T V Restrictifs PDF
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VENTILATOIRES
RESTRICTIFS
et
RÉÉDUCATION
KINÉSITHÉRAPEUTIQUE
A . INTRODUCTION
A . 1 La définition 4
A . 2 L’atteinte multiforme 4
A . 3 L’évolution 4
A . 4 Le traitement 4
D . LA BIOMÉCANIQUE
D . 1 La cage thoracique 9
D . 2 L’articulation pleurale 9
D . 3 La compliance pulmonaire 10
D . 4 Les résistances aériennes 11
D . 5 Le mouvement respiratoire 11
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RÉÉDUCATION DES TROUBLES VENTILATOIRES RESTRICTIFS
A . LES BILANS
A . 1 Le bilan général 18
A . 2 Le bilan radiologique 18
A . 3 L’interprétation des EFR 20
A . 4 Les effets de la chirurgie 20
G . CONCLUSION 60
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RECONNAÌTRE LES TROUBLES VENTILATOIRES RESTRICTIFS
A. INTRODUCTION
A.1. En définition,
le syndrome restrictif est une anomalie de la pompe respiratoire qui entraîne une
réduction des volumes d’air mobilisés et diminue la quantité d’échanges gazeux.
La limitation de l’expansion pulmonaire réduit la compliance d’un ou de plusieurs
composants du système respiratoire.
Cette atteinte concerne la cage thoracique avec compression du poumon par une
force extérieure, ou bien, le poumon et la plèvre eux-mêmes.
Que la cause soit accidentelle ou établie par une pathologie annexe, une
modification fonctionnelle de la mécanique ventilatoire à partir de plusieurs
éléments (plèvre, poumon, thorax, muscle, centre de commande ou de contrôle)
installe un déficit volumétrique ventilatoire.
A. 4. Le traitement
Acteur d’une intervention pluridisciplinaire, le rééducateur ambitionne de limiter
les déficits volumétriques par de la rééducation respiratoire.
Il lui faudra tenir compte de l’aspect douloureux et de l’évolution de l’atteinte.
Une prise en charge débute sur les mécanismes du secteur pathologique puis, selon
les possibilités du patient s’orientera vers une rééducation corporelle globale.
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B. LA MÉCANIQUE VENTILATOIRE
B. 1. La structure thoraco-musculaire
* le thorax
C’est une armature de protection composée de douze paires de côtes reliées en
arrière aux douze vertèbres dorsales et en avant au sternum pour les dix premières.
C’est une cage mobile dont le mouvement se fait par rotation autour d’un axe
passant par les articulations costo-vertébrales dans un plan sagittal pour les côtes
supérieures, dans un plan frontal pour les côtes inférieures.
* la structure d’attaches musculaires
On décrit :
- les muscles inspirateurs (diaphragme, intercostaux, scalènes) qui créent
une expansion à l’inspiration.
- les muscles inspirateurs accessoires à attaches extra-thoraciques
stabilisatrices (SCOM, pectoraux, trapèze supérieur, grand dentelé et grand dorsal)
qui permettent la mobilité en expansion supérieure du thorax.
- les muscles abdominaux, le petit dentelé postéro-supérieur, le triangulaire
du sternum et les intercostaux internes (à l’exception des fibres hautes) qui ont une
action expiratoire.
B. 2. L’articulation
* la plèvre
C’est une membrane séreuse à deux feuillets qui assure une solidarité fonctionnelle
entre les poumons et la cage thoracique.
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Le feuillet viscéral adhère au poumon et s’insinue dans les scissures du
parenchyme pulmonaire interlobaire.
Le feuillet pariétal tapisse la face profonde de la cage thoracique, la face
supérieure du thorax et englobe le médiastin.
Les cinq culs de sacs pleuraux permettent un pli d’aisance pour le mouvement (le cul
de sac inféro-latéral est important pour le mouvement costo - diaphragmatique).
* l’espace de glissement
Ces deux feuillets délimitent entre-eux une cavité pleurale mais peuvent glisser
l’un sur l’autre grâce à un film liquidien créant une tension superficielle de surface.
La plèvre a alors pour rôle de diminuer les frottements occasionnés par les
mouvements respiratoires.
B. 3. L’organe de transmission
* le poumon
Organes spongieux formés de trois lobes pour le poumon droit, de deux lobes pour
le poumon gauche (place pour le cœur), les poumons adultes peuvent contenir
environ trois litres d’air chacun.
Organes élastiques, ils reprennent leur volume initial à la fin de l’expiration.
Cette capacité à se laisser déformer s’appelle la compliance.
Si les fibres réticulées (de soutien) se sclérosent, si les fibres élastiques perdent
leur fonction (sénescence), le poumon devient moins compliant.
Un alvéole pulmonaire sur cinq est intéressé par la ventilation de repos.
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* la voie de passage (arbre bronchique et réseau capillaire)
Organe clé de la respiration, elle se localise à deux niveaux de transmission :
trachéo-broncho-alvéolaire (ventilation) et alvéolo-capillaire (diffusion).
Elle permet donc :
. l’oxygénation du sang par un apport continu d’oxygène (de l’ordre de 10
mètres-cube par jour) pour fournir à notre organisme l’énergie qui lui est
indispensable
. l’élimination continue du gaz carbonique.
C. 1. Un phénomène automatique
La respiration pulmonaire est présente, même inconsciemment. Les régions
bulbaires stimulent de manière rythmique les motoneurones de la corne antérieure
de la moelle épinière ; elles peuvent fonctionner sans afférences.
Au repos, son rythme moyen pour un adulte est de quatorze respirations par minute
(jusqu’à 20 pour une personne âgée).
Afin d’assurer une hématose constante, il faut un mécanisme de contrôle de la
ventilation capable de répondre aux demandes incessantes d’oxygénation de
l’organisme.
La respiration est volontaire de façon périodique.
C. 2. Les chémos-récepteurs
Trois informations font partie d’un mécanisme régulateur de la ventilation :
. le taux de CO2 (hypercapnie), le taux d’O2 (hypoxie), le PH (acidose ou perte
d’affinité de l’O2 dans le sang).
Pour détecter ces informations, il faut des récepteurs
- centraux, ils contrôlent plutôt le PH du LCR.
- périphériques, ils contrôlent plutôt la PaCO2 du sang.
Leur action se régule par hypo ou hyperventilation.
C. 3. Les mécano-récepteurs
Sensibles aux différences barométriques, à l’étirement, aux irritants, ils se situent
sur les muscles striés thoraciques, dans les voies aériennes extra et intra pulmonaires.
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C. 4. Les centres respiratoires
* centres de respiration automatique
Situés au niveau du tronc cérébral sur trois niveaux, ils sont responsables du
déclenchement périodique, des adaptations aux artéfacts de la vie de relation
(système nerveux autonome), du rythme respiratoire basal (aires inspiratoire et
expiratoire), du rythme d’effort. Ils sont sous l’influence du nerf vague.
* centre de respiration volontaire
Le cortex peut prendre en charge la respiration volontaire de façon transitoire
(zone corticale antérieure).
Il est notre allié le plus précieux pour la kinésithérapie respiratoire tant une
rééducation est mieux maîtrisée et plus efficace lorsqu’elle obtient une
participation active du patient.
* hypothalamus
Il a un rôle dans la régulation des stimuli (système limbique ; température,
émotion, agressions microbiennes).
C. 5. Les voies efférentes
Des voies efférentes et intercurrentes conduisent les données des centres
intégrateurs vers les effecteurs (muscles respiratoires lisse et strié).
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* les efférences parasympathiques
Elles sont constrictives sur le muscle lisse bronchique.
Elles favorisent la sécrétion des glandes sous-muqueuses.
* les efférences sympathiques
Elles dilatent les glandes sous-muqueuses et les artères bronchiques.
Elles vont aux récepteurs (mais sans dendrites) ßadrénergiques sur le muscle lisse
bronchique qu’elles relâchent.
* les médiateurs neuropeptidiques
Ils sont soit bronchodilatateurs, soit bronchoconstricteurs.
* les voies médullaires
Elles permettent aux muscles striés squelettiques un rôle d’effecteur de la boucle.
D. LA BIOMÉCANIQUE.
Le système respiratoire peut être comparé à un soufflet utilisant les propriétés de
chacun de ses composants.
D. 1. La cage thoracique.
Elle a un rôle de soufflet actif.
Le moteur principal du gril costal est le muscle diaphragme.
- son dôme est inséré sur les côtes inférieures.
- le nerf phrénique assure sa commande.
- sa contraction refoule le contenu abdominal vers le bas (couple mécanique
transverse - diaphragme).
L’inspiration est active et crée ainsi une force de distension permanente aggravée
par les pathologies obstructives.
L’expiration est une restitution mécanique vers un état stable des éléments étirés
(muscles, poumons).
Les muscles inspirateurs créent une dépression intra-pulmonaire par rapport à l’air
ambiant. Les variations de volume se font par un appel d’air, le volume du
contenant augmentant pour un même contenu.
D. 2. L’articulation pleurale.
* les fonctions physiologiques
. elle a un rôle constant de filtration du fluide, des protéines qui permettent le
glissement, afin que leur quantité reste faible (drainage des produits de dégradation
après coagulation, fibrinolyse). Il lui faut alors assurer une pression hydrostatique
et une pression oncotique normales.
. elle a un rôle protecteur en favorisant la résorption lymphatique des éléments
étrangers (réponse aux agressions infectieuse, inflammatoire, tumorale).
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. elle a un rôle mécanique, en transmettant de façon instantanée les variations de
volume de la cage thoracique aux poumons,
, en répartissant les pressions négatives
intra-thoraciques au cours de l’inspiration
, en s’opposant aux collapsus alvéolo-bronchiolaires.
. elle a un rôle neurologique par ses récepteurs mécaniques
(réponse douloureuse de la plèvre pariétale ou action dyspnéïsante).
* l’unité fonctionnelle.
Une pression négative permet d’accoler ses deux feuillets.
Ainsi le poumon est tiré à la cage thoracique qui le mène à suivre son mouvement.
La tendance qu’a le poumon à se rétracter à son volume minimal
est contrebalancée par la tendance de la cage thoracique à se distendre.
Cette transmission des mouvements est assurée par la plèvre.
Le volume de relaxation de l’ensemble est égal à la CRF (capacité résiduelle
fonctionnelle).
* la différence régionale de pression.
La pression d’un liquide est fonction de sa hauteur.
La pression intra-pleurale varie du fait de l’orthostatisme, le poumon pesant plus
lourd à la base qu’au sommet, il nécessite une pression plus grande à la base pour
contrebalancer son poids.
À la base, une faible variation de pression entraîne une forte variation de volume.
La base ventile mieux que le sommet. (1)
D. 3. La compliance pulmonaire
* l’élasticité
Le poumon a une certaine capacité à se laisser déformer.
D’un point de vue mécanique, c’est un ressort. Lors du déplacement d’un volume
d’air, la pression exerce une force qui déforme ce ressort. Puis il reprend sa
position. A un mouvement d’inspiration répond un mouvement d’expiration (cycle
respiratoire) avec retour à une position intermédiaire.
La compliance enseigne le degré de résistance à l’expansion des fibres élastiques.
* la stabilité pulmonaire
Le poumon est composé de trois cent millions d’alvéoles qui, sous l’effet de sa
compliance, auraient tendance à se collaber.
Des cellules de la paroi alvéolaire secrètent un liquide tensio-actif : le surfactant. Il
va permettre d’amoindrir cette tendance au collapsus en abaissant progressivement
la tension superficielle intra-alvéolaire.
La tension superficielle du poumon régule de façon importante la force de
rétraction.
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* le volume de fermeture
C’est le volume pulmonaire pour lequel les bronchioles terminales de la base se
ferment lorsque l’élasticité pulmonaire n’est plus assez efficace pour maintenir la
béance.
Lors d’une compression, les bases pulmonaires ne sont pas totalement vidées de
leur gaz. Ainsi, en se fermant, des bronchioles terminales piègent des gaz dans les
alvéoles périphériques.
Chez le sujet jeune, cette fermeture survient à très bas volume.
Chez le sujet âgé, le poumon perd une partie de sa rétraction élastique. La
fermeture des voies aériennes survient sur des volumes plus importants, empiétants
sur la CRF. De fait, les portions de poumon correspondantes peuvent être ventilées
de façon intermittente (maladies pulmonaires chroniques). (1)
D. 5. Le mouvement respiratoire
Au cours de l’inspiration,
- les muscles inspirateurs (en particulier le diaphragme) se contractent et
augmentent le volume thoracique.
Ils doivent vaincre les forces de rétractions élastiques qui tendent à donner au
poumon le minimum de volume.
- la pression alvéolaire s’abaisse en dessous de la pression atmosphérique ; l’air
pourra s’écouler de la bouche vers les alvéoles.
- la pression pleurale étant moins négative aux bases qu’aux sommets (où la
distension est plus importante), la répartition de l’air y sera plus importante.
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* en inspiration d’effort,
Les muscles inspirateurs se contractent pour une mobilisation dans le VRI. La
répartition de la ventilation est plus homogène.
Le volume d’air contenu dans le poumon correspond à la capacité pulmonaire
totale (CPT).
* en fin d’inspiration,
- les muscles thoraciques s’arrêtent, le débit aérien devient nul.
Les muscles inspirateurs maintiennent leur contraction pour contenir la force de
rétraction pulmonaire.
- les pressions alvéolaire et atmosphérique s’équilibrent.
- la pression pleurale rend moins de compliance aux bases qu’aux sommets.
La distribution de l’air privilégie alors les apex.
Au cours de l’expiration,
- les muscles inspirateurs se relâchent, l’énergie accumulée pour étirer les
tissus pulmonaires et thoraciques durant l’inspiration se restitue.
- la pression atmosphérique tend à être inférieure à la pression alvéolaire.
Les forces élastiques du thorax sont sollicitées et celles du poumon diminuent.
- le volume d’air diminue dans le poumon et tend vers la CRF).
* lors d’une expiration active, forcée,
- les muscles abdominaux (grand oblique, grand droit) diminuent le diamètre
transversal inférieur du gril costal en abaissant les basses côtes et le sternum.
Le transverse par un effet de sangle refoulent les viscères vers le haut, provoque
l’ascension des coupoles du diaphragme (augmentation de la pression intra
abdominale).
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- le point d’égale pression (égalisation entre la pression intrathoracique et la
pression intrabronchique) est atteint.
Ce PEP migre de la trachée vers les alvéoles. En amont du PEP, la pression
intrathoracique est inférieure à la pression intrabronchique.
- le volume d’air pour un poumon sain s’approche du volume résiduel.
* en fin d’expiration,
- un équilibre se crée entre la force d’expansion du thorax et la force de
rétraction élastique pulmonaire
- la pression alvéolaire se stabilise selon les contingences physiologiques
- le volume d’air restant dans les poumons correspond à la CRF.
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Les conséquences :
- une perte de la rigidité pariétale
- une impaction costale en cas de volet (entrée de la zone fracturée en
inspiration)
- une diminution de la mobilité et de la ventilation alvéolaire côté atteint
- la nécessité d’une assistance ventilatoire par intubation avec stabilisation
pneumatique
- la nécessité d’un drainage si épanchement pleural (hémothorax).
Les complications :
- l’œdème pulmonaire
- l’exsudat pleural avec hypersécrétion par augmentation de la perméabilité
capillaire
- l’augmentation de la dépression pleurale avec attraction du poumon
vers le hile
- l’atélectasie.
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- les déformations du thorax (en carène, en entonnoir…).
Les conséquences :
- des troubles de la croissance des alvéoles pulmonaires en volume et en
nombre
- une hypoventilation de la zone pulmonaire du côté concave et un blocage
en inspiration du côté non soumis à la contrainte osseuse
- une modification des périmètres thoraciques avec installation d’un
syndrome restrictif
- un déséquilibre de l’action musculaire (avec des muscles travaillant
toujours en raccourcissement) et une augmentation des contraintes articulaires.
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E. 3. Les défaillances musculaires
Les myopathies atteignent de façon plus ou moins importante les muscles
respiratoires.
Les conséquences :
- une réduction d’amplitude des mouvements respiratoires avec diminution
de la compliance pulmonaire et de l’efficacité diaphragmatique (thorax « en
tonneau »)
- une surcharge de travail des muscles respiratoires qui génère fatigue et
aggravation de l’état fonctionnel du sujet
- un syndrome restrictif important aggrave l’hypoventilation alvéolaire et
retentit sur la fonction cardiaque droite (hypertension artérielle pulmonaire).
E. 5. L’atteinte extrinsèque
- troubles du caisson abdominal (obésité, ascite…)
- état physiologique dû à la grossesse.
Les conséquences
- un mouvement de piston diaphragmatique contre résistance
- un syndrome restrictif plus ou moins marqué avec essoufflement à l’effort
(souffle court)
- un épanchement pleural (mauvais drainage lymphatique ; engorgement).
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E. 6. La fibrose
En réponse ou en réaction à toutes les anomalies sus-citées mais aussi au dépôt sur
le long terme de particules inhalées, on observe :
- une prolifération exagérée du tissu conjonctif
- une réaction fibreuse des parois alvéolaires.
Le système épurateur est devenu inefficace.
La cause provient . de processus inflammatoires ou néoplasiques
. de réactions aux pneumocognoses (anthracite, amiante…),
corps solides inhalés par défauts d’élimination macrophagique (maladie
professionnelle)
. d’organisation liquidienne par défaut de résorption
. de défauts mécaniques de ventilation.
Lorsque l’équilibre ventilatoire n’est plus assuré, une fibrose fixe les structures
(maladie polypnéïque avec pauses respiratoires).
La fibrose donne un syndrome restrictif prononcé avec perte de mobilité
thoracique, accolement pleural, inefficacité musculaire locale puis à distance.
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RÉÉDUCATION DES TROUBLES VENTILATOIRES RESTRICTIFS
A. LES BILANS.
A. 1. Le bilan général
Il faut définir :
* la période de l’atteinte
- stade pré ou post - opératoire,
- stade enkysté ou exsudatif (pleurésie)
- attente d’une ponction ou non
- zone fracturée consolidée ou non
* le traitement médical en cours
- antibiothérapie
- problèmes médicaux du patient
* le profil du patient
- mesure staturo-pondérale
- caractéristiques psycho-physiologiques (état général)
A. 2. Le bilan radiologique
* la pleurésie
L’opacité caractérise l’épanchement liquidien.
Les sinus costo-diaphragmatiques sont comblés (sinus déclives).
* le pneumothorax
pneumothorax gauche
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- soit le décollement est partiel et une hyperclarté bordant la paroi thoracique
montre un décollement.
- soit le poumon se rétracte sur le hile et l’hyperclarté sépare la paroi du
poumon
* la fracture
Le cliché précise le siège et l’importance de la lésion après ou avant mode
opératoire.
* les ablations
Après lobectomie ou pneumectomie, il existe une poche résiduelle avec une
ascension de la coupole diaphragmatique.
. lobectomie droite .
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Des zones atélectasiées peuvent être présentes (poche d’hyperclarté dans la zone
sombre du poumon).
B. 1. L’examen clinique
* l’encombrement bronchique
L’anesthésie perturbe l’épuration muco-ciliaire et crée des complications
respiratoires post-opératoires.
La baisse de la force de contraction des abdominaux altère l’efficacité de la toux
(et donc l’expectoration) et influence la diminution des volumes.
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* la douleur
Il n’y a pas de terminaisons nerveuses sensitives pulmonaires.
La douleur provient de la plèvre pariétale, des zones de résections (peau, muscles),
de projections métamériques de ces zones, des surfaces de compression
(gibbosité), de cicatrisation (voie d’abord) et de consolidation (zone d’intervention
chirurgicale).
Elle s’exacerbe à la toux, au rire, à la défécation, à l’inspiration, aggravant le
processus restrictif.
Le patient n’ose plus respirer « normalement » de peur d’avoir mal.
* le mode ventilatoire
Observer le placement ventilatoire :
A l’exception du pneumothorax, le Vt a tendance à descendre vers le VRE.
Observer la mobilité thoracique :
Les mesures hémipérimètriques sont à comparer en inspiration (déficit d’un
hémithorax) et en expiration (différence peu marquée).
Les zones hyper ou hypomobiles du thorax induisent une ventilation pulmonaire
hétérogène (risque d’atélectasie).
* la dyspnée
La gêne respiratoire est quantifiable par des échelles (analogique, Sadoul, Borg).
Elle est à prédominance expiratoire dans les syndromes restrictifs.
Elle est due à la douleur.
Elle est due à un partenariat cœur-poumon nouveau.
B. 2. L’examen morphologique
Il permet d’étudier la répercussion de l’atteinte de l’appareil respiratoire sur le
positionnement statique et l’activité dynamique de l’appareil locomoteur.
* au niveau des tissus
Évaluer :
- l’état et l’évolution de la cicatrice après chirurgie.
- le niveau de résorption de l’hématome après traumatologie
- le degré d’infiltration et de mobilité du pli de peau
- la rétraction aponévrotique sous-cutanée (pectoraux, trapèzes).
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* au niveau des tendons et des muscles
Des contractures dues à l’hypertonie se retrouvent à la palpation sur les insertions
ou les trajets des SCOM, des pectoraux, sur les muscles scapulaires, les trapèzes, le
diaphragme (insertions costales).
Il est à noter que :
- les muscles ont une tendance au raccourcissement avec répercussion sur
les rotateurs médiaux - fléchisseurs lordosants.
- une désynchronisation affecte essentiellement la coordination abdomino -
diaphragmatique.
* au niveau du squelette
Les articulations chondro-sterno-costo-claviculaires, gléno-humérales, scapulaires,
rachidiennes peuvent perdre de leur mobilité.
Le thorax peut être asymétrique, déformé en carène (concave sur sa partie haute),
en entonnoir, en tonneau.
La scapula sera relevée, en sonnette externe.
Le rachis accentuera une courbure (cyphose dorsale), une gibbosité (scoliose).
L’appareil locomoteur « s’installera » dans ses lordoses.
Évaluer les amplitudes (mètre-ruban, goniomètre) et constater l’asymétrie.
22
Asymétrie hémithoracique chez un pleurétique
* le pneumothorax (7)
La clinique :
. douleur très vive au mouvement inspiratoire
. dyspnée majorée par les douleurs et le syndrome restrictif dont
l’intensité dépend de l’importance de la rétraction parenchymateuse.
. toux d’irritation.
La morphologie :
. schéma statural particulier
chez sujet longiligne (plutôt jeune, peu sportif) qui « fait » des pneumothorax
spontanés.
. rétractions symétriques avec :
- des mouvements respiratoires de faibles amplitudes (peur de récidives)
- une diminution des mobilités de l’hémithorax, de l’épaule côté homolatéral
- des amplitudes rachidiennes diminuées.
La morphologie :
. hypomobilité thoracique sur la zone fracturée
. attitude vicieuse antalgique en fermeture avec les muscles du rachis, de
la nuque, de l’épaule, du bassin se rétractant vers la zone traumatisée.
23
* la chirurgie du thorax et de l’abdomen (3)
(-- paroi thoracique, plèvre, poumon -- abdominaux )
La clinique :
. douleur entraînant une diminution des volumes
. hypoesthésie sur la peau et la cicatrice
. cellulalgie réflexe en bande
. encombrement post-chirurgical
. respiration paradoxale avec survenue d’une asynergie abdomino -
diaphagmatique.
La morphologie :
. rigidité de la zone incisée
zone fragile tant que la cicatrisation n’est pas complète
. attitudes de fermeture sur le côté de l’incision
en scoliose pour une voie chirurgicale latérale, en cyphose pour une voie
chirurgicale antérieure.
. diminution de l’ampliation thoracique et de
l’amplitude de l’épaule ce qui modifie les volumes pulmonaires
. amyotrophie et diminution de force des abdominaux.
* la déformation orthopédique
La clinique :
. douleur dues à la désorganisation du squelette
à l’arthrose
à la rétraction musculaire
. hypoventilation côté concave
La morphologie :
. position en scoliose
avec hypomobilité côté concave
. position en cyphose
avec une inspiration déficitaire pour un petit volume sur une « petite cage
thoracique ».
. attitude compensatoire
au niveau du bassin, de la nuque, des rachis cervicaux et lombaires, puis à distance,
des genoux…
24
. déséquilibre de la balance respiratoire
à cause du déficit musculaire, l’inspiration devient un phénomène plus fréquemment
volontaire.
Si les muscles inspirateurs sont atteints, il y aura asynergie respiratoire. Les volumes
sont modifiés.
. déformation du rachis
avec une balance musculaire perturbée, rétraction des muscles sains, amyotrophie
et sous utilisation des muscles atteints.
* le pneumothorax (8)
La radiographie :
. hyperclarté le long de la paroi thoracique
. hyperclarté localisée à :
- la zone limitée à une région
- la zone étendue sur la totalité du segment pulmonaire rétractée vers le hile
. distension thoracique (augmentation des espaces intercostaux).
L’auscultation :
. absence du murmure vésiculaire sur pneumothorax existant
. murmure vésiculaire et frottement léger sur pneumothorax résorbé.
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. présence d’un hémopneumothorax
L’auscultation :
. localisation d’un encombrement, ronchus
La douleur, la faiblesse des muscles expiratoires (donc la diminution de l’efficacité
de la toux), la paralysie des cils, sont responsables d’une mauvaise épuration
bronchique.
L’EFR :
. la réduction du VEMS est de 5% par segment enlevé
Le sujet sain perd entre 10 à 30 ml de VEMS par an.
La pneumonectomie droite fait perdre 55% de VEMS (45% à gauche).
Le VEMS post-opératoire exprimé est un bon facteur d’analyses de complications
post-opératoires.
Pour un bon pronostic, il doit être supérieur à 50% de la théorique.
26
B. 5. Le bilan projeté
* observation de la mise en place du syndrome mixte
La baisse de la CPT permet de parler d’un trouble restrictif car une restriction
volumique réduit toujours la CV.
La baisse du VEMS est inéluctable avec l’âge (10 à 30 ml par an).
Comme la mécanique ventilatoire interne devient aussi moins performante en
vieillissant, la tendance à évoluer vers un syndrome mixte est naturelle pour un
patient restrictif.
27
C. LES MODES D’APPLICATION
28
D . LES OBJECTIFS DU TRAITEMENT EN RÉÉDUCATION
29
E. LES TECHNIQUES DE RÉÉDUCATION
E. 1. L’éducation à la ventilation
* En préambule.
Règle générale.
Les VRI et VRE sont amputés (diminution de la CV et de la CPT)
Le créneau est inversé dans le VRE.
L’éducation à la ventilation se fera suivant un mode :
. à dominante expiratoire au début
. avec retour à l’inspiration de façon progressivement active ensuite
. avec réajustement inspiratoire dans toute l’amplitude en fin de
traitement.
Encombrement.
Il faudra adopter les techniques de désencombrement si besoin (encombrement
post-opératoire…) par une AFE prudente ou des expirations forcées ( si traumas ).
Le patient maintient avec sa main son côté opéré, fracturé, ponctionné, douloureux.
Éviter de solliciter de façon active des muscles sur une zone traumatisée, contuse
fracturée.
Drainage aspiratif.
Il donne la possibilité d’effectuer une inspiration ample. Sans drainage (pleurésie,
pneumothorax), la présence de liquide ou d’air dans la plèvre interdit des
inspirations dans le VRI.
Douleur.
Pendant l’éducatif ventilatoire, percevoir l’intensité de la douleur, de ses
conséquences (répercussion, limitation, évolution).
* La ventilation dirigée
Introduction à la notion de mobilité chez un patient traumatisé.
Temps respiratoires.
Au niveau ventral, puis costal bas puis costal haut, éduquer à la mise en route des
temps ventilatoires qui auront pu être enseignés avant une intervention.
Les manœuvres actives se feront sur l’expiration au début, l’inspiration ne
devenant active que progressivement (risque de récidive de pneumothorax) ;
cicatrisation ou consolidation bien acquises.
Volumes.
Une opération chirurgicale, un drainage (air, liquide) perturbent les volumes.
À terme, le but est de se rapprocher dans la mesure du possible des volumes
antérieurs, de les améliorer en cas de déformation orthopédique, d’éviter leur trop
forte diminution sur une pneumonectomie.
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Coordination motrice.
Il faudra avant toute chose retrouver la réponse diaphragmatique à une contraction
abdominale.
Ce sera la première attention de notre bilan. Le patient a-t-il une asynergie
abdomino-diaphragmatique (respiration paradoxale due à une asymétrie des
coupoles diaphragmatiques) ?
* La ventilation localisée
Introduction à la notion de perception des défauts.
Elle permettra :
. d’orienter la rééducation respiratoire
. de réaliser l’impact traumatique ou orthopédique sur l’ensemble de la
fonction
. d’évaluer les déficits
- zones d’hypomobilité (atteintes pleurales, premières côtes chez les cyphotiques)
- zones d’hypermobilité (phénomène d’air pendulaire dans le volet costal)
- impotence fonctionnelle diaphragmatique.
Par la radiographie, objectiver l’efficacité de notre ventilation localisée.
Elle permettra de fixer nos actions :
. lutter contre les rétractions
(apparition de brides)
. lutter contre la dysfonction diaphragmatique
(accolement des sinus costo-diaphragmatiques)
. lutter contre l’hypoventilation
(risque d’atélectasie ).
* La ventilation rythmée
Introduction à la notion de coordination.
Volumes.
Chercher à les accroître (de façon prudente au début).
Il faut apprendre . à supprimer le signe du créneau (inversé dans le VRE)
. à retrouver un temps de VRI supérieur au VRE.
Rythme.
Il doit se répercuter par un temps inspiratoire majoré lors des exercices rendant
plus confortable les activités quotidiennes.
* La spirométrie incitative
Introduction à la notion de participation.
31
Le patient intégrera de façon corticale les effets de ses efforts ventilatoires, les
contrôlera par un effet de rétroaction sur un mode visuel. Cela permet d’adapter un
plan d’exercices par lesquels le patient travaillera sur un volume demandé, à une
fréquence demandée.
On utilise des appareils sur le mode inspiratoire en déplaçant des billes (« Triflow »),
ou des cylindres pleins («Voldyn ») plus ou moins lourds, dans des colonnes.
Voldyn
* La ventilation fractionnée
Introduction à la notion de gain progressif des volumes.
Volumes.
Le travail actif cherchera à retrouver les volumes. Il s’agit de se placer dans les
limites du travail inspiratoire, de s’y maintenir si possible.
Capacité.
Un meilleur volume (de réserve inspiratoire) équivaut à un meilleur rendement.
Maîtriser son effort permet de connaître ses limites mais aussi ses possibilités.
E. 2. Le massage (9)
* En préambule
Le massage est une manœuvre permettant un glissement des tissus entre-eux.
Le trouble ventilatoire restrictif tend à une attitude réflexe antalgique en rétractions
(cicatrices, muscles…) avec des zones de cellulalgie.
Manuellement, il faut préparer les segments à une ouverture en inspiration.
Le massage procure les effets trophiques et décontracturants recherchés.
* La peau
Elle est souvent lésée car coupée pour permettre les voies d’abord chirurgical.
Aborder la cicatrice refermée par des micro-massages, dans un sens parallèle puis
dans un sens tangentiel.
32
Souvent réactive par voie réflexe, des bandes de cellulalgies douloureuses se
forment . Les techniques de palper-rouler ou de massage réflexe seront indiquées.
* L’aponévrose et les fascias
Ils sont tendus au niveau des insertions sternales, des aponévroses thoraciques, des
trapèzes, des pectoraux, du cou.
Effectuer des traits tirés transversaux, longitudinaux.
* Les muscles
Ils sont rétractés à cause de la douleur
à cause des attitudes vicieuses.
Masser par pétrissage (grands pectoraux)
par manœuvre en peigne (intercostaux)
par ponçage (insertions osseuses des SCOM , scalènes)
par pressions glissées (muscles postérieurs du dos et de la nuque).
E. 3. L’assouplissement
Il s’intègre sur une fin de traitement après que la consolidation ou que la
cicatrisation soient terminées.
Il se fera . soit de façon globale en intégrant tout un ensemble de segments
. soit de façon plus analytique autour d’un muscle (SCOM) ou sur une
articulation (gléno-humérale).
Il peut être suivi d’une posture pour maintenir une position.
* Au niveau du rachis dorsal et du thorax
mobilisation avec l’aide des membres supérieurs fixés sur un bâton ou non :
. en flexion (mains derrière la tête)
. en extension (à l’espalier ; mains derrière la tête tractées en arrière par le kiné…)
. en inclinaison latérale ou en rotation (main en avant sur l’épaule opposée, ou
placée au dessus de la tête).
33
* Au niveau du thorax
Les mobilisations seront plutôt passives.
En exemple,
le sujet est assis, le kinésithérapeute tracte le coude ou le bras le patient, l’amenant
en rotation (et inclinaison).
De l’autre main, pendant l’expiration du patient, le kinésithérapeutique accentue
l’enroulement par un appui sur l’hémithorax convexe.
Au retour, il faut percevoir la réaction du patient.
Autre exemple,
Le sujet est assis, les mains derrière la tête, le kinésithérapeute prendra les avant-
bras du patient en clef et l’emmènera plus ou moins en arrière et en haut, lors de
l’inspiration.
* Au niveau de l’omoplate
Point d’accroche de nombreux muscles, plan de glissement, la scapula se retrouve
le plus souvent en position de sonnette interne (effet des muscles grand et petit
ronds), surélévée (action du trapèze supérieur et de l’angulaire) et en abduction
(articulation gléno-humérale positionnée en rotation médiale).
L’omoplate est à mobiliser surtout dans les trois positions déficitaires, patient assis
ou en décubitus latéral (main placée dans le dos).
Mobiliser plus spécifiquement la gléno-humérale ou l’acromio-claviculaire.
34
* Examen morphologique
Pour traiter les modifications, l’observation de la statique sera minutieuse.
Évaluer :
. la lordose cervicale (rétraction des muscles postérieurs de la nuque)
. le méplat dorsal (omoplates en abduction)
. la position des épaules (élévation, enroulement en rotation médiale)
. la lordose lombaire
(sacrum antériorisé, ptose abdominale, rétraction du psoas et « crispation
diaphragmatique »).
. la position du bassin (élévation, os iliaque antériorisé)
. la position du genou (genu valgum compensatoire)
. la position du pied (valgus…).
* Correction
Étirement par posture globale :
Une des postures de base sera, sujet assis :
. les pieds en angle droit plaqués face plantaire contre le mur
. les genoux tendus
. le bassin à angle droit
. la partie postérieure du tronc étirée par une érection de la nuque, menton rentré
(double menton)
. les épaules en rotation latérale tractées vers le bas de façon active, coudes
à angle droit, paumes des mains vers le ciel.
Le patient devra souffler en abaissant les côtes sans modifier sa posture
autrement que par un mouvement d’inclinaison antérieure axé aux hanches.
Le kinésithérapeute sera là pour corriger les tentatives de compensations.
En conséquence, les muscles à assouplir sont les spinaux post - cervicaux,
les trapèzes supérieurs, les ischios-jambiers, les grands pectoraux,
les rotateurs médians des bras, les adducteurs des cuisses…
Ce traitement permet d’obtenir un allongement, un assouplissement et une détente
des chaînes musculaires rétractées. Il concerne le corps dans sa totalité et vise
à corriger les déséquilibres d’une façon simultanée.
Il a une action sur le système neurovégétatif (favorise la parasympathicotonie).
E. 5. La réadaptation à l’effort
* Prévention de l’insuffisance respiratoire
Il faut que le patient utilise ses volumes mobilisables de la façon la plus ample
et constante possible.
Sinon, à terme, il risque d’amoindrir l’oxygénation des tissus et donc sa capacité à
à fournir des efforts.
Au départ, l’amyotrophie des muscles squelettiques n’est pas franche et ne pose
pas de problème d’incapacité dans les activités quotidiennes.
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* Un réentraînement spécifique
Une attention particulière se pose car une hyperventilation va augmenter la
fréquence respiratoire : la compliance thoracique diminue alors que le Vt diminue
peu. Il y a risque d’augmentation de la pression artérielle pulmonaire
(liée à l’hypoxie) et de conduite vers une hypertension artérielle. Il faudra donc
bien surveiller la saturation en oxygène et la tension artérielle.
En cas d’amputation du parenchyme pulmonaire, le lit vasculaire pulmonaire va
plus ou moins diminuer ; il faudra porter attention au danger d’une surcharge en
apport sanguin (la fréquence cardiaque devient trop élevée pour le territoire
pulmonaire restant).
Pour ce cas-là, les exercices en endurance (tapis, vélo) ne viseront pas
une grande progression.
36
E. 6. La relaxation
* La méthode analytique
Le patient se sensibilise à son état de tension sous les conseils du thérapeute.
Il alterne des phases de contractions (prise de conscience de contractions faibles ou
intenses) et des phases de relâchements (chute d’un segment de membre).
Il se contracte en inspirant, peut retenir sa contraction en apnée, puis au signal du
thérapeute, relâche et souffle.
Le patient doit être dans une ambiance calme (sans stimulii extérieurs).
Sa ventilation sera dirigée mais calme et ample.
Si l’état de relâchement est difficile à obtenir, le patient essaiera des exercices
pendulaires, membre supérieur ballant dans le vide (bord d’une chaise, bord d’une
table).
* La méthode globale
Il s’agit d’une méthode agissant sur la concentration, sans ordre préconçu, sous la
direction du thérapeute qui induit la notion à percevoir :
« front frais, ventre chaud…».
Le relâchement musculaire peut être vécu sous d’autres formes qu’une opposition à
la contraction :
. suggestion de chaleur, de fraîcheur
. régulation cardiaque apaisée, respiration calme et autonome.
L’idée de pesanteur sur les segments doit dépasser l’image de fatigue, de lourdeur,
de souffrance…
* La thérapie fasciale
Pour être en communication avec l’ensemble du corps, le thérapeute agira sous
forme d’« écoute manuelle » d’un mécanisme respiratoire primaire (MPR).
La pulsation du MPR se transmet à l’ensemble du corps par le liquide céphalo-
rachidien dans lequel baignent toutes les structures (cerveau, nerfs, vaisseaux).
Cette pulsation est ressentie comme un mouvement rythmique décrit sous forme de
flexion-extension ou de rotation.
Le thérapeute, après apposition des mains sur un patient passif, cherchera à
corriger les imperfections de ce mouvement rythmique à partir du lien
membraneux crânio-sacré dans un premier temps, puis, sur d’autres régions en
« lésion » dans un second temps.
Cette technique agit sur le système parasympathique et est très relaxante.
Le thérapeute peut débuter en posant la pulpe de ses doigts à la jonction C0-C1,
métacarpo-phalangiennes fléchies à 90°. La détente du patient doit l’amener à
déposer son occiput sur la paume des mains du kinésithérapeute provoquant une
détente des muscles du cou et un meilleur passage des fluides dans les trous
déchirés postérieurs (onde vasculaire).
37
F . LES TECHNIQUES ADAPTEES AUX PATHOLOGIES.
38
Cette prophylaxie sera parfois difficile à réaliser ; il faudra être persévérant
d’autant que la durée de l’épanchement peut être longue (15jours).
Massage.
Il sera apaisant par traits tirés au niveau de la ceinture scapulaire
(s’il y a hypomobilité), par pressions glissées (manœuvre en peigne) sur les espaces
intercostaux du thorax.
Ventilation dirigée.
En cas d’encombrement, après avoir bien localisé la zone des ronchii, accentuer le
flux expiratoire et préparer au maintien costal de la zone douloureuse avant la toux
et l’expectoration.
. stade d’assèchement
Ventilation dirigée.
Les exercices inspiratoires commenceront, symétriques, étagés.
Lorsque l’assèchement arrive, le tissu fibreux se forme et les adhérences se créent.
En réponse à la présence de l’obstacle fibreux, la ventilation aidera la récupération
des volumes pulmonaires diminués (effet de succion avec légères apnées si
absence de drain).
Ventilation localisée.
Au niveau diaphragmatique, il faut retrouver la mobilité de l’hémicoupole
ascensionnée.
Le patient est en décubitus latéral côté pleurétique, l’hémicoupole bas-située est
plus sollicitée (déplacement et surpression viscéraux). La tête est surélevée par un
coussin pour augmenter la capacité thoracique. Le bras côté opposé sera placé en
avant ou bien, si la compensation par l’hémithorax sain est trop importante, il sera
fixé par une prise manuelle de la cuisse ou de la jambe.
L’inspiration sera active, lente, profonde (prise de conscience d’un mouvement
non fatigable).
Au niveau thoracique, les exercices d’ouverture débuteront lorsque la douleur
aura disparu, avec prudence pour éviter la rupture d’adhérences pleurales.
Demander des inspirations actives, amples, à fréquences lentes.
Le patient se mettra en décubitus latéral côté sain nuque non supportée par un
coussin. La progression de l’exercice aboutit à un membre supérieur en abduction
maximale. Cela crée une convexité rachidienne maximale de l’hémithorax à ouvrir.
Ventilation fractionnée
Au niveau diaphragmatique,
demander des postures pneumatiques en apnées inspiratoires plus ou moins
prolongées puis en séquences de reniflement plus ou moins espacées.
39
Au niveau thoracique,
demander des inspirations actives, amples, à fréquences lentes associées
en progression à des épisodes d’apnée.
Ne pas oublier les ventilations costales supérieure et axillaire souvent déficitaires
et moins sollicitées dans l’exercice précédent.
Massage.
Il se continuera en peigne sur les espaces intercostaux, en pressions glissées sur la
zone rachidienne postérieure. Il aura une action décontracturante et assouplissante
sur les muscles.
Sur la peau douloureuse et infiltrée, le palper-rouler est indiqué.
Sur les aponévroses superficielles tendues, effectuer des traits tirés.
Assouplissement.
Il intéresse l’omoplate avec une possible fermeture de l’angle huméro - scapulaire.
Il faudra vérifier la rétraction des muscles teres (surtout le grand rond). Chercher à
ouvrir cet angle, sujet en décubitus latéral, bras en abduction maximale avec
maintien du bord spinal de l’omoplate vers l’adduction.
L’antéposition fréquente du moignon de l’épaule témoigne de la rétraction du petit
pectoral. Contrôler son niveau de rétraction, une main sur les côtes supérieures,
l’autre main cherchant à repositionner l’apophyse coracoïde de l’omoplate en
arrière et en bas.
Relaxation.
Pour réharmoniser la coordination épaule - thorax, proposer une technique
pendulaire.
Le patient est assis latéralement sur une chaise, le dossier maintenant le creux
axillaire. Le patient recrée le mouvement respiratoire de l’hémithorax lésé le bras
ballant d’abord, puis, de façon rythmée, alterne inspiration-rétropulsion active
expiration-antépulsion active.
. stade de récupération.
La rééducation précoce n’empêche pas le déficit volumétrique.
Le jeu diaphragmatique a tendance aussi à régresser (pleurésies anciennes).
Le maintien de la rééducation à ce stade cherche à corriger le déficit volumétrique
toujours présent.
Ventilation dirigée.
La ventilation est à dominante inspiratoire ; le diaphragme sera sollicité contre
résistance dans toute sa course (du VRE au VRI) :
. résistance manuelle
en décubitus latéral côté pleurésie ; quadrupédie.
. résistance contre une sangle
patient assis.
40
. contre l’effet de la pesanteur
poids de 2 à 5kg sur le ventre.
D’une façon globale, opter pour une rééducation en ouverture maximale du thorax
grâce à un bâton tracté vers le haut sur un sujet en décubitus dorsal ; le patient
devra faire une ventilation à haut volume en utilisant au mieux ses trois niveaux
anatomiques.
Ventilation fractionnée.
En progression, demander des exercices d’apnées inspiratoires ou appliquer une
résistance manuelle sur les zones thoraciques.
Spiromètrie.
Le travail au spiromètre se fera avec des cylindres plus lourds à déplacer, sur
une graduation plus haute…cherchant à améliorer le volume.
La visualisation permettra de mieux contenir son effort, de le soutenir avec
plus d’effet pour arriver au but.
Ventilation localisée.
Elle s’associe à une expansion hémithoracique sur la partie la plus enraidie par la
pleurésie puis sur tout l’hémi thorax.
. résistance contre une sangle
Sujet assis, sangle sur l’hémithorax.
. résistance manuelle
Patient en décubitus latéral, résistance localisée lors de l’ouverture de l’hémithorax
par une abduction du membre supérieur.
Patient en décubitus dorsal, ouverture maximale du thorax grâce à un bâton
tracté en inclinaison, une main du kiné bloquant en expiration la zone non atteinte,
l’autre main créant une résistance à l’inspiration de l’hémithorax à travailler.
Assouplissement.
Il est important car si le patient ne peut progresser dans son inspiration, on finit par
augmenter le volume résiduel de la CPT.
Les mouvements se feront toujours dans le sens de l’ouverture de l’hémithorax
pleurétique avec comme principe de contrôler la hanche, l’épaule et la nuque
sur ce même côté.
Le patient pourra faire des exercices d’inclinaison latérale opposée, de rotation
du tronc (avec un bâton, hanche fixée ou une main posée en contre appui côté sain,
l’autre main posée sur la tête allant en inclinaison latérale).
41
exercices d’ouverture de l’hémithorax droit
42
respiratoire (rôle lordosant du diaphragme à inhiber par le triangulaire du sternum
en expiration sur les basses côtes).
Réadaptation à l’effort.
Le réentraînement à l’exercice est indispensable.
Les exercices physiques à effectuer tous les jours ou la reprise du sport de façon
douce sont à adopter comme une réelle hygiène de vie.
Il faut s’évaluer en montant les escaliers, lors de trajet en vélo, lors de marche en
pente. Si le patient se sent anormalement essoufflé ou si son aptitude est moins
performante, il se peut qu’il évolue vers un syndrome mixte.
Alors une réadaptation individualisée en milieu spécialisé pourra être à conseiller.
* Le pneumothorax (11)
. stade de décollement du poumon de la paroi
Ventilation localisée.
En premier lieu, constater la présence éventuelle d’un encombrement bronchique et
l’évacuer par une AFE limitée à la zone.
Elle se fera au niveau ventral d’abord par un travail actif de l’expiration en course
moyenne.
Le jeu ventilatoire inspiratoire lent, passif, en course externe (au niveau ventral) est
admis en présence des drains aspiratifs. Ces drains contiennent l’inspiration dans le
VRE par un effet de soupape. Il permettra d’éviter la formation de brides et de
symphyses surtout au niveau des culs de sacs diaphragmatiques.
A ce sujet, il est important de suivre l’évolution par bilan radiologique quotidien.
Spiromètrie.
Ventiler à débit lent en dominante expiratoire (souffler dans une bouteille emplie
d’eau sans créer de pression positive). Un débit rapide entraîne un décollement du
poumon de la paroi.
Correctif d’attitude.
Le patient se place en position antalgique de fermeture sur la zone
du pneumothorax.
43
Il ne faudra pas d’emblée chercher à la corriger. Il faudra dans un premier temps ne
pas mettre la zone atteinte en position d’étirement, puis seulement après, vérifier la
position de l’épaule, du bassin, côté lésé.
Si le pneumothorax est haut, ne pas tracter d’emblée la tête humérale vers l’arrière.
Assouplissement.
La mobilisation de la gléno-humérale, si les conditions sont requises, évitera
les enraidissements ultérieurs.
Travail de l’antépulsion, de l’abduction douce d’épaule.
Etirement myofascial.
Vérifier et corriger les raideurs éventuelles du carré des lombes ( par une légère
adduction de hanche ), du trapèze supérieur ( par une demande d’abaissement de
l’épaule ).
Massage.
Le massage des aponévroses thoraciques antérieures peut être abordé par traits
tirés. Décontracturer lutte contre l’hypoventilation.
Ventilation localisée.
Elle se fera au niveau ventral, lente, à dominante expiratoire, en restant prudent car
le risque de récidive est possible peu après l’ablation des drains.
(Importance de la lecture radiologique quotidienne).
Eviter les exercices inspiratoires dans la zone du pneumothorax (et dans sa
périphérie s’il s’agit de l’apex).
Un bon placement du thorax permet une sollicitation des muscles dans le VRE
pour les inspirateurs, dans le VRI pour les expirateurs.
La lenteur dans la ventilation est essentielle.
Massage.
Très important chez un patient anxieux (souvenir de la survenue douloureuse du
pneumothorax).
Il se fera par des palper-rouler sur les zones cellulalgiques du dos, par des
44
massages en peigne des muscles intercostaux et par des pressions glissées sur les
muscles des trapèzes et les muscles des gouttières rachidiennes et de la scapula.
Assouplissement.
La mobilité des ceintures pelvienne (mouvement de balancement des genoux pieds
posés) et scapulaire (mains jointes emmenant les épaules en abduction-adduction
dans un plan horizontal) sera à retrouver sur une respiration à volume moyen.
Etirement myofascial.
Rechercher une symétrie thoracique.
Le kinésithérapeute guide manuellement le patient qui devra contrôler sa nuque
(double menton contre la lordose), ses épaules (moignons en rotation latérale et
abaissés), son thorax (modelage des basses côtes sur le temps expiratoire).
Relaxation.
Elle sera toute indiquée chez un patient anxieux.
En thérapie manuelle, effectuer une « écoute » crânienne. Il s’agit de percevoir à
distance, une réponse spontanée des tissus du patient au stimulus induit par une
légère pression des mains sur les os frontal, occipital, pariétal, temporal
et sphénoïde.
Agissant à distance de la zone de lésion, cette technique sera particulièrement
efficace (travail des trois périmètres crâniens).
. stade de la récupération
Ventilation localisée.
Le travail expiratoire actif lent est à globaliser (diaphragme puis basses côtes
puis hautes côtes) avec retour inspiratoire passif.
Le travail inspiratoire pourra se réaliser en amplitude moyenne (sauf les
sommets) de façon active en restant attentif au bilan médical (prudence si risque
d’emphysème). La lenteur dans la ventilation est essentielle.
Massage.
Il se généralise sur tout l’ensemble dos – thorax par des effleurages (effet sur la
peau), pressions glissées sur les zones charnues, ponçage des insertions
douloureuses (diaphragme, insertions sur l’omoplate, grand pectoral), massage en
peigne en particulier sur l’hémithorax douloureux.
Assouplissement.
Les mobilisations du thorax, de l’omoplate et du rachis doivent redonner des
amplitudes normales.
Les mobilisations peuvent se faire à partir d’un bâton, aidées par le bras opposé ou
par le kinésithérapeute.
Les assouplissements ne se feront jamais en fin d’amplitude inspiratoire.
45
Étirement myofascial.
Il faut stimuler l’érection rachidienne.
Mains sur les épaules surbaissées le patient souffle en « rentrant les côtes
basses », en créant un double menton et en tractant le faîte du crâne vers le ciel
(s’il est assis). Une épaule ne doit pas être plus haute que l’autre.
En progression de cette exercice, travail toujours en expiration, genoux dressés,
pieds posés sur la face dorsale, fesses dans le prolongement du thorax ; le sujet se
penche en arrière (étirement plan antérieur : quadriceps, fléchisseurs dorsaux de
cheville). On peut aussi contrôler les omoplates dans cette position.
Réadaptation à l’effort.
Elle sera progressive et raisonnée (car le patient est fragile et sous le coup d’une
récidive).
Elle sera indispensable pour entretenir une fonction respiratoire satisfaisante chez
un patient marqué par un souvenir douloureux (tendance à surprotéger sa zone
traumatique).
Balnéothérapie pour la reprise inspiratoire (position debout, eau jusqu’au cou
avec résistance de l’eau pour une inspiration maîtrisée ; nage avec tête sous l’eau
pour souffler et reprise inspiratoire du souffle, thorax contenu).
Vélo statique, steppeur à domicile pourront assurer un entraînement quotidien
chez un sujet motivé.
Randonnées, montées et descentes d’escaliers fréquentes, compléteront le
schéma d’activités que l’on peut proposer.
Il faudra associer à ces exercices une utilisation appropriée du diaphragme pour
l’effort et pour la récupération.
46
.stade post- opératoire
Ventilation dirigée.
Le désencombrement chez un patient sorti de la salle d’opération est toujours à
prévoir (parésie diaphragmatique et anesthésie ciliaire affaiblissent la toux).
Après, il s’agit de créer une récupération analytique des déficits ventilatoires.
Pour cela, les exercices de ventilations costale et diaphragmatique seront pratiqués
en course expiratoire complète. Accompagner le patient de façon passive sans
diriger l’inspiration : image du retour inspiratoire tel un ressort.
Lutter contre les atélectasies par le jeu ventilatoire et préserver les sutures jusqu’à
la cicatrisation
Avant la cicatrisation définitive, au bout d’un mois, effectuer un travail
diaphragmatique dans le Vt de façon globale, puis, par hémicoupole (lutte contre
les symphyses pleurales).
Ventilation rythmée.
Chercher à augmenter l’amplitude respiratoire pour en diminuer la fréquence.
(Polypnée fréquente au sortir de la salle d’opération).
Correctif d’attitude.
Suivant l’intensité de la douleur, veiller à ce que l’attitude antalgique ne crée pas
des contractures musculaires.
Pour cela, penser à repositionner nuque, épaule et hémi - bassin de façon
symétrique avec le côté opposé.
Massage.
Les muscles de l’hémithorax opéré sont sidérés et la zone est douloureuse. Ils
peuvent être traités par des pressions glissées en « peigne ».
. stade de cicatrisation
Ventilation dirigée.
Eviter l’ampliation inspiratoire excessive car la réexpansion du parenchyme, retour
du poumon à la paroi, serait contrariée.
L’expansion pulmonaire d’abord diaphragmatique puis costale évolue désormais
en progression du VRE vers le Vt en inspiration.
Ventilation localisée.
L’expiration peut être faite sur ses trois niveaux avec un retour passif.
Il est plus profitable de s’occuper d’abord du côté sain, le côté opéré est ensuite
plus détendu.
En progression, accompagner l’expiration par petites pressions douces jusqu’au
réflexe inspiratoire (reprise nasale) pour :
- évacuer un résidu d’épanchement pleural
- diminuer le réflexe nociceptif
- jouer sur l’élasticité costale.
47
Massage.
Les massages millimétriques sur la cicatrice sont effectués en parallèle puis
transversalement, de façon convergente.
Le palper – rouler luttera contre les réactions dermiques.
Les muscles, sidérés, hypoesthésiés sont stimulés par vibrations, pressions glissées.
Ils sont pétris en profondeur pour agir sur la trophicité, la circulation, et les récepteurs
sensoriels. Si le muscle fuit et fond sous la main, c’est qu’il se détend et que la
respiration se « débloque ».
Repérer l’état des muscles intercostaux, des muscles de l’angle scapulo-huméral,
du grand dorsal.
Assouplissement.
Si besoin entretenir la mobilité rachidienne cervicale et les mobilités scapulaire et
gléno-humérale.
Pour le thorax, le patient débutera le décubitus contro-latéral afin d’obtenir une
symétrie. Le mouvement d’extension est autorisé avec une rotation homolatérale.
Les mouvements des ceintures sont à entreprendre.
Cela permettra de lutter contre les adhérences cutanées et les contractures
musculaires parasites.
Étirement myofascial.
Il se fera sur le temps expiratoire au début.
La statique sera à corriger dans le sens de l’érection cervico-dorsale.
En progression, correction des omoplates en adduction, paumes des mains vers le
ciel, pour favoriser la rotation externe des épaules.
Autre exercice de progression : . mettre un poids de tête sur le sommet du crâne
pour favoriser la prise de conscience de l’autograndissement .
. ajouter à la position une correction du bassin (en
maintenant son autograndissement, placer les deux pieds posés à angle droit contre
le mur, membres inférieurs tendus). On pourra corriger une éventuelle inégalité de
longueur des membres.
Réadaptation à l’effort.
Elle est très prudente et se fera en fin de période de cicatrisation. La sidération des
muscles côté opéré peut se traduire par une compensation croisée.
L’importance de l’amputation témoignera de la désadaptation du patient à
l’exercice et de sa fatigabilité.
Quelques exercices simples …
. transferts assis-debout réitérés,
. appuis unipodaux successifs,
. petit périmètre de marche à effectuer,
. positions répétées sur la pointe des pieds,
… permettront de reconditionner l’activité cardiaque et d’évaluer le degré
d’essoufflement.
48
Pour ne pas fatiguer le patient, le solliciter de façon courte et modérée en tenant
compte de ses réactions.
49
d’abord puis l’inclinaison associée aux rotations homo et controlatérales seront
progressivement abordées.
Au niveau du membre supérieur, insister sur des mouvements alternés de
rotations latérale puis médiale dans toute l’amplitude, coude tendu, paume de main
ouverte.
Étirement myofascial.
L’expansion du thorax peut se faire de façon fonctionnelle sur un schéma de
« porter ».
Le patient assis, genoux semi-fléchis, orteils accolés, devra lever ses bras tendus à
90° puis 120° puis 180°, en position corrigée, de façon active. Le crâne sera tracté,
le tronc légèrement penché en avant (sternum en avant du pubis) afin
d’horizontaliser le sacrum et afin de contrôler la lordose lombaire sur un temps
expiratoire .
Demander un mouvement asymétrique sur le côté opéré avec poussée contre la
main du rééducateur et auto-maintien de l’omoplate en abduction.
Réentraînement à l’effort.
L’amputation pulmonaire doit faire penser à une diminution du lit vasculaire
pulmonaire initial.
Au départ le cœur est programmé au même débit d’éjection. Il faudra penser au
risque d’hypertension artérielle.
A ce stade, le patient va éprouver quelques difficultés lors des longues marches,
des pentes, des escaliers.
Pour maîtriser sa dyspnée, dans un premier temps, le patient devra rythmer sa
fréquence respiratoire, « la marche doit se mettre au rythme de la respiration » et
non l’inverse.
La dyspnée d’effort ne reflète pas les réelles possibilités ventilatoires du sujet.
Lorsqu’elle sera évaluée, fixer les réels besoins d’une réadaptation à l’exercice.
Suivant les tests d’effort, des exercices sur vélo statique pourront améliorer la
résistance physique.
Relaxation.
Un trouble de la proprioceptivité, dû aux parasitages de toutes les afférences
sensitives, provenant de toutes les parties du corps, peut créer une sensation de
douleur persistante au niveau du thorax.
Les techniques globales excluant la commande corticale peuvent s’avérer
intéressantes en adoptant le thème respiratoire.
En partant de la globalité du corps, en finalisant l’exercice au thorax, induire
l’idée, dans un premier temps, que « ça respire seul » (décolonisation corticale).
Ensuite seulement, ajouter que « lorsque l’on y pense, la respiration peut aussi se
modifier ».
50
F. 4. Les atteintes traumatiques
Préambule.
Elles sont exceptionnellement postérieures. Elles atteignent les côtes, le sternum,
par atteinte directe, indirecte ou à l’effort (ostéoporose).
En cas de fractures multiples, une série de traits détache un secteur de paroi du
reste du plan pariétal. Les fractures pluricostales créent un volet mobile.
Il se crée une respiration paradoxale de la paroi. L’air chassé des territoires
pulmonaires indemnes est aspiré dans le secteur qui n’est plus comprimé par la
paroi.
A l’inspiration, la masse d’air vicié du territoire traumatique migrera vers les
secteurs sains.
.stade de la post-réanimation
On admet la sortie du patient de sa phase d’hospitalisation en réanimation (mise
sous prothèse ventilatoire) et l’absence de trachéotomie.
Eviter toute manœuvre susceptible de déplacer la fracture (le cal mettra un mois au
minimum à se constituer ; une diététique adaptée et le micromouvement sont
ostéoformateurs).
Ventilation dirigée.
Une perte de la rigidité pariétale et un hémothorax vont diminuer la ventilation
alvéolaire de façon significative et engendrer un tableau d’insuffisance respiratoire
aigue lors de traumatisme majeur.
Lutte contre l’encombrement en solidarisant la zone fracturée du reste du
thorax par une ventilation en expiration active glotte ouverte, toux soufflée…
L’hypersécrétion est une réaction neuro-végétative à l’agression mécanique du
thorax et aussi une réaction à l’anesthésie.
Les crachats peuvent être muco-purulents, hémoptoïques.
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Si l’effort de toux est difficile et pourvoyeur de pneumothorax, l’aspiration nasale
est indiquée après les techniques manuelles de collection des mucosités
(expirations dirigées ventrale et costale non traumatiques).
Aide à la consolidation.
A l’expiration, les contraintes seront en compression.
A l’inspiration douce et contrôlée, les contraintes seront en traction.
Le mouvement aura un effet électro-kinésique sur l’ostéogénèse grâce à la poutre
composite formée par le trio « poumon - muscle (intercostal) - os » pour un effet
de chevauchement-rapprochement.
Ventilation localisée.
Sur un mode expiratoire au début, elle va consister à :
- lutter contre les asynergies respiratoires (abdomino-diaphragmatique)
- mobiliser de façon modérée et contrôlée le foyer de fracture.
Le diaphragme doit être redynamisé.
Action au niveau ventral puis sur le thorax non traumatisé afin de
combattre l’apparition d’atélectasie (condensation rétractile sur un territoire
pulmonaire exclu de la respiration).
Action sur le foyer fracturé
Le patient est allongé en infra-latéral, le kinésithérapeute contient le foyer de
fracture en supra-latéral.
La main du côté fracturé peut être déposée sur le montant d’une barre, sur le plan
d’une table, puis en progression (selon la fracture et la douleur) sur la poche du
pantalon, sur le dos.
Le kinésithérapeute met une résistance contre l’élévation supra-latérale de la
nuque, puis du coude, puis des deux, lors de l’inspiration.
Le patient est assis, main sur l’épaule opposée, sur la fesse opposée.
Le kinésithérapeute a la même action à distance avec les mêmes précautions.
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Correctif d’attitude.
La douleur sur l’hémithorax opéré et une restriction du mouvement due aux drains,
vont ascensionner une épaule, créer une concavité rachidienne haute ou basse,
déporter latéralement la tête ou la hanche.
Le but sera de rendre les structures symétriques.
Assouplissement.
Il se fera par de petits mouvements des articulations du cou et de l’épaule après une
posture manuelle en positions corrigées des segments (traction du cou, abaissement
de l’épaule, replacement d’un thorax latéralisé).
Massage.
Il sera indiqué aux membres inférieurs pour les troubles thrombo-emboliques
(pressions glissées et pétrissages à visée circulatoire des faces plantaires des pieds,
des mollets et des cuisses).
Relaxation.
Elle peut être abordée par un massage ou une fasciathérapie de la face.
L’apprentissage à la respiration nasale ample par une, puis par deux narines,
réintroduira l’idée d’«un corps respirant» opposée à celle d’un corps douloureux.
.stade de convalescence.
Ventilation dirigée.
Travail en chaîne cinétique fermée.
Sollicitation des membres supérieurs
Pour les côtes basses, mains jointes, coudes fléchis.
Pour les côtes hautes, mains jointes derrière la tête coude fléchis (ou mains tenant
le coude contro-latéral ; angulation de l’épaule selon la fracture).
Sollicitation respiratoire
En inspiration, mouvement d’écartement des coudes tout en maintenant les mains
paume contre paume.
En expiration, poussées des mains paume contre paume.
En apnées, maintenir l’effet de la poutre composite quelques secondes.
Le kinésithérapeute amplifiera l’exercice par des résistances ou des poussées
contre les coudes et évaluera la réaction douloureuse comme supportable ou non en
fin d’exercice.
L’exercice respiratoire se fait sur les trois étages en commençant par le diaphragme.
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Inspiration, écartement Expiration, poussée
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Masser les muscles thoraciques et scapulo-huméraux pour préparer à
l’assouplissement de l’hémithorax.
Assouplissement.
Les mobilisations des membres préparent celles du tronc et du thorax et luttent
contre la rigidité de la paroi.
Éduquer le patient à des mouvements de rotations latérales alternés avec ceux de
rotations médiales dans toutes leurs amplitudes.
Déjà, repérer où sont les limitations et les corriger.
Ensuite, redonner à l’articulation omo-serratique toute sa mobilité et surtout
pourvoir à retrouver le mouvement d’abaissement de l’omoplate en sonnette
interne (la glène allant vers le bas).
Enfin, la consolidation étant acquise, rechercher les mouvements des rachis
dorsal et cervical. Inclinaison latérale, rotation, flexion-extension se feront sur un
temps expiratoire actif :
-- mains sur l’hémithorax traumatisé d’abord (si le patient a peur, s’il est
peu rassuré).
-- mains sur l’épaule opposée ensuite
-- mains sur l’épaule homolatérale pour suivre la progression.
-- mains maintenues en l’air à l’aide d’un bâton en fin.
Peu à peu, l’assouplissement se fera en ouverture maximale du thorax.
La progression sera rassurante et motivante. La fin de ces exercices se fera en
inspiration active.
Étirement myofascial.
Le principe de traction axiale du plan postérieur avec lutte contre les
rotations médiales se réaffirme.
Tout en expirant activement, le patient doit créer une délordose cervicale
associée à un abaissement des moignons d’épaule, une délordose lombaire associée
à un étirement postérieur des membres inférieurs.
Des étirements des membres supérieurs en abduction ou en élévation
contrariées seront ajoutés tout en maintenant la correction d’ensemble.
Réentraînement à l’effort.
Le patient va se sentir inadapté lors de ses premières activités.
Il lui faut dynamiser sa musculature des membres inférieurs.
- quadriceps par des exercices de transfert assis-debout
- grand fessier (gluteus major) par des marches dans les escaliers
- triceps sural par des montées sur la pointe des pieds
- moyen fessier (gluteus medius) par des appuis unipodaux favorisant aussi
l’équilibre.
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Enfin il lui faudra chercher à augmenter son périmètre de marche en rythmant sa
respiration pour éviter les dyspnées.
.stade de récupération
Ventilation dirigée.
Il faut récupérer les volumes respiratoires perdus dans la limite des possibilités
antérieures et des dégâts occasionnés par le traumas.
Le travail respiratoire est à dominante inspiratoire.
Travail du diaphragme par hémicoupole contre résistance manuelle, puis
dans sa totalité contre une sangle.
Travail d’expansion thoracique latérale, sujet en décubitus
contro-latéral, ouverture à l’aide du membre supérieur contre une stimulation
proprioceptive du kinésithérapeute ou sujet assis cherchant à lutter contre
la résistance d’une sangle par une inclinaison latérale.
Travail costal haut aidé par une extension dorsale, sternum projeté en
avant, omoplates fixées en adduction, sujet cherchant à lutter contre
une stimulation proprioceptive manuelle du kinésithérapeute.
Ventilation fractionnée.
Elle se fera associée à l’assouplissement avec des exercices d’apnée en inspiration
en regard du secteur traumatisé, avec des respirations d’un palier du VRI à un
autre.
Assouplissement.
Les exercices d’assouplissement seront combinés : les mouvements du thorax
suivent ceux du rachis dorsal.
Ils auront une prédominance inspiratoire active.
Il faudra néanmoins être vigilant sur les exercices d’inspiration en extension, de
rotation côté traumas avec inclinaison controlatérale du rachis dorsal.
Les exercices seront quotidiens et pourront se faire avec différents positionnements
des mains, permettant une ouverture plus ou moins marquée (mains derrière la tête,
sur les épaules ou maintenues en l’air par un bâton).
En toute fin de rééducation, le sujet motivé (par la reprise d’une activité sportive
par exemple) pourra essayer les prises d’attitude dans la position traumatique.
Ceci aura pour effet de renforcer la vigilance posturale.
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Les muscles rotateurs internes et lordosants fixeront les déformations à la
manière d’un bloc unique.
A partir d’une position debout, réaliser une véritable lecture du corps :
- hauteur des épaules
- bascule du bassin (antériorité de L5 et verticalité du plateau sacré)
- méplat scapulaire
- déport du centre de gravité en avant du scaphoïde du pied….
A partir de ces constatations, remarquer que :
- un blocage inspiratoire (rôle lordosant du diaphragme par les insertions
intriqués avec le psoas).
- un flessum de genoux
- une antériorité iliaque
- une asymétrie de la mobilité thoracique…
Autant de corrections à effectuer par une vue globaliste de la rééducation, à partir
d’une position d’étirement postérieur de base (membres inférieurs placés en angle
droit par rapport au tronc).
Les corrections se feront sur un schéma d’étirement global lors d’une expiration
active car il faut toujours en premier corriger la position du sacrum antéversé.
Réentraînement à l’effort.
La vicariance du poumon opposé peut compenser le déficit restrictif du côté
traumatique.
Le seul espoir de retrouver un retour de la ventilation alvéolaire à une ventilation
proche de la normale, viendra d’une récupération de la mobilité pariétale.
C’est pourquoi l’activité physique est essentielle pour éviter l’évolution vers un
syndrome mixte.
S’il y a dyspnée à l’effort, c’est que le patient est désadapté. C’est ce signe qui doit
l’avertir et le motiver pour reprendre des activités physiques régulières, soutenues,
à domicile (achat d’un steppeur, d’un vélo statique) ou à l’extérieur (longues
randonnées, montées d’escaliers, prise du vélo plutôt que de la voiture pour de
courtes distances).
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L’éducatif respiratoire ne doit pas être négligé :
-- apprentissage de la respiration sur trois étages en insistant sur la
respiration abdomino-diaphragmatique.
-- prise de conscience de la respiration dans toutes les positions, du décubitus
ventral à la quadrupédie en passant par le coucher latéral.
-- modelage thoracique ou ventral manuel du kinésithérapeute
(stimulation de la proprioception par accompagnement de la sortie et de l’entrée
de l’air sur de grands volumes).
Ventilation fractionnée
Chercher à ouvrir les zones en restrictions et créer des mouvements inspiratoires
dans le VRI, avec ou sans apnées, en paliers…
Massage.
Il aura son importance car déformés et mal positionnés à cause de la statique
défaillante, les tissus mous souffrent.
Agir à tous les niveaux, de la peau à l’articulation (pressions glissées et pressions
statiques sur les articulations vertébrales ou sur la gléno-humérale…).
Assouplissement.
La cage thoracique sera mobilisée avec les mouvements du rachis dorsal.
L’extension (thorax supérieur), l’inclinaison (hémithorax) et la rotation (hémithorax
supérieur) contro-latérales, seront associées à l’inspiration.
Les trois étages de respiration se mobiliseront autant que possible sur chaque
mouvement.
Les mouvements se feront avec un positionnement des mains
allant progressivement vers l’ouverture maximale (mains en l’air tenant un bâton).
Les mouvements se feront par le patient lui-même, sa main tractant son
coude opposé pour une inclinaison latérale ou pour une rotation…
Les postures seront possibles. Amener le patient à la limite possible de son
mouvement.
Il y sera maintenu et respirera amplement sur les trois étages dans cette position.
L’omoplate devra être mobilisée dans son plan de glissement.
Sujet en décubitus latéral, main à la poche du pantalon, le kinésithérapeute en
prenant appui sur la tête de l’humérus déplacera la scapula surtout en sonnette
interne et en abaissement, la décollera du gril costal.
La gléno-humérale, en déficit de mobilité, devra aussi être prise en charge.
Patient en décubitus dorsal, le kinésithérapeute enserre le membre supérieur autour
de sa taille, par une rotation du tronc, il agit sur l’abduction, tandis que de sa main,
il crée un pompage sur la tête humérale.
Les ceintures scapulaires (abd-adduction horizontales) et pelvienne (rotations
alternées) doivent être sollicitées.
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Étirement myofascial. (14)
Il se fera d’abord en décubitus dorsal genoux repliés, hanches à 90°, en position de
détente complète.
La première correction sera pour le sacrum.
Les déformations thoraciques ne peuvent que s’accentuer si elles n’ont pas une
base sacrée horizontale.
Il faudra souffler en creusant le ventre pour une correction lombaire.
La deuxième correction sera pour le diaphragme en blocage inspiratoire.
Le patient devra resserrer le thorax inférieur en soufflant activement avec aide
manuelle du thérapeute pour comprendre le mouvement.
La troisième correction sera cervicale.
Le patient devra faire une extension axiale crâniale.
La traction thoracique antérieure et la traction rachidienne postérieure (cervicale et
lombaire) créeront les bases correctrices des déformations.
Corrections faites, le remodelage du corps s’établira à partir de positions
asymètriques.
En exemple sur un sujet scoliotique assis, prendre cette position :
-- un membre inférieur légèrement fléchi, l’autre, du côté de la concavité tendu
flexion dorsale active du pied
-- le rachis en érection légèrement désaxé vers l’avant (sternum en avant du
pubis)
-- la tête en appui contrarié contre le torse du kinésithérapeute.
-- une main en appui sur l’omoplate opposée, le membre supérieur côté
gibbosité tendu en haut et en avant, luttant contre la résistance du kinésithérapeute.
De son autre main, le thérapeute accentue l’étirement lombaire ou dorsal.
Le patient doit souffler en rentrant le ventre, tenir la correction et respirer
normalement quelques cycles avant de relâcher.
Réadaptation à l’effort.
La dyspnée survient par une diminution progressive des volumes. Elle doit être un
signe d’alerte.
Le réentraînement à l’exercice ne sera efficace qu’après de la rééducation
corrective et un bon apprentissage des cinèses respiratoires afin d’exploiter au
mieux ses possibilités.
Les reprises d’exercices devront se faire pour des activités gymniques symétriques
(ou alors sous contrôle).
Le patient devra quantifier son périmètre de marche et devrait être performant pour
des activités de plus en plus soutenues (montées, ports de charges) et il pourra faire
du sport s’il sait gérer son effort au niveau de ses capacités.
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G . CONCLUSION
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Références :
REFERENCES UTILES
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