P2 Physio Respir Ventilation
P2 Physio Respir Ventilation
P2 Physio Respir Ventilation
PCEM2
PHYSIOLOGIE RESPIRATOIRE
LA VENTILATION
1. INTRODUCTION
2. LA VENTILATION
2.1. Mécanique ventilatoire
2.2. Propriétés statiques (élastiques) du poumon dans le thorax
2.2.1. La compliance
2.2.2. La tension superficielle
2.2.3. Le surfactant
2.2.4. Différences régionales de ventilation
2.2.5. Propriétés élastiques de la paroi thoracique
2.3. Propriétés dynamiques du poumon: résistance des voies aériennes
2.3.1. Ecoulement de l'air dans les voies aériennes
2.3.2. Pressions au cours du cycle respiratoire
2.3.3. Principaux sites de résistance des voies aériennes
2.3.4. Facteurs déterminant la résistance des voies aériennes
2.3.5. Compression dynamique des voies aériennes
2.3.6. Analyse de la courbe débit-volume
3. LES ECHANGES GAZEUX ALVEOLO-CAPILLAIRES
3.1. L'air alvéolaire et l'espace mort
3.2. La ventilation alvéolaire
3.3. La ventilation alvéolaire et la pression partielle des gaz alvéolaires
3.3.1. Le CO2
3.3.2. L'O2
3.3.3. Le quotient respiratoire
3.3.4. L'équation des gaz alvéolaires
3.4. La diffusion alvéolo-capillaire
3.4.1. Lois de la diffusion
3.4.2. Limites de la diffusion
3.4.3. Mesure de la capacité de diffusion
3.4.4. Vitesses de réaction avec l'hémoglobine
3.4.5. Diffusion du CO2
3.4.6. Rapports ventilation / perfusion
3.4.7. Le gradient Alvéolo-artériel pour l'oxygène
4. TRANSPORT DES GAZ DANS LE SANG
4.1. Formes de transport de l'oxygène dans le sang
4.1.1. Oxygène dissous
4.1.2. Oxygène lié à l'hémoglobine
4.2. Formes de transport du gaz carbonique dans le sang
4.2.1. CO2 dissous
4.2.2. HCO3-
4.2.3. Composés carbaminés
4.3. L'équilibre acido-basique
5. CONTROLE DE LA VENTILATION
1 INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 5
2 LA VENTILATION .................................................................................................................................... 5
2.1 MECANIQUE VENTILATOIRE.................................................................................................................. 5
2.2 PROPRIETES STATIQUES (ELASTIQUES) DU POUMON DANS LE THORAX ................................................. 7
2.2.1. La compliance. .................................................................................................................................... 7
2.2.2. La tension superficielle........................................................................................................................ 8
2.2.3. Rôle du surfactant................................................................................................................................ 9
2.2.4. Différences régionales de ventilation. ............................................................................................... 11
2.2.5. Propriétés élastiques de la paroi thoracique..................................................................................... 12
2.3 PROPRIETES DYNAMIQUES DU POUMON: RESISTANCE DES VOIES AERIENNES...................................... 14
2.3.1. Ecoulement de l'air dans les voies aériennes. ................................................................................... 14
2.3.2. Pressions au cours du cycle respiratoire........................................................................................... 15
2.3.3. Principaux sites de résistance des voies aériennes............................................................................ 15
2.3.4. Facteurs déterminant la résistance des voies aériennes.................................................................... 16
2.3.5. Compression dynamique des voies aériennes.................................................................................... 17
2.3.6. Analyse de la courbe débit-volume.................................................................................................... 18
1 INTRODUCTION
La fonction principale du poumon est de permettre des échanges gazeux, c'est-à-dire à
l'oxygène de l'air atmosphérique de pénétrer dans le sang veineux et au gaz carbonique
d'en sortir. En plus de cette fonction hématosique, le poumon exerce des fonctions
d'épuration (élimination des particules pénétrant dans l'arbre aérien) et des fonctions
métaboliques (rôle particulier joué par les cellules endothéliales).
La fonction hématosique est assurée d'abord par des échanges de gaz entre l'air ambiant et
les alvéoles (ventilation), puis par le passage de ces gaz à travers la membrane alvéolo-
capillaire (diffusion), enfin par le transport de ces gaz dans le sang (circulation). Ces 3
étapes vont être analysées successivement.
2 LA VENTILATION
La ventilation est à l'origine d'échanges gazeux entre les alvéoles et l'air ambiant; elle
implique qu'il existe un gradient de pression entre les alvéoles et l'atmosphère.
-La pression atmosphérique ou barométrique (PB) est prise comme référence et
considérée comme = 0 cm H2O.
-La pression alvéolaire (PA) est, en l'absence de mouvement d'air, égale à la pression
atmosphérique alors que la pression intra-pleurale (PPl) qui s'exerce autour du poumon
est d'environ - 5 cm H2O. Lors de l'inspiration, l'ensemble poumon/paroi thoraco-
abdominale s'agrandit. Cette augmentation de volume (V) est associée à une diminution
de pression P puisque le produit P x V est constant (Loi de Boyle). La pression alvéolaire
diminue donc, et un gradient de pression s'établit entre l'atmosphère et les alvéoles,
permettant à l'air d'entrer dans le poumon. A la fin de l'inspiration, la pression alvéolaire
s'équilibre avec la pression barométrique, interrompant l'entrée d'air dans le poumon.
Les muscles intercostaux externes forment des faisceaux parallèles obliques en bas et en
avant entre les arcs costaux. Leur contraction entraîne une horizontalisation des côtes et
- la tension superficielle exercée par le liquide qui recouvre les alvéoles. La tension
superficielle est la force (exprimée en dynes) qui se manifeste à la surface d'un
liquide parce que les interactions entre les molécules de liquide sont beaucoup plus
importantes que les interactions entre le liquide et le gaz. La conséquence est que
la surface de liquide tend à être la plus petite possible. Dans le cas d'une bulle de
savon, avec deux interfaces liquide-air, cette diminution de la surface est
responsable de la formation d'une sphère (surface la plus petite possible pour un
volume donné) et de la création d'une pression dont la valeur est donnée par la loi
de Laplace:
Pression = 4 x Tension superficielle / rayon ou P = 4T/r
Ainsi, lorsque 2 bulles communiquent, la bulle dont le rayon est le plus petit
produit une pression plus importante et gonfle la grosse.
Dans le cas d'une alvéole pulmonaire, avec une seule interface liquide-air, la loi de
Laplace devient:
suggèrent des expériences dans lesquelles elles sont dégradées enzymatiquement (les
propriétés tensioactives du surfactant sont alors diminuées) ou au contraire ajoutées
(les propriétés tensioactives du surfactant sont alors renforcées).
Le surfactant est produit par les pneumocytes II de l'épithélium alvéolaire sous la
forme de corps lamellaires. Dans la lumière alvéolaire ceux-ci constituent ensuite un
réseau (myéline tubulaire) puis un film de surface. La production de surfactant est
augmentée par les glucocorticoïdes, les hormones thyroidiennes et les agonistes β-
adrénergiques.
Les propriétés tensioactives du surfactant sont très spécifiques. Alors que les
détergents diminuent la tension superficielle indépendamment de la surface de
l'interface liquide-air, le surfactant diminue cette tension d'autant plus que la surface
est plus petite:
En effet lorsque l'interface liquide-air diminue (comme c'est le cas dans l'alvéole au
début de l'expiration), les molécules de surfactant se concentrent à la surface et la
tension superficielle s'abaisse rapidement (points 1-2). Lorsque la surface diminue
davantage, la concentration des molécules de surfactant augmente moins vite
(certaines molécules de surfactant sont en effet éliminées) de sorte que la tension
superficielle s'abaisse plus lentement (points 2-3). Lorsque l'interface liquide-air
augmente à nouveau (comme c'est le cas au début de l'inspiration), la concentration
des molécules de surfactant diminue et la tension superficielle s'élève (points 3-4).
Plus tard, de nouvelles molécules de surfactant sont recrutées de sorte que la tension
superficielle s'élève plus lentement (points 4-1). On voit que la courbe observée
lorsque la surface diminue (1-2-3) n'est pas superposable à celle observée lorsque la
surface augmente (3-4-1). On donne à ce phénomène le nom d'hystérésis.
Les avantages que procure le surfactant en diminuant la tension superficielle dans les
alvéoles sont triples:
- augmentation de la distensibilité (compliance) pulmonaire, ce qui diminue le travail
des muscles inspiratoires,
- stabilisation des alvéoles ( la diminution plus importante de la tension superficielle
dans les alvéoles de petite taille limite leur tendance à se vider dans les plus grosses),
- maintien des alvéoles "au sec" (la diminution de la tension superficielle est associée à
une diminution de la pression qui tend à aspirer le liquide des capillaires dans les
espaces alvéolaires).
Lorsque le surfactant est absent, apparaissent donc une rigidité des poumons
(diminution de la compliance), des zones d'atélectasie (territoires alvéolaires collabés)
et une inondation des alvéoles. C'est le tableau qui est observé dans la maladie des
membranes hyalines, une pathologie du nouveau-né prématuré chez qui le
développement pulmonaire est inachevé et la production de surfactant insuffisante (en
particulier par insuffisance d'exposition aux glucocorticoïdes).
Les volumes pulmonaires suivants peuvent être définis à partir de ces données:
- volume courant (VT): volume de gaz inspiré ou expiré à chaque cycle respiratoire
- volume de réserve inspiratoire: volume de gaz qui peut être inspiré en plus du
volume courant pour augmenter ce volume courant, par exemple au cours de
l'exercice
- volume de réserve expiratoire: volume de gaz qui peut être expiré en plus du
volume courant pour augmenter ce volume courant, par exemple au cours de
l'exercice
- volume résiduel: volume de gaz qui reste dans les poumons après une expiration
maximum (puisqu'il n'est pas mobilisable, il n'est pas mesuré directement à l'aide
d'un spirometre, mais indirectement par dilution ou par pléthysmographie)
La distance verticale entre les lignes A-B-C et A-B'-C reflète les variations de
pression alvéolaire et donc de débit d'air à chaque instant.
L'expiration est marquée par des modifications semblables, mais en sens opposé.
En résumé, on peut dire que les variations de pression intra-pleurale au cours du cycle
respiratoire ont 2 composantes, l'une statique, l'autre dynamique:
PB - PPl = [PA - PPl] + [PB - PA]
où [PA - PPl] représente le gradient de pression transpulmonaire: ∆P = V / C
et [PB - PA] représente le gradient de pression transbronchique: ∆P = R . V°
L'intérêt de la courbe débit-volume est qu'elle donne des informations non seulement
sur la valeur des résistances bronchiques mais aussi sur leur localisation:
-la mesure des débits expiratoires au début de l'expiration donne des informations sur
la résistance dans les voies aériennes centrales. En effet, dans ces conditions la
pression de rétraction élastique du poumon est élevée, et le point d'égale pression très
éloigné des alvéoles, de sorte que la mesure concerne les résistances de l'ensemble de
l'arbre bronchique. Comme on le sait ces résistances siègent essentiellement dans les
voies aériennes centrales.
-la mesure des débits expiratoires en fin d'expiration donne des informations sur la
résistance dans les voies aériennes périphériques. En effet, dans ces conditions la
pression de rétraction élastique du poumon est faible, et le point d'égale pression très
proche des alvéoles, de sorte que la mesure concerne les résistances des seules voies
aériennes périphériques.