet et sa Famille !
PRÉFACE
DE L’AUTEUR ARABE.
____________________
arrive à son point culminant. — Midi.
Dohor, le temps du jour qui est après le zoual. Ce mot n’a pas
d’antre signification, il vient du verbe dahara qui a le sens d’appa-
raître, être visible, etc., etc. Une heure de l’après midi,
Moghreb, est le temps du verbe gharaba qui indique l’action
du soleil qui se couche. Six heures du soir.
Scheroâ el schems, tems qui approche de l’instant du cou-
cher.
CHAPITRE III.
sort qui a trahi nos frères, ce même sort vous sera ré-
servé. Réunissez toutes vos forces pour nous attaquer,
car tant qu’il nous restera un souffle de vie, nous dé-
fendrons Alger la Guerrière et c’est en vain que vous
essaierez d’en enlever une seule pierre. Ainsi donc, ni
trêve, ni pitié, ni paix ! et jusqu’à ce que Dieu qui est
le meilleur arbitre en dispose autrement, la lame acé-
rée du cimeterre décidera seule entre nous ! »
Immédiatement après la lecture de cette lettre, le
chef des Chrétiens ordonna le débarquement des trou-
pes et du matériel. Cette opération se fit rapidement,
car dans la soirée du même jour une partie des troupes
était déjà à terre, et deux jours après tout y fut déposé,
hommes, artillerie et bagages. L’attaque suivit de près
le débarquement ; l’armée ennemie divisée en deux
corps se porta sur la ville pendant que l’artillerie des
vaisseaux ouvrit son feu sur les batteries de terre.
Le moment était venu : Khaïr-el-Din raïs à la tête
de cinq mille hommes de troupes bien déterminées
à vaincre ou à mourir, sortit de la ville après y avoir
laissé trois cents de ses soldats et des armes pour les
habitants ; se portant alternativement du centre de sa
petite armée à l’aile droite et à l’aile gauche il sti-
mula le courage de ses troupes et les harangua tour-à-
tour. Dès-lors, rien n’arrêta plus l’impatience de cette
brave légion qui déjà animée par la foi qu’elle allait
défendre, se confia en Dieu (que son nom soit vénéré
et glorifié) et se précipita de toutes parts sur l’ennemi
— 41 —
____________________
(1) L’expédition dont veut parier ici le chroniqueur arabe est
celle que l’amiral Duquesne entreprit contre Alger, un an après le
bombardement qu’il fit conjointement avec Tourville, de la ville de
Tripoli.
Le 12 juin 1682, Duquesne mît à la voile, de Toulon, avec
quatre vaisseaux, trois brûlots, trois flûtes et deux tartanes. M. de
Forans, parti de Brest, le joignit le 20, près de Formentara, une des
petites îles Baléares, avec le vaisseau l’Étoile et cinq galiotes. Le
lendemain ils joignirent Tourville sur la côte d’Afrique, entre Alger
et Cherchell. L’expédition entière se composait de onze vaisseaux
de guerre, quinze galères, cinq galiotes à bombes, trois brûlots,
quelques flûtes et tartanes ; chaque galiote portait quatre pièces de
canon et deux mortiers. Un vaisseau algérien fût brûlé sous Cher-
chell, deux sous Alger et la place vigoureusement bombardée ;
mais l’opération du bombardement n’avait commencé qu’en août.
L’influence de la saison ramena dans les ports de France notre ex-
pédition qui, au retour, fit éprouver de nouvelles pertes à la marine
algérienne.
CHAPITRE XII.
CHAPITRE XIV.
DES
PACHAS D ALGER.